LES ASTRONEWS de
planetastronomy.com:
Mise à jour : 13 Août 2021
Conférences et Évènements :
Calendrier
.............. Rapport
et CR
Prochaine conférence SAF.. Les conférences seront en présence du public.
Un PASS SANITAIRE
ou un test PCR négatif
récents seront exigés à l’entrée dues aux récentes précautions sanitaires.
Le mercredi 8 Septembre 2021 19H00 au CNAM amphi Grégoire sauf contrordre
sanitaire. Thérèse Encrenaz du LESIA Observatoire de Paris, nous parlera de
L’ATMOSPHÈRE DES PLANÈTES TERRESTRES : UNE ÉVOLUTION DIVERGENTE
Transmission en direct sur le canal YouTube de la SAF :
https://www.youtube.com/channel/UCD6H5ugytjb0FM9CGLUn0Xw/feautured
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Astronews précédentes :
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ARCHIVES DES ASTRONEWS
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Astrophysique/cosmologie
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Certains peuvent recevoir en double ces news, car ils sont inscrits sur
plusieurs listes. J’en suis désolé.
In Memoriam :
Un géant de la physique, Steven Weinberg est mort.
(13/08/2021)
Trou noir :
Qui y-at-il derrière un trou noir ???
(13/08/2021)
ISS :
Nouveaux panneaux solaires installés.
(13/08/2021)
ISS :
Un nouveau module et il est Russe !
(13/08/2021)
Hubble :.Trois
galaxies pour le prix d’une !
(13/08/2021)
SpaceX :.Super
Heavy/Starship, le plus grand lanceur du monde !
(13/08/2021)
Exoplanètes
:
Signal clair de la présence d’une exolune !
(13/08/2021)
New Horizons :.Disque
de Pluton remasterisé !
(13/08/2021)
Les particules :
Ce méson oscille entre matière et antimatière !
(13/08/2021)
JUNO :
Le mystère des aurores de Jupiter enfin résolu !
(13/08/2021)
Vu d'en haut :.Cannes
vue de l’ISS par Thomas
(13/08/2021)
IN MEMORIAM : UN GÉANT DE LA PHYSIQUE S. WEINBERG EST MORT. (13/08/2021)
Qui
ne connait pas l’ouvrage mythique « Les
trois premières minutes de l’Univers » ?
C’est le prix Nobel Steven Weinberg (il avait 34 ans à l’époque) qui l’a écrit
avec son talent de vulgarisateur.
Steven, un des plus grands physiciens théoriciens, est mort ce 23 Juillet 2021 à
88 ans après une vie bien remplie. Il faisait partie des rares personnes à
réussir à unifier les forces nucléaires faibles et électromagnétique menant à la
force électrofaible. Cela a mené à la preuve d’existence des bosons Z et W et du
boson de Higgs.
Crédit photo : CERN.
Vous trouverez des réactions à sa disparition sur presque tous les sites de
physique et laboratoires du monde entier.
J’ai choisi celui du CERN que voici :
Steven Weinberg, l'un des plus grands physiciens théoriciens de tous les temps,
est décédé le 23 juillet à l'âge de 88 ans. Il avait révolutionné la physique
des particules, la théorie quantique des champs et la cosmologie grâce à des
percées conceptuelles qui, aujourd'hui encore, constituent le fondement de notre
compréhension de la réalité physique.
Weinberg est bien connu pour sa théorie unifiée des forces faibles et
électromagnétiques, qui lui a valu en 1979 un prix Nobel, partagé avec Sheldon
Glashow et Abdus Salam, et qui a permis de prédire les bosons vecteurs Z et W,
découverts ultérieurement au CERN en 1983. S'il a pu construire cette théorie,
c'est parce qu'il a compris que certaines nouvelles idées théoriques, dont on
pensait initialement qu'elles pouvaient servir à la description des interactions
fortes présentes dans le noyau, pouvaient en fait expliquer la nature de la
force faible. « J'ai soudain compris qu'il s'agissait d'une théorie parfaitement
valable, mais que ce n'était pas à l'interaction que j'avais en tête qu'il
fallait appliquer. En effet, ce n'était pas à l'interaction forte que la théorie
pouvait servir, mais bien aux interactions faible et électromagnétique »,
devait-il raconter bien plus tard. Avec ses travaux, Weinberg a pu franchir une
nouvelle étape dans l'unification des lois physiques, comme Newton lorsqu'il a
compris que la chute d'une pomme sur Terre et le mouvement des planètes dans le
ciel étaient deux phénomènes régis par la même force gravitationnelle, et comme
Maxwell lorsqu'il a réalisé que les phénomènes électriques et magnétiques
étaient l'expression d'une force unique.
Dans son travail, Weinberg a toujours fait porter ses efforts sur une vision
globale de la physique et non sur la description d'un seul phénomène. Lors d'un
déjeuner entre théoriciens, alors qu'un collègue le qualifiait de constructeur
de modèles, il répondait dans un sourire : « Je ne suis pas un constructeur de
modèles. Dans ma vie, je n'ai construit qu'un seul modèle ! » En effet,
l'héritage le plus marquant de Weinberg est son approche visionnaire de vastes
domaines de la physique, consistant à partir de concepts théoriques complexes, à
les réinterpréter de manière originale, puis à les appliquer à la description du
monde physique. Un bon exemple est sa construction des théories effectives des
champs, qui sont aujourd'hui encore l'outil de base pour comprendre le Modèle
standard des interactions entre particules. Son mode de pensée inimitable a
inspiré et guidé des générations de physiciens et demeurera certainement une
référence pour les générations futures.
Steven Weinberg fait partie des très rares personnes qui, dans l'histoire de la
civilisation, ont radicalement changé notre façon de voir l'Univers.
Une vidéo en anglais :
There is a beautiful simple description of nature underlying everything.
POUR ALLER PLUS LOIN :
Le prix Nobel Steven Weinberg, unificateur de la lumière et de la radioactivité,
s'est éteint
TROUS
NOIRS :.QUI
Y-A-T-IL DERRIÈRE UN TROU NOIR ??? (13/08/2021)
Le monde de la physique relativiste est plein de surprises !
On pensait, jusqu’à présent que rien ne pouvait sortir d’un trou noir, même de
sa face arrière. Eh bien, des physiciens de Stanford (Californie) menés par Dan
Wilkins viennent de détecter
des jets ou flash de
lumière X très lumineux, provenant de derrière un trou noir, exactement
derrière le TN I Zw 1. Intéressant n’est-ce pas ?
