LES ASTRONEWS de
planetastronomy.com:
Mise à jour : 14 Juin 2018
Conférences et Évènements :
Calendrier
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et CR
Prochaine conférence SAF.
« Le côté sombre de l'Univers : matière et énergie noires. » par Françoise
Combes, astrophysicienne Obs de Paris, Collège de France. Le 15 Juin à 19H (C’est
COMPLET)
N’oubliez pas : La
Journée Des Astéroïdes Le Samedi 30 Juin 15h30 TELECOM entrée libre,
réservation obligatoire
Liste des conférences SAF en vidéo.
(pas encore à jour!)
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Astrophysique/cosmologie
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Système solaire ;
Astronautique/conq spatiale
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Histoire astro /Instruments ;
Observations
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Soleil
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Étoiles/Galaxies ;
Livres/Magazines ;
Jeunes /Scolaires
Certains peuvent recevoir en double ces news, car ils sont inscrits sur
plusieurs listes. J’en suis désolé.
Sommaire de ce numéro :
Le BB naissance évolution Univers :
CR conf VEGA d’O. Laurent du 19 Mai 2018.
(14/06/2018)
Les sat naturels des planètes :
CR conf SAF de JE Arlot du 18 Mai 2018.
(14/06/2018)
Curiosity :.Molécules
organiques et méthane découverts par le rover.
(14/06/2018)
Astéroïde :
Un astéroïde permanent d’origine extra solaire !
(14/06/2018)
JUNO :.Les
éclairs de Jupiter.
(14/06/2018)
Rosetta :.
L’oxygène trouvé dans la comète CG est plus ancien que le Système solaire
(14/06/2018)
ALMA :
Des preuves de formation d’étoiles proche du BB.
(14/06/2018)
GRACE-FO :
Étude des mouvements de l’eau, on poursuit la mission GRACE.
(14/06/2018)
La Lune :.La
Chine sera-t-elle la première sur la face cachée ?
(14/06/2018)
Mars Express
:.15 ans en orbite autour de la planète rouge !
(14/06/2018)
Vu d'en haut :.Monument
Valley.
(14/06/2018)
Livre conseillé
:.Le fascinant nombre Pi chez Belin.
(14/06/2018)
Les magazines conseillés :..Pour
la Science du mois Juin.
(14/06/2018)
CURIOSITY :.MOLÉCULES ORGANIQUES ET MÉTHANE DÉCOUVERTS PAR LE ROVER.
(14/06/2018)
Photos : © NASA/JPL-Caltech/MSSS
Lors d’une conférence de presse, la NASA a annoncé le 7 Juin 2018 que le rover
Curiosity a détecté sur des
échantillons forés
en deux sites distincts du cratère Gale (une zone lacustre il a quelques
milliards d’années), des éléments organiques et du méthane.
Malheureusement on ne peut pas conclure définitivement à l’origine biologique de
ces éléments, mais les présomptions se resserrent fortement.
Crédit : NASA's Goddard Space Flight Center
Ces découvertes sont publiées dans la revue Science du 8 Juin sous les titres et
sont accessibles à tous :
« Background
levels of methane in Mars' atmosphere show strong seasonal variations »
(à laquelle notre amie
Caroline Freissinet
du LATMOS a participé, elle sera avec nous pour une conférence SAF le 11 Janvier
2019) et
C’est l’instrument SAM
(Sample
Analysis at Mars)
pour lequel la France a largement contribué, qui est la base de ces découvertes.
SAM, c’est un laboratoire permettant d’analyser le sol et l’atmosphère de la
planète rouge, il recherche ainsi minéraux et organiques.
Une partie de ce labo est
·
Un chromatographe en phase
gazeuse (GC) fourni par
le CNES,
·
Une autre un spectromètre de
masse à quadrupôle QMS (Quadrupole Mass Spectrometer) fourni par le GSFC
et utilisé pour analyser les gaz de l'atmosphère ou les résidus de combustion
d’échantillons passés au four.
·
Une dernière partie contient un
spectromètre Laser
TLS (Tunable Laser Spectrometer) permettant notamment de mesurer des traces de
méthane. Il est fourni par le JPL.
Découverte de molécules organiques.
C’est dans ces forages (qui ont repris après une longue période d’interruption
et changement de logiciel) que SAM a détecté des organiques et notamment du
Thiophène et assimilés.
Les roches étudiées dataient de plus de 3 milliards d’années, époque où Mars
était profondément différente d’aujourd’hui.
Ces molécules font partie des briques du vivant, d’où leur valeur scientifique.
Mais elles peuvent aussi provenir de processus non biologiques.
Les forages ont eu lieu dans 4 endroits différents du cratère, ces prélèvements
ont été ensuite chauffés à 500°C pour analyser les gaz contenus dans la poudre
obtenue. On détecte alors : du
thiophène, du benzène du toluène du butane
etc..
Découverte de méthane.
La présence de méthane dans l’atmosphère a aussi été détectée par SAM, et
bizarrement sa concentration varie de façon saisonnière.
On s’en est aperçu en étudiant la concentration de CH4 pendant 3 années
martiennes, et les courbes indiquent bien une augmentation de la concentration
en fin d’été martien (Nord). Et c’est reproductible.
On ne peut toujours pas dire si ce phénomène est biologique ou pas.
Cette illustration montre la façon dont le méthane pourrait trouver son chemin
du sous-sol vers l’atmosphère martienne
Ce graphique provient de l’instrument TLS de l’équipement SAM
Les valeurs passent du simple au triple entre les saisons, et on n’a pas
l’explication pour le moment.
Crédit : NASA/JPL-Caltech
D’où provient ce méthane ? Sur Terre, le méthane est en très grande partie issue
de processus biologiques (rôle clé dans le processus de la Vie !)
