Mise à jour 24 Décembre 2019.
CONFÉRENCE de Jean Pierre MARTIN,
Physicien, membre de la SAF
Organisée par la SAN (Société Astronomique de Nantes)
Auditorium Engerer à Nantes
« LES CHRONIQUES DE LA CONQUÊTE SPATIALE »
Le Vendredi 13 Décembre 2019 à 21H00
Photos : JPM et DB pour
l'ambiance. (Les photos avec plus de résolution peuvent
m'être demandées
directement)
Les photos des slides sont de
la présentation de l'auteur. Voir les crédits des autres photos si nécessaire
La présentation (avec toutes les vidéos) est disponible sur ma liaison ftp , rentrer le mot de passe, puis CONFÉRENCES JPM ; elle s’appelle : LUNE 50 ANS-Web.zip et une version sans les vidéos moins lourde : Lune-50ans et après-web.pdf
Elle est assez lourde car elle
contient beaucoup de vidéos.
Ceux qui n'ont pas les mots de
passe doivent me
contacter avant.
La vidéo sera disponible dans quelques jours
à :
BREF COMPTE RENDU
Je m’inspire de CR précédents
sur un sujet similaire.
Un public très nombreux et passionné pour se
replonger dans le passé !
Repris du
site de la SAN :
La Société Astronomique de
Nantes est née en 1884 sous le haut parrainage de Camille FLAMMARION, qui
fondera trois ans plus tard la Société Astronomique de France (SAF) .
C'est en 1971 que fut créée
l'actuelle Société d'Astronomie de Nantes (SAN), ayant pour but de réunir les
personnes qui s'intéressent à l'astronomie, à l'astrophysique et à l'étude des
phénomènes célestes en général et de diffuser cette connaissance parmi le
public.
Aujourd'hui, la SAN vous
propose un large choix d'activités destinées à découvrir l'astronomie ou à
l'approfondissement des connaissances et vous invite à la rejoindre dans une
ambiance conviviale et sympathique de détente et de loisirs.
Les conférences publiques ont
lieu régulièrement. La SAN est membre de la SAF.
Le conférencier présenté par
Mael Thominet (à gauche) Vice-Président de la SAN.
La conquête lunaire date
effectivement de ce 20 juillet 1969, où des Hommes ont mis pour la première fois
les pieds sur notre satellite. Mais cette histoire avait commencé bien avant, en
fait un peu avant la dernière guerre.
Un étudiant, W von Braun
s’intéressait aux fusées. Malheureusement la guerre se profilait et tous les
efforts scientifiques sont mis sur les engins de mort (V2…) .
En 1945, la fin de la guerre
étant proche Von Braun choisit de se livrer aux Américains, qui le recherche
d’ailleurs (opération « paperclip ») pour profiter de ses savoirs. Il est
rapatrié aux USA avec une partie de son équipe et de son matériel, et se met à
faire ce qu’il sait faire…des fusées !
Parallèlement
de l’autre côté, les Soviétiques chargent Sergei Korolev de récupérer les restes
et de mettre au point une industrie spatiale. Ce qu’il réussit à faire, car
organisateur hors pair, il trouve même de nombreux techniciens allemands pour
l’aider. C’est décidé la compétition spatiale ce sera Von Braun contre Korolev!
Von Braun à gauche, Korolev à
droite.
Tous deux vont mettre au point
des fusées qui sont au début des copies conformes de la mère de toutes les
fusées (même actuelle) : la V2. Mais chacun de son côté va l’améliorer pour
aboutir à des nouveaux lanceurs de plus en plus performants.
À
gauche une V2, à droite la
Redstone de Von Braun premier élément d’une vraie fusée qui servira de base
aux premiers lancements de satellites et à la Saturn V. c’est cette même
Redstone qui mène VB à vouloir lancer un satellite en orbite en…1956 ! Le
gouvernement US refuse !!!
Puis c’est le lancement du
Spoutnik le 4 Octobre 1957, l’Amérique doit se réveiller, elle crée la NASA
agence spatiale civile chargée d’organiser la course à l’espace.
Échec de Vanguard de
la Navy en Décembre 1957.
Les USA doivent enfin faire
confiance à VB.
Il lance avec succès Explorer
I, premier vrai satellite scientifique le 1er Février 1958.
Découverte à cette occasion des
ceintures Van Allen.
Du côté soviétique, Korolev a
bien amélioré les fusées allemandes et a besoin d’un site de lancement secret
(guerre froide oblige).
