PROCHAINE
CONFÉRENCE MENSUELLE DE LA SAF : JP LUMINET EST AVEC NOUS!
(05/01/2010)
Jean
Pierre Luminet, célèbre
astrophysicien de l'Observatoire de Paris Meudon (département LUTh :
Laboratoire Univers et Théories) et auteur très prolifique d'ouvrages
scientifiques, dont le plus célèbre : l'Univers chiffonné, nous fait le
grand plaisir d'être l'orateur de cette conférence mensuelle donnée aux
membres de la SAF pour débuter cette nouvelle année.
Le sujet de cette conférence : De l'infini : ciel, nombre, matière, temps.
C'est tout un programme, car l'infini se trouve
être un excellent fil conducteur pour dérouler l'histoire des sciences des
origines à la mécanique quantique, mais nous n'en dirons pas plus sur le
contenu, nous vous en laissons la surprise, venez donc vous joindre à nous
le 13 Janvier 2010 à 20H30 au FIAP (30 rue Cabanis Paris 14) salle
Bruxelles. Ouverture des portes : 20H.
Conférence pour les membres de la SAF et leurs
invités, les non membres peuvent y assister (4 ou 8 € selon les cas).
À la fin de sa conférence, JPL dédicacera
ses ouvrages que vous pourrez vous fournir à l'entrée de la salle si vous
le désirez.
JUVISY
: RÉPARATION DE LA COUPOLE FLAMMARION.
(05/01/2010)
Depuis
de nombreuses années, l'Observatoire
de Juvisy sur Orge (Essonne), demeure de Camille Flammarion, et propriété
de la SAF (Société Astronomique de France) est en très mauvais état et
menace de s'effondrer.
Il avait été fondé en 1883 comme la SAF un
peu plus tard par C Flammarion.
La SAF et la ville de Juvisy sont partis en quête
de financement pour la rénovation de cet observatoire et des instruments
correspondants. (lunette classée monument historique).
La société "Les Amis de Camille
Flammarion" présidée par Laurent Weil sont parties très active dans
cette quête.
Le financement a commencé en Novembre 2009 ce
qui a permis de débuter certains travaux, notamment la remise en état de
la coupole.
La coupole, d’un diamètre de 5m était placée
à environ 12m de hauteur en surplomb de la RN7 dont le tracé passe au pied
de l’Observatoire. Elle a été descendue le lundi 14 décembre 2009.
Notre ami Laurent Weil nous donne ses
impressions de cette journée mémorable :
Lundi
14 décembre 2009, Juvisy sur Orge
Chers
Amis, Chères Amies,
Ma
nuit fut courte et agitée ! Rêves d’astronomie, voyages dans les étoiles,
inaugurations en grande pompe se bousculaient, se chevauchaient comme un
roman surréaliste même en noir et blanc, c’était difficile de bien
dormir dans cette atmosphère.
La
nuit s’évapore à peine vers 7h30, lorsque je « monte » à
l’observatoire ; en effet de chez moi il faut monter sur le plateau
de Juvisy pour accéder à la « propriété Flammarion ». Il
fait assez froid, mais le ciel est pourpre à l’horizon, violet-bleu au zénith,
un fin croissant de la vieille Lune est chatouillé par le clocher de notre
église « Notre Dame » de Juvisy.
Un
tout autre spectacle m’attend « rue de l’observatoire » après la traversée du Parc de la
Mairie, bien sûr encore désert ; je suis en compagnie de
l’architecte responsable de l’opération « coupole » qui lui
aussi monte à pied. Tiens , Copenhague ferait des adeptes ,ou plutôt « Rue barrée de 6h à 18h le 14 décembre »,
interdisant évidemment tout accès en voiture.
Quel
spectacle en effet ! Dans la lueur des lampadaires, des clignotants,
des énormes phares à lumière jaune, se dessine la silhouette de l’engin
prédateur de coupole qui barre entièrement la fin de la rue de
l’observatoire au carrefour de la Nationale 7.
Des
ouvriers casqués, au gilet jaune fluorescent, s’affairent déjà autour
de leur dinosaure de couleur jaune, dont la flèche n’est pas encore déployée.
