LES ASTRONEWS de planetastronomy.com:
Mise à jour : 22 Septembre 2009    
 
Conférences et Événements : Calendrier   .............. Rapport et CR
Astronews précédentes : ICI        Conseils pour télécharger des dossiers par ftp : ICI
ARCHIVES DES ASTRONEWS : clic sur le sujet désiré :
Astrophysique/cosmologie ; Spécial Mars ; Terre/Lune ; Système solaire ; Astronautique/conq spatiale ; 3D/divers ; Histoire astro /Instruments ; Observations ; Soleil ; Étoiles/Galaxies ; Livres/Magazines ; Jeunes /Scolaires
 
Sommaire de ce numéro :  
Les vides cosmiques et murs de galaxies : CR de la conf de V de Lapparent à l'IAP le 8 Sep 2009. (22/09/2009)
De l'importance de l'Al26 : Pour la détermination des ages. (22/09/2009)
Les isotopes du Fer : Nouveaux traceurs de la genèse de la Terre. (22/09/2009)
La pêche des étoiles en méditerranée : Le projet Antares par Christian Larcher. (22/09/2009)
LCROSS : Impact prévu : cratère Cabeus-A! (22/09/2009)
LRO : Le site d'Apollo 14 comme si vous y étiez.
Projet IXV : L'ESA à la porte des vols habités? (22/09/2009)
Chandra : 10 ans en orbite. (22/09/2009)
Planck :.Première lumière prometteuse. (22/09/2009)
Swift : Il voit Andromède en UV. (22/09/2009)
Corot : la 7ème exoplanète serait rocheuse! (22/09/2009)
Vu d'en haut :.Le Grand Canyon du Colorado. (22/09/2009)
Hubble :.Hubble Deep Field , le film! (22/09/2009)
Hubble : Les premières images après la réparation. (22/09/2009)
Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 20 par B Lelard. (22/09/2009)
Cassini-Saturne :.L'équinoxe apporte des nouveautés dans les anneaux. (22/09/2009)
Mars :.Les variations de CH4 dans l'atmosphère sont inexplicables. (22/09/2009)
Photos d'amateurs :. Alexandre de nouveau! (22/09/2009)
Livre conseillé :.Volcanologue par JM Bardintzeff chez Vuibert. (22/09/2009)
Les magazines conseillés :.L'Astronomie d'Octobre est paru. (22/09/2009)
 
 
 
 
DE L'IMPORTANCE DE L'Al 26 POUR LA DÉTERMINATION DES AGES ASTRONOMIQUES. (22/09/2009)
 
Nous avons déjà évoqué dans le compte rendu d'une conférence de Marc Chaussidon, les avantages de l'isotope 26 de l'Aluminium comme chronomètre pour mesurer la vitesse de formation des premiers solides du système solaire.
 
Un petit rappel de cette méthode :
Un moyen de dater ces chondrites est la méthode radioactive basée notamment sur l'Al26.
Notre système solaire s'étant créé il y a quelques 4,5 milliards d'années, il nous faut une "horloge" radioactive dont la période radioactive (temps au bout duquel 50% de la matière s'est transformée) soit de l'ordre du million d'années. L'isotope 26 de l'Aluminium paraît être un bon chronomètre, sa période est de 0,73 million d'années, il se désintègre en Mg26, isotope stable du Magnésium. La mesure actuelle du Mg26 par rapport au Mg27 donne une mesure du temps écoulé.
Dan ces chondres, il y a des inclusions (les CAI : Calcium Aluminium Inclusions) qui peuvent être datées avec cette méthode, comme dans celles de la météorite d'Allende.
 
Dans le prolongement de cette méthode le CNRS communique récemment :
 
 
En démontrant l'homogénéité de la répartition l'isotope 26 de l'aluminium à la naissance du système solaire, les chercheurs du Centre de recherche pétrographiques et géochimiques du CNRS-INSU ont validé l'usage d'un chronomètre isotopique permettant de mesurer la vitesse de formation du système solaire. Ces travaux sont publiés dans la revue Science du 21 août 2009.
 
L'isotope 26 de l'aluminium (26Al) est un élément radioactif qui se désintègre en isotope 26 du magnésium. A ce jour, l'26Al n'existe plus, il a disparu dès les premières étapes de la formation du système solaire (sa période de demi-vie est de 0,73 million d'année).
Les scientifiques du Centre de recherche pétrographiques et géochimiques du CNRS-INSU viennent cependant de démontrer que la répartition de l'26Al était homogène au sein de la nébuleuse solaire primitive.

En utilisant la sonde ionique 1270, les scientifiques ont mis au point une méthode analytique de haute précision, dont le principe est le même que celui de la datation au « carbone 14 » utilisée avec les matières organiques, mais cette fois appliqué à certains constituants de roches très anciennes, les météorites primitives, ou chondrites.
 
Ces objets sont connus comme étant les plus anciens du système solaire. Ils sont composés majoritairement de chondres et accessoirement d'inclusions réfractaires riches en calcium et en aluminium.
 
Photo : sonde ionique 1270  crpg Nancy
 
 
Ces éléments se sont formés lors de processus de hautes températures, qui ont eu lieu au début de la formation du système solaire (lors des 5 premiers millions d'années).
 
Les chercheurs ont mesuré le rapport entre la quantité d'isotope 26 du magnésium (élément fils de l'26Al) présente dans les chondres et les autres isotopes du magnésium.

A partir de ces analyses ils ont pu affirmer que la Terre et les constituants des météorites primitives ont été formés à partir d'un même réservoir initial dans lequel l'26Al et les isotopes du magnésium étaient répartis de façon homogène.
 
Ce résultat valide l'usage du système isotopique 26Al-26Mg comme chronomètre pour les processus survenu au début de l'histoire du système solaire. Ainsi, la datation isotopique des premiers solides formés permet de reconstruire très précisément la chronologie de formation de la nébuleuse solaire.

Ces travaux devraient d'améliorer considérablement la connaissance de ce moment crucial de l'histoire du système solaire jeune qui voit se former les premiers solides, précurseurs des planètes, à partir de gaz et de poussières.

Homogeneous distribution of 26Al in the solar system from the Mg isotopic composition of chondrules, Johan Villeneuve, Marc Chaussidon, Guy Libourel, Science 21 août 2009.
 
 
Cette étude est fondamentale pour la chronologie du système solaire, car les modèles de formation du système solaire dépendent de l'ordre dans lequel certains corps se sont formés.
 
 
 
 
 
Quelques commentaires basés sur un texte précédent de M Chaussidon :
 
La formation des premiers solides dans le système solaire aurait commencé par la condensation à haute température de minéraux
réfractaires (oxydes et silicates de Ca et d'Al) dont les inclusions réfractaires (ou CAI pour Ca-Al-rich inclusions) des chondrites sont les témoins.
Les CAIs sont des objets de taille centimétrique qui résultent de la cristallisation d'un liquide magmatique dans le gaz de la nébuleuse: ce sont les plus anciennes "roches" du système solaire datées il y a presque 20 ans à 4566 Ma.
 
La condensation des CAIs aurait été suivie par la formation des chondres qui ont en moyenne une composition moins réfractaire que les
CAIs et qui donc ont été formés par la fusion de précurseurs condensés à plus basse température que les CAIs.
 
Les chondrites se forment ensuite par l'accrétion des chondres, des CAIs et de minéraux de plus basse température formés à la fin de la séquence de condensation.
 
Dans cette chronologie, l'accrétion et la différenciation de corps planétaires est considérée comme l'étape suivante se déroulant sur ≈10 à ≈100 Ma. Les chondrites les moins métamorphisées, celles qui ont subi les élévations de température les plus faibles, ont donc toujours été considérées comme les témoins des corps les plus primitifs (i.e. ayant échappé à la différenciation) formés dans le système solaire, la conséquence implicite étant que ces chondrites primitives était donc les plus anciennes.
 
Un certain nombre d'observations minéralogiques et pétrographiques et de données isotopiques récentes viennent remettre en cause plusieurs des étapes de ce scénario "classique".
 
 
15 Chondrules de la météorite Semarkona, détermination des âges par la mesure (26Al/27Al).
 
Carré jaune : chondrules type I (pauvre en FeO)
Rond jaune : chondrules type II (riche en FeO)
Triangle jaune : chondrule type III (riche en Al)
 
Comparaison avec d'autres mesures de chondrules.
Chondrules UOC (rouge) et CC (bleu) au centre, chondrules Semarkona (jaune pour celle qui vient d'être analysée, sinon vert) en bas.
Nombre de points de mesure : n.
Le diagramme supérieur, représente l'âge absolu (mesuré par le Pb-Pb) sur des chondrules des météorites Allende (bleu clair et foncé), Acfer (carrés rouge et jaune); et Gujba (vert clair et foncé).
 
On constate 5 épisodes différents, les plus importants à 2,1 et 2,4 Millions d'années après les CAI.
 
 
 
POUR ALLER PLUS LOIN :
 
 
Le communiqué de presse du CNRS.
 
Le site du MNHN : http://www.mnhn.fr/expo/meteorite/index.html
 
Comètes, météorites, poussières cosmiques, matériaux des planètes, document pdf.
 
Mallette  pédagogique sur les météorites par l'Observatoire de Paris.
 
Radioactivités Éteintes et Système Solaire Primitif  Par Jean Duprat  Centre de Spectrométrie Nucléaire et de Spectrométrie de Masse  IN2P3 et Université Paris Sud 11 r
 
Les météorites et la chronologie de la formation du système solaire : ce qui a changé ces dernières années. M. Chaussidon, CRPG-CNRS
 
Radioactive dating, bien fait, simple.
 
Isochron dating (la datation isochrone radioactive) par Chris Stassen; très clair, beaucoup de schémas.
 
Tiny Molten Droplets, Dusty Clouds, and Planet Formation article pdf du PSRD.
 
Matière organique et métamorphisme thermique dans les chondrites primitives thèse de Lydie Bonal, excellent résumé sur les chondrites et les méthodes expérimentales. Format pdf.
 
 
 
chickens_up.gif
 
 
LES ISOTOPES DU FER : NOUVEAUX TRACEURS DE LA GENÈSE DE LA TERRE. (22/09/2009)
 
Restons dans le domaine de la datation isotopique, cela me rappelle une nouvelle vieille de quelques mois du CNRS sur les isotopes du Fer, qui pourraient aider à préciser les premiers âges de notre planète.
 
 
Les isotopes du fer peuvent-ils servir de traceur pour élucider certains aspects de la genèse de la Terre, de la Lune et d'autres planètes telluriques, dont Mars, notamment, qui présentent toutes les trois un fer de caractéristiques différentes?