Mais sur Mars ? De nombreuses explications existent.
Notamment le stockage de grandes quantités de CH4 dans le sous-sol, dans ces
fameux clathrates. Le gaz serait libéré en fonction de la température du sol,
donc des saisons.
Il faut quand même tempérer notre enthousiasme, les quantités détectées sont
extrêmement faibles :
de l’ordre du ppb (partie par milliard !), sur Terre c’est de l’ordre du ppm
(partie par million) !
On se rappelle que Curiosity avait déjà
découvert épisodiquement
du méthane en 2014, ce que nous avions reporté à l’époque.
Il va falloir attendre l’arrivée de nouvelles races de robots tels ExoMars 2020
(ESA, capable de forer jusqu’à 2m !) et Mars 2020 (NASA avec un chemcam
amélioré) pour essayer de lever les inconnues.
POUR ALLER PLUS LOIN :
Vie sur Mars : « Curiosity fait 2 découvertes capitales »
par F Rocard du CNES.
Mars : la NASA annonce que Curiosity a découvert du méthane et des molécules
organiques
de Sciences et Avenir
NASA finds ancient organic material, mysterious methane on Mars
de Phys.org
NASA Finds Ancient Organic Material, Mysterious Methane on Mars
du JPL
Ancient Organics Discovered on Mars - Broadcast Graphics,
les graphiques et vidéos associés de la NASA
Drilling Success: Curiosity is Collecting Mars Rocks
par le JPL
Les vidéos de la NASA
et plus particulièrement
celles sur Curiosity.
Le site de la mission
au JPL
Le site de la mission
à la NASA.
Les images brutes de Curiosity.
La page plus détaillée
pour accéder à toutes les images brutes de Curiosity.
Les meilleures images prises par Curiosity
Une superbe animation de la mission du robot Curiosity sur Mars est disponible
sur ce site de la NASA.
La vidéo la moins gourmande (46MB) peut
se charger directement ici.
ASTÉROÏDE :UN ASTÉROÏDE PERMANENT D’ORIGINE EXTRA SOLAIRE !
(14/06/2018)
L’astéroïde 2015 BZ509 a été découvert récemment dans la région de Jupiter. Il
fait partie de la série des Centaures.
Sa particularité : il est doté d’un mouvement
rétrograde (163°
d’inclinaison) et d’une
excentricité modérée (0,38) ; mais en fait sa plus grande particularité
comme viennent de le montrer notamment nos amis de l’OCA à Nice,
il date d’AVANT la
formation du système solaire. Il a été capturé du milieu interstellaire
au moment de la formation de notre Système Solaire.
Nous avions déjà évoqué
l’existence d’un visiteur interstellaire,
Oumuamua, mais il ne faisait que passer.
BZ509 est lui, un visiteur permanent de notre environnement, il est là depuis le
début de la formation du Système Solaire.
C’est en tout cas, la conclusion de l’article paru dans les notes mensuelles de
la RAS (Royal Astronomical Society) notamment sous la plume de l’auteur
principal le Dr Fathi Namouni de l’OCA.
Le titre : “An
interstellar origin for Jupiter’s retrograde co-orbital asteroid“
(à lire, article très détaillé)
Clic sur l’image pour voir l’animation gif.
© Christian Veillet, Large Binocular Telescope Observatory.
Ces deux images de 2015 BZ509 obtenues avec le Large Binocular Telescope
Observatory confirment son orbite rétrograde.
Si cet astéroïde était « naturel » de notre Système Solaire, il devrait orbiter
le Soleil dans le même sens que les autres corps, c’est donc bien un signe d’une
capture quelconque.
C’est en procédant à des recherches statistiques d’orbites, que l’équipe a
trouvé que BZ509 orbitait le Soleil depuis la formation de notre étoile,
c’est-à-dire depuis plus de 4,5 milliards d’années.
On pense qu’il devrait y en avoir d’autres dans notre Système Solaire.
Si la découverte d’Oumuamua, visiteur interstellaire était certainement
importante, celle de BZ509, astéroïde extrasolaire permanent l’est encore plus !
Cela a des implications sur la formation de notre Système Solaire.
À la suite de cette découverte, le CNRS a publié
un communiqué
que je reprends ci-après :
Découverte du premier corps du Système solaire d'origine extrasolaire
L'astéroïde 2015 BZ509 est le tout premier corps du Système solaire dont
l'origine extrasolaire
est démontrée : une découverte étonnante réalisée par le chercheur du
CNRS Fathi Namouni et sa consœur brésilienne Helena Morais, publiée le 21 mai
2018 dans MNRAS.
Certains corps de notre système solaire pourraient-il provenir des environs
d'autres étoiles ? Les astronomes sont divisés sur le cas des comètes, dont
certains imaginent qu'elles puissent s'être formées autour d'autres étoiles
avant d'être capturées par notre Soleil… sans l'avoir jamais prouvé. Quant au
cas célèbre d'Oumuamua, un astéroïde frôlant la Terre en 2017, il provenait
certes d'un autre système solaire mais ne faisait que passer, tel un touriste,
et poursuivre son chemin vers d'autres mondes.
L'astéroïde 2015 BZ509, lui, est bien un membre permanent du Système solaire…
mais il n'y serait pas né, comme le démontrent les calculs d'Helena Morais,
chercheuse à l'Unesp au Brésil, et Fathi Namouni, chercheur CNRS au Laboratoire
J.-L. Lagrange (CNRS/Observatoire de la Côte d'Azur1/ Université Nice Sophia
Antipolis2).
2015 BZ509, découvert par les télescopes Pan-Starrs à Hawaii en 2014, fait
environ 3 km de diamètre.