Il faut ajuster exactement l’engin, vous avez compris, il s’agit de la grue télescopique, en face de la façade sud
, côté cadran solaire, de l’observatoire.
Je
salue quelques personnes responsables du chantier et je me dirige, en
passant par le souterrain, vers l’autre rive de la Nationale 7. En effet,
j’ai rendez-vous avec la famille Prunier, les serruriers sans doute les
plus anciens de Juvisy dont la forge et les appartements sont situés
exactement en face de l’observatoire. Il est 8h15 du matin, le croissant
de Lune est maintenant juste au dessus de la terrasse de l’observatoire et
rit déjà à la pensée du bon tour que l’on va jouer à la coupole dans
deux heures environ.
Les
Prunier me font rentrer dans la vieille cour pavée de leur établissement
et sont tout heureux de rendre service à ce vieux défenseur de
l’observatoire que je suis. Ces personnes sont à remercier au passage,
car ce sont elles qui avaient alerté les autorités en pleine nuit de
l’acte de vandalisme qui était en train de se perpétuer il y a deux ans
environ et qui s’était soldé par un début de barbouillage de la façade
au moyen de peinture au pistolet. Nous parlons un peu de l’événement du
jour mais je ne m’attarde pas en bavardages car je vois que la forge est déjà
en action et la propriétaire me montre mon poste d’observation entre les
2 étages de la maison, ce qui me situe au niveau du 1er étage de
l’observatoire.
Le
jour se lève à peine, quelques silhouettes de personnes que je ne
reconnais pas arrivent à l’observatoire. J’observe alors la rue, mon
appareil photographique à la main. Le flux de la Nationale 7 est déjà très
intense avec son lot de poids lourds, de voitures, de cars et surtout s’élève
de cette chaussée un bruit infernal dès que j’ouvre la fenêtre. J’espère
que l’architecte a prévu des doubles vitrages dans le projet de réhabilitation
de l’observatoire ! C’est vrai qu’il y aura sans doute d’ici là
un tramway qui devrait réduire cette nuisance.
Pendant
ce temps, la grue s’est stabilisée, et la flèche commence à se déployer,
avec quelques essais de montée et de descente, puis progressivement se déplie
complètement à grand hauteur, largement au dessus de l’observatoire,
avec, suspendues à son extrémité et se balançant au gré du vent de
nord-est, quatre grosses sangles, dont je ne vois pas la couleur car elles
sont à contre-jour. Je vois progressivement l’extrémité de la flèche
se centrer au dessus de l’hémisphère de la coupole (débarrassée depuis
plusieurs jours de son paratonnerre) et tout doucement les sangles sont
descendues jusqu’à effleurer les parois de zinc. Plusieurs techniciens se
tiennent au chevet de la coupole et vont tranquillement amarrer chacune des
quatre sangles à des crochets sans doute situés sur quatre points équidistants
près de la base de l’hémisphère, encore parfaitement impassible.
Plusieurs
personnes vont et viennent sur la terrasse ainsi que sur le haut de la tour
crénelée, certains non casqués et certains munis de gros appareils photos
et de grosses cameras de télévision posées sur l’épaule.
Tout
ce monde ne reste pas longtemps immobile, bouge les bras, tapent dans leurs
mains, car cette vraie matinée d’hiver a une température conforme et le
soleil commence à peine à diffuser une pâle lueur jaune orangé sur les
parois de la balustrade de l’échafaudage qui entoure la coupole.
Il
a fallu une bonne heure pour effectuer cette installation. Il est 9h30
environ ; je vois de ma fenêtre et je reconnais certains de nos amis,
venus assister à l’événement. A cette heure, ils ne peuvent pas encore
entrer dans le Parc, pour raison de sécurité et regardent la scène depuis
le trottoir.
Les
sangles sont maintenant bien accrochées, les ouvriers vérifient plusieurs
fois tout le tour de la base de la coupole. Ces sangles se balancent encore
dans le petit vent, la flèche de la grue est parfaitement immobile.