Pour répondre à cette question, des chercheurs du Laboratoire d'étude des Mécanismes de Transfert en Géologie (CNRS-INSU, Université de Toulouse), du Laboratoire de Structure et Propriétés de l'Etat Solide, (CNRS, Université de Lille), de l'Institution Carnegie à Washington et de l'Université Macquarie à Sydney ont analysé les compositions isotopiques du fer de phases métalliques et silicatées synthétisées à l'équilibre dans des conditions de haute pression et haute température, reproduisant celles de l'océan de magma qui aurait précédé l'apparition du noyau terrestre.
Dans les conditions de leurs expériences, on n'observe pas de fractionnement isotopique lié à l'apparition de deux phases métal et silicate. Ceci implique que les différences observées entre les planètes résultent plus de la manière dont les planètes se sont formées, que de leur différenciation.

L'étude de l'origine et des premières étapes de l'histoire de la Terre reste l'un des problèmes scientifiques les plus difficiles à traiter car les témoins potentiels de ces événements ont été majoritairement effacés par les 4,5 milliards d'années d'histoire géologique ultérieure de notre planète. Une des questions qui fait encore débat dans la communauté scientifique est de savoir comment la Terre s'est structurée (les spécialistes disent différenciée) avec au centre un noyau où le fer natif domine, entouré d'un manteau composé essentiellement de silicates de fer et de magnésium.

Cette question est généralement abordée de manière théorique, d'après la composition des météorites et par la modélisation.
Les spécialistes considèrent qu'aux premiers temps de son existence, la Terre a connu un stade d'océan de magma (silicates en fusion) à partir duquel le fer métallique s'est isolé et a migré vers le centre de la planète pour s'y concentrer et former le noyau.

Depuis le début de cette décennie, la possibilité de mesurer précisément la composition isotopique du fer dans les matériaux naturels a ouvert une voie de recherche nouvelle en la matière.
En effet, l'état d'oxydation du fer (son état natif, ferreux Fe++ vert, ou ferrique Fe +++ rouille) est l'un des principaux facteurs de fractionnement de ses cinq isotopes stables (fer 54, 56, 57, 58).
Comme le fer est présent sous forme métallique dans le noyau (oxydation 0) et qu'il est très majoritairement à l'état divalent (Fe ++) dans le manteau des planètes telluriques sous forme de silicates, on pouvait s'attendre à ce que sa composition isotopique soit très contrastée entre ces deux réservoirs planétaires majeurs, noyau et manteau, si l'effet de la température ne minimise pas trop le fractionnement des isotopes stables du fer.
 
 
Produits d'expériences d'équilibration entre un silicate et un métal fondu à 2000°C et 3,5GPa, vus au microscope électronique à balayage (gauche). Les compositions isotopiques en fer de ces produits s'alignent sur une droite de pente 1 et d'origine 0 (droite).
Ceci démontre l'absence de fractionnement isotopique du fer entre les matériaux qui produiront le noyau et le manteau de la terre aux conditions expérimentales étudiées qui correspondent à un océan magmatique primitif.
© Poitrasson et al. EPSL 2009
 
 
Pour étudier cette question, les chercheurs ont réalisé à l'institution Carnegie de Washington et à l'Université Macquarie de Sydney des expériences visant à reproduire l'équilibre entre métal et silicate fondu à des conditions représentatives de l'océan magmatique primitif terrestre, considéré comme le dernier lieu d'équilibration avant la ségrégation noyau-manteau.
Pour cela les auteurs ont porté à haute pression (1 à 7.7 giga pascals) et haute température (1750 à 2000°C) un mélange correspondant à la composition supposée de l'océan de magma. L'équilibre entre métal et silicate a été atteint à 2000°C. Les mesures isotopiques réalisées ensuite au LMTG à Toulouse sur chacune de ces phases montrent qu'il n'y a pas de fractionnement isotopique décelable dans les conditions de ces expériences.

Ceci tend tout d'abord à montrer que la différenciation en manteau et noyau ne doit pas s'accompagner de fractionnement isotopique si elle s'est produite dans un océan magmatique primitif, et confirme des conclusions antérieures basées sur l'étude de météorites.
Par ailleurs, en ce qui concerne les différences de compositions isotopiques connues entre les planètes telluriques, la Lune étant plus « lourde » que la Terre, elle même plus « lourde » que Mars, ces résultats tendent à montrer que ces différences sont plus à imputer aux mécanismes différents de formation de ces planètes (impact interplanétaire ayant donné naissance à la Lune dans le cas de la Terre, contre une croissance par accrétion d'astéroïdes uniquement dans le cas de Mars par exemple), plutôt qu'à des processus de différenciation planétaire majeurs, comme la séparation du noyau et du manteau proposés par certains auteurs.
 
 
 
 
 
chickens_up.gif
 
 
 
LA PÊCHE DES ÉTOILES EN MÉDITERRANÉE : LE PROJET ANTARES PAR CHRISTIAN LARCHER. (22/09/2009)
 
Notre fidèle rédacteur Christian Larcher, revient d'un voyage sur la Côte d'Azur, où il a eu la chance de pouvoir s'intéresser au projet Antares (dont nous avons évoqué certains aspects dans ces colonnes il y a quelques temps).
Il nous raconte sa visite.
 
 
Le télescope ANTARES (acronyme pour Astronomy with a Neutrino Telescope and Abyss Environmental Research)
 
Ce télescope est destiné à déterminer l'origine des neutrinos de très hautes énergies qui proviennent de l'espace intergalactique et à déterminer ce qu'est la "matière noire". Celle-ci pourrait être constituée par des WIMP, sorte de reliques du Big Bang.
Certains chercheurs font l'hypothèse que ces particules se seraient accumulées au cœur des astres comme le Soleil et produiraient des neutrinos par auto-annihilation.
Ces neutrinos peuvent provenir d'objets astrophysiques extrêmement éloignés. Ils  voyagent dans l'espace cosmique sur de très grandes distances sans changer de direction.
Ils constituent des messagers idéaux pour mieux comprendre la structure de l'Univers.
 
Une nouvelle technique d'observation pourrait conduire à des résultats tout à fait inattendus. Les neutrinos interagissent moins que les photons. L'Univers est devenu transparent pour eux quelques secondes après le Big Bang alors que pour les photons il faut attendre environ 380 000 ans après le Big Bang.
 
Le dispositif est situé en mer à une profondeur de 2 500 mètres à 10 miles nautiques au Sud de l'île de Porquerolles en méditerranée.  Il s'étend sur une superficie de 200 x 200 mètres.
 
L'appareil est constitué par un réseau tridimensionnel composé de 12 lignes de 450 mètres de long.
Chaque ligne contient 25 étages et à chaque étage 3 capteurs disposés à 120 degrés.
Sur une ligne il y a 25 x 3 = 75 capteurs.
 
 
Au total ANTARES dispose de 900 yeux ou "fish-eye" constitués par des modules optiques protégés par des sphères en  verre capable de résister à une pression de 250 bars. Ces modules optiques sont des photomultiplicateurs. Ils peuvent enregistrer les traces lumineuses infimes provoquées, dans cette eau très pure, par l'arrivée de particules électrisées. 
 
Les 2 500 mètres de hauteur d'eau permettent d'obtenir une obscurité complète mais ils servent surtout de blindage naturel contre le bruit de fond provenant d'autres particules qui peuvent provenir de la surface.
 
 
 
 
 
Les neutrinos (petits neutrons) sont des particules qualifiées parfois de "particules fantômes". Elles sont  électriquement neutres donc insensibles aux champs électromagnétiques. Elles ne subissent quasiment pas d'absorption et n'interagissent qu'avec une section efficace extrêmement faible.
Ces particules s'échappent des régions denses de l'Univers en se propageant en ligne droite.
Elles sont susceptibles de fournir des informations précieuses sur les cataclysmes cosmiques : les restes de supernova, les micro quasars, les galaxies actives, les sursauts gamma.
 
La Terre est bombardée en permanence par un flux très important de neutrinos. Ces neutrinos traversent la Terre, de part en part sans difficulté, quelques uns parviennent à interagir à proximité des détecteurs pour donner différentes particules dont des muons.
 
Les muons sont des particules semblables aux électrons mais de masse 200 fois plus grande.
Quand ils pénètrent dans l'eau avec une vitesse supérieure à celle de la lumière (dans l'eau) il apparaît une belle fluorescence bleue due à l'effet Cherenkov.
À partir de ce rayonnement on peut retrouver les directions initiales des neutrinos.
 
 
 
ANTARES est très pudique, ses 900 yeux regardent vers le fond de la mer pour observer seulement les "muons montants" ceux qui correspondent à des neutrinos qui pénètrent dans la Terre par exemple au niveau du Japon. Ce télescope regarde le fond de la mer pour étudier le ciel de l'hémisphère SUD.
 
Cette région du ciel est particulièrement intéressante car elle inclut le centre de notre Galaxie, là où se produisent les phénomènes les plus énergétiques.
L'ensemble des lignes d'ANTARES ondule sous l'action des courants marins. Or il faut pouvoir déterminer très précisément la position exacte de chaque capteur. Pour cela on utilise des balises acoustiques.
 
 
 
 
 
Les signaux sont traités et numérisés directement à chaque étage puis acheminés au moyen de fibres optiques jusqu'à une station terrestre située à 40 kilomètres de là dans un bâtiment de l'institut Michel Pacha (1) à la Seyne sur Mer.
 
Ce bâtiment possède une façade originale de style mauresque. Il abritait auparavant l'Institut de physiologie marine.
 
ANTARES développe également des synergies avec les sciences de la mer pour étudier les phénomènes de bioluminescence, la radioactivité du potassium 40, les secousses sismiques...
 
 
 
 
La logistique à grande profondeur est confiée à IFREMER.
 
Christian Larcher
 
(1) Michel Pacha dont le véritable nom est Marius Michel, Comte de Pierredon, (1819-1907) fut nommé en 1855 directeur des phares et balises de l'Empire ottoman par le sultan Abdul Mejid. Il construisit une centaine de phares et reçu le titre honorifique de Pacha.
En 1889 il fournit le terrain et le matériel nécessaire pour construire un Institut de biologie marine à condition que l'édifice porte son nom.
C'est dans ce bâtiment que se trouve actuellement la station terrestre ANTARES.
 
 
 
chickens_up.gif
 
 
 
LCROSS : IMPACT PRÉVU : CRATÈRE CABEUS-A! (22/09/2009)
 
La sonde lunaire américaine, dont nous avons déjà maintes fois parlé, et qui doit s'écraser volontairement sur la Lune, a enfin choisi sa cible : ce sera le cratère Cabeus-A au Pôle Sud de notre satellite naturel.
 