Il occupe l'orbite de Jupiter et tourne autour du Soleil à la même vitesse que
la planète géante. Sauf qu'il le fait… en sens inverse. Or les astéroïdes qui
ont de telles orbites rétrogrades se trouvent habituellement dans les confins du
Système solaire. Seuls certains d'entre eux, les Centaures, s'aventurent
occasionnellement vers les planètes géantes pour n'y séjourner que quelques
millions d'années.
Intrigués par ce particularisme, Fathi Namouni et Helena Morais ont retracé
l'orbite de 2015 BZ509 par simulation numérique, de septembre 2017 à février
2018, en utilisant le Mésocentre Sigamm, installé à l'Observatoire de la Côte
d'Azur. Ils ont pu ainsi remonter durant 4.5 milliards d'années jusqu'à la
naissance du Système solaire. Surprise : 2015 BZ509 a toujours eu une orbite
rétrograde, même aux premiers temps du Système solaire, alors qu'à cette époque,
absolument tous les astéroïdes et planètes tournaient autour du Soleil dans le
même sens. Cela implique que 2015 BZ509 n'est pas originaire de notre système
solaire et qu'il a dû naitre dans un système stellaire voisin avant d'être
capturé par Jupiter.
Une immigration tout-à-fait possible car l'amas d'étoiles original dans lequel
le Soleil s'est formé contient des étoiles possédant leurs propres planètes et
astéroïdes. La grande proximité de ces étoiles, combinée aux forces
gravitationnelles des planètes, a pu permettre à ces systèmes stellaires
d'attirer, d'enlever et de se capturer des astéroïdes les uns des autres.
2015 BZ509 est donc le premier astre du Système solaire dont l'origine
extrasolaire a été identifiée. Mais la liste pourrait bientôt s'allonger. En
effet, pour mener cette simulation, les deux chercheurs ont créé numériquement
un essaim d'un million
de clones de 2015 BZ509 évoluant dans les mêmes conditions. Au fils du
temps, la majorité d'entre eux sont restés stables sur leur orbite, beaucoup
d'autres sont « tombés » vers le Soleil. Mais quelques-uns de ces astéroïdes
virtuels ont été expulsés sur une orbite polaire, à la perpendiculaire du plan
où se trouvent les orbites des planètes. Or, des astéroïdes en orbite polaire
existent bel et bien aujourd'hui : ils ne sont qu'une dizaine, au-delà de
Neptune, la plus éloignée des planètes. Des candidats désormais sérieux pour
rallonger la liste des corps extrasolaires du Système solaire.
Comprendre exactement quand et comment 2015 BZ509 a migré dans le Système
solaire permettrait de mieux connaitre l'environnement originel du Soleil et de
fournir des indices supplémentaires sur l'enrichissement potentiel de notre
environnement primaire avec des composants nécessaires à l'apparition de la vie
sur Terre.
Animation vidéo de l’orbite de BZ509 :
POUR ALLER PLUS LOIN :
Discovery of the first body in the Solar System with an extrasolar origin
par Space Daily
Oumuamua was just the beginning. Astronomers find an interstellar asteroid
orbiting retrograde near Jupiter.
Par Universetoday
L’astéroïde 2015 BZ509 vient-il d'un autre système solaire ?
par Futura Sciences.
Découverte d'un astéroïde extrasolaire dans la Voie Lactée
par Sciences et Avenir.
JUNO :.LES ÉCLAIRS DE JUPITER.
(14/06/2018)
Depuis le passage des sondes Voyager dans les années 1970-1980, les
scientifiques s’interrogeaient sur l’origine des éclairs de Jupiter.
Lors de ces passages, les émissions radio liées aux éclairs ne correspondaient
pas à ce que l’on observait sur Terre.
Ces jours-ci des scientifiques de la mission Juno (dont Shannon Brown) viennent
de publier un article dans Nature expliquant l’analogie entre les éclairs
terrestres et les éclairs joviens.
Photo prise par la JunoCam et « améliorée » de façon artistique pour faire
ressortir les éclairs polaires Nord de Jupiter.
Crédit image : NASA/JPL-Caltech/SwRI/JunoCam
Dans tous les cas, les
éclairs agissent comme des émetteurs radio lorsque l’éclair apparait dans
le ciel, mais les signaux radio enregistrés jusque-là (les Voyager, Galileo,
Cassini) étaient limités à leur contribution visuelle, dans le domaine du kHz et
du MHz.
Juno entre en scène, depuis Juillet 2016 et notamment avec son instrument MWR
(Microwave Radiometer Instrument) capable d’enregistrer les signaux sur une
gamme de fréquences beaucoup plus grande.
Durant les 8 premiers survols (on en est à 13 à ce jour) l’instrument a détecté
377 décharges d’éclairs dans une gamme de fréquence plus large (jusqu’à GHz).
Pourquoi ?
Parce que Juno survole Jupiter et ses éclairs beaucoup plus près que toutes les
autres sondes, si bien qu’il détecte les émissions qui traversent l’ionosphère.
Il y a une grande activité de ces éclairs
principalement aux pôles
de la planète mais pour ainsi dire aucun près de l’équateur, ce qui n’est
pas le cas sur notre planète. Pourquoi ?
La réponse d’après l’article est : suivez la chaleur !
Sur Terre la grande majorité de sa chaleur provient du rayonnement solaire et
est concentrée vers l’équateur (ce qui provoque les tornades et éclairs).
Jupiter est 5 fois plus éloignée du Soleil que la Terre, et reçoit 25 fois moins
de puissance solaire que la Terre. La majorité de sa chaleur provient en fait de
son intérieur, mais la participation su Soleil n’est quand même pas négligeable,
elle réchauffe plus l’équateur que les pôles. Ce réchauffement d’après les
scientifiques provoque une certaine stabilité de l’atmosphère au-dessus de
l’équateur, stabilité qui n’existe pas vers les pôles ; permettant ainsi à la
chaleur interne de monter provoquant ces éclairs.