Ce Trou Noir Super Massif a une masse de 10 millions de fois celle de notre
Soleil et se trouve à 800 millions d’al de nous.
On rappelle qu’un trou noir (TN) est un objet compact très massif, tellement
massif que la gravité y est si forte que même la lumière ne peut pas en sortir.
L’environnement du TN est aussi gravitationnellement énorme si bien qu’il
déforme l’espace-temps !
La limite à partir de laquelle, la lumière ou tout objet ne peut plus s’échapper
de son emprise, s’appelle l’horizon des évènements (event horizon en anglais).
Par contre tout ce qui est en train de tomber sur le TN (gaz, matière,…),
forme d’abord un disque autour de celui-ci, le disque d’accrétion. Celui
contenant de la matière très attirée par la gravité du TN s’échauffe, et devient
un plasma, et c’est cela que l’on peut voir autour d’un TN.
Au-dessus du TN, se trouve généralement, la couronne formée par les gaz tombant
sur le TN, c’est une région magnétique contenant principalement des électrons
très énergétique.
Explication du phénomène Crédit : ESA.
Ce sont les télescopes spatiaux spécialisés en rayons X,
NUStar
et
XMM-Newton
qui ont fait cette découverte en Janvier 2020.
Tout se passe comme si, les gaz tombant dans le TN créaient ces jets X qui en
disparaissant créaient des échos de ces jets le long du disque. C’est cela que
les télescopes ont détecté provenant de derrière le TN, à cause de la courbure
de l’espace.
En effet l’espace
derrière le TN est tellement courbé (warping the space en anglais)
et la lumière tellement
tordue, que cela nous permet de voir ce qu’il y a derrière l’image du TN.
Confirmant une fois de plus la justesse d’Einstein avec sa théorie de la
Relativité Générale.
Les résultats ont été publiés récemment dans la
revue Nature,
une version gratuite existe sur Arxiv (voir référence plus bas)
POUR ALLER PLUS LOIN :
Pour la première fois, l’écho de la lumière réfléchie à l’arrière d’un trou noir
a été observée
De la lumière venue de derrière un trou noir !
Pour la première fois, on a vu de la lumière émise derrière un trou noir
XMM-Newton sees light echo from behind a black hole
Stanford astrophysicists report first detection of light from behind a black
hole
Light bending and X-ray echoes from behind a supermassive black hole
ISS : NOUVEAUX PANNEAUX SOLAIRES INSTALLÉS. (13/08/2021)
Les panneaux solaires (les Solar Array Wings ou SAWs) de l’ISS sont en place
depuis l’origine, certains depuis plus de 20 ans, et ils vieillissent, ce qui
impacte leur performance.
La NASA a décidé de les compléter par de nouveaux panneaux, qui se roulent sur
eux-mêmes, ils sont appelés les
IROSA acronyme de
« ISS Roll-Out Solar Array ». Six nouvelles paires sont prévues.
C’est
Boeing qui les fournit, comme beaucoup d’éléments de la station. Chaque panneau
est double et ils font une fois déroulés, 6 m de large et 19 m de long.
Chaque nouveau panneau devrait produire 20 kW d’électricité en moyenne, les 8
panneaux actuels produisent 160 kW en moyenne. Mais comme on va le voir sur le
schéma d’installation ces nouveaux panneaux vont réduire un peu le rendement des
anciens car ils vont être posés dessus mais sous un certain angle. Néanmoins les
anciens panneaux recouverts devraient quand même produire appox. 95 kW de leur
côté.
Les deux premiers IROSA sont chargés dans la soute d’une capsule Dragon pour
livraison à l’ISS, pour la mission cargo CRS-22.
Photo : Crédit SpaceX.
Principe de l’installation en angle des nouveaux panneaux.
Illustration : NASA. |
Vue d’artiste des six panneaux doubles une fois montés sur les
anciens panneaux de l’ISS. Crédit Boeing. |
Ils sont installés aux mêmes endroits que les anciens panneaux mais
inclinés de 10°.
La NASA est contente de pouvoir installer ce nouveau genre de panneaux et de les
tester en vraie grandeur dans l’espace, car ce sont ces nouveaux types qui
seront utilisés sur le
Lunar Gateway, la station spatiale autour de la Lune.
Bon, maintenant il faut les mettre en place.
Ce sera le rôle de nos deux derniers visiteurs de l’ISS
Shane Kimbrough et
Thomas Pesquet.
Deux sorties étaient prévues, mais en fait il en a fallu trois dues à certaines
difficultés.
Dans tous les cas, nos amis astronautes devaient se préparer physiquement à
chaque sortie, car vous n’avez pas oublié que les scaphandres pour des raisons
de souplesse ne peuvent fonctionner pratiquement avec la pression normale, ils
sont en basse pression d’oxygène. Afin de ne pas risquer d’accident similaire à
la décompression, les astronautes doivent s’acclimater progressivement à cette
nouvelle pression et cela peut durer quelques heures. Une fois cette épreuve
passée, ils sortent par le sas Quest.
Première sortie
(EVA 74 officiellement) : 16 Juillet 2021.
Thomas
libère le premier module de panneaux de la soute du Dragon, et à l’aide du bras
robot Canadarm2 le déplace avec Shane vers le panneau récepteur.
Mais au bout de quelques heures Shane a eu un problème technique avec sa
combinaison qui l’a forcé à rentrer dans l’ISS pour procéder à une réparation
rapide avant de ressortir.
Finalement au bout d’un peu plus de sept heures de travail, une paire de
nouveaux panneaux était installée, mais non déroulée.
Photo (iss065e120644) : Thomas (bande rouge)
sur le pied à l’extrémité
du Canadarm2 essaie de libérer la première paire de IROSA. Crédit NASA/ESA.
Deuxième sortie :
20 Juillet 2021.
Le panneau solaire a finalement été déployé (déroulement « naturel » sans moteur
comme l’a précisé la NASA) et connecté (pour raisons de sécurité lors d’un
passage nocturne afin que le grand panneau ne soit pas actif).
Ensuite nos ouvriers de l’espace se sont intéressés à la deuxième paire qu’ils
ont sortie de la soute du cargo Dragon ; l’installation étant prévue pour une
troisième et dernière EVA.
On voit sur cette superbe photo prise de l’intérieur de l’ISS ce 20 Juillet 2021
par le cosmonaute Oleg Novitsky, la première paire IROSA installée sur l’ancien
panneau solaire. Tout ceci au niveau de la poutre P6
On remarque dans le coin en bas à droite les deux astronautes !!
