LES ASTRONEWS de
planetastronomy.com:
Mise à jour : 3 Janvier 2019 SPÉCIAL
SYSTÈME SOLAIRE
Conférences et Évènements :
Calendrier .............. Rapport
et CR
Prochaine conférence SAF.
Vendredi 11 Janvier 2019 19H00
TELECOM entrée libre, « L'exobiologie ; où et comment chercher la vie dans le
système solaire ? » par Caroline FREISSINET Astrobiologiste du LATMOS
réservation obligatoire
à partir du 15 Dec.
La
suivante 8 Février JP Maillard la spectroscopie réservation à partir du 12
Janvier
Liste des conférences
SAF en vidéo.
(pas encore à jour!)
Astronews précédentes :
ICI
dossiers à télécharger par ftp :
ICI
ARCHIVES DES ASTRONEWS
: clic sur le sujet désiré
:
Astrophysique/cosmologie
;
Spécial Mars ;
Terre/Lune
;
Système solaire ;
Astronautique/conq spatiale
;
3D/divers
;
Histoire astro /Instruments ;
Observations
;
Soleil
;
Étoiles/Galaxies ;
Livres/Magazines ;
Jeunes /Scolaires
Certains peuvent recevoir en double ces news, car ils sont inscrits sur
plusieurs listes. J’en suis désolé.
Sommaire de ce numéro :
La spectroscopie : CR conf SAF (Cosmologie) de P Boissé du 15 Dec 2018.
(03/01/2019)
New Horizons :
L’ultime KBO a été survolé !
(03/01/2019)
New Horizons :
Pluton, Charon le retour !
(03/01/2019)
Chang’e-4 :
Le grand jour est arrivé !
(03/01/2019)
Voyager 2 : Il entre
enfin dans l’espace interstellaire.
(03/01/2019)
Osiris-Rex :En
orbite autour de Bennu !
(03/01/2019)
Astéroïde :
Un Hippo pour Noël sinon rien !
(03/01/2019)
JUNO :.Et
pendant ce temps, on continue !
(03/01/2019)
BEAUCOUP D’ÉVÈNEMENTS EN CE TOUT DÉBUT JANVIER 2019, D’OÙ CET ASTRONEWS SPÉCIAL.
J’espère que cela augure d’une superbe année astronomique 2019 !
Bonne et heureuse année à tous !
NEW HORIZONS :.L’ULTIME CIBLE A ÉTÉ SURVOLÉE!
(03/01/2019)
(Toutes images: crédit : NASA/Johns
Hopkins University Applied Physics Laboratory/Southwest Research Institute )
Un beau réveillon de la Saint Sylvestre pour la NASA : le survol d’un objet de
la ceinture de Kuiper (KBO) par la sonde New Horizons ce 1er Janvier
2019 vers 6h33 du matin (heure de Paris)
On se rappelle le succès qu’a été le passage dans le monde de Pluton en Juillet
2015, après il a été décidé d’utiliser le carburant qui reste pour visiter un
KBO qui ne se trouverait pas trop loin de sa trajectoire.
On a eu du mal à en trouver un (l’espace est vide !), mais grâce à Hubble, en
2014, on l’a trouvé, ce sera 2014 MU69 qui fut rebaptisé Ultima Thulé par le
choix du public.
Dans la mythologie, l’île Ultima Thulé est le lieu le plus lointain, le plus
mystérieux du monde connu.
C’est bien vu pour caractériser cet objet inexploré situé à 40 UA (6,5 milliards
de km de nous)
Après un gros objet comme Pluton, on va pouvoir étudier un objet beaucoup plus
petit de la ceinture de Kuiper, celui-ci fait quelques 30 à 50 km de dimension.
Son orbite est pour ainsi dire circulaire. Son albédo serait de 0,1, donc très
sombre et de couleur rougeâtre.
On ne savait même pas s’il était simple ou double ou bilobé comme
Churyumov-Gerasimenko.
C’est
l’exploration la plus
lointaine d’un objet du Système Solaire par une sonde de la NASA.
Une affiche
a même été créée par la NASA.
Avant la rencontre la sonde avait photographié sa cible comme on le voit ici.
On s’est posé alors beaucoup de questions.
La courbe lumière parait bizarre aux astronomes, car constante, ce qui pour un
objet probablement binaire ne colle pas.