Il reste quand même une question, pourquoi la plupart des éclairs apparaissent
au pôle Nord ?
La NASA
a prolongé la mission
Juno jusqu’à Juillet 2021, à la grande satisfaction de Scott Bolton, le PI.
On rappelle que Juno est sur une orbite de 53 jours alors qu’elle était prévue
de 14 jours, mais due à un problème de valve, on a préféré ne pas modifier
l’orbite.
On peut voir les orbites de Juno sur
cette animation gif.
Juno est actuellement
en périjove 13
et je vous propose de voir cette vidéo exceptionnelle de ce survol :
https://youtu.be/F-O2BjNtOt0
super
POUR ALLER PLUS LOIN :
Juno Solves 39-Year Old Mystery of Jupiter Lightning
La mission Juno
à la NASA.
Le site de la mission Juno au SwRI.
Le mieux !
Dossier de presse
de la mission et du lancement.
Le site de la mission
à la NASA.
Juno chez Wikipedia,
un bon résumé
ROSETTA : L’OXYGÈNE TROUVÉ DANS LA COMÈTE CG EST PLUS ANCIEN QUE LE SYSTÈME
SOLAIRE
(14/06/2018)
On continue à travailler sur les données de Rosetta sur la comète
Churyumov-Gerasimenko ; et notamment sur les données de ROSINA (Rosetta Orbiter
Spectrometer for Ion and Neutral Analysis) qui a mis au jour que l’Oxygène
moléculaire aurait été créé avant la nébuleuse présolaire.
L’INSU
publie un communiqué
sur cette intéressante découverte :
Le bombardement
radiolytique (décomposition de substances chimiques par les rayonnements
NdlR) des grains de glace d’eau dans la nébuleuse protosolaire
est insuffisant pour
expliquer la grande quantité d’oxygène moléculaire détectée par la
mission Rosetta dans la chevelure de la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko.
Ce résultat implique que l’oxygène cométaire a forcément
été produit dans le
milieu interstellaire, à une époque antérieure à la genèse de la nébuleuse
protosolaire et des planétésimaux à partir desquels les corps du système
solaire se sont formés.
C’est la conclusion de l’étude publiée dans la revue The Astrophysical Journal
par une équipe internationale de chercheurs pilotée par des scientifiques du LAM
Laboratoire d’Astrophysique de Marseille.
L’efficacité de la radiolyse de la glace d’eau, mécanisme très connu pour
produire de l’oxygène moléculaire, a été étudiée dans le contexte du
bombardement des grains de glaces précurseurs des comètes par les rayons
cosmiques pendant leur phase de résidence dans la nébuleuse protosolaire.
Du fait de leur taille microscopique, les grains de glaces sont brassés
verticalement par la turbulence dans la nébuleuse protosolaire, et accomplissent
des cycles de transports verticaux entre le plan médian du disque et ses couches
supérieures, lesquelles sont beaucoup moins denses.
Par conséquent, ces grains de glaces ont passé une fraction non négligeable de
leur vie dans les régions supérieures du disque, dans lesquelles l'irradiation
par les rayons cosmiques était importante.
Toutefois, les calculs des chercheurs montrent que, même si une fraction
significative des particules glacées a suivi un cycle de va-et-vient vers les
couches supérieures du disque pendant plus de 10 millions d'années, une échelle
de temps qui dépasse très probablement celle correspondant à la durée de
formation de la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko, la quantité d'oxygène
moléculaire produite par l’irradiation est inférieure d'au moins deux ordres de
grandeur par rapport aux observations de la sonde Rosetta.
Ce résultat implique que le scénario le plus probable demeure la formation de
l'oxygène moléculaire dans les environnements de faible densité, tels que le
nuage présolaire, avant la genèse de la nébuleuse protosolaire.
Illustration du transport vertical des petits grains de glaces vers des régions
du disque où l’irradiation est forte et favorise la formation de l’oxygène
moléculaire.
Les grains de glaces restent concentrés dans le plan médian du disque à cause de
la sédimentation gravitationnelle et de la friction avec le gaz.
(crédit Mousis et al 2018)
POUR ALLER PLUS LOIN :
L’article correspondant à cette découverte :
Synthesis of Molecular Oxygen via Irradiation of Ice Grains in the Protosolar
Nebula.
Le dossier Rosetta sur ce site.
ALMA : DES PREUVES DE FORMATION D’ETOILES PROCHE DU BB.
(14/06/2018)
ALMA et le VLT ont trouvé des preuves de la formation d’étoiles 250 millions
d’années seulement après le Big Bang
L’ESO publie à cette occasion
un communiqué
que je reprends ici :
Les observations effectuées au moyen d’ALMA (Atacama Large
Millimeter/submillimeter Array) et du Very Large Telescope (VLT) de l’ESO ont
permis à des astronomes de dater le début de la formation d’étoiles au sein de
la très lointaine galaxie MACS1149-JD1 à une époque bien plus reculée que ce que
l’on supposait – 250 millions d’années seulement après le Big Bang. Cette
découverte s’accompagne de la détection la plus distante d’oxygène dans
l’Univers et de la galaxie la plus lointaine observée à ce jour par ALMA ou le
VLT. Ces résultats feront l’objet d’une publication au sein de l’édition du 17
mai 2018 de la revue Nature.
Une équipe internationale d’astronomes a observé, au moyen du réseau ALMA, une
galaxie lointaine baptisée MACS1149-JD1. En son sein, ils ont détecté une très
faible lueur émise par de l’oxygène ionisé. Lorsque cette lumière infrarouge a
traversé l’espace séparant la galaxie source de la Terre, sa longueur d’onde
initiale s’est étendue d’un facteur dix sous l’effet de l’expansion de
l’Univers. L’équipe en a déduit que le signal avait été émis quelque 13,3
milliards d’années auparavant – soit 500 millions d’années après le Big Bang,
par l’oxygène le plus distant détecté à ce jour par un télescope [1]. En outre,
la présence d’oxygène atteste de l’existence de générations stellaires
antérieures dans cette galaxie.