Crédit photo : Roscosmos/Oleg Novitsky
Troisième sortie :
25 Juillet 2021.
Pour
terminer le travail, il faut maintenant connecter cette deuxième paire, ce qui
fut fait sans problème avec cette sortie de près de sept heures dans l’espace.
Les nouveaux panneaux fonctionnent parfaitement.
Nos astronautes ont bien travaillé !
Photo (iss065e145092) : Thomas (à droite) et Shane (à gauche) en train
d’installer la deuxième paire d’IROSA sur l’ancien panneau solaire, dont on voit
à droite l’axe de rotation.
Une fois déroulé.
Crédit photo : NASA/ESA.
Autre photo,
la connexion électrique de l’IROSA.
Voir aussi
celle-ci.
D’autres astronautes procéderont à l’installation des 4 paires suivantes.
Une remarque, il s’agissait de la 5ème EVA pour Thomas Pesquet et un
nombre record de sorties (3) au cours d’une même mission.
Pour Shane Kimbrough, un total de 59 heures et demie dans l’espace en EVA !
POUR ALLER PLUS LOIN :
Général sur les panneaux IROSA :
New Solar Arrays to Power NASA’s International Space Station Research
New solar arrays ready to upgrade International Space Station’s power grid
La structure des poutres de l’ISS.
Première sortie :
Les nouveaux panneaux solaires de l'ISS sont arrivés (et Thomas Pesquet va s'y
coller)
Deuxième sortie :
Cette fois ça fonctionne ! Sortie réussie pour Thomas Pesquet et Shane Kimbrough
sur l'ISS
ESA/NASA complete ISS spacewalk to install first new solar array
Sortie dans l’espace saison 2 pour Shane et Thomas
La saison des sorties dans l’espace, résumé des épisodes précédents
NASA and ESA Astronauts Continue Installing Space Station Solar Arrays
Spacewalkers unfurl first of six new space station solar arrays
Troisième sortie :
Thomas Pesquet : une troisième et dernière sortie aujourd'hui pour terminer le
job
Power on: new solar arrays installed over three spacewalks
Spacewalking astronauts deploy second new solar array for space station
Pesquet & Kimbrough complete new solar array installation on ISS
ISS : de nouveaux panneaux solaires et des sorties spatiales pour Thomas Pesquet
avec des vidéos. À voir.
Toutes
les photos prises
par les astronautes sur Flickr.
ISS : UN NOUVEAU MODULE ET IL EST RUSSE ! (13/08/2021)
Cela
n’arrive plus très souvent depuis la (presque) fin de montage de l’ISS, mais les
Russes ont procédé à un
changement de module.
Ils ont troqué leur sas PIRS contre un nouveau module plus grand, le MPLM (Multi
Purpose Laborarory Module) Nauka. 20 tonnes et 70 m3 de volume utile. Il est
équipé aussi d’un système de navigation de secours.
Le lancement de ce module tant attendu, (il est prêt depuis longtemps, on
l’attend depuis une dizaine d’années !) est effectué le 21 juillet 2021 par une
fusée Proton depuis Baïkonour.
Crédit photo : Roscosmos.
Quelques jours après le PIRS a été
attaché à un Progress, déconnecté de l’ISS et détruit dans l’atmosphère
terrestre lors de la rentrée.
Voici une très belle photo du désarrimage de PIRS de l’ISS, il est accroché à un
Progress (n°77).
On le voit ici
avant le désarrimage.
Crédit NASA/ESA
Le 29 Juillet 2021, le module Nauka s’est amarré au module russe Zvezda. Mais il
semble que l’opération
ne s’est pas si bien passée que cela.
Il a cogné un peu fort l’ISS et déstabilisé celle-ci, lui faisant perdre son
orientation suite à un allumage non prévu de ses propulseurs.
Sur cette photo :
Nauka une fois amarré à l’ISS.
On voit sur cette photo le module Nauka en approche de l’ISS.
Crédit NASA.
En fait l’incident minimisé au début, était plus grave que ce que l’on pensait,
l’ISS avait tourné de plus d’un tour et demi sur elle-même, elle a même ensuite
basculé vers l’avant, d’après les déclarations du Dr de vol. une situation
d’urgence a été déclenchée, ce qui n’était pas arrivé depuis longtemps. Nos amis
Russes ne pouvaient rien faire, la station n’étant pas en visibilité d’une
station au sol russe. Il a fallu avertir les astronautes qui ont déclenché des
propulseurs du module Zvesda et du Progress pour contrer le mouvement. La
situation a été redressée rapidement. Entre temps sans aucune raison les
propulseurs en défaut se sont arrêtés. L’incident est clos mais insatisfaisant.
D’autres très belle photos prises par l’équipage du docking :
iss065e212156
et aussi
iss065e212164
avec le Soyuz nommé Gagarine en l’honneur du cosmonaute, attaché au module
Rassvet
Thomas Pesquet a publié
de nombreuses photos
de la première entrée dans ce nouveau module. Et son collège Oleg Novitskiy
une vidéo.
Avec ce module, se trouvait aussi un instrument que l’on attendait aussi depuis
longtemps : un bras télémanipulateur fabriqué par les européens.
Cela a donné lieu à un communiqué de presse de l’ESA :
Le bras télémanipulateur européen (ERA ou European Robotic Arm) est en route
pour la Station spatiale internationale après son lancement à bord d'une fusée
Proton depuis le cosmodrome de Baïkonour, au Kazakhstan, à 16 h 58 CEST
aujourd'hui.
Ce robot d’une longueur de 11 mètres voyage en position repliée, fixé à ce qui
sera sa base d'affectation : le module de laboratoire polyvalent russe, connu
sous le nom de « Nauka ». La fusée Proton-M a placé Nauka et ERA en orbite
environ 10 minutes après le décollage, à près de 200 km au-dessus de la Terre.
La Station spatiale est déjà munie de deux bras télémanipulateurs et ces robots
canadien et japonais jouent un rôle essentiel dans l'accostage des engins
spatiaux et dans le transfert des charges utiles et des astronautes. Cependant,
la portée de ces bras n'atteint pas le segment russe de la station.
ERA est le premier robot
capable de se « déplacer » au sein du segment russe du complexe orbital.
Il pourra manipuler jusqu'à 8 tonnes de matériel avec une précision de 5 mm et
il facilitera les déplacements des astronautes d'un site de travail à un autre.