 
 
 
LCROSS a d'abord étudié minutieusement le Pôle Sud lunaire avec tous ses cratères, et la NASA a choisi finalement ce cratère car il devrait permettre la meilleure étude de l'impact.
 
 
Ce cratère a un diamètre de près de 50km
Impact qui devrait se produire le 9 Octobre 2009, vers 11H30 (temps universel).
 
LCROSS restera attaché au troisième étage (étage CENTAUR) de la fusée Atlas, dont elle se séparera avant qu'il n'aille s'écraser dans ce cratère lunaire; cela devrait permettre d'en savoir plus sur les matériaux lunaires, grâce à l'étude des matériaux éjectés à l'impact.
 
Quelques minutes après, LCROSS viendra aussi percuter la Lune et transmettra à la Terre les informations de l'impact précédent jusqu'au contact.
Puis c'est la deuxième sonde LRO qui prendra le relais pour les informations.
 
 
 
On notera que les Américains ont décidé d'appeler Walter Cronkite (célèbre commentateur (anchor man comme on dit en américain) des missions Apollo notamment , récemment décédé) le cratère d'impact de la sonde.
 
 
On espère aussi, l'impact devant correspondre à une magnitude 5 et durer 30 secondes, que de nombreux observatoires terrestres participeront à l'opération, ce sont principalement : le Keck à Hawaï; les télescopes Magdalena Ridge et Apache Ridge du Nouveau Mexique; et le MMT de l'Arizona. Bien sûr, Hubble participera aussi aux différentes mesures durant l'impact.
 
Ce cratère a été choisi aussi car il devrait présenter le maximum de chances de trouver de la glace d'eau au moment de l'impact.
 
C'est le but principal de cette manœuvre: démontrer qu'il existe au Pôle Sud lunaire des zones qui sont éternellement plongées dans le noir et qui pourraient contenir de grande quantité d'eau (glace) apportées par les impacts de comète notamment.
L'analyse des vapeurs et poussières des impact devraient, si on ne se trompe pas, contenir la signature de l'eau; sinon, les missions lunaires humaines prévues par la NASA seraient en danger (elles le sont d'ailleurs pour d'autres raisons, surtout pécuniaires).
 
 
 
Les données recueillies par une sonde précédente (Lunar Prospector) ont montré une (relativement) forte concentration H dans la zone de ce cratère, ce qui a justifié le choix.
 
Lunar Prospector, montre la présence d'Hydrogène dans le fond de ce cratère (tache rectangulaire violette), mais en déduire que cela est dû à de la glace d'eau, n'est qu'une des nombreuses hypothèses, cela pourrait être aussi du Méthane ou d'autres corps organiques.
 
C'est pour cette raison que l'étude de l'impact est si important pour lever le doute. Rappelons que dans le passé, une sonde s'est aussi écrasée au Pôle Sud et nous n'avions rien décelé dans l'impact correspondant à de l'eau.
Mais soyons optimistes.
 
 
 
Les responsables de la mission, mettent à la disposition du public une vidéo de cette région lunaire, qui vaut la peine d'être vue.
Elle montre en détail la région de l'impact.
 
 
POUR ALLER PLUS LOIN.
 
 
Une présentation pdf de la NASA sur la sélection du site pour l'impact.
 
L'article de la Planetary Society sur le choix du cratère.
 
 
 
 
chickens_up.gif
 
LRO : LE SITE D'APOLLO 14 COMME SI VOUS Y ÉTIEZ.
 
Nous avions déjà évoqué il y a quelques temps les images prises par la sonde américaine LRO des différents sites d'atterrissage des missions Apollo.
Le site de la caméra de la sonde (la LROC) s'est enrichi d'images plus précises concernant la mission Apollo 14 qui s'était posée dans la région de Fra Mauro.
 
 
 
La NASA publie la photo ci-contre où l'on voit même les traces de pas des astronautes durant leurs sorties (EVA), mais surtout elle met à notre disposition une vidéo qui nous fait survoler le site.
Attention elle est lourde (150MB), mais cela vaut la peine, si vous aimez les cratères.
 
 
Marquée par des flèches : la piste suivie par les astronautes pour aller du module lunaire Antares au Cone Crater.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Page des vidéos de LRO.
 
Le site de LRO au GSFC.
 
 
 
chickens_up.gif
 
 
 
PROJET IXV : L'ESA À LA PORTE DES VOLS HABITÉS? (22/09/2009)
 
Cette année, pendant le salon du Bourget, l’Agence spatiale européenne (ESA) et Thales Alenia Space ont signé un accord préliminaire (Authorization To Proceed) pour le développement du démonstrateur de rentrée atmosphérique IXV (Intermediate eXperimental Vehicle).
 
 
En effet si l'ESA maîtrise le lancement d'objets spatiaux (Ariane, Vega etc..), l'arrimage de tels objets (ATV par exemple), elle n'est pas en mesure d'envoyer un homme dans l'espace, car elle ne maîtrise pas encore bien la réentrée atmosphérique, même si par le passé elle a procédé à un essai concluant d'un démonstrateur de réentrée. (voir photo du démonstrateur à l'ESTEC)
C'est pour pallier à ce manque, que le projet IXV a été conçu. N'oublions pas que c'est lors de la réentrée atmosphérique que la navette Columbia a brûlé.
Le projet IXV s’inscrit dans le Programme préparatoire de lanceurs futurs (Future Launchers Preparatory Programme, FLPP) de l’ESA. Ce projet a pour objectif de développer un système de rentrée atmosphérique autonome caractérisé par de hautes performances aérodynamiques grâce à une configuration d’hypersustentateur, et équipé d’un système de contrôle de haute technologie, combinant propulsion et surfaces aérodynamiques, ainsi que de protections thermiques de pointe pour la rentrée atmosphérique.
 
 
L'originalité de cet engin, tient au fait qu'il guide sa réentrée par des volets (les fameux "flaps" des avions) qui le mette sur le bon angle de descente.
De même la protection thermique devra être de première qualité, elle se basera certainement sur l'expérience du projet Hermes disparu et du démonstrateur de réentrée.
 
 
 
 
Le véhicule, d'une masse de près de 1800 kg, sera lancé par Vega du Port Spatial Européen de Kourou.
 
Le lanceur emportera le démonstrateur IXV à une altitude d’environ 450 km à partir de laquelle il entamera son vol de retour vers la Terre pour revenir en douceur effectuer un amerrissage en toute sécurité dans l’océan Pacifique.
 
 
Avec une vitesse de rentrée d’environ 7,5 km/s, le système IXV effectuera une mission pleinement représentative d’une mission de retour depuis l’orbite basse.
 
(dessin : crédit ESA).
 
 
 
 
Thales Alenia Space aura la responsabilité de la consolidation de la définition, ainsi que du développement et de l’intégration du véhicule. Il lui incombera également de diriger un consortium rassemblant les principaux industriels européens associés à des centres de recherche et des universités d’Allemagne, d'Autriche, de Belgique, d'Espagne, de France, d'Irlande, d'Italie, des Pays-Bas, du Portugal, de Suède et de Suisse. La livraison du démonstrateur à l’ESA est prévue pour la fin 2012.
 
« La mission IXV est une occasion unique de s’attaquer à une grande partie des besoins européens de base en matière de rentrée d’orbite basse, en consolidant l’expérience et le savoir-faire nécessaires pour le développement des systèmes de rentrée européens à venir » a déclaré Giorgio Tumino, Directeur du projet IXV à l’ESA, « En particulier, la performance aérodynamique et la caractéristique aérothermodynamique de la phase de rentrée, les matériaux de protection thermique et le système de guidage, navigation et contrôle. »
« Cet accord, qui marque le passage du projet IXV en phase de développement, vient apporter une contribution concrète à la consolidation du savoir-faire européen pour les missions de retour d’orbite basse, après des années d’études continues en Europe » a souligné Antonio Fabrizi, Directeur des lanceurs à l’ESA.  
 
Premier lancement : vers 2012.
 
Espérons que IXV sera la première étape vers l'indépendance européenne en matière de vols habités humains, seul signe de la vraie puissance spatiale.
 
On peut consulter une vidéo très intéressante sur le profil de cette mission, elle est plutôt lourde (300MB) mais très informative et très complète, vous pouvez la voir sur cette page ou la télécharger à cette adresse.
 
 
Est ce que cela mènera à un ATV habité comme décrit dans cet article de la BBC ou est ce une étape intermédiaire, on verra.
 
 
chickens_up.gif
 
CHANDRA : 10 ANS EN ORBITE. (22/09/2009)
 
 
Chandra, notre télescope spatial en X, fête sa dixième année en orbite en nous offrant une superbe image d'un reste de super nova.
 
 
 
C'est E0102, reste d'une étoile super massive qui a explosé dans notre galaxie satellite, le Petit Nuage de Magellan.
 
C'est une image symbole, car c'est une des toutes premières cibles de Chandra lors de sa mise en orbite il y a 10 ans.
 
E0102 est située à 190.000 années lumière de nous, elle a explosé approximativement il y a un millier d'années.
 
 
 
 
 
De nouvelles données recueillies par Chandra en cette année 2009, pour célébrer le lancement du 23 Juillet 1999.
 
L'énergie X la plus faible est coloriée en orange, l'énergie moyenne en cyan et les fortes énergies en bleu.
Une photo en visible (optical comme disent les américains) est superposée avec ses couleurs RGB.
 
On voit bien en bleu l'onde de choc de l'explosion qui se propage et un anneau interne moins chaud en orange.
 
Une étoile massive (non visible dans le champ de la photo) éclaire en vert un nuage de gaz et de poussières dans le coin inférieur droit.
 
 
Une vidéo explicative est disponible en mpeg. (autres formats).
 
 
 
 
 
chickens_up.gif
 
 
PLANCK :.PREMIÈRE LUMIÈRE PROMETTEUSE. (22/09/2009)
(illustration : ESA)
 
Nous avons tous suivis avec attention le lancement et la mise à poste de Planck (avec son collègue Herschel) ces derniers mois; maintenant Planck est bien sur son orbite définitive et nous envoie  ses premières images du ciel.
Les scientifiques apprécient car les données sont d'excellente qualité.
 
Après équilibre thermique du satellite, il peut enfin travailler, il est à la recherche d'infimes variations (moins de un millionième de degré) du bruit de fond cosmologique.
Et les mesures ont pu réellement débuter dans la deuxième semaine d'Août 2009.
 