On se perdait en conjectures comme on dit !
Image prise le 24 dec 2018 de 10 millions de km, par LORRI
Crédit : NASA/JHUAPL/SwRI
Le 30 Dec 2018, LORRI prend une photo de sa cible qui est encore à 1,9 millions
de km. On ne voit qu’un
grain lumineux.
La vitesse de la sonde : 14 km/s.
New Horizons a frôlé Ultima Thulé à 3500 km d’altitude, beaucoup plus près que
pour Pluton (normal, la cible est aussi beaucoup plus petite). Il était 12H30
heure de Paris le 1er Janvier 2019. Les informations mettent 6 heures
à venir jusqu’à nous, les premières arriveront vers dans l’après-midi.
Mais vers 16H40 (heure de Paris),
on sait déjà que tout va
bien et que tout est en train de se transmettre. Applaudissements !
|
|
Applaudissements au JHUAPL lors de la réception du signal que la
sonde est OK |
Alan Stern
(PI) félicite
Alice Bowman
la MOM (Mission Operation Manager) à l’occasion de ce succès. |
Captures d’écrans par JPM
Une
conférence de presse est donnée ce 1er Janvier pour expliquer le
succès du passage.
Les slides sont à notre disposition.
La plus intéressante est celle-ci.
On imagine la forme de cet objet, est-il d’un seul morceau, il faudra attendre
les prochaines images plus détaillées.
Toutes les informations devraient mettre 15 à 20 mois pour parvenir au JHAPL à
Laurel dans le Maryland.
Crédit :
NASA/JHAPL/SwRI
Jeudi 3 Janvier 2019 ; la
première photo nette de l’astéroïde arrive enfin.
Première image couleur de MU69, prise d’une distance de 137.000 km le 1er
Janvier 2019.
Crédit : NASA/JHAPL/SwRI
Ce corps est manifestement rougeâtre.
C’est bien un corps bilobé un peu comme Churyumov-Gerasimenko, encore une belle
surprise !
À gauche image originale de la caméra MVIC combinant les canaux proche IR, rouge
et bleu. Au centre image prise par LORRI en noir et blanc, à droite la
combinaison des deux images.
D’autres images vont venir, notamment
celles prises à 27.000 km de distance lors de l’approche, puis celles au
plus près.
L’équipe a donné un petit nom à chaque partie : la plus grosse partie (19 km de
large) du bonhomme de neige a été baptisée Ultima et la plus petite (14 km de
large) Thule !
Ce corps mesure 31 km de long, c’est en termes techniques,
une binaire de contact,
reliant ces deux « sphères ».
On remarquera d’ailleurs que la jointure est plus claire que le reste.
Et comme on dit là-bas : Stay tuned ! d’autres nouvelles vont arriver !
POUR ALLER PLUS LOIN:
Happy New Year! The New Horizons flyby was successful! Par la Planetary
Society
New Horizons Successfully Explores Ultima Thule par Space Ref
New Horizons détecte une étrange lumière émanant de l'astéroïde Ultima Thulé
de Futura Sciences.
La sonde New Horizons va survoler l'astéroïde Ultime Thulé le 1er janvier,
article de Sciences et Avenir.
Les dernières news
sur le site de la mission.
Toutes les photos
de la rencontre (mise à jour permanente)
LORRI Images
from the Pluto Encounter
NEW HORIZONS :.PLUTON, CHARON LE RETOUR !
(03/01/2019)
(Toutes images: crédit: NASA/Johns
Hopkins University Applied Physics Laboratory/Southwest Research Institute)
Le passage de New Horizons en 2015 dans le monde de Pluton et Charon a permis de
créer les premières
cartes officielles globales et topographiques de ces deux corps.
Ces cartes
ont été mises au point par les scientifiques de la mission dirigés par
Paul Schenk du LPI (Lunar and Planetary Institute) basées sur les
images prises par la caméra LORRI (Long Range Reconnaissance Imager) et la
caméra multispectrale MVIC (Multispectral Visible Imaging Camera). Elles ont
ensuite été assemblées pour former une mosaïque, de plus les informations de ces
deux caméras ont permis aussi de créer des images stéréo donnant naissance aux
cartes représentant la topographie du terrain.