« Grâce à sa capacité à se déplacer une main après l'autre dans le segment russe
de la Station, le bras télémanipulateur européen apportera plus de liberté, de
flexibilité et de capacité aux opérations spatiales », annonce David Parker,
directeur de l'exploration humaine et robotique à l'ESA.
« Après ses 20 ans en orbite, nous apportons à la Station spatiale une mise à
niveau de mi-parcours dans le cadre de notre programme Columbus 2030. C'est
l'occasion de moderniser l'espace au moyen d'une approche commerciale »,
ajoute-t-il.
Le lancement et l'installation du bras télémanipulateur européen est une
première spatiale pour l'Europe et la Russie. Un consortium de 22 entreprises
européennes venant de 7 pays a construit le robot pour l'ESA. Cette première,
longtemps attendue pour ce robot de fabrication européenne, est l'aboutissement
de 14 ans de persévérance.
Vue d’artiste d’ERA monté sur l’ISS. Crédit ESA / D Ducros.
Arrivée à la Station spatiale
Il faudra huit jours à Nauka pour lentement élever son orbite et rejoindre la
Station spatiale. Le 29 juillet à 15 h 26 CEST, le nouveau module se servira de
ses moteurs pour s'amarrer automatiquement à Zvezda, au cœur du segment russe.
C'est l'astronaute de l'ESA Thomas Pesquet qui accueillera le bras
télémanipulateur et participera à son installation. Cinq activités
extravéhiculaires seront organisées pour préparer ERA et lui permettre
d'effectuer ses premières opérations spatiales. Certaines d'entre elles seront
menées par les astronautes de l'ESA Matthias Maurer et Samantha Cristoforetti.
L'équipage peut contrôler ERA à la fois depuis l'intérieur et l'extérieur de la
Station spatiale, une capacité qu’aucun autre bras robotique n’a offerte
auparavant. Lors de sa première année en orbite à bord de la Station spatiale,
la tâche principale d'ERA consistera à installer un grand radiateur et à
configurer le sas pour le Nauka.
Travail d'équipe pour l'avenir
En coopération avec les partenaires internationaux, l'Europe se prépare à
augmenter la longévité de la Station spatiale pour les années à venir.
« Notre base spatiale ne cesse d'être améliorée. Le laboratoire européen
Columbus reçoit de nouvelles baies scientifiques, des liaisons de données ultra
rapides et des plateformes internes et externes fournies dans un cadre
commercial, pour accueillir plus d'utilisateurs. L'astronaute de l'ESA Thomas
Pesquet a même participé à la mise à niveau de l'alimentation de la Station avec
de nouveaux panneaux solaires », indique David Parker.
La poignée de main spatiale échangée par l'Europe et la Russie symbolisera le
lancement d’opérations télémanipulées autonomes et en temps réel, une compétence
clé pour les futures missions sur la Lune et sur Mars.
Pour plus d'informations
La page de présentation du bras télémanipulateur européen :
Téléchargez le dossier de presse pour en apprendre plus sur le bras
télémanipulateur européen :
https://esamultimedia.esa.int/docs/science/ERA_brochure_EN.pdf
POUR ALLER PLUS LOIN :
New Russian Multipurpose Laboratory Module Set to Launch to International Space
Station July 21
Progress 77 and Pirs Undocked from Station
Russia discards Pirs docking port to clear way for new space station module
New Russian lab briefly knocks space station out of position
L’incident du module russe de l’ISS jugé « bien plus grave » qu’annoncé
L'amarrage du module Nauka à la Station spatiale ne s'est pas si bien passé que
cela
Revoyez l’arrivée du nouveau laboratoire russe Nauka sur l’ISS
Delayed Russian Nauka module joins space station
MLM Nauka docks to ISS, malfunctions shortly thereafter
European Robotic Arm is launched into space
Le bras télémanipulateur européen est envoyé dans l'espace
La page Flickr du bras télémanipulateur européen
:
Brochure technique du bras télémanipulateur
en pdf.
A European Robotic Arm to handle the Space Station
European Robotic Arm ready for space
vidéo.
HUBBLE : TROIS GALAXIES POUR LE PRIX D’UNE ! (13/08/2021)
Le système Arp 195 vu par Hubble. Crédit : ESA/Hubble & NASA, J. Dalcanton
Ah ! Comme je le dis souvent, que ne ferait-on pas sans notre télescope spatial
Hubble !
Encore une belle preuve : cette fois il a imagé, pas trop loin de chez nous, à
760 millions d’al quand même, le système Arp 195 (Arp nommé en l’honneur du Dr
Halton Arp). Cet ensemble de galaxies est en fait la
fusion de TROIS galaxies,
ce qui n’est pas si courant que cela.
Il fait partie du catalogue Arp
des galaxies spéciales.
Ces trois galaxies sont un exemple de ce que la gravitation peut faire, elles
s’attirent mutuellement et gravitent les unes autour des autres.
Dans le futur lointain, elles ne formeront peut-être qu’une seule galaxie.
POUR ALLER PLUS LOIN :
SPACEX :.SUPER HEAVY/STARSHIP, LE PLUS GRAND LANCEUR DU MONDE ! (13/08/2021)
Ça y est, Elon Musk, tient bon, il vient d’associer son lanceur lourd Super
Heavy avec son vaisseau Starship, faisant ainsi de l’ensemble,
la plus puissante et le plus haute fusée du monde. Même Saturn V est
battue. Elon Musk avance à grand pas vers son objectif d’envoyer des hommes sur
la Lune puis sur Mars.
Début de l’histoire :
La partie Super Heavy, appelée Booster 4, est un lanceur qui mesure 70 m de haut
et 9 m de diamètre. Sa poussée (5500
tonnes) est DEUX fois supérieure à celle de la mythique fusée Saturn V de
Von Braun qui emmena les astronautes sur la Lune. Les ergols sont cryogéniques :
oxygène liquide et méthane liquide.
Les 29 Raptors vus de dessus avant montage sur le lanceur ; et une
fois montés. Photos crédit E Musk. |
Une vue des Raptors
du dessous du lanceur.
Fin Juin 2021, SpaceX a monté les 29 (oui
vingt-neuf !) moteurs fusée
Raptor
sur le lanceur sur le site de lancement de Boca Chica Beach au Texas, qu’Elon
Musk a baptisé Starbase !. La configuration finale devrait posséder 33 Raptors.
Ce montage s’est apparemment fait très rapidement et sans problème, un record !
