LES ASTRONEWS.de planetastronomy.com:
Mise à jour : 8 Janvier 2005
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Sommaire de ce
numéro :
qSPÉCIAL
: Un an sur et autour de Mars pour trois sondes terriennes.
qAmalthée : Origine
douteuse d'après Subaru.
qCassini Saturne
:.Japet en attendant Titan
qFormation des
planètes géantes : De nouvelles perspectives.
qUn nuage noir nous regarde
: le nuage moléculaire de Barnard 68
qLa comète de l'hiver
: Machholz devient bien visible.
qDaniel Magarian :
Un amateur très …professionnel.
qDes livres magazines et DVD
:. "Mars – A Warmer, Wetter Planet"chez Springer
(Photos Subaru et
NASA/JPL)
Les récentes observations faites par
le très puissant télescope Subaru du Mauna
Kea (Hawaï) tendent à prouver que Amalthée, cette petite
lune de Jupiter ne s'est pas formée dans cet environnement.
En effet ce petit satellite (200km en
moyenne) possède des minéraux ayant une concentration d'eau inhabituelle, qui
est caractéristique des corps se formant en environnement très froid, en tous
cas plus froid qu'au niveau de Jupiter.
Voici l'image en
IR (2,2 micron) du 10 Décembre 2004par le télescope Subaru, on voit très bien
l'anneau de Jupiter et Amalthée dans son prolongement.
Amalthée ainsi que ses trois compagnons :
Métis, Adrastée et Thébé (que l'on voit ici en comparaison avec Callisto pour
la taille) font partie d'une famille de petits satellites qui sont à
l'intérieur de l'orbite de Io le satellite le plus proche de Jupiter.
Aperçu des principaux satellites de
Jupiter.
Jupiter a
plusieurs sortes de satellites:
Les plus connus
sont bien entendu les plus gros, les satellites dits
galiléens car découverts pas Galilée : Io, Europe, Ganymède et Callisto.
Mais il y a deux
autres groupes :
Les 4 petits à l'intérieur de Io et une cinquantaine de morceaux de pierre au delà de l'orbite
de Callisto.
Si on est a peu
près sûr de l'origine de ces derniers qui ont des orbites très irrégulières
très éloignées de Jupiter (plusieurs centaines de fois le rayon de Jupiter) et
souvent rétrogrades : capture par l'attraction de Jupiter, on était dans le
mystère avec les 4 les plus proches de la planète.
Ils ont des
orbites qui tendraient à prouver qu'ils se sont formés comme les satellites
galiléens, mais leurs formes irrégulières et leur faible réflexion et faible
densité les font ressembler aux astéroïdes et on pense qu'ils auraient donc été
capturés.
Les photos des
sondes Voyager et Galileo n'ont pas résolu le mystère, peut être que les
Japonais (Naruhisa Takato du National Astronomical Observatory of Japan)
viennent de le résoudre en cette fin d'année 2004.
Ils ont réussi a
enregistrer les spectres IR des petits Amalthée et Thébé sur une grande gamme
de longueur d'onde.
Amalthée contient
la signature de l'eau probablement contenue dans des roches hydrophiles
typiques des environnements à basse température, et cette caractéristique
indique qu'il n'a pas pu se former à l'endroit où il est, si près de Jupiter où
la température au moment de la formation était beaucoup plus élevée.
Mais alors, d'où vient Amalthée? Comme il n'est pas couvert de
glace (et ressemble à Callisto), on pense qu'il a été attiré vers ces orbites
basses au moment de la formation des lunes galiléennes, ce serait donc (avec
ses trois collègues) des restes de la formation des satellites géants de
Jupiter. Comme ils ressemblent aussi aux astéroïdes, une autre possibilité
serait aussi la capture par Jupiter au moment de sa formation, d'astéroïdes
baladeurs. Mais cette hypothèse semble moins plausible due aux orbites
relativement régulière de ces 4 petites lunes.
On peut consulter
aussi : ce très bon site en
français sur les satellites de Jupiter où il ne faut pas être effrayé par
le nom du site : galaxy
of lolo!
(Photos NASA/JPL)
Après avoir largué avec succès la sonde
Huygens, Cassini a modifié son orbite de collision avec Titan et s'est
intéressé à Japet.
Petite lune de
1500km de diamètre qui possède la particularité d'avoir deux faxes bien
différentes.
Sa face dirigée
dans le sens du mouvement est sombre et sa face arrière est brillante.
On ne sait pas
pourquoi, Cassini va devoir nous aider.