Ce sera Baïkonour, site
mythique au Kazakhstan.
Korolev
met au point la
fusée R7 qui s’appellera plus tard Soyuz (plus de 1700 lancements !) qui va
devenir la mère de toutes les fusées russes. C’est une R7 qui emmène Spoutnik en
orbite (photo Novosti).
Montage de la fusée horizontal
comme de nos jours.
Personne ne comprend bien en
URSS la révolution qu’a été ce lancement en URSS, il a fallu attendre la
réaction des occidentaux pour comprendre que l’on venait d’entrer dans l’ère
spatiale.
En 1957, l’URSS commence aussi
à s’intéresser à de futurs vols habités, ils recrutent des personnes qui vont
s’appeler des cosmonautes, ils vont s’entrainer à la Cité
des Étoiles.
L’Amérique est en retard, même
si elle sélectionne elle aussi ses astronautes.
Elle se fait griller la
politesse par Gagarine le
12 Avril 1961 qui est mis en orbite autour de la Terre.
Le premier homme dans l’espace
est soviétique !
Youri Gagarine fils de paysans,
est le parfait Soviétique pour Kroutchev.
Gagarine fait le tour de la
Terre en 90 minutes et se pose ensuite.
Ce que l’on ne se sait pas à
l’époque, et qui ne sera dévoilé que pendant la Pérestroïka, le vol ne s’est pas
tout à fait passé comme prévu.
Problème de séparation de la
capsule qui ne se produit pas au bon moment.
Gagarine a failli étouffer car
l’air n’arrivait plus dans son casque.
L’atterrissage ne s’est pas
produit non plus comme il a été dit : en fait il a sauté en parachute de la
capsule (à 7000m) et quand il a atterri dans un champ, il a effrayé les
populations. Cela n’enlève rien à l’exploit de ce cosmonaute.
Le monde entier connaît
Gagarine, mais personne ne connaît Korolev
Son existence restera secrète
jusqu’à sa mort
L'Amérique va réagir
méthodiquement au lancement du premier homme dans l'espace
•
D’abord
un homme à bord :
Mercury
•
Ensuite deux
hommes et rendez-vous spatial :
Gemini, le
programme le plus important.
•
Puis le grand
projet : Apollo
avec ses 3 hommes et l’orbite lunaire
•
Parallèlement,
des robots défrichent la zone d’atterrissage : Ranger, Surveyor, Lunar Orbiter
•
Un visionnaire
: Von Braun qui construit la plus grande fusée du monde :
Saturn 5
•
Tout un peuple
participe avec des retombées civiles
Les USA rattrapent lentement
leur retard, ils envoient A Sheppard effectuer
un saut de puce dans l’espace en Mai 1961, après Gagarine.
C’est
seulement basé sur cette expérience de 15 minutes de vol dans l’espace, que
Kennedy fait le pari osé
dans un célèbre discours de déposer un homme sur la Lune avant la fin de la
décennie et de le ramener vivant !
« Notre nation doit s'engager à
faire atterrir l'Homme sur la Lune et à le ramener sur Terre sain et sauf avant
la fin de la décennie ».
Quel pari !
Finalement John
Glenn le 20 février 1962 fait comme Gagarine, l’honneur est sauf. Il fait
plusieurs fois le tour de la Terre, il a rendu sa fierté aux Américains.
Encore une première Soviétique
: la première « marche » dans l’espace par A Leonov en 1965.
Vidéo exceptionnelle en couleur de ce
premier « piéton » de l’espace.
On
sait maintenant que l’on
a frôlé la tragédie, Leonov n’arrivait plus à rentrer dans le sas, ses nerfs
d’acier lui font dévisser une partie de sa combinaison pour diminuer la pression
interne.
Il est sauvé, ou presque,
atterrissage au mauvais endroit.
En effet, ils atterrissent dans
la taïga, à 400km du point prévu, dans un endroit particulièrement hostile de la
Sibérie.
On est en Mars.. Les loups et
les ours sont autour d’eux ! La neige est épaisse, ils ne peuvent pas se
déplacer, ils passent la nuit dans leur capsule avec l’écoutille ouverte car
larguée à l’atterrissage.
On les repère enfin le
lendemain, mais l’hélicoptère ne peut pas se poser, on leur fait parvenir des
habits et de la nourriture pour leur deuxième nuit sur place. Le lendemain une
équipe arrive à ski mais on ne peut pas les évacuer aussi rapidement, on
construit une cabane pour passer la nuit.