Puis
vers 10h de cette matinée mémorable, un très léger mouvement de la
pointe de la flèche fait comprendre que l’on est en train de mettre les
sangles sous tension, sans le moindre effet sur la mobilité de la masse de
la coupole : un vrai travail de préparation de champ opératoire !
Enlèvement de la coupole par la grue
(photo L Weil)
Coupole déposée au sol (photo L Weil)
Vue de l'Observatoire après enlèvement
de la coupole (photo G Artzner)
Alors,
les sangles se tendent fermement ! Tout est prêt. On attend sans doute
les « officiels », levés moins tôt que moi ! Les
personnes déjà présentes sur le trottoir, une vingtaine se précipitent
vers le portail qui a du s’ouvrir, une voiture de la police municipale
fait un petit barrage et tout ce petit monde a disparu de ma vue.
L’affluence n’est pas très grande, notre ami Francis Attou a eu le
temps de distribuer quelques cartes des amis de Camille Flammarion aux rares
vitres des voitures qui veulent bien faire rentrer un peu d’air froid dans
leur habitacle.
On
nous avait annoncé l’heure de l’opération pour 10h30 ! C’est
exactement ce qui se passe, car de mon poste d’observation « côté
Nationale 7 », à 10h30 tapante, je
vois la coupole se détacher inexorablement de son assise séculaire, et
s’élever de 2 ou 3 mètres. La lumière passe alors entre sa
fondation et son cercle de base. J’aperçois même une lueur claire du revêtement
intérieur boisé ! Je filme malgré l’émotion, comme lorsque je
faisais naître un enfant en gardant mon sang-froid avec toute la rigueur nécessaire.
La
flèche tourne assez rapidement, sans à coup, vers le Parc et très brièvement
suspendue au dessus du bâtiment disparaît de mon champ de vision.
J’imagine
la petite cinquantaine de spectateurs réunis dans le parc, le regard tendu
vers la masse en mouvement descendant, et je descends quatre à quatre les
escaliers de mon repaire, retraverse le souterrain et me retrouve devant le
portail fermé en compagnie de quelques personnes retenues dehors pour la sécurité.
Puis j’ai juste le temps d’arriver sur la pelouse et d’entendre les
applaudissements qui saluent la réussite de l’opération : la
coupole repose alors sur une grande plateforme métallique installée depuis
quelques jours et va attendre là avant d’être démantelée et que
quelques éléments de sa structure soient emmenés afin de commencer la
construction d’une autre coupole.
Tous
nos amis sont là sur la pelouse encore très verte de ce grand parc, sous
le soleil tout juste chaud de ce 14 décembre. Mais la grue n’a pas fini
son travail ; nous voyons s’élever dans les airs le vieil escabeau
de bois tant de fois escaladé par Camille Flammarion et ses collègues
astronomes, puis délicatement descendu sur la plateforme ; suivent
encore deux « extractions » de l’espace coupole, celles du
socle en fonte de la lunette (déjà partie depuis plus de deux années),
socle séparé en deux parties et dont le revêtement de peinture grise
reste d’une extrême fraîcheur pour son âge.
L’opération
est terminée, les amis de l’observatoire sont gais, se laissent aller à
des manifestations joyeuses, fiers de cette première victoire sur l’oubli ;
des photographies de groupes sont faites, des interviews de membres des différents
représentants de la Société Astronomique de France et des Amis de Camille
Flammarion par des journalistes de la presse écrite et télévisée se
terminent, des représentants de la Municipalité de Juvisy viennent nous
saluer brièvement.
L’équipe chargée de cette opération est à féliciter
chaleureusement pour son exactitude, la précision des manœuvres, le
respect des lieuxet objets
historiques dont ils avaient la charge.
Il
est 12h de ce 14 décembre 2009, le Soleil n’a presque pas besoin de nous
réchauffer tellement nous sommes tous heureux et fiers d’avoir obtenu ce
vrai lancement de la restauration d’un trésor national.Et nous savons qu’il nous reste encore beaucoup à faire pour
sensibiliser le public et les décideurs, afin qu’ils n’hésitent plus
à sauver ces lieux de Culture, de Rêves et d’épanouissement de la
personne humaine.
Laurent
Weill
Après ces premiers travaux, la coupole sera
remise en place et pourra accueillir le public.