Photo prise le 31
Décembre 2004 à 70.000km de la surface du satellite.
On voit aussi une
belle vue de la division de Encke (300km de large) avec sortant de l'ombre le
petit satellite Pan (25km) qui "nettoie" cette division par action de
résonance.
Voir explication à
la fin de la conférence
de C Ferrari sur Saturne.
Ce satellite (dans
le cercle rouge) ne peut être vu facilement que sur l'image grand format (clic
sur l'image).
Comme d'habitude,
vous trouverez toutes les dernières
images de Cassini au JPL:
Les scientifiques
de Los
Alamos (le centre qui a crée la première bombe atomique, le projet
Manhattan etc..) viennent de faire des simulations avec des
modèles correspondant au début de notre système solaire.
Ils ont simulé des
pressions énormes d'Hydrogène similaire à ce que l'on pourrait trouver au cœur
des planètes géantes comme Jupiter et Saturne.
Un système solaire en formation.
(dessin de Mayer,
Quinn et al)
Et la conclusion
est que Jupiter et Saturne ne se seraient pas formés de la même façon.
Didier Saumon (photo), un Canadien
du Québec (et non pas un Français comme je l'avais écrit précédemment, merci
cher Didier Saumon de me l'avoir précisé et encore toutes mes excuses pour
cette confusion) et passé son PhD (Doctorat) à Rochester (NY) est chercheur au
Los Alamos Laboratory et en équipe avec son collègue Français Tristan Guillot de l'OCA
ils ont fait tourner des modèles qui ont tendance à prouver que les éléments
lourds (Fe, Si, C, N, O) se concentrent dans le noyau de Saturne mais sont plus
répartis dans celui de Jupiter qui pourrait ne pas avoir de noyau. Donc ces
deux planètes auraient subis des processus de formation différents.
Saumon et Guillot
ont mis au point approximativement 50.000 différents modèles de structures
internes compatibles avec les observations actuelles. La pression de
l'Hydrogène est de l'ordre de 1 million d'atmosphères, n'oublions pas que H est
le composant principal de ces géantes gazeuses (70% en masse).
Ayant interrogé
Didier Saumon, il a eu la gentillesse de nous répondre à propos de ses travaux
et je le cite :
" Tel que
mentionné dans notre article à l'Astrophysical Journal, nous pensons que les
deux planètes se sont
formées par
accrétion d'un cœur central d'éléments lourds, suivi par l'accrétion de
l'enveloppe massive d'hydrogène et d'hélium.
Dans le cas de
Jupiter, le noyau aurait été partiellement dilué dans cette enveloppe, ce qui
réduit sa masse, peut-être même jusqu'a disparition complète du noyau. D'autres "scénarios" sont
concevables.
Cette idée est
spéculative mais des calculs préliminaires indiquent qu'elle est
raisonnable.
De même, un
calcul détaillé de la formation d'une planète géante incluant les
planétesimaux, le gaz et la migration de la protoplanète n'existe pas
encore.
Il reste donc
beaucoup a explorer dans ce domaine.
Pour résumer,
nous trouvons que Jupiter et Saturne sont
qualitativement différents. Ce résultat est très solide. Les implications sur leur formation sont
moins certaines cependant.
Les modèles de
formation doivent expliquer les structures qu'on observe aujourd'hui.
L'interprétation
la plus simple, celle ou Jupiter se forme par instabilité dans la nébuleuse et
Saturne
par accrétion
sur un noyau central est peu probable et trop simpliste, a mon avis."
D'après une étude
de l'Institut Carnegie de Washington (Alan
Boss qui a aussi écrit une superbe présentation de 30 pages en pdf sur la
formation de planètes géantes, attention, c'est un peu pour initiés quand même)
:
Le modèle en vogue
pour la formation des planètes géantes est celui-ci : il y a d'abord à partir
des collisions de matière du disque proto planétaire, formation d'un noyau de
rocher et de glace suffisamment important pour attirer par gravité le gaz de la
nébuleuse solaire aux alentours.
C'est le principe
de formation par accrétion, procédé qui prend "normalement" quelques
millions d'années. Et ça c'est le problème, car l'observation des planètes
géantes extra solaires autour de systèmes solaires en formation, semble montrer
que la formation ne dure pas aussi longtemps. (étude des mouvements de rotation
de ces systèmes solaires en formation autour de leur centre de masse)
Une autre théorie
serait l'effondrement (collapse en anglais) d'une surdensité de gaz en ce qui
constituerait la "graine" d'une planète géante, ce procédé ne
prendrait d'après les modèles "que" quelques milliers d'années. Et c'est
ce que l'on semble observer dans les systèmes extra solaires.