“J’ai été ravi d’observer la raie de l’oxygène lointain au sein des données
d’ALMA”, précise Takuya Hashimoto, auteur principal du nouvel article et
chercheur à l’Université Sangyo d’Osaka ainsi qu’à l’Observatoire Astronomique
National du Japon. “Cette détection repousse les limites de l’Univers
observable.”
Outre la lueur émise par l’oxygène et capturée par ALMA, une faible raie en
émission de l’hydrogène a été détectée par le Very Large Telescope (VLT) de
l’ESO. L’une et l’autre observations ont conduit à une même détermination de la
distance séparant la Terre de la galaxie en question. MACS1149-JD1 constitue
ainsi la galaxie la plus lointaine dont la distance est connue avec précision et
la galaxie la plus lointaine observée à ce jour au moyen d’ALMA ou du VLT.
“Cette
galaxie nous apparaît telle qu’elle était lorsque l’Univers était âgé de 500
millions d’années seulement. A cette époque reculée, elle abritait déjà une
population d’étoiles d’âge avancé”, détaille Nicolas Laporte, chercheur à
l’University College de Londres (UCL) au Royaume-Uni et second auteur du nouvel
article. “Nous sommes donc en mesure d’utiliser cette galaxie pour sonder une
période totalement inexplorée et encore plus jeune de l’histoire cosmique.”
Sur cette image acquise par le Télescope Spatial Hubble du consortium NASA/ESA
figure l’amas de galaxies MACS J1149.5+2223. En médaillon figure la lointaine
galaxie MACS1149-JD1, observée telle qu’elle était voici 13,3 milliards d’années
par ALMA. La distribution en oxygène détectée au moyen d’ALMA arbore ici une
couleur rouge.
Crédit: ALMA (ESO/NAOJ/NRAO), NASA/ESA Hubble Space Telescope, W. Zheng (JHU),
M. Postman (STScI), the CLASH Team, Hashimoto et al.
Peu après le Big Bang, l’Univers demeurait totalement dépourvu d’oxygène. La
création de cet élément résulte de la survenue de processus de fusion au sein
des premières étoiles avant qu’il ne soit dispersé par des explosions d’étoiles
massives. La détection d’oxygène au sein de MACS1149-JD1 suggère donc que les
générations stellaires antérieures s’étaient déjà formées et avaient déjà libéré
l’oxygène 500 millions d’années après la naissance de l’Univers.
S’ensuit la question de la datation de cette première génération d’étoiles. Afin
de répondre à cette problématique, l’équipe a entrepris de reconstituer
l’histoire antérieure de MACS1149-JD1 au moyen de données acquises par le
Télescope Spatial Hubble du consortium NASA/ESA et par le Télescope Spatial
Spitzer de la NASA. Ces données ont ensuite été insérées dans un modèle
numérique fixant le début de la formation des étoiles à quelque 250 millions
d’années après le Big Bang. La luminosité observée de la galaxie s’en est ainsi
trouvée expliquée.
L’âge avancé des étoiles observées au sein de MACS1149-JD1 pose la question
suivante : à quelle époque les galaxies ont-elles émergé de l’obscurité totale ?
En d’autres termes, de quelle époque dater la fameuse “aube cosmique” ?
L’établissement de l’âge de MACS1149-JD1 a permis à l’équipe de démontrer que
les galaxies existaient antérieurement à celles que nous détectons actuellement
au moyen de la méthode directe.
Richard Ellis, astronome émérite à l’UCL et co-auteur de l’article, conclut
ainsi : “La datation de l’aube cosmique constitue le Graal de la cosmologie et
de la formation galactique. Grâce à ces nouvelles observations de MACS1149-JD1,
nous nous approchons de l’époque à laquelle remonte la toute première lumière
stellaire ! Et parce que nous sommes tous constitués de poussière d’étoiles,
cela équivaut à découvrir nos propres origines.”
POUR ALLER PLUS LOIN :
GRACE-FO : ÉTUDE DU MOUVEMENT DES EAUX : ON CONTINUE LA MISSION GRACE !
(14/06/2018)
La mission GRACE (Gravity Recovery and Climate Experiment) de la NASA et de la
GFZ
(Postdam, Allemagne), lancée en 2002, consistait en deux satellites identiques
(A et B) qui mesuraient en permanence précisément (au
micron près) la distance (approx 200km) entre eux.
Cette distance est affectée par les variations de la gravité terrestre.
Cela a permis de mettre au point des
cartes très précises de
la gravité terrestre.
En fait ces cartes mettent en évidence les évolutions des différentes masses
d’eau, de glace et de neige.
Cette mission a aussi permis de quantifier les pertes de glace de l’Antarctique
et du Groenland.
On notera aussi que cette mission était un suivi de la mission de l’ESA
GOCE.
La mission GRACE originale s’est terminée en 2017 après 15 ans de bons et loyaux
services.
Elle fut tellement importante que l’on a décidé de la prolonger avec sa petite
sœur GRACE-FO (GRACE
Follow On), même principe, deux satellites jumeaux, qui ont été lancés le
22 Mai 2018.
C’est un lanceur SpaceX Falcon 9 qui a mis en orbite ces deux satellites à
partir du site de Vandenberg en Californie.
Crédit photo : SpaceX
Signalons qu’en plus sous la coiffe, se trouvaient aussi, 5 petits satellites de
la constellation Iridium.
On voit
sur cette photo
les deux satellites en train d’être montés au-dessus des Iridium.