Ensuite
le booster a été trainé
vers le site de lancement, pour procéder à des tests
D’après Musk, une version améliorée et simplifiée du Raptor devrait bientôt voir
le jour.
Quant au Starship (SN 20) il sera lui équipé de
6 Raptors.
Ils sont de
deux types différents :
trois Raptors pour un vol dans le vide et trois Raptors pour le vol
atmosphérique de rentrée dans l’atmosphère je suppose.
On voit le Starship ici en noir (photo d’écran) en train d’être monté sur le
Booster.
J’ai trouvé aussi sur le Net une
très belle photo
faite par Jack Beyer de Starship 20.
Maintenant on a tous les morceaux, il va falloir monter la plus imposante fusée
du monde.
D’abord on monte
la table de lancement
qui doit accueillir la Super Heavy puis le Starship.
Une
superbe vue aérienne
de la t
able et e la Super Heavy avant montage sur celle-ci.
J’ai préparé un montage des principales étapes en photo :
Vue d’écran, de la Starbase lors du déplacement du Starship vers le site de
lancement. (SpaceX cam)
Falcon Heavy en train de se présenter à la table de lancement.
Crédit photo E Musk |
Super Heavy montée sur la table de lancement, Starship à droite pour
la prochaine étape. Crédit E Musk |
Ensuite arrive la phase cruciale du montage (stacking en anglais) de Starship
sur Super Heavy.
On voit ici le Starship en train de s’approcher de Falco Heavy.
À priori cela s’est passé sans problème !
Photo : Elon Musk.
À voir absolument le montage de Starship sur le booster en accéléré :
https://youtu.be/rG6CV3-LBCk
On remarque
sur cette photo
les ailettes de contrôle du Super Heavy pour la rentrée dans l’atmosphère.
Voilà, montage réussi. Super Heavy de 70 m et Starship de 50 m, donc
un total de
120 m de haut !!! Saturn mesurait 110 m. si on compte la
table, on a 145 m en tout !
Crédit photo : Elon Musk. |
Une autre vue de l’ensemble monté, on remarquera qu’une face de
Starship est noire, recouverte d’un revêtement ablatif pour le
retour dans l’atmosphère.
Crédit E Musk |
Et voilà
l’ensemble est bien monté
et n’attend plus que le lancement.
Mais on en est encore loin, en plus des détails techniques, il faut
l’autorisation de lancer de la FAA (Federal Aviation Administration ) qui doit
vérifier les conditions environnementales du lancement. On en est à l’enquête
publique. Bref ce n’est pas encore fait.
Néanmoins je ne doute pas de l’obtention de cette autorisation.
Le premier vol prévu avant la fin de l’année sera orbital,
on lance du Texas et après, on atterrit à Hawaï.
Beau programme !
Vidéo :
Ship 20 Rolls Out to the Orbital Launch Site to be Stacked on Booster 4 :
https://youtu.be/qqWOEAhXxA0
POUR ALLER PLUS LOIN :
Elon Musk is thrilled as SpaceX's Starship becomes world's tallest rocket — and
he's not alone
SpaceX achieves Fully Stacked Starship milestone
SpaceX : le plus grand lanceur au monde prend forme
Elon Musk shows off fully stacked SpaceX Starship and Super Heavy rocket
SpaceX installs booster on launch pad, stacks orbital Starship to full height
SpaceX presse le pas avant le lancement de son vaisseau Starship en orbite
Starship is Stacked on the Super Heavy Booster. The Tallest Rocket Ever Built
SpaceX is building Starship’s first orbital-class booster at a breakneck pace
SpaceX shows off fully loaded Super Heavy ahead of next Starship launch
SpaceX installed 29 Raptor engines on a Super Heavy rocket last night
SpaceX CEO Elon Musk reveals the heart of Starship’s Super Heavy booster
EXOPLANÈTES : SIGNAL CLAIR DE LA PRÉSENCE D’UNE EXOLUNE ; (13/08/2021)
Grâce à L’ALMA (Atacama Large Millimetre/submillimeter Array), dont l’ESO est
partenaire, des astronomes ont détecté sans ambiguïté, pour la première fois, la
présence d'un disque
autour d'une planète en dehors de notre système solaire.
Ces observations apporteront un nouvel éclairage sur la façon dont les lunes et
les planètes se forment dans les jeunes systèmes stellaires.
Cette image, prise par le réseau ALMA, montre une vue à grand champ (à gauche)
et rapprochée (à droite) du disque lunaire entourant PDS 70c, une jeune planète
de type Jupiter située à près de 400 années-lumière.
La vue rapprochée montre PDS 70c et son disque circumplanétaire au centre de
l'image, tandis que le disque circumstellaire, plus grand, semblable à un
anneau, occupe la majeure partie du côté droit de l'image.
L'étoile PDS 70 est au centre de l'image à grand champ sur la gauche.
Crédit:ALMA (ESO/NAOJ/NRAO)/Benisty et al.
Rappelons que PDS 70b a été découverte avec l'instrument SPHERE , tandis que PDS
70c a été découverte avec MUSE du VLT..
L’étoile naine PDS 70 se trouve dans la constellation du Centaure. Les étoiles
nommées en PDS ont été découvertes par l’Observatoire Pico dos Dias du Brésil.
Un communiqué a été publié par l’ESO à cette occasion :
"Notre travail révèle clairement la
détection d'un disque
dans lequel des satellites pourraient être en train de se former",
déclare Myriam Benisty, chercheuse à l'Université de Grenoble (France) et à
l'Université du Chili, qui a dirigé les nouveaux travaux publiés aujourd'hui
dans The Astrophysical Journal Letters. "Nos observations avec ALMA ont été
obtenues à une résolution si fine que nous avons pu clairement identifier que le
disque est associé à la planète et nous sommes capables de déterminer sa taille
pour la première fois", ajoute-t-elle.
Le disque en question, appelé disque circumplanétaire, entoure l'exoplanète PDS
70c, l'une des deux planètes géantes, semblables à Jupiter, qui est en orbite
autour d'une étoile située à près de 400 années-lumière. Les astronomes avaient
déjà trouvé des indices d'un disque permettant la formation de lunes autour de
cette exoplanète, mais ils ne pouvaient pas distinguer clairement le disque de
son environnement proche et confirmer sa détection - jusqu'à présent.
En outre, avec l'aide d'ALMA, Myriam Benisty et son équipe ont découvert que le
disque a à peu près le même diamètre que la distance entre notre Soleil et la
Terre et une masse suffisante pour former jusqu'à trois satellites comme la
Lune.