 
 
Notre ami François Bouchet (photo), co-responsable de l'instrument HFi de Planck, nous fait parvenir sur une page de son site les premières informations détaillées sur la première lumière de Planck, qui sont publiées ce 17 Septembre.
 
Je reprends le texte accompagnant les images avec son autorisation.
 
Ceci a fait l'objet ce jour à 12H, d'un communiqué de Presse (en Anglais ESA  et la NASA et en Français CNES,CNRS et IN2P3).
 
Planck a livré un relevé de "première lumière" d’une petite bande du ciel dans les longueurs d’onde millimétriques et submillimétriques. Ces données ont prouvé aux scientifiques que la première mission européenne conçue pour étudier le fond diffus cosmologique tient toutes ses promesses.
 
 
 
Dans six mois, le satellite devrait avoir complété cette première observation et les scientifiques disposeront alors d’une carte du ciel complet. D’ici la fin de sa mission, Planck devrait pouvoir observer au moins deux fois le ciel complet, afin d’améliorer la qualité des mesures. Pour les astrophysiciens et cosmologues du monde entier, c’est l’attente d’un véritable trésor qui commence.
 
Planck orbite autour du second point de Lagrange du système terre soleil (L2). Il tourne sur lui-même pour observer en 6 mois l’intégralité de la voûte céleste. Son télescope de 1,5m collecte la lumière du fond diffus cosmologique et illumine deux instruments, HFI (High Frequency Instrument, 6 longueurs d’ondes) dont la réalisation a été pilotée par les scientifiques français et LFI (Low Frequencey Instrument, 3 longueurs d’ondes) de conception italienne. Ceux-ci mesurent à différentes longueurs d’onde les fluctuations de la température du rayonnement diffus cosmologique, ainsi que sa polarisation.
Ces fluctuations sont de l’ordre du dix-millième de degré, mais afin de les mesurer convenablement, HFI atteindra une précision de l’ordre de quelques millionièmes de degré. C’est un défi technologique incroyable, comparable à celui de mesurer depuis la Terre la chaleur corporelle d’un lapin situé sur la lune ! Pour y parvenir les détecteurs de Planck doivent être maintenus à des températures extrêmement basses, certaines étant très proches du zéro absolu.
 
Planck a été lancé avec Herschel le 14 mai par Ariane 5, depuis le Centre Spatial Guyanais, à Kourou. Après le lancement, et pendant le voyage de Planck jusqu’à son orbite définitive, il a fallu refroidir les instruments et en parallèle, effectuer le réglage et la vérification de chacun des sous-systèmes du satellite. Le 13 août, la première campagne d’observation, dite de «première lumière», a débuté, pour deux semaines d’observation sans interruption. Cette campagne a permis de mettre à l’épreuve le matériel et de vérifier la stabilité des instruments ainsi que la capacité à les étalonner avec une extrême précision.
 
La campagne d’observation "première lumière" a pris fin le 27 août. Les 9 cartes du ciel obtenues, une pour chacune des longueurs d’onde d’observation de Planck, s’étirent sur une bande d’environ 15 degrés sur la voûte céleste. Les premières analyses de ces cartes permettent d’établir que les données recueillies sont d’excellente qualité.
 
Le feu vert a donc été donné pour la première campagne d’observation du ciel complet et les opérations de routine ont donc démarré. Si tout se passe bien, d’ici la fin de son temps d’observation de 15 mois, Planck devrait couvrir deux fois la voûte céleste et fournir deux cartes indépendantes du ciel complet.
 
Le travail des scientifiques participant à la mission ne s'arrêtera pas là. Il faudra encore deux ans pour traiter les données de façon exhaustive afin d’en extraire les résultats attendus. Afin de tirer parti au mieux de l’extraordinaire sensibilité de Planck, l’analyse des données devra être extrêmement rigoureuse.
La communauté scientifique mondiale devra ainsi patienter jusqu’à fin 2012 pour disposer des données traitées et des premiers résultats scientifiques de la mission.
 
 
Outre l’étude des premiers instants de l’univers qui sera menée par les scientifiques participant à la mission, la communauté scientifique mondiale aura de nombreux autres usages pour ces données, et leur exploitation complète occupera les scientifiques pour les décennies à venir. Ainsi, bien longtemps après la fin de la mission, les cosmologues et les astrophysiciens du monde entier continueront à exploiter les observations de Planck et à révéler les trésors qu’elles contiennent.
 
 
Carte du ciel dans le visible (carte du fond) sur laquelle est superposée une bande de ciel vue par Planck dans
le domaine micro-onde pendant son premier scan. Le rouge est plus chaud que le bleu.
Credits: ESA, LFI & HFI Consortia. Background optical image: Axel Mellinger
 
La première carte ovale est une représentation de la voûte céleste selon la projection "Mollweide" utilisée par les scientifiques et comparable à la projection "Mercator" couramment utilisée pour représenter le globe terrestre.
Cette carte superpose la bande de ciel observée par Planck (en fausses couleurs, rouge vert et bleu) à une observation optique du ciel dans laquelle on reconnaît le long de l’équateur la bande lumineuse de notre voie lactée.
Les fausses couleurs permettent de lire l’écart de la température observée (rouge, plus chaud, bleu plus froid) à la température moyenne du rayonnement de fond diffus (vert). On peut voir, dans les zones où la bande observée par Planck croise la voie lactée la forte émission radio de celle-ci (rouge soutenu) qui masque dans cette région les fluctuations du fond diffus cosmologique que l’on peut voir sous la forme de petites taches jaunes et bleues au-dessous et au-dessus de l’équateur.
 
La figure composée d’une mosaïque de cartes est un grossissement de la zone d’observation de la voie lactée identifiée dans la carte du ciel par un grand carré blanc.
Les 9 vignettes correspondent chacune à une des longueurs d’onde observées par Planck.
Chaque carte couvre une surface du ciel de 20ºx20º.
Dans chaque carte, la bande d’observation est légèrement décalée en raison de la disposition des détecteurs dans le plan focal du télescope.
 
Dans chaque image, la silhouette de notre galaxie est légèrement différente. Cela est dû aux différents processus physiques qui sont à l’origine du rayonnement dans les longueurs d’ondes de Planck.
À basse fréquence (grande longueur d’onde), ce sont les électrons de la voie lactée qui émettent des ondes radios lors de leurs interactions avec le gaz et le champ magnétique galactique. À haute fréquence (petite longueur d’onde), c’est le rayonnement de la poussière qui engendre le rayonnement mesuré par Planck.
 
 
 
 
Cette observation de la voie lactée dans de nombreuses longueurs d’onde constitue une source d’information exceptionnelle sur la physique de notre galaxie.
Les cartes de la campagne «première lumière» contiennent plus d’information que tout ce qui a été disponible jusqu’à aujourd’hui.
On imagine facilement l’impatience avec laquelle les astrophysiciens spécialistes de notre galaxie attendent les résultats de Planck !
 
Les deux dernières cartes présentent un grossissement d’une région de 10ºx10º correspondant à une zone de la bande d’observation «première lumière» loin de la voie lactée et donc peu perturbée par les émissions de celle-ci. Elle est identifiée dans la carte du ciel par le petit carré blanc. Ces deux observations ont été sélectionnées dans les fréquences de HFI (100GHz) et LFI (70GHz) les moins sensibles aux émissions de la galaxie. La structure et la disposition des points chauds et froids de ces cartes sont caractéristiques du fond diffus cosmologique dont l’observation est la première mission de Planck. La similitude de ces deux cartes est frappante. À ce stade précoce de l’analyse, les scientifiques attendaient de plus grandes différences entre les cartes ! Il est stupéfiant de constater qu’après seulement deux semaines d’observation, deux détecteurs de deux instruments différents (LFI et HFI) utilisant des technologies différentes fournissent des résultats en aussi bon accord. C’est une preuve supplémentaire de la capacité de Planck à détecter et à cartographier les microscopiques structures du rayonnement diffus cosmologique. Elle justifie l’espoir des cosmologues du monde entier de disposer, grâce à Planck, d’une observation définitive des fluctuations de température du rayonnement de fond diffus cosmologique.
Les images présentées ici ne donnent encore qu’une idée assez lointaine de la précision finale des données après analyses. En effet, dans le cas des observations de l’instrument HFI, les cartes correspondent chacune à un seul détecteur et leur résolution a été dégradée (en convoluant l’image par une gaussienne de 10 arcminutes à mi-hauteur). HFI comporte 52 détecteurs dont les résolutions s’échelonnent entre 10 et 4 arcminutes. Après traitement, la combinaison de toutes ces données fournira des cartes de très grande précision.
 
 
POUR ALLER PLUS LOIN:
 
Planck, la plus vieille lumière de l'Univers : CR de la conf de F Bouchet à la SAF le 11 dec 2008.
 
 
 
 
 
chickens_up.gif
 
SWIFT : IL VOIT ANDROMÈDE EN UV. (22/09/2009)
 
Swift, le satellite de la NASA pour détecter les sursauts Gamma (il en a à ce jour détecté plus de 400) est aussi équipé d'une caméra UV, la "Ultraviolet/Optical Telescope" (UVOT); et elle vient de prendre plusieurs centaines de photos de M31 en UV, dans les longueurs d'onde : 192,8; 224,6, et 260 nm.
 
Swift a détecté plus de 20.000 sources UV dans notre galaxie voisine (à 2,5 millions d'années lumière de nous ; diamètre approx. 220.000 années lumière), ce sont particulièrement des jeunes étoiles et des amas d'étoiles très denses.
 
 
 
Vue de M31 en UV, crédit NASA/Swift/S Immler (GSFC) et Erin Grand (UMCP)
Vue de M31 dans le visible , crédit : Bill Schoening, Vanessa Harvey/REUprog/NOAO/AURA/NSF
 
Une des grandes différences provient du bulbe central, le bulbe est plus rouge car siège des étoiles vieilles et froides, donc peu émettrices d'UV; les bras spiraux sont aussi très différents, car c'est là où se forment les nouvelles étoiles riches en UV à partir du gaz et des poussières.
 
Au delà du bulbe, on remarque aussi, des points brillants, des amas de jeunes étoiles qui forment cet anneau de 150.000 al de diamètre.
 
Cet "anneau de feu" comme on dit, est crée par des forces de marée dues à des petites galaxies satellites de M31.
 
Le GSFC (Goddard Space Flight Center) qui dirige le projet Swift, met aussi à la disposition du public des vidéos de M31 sur cette page, dont on peut par exemple extraire celle-ci en mpeg.
 
 
 
 
 
chickens_up.gif
 
COROT : LA 7ème EXOPLANÈTE SERAIT ROCHEUSE! (22/09/2009)
(crédit courbe : A (crédit courbe : A Léger et al.)
 