Maintenant, peut
on envisager vraiment que deux planètes aussi voisines se soient créées de
façon différente? Cette question reste posée.
Didier Saumon
évoque le fait que Jupiter a une masse de plus de 300 fois celle de notre
Terre, et Saturne un peu moins de 100 fois (Saturne est la planète ayant la
plus faible densité du système solaire). Le noyau de Jupiter dû à l'énorme
pression a été compressé jusqu'à la phase liquide. Et le comportement de
l'Hydrogène métallique à des pressions aussi énorme n'est pas encore
parfaitement connu.
En cas d'accrétion
du gaz très rapide, cet effondrement de masse a du mélanger le noyau. Si bien
que ce les éléments lourds présents dans le noyau de Saturne, se seraient retrouvés dispersés dans la totalité de Jupiter,
ce qu'a en partie mesuré la sonde Galileo lorsqu'elle a pénétré dans
l'atmosphère jovienne.
Nos amis
chercheurs admettent qu'il faudrait encore de nombreuses observations pour
confirmer cette théorie, étant donné qu'on ne peut pas accéder facilement aux
noyaux des planètes. Des mesures indirectes comme le renflement équatorial sont
une indication de la structure interne et ils comptent sur l'aide de Cassini
pour effectuer ce genre de mesures.
Sébastien Charnoz
a écrit un article sur le sujet de la formation des planètes
géantes.
Interstars
propose un bon résumé sur la formation des étoiles et planètes.
Sur les noyaux des planètes géantes
(en anglais).
Extrait du magazine
Science de Septembre 2004 sur l'intérieur de ces planètes (anglais).
à consulter? http://www.space.com/scienceastronomy/solarsystem/planet_formation_020709-1.html
(Photo : ESO VLT)
Voici une vue peu
commune en astronomie d'une zone du ciel sans étoiles, ou plutôt où la lumière
des étoiles ne nous parvient pas. C'est le nuage de Barnard 68 situé dans le Serpent,
il est à 500al de la Terre et sa grande dimension fait approximativement une
demie année lumière.
C'est ce qu'on
appelle un nuage moléculaire (molecular cloud en anglais) car il contient des
molécules gazeuses principalement 90% de H2 et 10% de He et d'autres molécules
plus lourdes. Ces nuages peuvent avoir une concentration de matière de 100 à 1
million de masses solaires.
C'est le lieu
idéal de naissance de nouvelles étoiles.
Les nuages excédant
1000 masses solaires sont appelés géants ce sont les GMC (Giant Molecular
Clouds), ils peuvent couvrir jusqu'à 300 années lumière d'espace.
Une galaxie
standard comme la notre contient quelques milliers de GMC.
Ces nuages sont
très froids : de 10 à 50°K, c'est la raison pour laquelle ils n'émettent pas
dans le visible., mais on peut les étudier en IR. De plus la
concentration de gaz étant énorme, ils absorbent toute la lumière provenant des
étoiles situées derrière eux, on ne peut les détecter qu'en IR.
Ils ont une durée
de vie de quelques centaines de millions d'années, ils sont progressivement
dissipés par les vents stellaires et par la chaleur des étoiles naissantes.
On ne connaît pas
leurs origines et pourquoi ils existent.
Le plus bel
exemple est la nébuleuse de la Tête de cheval.
Voir le très
intéressant article de Ciel et Espace sur comment
naissent les étoiles.
(Photo : Paolo Candy, Cimini Astronomical Observatory)
Nous en avons déjà
parlé ici, la comète C 2004 Q2 Machholz devient maintenant bien visible (en
ce moment près des Pléiades) et peut ainsi devenir la cible des astro
photographes.
Il y a beaucoup de
ces photos dans la galerie d' Astrosurf d'ailleurs.
Dont celle-ci, puis celle-ci et
enfin celle-ci de Thierry
Demange.
Paolo Candy d'Italie a aussi fait une
superbe photo de cette comète le 1er Janvier de cette année 2005 et
que vous pouvez admirer à gauche.
Cette comète est
visible (quand le ciel et la météo le permettent!!) avec une simple paire de
jumelles.
Comme vous le
savez les comètes en s'approchant du périhélie (point le plus près du soleil)
se sublime (passage de l'état solide à l'état gazeux directement) en créant de
magnifiques queues.