Carte topographique de Pluton à la résolution de 300 m par pixel.
Les terrains situés au S de 30° sur Pluton étaient dans l’obscurité et sont
représentés en noir.
S= Sputnik Planitia ; T = Tartarus Dorsa. Crédit :
NASA/JHUAPL/SwRI/LPI
Cette carte topographique est basée sur la carte globale de Pluton en couleur
que
l’on voit ICI.
Les noms officiels
donnés aux points marquants sur Pluton.
Carte topographique de Charon à la résolution de 300 m par pixel.
C = Caleuche Chasma
Crédit : NASA/JHUAPL/SwRI/LPI
Cette carte topographique est basée sur la
carte globale de
Charon en couleur et contenant les noms de certains points
caractéristiques.
Ces cartes nous montrent que sur Pluton, la montagne la plus haute est
Tenzing Montes (en l’honneur du guide d’Hilary, Tenzing Norgay, le
premier nom de cette montagne fut d’abord Norgay Montes) située au SO de la
plaine Spoutnik.
Ses flancs sont abrupts (40°) et son pic le plus haut culmine à
6000 m au-dessus
de sa base.
Les « montagnes » de Pluton sont composées de
glace d’eau compacte,
les glaces de méthane ou d’azote seraient trop faibles pour soutenir leur poids.
La couche de glace couvrant Sputnik Planitia sur 1000 km de large est en moyenne
profonde de 2,5 km alors que les bords font 3,5 km.
Les cartes topographiques mettent aussi au jour une longue faille de 3000 km de
long allant du N au S et située près de la partie Ouest de Sputnik.
Quant à Charon, certaines crêtes sont situées à 4 ou 5 km au-dessus du niveau de
référence. Les terrains plats sont probablement composés de glace d’ammoniaque.
On remarque l’énorme dépression au Nord, Caleuche Chasma, qui fait 14 km de
profondeur et 350 km de long.
Les relevés stéréo ont permis la réalisation de belles perspectives comme
celle-ci de Tenszing Montes située sur Pluton.
Ces montagnes culminent entre 3000 et 6000 m au-dessus de la plaine constituée
de glace d’azote, alors que les montagnes sont en glace d’eau compacte.
Largeur de la vue : 500 km.
Crédit: Lunar and Planetary Institute/Paul Schenk
Mais le passage au-dessus de Pluton a aussi permis aux scientifiques, après
étude détaillée des images transmises, de mettre au jour, un phénomène courant
sur Terre : des dunes.
C’est Matthew Telfer de l’Université de Plymouth, qui vient de publier avec des
collègues,
un article à ce
sujet (payant) dans la revue Science, dont on peut retrouver
gratuitement
les figues ici..
Ces dunes ont été particulièrement étudiées dans Sputnik Planum comme on le voit
sur
cette photo.
Sur Terre, les dunes sont créées par les mouvements du vent (ou d’un liquide)
qui transporte les fines particules.
On les observe aussi sur Mars, Titan et même sur Churyumov-Gerasimenko.
On voit sur ce montage, la comparaison entre les dunes de Pluton A, D et E) et
les dunes terrestres (B et C) et de Mars (F).
Cette image a été publiée dans la revue Science et tirée de l’article de M
Telfer.
Crédit des images : CNRS/SPOT ; NASA/JPL/University of Arizona
Sur l’image F, on remarque un exemple de paysage à la fois éolien et dû à la
sublimation, près du Pôle S de Mars.
On a remarqué des traces
du passage des vents (un peu plus foncé sur le sol) perpendiculaire aux
dunes.
On a représenté ici toutes les structures sur Pluton qui ressemblent à des dunes
et qui ont été publiées aussi dans l’article précédent.
En A : localisation des photos B et E sur Pluton.
En B : localisation de la zone C.
En C et D : détails de ces dunes, les x marquent les traces du vent qui a
soufflé.
En E : deux autres traces (x) du vent.
On voit aussi très bien les traces du passage du vent bloqué par des obstacles
sur
cette photo.
Crédit : NASA/JPL/University of Arizona
Maintenant une question se pose : de quelle nature sont les particules qui
composent ces dunes ?
Après étude de différents modèles, nos scientifiques sont arrivés à la
conclusion suivante : ce ne peut être que des particules de glace de méthane ou
d’azote qui sont à la source de particules aussi fines transportables par le
vent.