Mais les résultats ne sont pas seulement essentiels pour découvrir comment les
lunes se forment. "Ces nouvelles observations sont également extrêmement
importantes pour tester
les théories sur la formation des planètes qui ne pouvaient pas être
vérifiées jusqu'à présent", explique Jaehan Bae, chercheur au Earth and Planets
Laboratory de la Carnegie Institution for Science, aux États-Unis, et auteur de
l'étude.
Les planètes se forment dans des disques de poussière autour de jeunes étoiles,
creusant des cavités en accrétant de la matière de ce disque circumstellaire
pour croître. Au cours de ce processus, une planète peut acquérir son propre
disque circumplanétaire, qui contribue à la croissance de la planète en régulant
la quantité de matière qui tombe sur elle. Dans le même temps, le gaz et la
poussière du disque circumplanétaire peuvent s'assembler en corps de plus en
plus grands par le biais de collisions multiples, ce qui conduit finalement à la
naissance de lunes.
Mais les astronomes ne comprennent pas encore parfaitement les détails de ces
processus. "En bref, on ne sait toujours pas quand, où et comment se forment les
planètes et les lunes", explique Stefano Facchini, chercheur à l'ESO, également
impliqué dans cette recherche.
"Plus de 4000 exoplanètes ont été trouvées jusqu'à présent, mais toutes ont été
détectées dans des systèmes matures. PDS 70b et PDS 70c, qui forment un système
rappelant la paire Jupiter-Saturne, sont les deux seules exoplanètes détectées à
ce jour qui sont encore
en cours de formation", explique Miriam Keppler, chercheuse au Max Planck
Institute for Astronomy en Allemagne et l'une des coauteures de l'étude.
"Ce système nous offre donc une opportunité unique d'observer et d'étudier les
processus de formation des planètes et des satellites", ajoute Stefano Facchini.
PDS 70b et PDS 70c, les deux planètes qui composent le système, ont été
découvertes pour la première fois à l'aide du Very Large Telescope (VLT) de
l'ESO en 2018 et 2019 respectivement, et ont été observées avec d'autres
télescopes et instruments à de nombreuses reprises depuis.
Les dernières observations à haute résolution d'ALMA ont maintenant permis aux
astronomes d'obtenir des informations supplémentaires sur le système. En plus de
confirmer la détection du disque circumplanétaire autour de PDS 70c et d'étudier
sa taille et sa masse, ils ont découvert que PDS 70b ne présente pas de preuve
évidente de la présence d'un tel disque, ce qui indique qu'il a été privé par
PDS 70c des poussières de son environnement de naissance.
Ce système planétaire sera compris de manière encore plus approfondie
grâce à l'Extremely
Large Telescope (ELT) de l'ESO, actuellement en construction sur le Cerro
Armazones, dans le désert chilien d'Atacama. "L'ELT sera essentiel pour cette
recherche car, grâce à sa résolution beaucoup plus élevée, nous serons en mesure
de cartographier le système dans ses moindres détails", explique le co-auteur
Richard Teague, chercheur au Center for Astrophysics | Harvard & Smithsonian,
aux États-Unis. En particulier, en utilisant la caméra et le spectrographe METIS
(Mid-infrared ELT Imager and Spectrograph) de l'ELT, l'équipe sera en mesure
d'examiner les mouvements du gaz entourant PDS 70c pour obtenir une image 3D
complète du système.
Bravo à toute l’équipe et attendons les premières images de l’E-
ELT.
L’ESO publie aussi une vidéo sur YouTube expliquant la découverte :
POUR ALLER PLUS LOIN :
Astronomers make first clear detection of a moon-forming disc around an
exoplanet
par l’ESO.
Les astronomes détectent pour la première fois un disque dans lequel des lunes
peuvent se former autour d'une exoplanète
par l’ESO en français
A Circumplanetary Disk Around PDS70 c
le
texte de l’article technique publié.
NEW HORIZONS :.DISQUE DE PLUTON REMASTERISÉ. (13/08/2021)
On se souvient tous de l’aventure extraordinaire qu’a été le voyage de la sonde
New Horizons et son passage dans le monde de Pluton en 2015.
De nombreuses images ont été produites à cette occasion, dont notamment, une
image presque complète du disque de Pluton.
Celle-ci vient d’être grandement améliorée digitalement en résolution et en
couleurs par nos amis de l’Université Johns Hopkins.
La voici. En cliquant sur l’image vous aurez la HR.
Les couleurs représentent les différentes zones géologiques comme la célèbre
région en forme de cœur (Tombaugh regio). Elle est en deux couleurs différentes
correspondant à deux régions géologiquement différentes.
On se pose des questions aussi sur la coloration très rouge de la zone située
dans le coin inférieur gauche, appelée « la baleine ».
Serait-elle due à des Tholins ?
Crédit : NASA, Johns Hopkins Univ./APL, Southwest Research Inst.
À cette occasion,
le JHUAPL a revisité quelques autres photos de New Horizons.
Il en ressort deux
survols vidéo fictifs de Pluton et de Charon.
Survol de Pluton :
http://pluto.jhuapl.edu/multimedia-db/pluto_pdem_T195g-6-660-best.mp4
Survol de Charon :
http://pluto.jhuapl.edu/multimedia-db/charon_cpdem-TlorriCA-3-best.mp4
POUR ALLER PLUS LOIN :
Great Exploration Revisited: New Horizons at Pluto and Charon
Que sait-on sur la « baleine », l’intrigante tache rouge sur Pluton ?
LES PARTICULES : CE MÉSON OSCILLE ENTRE MATIÈRE ET ANTIMATIÈRE ! (13/08/2021)
On ne parle pas souvent de la collaboration
LHCb, elle ne
fait pas partie des « grandes » expériences comme ATLAS ou CMS, mais elle fait
des découvertes fondamentales aussi.
La preuve, elle vient d’annoncer en ce mois de Juin 2021, qu’elle vient de
mesurer une différence
(infime tout de même)
entre la masse d’un certain type de méson (le méson charme)
et de son anti particule.
Cette différence va vous paraître ridicule :
10-38 g,
mais elle est mesurée avec un intervalle de confiance de 5 sigmas (à 99,99994 %
de confiance) ce qui la rend indubitable.
Le
CERN a publié un communiqué,
dont j’extraits quelques parties :
La collaboration LHCb a mesuré une
infime différence de
masse entre les mésons D1 et D2, qui traduit la
superposition quantique
de la particule D0 et de son antiparticule. Cette différence de masse contrôle
la vitesse de l'oscillation entre la particule D0 et son antiparticule.