La délivrance viendra le
lendemain, donc 3 jours après l’atterrissage lorsque les deux cosmonautes
pourront enfin monter à bord de l’hélicoptère. Tout fini quand même bien
Il a gagné son ticket pour la
future mission humaine vers la Lune.
L’Amérique
réplique avec le programme le plus important, les missions Gemini avec 2
astronautes. Ils doivent valider les concepts de rendez-vous spatiaux, sorties
dans l’espace (White va dans les pas de Leonov), et les vols longue durée.
Là aussi, on essuie les
plâtres, un certain Neil Armstrong sauve la mission
Gemini 8 d’un désastre et lui aussi gagne son ticket pour la Lune.
Les USA prennent définitivement
le devant !
Les missions Apollo peuvent
démarrer.
Un peu avant les sondes Surveyor se
sont posées sur la Lune, ouf, on ne s’enfonce pas dans le sol !
La
route est tracée, maintenant c’est objectif Lune !
Une fois le trajet pour la Lune
décidé (rendez-vous en orbite lunaire ou LOR), et les différents modules en
cours de construction et de tests :
·
Module Apollo
pour 3 astronautes
·
Module de
service pour toutes les servitudes (aire, eau, électricité)
·
Module lunaire
pour se poser et redécoller
On peut enfin envisager de
respecter le délai donné par JFK.
Mais des drames vont se
produire : Apollo 1 brûle au sol tuant ses 3 astronautes, Komarov, en revenant
sur Terre avec une nouvelle capsule s’écrase au sol. Korolev meurt sur la table
d’opération et finalement Gagarine se tue à bord de son Mig 15.
Le crépuscule des héros !
Néanmoins
on continue, on détermine le profil typique d’une mission Apollo :
Après lancement par Saturn V
(hauteur 110m , pour info Ariane 55m ; 3500t de poussée au décollage),
Injection sur une orbite
trans-lunaire,
Puis assemblage du module
lunaire et de la capsule Apollo.
Mise en orbite autour de la
Lune,
Séparation LM et Apollo,
Alunissage.
Décollage Lune,
Rendez-vous avec le module
Apollo.
Retour Terre.
Mais comment se repérer dans
l’espace, le GPS n’existait pas, de toutes façons il n’aurait pas aidé, c’est un
système terrestre.
Alors comment ?
Comme faisaient les
explorateurs marins : à
l’aide des étoiles et d’un sextant ! Il était monté sur une plateforme
stabilisée par trois gyroscopes. Généralement on visait Canopus, étoile très
brillante de l’hémisphère Sud.
Voir « guidage
et navigation » qui explique le système de navigation d’Apollo.
Le coup de poker de 1968 :
Sur
information de la CIA, les USA ayant peur d’un coup des Russes (ils ont des
photos satellite de la fusée
géante N1 à Baïkonour !), veulent lancer une Apollo : Apollo 8 en décembre
1968.
Mais le LM n'est pas prêt,
alors ils décident une autre mission.
Borman et ses collègues vont
faire le tour de la Lune, on brûle les étapes et ça marche !
Apollo 8 apporte la preuve
qu'on peut aller vers la Lune et en revenir.
Puis c'est le soir de Noël et
la photo magique, icône du XXème siècle, on voit la Terre depuis la Lune.
Après 10 révolutions lunaires,
on allume et on rentre
Et
c’est le fameux soir du 20 au 21 Juillet 1969, Apollo 11 est partie depuis
quelques jours. En orbite lunaire, le LM se dirige vers la mer de la
Tranquillité. Armstrong presque à court de carburant se pose sans encombre.
Kennedy a gagné son pari !
Enfin, 15 ans après Tintin, on
a marché sur la Lune !
Et on en est revenu !
Moment émouvant du premier pas
de l'Homme sur la Lune
Tout le monde sait ce qu'il
faisait à cet instant, c'est à cela que l'on reconnaît un moment historique
Le grand vainqueur c’est lui,
Von Braun, l’Amérique peut bien le remercier et le
porter en triomphe.
Les Russes ont manifestement
perdu, ils prétendent qu’ils n’ont jamais été intéressés par la Lune. C’est faux
bien sûr.
La fusée géante N1 devait
propulser un Soyuz modifié attaché à un module
lunaire (le LK) vers la Lune et Leonov aurait dû s’y poser, rester quelques
heures prendre un échantillon et retourner à son Soyuz en orbite.
