Mise à jour le 7 Octobre 2011
L’ASTRONOMIE BRITANNIQUE
VISITE D’ÉTUDE DE LA SAF (Société Astronomique de France)
 
DU 19 AU 23 SEPTEMBRE 2011

Photos : JPM pour l'ambiance. (les photos avec plus de résolution peuvent m'être demandées directement)
Voir les crédits des autres photos si nécessaire
Ayant fait de nombreuses photos, je ne peux pas les mettre toutes dans ce dossier (trop volumineux et pas assez de résolution).
 
BREF COMPTE RENDU
 
J’ai pu proposer cette année à nos amis de la SAF, un voyage au cœur de l’Angleterre astronomique, et cela sur 5 jours, avec déplacement en car et passage de la Manche grâce au Shuttle.
 
Merci à tous de votre bonne humeur et de votre sympathie.
En route !
 
Voici les quelques étapes de ce voyage avec accès direct si vous le souhaitez, sinon on le suit dans l’ordre chronologique.
 
·        Le départ et la visite de la Royal Astronomical Society (RAS) à Londres.
·        La visite à Greenwich : le Musée Maritime (NMM) et l’Observatoire (ROG).
·        Le Musée des Sciences ; et le Musée d’Histoire Naturelle de Londres et Hampton Court.
·        La visite de Cambridge et du Whipple Museum et de l’Institute of Astronomy.
·        Stonehenge et le retour.
 
 
 
 
DÉPART POUR L’ANGLETERRE ET VISITE DE LA RAS.
 
 
 
Tout commence par le chargement des bagages au petit matin rue Beethoven
Ensuite relax, dans le car en route pour Calais.
 
 
 
Et nous embarquons sur le Shuttle, notre car pénètre à l’intérieur d’un long couloir à l’intérieur des wagons avant que les portes coupe feu ne se referment.
 
 
Traversée de 30 minutes et nous sommes chez nos amis Anglais, pour la première visite : la Royal Astronomical Society (RAS).
La société royale a été créée en 1820, son siège est à Burlington House sur Picadilly (en face de Fortnum and Masson), le premier président en fut le célèbre William Herschel.
De nombreux autres se sont succédés comme son fils John, G. Airy, W. Lassel, JC Adams, Fred Hoyle, Martin Rees, etc..
 
 
Nous avions rendez vous à 14H à la RAS sur Picadilly avec Peter Hingley, notre sympathique bibliothécaire en chef de cette noble institution.
 
Un régal pour les yeux et pour les doigts, nous pouvons voir et toucher des œuvres originales et magnifiques.
 
 
Ici Peter nous présente un exemplaire original du De Revolutionibus de Nicolas Copernic, édition datée de 1543.
 
 
 
 
Voici encore quelques documents exceptionnels :
 
 
 
Le célèbre Almageste de Ptolémée.
Dans son édition de Venise datant de 1515.
L’Atlas Céleste de Johann Bayer (Uranometria) de 1600 dans lequel on voit la première représentation de la Super Nova vue par Tycho en 1572. (indiqué par le doigt de Peter)
 
 
 
Apianus  Astronomicum Caesareum de 1540 édition d’Ingolstadt.
 
Ce livre extraordinaire, contient des illustrations mobiles pour expliquer les mouvements célestes.
 
Ici on voit une carte animée expliquant les mouvements de Jupiter.
 
Particulièrement intéressante, est son étude des différentes formes de queues de comètes.
 
(photo DB)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Encyclopédie astronomique de Gregor Reisch, où l’on voit ici une représentation de Ptolémée.
 
Son œuvre principale est sa Margarita Philosophica, parue à Fribourg en 1503 ; sorte d’encyclopédie universelle.
 
Une gravure à la gloire des mathématiques.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
La célèbre carte de la Lune de JD Cassini peinte par Jean Patigny.
(la Lune a un diamètre de 53cm sur le dessin).
 
En 1669, Louis XIV le fait venir à Paris, prendre la direction du nouvel Observatoire. Sa première mission : une carte précise de la Lune.
 
Il y a quelques détails très particuliers à propos de cette carte ; à part le cœur tracé dans la Mer de la Sérénité ; on distingue une figure féminine dans le coin inférieur droit.
On pense que JD Cassini a voulu représenter sa femme.
On peut voir sur cette photo l’image réelle de cette région lunaire.
 
 
 
Cette fameuse carte avec cette mystérieuse personne, a donné l’occasion à notre amie Françoise Launay de la commission Histoire, d’écrire un article avec W. Sheenan sur « The mysterious Lady on the moon » paru dans Sky and Telescope de Septembre 2010.
 