Ce résultat, exposé dans un article soumis pour publication dans la revue
Physical Review Letters et présenté lors d’un séminaire du CERN, constitue une
étape clé pour l’étude
des oscillations d’une particule nommée méson D0 entre matière et
antimatière.
Le méson D0 est
l’une des quatre particules du Modèle standard de la physique des particules
pouvant se transformer
en son antiparticule, dont les caractéristiques sont, pour la plupart,
identiques à celles de son homologue de matière. Ce phénomène est appelé «
oscillation ». Les trois autres particules possédant cette propriété sont le
méson K0 et deux types de mésons B.
Les mésons, comme de nombreuses autres catégories de particules, sont constitués
de particules fondamentales nommées quarks, et plus précisément, d'un quark et
d'un antiquark. Le méson D0 est composé d'un quark c et d’un antiquark up, alors
que son antiparticule, l’anti-D0, est lui constitué d'un antiquark c et d’un
quark up.
Dans le monde fascinant de la physique quantique, de même que le célèbre
chat de Schrödinger
peut être à la fois mort et vivant, le méson D0, lui, peut être à la fois sa
particule et son antiparticule.
Cette « superposition »
quantique génère deux particules, chacune ayant sa propre masse : un
méson D plus léger, nommé D1, et un méson D plus lourd, nommé D2. C’est cette
superposition qui permet au méson D0 d’osciller entre particule et
antiparticule.
Les particules D0 sont produites lors de collisions proton-proton au Grand
collisionneur de hadrons (LHC). Elles circulent sur quelques millimètres
seulement avant de se transformer, ou se désintégrer, en d’autres particules. En
comparant les particules D0 qui se désintègrent après avoir parcouru une courte
distance avec celles qui se désintègrent un peu plus loin, la collaboration LHCb
a mesuré la quantité responsable de la vitesse des oscillations du méson D0 en
anti-D0, celle-ci correspondant à la différence de masse entre la particule plus
légère (D1) et celle plus lourde (D2).
Le résultat, à savoir 10-38 g, possède une signification statistique
supérieure à 5 sigmas, et dépasse de ce fait le seuil requis pour affirmer que
l’on vient de réaliser une observation en physique des particules.
……..
Cette observation ouvre la voie à une nouvelle phase dans l’exploration des
particules. Les scientifiques peuvent désormais approfondir leurs mesures des
désintégrations des mésons D0 afin de préciser cette différence de masse et
rechercher l'influence potentiellement exercée par des particules inconnues et
non prédites par le Modèle standard sur les oscillations du méson D0.
Ces nouvelles particules pourraient être responsables de l'augmentation de la
vitesse moyenne des oscillations, ou de la différence entre la vitesse de
l’oscillation matière-antimatière et celle de l’oscillation antimatière-matière.
Si l’on parvient à l’observer, une telle différence pourrait jeter
un nouvel éclairage sur
la raison pour laquelle l’Univers est entièrement constitué de matière,
alors que matière et antimatière auraient été produites en quantités égales lors
du Big Bang.
Certaines particules sont leur propre antiparticule, comme le photon, mais
d’autres sont bizarrement un mélange quantique d’états de superposition (comme
le
chat de Schrödinger)
cela introduit des oscillations entre matière et antimatière. C’est le cas de ce
méson charme.
Rappel :
Les mésons sont des particules composées d’un nombre pair de quarks et
d’antiquarks. Ils ont un spin entier, ce sont des bosons.
Les quarks (particules élémentaires) existent sous six identités différentes
selon la terminologie anglo-saxonne :
Up, down ; charm, strange ; top ou truth, bottom ou beauty
.
Les mésons charme (et son anti) sont produits au LHC durant les collisions p-p.
ils ont une vie extrêmement courte.
En ce qui concerne le méson charme, les auteurs précisent que particule et
antiparticule n’ont pas
la même masse !!!
Les résultats de ces mesures, même si elles semblent ridicules, sont pourtant
fondamentales dans l’esprit de la physique actuelle, le modèle standard.
En effet si celui-ci est mis en cause, c’est tout l’édifice qui pourrait
s’effondrer.
En tout cas, cela pourrait peut-être fournir une explication à la question qui
obsède les cosmologistes : au début du Big Bang , il y avait autant de matière
que d’antimatière.
Alors, où est passée l’antimatière ?
Cette découverte, si elle est confirmée vraiment, pourrait expliquer que le
passage de méson charme au méson anti-charme, ne serait pas équivalent (pas
50-50) et qu’une légère dissymétrie (on passerait plus fréquemment de
antimatière à matière que de matière à antimatière)
pourrait expliquer la disparition de
l’antimatière.
POUR ALLER PLUS LOIN:
Découverte d’une particule basculant de la matière à l’antimatière
Observation of the mass difference between neutral charm-meson eigenstates
Le CERN observe des oscillations quantiques pour la première fois
8 June 2021: First observation of the mass difference between neutral charm
mesons.
JUNO : LE MYSTÈRE DES AURORES DE JUPITER ENFIN RÉSOLU ! (13/08/2021)
Les tempêtes aurorales de Jupiter ont été observées par des observatoires
terrestres et surtout par Hubble qui les a découvertes en 1994, mais
malheureusement, nous sommes mal placés sur Terre pour bien les voir, on ne les
voit pour ainsi dire que de « côté », on n’a pas d’information sur la face
nocturne. Néanmoins Hubble a pu déterminer que ces tempêtes étaient épisodiques
et intenses et observées en UV.
C’est la sonde Juno, grâce à son
spectromètre
Ultra-Violet UVS (fourni par le SwRI de Boulder Colorado) qui nous a
permis de progresser dans l’observation de ce phénomène, et notamment B. Bonfond
de l’Université de Liège qui s’est particulièrement intéressé au problème. Il
s’est concentré sur les observations côté nuit de la planète en étudiant les 20
premières orbites de Juno.
C’est effectivement, côté nuit que ces tempêtes naissent, elles apparaissent
ensuite côté jour avec la rotation de la planète.
C’est la raison pour laquelle ces tempêtes se nomment « dawn storms » ;
littéralement tempêtes de l’aube.
Ces chercheurs du département planétaire de l’Université de Liège, ont publié
leur résultat dans la revue AGU Advances (AGU = American Geophysical Union) :
Are Dawn Storms Jupiter's Auroral Substorms?