Nos deux jumeaux ont été mis en orbite à 490 km d’altitude sur une orbite
quasi-polaire, ils seront comme pour la mission d’origine, espacés de 220km
approx.
Le premier étage était recyclé, il avait déjà servi à un précédent lancement en
Janvier.
SpaceX n’a pas procédé à la récupération de cet étage cette fois ci.
Une
courte vidéo du lancement
et de la séparation.
Une autre.
C’est
Airbus Allemagne
qui a conçu et construit ces deux satellites.
Les mesures permettent de générer tous les mois des cartes des variations du
champ gravitationnel de la Terre, à travers l’observation des mouvements de
l’eau, de la glace et des terres émergées.
Ces cartes, devraient servir à élaborer des modèles de ce champ.
Illustration : Airbus.
Frank Webb
est le responsable scientifique du projet au JPL.
Mais ce ne sera pas la seule utilisation, on compte pouvoir aussi obtenir :
·
Une meilleure surveillance du niveau de la mer
·
De la fonte des glaces
·
Des fleuves et rivières
·
Bref, finalement essayer de comprendre et de suivre la machine climatique.
Dernier point, et non des moindres, la technologie mise au point par le JPL
(LRI : Laser Ranging Interferometer) et l’ONERA (pour l’accéléromètre) pour
mesurer très précisément (de l’ordre du micron) la distance, servira aussi de
banc d’essai pour la future mission
eLISA de l’ESA
(on rappelle que ce sera une mission de 3 satellites espacés d’un million de km,
chargés de détecter des Ondes Gravitationnelles dans l’espace).
Explication vidéo de la mission :
https://youtu.be/f-VyY1hWIrI
À la suite de ce lancement réussi Airbus publie le communiqué suivant :
Lancement californien réussi des satellites GRACE-FO d’Airbus
Les cartes du champ gravitationnel de la Terre indiqueront les mouvements de
l’eau liquide, de la glace et des terres émergées
Vandenberg/Californie, 23/05/2018 – Les satellites jumeaux GRACE-FO (Gravity
Recovery and Climate Experiment Follow-On), conçus et réalisés par Airbus, ont
été lancés hier soir (21:47 CEST) avec succès depuis la base aérienne militaire
de Vandenberg, en Californie (États-Unis), à bord d’un lanceur Falcon 9.
GRACE-FO est une coopération entre la NASA et le Centre allemand de recherche en
géosciences (GFZ) de Potsdam, près de Berlin. Les mesures précises de la
distance qui sépare les satellites jumeaux évoluant sur une orbite polaire basse
coplanaire serviront à créer des modèles mondiaux à haute résolution du champ
gravitationnel de la Terre, fournissant des informations précises sur le
mouvement des masses, et en particulier des masses d’eau, à la surface du globe.
11 minutes après le décollage, les deux satellites d’observation de la Terre,
d’une masse d’environ 600 kg chacun, se sont libérés de leur module séparateur,
également construit par Airbus pour assurer le transport et le maintien des
satellites lors du lancement. Peu de temps après, les satellites GRACE-FO ont
«fait leur premier rapport» à la station sol de McMurdo, en Antarctique. La
mission est exploitée depuis le centre d’opérations spatiales de l’Agence
spatiale allemande (DLR), basé à Oberpfaffenhofen, en Allemagne.
Après leur mise à poste sur leur orbite opérationnelle, les deux satellites
graviteront autour de la Terre sur une orbite polaire à environ 490 km
d’altitude, et à 220 km l’un de l’autre. La mission est prévue pour une durée
nominale d’au moins cinq ans. Grâce à un instrument à micro-ondes construit par
le Jet Propulsion Laboratory (JPL) de la NASA, basé à Pasadena (Californie), qui
gère la mission pour le compte de l’agence américaine, les satellites mesurent
en permanence et avec une précision de l’ordre de quelques microns la distance
qui les sépare. Simultanément, un accéléromètre très précis construit par
l’ONERA, en France, détermine l’effet de forces non gravitationnelles, telles
que la traînée atmosphérique et les radiations solaires.
Les données permettent de générer tous les mois des cartes des fluctuations du
champ gravitationnel de la Terre, à travers l’observation des mouvements de
l’eau, de la glace et des terres émergées. GRACE-FO prendra le relais de la
mission GRACE précédente (2002-2017), qui est également un partenariat entre les
États-Unis et l’Allemagne, dans cette surveillance climatique essentielle.
Les satellites GRACE-FO sont équipés d’un nouvel interféromètre laser de
télédétection inter satellite, développé par une coopération germano-américaine,
qui est ainsi testé pour les satellites de nouvelle génération. Enfin, chaque
satellite fournit quotidiennement jusqu’à 200 profils de la répartition
thermique et de la teneur en vapeur d’eau de l’atmosphère et de l’ionosphère
afin de faciliter les prévisions météorologiques.
POUR ALLER PLUS LOIN :
Le site de GRACE-FO
à la NASA.
GRACE-FO chez eo-portal,
très complet
GRACE-FO spacecraft ready to launch
par Phys.org
Twin Spacecraft Launch to Track Earth's Water Movement
du JPL
Gravity Recovery and Climate Experiment-Follow-On (GRACE-FO) Mission
chez GFZ (Allemagne)
Grace Follow On : 2 satellites pour surveiller l'eau de la Terre
chez Futura Sciences
https://youtu.be/GCQ6ODO8zkA
en français AFP
LA LUNE :
LA CHINE SERA-T-ELLE
LA PREMIÈRE SUR LA FACE CACHÉE ?
(14/06/2018)
La Chine, une grande nation de l’espace est en train de devenir encore plus
ambitieuse.
Elle vient de lancer le 21 Mai 2018 une fusée Longue Marche 4C depuis sa base de
Xichang (dans le Sichuan, Sud-Ouest de la Chine) avec à son bord un satellite
relais de communication baptisé Queqiao.