 
Le CNRS/INSU est fier de communiquer la découverte par le satellite européen Corot d'une exoplanète qui semble être du type "rocheuse".
Cette découverte a aussi été confirmée par l'instrument HARPS du télescope de l'ESO à La Silla.
 
Une équipe internationale d'astronomes, parmi lesquels des chercheurs de l'Observatoire de Paris, ont mesuré la masse et la densité de la plus petite exoplanète à ce jour.
 
Cette plus petite exoplanète connue est rocheuse!
 
Le plus long cycle d'observation d'une étoile jamais réalisé avec l'instrument HARPS a permis de confirmer la nature de l'exoplanète CoRoT-7b en dévoilant sa masse, équivalente à cinq fois celle de la Terre. Cette exoplanète accumule les records : elle est la plus petite exoplanète connue et a également la vitesse orbitale la plus élevée... mais c'est aussi et surtout la première exoplanète rocheuse confirmée.
La grande quantité de données recueillies a également permis de mettre en évidence la présence d'une seconde planète extrasolaire de type " super-terre ".
 
 
"C'est la science dans ses aspects les plus stupéfiants et les plus passionnants" déclare Didier Queloz, le responsable de l'équipe qui a réalisé cette campagne d'observations. "Nous avons fait tout ce que nous pouvions pour comprendre à quoi ressemblait cet objet découvert par le satellite CoRoT et nous avons mis en évidence un système unique."
 
En février 2009, la découverte par le satellite CoRoT d'une petite exoplanète autour d'une étoile plutôt banale appelée TYC 4799-1733-I était annoncée, un an après sa détection et après plusieurs mois de mesures très poussées avec de nombreux télescopes au sol, dont plusieurs de l'ESO.
L'étoile, aujourd'hui appelée CoRoT-7 se situe du côté de la constellation de la Licorne, à environ 500 années-lumière de la Terre. Légèrement plus petite et plus froide que notre Soleil, CoRoT-7 est aussi supposée être plus jeune avec environ 1,5 milliards d'années.
 
 
 
Toutes les 20,4 heures, la planète occulte l'étoile pendant un peu plus d'une heure.
La baisse de luminosité n'est que de 0,03 %. Cette planète appelée CoRoT-7b se trouve à seulement 2,5 millions de km de son étoile, soit 23 fois plus proche que Mercure ne l'est du Soleil.
Son rayon est environ 80% plus grand que celui de la Terre.
 
Les premières mesures n'avaient pourtant pas permis de déterminer la masse de cette exoplanète. Un tel résultat nécessite des mesures extrêmement précises de la vitesse de l'étoile qui est soumise à la très faible attraction gravitationnelle de l'exoplanète.
 
 
 
Le problème avec CoRoT-7b est que cet infime signal planétaire est perturbé par l'activité de son étoile -des tâches similaires aux tâches solaires. Ces tâches correspondent aux régions les plus froides de la surface de l'étoile. Ainsi, le signal principal est lié à la rotation de l'étoile qui fait une rotation complète en 23 jours.
 
Aussi, pour percer le mystère de CoRoT-7b, les astronomes ont dû avoir recours au meilleur " chasseur de planète " au monde, HARPS (High Accuracy Radial Velocity Planet Search ", un spectrographe installé au foyer du télescope de 3,60 mètres de l'Observatoire de La Silla au Chili. " Bien que HARPS soit certainement imbattable quant-il s'agit de détecter des exoplanètes de faible masse, les mesures de CoRoT-7b nécessitaient un tel niveau de précision que nous avons dû cumuler 70 heures d'observation de l'étoile ". révèle François Bouchy, un des co-auteurs de l'article.
 
Grâce aux données fournies par HARPS, les chercheurs ont pu " faire parler " ce signal récurrent toutes les 20,4 heures. D'après ces données, ils pensent que CoRoT-7b a une masse d'environ cinq fois celle de la Terre, la classant dans la catégorie des exoplanètes les plus légères actuellement découvertes.
 
" L'orbite de la planète étant aligné avec notre axe d'observation, nous pouvons la voir passer devant son étoile - c'est ce que l'on appelle un transit - et nous pouvons ainsi véritablement mesurer sa masse et pas simplement la déduire. En l'occurrence, c'est la plus petite masse jamais mesurée pour une exoplanète (Gliese 581e, aussi découverte grâce à HARPS, a une masse estimée au minimum à 2 masses terrestres (voir cet astronews) mais la géométrie exacte de son orbite n'étant pas déterminée, il est impossible de connaître sa véritable masse. Dans le cas de CoRoT-7b, vu que le transit de la planète a été observé, la géométrie de l'orbite est bien déterminée, ce qui a permis aux astronomes de mesurer précisément sa masse.) " déclare Claire Moutou, membre de l'équipe. " De plus, comme nous connaissons à la fois le rayon et la masse, nous pouvons déterminer la densité et avoir ainsi une meilleure idée de la structure interne de cette planète ".
 
Avec une masse bien plus proche de celle de la Terre que de celle d'une planète géante comme par exemple Neptune avec ses 17 masses terrestres, CoRoT-7b appartient à la catégorie d'exoplanètes dite des " super-Terres ". Une douzaine d'exoplanètes de cette catégorie a été détectée, mais dans le cas de CoRoT-7b, c'est la première fois que la densité a pu être déterminée pour une exoplanète de cette petite taille.
La densité calculée est proche de celle de la Terre, ce qui laisse penser que cette planète est aussi composée de roche.
 
 
 
CoRoT-7b remporte une autre distinction en étant l'exoplanète connue la plus proche de son étoile, ce qui en fait aussi la plus rapide. Elle orbite autour de son étoile à plus de 750 000 Km/h, soit plus de sept fois la vitesse orbitale de la Terre autour du Soleil. "
 
En fait, CoRoT-7b est si proche de son étoile qu'elle doit ressembler à l'enfer de Dante, avec très probablement une température dépassant les 2000 degrés sur sa face éclairée et de -200 degrés du côté nuit.
 
Les modèles théoriques laissent supposer que la surface de cette planète est recouverte de lave ou d'océans bouillonnants. Avec des conditions aussi extrêmes, il est absolument impensable que la vie se développe sur une telle planète " déclare Didier Queloz.
(dessin : CNES)
 
 
De plus, l'extrême précision de HARPS a également permis aux astronomes de déceler dans les données obtenues, la présence d'une autre planète plus éloignée que CoRoT-7b. Appelée CoRoT-7c, cette seconde planète tourne autour de son étoile en 3 jours et 17 heures et a une masse d'environ huit fois celle de la Terre. Elle rejoint donc également la catégorie des super-Terres. Contrairement à CoRoT-7b, on ne peut observer le transit de cette planète depuis la Terre, il n'est ainsi pas possible de déterminer son rayon et donc de calculer sa densité.
 
Ces découvertes font de CoRoT-7 la première étoile connue hébergeant un système planétaire composé de deux super-Terres de courte période, avec dans le cas d'une des deux planètes, un transit observable.
 
 
Voir aussi le communiqué de l'ESA.
 
Comme nous le signale notre fidèle lecteur Dominique Guibé, un article du Monde est consacré à cette nouvelle, il contient un interview de Claire Moutou du LAM, co-auteur de la découverte, sur ce sujet.
 
 
Si les exoplanètes et leur recherche vous intéressent, consulter alors les archives du site à ce sujet.
 
 
 
chickens_up.gif
 
 
 
VU D'EN HAUT :.LE GRAND CANYON DU COLORADO. (22/09/2009)
(crédit photo :)
 
Tout le monde connaît le Grand Canyon du Colorado (qui se trouve en Arizona) au moins de vue sur une photo, et ceux qui sont allés aux USA ont certainement vu cette merveille de la nature.
Mais cette fois-ci je vous propose de voir ce Canyon de l'espace.
 
L'ESA et la NASA s'y sont intéressés.
 
Pour l'ESA c'est le satellite ENVISAT qui a pris cette superbe vue avec sa caméra MERIS (Medium Resolution Imaging Spectrometer) le 10 Mai 2009.
 
On remarque sur la photo globale, dans le coin gauche le lac Mead et à gauche du lac Mead; la ville de Las Vegas (visible sur la photo grande dimension en cliquant dessus)
 
(Nord en haut)
 
La Canyon fait partie de l'héritage mondial par l'Unesco.
 
(photo crédit : ESA)
 
 
 
 
Le canyon a érodé le lit du Colorado pendant plus de 6 millions d'années, sa profondeur atteint 1800m.
Le Canyon est long de 443km et sa  largeur varie de 8 à 29km.
 
Si vous avez l'occasion d'aller aux USA, il faut absolument consacrer au moins une journée au Canyon (un tour en hélicoptère au dessus du Canyon est impressionnant).
 
La NASA elle aussi s'est intéressée à cet endroit magique.
 
Cette vue du Grand Canyon a été prise en hiver,
 
On remarque le lac Powell en haut à droite (attention j'ai tourné la photo originale de 90° dans le sens des aiguilles d'une montre pour avoir le N en haut).
 
 
Photo prise par la caméra MISR (Multi-angle Imaging Spectroradiometer) du satellite Terra le 31 Décembre 2000.
 
En faisant bien attention, on peut voir sur l'image HR dans le coin supérieur droit un petit cratère sombre au bord brillant, c'est le Meteor Crater.
 
Crédit image  NASA/GSFC/LaRC/JPL, MISR Team.
 
 
 
Quelques détails supplémentaires : le Colorado, naît dans les Rocheuses et se jette dans le Golfe de Californie, il est long de 2330km.
 
Le Lac Powell est situé en amont, et le lac Mead en aval (à côté de Las vegas).
 
Le lac Powell par Landsat.
 
Des détails sur le Grand Canyon pour vous donner envie d'y aller : http://www.mineraux-du-monde.com/Grand-canyon-SM.htm
 
 
 
chickens_up.gif
 
 
HUBBLE:.HUBBLE DEEP FIELD, LE FILM! (22/09/2009)
Crédit photos : NASA
 
Vous vous rappelez tous cette photo mythique prise par Hubble datant de Décembre 1995, qui est la composition de 342 images individuelles par la caméra grand champ (Wide Field and Planetary Camera 2 ou WFPC2) pendant dix jours consécutifs.
Elle s'appelle : Hubble Deep Field ; photo grand champ prise par Hubble.
 
Chaque image a été exposée entre 15 et 40 minutes , des images furent prises en UV, bleu, rouge et et IR et ensuite recomposée en une image couleur.
 