 
De nombreux autres ouvrages, certains même en provenance de France comme cette illustration de l’Académie Royale visitée par le souverain Louis XIV, ou le journal d’un voyage au Nord (cercle polaire) en 1736 et 1737, de l’abbé Réginald Outhier, compagnon de Maupertuis et bien d’autres ouvrages contenant par exemple cette lunette de Hevelius..
 
 
 
Et avant de quitter Peter Hingley et la RAS, une sympathique photo de groupe s’impose :
 
 
 
 
 
Direction notre hôtel dans la banlieue Sud Est de Londres., pour un repas et un repos bien mérités.
 
 
 
POUR ALLER PLUS LOIN.
 
Tous les livres et instruments de la RAS sont disponibles sur le Net à cette adresse, il suffit ensuite de procéder à une recherche.
 
Les illustrations de l’Astronomicum Caesareum d’Apianus et la suite.
 
La dame de la Lune.
 
La carte de Cassini de la Lune.
 
Les illustrations du Journal d’un voyage au Nord.
 
Ma précédente visite à la RAS.
 
 
 
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VISITE DU MUSÉE MARITIME DE GREENWICH.
 
 
Le National Maritime Museum (NMM) de Greenwich, est principalement consacré à la Marine et à la navigation, mais il contient une énorme collection d'instruments anciens de navigation ou astronomiques comme astrolabes (une centaine), cadrans solaires (350), sphères armillaires et horloges (150), télescopes (quelques centaines) etc..
 
Nous nous sommes principalement intéressés aux instruments astronomiques anciens, dont voici quelques photos :
 
Tout d’abord quelques astrolabes :
 
 
 
Des cadrans et des sphères armillaires.
 
 
 
 
Quadrant horaire irlandais, marqué comme un astrolabe sur le devant.
Superbe cadran annulaire portable de MF Poppel, valable pour l’été et l’hiver.
 
 
 
POUR ALLER PLUS LOIN :
 
Tous les astrolabes du NMM.
 
Tout ce qui concerne les sphères armillaires.
 
Tous les types de cadrans du NMM.
 
Indispensable, le site sur les astrolabes de Brigitte Alix.
 
Ma précédente visite au NMM.
 
 
 
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VISITE DE L’OBSERVATOIRE DE GREENWICH.
 
Après toutes ces merveilles, un peu de marche accompagnée de joyeux écureuils gris bleus (une variante locale de nos écureuils roux), pour nous rendre à l’Observatoire.
Voici le panorama sur Londres vu de la terrasse de l’Observatoire de Greenwich, on reconnaît de gauche à droite, le centre de Londres (quartier de la célèbre City) avec la fameuse tour « le cornichon » (the gurken) les immeubles des docks et des nouveaux quartiers et à droite le stade du Millenium. Au premier plan, le Musée maritime d’où nous venons, entre les deux sur la Tamise, l’île aux chiens très arborée.
 
 
 
 
 
 
 
L’Observatoire de Greenwich, dont on voit ici la demeure du premier Astronome Royal, John Flamsteed, a été créé en 1675 c’est à dire après l’Observatoire de Paris, qui date, lui, de 1666.
 
C’est le bâtisseur du nouveau Londres (après les incendies), Christopher Wren, qui est à l’origine de la construction.
L’Observatoire n’est plus en fonction actuellement.
 
Toute l’histoire de l’Observatoire de Greenwich (ROG).
 
Sa création fut consécutive à l’ordre du Roi de trouver une méthode pour définir plus précisément la longitude en mer, après de nombreux échouages de navires anglais à cause d’une mauvaise détermination de leur position.
 
 
 
Le problème de la longitude en mer a souvent été évoqué dans ces colonnes, aussi je vous conseille de vous retourner vers :
·        Ma conférence à la cité des sciences à ce sujet
·        La dernière présentation à l’IAP.
 
Il est a remarqué au sommet de la maison de J Flamsteed, la boule rouge (Time ball en anglais) qui marque exactement 13H, quelques instants avant l ‘heure fatidique, la boule monte en haut du mat, et à 13H00, elle tombe et déclenchait dans le temps un coup de canon afin de prévenir de l’heure, les marins sur la Tamise.
Pourquoi 13H00 et non pas 12H00, ce qui semblerait plus logique ?
Et bien, parce que à midi les astronomes sont très occupés par d’autres mesures (passage au méridien…)
Une petite vidéo de cette descente (qui est maintenant lente pour économiser le matériel).
 