La Chine depuis de nombreuses années n’a pas caché ses buts : mettre des Chinois
sur la Lune et posséder une station spatiale bien à elle. Ce satellite relais
n’est qu’un point d’étape vers la conquête de la Lune.
Ce
satellite de plus de 400kg, qui doit être placé au point de Lagrange L2 du
système Terre-Lune (orbite halo, vers les 60 à 80.000km de la Lune, de cet
endroit on voit la face cachée de la Lune et la Terre) devra servir de liaison
avec le futur robot lunaire Chang’e-4, notamment pendant la phase
d’atterrissage, devant se poser
sur la face cachée de la
Lune.
Une première absolue !
Cette zone est vierge de toute exploration et est très intéressante, son
exploration peut révéler des informations utiles pour les prochaines missions.
Chang’e-4
devrait ressembler à son petit frère
Chang’e-3
sur la Lune depuis décembre 2013.
© CNSA
Cette nouvelle sonde devrait atterrir au Pôle Sud lunaire dans la zone du
cratère Aitken
, un des plus grands bassins d’impact lunaires (135km de diamètre).
La face cachée (far side of the moon en anglais par opposition à near side) est
d’une nature très différente de la face tournée vers nous, c’est pour cette
raison que toute information in-situ est fondamentale.
La face cachée
possède peu de grands cratères mais beaucoup de plus petits et ce que l’on a
appelé les « mers » sont aussi peu nombreuses, en effet la croûte est beaucoup
plus épaisse de ce côté, et le magma lunaire n’a pas pu remonter à la surface
comme sur la face visible (c’est ce magma qui donne cet aspect sombre).
Un point important concernant la face cachée :
l’Hélium 3 que
l’on ne trouve pas sur Terre.
He3 est un isotope de He avec un neutron en plus, il est apparu au début de
l’Univers et est absent sur Terre.
Mais il y en a dans le Soleil et dans le vent solaire qui balaie la Lune en
permanence.
Son intérêt réside dans le fait qu’il est très énergétique dans le cadre de la
fusion nucléaire,
une sorte de
solution miracle
au problème de la crise énergétique. Mais il faut aller le chercher…….
La Chine envisage même d’établir une mine sur la Lune !
Cette mission Chang’e-4 devrait avoir quelques bonus :
·
Nos amis Chinois voudraient bien prouver que l’on pourrait cultiver des plantes
sur la Lune, un conteneur avec graines, pommes de terre et insectes ferait
partie du voyage.
·
Il semble aussi qu’un petit radio télescope des Pays Bas serait aussi embarqué.
Illustration de ce que pourrait être Chang’e-4 (Agence spatiale chinoise)
Si tout se passe bien, une autre mission similaire devrait suivre en 2019.
Une vidéo explicative de la mission :
Une autre vidéo
que l’on peut voir.
POUR ALLER PLUS LOIN :
Experts: China far side lunar mission potentially historic
La Chine veut visiter la face cachée de la Lune cette année
chez Futura Sciences.
Chinese data relay satellite nears post over far side of the moon
de Spaceflightnow
La Chine vise la Lune
de la Cité des Sciences.
Chang'e-4 lunar relay satellite establishing halo orbit after approaching
Lagrange p
MARS EXPRESS : 15 ANS EN ORBITE AUTOUR DE LA PLANÈTE ROUGE !
(14/06/2018)
Il y a 15 ans, la sonde européenne Mars Express était lancée de Baïkonour en
direction de la planète rouge.
Dans les 15 ans qui suivirent ce fut une des
missions les plus fructueuses
et les plus réussies jamais lancée en direction de Mars.
Pour preuve une des plus belles photos de la région de Tharsis que l’on peut
voir ci-contre.
(Photo prise par la HRSC en Octobre 2017)
Cette photo a été baptisée d’un horizon à l’autre par l’ESA car on y voit
effectivement les deux extrémités de Mars.
La région de Tharsis est
la région des grands volcans de Mars, on reconnait sur cette photo du
haut vers le bas : les fissures de Noctis Labyrinthus, une prolongation de
Valles Marineris (qui se trouve dans le coin supérieur gauche) ; Ascareus et
Pavonis Mons, deux des plus grands volcans de la région et enfin en bas le Pôle
Nord martien recouvert de glace (le Sud est en haut).
La région de Tharsis couvre une surface importante sur la planète, on pense
qu’elle a joué un rôle dans l’histoire géologique de la planète. Elle sépare les
basses terres de l’hémisphère Nord des hautes terres de l’hémisphère Sud.
Crédit : ESA/DLR/FU Berlin, CC BY-SA 3.0 IGO
La région de Tharsis est localisée sur
la carte suivante
fournie aussi par l’ESA, mais due au MOLA (Mars Orbiter Laser Altimeter) de la
sonde américaine MGS.
Lorsque le magma s’est répandu sous la croute de la région de Tharsis, des
tensions énormes ont été créées qui ont causé des fractures de celle-ci, donnant
naissance notamment au canyon
Valles Marineris,
long comme la largeur des USA.
Mars Express a photographié tous les coins de la planète pendant ces 15 années
grâce à la superbe caméra de la DLR,
la HRSC :
High Resolution Stereo Camera développée par l’IFU Berlin.
Un
nouveau logiciel
a été chargé récemment (Avril 2018) dans la sonde afin d’améliorer ses
performances.
Toutes ces photos et informations ont permis de continuer l’exploration de Mars
avec le programme ExoMars en cours de mission.
POUR ALLER PLUS LOIN :
Toute l’actualité sur Mars Express
sur votre site préféré.
VU D’EN HAUT : MONUMENT VALLEY.