Mais il semble bien que le vent (différence de pression d’atmosphère) ne soit
pas assez fort sur Pluton pour déplacer autant ces particules. Un autre
phénomène doit entrer en jeu : la sublimation ! la sublimation, lors du passage
de l’état solide à l’état gazeux pourrait produire une force suffisante pour
soulever les particules qui seraient ensuite emmener par le vent. Un tel
processus, après étude sur Terre, favorise plus les particules de méthane que
d’azote ; donc il semble bien que les dunes de Pluton soient des
particules de glace de
méthane !
Tout ceci montre que Pluton est un corps dynamique bien que situé aussi loin
dans le Système Solaire.
POUR ALLER PLUS LOIN :
Sur les cartes :
New Horizons Unveils New Maps of Pluto, Charon on Flyby Anniversary
par la NASA
Global Mosaic and Topographic Maps of Pluto and Charon Released
par Sci News
LPI Leads Mapping
Effort of Newly Published Global Maps of Pluto and Charon
These New Maps of Pluto and Its Moon Charon Are the Most Detailed Yet
Pluton : de nouvelles cartes très détaillées grâce à New Horizons
de Futura Sciences
Pluto has “Sand Dunes”, but Instead of Sand, it’s Grains of Frozen Methane
de Universe Today
Basins, fractures and volcanoes: Global cartography and topography of Pluto from
New Horizons
par PM Schenk
Sur les dunes :
https://www.slideshare.net/sacani/dunes-on-pluto
l’article mais en basse résolution
Dunes on Pluto? Yes, but made of methane ice
Pluto has “Sand Dunes”, but Instead of Sand, it’s Grains of Frozen Methane
de Universe Today
New Horizons Unveils New Maps of Pluto, Charon on Flyby Anniversary
de la NASA
Pluto Has Dunes, But They're Not Made of Sand
de Space Com
New Horizons Mission Update
par Hal Weaver chef scientifique de la mission.
CHANG’E-4 : LE GRAND JOUR EST ARRIVÉ.
(03/01/2019)
Pendant que New Horizons dépasse Ultima Thulé après un survol extraordinaire, le
vaisseau spatial chinois Chang’e-4 nous a fait vivre aussi un suspens intenable
avec son atterrissage
sur la face cachée de la Lune.
Mais rappelons-nous quelques éléments essentiels de cette mission.
Comme dit dans les
news précédentes, c’est le cratère Von Karman qui a été visé.
Pourquoi ? Il est situé dans la zone intéressante Aitken au pôle Sud lunaire, il
est grand et plat sur quelques milliers de km à l’exception de son pic central.
Le choix qui s’est porté sur ce cratère a été longuement expliqué dans
cet article très intéressant, publié par des scientifiques de la
mission à l’occasion de AGU (American Geophysical Union). On remarquera aussi
que
Theodore Von Karman
un précurseur de la science des moteurs fusées a été le mentor du père de la
« fuséologie » chinoise, Qian Xuesen qui étudia et travailla sous ses ordres au
MIT et au CalTech. Von Karman fur le premier directeur du fameux JPL.
De cet article j’ai extrait cet assemblage de photos.
En a) photo couleur par LOLA du Lunar Orbiter du bassin Aitken, le polygone
indique l’emplacement de b) et c). la lettre A représente le cratère Antoniadi.
En b) la réflectance de la zone grâce à la caméra grand angle de LRO. Les
rectangles indiquent la localisation des figures 5a et 8a.
En c) mosaïque de la même zone. Le rectangle blanc correspond à ce qui est
montré en d).
En d) mosaïque du cratère Von Karman, le
rectangle blanc
correspond à la zone d’atterrissage choisie. Les autres rectangles correspondent
à d’autres explications dans l’article.
Pour info le petit cratère à gauche dans le rectangle jaune a un diamètre de 3,6
km.
Crédit : Jun Huang et al
Chang’e-4 est équipé de plusieurs instruments, notamment :
·
Un spectromètre visible et
IR
VNIS
(Visible and Near-Infrared Imaging Spectrometer)
·
Un radar à pénétration LPR
(Lunar Penetrating Radar)
·
Un spectromètre radio basse
fréquence LFS (Low Frequency Radio spectrometer)
·
Un détecteur de neutrons
LND
(Lunar Lander Neutrons and Dosimetry)
·
Un détecteur de particules
neutres
ASAN
(Advanced Small Analyser for Neutrals)
Les plus anciens se rappelleront la première photo de
la face cachée de la Lune en 1959 par la sonde soviétique Luna 3.