 
Évidemment on ne peut pas échapper aux photos de part et d’autre de la ligne de Longitude Zéro :
 
 
Rappelons que la longitude zéro (Prime Meridian) a été attribuée à Greenwich lors de la conférence internationale de Washington de 1884 ; l’Angleterre devait en contre partie adopter le système métrique ! Nous ne l’avons pas constaté sur les panneaux routiers !!!
Est-ce depuis cette date là qu’on les nomme perfides ??
 
Maintenant Paris est à 2°20'14" à l’Est de Greenwich. Tonnerre de Brest dirait le capitaine Haddock !
 
 
Je reprends une partie du texte de ma conférence, concernant l’épisode des montres de John Harrison qui permirent d’améliorer la mesure de la longitude.
 
Le désastre maritime de Sir Clowdisley en 1707 (2000 marins morts) suivi et précédé par beaucoup d’autres ne pouvait pas laisser l’Angleterre reine des mers indifférente.
La couronne promit une prime de 20.000 £ (une petite fortune) à celui qui permettrait de calculer la longitude à bord des navires
C’est ce que nos amis anglais appellent le « Longitude Act » voté en 1714
La chasse à la longitude était ouverte!
Toutes les méthodes (ou presque) sont basées sur le fait que la longitude est donnée par :
La différence de temps entre l’endroit où l’on se trouve et un point de référence
En sachant que 15° d’arc = 1 heure
Connaissant la différence d’heure on en déduit la différence en degrés d’où la position en longitude
Ceci aboutit à ce décret royal de la Reine Anne, le Longitude Act du 8 Juillet 1714 qui promit une récompense à toute personne résolvant le problème de la longitude:
20.000£ (une somme énorme: plusieurs M$ aujourd’hui) à celui qui pouvait déterminer la longitude en mer avec une précision de ½°
15.000£ avec précision de 2/3°
10.000£ avec précision de 1°
On notera que ½° longitude = 3secondes par jour pour une montre, précision qui n’existait pas à l’époque, et en distance approx. 60km à l’équateur.
John Harrison, naît pauvre en 1693 dans le Yorkshire, il devient charpentier
Pour s’amuser il construit sa première horloge à 20 ans …….en bois (presque entièrement)
Rouages en chêne, pivot en buis, balancier (qui normalement se dilate à la chaleur) il a l’idée d’utiliser 2 métaux dont les dilatations se compensent (laiton et acier) etc..
On ne sait pas comment il a entendu parler du prix mais il va s’attaquer au problème.
À cette époque, le conseil de la longitude était noyauté par la tendance « astronome », qui ne jurait que par les phénomènes astronomiques pour résoudre le problème.
 
 
 
 
Il a du mal à persuader les astronomes qui lui font construire plusieurs modèles de plus en plus perfectionnés :
les H1, H2, H3 et enfin le modèle « de poche » H4.
 
Elle va faire seulement 1,5kg et utilise diamants et rubis
 
C’est la H4, modèle définitif de chronomètre marin qui une fois remontée peut fonctionner pendant 30 heures
Nous sommes en 1759, 29 ans après sa première visite à Londres!!
Après 3 mois d’atlantique, le chronomètre avait ……5 secondes de retard!!!!!!
 
 
 
 
 
 
Dans le bâtiment d’astronomie, on trouve aussi dans le musée, le miroir du satellite Hipparcos.
 
 
Notre ami Guy Artzner qui a été consultant pour Matra de l’étalonnage de la mission Hipparcos (High Precision PARallax Collecting Satellite) nous explique la forme curieuse de ce miroir.
Je lui passe la plume :
 
Pour mesurer la position relative des étoiles, il vaut mieux s’affranchir de la réfraction atmosphérique (articles sur le sujet dans l’Astronomie de septembre et d’octobre 2011), en allant dans l’espace.
C’est Pierre LACROUTE, directeur de l’Observatoire de Strasbourg, qui avait eu en plus l’idée de fixer devant un télescope un miroir double, celui dont nous avons vu un prototype. On obtient ainsi au foyer des images très voisines pour des étoiles en réalité très éloignées l’une de l’autre, angulairement.
On mesure donc une petite quantité, et la distance angulaire des deux étoiles est égale à une certaine constante, le double de l’angle aigu des deux miroirs (29° x 2 = 58°), plus cette petite quantité.
 