Le champ couvert par la caméra est approximativement 1/30 de la pleine lune (approximativement : 1 minute d'arc) c'est à dire quand même un champ relativement petit et que voit on à perte de vue : des galaxies et des galaxies. C'est un échantillon représentatif du ciel, qui fait découvrir plus de 1000 galaxies dans tous les stades d'évolution. Les plus faibles sont de magnitude 30!
 
 
Des amateurs astronomes du site www.Deepastronomy.com  ont mis au point un petit pot pourri sur Hubble, ses découvertes et à la fin de cette vidéo, la fameuse visée du HDF.
 
On peut voir cette vidéo sur leur site bien sûr, ou sur YouTube ou la télécharger, cela est très intéressant.
 
 
Le film commence par un hommage au célèbre Carl Sagan.
 
 
 
 
 
 
 
 
chickens_up.gif
 
 
HUBBLE : LES PREMIÈRES IMAGES APRÈS LA RÉPARATION. (22/09/2009)
(Crédit: NASA, ESA, and the Hubble SM4 ERO Team)
 
 
En ce début Septembre 2009, le télescope spatial Hubble est remis officiellement en route et la NASA publie à cette occasion quelques images faites avec la nouvelle caméra. C'est époustouflant!
 
On y voit de nouvelles versions couleurs dans des différentes longueurs d'onde, comme ces 4 photos ci-contre.
 
Ces 4 images proviennent donc de la WFC-3 (Wide Field Camera 3) récemment installée.
 
On reconnaît en haut à gauche NGC 6302, la nébuleuse papillon, à 38000 al dans le Scorpion; temps d'exposition : 1h30.
Détails avec l'ESA.
 
En haut à droite : le célèbre quintet de Stefan (HCG 92), groupe de galaxies situé à 290 millions d'al. Exposition : 17heures.
Détails avec l'ESA.
 
L'image en bas à gauche nous donne un portrait de plus de 100.000 étoiles situées dans Oméga Centauri, un amas d'étoiles géant.
À 16.000 al de nous, temps d'exposition : plus de 2h30.
Détails avec l'ESA.
 
Dernière image dans le coin inférieur droit : un des piliers de la nébuleuse Carina dans Eta Carina.
Détails avec l'ESA.
Plus proche de nous (7500al), c'est un groupe de jeunes étoiles, dont on peut voir les différences en visible et en IR sur cette photo composite. Plus de détails sur cet ensemble à la page de l'ESA.
 
 
 
Les nouveaux instruments de Hubble, plus sensibles et donc plus rapides que les anciens, lui permettent de dépasser un peu le domaine du visible : de l'UV jusqu'à l'IR proche.
 
La NASA espère qu'il pourra ainsi "durer" pendant la prochaine décade.
 
Rappelons que la mission de réparation récente a permis d'installer deux nouveaux instruments : la WFC-3 et le COS (Cosmic Origin Spectrograph) ainsi que la réparation des ACS (Advanced Camera for Surveys) et STIS (Space Telescope Imaging Spectrograph).
De même on a remis en service ces jours-ci la Near Infrared Camera et le Multi Object Spectrometer.
 
La boite à outils de Hubble semble donc maintenant bien prête pour nous donner encore de merveilleuses années d'images de notre environnement céleste.
 
Hubble est un projet international NASA et ESA, il est dirigé du Maryland par le personnel compétent du Goddard Space Flight Center (GSFC).
 
 
 
 
 
 
chickens_up.gif
 
 
LES MATHÉMATIQUES DE L'ASTRONOMIE PAR B LELARD (22/09/2009)
 
Voici une nouvelle rubrique dans vos Astronews, suite à une demande forte, notre ami Bernard Lelard, Président de l'Association d'astronomie VEGA de Plaisir (Yvelines) se propose de nous faire découvrir la genèse des mathématiques qui ont été utiles à l'Astronomie dans cette rubrique qui comportera de nombreuses parties.
Les parties précédentes :
 
Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 1 Géométrisation de l'Espace par B Lelard. (28/02/2008)
Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 2 La Mésopotamie par B Lelard. (13/03/2008)
Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 3 Thalès par B Lelard. (27/03/2008)
Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 4 Anaximandre et Pythagore par B Lelard. (19/04/2008)
Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 5 Platon (1) par B Lelard. (10/05/2008)
Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 6 Platon (2) par B Lelard. (19/06/2008)
Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 7 Aristote et Pythéas par B Lelard. (03/07/2008)
Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 8 Alexandre le Grand par B Lelard. (09/09/2008)
Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 9 Alexandrie et Aristarque par B Lelard. (06/11/2008)
Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 10 Euclide et les géométries par B Lelard. (19/12/2008)
Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 11 Archimède et son palimpseste par B Lelard. (11/01/2009)
Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 12 L'idée géniale d'Ératosthène par B Lelard (30/01/2009).
Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 13 Les coniques et orbites d'Apollonius par B Lelard (22/02/2009)
Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 14  360° et les étoiles d’Hipparque par B Lelard. (27/03/2009)
Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 15 Nicomède, Poseidonios et les derniers grands par B Lelard. (27/04/2009)
Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 16 Les écoles, les Chinois et les autres par B Lelard. (15/05/2009)
Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 17 Les écoles, les Chinois et les autres par B Lelard. (15/05/2009)
Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 18 Les écoles, les Chinois et les autres par B Lelard. (15/05/2009)
Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 19 D'Hypatie aux mathématiques arabes par B Lelard. (06/08/2009)
 
 
 
PARTIE 20 : LES MATHÉMATIQUES DES ÉTOILES À BAGDAD
 
Le décor des sciences mathématiques et astronomiques va donc se déplacer vers la péninsule arabique et le Moyen Orient pendant l’effondrement de l’empire romain d’occident.
Au nord du continent africain les Berbères, les Libyens, les Numides et les Éthiopiens fondent les premiers royaumes africains.
C’est le début de l’Histoire mémorisée de l’Afrique. Ces premiers royaumes entretenaient depuis toujours des relations commerciales avec les peuples du pourtour méditerranéen, ceux de l’Indus et le Moyen Orient pour le commerce caravanier de l’or de Nubie (nord Soudan actuel) et le commerce des esclaves.
 
Les tribus venues du sud de l’Arabie fondent le premier royaume d’Éthiopie même si les éthiopiens disent descendre de Ménélik le fils du roi Salomon et de la reine de Saba. Les Éthiopiens se considèrent comme les protecteurs des premiers chrétiens en Afrique et du Moyen Orient depuis le IV ième siècle et des juifs Falashas que les Israéliens réintégrèrent par pont aérien en 1991 avec l’opération Salomon.
L’Éthiopie, berceau de l’Humanité, fut le royaume et l’état le plus vieux du monde avec une continuité de près de 3.000 ans, le Négus Hailé Sélassié, le roi des rois, ayant été déposé en 1974.
 
Arabe vient du radical sémitique « arabah » qui veut dire désert, ou de la racine sémitique Abhar signifiant « se déplacer », l’étymologie officielle disant qu’ « arab » dérive du mot « exprimer ». « Arabi » se trouvait déjà sur des tablettes assyriennes dès -853, « Arabaya » se trouvait dans des écrits persans dès -530.
Depuis Hérodote Arabia veut dire à la fois « l’homme qui traverse le désert » et le pays où se trouve le désert. Par extension est Arabe celui dont les ancêtres vivaient dans la péninsule arabique. Cette péninsule était divisée en 3 parties : « l’Arabie heureuse » au Sud, l’Hadramaout, devenue le Yémen, l’Arabie centrale peuplée de nomades bédouins tributaires de la précédente et l’Arabie Septentrionale tournée vers les Byzantins et les Perses. Ces divisions expliqueront la transmission des savoirs entre tous ces peuples.
 
 
 
Les Turc et les Iraniens ne sont pas arabes ayant chacun leur propre langue et leur terre d’origine distincte de l’Arabie.
La Ligue Arabe, qui rassemble aujourd’hui 22 pays, montre la pérennité et l’importance des civilisations de ces peuples.
En Europe l’effondrement du monde romain favorisa l’installation des tribus germaniques mais ces peuples ariens, se considérant déjà purs, ne se mêlaient pas aux autres peuples qu’ils envahissaient et leurs royaumes furent donc éphémères.
 
Les Byzantins et les Arabes des tribus bédouines s’imposèrent alors face aux Vandales inorganisés dès 535. Seul Clovis, le roi des Francs, venant de la région de Tournai dans l’actuelle Belgique, put consolider la Francie à partir de 486 et la transmettre aux fainéants Mérovingiens puis aux Pippinides, les ancêtres de Pépin le Bref, père de Charlemagne qui fondera la première Europe que ses descendants, les Carolingiens, s’empresseront de démanteler. La reconstruction prendra 10 siècles et des guerres innombrables.
 
 
Ce nouveau monde en transformation allait être l’intermédiaire entre l’Antiquité Grecque et le début du monde dit moderne.
 
Ce nouveau monde fut celui de la naissance de l’Islam dont la civilisation importante contribua aux développements des sciences, notamment les mathématiques et l’astronomie, les noms de nos étoiles principales en témoignent encore de nos jours. L’Islam (signifiant en arabe « soumission à la Puissance Divine) est lié au prophète Muhammad (en arabe : le Loué, improprement traduit Mahomet en Occident). 
 
 
 
 
Ainsi naquit une nouvelle identité pour les nomades d’Arabie: les « musulmans » (en arabe « muslim » veut dire « le soumis », pluriel « muslimun »). Après la mort de Mahomet en juin 632 le premier calife (mot dérivé de l’arabe « khalîfa  qui veut dire successeur (du prophète Mahomet)) Abou Bakr va conquérir toute la péninsule arabique jusqu’au Yémen. En appliquant le « jihad », la guerre sainte, son successeur Umar va conquérir en 634 la Palestine, la Mésopotamie, l’Egypte et la Perse et créer le premier état islamique à partir de la « charia ».
 
 
L’assassinat à Kerbala (ville sainte d’Irak actuel) de Hussein, petit fils de Mahomet provoquera la division minoritaire chiite répandue en Perse (l’Iran actuel), le califat étant devenu dynastique de tendance majoritaire sunnite. La première dynastie est celle des Omeyyades avec Damas pour capitale. Les Omeyyades conquirent la péninsule ibérique et jusqu’aux rives de l’Indus (le Pakistan actuel).
 
Les Omeyyades s’installent à Cordoue en 711 et y construisent une splendide mosquée aux 800 colonnes de marbre que Charles Quint transformera en cathédrale en y juxtaposant la culture de la Renaissance.
 
Puis vinrent les Abbassides dont le siège est à Bagdad avec une dissidence au Caire avec les Fatimides. Le Bagdad du calife Al Mamûn va jouer un rôle fondamental. Les Arabes resteront en Espagne de 711 à 1492, les vestiges de leur séjour de plus de 8 siècles sont splendides.
 