En libre accès sur le Net.
Ces tempêtes deviennent encore plus fortes et émettent d’énormes quantité de
puissance en UV.
Comparaison entre les aurores polaires sur Jupiter (à gauche) et sur Terre (à
droite).
Celles sur Jupiter sont beaucoup plus importantes que les terrestres.
Toutes observations dans l’Ultra-Violet.
Crédit : NASA/JPL-Caltech/SwRI/UVS/STScI/MODIS/WIC/IMAGE/ULiège
Ils ont procédé à de nombreuses observations, comme celle que l’on voit
ci-après, tirée de leur article :
Projection polaire montrant la formation d’une de ces tempêtes observée par le
spectro UVS de Juno.
PJ 6 et 11 sont les numéros de périjove de Juno. Pour plus de détails se
reporter à l’article publié
Crédit : Bertrand Bonfond et al. Agu.
Mais quel phénomène contrôle ces tempêtes ?
Concernant Jupiter ; l’immense magnétosphère de la plus grande planète du
Système Solaire joue certainement un rôle dans cette histoire.
Si dans le cas de notre planète, c’est l’influence du vent solaire qui joue un
rôle dans notre magnétosphère, ce n’est sûrement pas le cas pour la géante
Jupiter, où ce vent n’est qu’une pichenette. La magnétosphère de Jupiter est
approx. 20.000 fois supérieure à la nôtre.
En fait, c’est le satellite le plus proche,
Io, qui envoie
ses ions puissants (notamment ions Oxygène et Soufre) dus à ses éruptions
volcaniques intenses. Jupiter accumule toute cette énergie, et quand le point de
rupture est dépassé, une tempête apparait.
C’est la toute petite Io qui contrôle les puissantes tempêtes aurorales
joviennes !
De plus des chercheurs du SwRI ont mis l’accent sur le rôle important de cette
magnétosphère et peut être aussi l’influence du vent solaire (ce point est
encore en débat) et ont publié un article à ce sujet dans le Journal of
Geophysical Research: Space Physics dont le titre est le suivant :
Voici quelques vidéos expliquant les divers phénomènes :
Tout d’abord sur Jupiter et sa magnétosphère : Exploring Jupiter's Magnetic
Field publiée par le GSFC.
Voici une vidéo explicative du phénomène de ces aurores de l’aube :
On y voit l’évolution d’une de ces tempêtes illustrées par les vues de UVS. ©
NASA/JPL-Caltech/SwRI/UVS/ULiège
Une étude menée par des chercheurs du Laboratoire de Physique Atmosphérique et
Planétaire de l’Université de Liège, montre pour la première fois des vues
globales d’une tempête de l’aube, un phénomène auroral spectaculaire qui se
produit sur Jupiter. En savoir + www.star.uliege.be © Université de Liège
Mais ce n’est pas tout concernant ce sujet ; on s’est aperçu en étudiant les
relevés notamment du satellite XMM-Newton de l’ESA couplées à ceux de Juno, que
ces aurores polaires
pulsaient régulièrement en émettant des rayons X. Quelle en était la
cause ?
C’est le professeur Zhonghua Yao de l’Institut de Géologie et de Physique de
Pékin qui a trouvé l’explication.
Il s’est aperçu que la magnétosphère de Jupiter était comprimée par sa rotation.
Cette compression créant des ondes électromagnétiques ioniques cyclotron
appelées EMIC en anglais, acronyme de « electro magnetic ion cyclotron waves ».
Les particules chargées en tournant autour des lignes de champ,
produisent ces ondes particulières.
On les connait aussi sur Terre.
Schéma tiré de
l’article publié
par le Professeur Z. et al dans la revue Science Advances expliquant les
interactions ondes/particules et l’émission X qui en résulte au niveau des
pôles.
Les particules ioniques lourdes (S et O) proviennent de Io et pénètrent ainsi
l’atmosphère jovienne qui en retour libère une grande quantité d’énergie.
La conséquence étant l’apparition d’aurores polaires.
Crédit : Zhonghua Yao et al.
Concernant les pulsations, les chercheurs ont eu la chance de pouvoir étudier
Jupiter pendant 26 heures avec Juno (étude du plasma) et XMM (étude des rayons
X) ; ils ont observé des pulsations X toutes les 27 minutes en moyenne.
Les phénomènes sont complexes à analyser, mais les références données en fin
d’article vous aideront à mieux comprendre.
On compte beaucoup sur la prolongation de la mission jusqu’en 2025 pour
poursuivre ces études.
POUR ALLER PLUS LOIN :
La sonde Juno de la NASA révèle les origines obscures des incroyables tempêtes
aurorales de Jupiter
Juno révèle les secrets des tempêtes de l'aube sur Jupiter
NASA's Juno spacecraft detects strange new auroras on Jupiter
Juno finds a new auroral feature on Jupiter
NASA’s Juno Reveals Dark Origins of One of Jupiter’s Grand Light Shows
Sur XMM et les EMIC :
The mystery of what causes Jupiter’s X-ray auroras is solved
à lire pour
les excellentes explications.
L'énigme des aurores X de Jupiter est résolue
Comment naissent les aurores sur Jupiter ? Le mystère est résolu
Le mystère des aurores constantes sur Jupiter a enfin été résolu, après 40 ans
de recherche
40-Year Mystery Solved: Source of Jupiter’s X-Ray Flares Uncovered
VU D’EN HAUT :.CANNES VUE DE L’ISS PAR THOMAS PESQUET ; (13/08/2021)
Notre ami Thomas, actuellement à bord de l’ISS pour une mission de 6 mois a
voulu se détendre pour notre fête nationale du 14 Juillet, aussi a-t-il revêtu
divers habits typiquement français et décoré une partie de la cabine à la
française, comme vous le voyez sur la première photo.
Il en profite depuis un certain temps aussi de photographier la France depuis
l’espace à travers la Cupola. Il met ses photos sur divers réseaux sociaux,
aujourd’hui je vous ai choisi Cannes comme c’est d’actualité avec le Festival
qui vient de se terminer, et moi cela me rappel de bons souvenirs.
Thomas fêtant à sa façon le 14 Juillet
Les deux clichés ESA/TPesquet |
La ville de Cannes à gauche, les Iles de Lérins et Golfe Juan puis
Juan les Pins/Antibes à droite |
Bonne lecture à tous.
C’est tout pour aujourd’hui !!
Bon ciel à tous !
JEAN-PIERRE MARTIN
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