 
 
Le satellite tourne sur lui-même très régulièrement dans le vide spatial, le détecteur voit défiler des étoiles. Au bout de six mois, on finit par couvrir toute la sphère céleste, comme avec Planck.
Avec l’hypothèse que l’angle des deux miroirs reste constant, en tenant compte qu’un tour fait 360° exactement, on a alors la possibilité de mesurer cet angle constant en résolvant un gros système d’équations.
En pratique, ce n’est bien sûr pas aussi simple. Malgré une étude thermique soignée, en particulier avec les installations de Liège (cuve Focal5, citée dans le dernier article de septembre de l’Astronomie), l’angle n’est pas strictement constant, on modélise ses (petites) variations.
J’ai aussi parlé dans le car du fait qu’à cause de la déflection d’Einstein la somme des angles sur un tour ne fait pas vraiment 360°, il faut tenir compte de la déflection gravitationnelle par le Soleil même en visant à 90° du Soleil.
Il y a eu un problème de mise en station, Evry Schatzman avait à l’époque crié qu’il fallait faire un second Hipparcos.
En pratique les responsables de la mission ont réussi à faire avec une orbite imparfaite, et nous avons bien vu dans la bibliothèque de la RAS les versions papier et CD du catalogue Hipparcos.
Tout ceci fait que le projet GAIA est celui d’un super Hipparcos. On peut mentionner que sa précision sera telle qu’il faudra tenir compte du décalage gravitationnel de la lumière non seulement par le Soleil, mais aussi par Jupiter.
 
En principe, comme les faisceaux d’Hipparcos sont inclinés, les courbes de niveau de chacune des deux moitiés du combinateur d’Hipparcos sont des demi-ellipses. En pratique, on ne sait pas faire et on se contente de cercles. Il est bien évident que le cercle  meilleure approximation d’une ellipse  est concentrique à cette ellipse. En revanche, dans le cas d’Hipparcos, la meilleure approximation d’une demi ellipse par un demi cercle est un demi cercle excentré. Un deuxième consultant a confirmé mes résultats. C’est effectivement ce qui a été pris en compte.  Pour obtenir ces courbes de niveaux en demi cercles excentrés on a fait un miroir de révolution. Une fois coupé en deux avec une certaine épaisseur de trait de scie, pour une fois, le théorème de la tartine beurrée n’a pas été vérifié, car en  recollant les deux moitiés on a obtenu l’excentrement dans la bonne direction.
 
En revenant à la mission Hipparcos, essayons de mieux saisir ce que veut dire la précision atteinte par cette mission « mesurer la position des étoiles à une précision de 0,001’’, une milliseconde d’angle ».
C’est bien sûr 20 000 fois plus petit que la valeur de la constante de l’aberration, de l’ordre de 20’’.
On peut donc présenter ceci autrement.
Imaginons un promeneur marchant d’un bon pas, à 1,5 m/s ou bien 5,4 km / heure, c'est-à-dire 1/20 000 de la vitesse orbitale terrestre, 30 km/s. Si ce promeneur avait la même précision de visée qu’Hipparcos, cela signifierait qu’en mesurant l’angle entre une étoile à l’horizon devant lui et une étoile au zénith, il verrait cet angle se modifier de 0,001’’ en arrêtant sa marche.
 
 
Retour au musée du Méridien.
 
On peut admirer ce dispositif avec fil à plomb et grand secteur avec lequel Bradley a tenté de mesurer la parallaxe des étoiles.
 
Nous savons maintenant que l’étoile la plus proche a une parallaxe de l’ordre de 1 seconde d’angle, c'est-à-dire, en chiffres ronds, 1/200 000 radian, ou bien 0,005 mm sur un mètre.
 
Avec son quadrant de 4 mètres, cela faisait 0,02 mm pour Bradley, c'est-à-dire moins que l’épaisseur du fil à plomb qui lui servait de référence.
Bradley n’a pas réussi à mesurer de parallaxes, mais il a mesuré un décalage de ± 20’’, soit 0,4 mm d’écart annuel pour toutes les étoiles qui passaient au zénith de Greenwich, puis il a  interprété judicieusement ce décalage.
 
 
 
 
 
 
 
On peut voir dans le jardin le reste du fameux et énorme télescope de William Herschel.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Enfin pour terminer cette superbe journée, un cadran solaire très original, dont on peut lire l’heure à partir de l’ombre de la queue de deux dauphins.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
POUR ALLER PLUS LOIN :
 
 
Quelle est la différence entre le méridien de Greenwich et le méridien de Paris ?
 
Ma précédente visite au ROG.
 
 
 
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LE MUSÉE DES SCIENCES DE LONDRES (SCIENCE MUSEUM).
 