En l’an 1.000 il y avait 3 califats concurrents : celui d’Orient qui durera 626 ans, celui d’Egypte des Fatimides dont le nom indique que le fondateur, en 990, Ubayd Allahal-Mahdi, est descendant de Fatima, la fille de Mahomet, et celui de Cordoue fondé en 756 par Abdérame. Les califes, sorte de papes à l’ancienne aux pouvoirs temporels et spirituels, perdurèrent jusqu’en 1516 date à laquelle le sultan ottoman Selim Ier se fit céder par la force le califat et fit transporter les reliques de Mahomet et des 4 premiers califes à Istanbul comme symboles de son califat. Kemal Atatürk abolira le califat en 1924.
 
L’autre facteur de redéploiement des sciences au Moyen Orient sera l’établissement d’un collège à Édesse (aujourd’hui Urfa ville du sud est de la Turquie, près de la frontière syrienne) où l’on parlait (et parle encore) le syriaque, langue araméenne. Ce collège théologique, à l’origine destiné aux Syriens, victimes des Romains, car la ville changea de mains plusieurs fois (Perses, Arabes, Croisés) fut un refuge pour les chrétiens nestoriens. Nestor était un patriarche de Constantinople qui affirmait la séparation des natures divines et humaines du Christ. Lui et ses adeptes furent condamnés comme hérétiques et pourchassés par les orthodoxes du Concile d’Ephèse (431). Les Nestoriens contribuèrent beaucoup au sauvetage des écrits scientifiques grecs, aux ouvrages d’Aristote et à leurs traductions en arabe. Le collège fermera en 489 mais la réputation des nestoriens syriaques était établie dans toute la région.
L’évêque syriaque Sévère fit l’éloge de l’astronomie indienne par l’excellence des calculs des astronomes indiens due à l’usage de 9 signes, les chiffres indiens que les nestoriens introduiront en Arabie et deviendront nos chiffres dits arabes. Sévère expliqua que les éclipses de Lune sont bien dues à son passage dans l’ombre de la Terre.
Des Nestoriens s’établirent donc à la Bayt al-Hikma (la Maison de la Sagesse d’Al-Ma’mûn à Bagdad) et formèrent un corps de traducteurs grec-syriaque-arabe. Se joignit à eux Abu Yusuf al-Kindi, né au Yémen en 801, surtout philosophe, donnant à partir des traductions grecques une terminologie arabe des mots techniques grecs. Il enseignait le grec à la Maison de la Sagesse et fut précepteur du fils du futur calife Al-Mu’tasim. Son influence était immense à la Cour car il installa la culture grecque comme référence.. Vint ensuite Habash al-Hasib mathématicien astronome et Al-Abbas al Jawahiri observateur d’étoiles.
 
 
 
 
 
Mais le grand savant de l’époque est : Abu Ja’far Muhammad ibn Musa al-Khawarizmi. Il était né en 780 à Kheva dans la région de Kharizmem (Ouzbekistan) et mort à Bagdad en 850. Il est mathématicien géographe et astronome arabophone d’origine perse.
Il est à l'origine des mots algorithme (son nom latinisé) et algèbre (titre d'un de ces ouvrages) et de l'utilisation des chiffres dits arabes dont la diffusion vient d'un autre de ces livres (qui lui-même traite des mathématiques indiennes et de l'habitude de désigner l’inconnue par la lettre X dans une équation.
 
Il est l'auteur de plusieurs ouvrages de mathématiques dont l'un des plus célèbres est intitulé kitāb al-mukhtaṣar fī ḥisāb al-jabr wa'l-muqābalah ou Abrégé du calcul par la comparaison et la restauration, publié en 825.
Ce livre contient six chapitres, consacré chacun à un type particulier d'équation.
Il ne contient aucun chiffre. Toutes les équations sont exprimées avec des mots.
Le carré de l’inconnue ( est nommé «le carré» ou mâl, l'inconnue est «la chose» ou shay ou jidhr, , la constante est le dirham ou adǎd qui deviendra le « a » des équations lineaires. Le mot "shay" (šay) – mot voulant dire « chose » traduit en xay en espagnol, est à l'origine de l'utilisation de X pour désigner l'inconnue. Le terme al-jabr fut repris par les Européens et devint plus tard le mot algèbre.
 
Un autre ouvrage, qui ne nous est pas parvenu, Kitāb 'al-ĵāmi` wa'l-tafrīq bī h'isāb ’al-Hind « Livre de l'addition et de la soustraction d'après le calcul indien »), qui décrit le système des chiffres « arabes ».
 
Son apport en mathématiques fut tel qu'il est également surnommé « le père de l'algèbre », (avec Diophante qui l’inspirera).
Al Khawarizmi travaillait au début chez un notaire Pour calculer les parts d’héritage rendues très complexes par la législation d’alors sur les successions : la part de l’héritier était l’inconnue « shay ». L’arabe « al Jabr » veut dire « contrainte, réduction, restauration ». De nos jours, c’est l’opération de réduction d’une équation. Par exemple avec nos notations:
Soit l’équation : 8x2- 4x + 6 = 6x2 + 4
par al-jabr : faire disparaître les termes négatifs (emprunt indien)
                                raisonnement uniquement en positif
                          8x2 + 6 = 6x2 + 4x + 4
par al-hatt : diviser pour obtenir un nombre impair
                          (8) x2/2 + 6/2 = (6x2) /2 + (4x+4) /2    
                           4x2 + 3 = 3x2 + 2x +2 
par al-muqâbala : réduire les termes de même puissance
                          4x2 - 3x2 + 3 – 2 =  3x2 - 3x2 + 2x + 2 - 2
                                          x2 + 1 = 2x
Ce cheminement est bien celui que nous avons appris au lycée : il nous vient de Bagdad et des palabres des mathématiciens arabes.
Il existe depuis 12 siècle et c’est la plus forte contribution des savants de Bagdad aux sciences tant mathématiques qu’astronomiques. Les changement de signe de part et d’autre du signe égal vient des Indous (Brahmagupta), de même que la règle des multiplications des signes – (- par – donne +).
 
 
 
 
Al Khawarizmi écrivit encore « livre de l’addition et de la soustraction d’après le calcul des Indiens « où l’on parle pour la première fois du système décimal, de la multiplication et de la division ainsi que d’un petit cercle qui deviendra le zéro et comment prononcer les nombres en utilisant les notions de unité, de dizaine, centaine, millier, de millier de millier, pour cela il parlait symboliquement du drachme (la monnaie grecque d’Alexandre : tout se tient).
 
 
 
 
 
Al-Khawarizmi réduit une équation (linéaire ou du second degré) à une de ces six formes standards :
1. Carrés égaux à des racines.
2. Carrés égaux à des nombres.
3. Racines égaux à des nombres.
4 Carrés et racines égaux à des nombres ; ex. x2 + 10 x = 39.
5. Carrés et nombres égaux à des racines; ex. x2 + 21 = 10 x.
6. Racines et nombres égaux à des carrés ; ex. 3 x + 4 = x2.
Il met aussi les équations du second degré sous des formes bien définies
                      x² + px = q
                     x² + q = px
                     px + q = x²
La contribution de Kahwarzimi à l’astronomie est un zij célèbre. Un zij (du persan entrelacement des fils de tissage des tapis) est une table de cordes (analogue aux sinus) permettent de positionner les astres dans un lieu donné.
 
 
 
statue de Kahwarzimi à Téhéran        original du al-Kitab                       Zij Sindhind
 
 
 
Les zijs d’origine indienne étaient donc des tables, comme le célèbre Zij Sindhind, pour lesquelles il n’était pas nécessaire de réaliser des observations astronomiques, s’appuyaient sans doute sur une astronomie théorique dont les bases se situent entre Hipparque et Ptolémée, et sont aujourd’hui perdues.
 
Pourtant dés 827 commencent à Bagdad et à Damas une astronomie différente de celle des Grecs : il s’agit d’observations visuelles continuent de la Lune et du Soleil.
Ce travail minutieux ne s’arrêtera pas et donnera des résultats considérables que visiterons au prochain article.
 
Bernard LELARD
Vous pouvez demander des versions imprimables à :
bernard.lelard@gmail.com
La prochaine fois nous verrons l’apport des sciences arabes en astronomie observationnelle  et en mathématiques sphériques
 
 
 
 
 
 
 
chickens_up.gif
 
 
CASSINI SATURNE :.L'ÉQUINOXE APPORTE DES NOUVEAUTÉS DANS LES ANNEAUX. (22/09/2009)
(photos : Crédit: NASA/JPL/Space Science Institute).
 
 
 
Voici une vue de Saturne pendant la période d'équinoxe, où les anneaux sont presque invisibles.
 
Cassini était à 20° au dessus du plan des anneaux, et il a pris plus de 75 photos individuelles pour nous donner à voir ce panorama mosaïque de la planète aux anneaux.
 
Comme c'est l'équinoxe, les anneaux ne sont pas bien éclairés par le Soleil, c'est donc normal qu'ils apparaissent faiblement.
 
 
 
L'avantage d'une telle configuration est que le Soleil étant dans le plan des anneaux, on peut voir plus facilement tout ce qui en dépasse, comme nous l'avons vu par exemple avec les ombres de quelques lunes ou des particules des anneaux.
 
De même pendant l'équinoxe, l'ombre des anneaux est très peu large et donne une ombre portée sur la planète très mince.
 
Cette image a été prise le 12 Août 2009, un jour exactement après l'équinoxe, Cassini était à 850.000km de la planète, les filtres combinés donnent une image en couleur "naturelle", proche de ce que nous verrions.
 
La luminosité des anneaux a été "poussée" pour être visible, la partie gauche des anneaux étant éclairée seulement par la planète elle-même, la partie droite très faible a été multipliée par trois par rapport à la luminosité de la partie gauche, l'ensemble ayant été poussé d'un facteur 20 par rapport à l'origine pour être visible.
 
Si on pousse la luminosité encore à l'aide d'un logiciel de traitement, on peut distinguer Janus (180km de diamètre) dans le coin inférieur gauche, Épiméthée (113km) au milieu de partie inférieure, Pandore 81 km) à la droite de l'image, Atlas (30km) à peine visible orbite dans le fin anneau F à droite.
Comme pour les anneaux la luminosité des lunes a été grandement augmentée pour les rendre visibles.
 
 
Cassini nous donne aussi un super panorama des anneaux , il est tellement long que je l'ai coupé en trois :
 
 
 
 
 
 
Voilà cette mosaïque que vous pouvez voir en haute résolution, attention elle fait plus de 5MB; elle est composée de 15 images prises pendant l'équinoxe d'Août 2009.
 