On voit ici un prototype exposé
(cliché DR)
La suite est connue, d’autres
missions vont se succéder, la plus impressionnante et la plus réussie Apollo
13 (oui, car on a ramené les astronautes vivants), mais le public se
désintéresse, les USA ont gagné la bataille, alors….
Heureusement la dernière
mission Apollo
17 emportera un vrai géologue : Harrison Schmitt.
En tout, les missions Apollo
ont ramené 400kg de pierres de Lune. Après analyse, la Lune c’est la Terre !
Une remarque : il y en a encore
qui croient que tout a été filmé en studio, j’ai quelques arguments imparables !
1)
Au plus fort du programme Apollo près d'un demi-million de personnes et des
milliers d'entreprises étaient impliquées dans le programme lunaire. Si les
alunissages ont été simulés, comment aurait-on pu faire taire des milliers de
personnes nécessairement au courant d'une telle entreprise ; déjà un secret à
deux n'est plus un secret alors, des milliers….parmi ces nombreuses personnes,
il y en aurait eu au moins un qui aurait monnayé ses indiscrétions à la presse.
Bizarrement ce n'est pas le cas.
2) Si les
alunissages n'ont pas eu lieu, où sont donc allés les astronautes qui partaient
dans la fusée Saturne et dont on voyait l'embarquement et le départ en direct?
On a pu suivre la fusée et son trajet vers la Lune. Où ont-ils donc été?
3) Les près
de 400kg d'échantillons lunaires ramenés, proviennent-ils du jardin de
l'administrateur de la NASA de l'époque? Pourtant ils sont similaires aux
échantillons (très peu nombreux ramenés par les sondes automatiques soviétiques
Luna).
4) Le point
le plus important : les astronautes ont déposé sur la Lune de nombreux
instruments, dont des réflecteurs Laser qui permettent de mesurer en continue la
distance Terre-Lune, en renvoyant dans exactement la même direction la lumière
qu'ils reçoivent. Tous les jours on vise ces réflecteurs (notamment de France,
de l'OCA, l'Observatoire de la Côte d'Azur), qui les auraient mis là, si ce
n'est les astronautes? C'est à mon avis l'argument le plus convaincant.
Ultime argument : les nouvelles
sondes lunaires ont photographié avec moult détails les
sites d’atterrissage.
Voici un dernier argument donné
par un spectateur de ma dernière conférence à ce sujet : le KGB n’a jamais
prétendu que ça n’avait jamais eu lieu !!!
Depuis on s’est très peu
intéressé à la Lune, peut-être va-t-on y retourner, de nombreux projets sont en
cours, mais nous n’avons toujours pas le lanceur !
Ce devrait s’améliorer en
2020/2021.
Apollo 17, la dernière
mission ! À quand le retour sur la Lune ?
LE FUTUR.
Bien entendu, on repense à la
Lune, suite aux divers exploits chinois (atterrisseur sur la face cachée) ou
indiens.
On s’intéresse aux richesses
possibles de la Lune (Helium 3…) serait-ce une base spatiale avancé pour
conquérir Mars ?
On met au point une nouvelle
technique avec une étape intermédiaire : une min station spatiale (le
Gateway) en orbite autour de la Lune. Elle devrait permettre d’accueillir
les astronautes en provenance de la Terre avant qu’ile ne se rendent sur la Lune
à l’aide d’un module lunaire déjà accroché à cette station.
De toutes façons le lanceur
pour atteindre la Lune n’est pas encore au point. Qui sera le premier ?
SpaceX ? les Chinois ??
Maintenant la grande question
est : Mars !
Sommes-nous prêts à nous
engager dans un tel voyage probablement sans retour ?
L’avenir nous le dira !
Merci encore à tous nos amis
Nantais pour cette superbe manifestation.
POUR ALLER PLUS
LOIN :
Le site de CapcomEspace,
un des plus complets sur l’astronautique.
Les missions
Gemini à la NASA.
July 20, 1969: One Giant
Leap For Mankind par
la NASA.
Le dossier astronautique et espace sur votre site préféré.
Bon ciel à tous
La
prochaine conf mensuelle le 8 Janvier 2020 à 19H00 (si pas de problème de
transport !!) sur :
Le Soleil a rendez-vous avec la Terre : magnétisme solaire, météorologie de
l’espace
Par
Allan Sacha BRUN,
chef du labo. dynamique des étoiles, exoplanètes et de leur environnement CEA
Saclay
réservation à
partir du 14 Nov Entrée libre
mais :
réservation obligatoire
Jean Pierre
Martin
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du site en envoyant votre e-mail.