Quel succès et quel émerveillement pour l’époque.
La face caché (far side en anglais) est très différente de la face visible (near
side) on le sait maintenant après les différents satellites en orbite lunaire
comme LRO par exemple.
Elle comporte beaucoup plus de cratère et très peu de « mers ». On pense que
c’est dû au fait que la croûte est plus épaisse et que les cratères d’impact ne
se rebouchent pas facilement avec la lave du sous-sol à cause de l’épaisseur.
La date choisie pour l’atterrissage correspond à la période où le Soleil éclaire
au maximum le cratère. Mais la sonde emmène aussi un générateur isotopique (RTG)
pour les périodes non ensoleillées.
On voit ici dans le hall de montage, la sonde Chang’e-4 comprenant
l’atterrisseur et monté dessus le rover au centre CAST (China Academy of Space
Technology).
L’ensemble est en phase de tests.
Actuellement, après test des communications avec la Terre, ces deux éléments qui
étaient en orbite lunaire, se sont posés sur la face cachée de la Lune.
Un animation gif de cet évènement
est disponible.
Crédit : Framegrab/CCTV+/CNSA
Et c’est donc de Jeudi 3 Janvier 2019 que le robot Chang’e-4 s’est posé à
l’endroit désigné sur la face cachée de la Lune.
Immense succès pour l’Empire du Milieu, qui devient ainsi le vrai challenger des
USA !
La sonde a immédiatement transmis les premières photos de cette partie inconnue
de la Lune.
Le rover (une boite de 1,5 m par 1 m) devrait sortir de son logement d’ici
quelques heures. En voici
une vue d’artiste.
Crédit photo : CNSA.
Maria Curlin me signale les images de la Lune sur le site de People Daily :
http://en.people.cn/n3/2019/0103/c90000-9534393-6.html
La Chine a pour cible une base lunaire permanent vers 2020 !
POUR ALLER PLUS LOIN :
China Lands On The Far Side Of The Moon par Space Ref
Chang'e-4 far side Moon-landing Mission of China
par EO Portal
Where on the far side of the Moon will the Chang'e-4 lunar spacecraft land?
Chang’e-4 landing to be a step along a road of lunar exploration for China
Mission Chang'e 4 : le rover se prépare à atterrir sur la face cachée de la Lune
Chinese spacecraft blasts off in bid to be the first to land on the dark side of
the moon
VOYAGER 2 : IL ENTRE ENFIN DANS L’ESPACE INTERSTELLAIRE.
(03/01/2019)
En cette fin 2018, la sonde Voyager 2 vient de franchir la limite (héliopause)
où l’influence du Soleil se fait moins sentir par rapport à l’influence des
autres étoiles de la Galaxie. Mais Voyager 1 et 2 sont toujours dans l’emprise
du Système Solaire, et cela pour encore de nombreuses centaines d’années.
Voyager 1 avait quitté cette zone (l’héliosphère) en 2012.
Mais on en apprend plus avec Voyager 2, car ses instruments de mesure
fonctionnent contrairement à ceux de son collègue.
Les Voyager ont été
lancées en 1977 pour explorer les planètes géantes de notre Système
Solaire.
Voyager 1 s’est concentrée sur Jupiter et Saturne, alors que Voyager 2 a eu une
trajectoire modifiée afin de pouvoir visiter Uranus et Neptune. La première
était plus vers le Nord galactique alors que la seconde se dirigeait plutôt vers
le Sud galactique.
Voyager 2 est actuellement à 120 UA
soit à plus de 16 heures lumière.
À une telle distance du Soleil, seul un générateur isotopique (RTG) peut fournir
suffisamment d’électricité pour les instruments.
Illustration montrant la position des sondes Voyager 1 et hors de l’héliosphère,
la bulle protectrice produite par notre Soleil qui s’étend très loin dans le
Système Solaire. Cette limite est appelée héliopause.
Crédit : NASA/JPL Caltech.