(14/06/2018)
Qui n’a jamais entendu parler de Monument Valley, lieu mythique de tous les bons
western : John Ford, John Wayne..
Ah ! Quelle époque !
Peu de gens savent que c’est en fait un domaine sous administration Navajo !
Le satellite d’étude de la Terre
Landast 8
est passé au-dessus en 2016 et 2018 et nous donne à voir en haute résolution une
superbe photo des environs.
Cette photo se
trouve ici,
mais la photo ci-dessus vous donne un aperçu des points caractéristiques.
On rappelle que les premiers habitants de cette région est une tribu bien
connue : les Anasazi vers les 1200.
LIVRES CONSEILLÉS : LE FASCINANT NOMBRE PI CHEZ BELIN.
(14/06/2018)
Tout ce que vous avez voulu savoir sur Pi sans jamais avoir osé le demander !
Une aventure mathématique exaltante à la suite des chasseurs de décimales
!
Le nombre π est une star incontournable, omniprésente en mathématiques et en
physique comme dans la culture populaire. Et c'est à juste titre ! On a très tôt
cherché à l'apprivoiser. La quadrature du cercle a suscité bien des efforts,
même après que l'on a prouvé son impossibilité. Et sur l'océan des décimales de
π se défient aujourd'hui d'étranges navigateurs, faisant appel tant à
l'informatique qu'aux mathématiques.
Ce livre retrace l’histoire de son exploration, en insistant sur les épisodes
les plus récents qui nous font percevoir tout le mystère de ce nombre : plus on
connaît π, plus il se dérobe.
Jean-Paul Delahaye est professeur émérite à l'Université des sciences et
technologies de Lille, où il a enseigné les mathématiques et l'informatique. Il
est aussi chercheur au Laboratoire d'informatique fondamentale de Lille du CNRS.
Il anime la rubrique "Logique et calcul" dans la revue Pour la science depuis de
nombreuses années, et écrit régulièrement sur le blog Scilogs.fr.
Quelques décimales de Pi.
Voir aussi la
salle de Pi au Palais de la Découverte.
384 Pages 22,00 €
ISBN : 978-2-410-01445-7
LES MAGAZINES CONSEILLÉS : POUR LA SCIENCE DE JUIN.
(14/06/2018)
LES SURSAUTS RADIO RAPIDES
D'intrigants signaux venus des confins du cosmos :
Il y a environ une décennie, une brève bouffée d’ondes radio était dénichée de
façon fortuite dans des données enregistrées quelques années auparavant par un
radiotélescope australien.
Une trentaine d’autres « sursauts
radio rapides »
ont été détectés au cours des années suivantes.
Quelles sont les sources, apparemment très distantes et très puissantes, de ces
émissions radio qui ne durent que quelques millisecondes ?
Plusieurs hypothèses,
dont certaines
étonnantes,
sont en lice.
Éditorial de la revue :
Le cosmos est peuplé d’objets et de phénomènes d’une extraordinaire variété.
Planètes, astéroïdes, géantes rouges, naines brunes, naines blanches, étoiles à
neutrons, trous noirs, supernovæ, sursauts gamma, galaxies, quasars, nébuleuses,
lentilles gravitationnelles… la liste est longue !
Et
à
cela s’ajoute
la diversité
que l’on
trouve au sein de chacune de ces familles…
Aussi les astrophysiciens sont-ils loin de manquer de travail – pour peu qu’ils
aient des postes, bien sûr.
Et comme si ce n’était pas suffisant, de nouvelles trouvailles viennent de temps
en temps élargir encore leurs horizons. C’est ce qui s’est passé il y a environ
une décennie avec une découverte fortuite :
celle d’une
brève
bouffée
d’ondes
radio, dénichée
dans des données
enregistrées
quelques années
auparavant par un radiotélescope
australien. Duncan Lorimer et Maura McLaughlin font partie des pionniers de
cette aventure scientifique. Ils nous racontent ici les circonstances de leur
découverte et les difficultés qu’a suscitées son interprétation.
Les deux chercheurs nous expliquent aussi comment d’autres événements similaires
ont été détectés au cours des années suivantes. Ces « sursauts
radio rapides »,
dont une trentaine ont
été
enregistrés
à
ce jour, ont ainsi attiré
l’attention
d’un
nombre croissant d’astrophysiciens.
Lesquels s’efforcent
notamment de comprendre leur origine :
quelles sont les sources, apparemment très
distantes et très puissantes, de ces émissions radio qui ne durent que quelques
millisecondes ?
Plusieurs hypothèses, parfois fort hardies, sont en lice. Quoi qu’il en soit, un
nouveau champ de recherche est né. Et, avec la découverte des sursauts radio
rapides, l’astrodiversité a encore augmenté, pour le plus grand plaisir des
naturalistes du cosmos. Contrairement à la biodiversité qui, elle, est à la
peine, au grand dam des naturalistes tout court.
D’où viennent les sursauts radio rapides ?
Par Duncan Lorimer et Maura McLaughlin
Découverts il y a tout juste dix ans, les sursauts radio rapides sont émis par
des phénomènes cosmiques très puissants et lointains. Quelle est leur origine ?
On l’ignore
encore, mais des observations récentes nous informent sur l’environnement où ils
se sont produits.
À lire aussi :
La grande débâcle de l’Arctique
par Jennifer A. Francis
La banquise de l’océan Arctique fond à des vitesses record, et elle pourrait
disparaître en été dès 2040. Or les glaces boréales contribuent à la stabilité
du climat de tout l’hémisphère Nord. Sans elles, les épisodes climatiques
extrêmes qui frappent l’Europe, l’Amérique du Nord et l’Asie risquent donc de
s’intensifier.
Bonne lecture à tous.
C’est tout pour aujourd’hui !!
Bon ciel à tous !
JEAN-PIERRE MARTIN
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