On a découvert de nouveaux phénomènes dans les anneaux à cette occasion :
 
En partant de Saturne, on a découvert  des annelets à l'intérieur de l'anneau D, les bords de certaines parties de l'anneau C sont relativement brillants, indiquant qu'ils sont verticalement plus épais que le reste.
Des ondulations dans l'anneau B sont maintenant clairement marquées, on y distingue aussi ces fameuses "spokes".
On remarque aussi en plusieurs endroits l'ombre de Dioné (plusieurs photos montées ensemble).
Les annelets de la division de Encke sont bien visibles aussi.
 
Tous les détails de cette superbe mosaïque sur le site de Cassini.
 
Toutes ces images ont été prise le 10 Août 2009 en lumière visible depuis une distance de 868.000 km.
 
 
Allez une dernière pour la route :
 
 
C'est la petite lune Daphnis (8km) qui avec son orbite légèrement inclinée par rapport au plan des anneaux, est la cause de ces variations en hauteur des particules de l'anneau que l'on voit très bien sur cette photo prise quelques jours avant l'équinoxe.
 
L'ombre portée étant de l'ordre de 500km, on a pu ainsi remonter à la variation verticale dans l'anneau : 4km.
 
Daphnis est un petit point brillant situé dans cette division de Keeler.
 
 
 
 
 
 
 
Rappelons que les anneaux de Saturne s'étendent sur près de 300.000km de diamètre et que leur épaisseur moyenne est de 10m seulement.
 
 
Pour vous y retrouver dans la numération et l'ordre des anneaux.
 
 
Comme d'habitude, vous trouverez toutes les dernières images de Cassini au JPL
Les animations et vidéos : http://saturn.jpl.nasa.gov/multimedia/videos/videos.cfm?categoryID=17
 
Les prochains survols : http://saturn.jpl.nasa.gov/home/index.cfm
Tout sur les orbites de Cassini par The Planetary Society; très bon!
 
Voir liste des principaux satellites.
 
Sur ce site les dernières nouvelles de la mission Cassini.
 
 
chickens_up.gif
 
MARS :.LES VARIATIONS DE CH4 DANS L'ATMOSPHÈRE SONT INEXPLICABLES. (22/09/2009)
 
 
 
Les variations de méthane atmosphérique apparemment observées dans certaines régions de la planète Mars contredisent notre connaissance de la physique et chimie de l’atmosphère.
 
 
C’est ce que viennent de démontrer deux chercheurs CNRS appartenant à des équipes INSU-CNRS (du laboratoire LATMOS - Laboratoire Atmosphères, Milieux, Observations Spatiales dépendant de l'Université de St Quentin en Yvelines et du LMD, Laboratoire de Météorologie Dynamique), dont notre ami François Forget (photo) qui je vous le signale donnera une conférence dans le cycle des conférences mensuelles de la SAF le 18 Novembre au FIAP (rue Cabanis Paris 14) à 20H30 sur cette planète qu'il adore.
 
 
 
 
 
L'Institut National des Sciences de l'Univers communique récemment cette information :
 
 
Les chercheurs ont simulé l’évolution du méthane avec un modèle numérique 3D de l’atmosphère de Mars. Ils ont ainsi montré que la chimie atmosphérique telle que nous la connaissons n’autorise pas de variation détectable du méthane sur Mars, même dans le cas d’une source locale ou saisonnière. Pour reproduire les observations, il est nécessaire de disposer d’une source de méthane 600 fois plus forte que si le méthane était mélangé, mais également d’un processus atmosphérique de destruction 600 fois plus rapide.
Si la destruction du méthane survient au niveau du sol, celle-ci doit s’effectuer en 1 heure, d’où un environnement extraordinairement hostile pour la survie de molécules organiques sur Mars. Des nouvelles mesures sont donc indispensables pour mieux comprendre la chimie du méthane martien. Cette étude est publiée dans la revue Nature du 06/08/2009.
 
Sur Terre, plus de 90% des émissions de méthane dans l’atmosphère sont d’origine biologique.
La détection de traces de méthane sur Mars par la sonde européenne Mars Express (ESA) en 2004 avait donc relancé l’hypothèse d’une vie présente ou passée à la surface de la planète, même si les faibles quantités mesurées (environ 50 000 fois moins que sur Terre) peuvent également résulter d’une source géologique.
Un aspect surprenant de cette découverte est que le méthane martien varie avec la saison et présente de fortes concentrations localisées, comme semblent le montrer des observations télescopiques récemment publiées en janvier 2009. Du fait de sa durée de vie théorique de plus de 300 ans, on s’attend pourtant à ce que le méthane soit mélangé de façon homogène par la circulation atmosphérique.
 
En utilisant un modèle de circulation générale qui inclue la photochimie du méthane, les chercheurs ont montré que la photochimie telle que nous la connaissons ne produisait aucune variation mesurable du méthane sur Mars. En revanche, la condensation et sublimation du gaz carbonique aux régions polaires peuvent conduire à des variations importantes de méthane, mais celles-ci diffèrent notablement de celles observées.
 
Pour obtenir une évolution spatiale et saisonnière compatible avec les observations, il est calculé que le méthane doit être émis dans des quantités comparables à celles produites par hydrothermalisme sur l’ensemble de la dorsale médio-atlantique, une importante source géologique de méthane sur Terre.
Une telle production est surprenante sur une planète aride et au volcanisme dormant comme Mars.
 
Par ailleurs, ce méthane doit être détruit en environ 200 jours terrestres dans l’atmosphère.
Ce résultat implique l’existence d’un processus de destruction inconnu, rapide, et particulier à Mars.
 
De plus, il ne doit pas affecter les autres espèces chimiques observées dans l’atmosphère de la planète (ozone, peroxyde d’hydrogène, ou monoxyde de carbone) pour lesquelles un bon accord est généralement observé avec les modèles.
 
L’hypothèse récente d’une destruction électrochimique du méthane dans les tempêtes de poussière, testée dans l’étude, ne semble pas répondre à cette dernière condition.
 
Une autre éventualité est que le méthane soit détruit au contact du sol martien. Dans ce cas, il est montré que cette perte doit intervenir en environ 1 h pour expliquer les observations.
L’existence d’un processus aussi rapide dans le sol martien est aujourd’hui difficilement explicable.
 
Le prochain rover Mars Science Laboratory (2011) permettra d’étudier cette énigme en effectuant les premières mesures in situ du méthane sur Mars. La surveillance du méthane martien se poursuivra avec le Mars Science Orbiter prévu en 2016, puis par le rover européen Exomars.
 
 
Donc à suivre….
 
 
chickens_up.gif
 
PHOTOS D'AMATEUR : ALEXANDRE DE NOUVEAU! (22/09/2009)
 
Notre ami Alexandre Cucculelli de l'Association Vega de Plaisir, a encore frappé, il nous donne à voir cette fois-ci encore de très belles photos de l'ISS et de la navette spatiale (vol STS 128).
 
 
 
 
Les deux premières images de l'Iss sont avec la navette STS 128 !
Image faite a la 80ED et le Canon 350D Baader  sensibilité a 200 iso 18 poses unitaires de 400sec .
Pose total 2heures  Traitement Iris et Photoshop.
 
1er image:              ISS et Discovery le 19 mars 2009 à 19h37 TU. Maximum altitude 20:37:26 83° 159° (SSE) Distance 360Km
2 eme                    ISS  et Discovery le 19 juillet 2009.
3 eme    :               ISS 11 Septembre  2009
4 et 5eme  :           ISS 12 Septembre 2009
APN Canon 350D (1/1250ème de sec à 1600 ISO) au foyer d'un C9 (guidage manuel)
 
 
chickens_up.gif
 
LIVRE CONSEILLÉ.:.VOLCANOLOGUE PAR JM BARDINTZEFF CHEZ VUIBERT. (22/09/2009)
 
Comme je le dis toujours, la Terre est une planète, donc son étude fait partie de l'astronomie.
 
De nombreux personnes rêvent de devenir volcanologues.
Cet ouvrage, richement illustré, qui offre à tous les publics une belle initiation à la géologie et à la volcanologie, retrace l'expérience réussie d'une telle vocation.
 
Nombreuses photos et illustrations.
 
 
 
Jacques-Marie Bardintzeff, scientifique de renom, nous y explique le pourquoi de sa vocation et le comment des réalités d'un métier enthousiasmant.
 
 
 
 
 
 
Sommaire :
·        Premières émotions minérales
·        Les années lycée
·        De la prépa à Normale Sup
·        Chercheur débutant à l'université
·        Le temps militaire : du parachutisme au doctorat
·        Sujet de thèse : les nuées ardentes
·        Les Terres australes : joies et difficultés du terrain
·        Le tour du monde des volcans
·        Mon métier de volcanologue
 
 
Prix : 22€   ISBN : 2-7117-2502-2
 
Pour lire un extrait de ce livre, cliquez ICI.
 
 
 
chickens_up.gif
 
 
LES MAGAZINES CONSEILLÉS..L'ASTRONOMIE D'OCTOBRE EST PARU. (22/09/2009)
 
 
 
Numéro exceptionnel de l'Astronomie, la revue mensuelle de la Société Astronomique de France (SAF), il sort en kiosque ce vendredi.
 
Point fort : Galilée, l'inventeur de l'astronomie moderne avec deux articles consacrés à ce génial astronome physicien.
 
Autres articles :
 
Le chaînon manquant parmi les trous noirs de Suzy Collin.
On sonde l'intérieur des étoiles avec Corot : ses premiers résultats.
 
Des tests de matériels : le Meade LX 200 ACF.
 
Etc..
 
 
 
 
 
Mais je voudrais insister sur un point : il existe un excellent article de notre ami Pierre Nardon, membre de Vega, et génial bricoleur astro, sur la rotondité de la Terre, il fait le point sur ces notions de base.
 
Je vais le compléter en signalant qu'il a mis au point un appareil (baptisé humoristiquement le Géosphéromètre) conçu pour mesurer la rotondité de la Terre au bord de la mer, et que nous avons testé à l'Association Vega.
 
En voici une photo.
 
 
Photo : Pierre et l'instrument de son invention.
Bravo Pierre!
 
 
 
 
 
 
chickens_up.gif
 
 
 
Bonne Lecture à tous.
 
 
 
C'est tout pour aujourd'hui!!
 
Bon ciel à tous!
 
JEAN PIERRE MARTIN
Abonnez-vous gratuitement aux astronews du site en envoyant votre e-mail.
 
Astronews précédentes : ICI