 
Vue du hall principal du musée des sciences prise du 1er étage.
 
 
 
Une grande partie du rez de chaussée est consacrée à l’astronautique, on voit ici la première fusée à carburants liquides de Robert Goddard ainsi que divers écrits de Von Braun.
En parallèle on peut comparer la complexité similaire du moteur fusée à ergol liquide de la V 2 et du RL10/J2 de la fusée Saturn I.
 
 
 
 
De nombreuses maquettes de satellites ornent cette immense hall, dont un module lunaire à l’échelle 1, très réaliste avec l’astronaute en train de travailler sur le sol lunaire.
 
 
 
 
 
 
Cette salle nous donne aussi à admirer une petite pierre ramenée de la Lune par l’équipage d’Apollo 15.
 
 
Cette roche est en olivine et basalte provenant d’une coulé de lave lunaire.
 
Elle pèse 83g et comme toutes les roches lunaires ramenées sur Terre (400kg en tout) est conservée sous atmosphère neutre d’azote.
 
Numéro de l’échantillon prêté par la NASA : 15555,915
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Mais le plus intéressant se trouve au premier étage, avec une exposition consacrée au Cosmos et à la culture.
 
On voit ici quelques instruments anciens ainsi qu’un observatoire indien en maquette.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Une vitrine qui résume toute l’astronomie : de gauche à droite : des instruments anciens, la cité des étoiles de Tycho Brahe ; les étoiles de notre galaxie par Herschel, la lunette de Galilée et le télescope de Newton (voir photo suivante), puis l’astronomie moderne avec Hubble et les nouveaux télescopes. (photo BL)
 
 
Le télescope original de Newton, devant la lunette de Galilée ; le livre : le voyageur des étoiles de Galilée.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Un ouvrage original de Camille Flammarion : Terres du Ciel dans son édition de 1884.
Un globe de Coronelli de 1693.
 
 
De nombreux instruments anciens sont exposés, en voici quelques uns :
 
 
Un cadran solaire portable avec pièces mobiles datant du VIème siècle !
Coupe cadran solaire en ébène, marquée en « heures italiennes » (24h) approx 1600.
Cadran de berger français sur 12 heures .
Superbe cadran de poche allemand en ivoire vers 1600.
 
 
Évidemment nous n’avons pas le temps de voir tous les niveaux de ce merveilleux musée, en vitesse, un aperçu du deuxième étage : la salle des maths !
 
 
 
 
 
http://www.compassmuseum.com/sundials/sundials.htm
 
 
 
 
Et nous nous rendons de l’autre côté de la rue au :
 
 
LE MUSÉE D’HISTOIRE NATURELLE (NATURAL HISTORY MUSEUM).
 
Énorme musée qui donne sur Cromwell Road avec plusieurs entrées ; il est réputé pour ses squelettes de Dinosaures
et ses galeries merveilleuses de minéraux 
 
 
Mais nous sommes plutôt intéressés par les météorites.
 
Il y en a assez peu d’ailleurs.
 
 
 
 
Merci à Hélène Reyss de nous voir commenté les différentes météorites contenues dans ces armoires.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Météorite de Tenham (Queensland Australie) tombée en 1879, plus de 200kg de cette météorite ont été retrouvés. Chondrite.
Météorite de type achondrite tombée près de Stannern en Rep. Tchèque en 1808. ce type de météorite est plus rare que les chondrites ordinaires.
Météorite ferrique tombée à Wabar en Arabie Saoudite . on y voit les fameuses figures de Widmanstätten.
Suite à cet impact, le sable a fondu et a donné naissance à ces agglomérats de verre.
 
 
 
Une belle vitrine constituée de gauche à droite : météorite pierreuse de Ghubara, on y voit les chondrules ; météorite chondrite ordinaire de Wellman, croûte de fusion très visible ; météorite pierreuse de Johnstown de type diogénite.
 
 
Encore de très belles pièces :
 
Superbe pallasite du Canada trouvée à Springwater. Les pallasites correspondent à des météorites de l’interface entre noyau et croûte de corps différenciés.
Dans le coffre fort du musée (the Vault) cette fameuse météorite de Mars, la Nakhla trouvée en Égypte (clic sur la photo). Elle aurait été éjectée de Mars il y a 10 millions d’années !
Météorite en provenance de la Lune, brèche anorthosite trouvée à Dar Al Gani en Lybie.
La météorite la plus ancienne, celle de Vigarano tombée en 1910. Chondrite carbonée
 
 
 
 
 
POUR ALLER PLUS LOIN :
 
Les météorites par le NHM
 
Reconnaître une météorite.
 