Vue d’artiste plus détaillée de la zone où se trouve Voyager 2, en
échelle logarithmique.
Voyager 2 vient de franchir l’héliopause vers les 120 UA, mais le Système
Solaire n’est pas fini, il y a ensuite une très grande zone qui contient
notamment les objets cométaires du nuage de Oort jusque vers les 100.000 UA.
Voyager devrait prendre quelques
30.000 ans pour
franchir la limite extérieure du nuage de Oort !
Dans 40.000 ans elle devrait passer l’étoile Ross 248 dans la constellation
d’Andromède. Crédit : NASA/JPL Caltech
La preuve la plus évident du changement d’environnement de la sonde vient de son
détecteur plasma PLS (Plasma Science Experiment), celui qui justement est en
panne à bord de Voyager 1.
En effet, jusqu’à récemment, la sonde était entourée principalement des
particules du vent
solaire. C’est seulement début Novembre 2018, que celui-ci a
drastiquement décru. Soudainement il n’y eut plus de vent solaire, signe que
Voyager 2 avait quitté l’héliosphère.
On détectait maintenant des
rayons cosmiques
galactiques, beaucoup plus dangereux d’ailleurs que le vent solaire,
comme l’a confirmé notre ami Ed Stone, scientifique de la mission depuis le
début !!!!!!
Edward Stone
est une figure légendaire de l'astronautique, c'est lui un des pères des fameuse
missions Voyager qui ont effectué le grand tour des planètes géantes dans les
années 1980.
C'est simple pour moi Ed Stone, c'est Mister Voyager!
Il a d'ailleurs été directeur du fameux JPL (Jet Propulsion Laboratory) qui a
dirigé la plupart des missions interplanétaires.
Il est vice-président du COSPAR et responsable principal (PI en anglais) de 9
sondes spatiales.
J’ai eu le plaisir de rencontrer le professeur Stone (à droite) en 2010
C’est donc le détecteur de rayons cosmiques CRS (Cosmic Rays Subsystem) qui
s’est mis à détecter des particules.
On
a mis en opposition les relevés du vent solaire (courbe inférieure) du PLS avec
ceux des rayons cosmiques (courbe supérieure) du CRS.
Plus de détails sur
les CRS de V1 et
V2.
Manifestement, on constate un changement radical vers Nov 2018, le vent solaire
chute et les cosmiques augmentent.
On vient de quitter l’héliosphère.
Crédit image : NASA/JPL-Caltech/GSFC
Il existe une
version animée gif de ce relevé.
On a encore beaucoup à apprendre comme le dira Ed Stone, on continue de suivre
les Voyager pour en apprendre plus sur notre environnement spatial.
Les signaux des Voyager (comme ceux des autres sondes spatiales lointaines) sont
recueillis par les antennes du DSN (Deep Space Network) placées idéalement en
trois endroits de la Terre : Californie, Madrid et Canberra.
Voyager 2 et son parcours par Ed
Stone en vidéo. Et plus en détail et
plus long.
POUR ALLER PLUS LOIN :
NASA's Voyager 2
Probe Enters Interstellar Space
Voyager 2 est entrée dans l'espace interstellaire, annonce la Nasa par
Futura Sciences
Voyager 2 Enters Interstellar Space
par SpaceRef
NASA's Voyager 2 probe enters
interstellar space
par Phys.org
Voyager 2 Spacecraft Enters
Interstellar Space
par Scientific American
NASA's Voyager 2 Probe Enters
Interstellar Space
par la NASA
OSIRIS-REX : EN ORBITE AUTOUR DE BENNU !
(03/01/2019)
Osiris-Rex qui était arrivé près de sa cible, l’astéroïde Bennu début Décembre
2018, vient maintenant de se
mettre en orbite autour de celui-ci ce 31 Décembre 2018 grâce à l’allumage
pendant quelques secondes de ses moteurs.
Ce n’était pas évidemment car comme déjà dit, la gravité y est si faible que des
forces parasites comme celles des radiations solaires ou la pression thermique
sont plus importantes. Il faudra donc certainement effectuer quelques
ajustements d’orbite périodiques.
Bennu devient le plus petit objet autour duquel une sonde est en orbite.