Ici on voit
parfaitement la longue queue de gaz ionisé (plasma généralement bleu, en
interaction avec le vent solaire, toujours à l'exact opposé du soleil) et plus
petit à l'opposé la queue de poussières associée, elle due aux particules
s'échappant du noyau lors de la sublimation et qui elles suivent le mouvement
de la comète. C'est pour cela que généralement il y a deux queues distinctes.
Position
de la comète début Janvier dans le ciel.
Un APOD (rubrique "photo du jour de la NASA") lui est consacrée, celui du 5 Janvier 2005 et un article Science News de la NASA assez complet.
APPEL À CONTRIBUTIONS : si vous avez fait une belle photo de cette comète envoyez la moi AVEC LES DÉTAILS DE LA PHOTO et je la publierai sur de site. Merci à tous.
(photos de JPM et
celles de la Lune de Daniel Magarian)
Daniel Magarian,
est un photographe astro amateur qui paye de sa personne. Il n'hésite pas à
braver les nuits les plus froides (ce sont les plus "rentables"
généralement) pour satisfaire sa passion d'astro-photographie.
Ceux qui connaissent le site de VÉGA,
association d'Astronomie de Plaisir (Yvelines, France) connaissent les photos
de Daniel, en
voici quelques unes seulement si vous naviguez dans le site.
Daniel nous a
gratifié il y quelques jours d'une présentation PP (trop longue en MB pour être
mise sur ce site) sur :
Les
dômes et cratères lunaires, des volcans sur la Lune.
C'était
passionnant et je suis sûr qu'on peut trouver un moyen d'en faire parvenir une
copie à ceux qui le désirent. Si vous le souhaitez contactez donc Daniel Magarian directement, vous
pouvez aussi y adjoindre les commentaires que vous voulez
Le matériel de
Daniel est un C8 sur une GP équipé d’une barlow 2x et d’une TouCam Pro.
Les photos
proviennent de l’enregistrement de quelques dizaines d'avi de 20 secondes à 15
images/seconde et d’un traitement effectué avec Registax. L’assemblage de la
mosaïque est effectué avec iMerge ou PaintShop Pro.
En voici quelques
extraits :
Tout d'abord
explication de l'assemblage des mosaïques comme ici Copernic.
Cette mosaïque a
été effectuée avec iMerge et dans un but pédagogique, les bords des images ont
été maintenus volontairement.
Le zoom met en
évidence un ensemble de dômes situés à proximité du cratère Hortensius.
Sur la lune il y a
donc trois sortes d’objets caractéristiques:
•Des dômes
•Des cônes
•Des rainures
Toutes ces
formations sont les témoins d’un volcanisme lunaire et présentent des
similitudes avec le volcanisme présent sur la terre et sur les planètes du
système solaire.
Champ de dômes de
la région du cratère Marius:
Les monts Gruithuisen.(domes)
Voici un exemple
de cônes :
Et la célèbre
rainure de la vallée de Schröter :
En conclusion de
l'exposé :
Sujet passionnant
pour les amateurs, la recherche des dômes lunaires n’est toutefois pas aisée.
Leur forme très
douce ne peut être révélée qu’en lumière rasante.
Pour un sujet
précis il faut donc beaucoup de patience.
Seuls quelques
jours par mois conviennent pour faire des photos.
Il semble qu’il
soit encore possible d’en découvrir.
A vos
télescopes…….
"Mars – A
Warmer, Wetter Planet" par Jeffrey S. Kargel.
Dans la série : Space
Exploration chez Springer
Praxis Books
prix approx : je
l'ai payé 40€ (mais on peut le trouver à moins de 30€ chez amazon.fr
profitez en si vous pratiquez bien la langue de Shakespeare vous ne le
regretterez pas)
Plus de 300
illustrations avec commentaires.
Avant propos par Harrison Schmitt, le
dernier astronaute lunaire.
Mars, on a
longtemps pensé que c'était un monde qui a été figé dans le froid il y a très
longtemps, mais on possède maintenant des preuves du passé liquide et chaud de
Mars.
L'auteur nous
commente la progression de ces connaissances de cette planète, et surtout nous
explique photo après photo ce à quoi il faut faire attention sur celles ci, on
devient de vrais géologues martiens. Des comparaisons avec des formations
terrestres similaires sont données très fréquemment.
La vie a-t-elle pu
exister, ou pourra-t-elle exister sur cette planète? Devons nous la terra
former?
Plus de 300 photos
commentés font partie de cette bible, qui contient aussi les premiers résultats
des rovers martiens.
C'est tout pour
aujourd'hui!!
Bon ciel à tous!
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