Stony-iron meteorites
 
All about Meteorites
 
The Wabar Meteorite Impact Site, Ar-Rub' Al-Khali Desert, Saudi Arabia
 
Les météorites  C'est quoi, les caractéristiques et propriétés?  
 
Météorite Dar al Gani.
 
 
 
 
 
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UN PEU DE DÉTENTE : LE CHÂTEAU D’HAMPTON COURT.
 
C’est par un magnifique soleil estival que nous avons pu visiter Hampton Court Palace, cette demeure royale, résidence favorite de Henry VIII.
 
 
 
 
Cour intérieure Anne Boleyn du château avec
La fameuse horloge astronomique sur 24 heures
 
Cette horloge a été fabriquée en 1540 pour Henry VIII, elle a été conçue par l’horloger Nicolas Oursian et représente le Soleil tournant autour de la Terre.
Elle indique le jour, le mois, la position du soleil sur l'écliptique, les signes du zodiaque, le nombre de jours écoulés depuis le début de l'année, les phases de la Lune, et le moment de la marée haute au pont de Londres.
 
 
 
Mais bien sûr il y a aussi les merveilleux jardins à voir ainsi que le célèbre labyrinthe (Maze en anglais) et l’allée garnie de vignes très anciennes (plantée en 1768).
 
Au détour d’une allée on peut découvrir des cadrans solaires comme celui-ci.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
POUR ALLER PLUS LOIN :
 
 
La restauration de l’horloge astronomique.
 
 
 
 
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CAMBRIDGE CITÉ DES « COLLEGES »
 
 
Voici une petite introduction par notre collègue Bernard Lelard, dont il nous a fait profiter pendant le voyage :
 
Cambridge est une ville universitaire de 109.000 habitants au nord de Londres.
L’Université de Cambridge à vocation plutôt scientifique, régulièrement 2ième au classement mondial des universités de Shanghai, fut fondée en 1209 par des étudiants fuyant Oxford, l’université d’Oxford ayant été elle même fondée en 1167 par des étudiants fuyant le Quartier Latin de Paris. L’Université de Cambridge, qui délivre des diplômes depuis 1318, est constituée de 31 collèges pluridisciplinaires ayant déjà fourni 83 prix Nobel.
L’origine de ces collèges vient des collèges français calqués des écoles des Romains, rendus à vocation religieuse par Charlemagne en 800. Les collèges de Cambridge sont donc privés et religieux, la plupart ayant encore une grande chapelle d’architecture gothique.
Trinity collège, fondé par Henri VIII en 1546, est le plus prestigieux et compte à lui seul 32 prix Nobel.
Il fut le collège de Newton, J.Thompson (l’électron), Rutherford, Oppenheimer.
Le King’s collège fondée en 1441, autrefois réservé aux anciens de Eton Public School.
Le Caius and Gondville fondé en 1348 eut pour professeur Dirac et surtout Stephen Hawking pendant 30 ans.
 
Des Instituts prestigieux mutualisent certaines recherches : le Cavendish Laboratory fondé en 1874 avec pour professeurs Maxwell, Kelvin, Rutherford, Stokes, Watson et Crick (ADN), Wilson (détecteur de particules), l’Institute of Astronomy fondé en  1823 où enseigna Eddington, Hoyle et étudia Lemaître. Certaines chaires sont sponsorisées par des donateurs (Plumian pour l’astronomie, Lucasian pour les mathématiques).
 
L’enseignement hautement élitiste s’adresse à des étudiants ayant obtenus de très brillants résultats (note AAA+ exigée) et étant soit fortunés, soit boursiers exceptionnels payés par le collège ou la Reine. Certaines traditions estudiantines sont d’origines françaises (toques et toges). Les ressources des collèges sont très importantes (4 milliards de livres annuels) provenant de placements, de terres agricoles, de loyers d’immeubles à Londres et de donations d’anciens élèves. Certains collèges ont un musée privatif (Wipple, histoire des sciences).
 
Voyons plus en détail :
 
 
Queens’college (le « ‘ » est après le Queens étant donné que plusieurs reines y ont participé !) est l’un des 31 « colleges » de Cambridge (cambridge = bridge on the river cam, pont sur la rivière cam), il a été créé par Margueritte d’Anjou, reine d’Angleterre en 1448.
Puis il fut restauré par la deuxième reine, Elisabeth épouse d’Edouard IV en 1465.
 