Osiris Rex avait déjà effectué de nombreuses mesures de Bennu, comme il en a été
rapporté précédemment. Il va continuer son travail, notamment la
cartographie complète de ce très petit corps afin d’y trouver la zone de
collection idéale pour prendre un échantillon et le ramener sur Terre.
La sonde va tourner approximativement à 1750 m du centre de Bennu, plus près que
n’importe quelle autre sonde autour d’un corps.
Durée de l’orbite de la sonde : 62 heures.
On voit ici avec
cette animation gif, la dernière passe au-dessus du pôle Nord de Bennu le 4
dec 2018.
POUR ALLER PLUS LOIN :
NASA's OSIRIS-REx Spacecraft Enters Close Orbit Around Bennu, Breaking Record
La sonde Osiris-Rex va se placer en orbite autour de l'astéroïde Bennu par
Sciences et Avenir
Osiris-Rex autour de l’astéroïde Bennu : premières découvertes et réactions
par Futura Sciences
News brief: OSIRIS-REx arrives in orbit at Bennu par la Planetary Society, à
lire.
Le dossier Osiris-Rex
sur votre site favori.
Site de la mission à
la NASA.
Le site de la mission à
l’Université d’Arizona.
ASTÉROÏDE :.UN HIPPO POUR NOËL SINON RIEN !
(03/01/2019)
Le 22 Décembre 2018, un astéroïde (2003 SD220 de son petit nom) nous a frôlé (à
approx 2,9 millions de km) et cela a permis à nos astronomes ou plutôt
radioastronomes d’en apprendre plus sur lui.
Cet astéroïde a été découvert le 29 Sep. 2003 à l’Observatoire Lowell (Flagstaff
Arizona) dans le cadre de la mission de recherche LONEOS (Lowell Observatory
Near-Earth-Object Search).
Les efforts conjoints des radiotélescopes de Goldstone (Californie 70 m), Green
Bank (Virginie 100 m) et Arecibo (Puerto Rico 305 m) ont permis d’imager cet
objet.
Quelle surprise : on dirait un
Hippopotame !
Trois images radar de 2003 SD220 prise les 15, 16 et 17 Décembre 2018.
À gauche, le 15 dec depuis 4,5 millions de km ; au milieu le 16 dec depuis 4
millions de km et
à droite le 17 dec quand l’astéroïde était à 3,6 millions de km. Crédit :
NASA/JPL-Caltech/GSSR/NSF/GBO
On remarquera la qualité de plus en plus époustouflante des images radar.
Ces relevés ont permis d’évaluer la taille de cet objet, elle est de l’ordre du
km.
La rotation de cet objet est extrêmement lente : 12 jours.
Ce passage est le plus proche de la Terre depuis 400 ans, le prochain le plus
proche, pas avant 2070.
POUR ALLER PLUS LOIN :
Holiday Asteroid
Imaged with NASA Radar
Christmas 'Hippo' Asteroid Is Buzzing Earth, Its Closest Flyby in 400 Years
de Space.com
Les images radar de l’astéroïde 2003 SD220
JUNO :.ET PENDANT CE TEMPS ON CONTINUE.
(03/01/2019)
Oui, pendant tous ces succès spatiaux, la sonde Juno continue son exploration de
Jupiter.
Image prise le 29 Oct 2018 lors du périjove n° 16
Comme toujours les couleurs ont été « ajustées » car en « vraie » couleur
Jupiter est relativement pâle.
Crédit image : : NASA/JPL-Caltech/SwRI/MSSS/Gerald Eichstädt/Seán Doran
Le 29 Octobre 2018 Juno a donc effectué son périjove 16, dont voici une vidéo
qui fait la part belle aux images rapprochées.
Cette vidéo existe aussi en
format mp4.
POUR ALLER PLUS LOIN :
Juno update: 53.5-day orbits for the foreseeable future, more Marble Movie,
blog d’E Lakdawlla de la Planetary Society
JunoCam Images Are Where Science Meets Art and NASA Meets the Public par
Space.com
La mission Juno
à la NASA.
Le site de la mission Juno au SwRI.
Le mieux !
Dossier de
presse
de la mission et du lancement.
Le site de la
mission
à la NASA.
Juno chez
Wikipedia,
un bon résumé
Bonne lecture à tous.
C’est tout pour aujourd’hui !!
Bon ciel à tous !
JEAN-PIERRE MARTIN
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