La cour de ce college possède un superbe cadran malheureusement en travaux, mais on peut avoir tous les détails ici.
 
J’ai trouvé dans la littérature à son propos ceci :
cadran légèrement déclinant du matin, avec lignes astronomiques, heures temporaires, arcs diurnes, hauteur et direction du soleil heure des levers du soleil, symboles planétaires, signes ascendants
 
Table de correction lunaire qui permet de calculer l'heure vraie en fonction de l'âge de la Lune 
 
 
 
 
 
 
 
 
En marchant vers King’s College, au détour d’une rue (Trumpington street), les cadrans solaires de l’église St Botolph.
 
Ce sont deux cadrans complémentaires déclinants.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
King’s college fondé par Henry VI en 1445, la chapelle est considérée comme un chef d’œuvre de l’art gothique britannique.
 
Il fut d’abord réservé aux élèves de Eton.
 
C’est Henry VIII qui termina les travaux de ce college qui se répartirent sur une centaine d’années.
 
 
C’est la figure emblématique de Cambridge.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Le Trinity College est le plus grand de tous les colleges de Cambridge, il a été fondé en 1546 par Henry VIII.
Un millier d’étudiants y sont inscrits et il compte de nombreux prix Nobel(32 à ce jour, une performance exceptionnelle, notamment : JJ Thompson, E Rutherford, N Bohr, B Russel, S Chandrasekhar , etc…).
 
 
 
Le Trinity College a vu passer de nombreuses personnalités dont Isaac Newton.
 
On voit d’ailleurs la fenêtre de sa chambre sur cette photo, l’arbre étant le « célèbre » arbre de Newton, dont on nous a dit qu’il était greffé à partir de l’arbre orignal de ce savant.
 
 
Le « Master of Trinity » est actuellement Lord Martin Rees que nous rencontrerons plus tard.
 
Il possède un logement dans ce bâtiment.
 
 
 
 
 
À noter proche de Trinity, le Gonville and Caius College, dont un des plus célèbres « fellow » est Stephen Hawking qui fut pendant près de 20 ans professeur Lucasien de mathématiques. (chaire de Newton).
 
 
Accroché à cette université se trouve aussi un magnifique cadran solaire multiple à six faces. Il est modernisé, son origine étant de 1557.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
POUR ALLER PLUS LOIN :
 
 
L’histoire du Queens’college.
 
Investigating the site of Newton’s laboratory in Trinity College, Cambridge
 
Sur Newton.
 
 
 
 
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LE MUSÉE WHIPPLE (WHIPPLE MUSEUM) DE CAMBRIDGE .
 
La ville de Cambridge recèle une petite merveille, très peu connue, un musée d’instruments (près d’un millier) principalement astronomiques, correspondant à la collection d’un passionné Robert Stuart Whipple, qui avait un poste important à la Cambridge Scientific Instruments Company.
 
 
 
 
 
 
Quelques instruments de ce musée :
 
 
 
 
 
 
 
Cadran annulaire équinoxial datant de 1660
Sphère armillaire type Ptolémée de 1715
Un Lunarium de Nicolas Bion datant de 1680. il décrit les années lunaires sur 170 ans
 
 
Bien entendu de superbes astrolabes :
 
 
 
 
Astrolabe du 16ème siècle en parfait état
Celui-ci plus ancien, italien du 15ème siècle
 
 
Quadrant de type Gunter de 1689.
Prisme qui permit à Newton de montrer la décomposition de la lumière blanche en ses divers composants.
 
 
 
Une carte originale de l’éclipse solaire totale de Mai 1724.
Enfin, un télescope, un de ceux de W Herschel. Il a d’abord appartenu au Duc de Marlborough avant d’être donné au petit fils de W Herschel. Il tomba dans les mains de R Whipple ensuite en 1944.
 
 
 
 
 
POUR ALLER PLUS LOIN :
 
Sur l’expérience du prisme par Newton.
 
Tout sur les astrolabes par nos amis américains.
 
Astrolabe Perse du 18ème siècle.
 
Les éclipses de Soleil de 1699, 1706 & 1724
 
Indispensable aussi ; le site de Dutarte sur les vieux instruments.
 
 
 
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VISITE À L’INSTITUT D’ASTRONOMIE (INSTITUTE OF ASTRONOMY) DE CAMBRIDGE.
 
 
 
 
Le groupe de la SAF posant dans le parc de l’Institut, à côté de la statue de Fred Hoyle.
 
 
Cambridge est une ville marquée par l’histoire de l’Astronomie depuis des temps très anciens.
Le plus connu des scientifiques passés par cette ville, est Isaac Newton, du Trinity College ; où il compila sa fameuse œuvre « Principia Mathematica » en 1687.
 
C’est en 1704 que le révérend Thomas Plume fit une donation dans son testament pour l’établissement d’une chaire d’astronomie, qui revint à un professeur que l’on appelait alors « Plumian Professor ».
 
 
Ce professeur avait accès à l’Observatoire du Trinity College, mais celui-ci n’étant pas assez performant, on construisit un autre Observatoire plus éloigné du centre ville.
 
Il fut créé en 1823, sur les lieux actuels de l’Institut d’Astronomie.
(voir photo ci contre)
L’observatoire comprend une imposante bibliothèque décorée de nombreux portraits de glorieux astronomes.
Dehors se trouve la lunette équatoriale Northumberland datant de 1838.
L’observatoire était sous la direction du professeur Plumien et sa résidence y était incluse.
 
 
 
 
 
Le premier résident effectif fut George Airy ; celui qui donna du fil à retordre à JC Adams pour la recherche de Neptune. Il fut ensuite nommé Astronome Royal et quitta Cambridge et fur remplacé par J Challis.
 
Plus tard John Couch Adams, devint lui aussi Directeur de l’Observatoire de Cambridge, et c’est lui qui représenta la Grande Bretagne à la (malheureuse ?) conférence de Washington qui fit abandonner le méridien de Paris pour celui de Greenwich.
 
À remarquer aussi que Sir Arthur Eddington (le professeur de G Lemaître) fut professeur Plumien de 1913 à 1944.
 
C’est Sir Fed Hoyle qui enfanta l’Institut d’Astronomie Théorique (IOTA) qui devint plus tard l’Institut d’Astronomie (IoA).
Fred Hoyle, ne croyait pas à l’expansion de l’Univers (il croyait à l’état stationnaire, steady state en anglais), et c’est ironiquement lui qui introduisit la notion de Big Bang pour se moquer, et qui fit avec cette expression …un malheur !
L’IoA est un des plus grands centres d’astronomie du Royaume Uni, il compte approximativement 150 astronomes.
Au cours des années de nombreux illustres astronomes et astrophysiciens ont résidé à cet Institut comme Lemaître, Chandrasekhar, Hawking etc..
 
Le professeur Plumien actuel est Robert Kennicutt, actuel directeur de l’Insitut que nous rencontrerons plus tard.
Lord Rees est l’actuel Président de la RAS et ancien Astronome Royal.
Nous avons voulu le saluer et lui remettre un présent de la part de la SAF, comme on le voit sur les photos ci-dessous.
 
 
C’est Mark Hurn, le conservateur en chef de l’IoA (à gauche) sur la photo qui nous a piloté dans l’Institut. Lord Rees au centre de la photo.
Lord Martin Rees recevant son présent et remerciant la SAF.
 
 
 
 
 
 
De gauche à droite : JPM, R Kennicutt et Mario Livio, du STSCI de Baltimore qui participe à Hubble.
Nos amis britanniques ont été très accueillants, ils nous ont fait participer à leur fameux « Tea Time » !
 
 
 
POUR ALLER PLUS LOIN :
 
La biographie de JC Adams.
 
La biographie d’Eddington.
 
La dernière conférence de M Rees à l’UNESCO.
 
La page perso de R Kennicutt.
 
 
 
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STONEHENGE : LA FIN DU VOYAGE.
 
 
 
Le voyage touche à sa fin, un détour dans le sud ouest avec la visite du site de Stonehenge avant de reprendre la navette pour Paris.
 
 
Le site mégalithique de Stonehenge aurait été construit en 3 phases, la plus ancienne datant de 3000 ans et la plus récente de 1000 ans avant notre ère.
 
Les pierres bleues proviennent d’environ 200km à l’intérieur du pays ; elles ont été identifiées comme étant de la dolérite et auraient été acheminées par mer au plus près du site.
 
Même si on ne sait pas encore tous les détails sur l’utilité de cet ensemble, il est certain que la solstice d’été y a joué un rôle.
 
 
 
 
 
 
POUR ALLER PLUS LOIN :
 
Les bâtisseurs de Stonehenge.
 
Stonehenge, des scientifiques percent le mystère.
 
Stonehenge le mystère par nos amis de Futura Sciences.
 
 
 
 
 
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Bon ciel à tous
 
Jean Pierre Martin  SAF Président de la commission de Cosmologie
www.planetastronomy.com
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