APOPHIS
: LE PLAN SECRET DES RUSSES POUR ÉCHAPPER À CET ASTÉROÏDE TUEUR.
(05/01/2010)
Je vous ai déjà maintes
fois parlé d'Apophis, cet astéroïde dangereux qui va nous frôler en
2029 et repasser en 2036, où là il risque de faire plus que nous frôler.
Bon, j'admets que la probabilité de nous
heurter est faible, elle était de un pour 45.000, elle est maintenant passée
à un pour quelques millions d'après les derniers calculs de la NASA.
Néanmoins, cette
probabilité est non nulle, aussi nos confrères Russes ont décidé de s'y
intéresser.
"Notre conseil scientifico-technique va
se réunir prochainement à huis clos et examiner ce que nous pouvons
faire" pour empêcher que l'astéroïde Apophis détruise une partie de
la planète Terre en 2036, a déclaré Anatoli Perminov à la radio la Voix
de la Russie.
"Mieux vaut dépenser quelques millions de dollars pour créer un système
permettant de prévenir une collision que d'attendre qu'elle se produise en
entraînant la mort de milliers de personnes", a-t-il ajouté, sans
entrer dans les détails.»."
Je vous rappelle qu'Apophis devrait passer en
2029 (un Vendredi 13 Avril!!!) en dessous de l'orbite des satellites géostationnaires,
ce qui est bigrement près, ce sera d'ailleurs visible du sol. Ce passage va modifier l'orbite de l'astéroïde,
si bien qu'il repassera en 2036 sur une orbite qui pourrait être de
collision.
Les Russes estiment la probabilité de
collision à quelques % contrairement aux Américains qui l'estime beaucoup
beaucoup plus faible. Tous ces chiffres sont incertains car ils dépendent
du changement d'orbite de 2029.
Apophis n'est pas très grand (300m) mais suffisammentgros
pour détruire un continent.
La zone de collision estimée aujourd'hui se
situerait entre l'Asie Centrale et l'Amérique centrale.
Vous savez que je ne suis pas le seul à
militer pour au moins suivre en temps réel cet astéroïde, c'est à dire
pour le "marquer" au moins avec un émetteur radio, mais il semble
qu'aucun gouvernement ne veuille engager de l'argent pour quelque chose qui
pourrait de passer dans une quinzaine d'années.
La
fondation B612 avec l'astronaute R Schweickart essaie de rassembler des
fonds à ce sujet.
Prochaine étape : passage en 2013 où l'on
pourrait étudier Apophis plus en détail.
NASA
: LES FINALISTES DES PROCHAINES MISSIONS SPATIALES (05/01/2010)
La NASA (qui a des problèmes de financement,
c'est peu de le dire!) vient
de sélectionner trois futures missions spatiales du genre "low-cost".
Elle avait en effet demandé aux scientifiques de proposer des missions peu
coûteuses et intéressantes au point de vue scientifique. Le coût de la
mission devait être inférieur à 650 Millions de $.
Elle vient de donner la liste des trois
finalistes dont en principe un seul projet devrait aboutir et serait sélectionné
en 2011.
Les voici :
·Mission vers Vénus
: c'est la mission SAGE (acronyme de Surface and Atmopshere Geochemical
Explorer) qui lancerait une sonde pour analyser l'atmosphère de notre planète
sœur. La sonde devrait ensuite atterrir sur Vénus et procéder à diverses
analyses du sol. Les scientifiques espèrent alors comprendre pourquoi Vénus
est si différente de notre planète. C'est l'Université
du Colorado à Boulder qui est le PI de cette mission.
·Mission vers un
astéroïde : c'est la mission Osiris-Rex (acronyme de Origins
Spectral Interpretation Resource Identification Security Regolith Explorer).
Elle devrait effectuer un rendez-vous et se mettre en orbite autour d'un astéroïde
"primitif". Ensuite la sonde devrait se poser et recueillir
quelques échantillons de surface et les ramener sur Terre. Cela devrait
nous aider à comprendre la formation du système solaire. C'est l'Université
de l'Arizona à Tucson qui serait le PI. Voir
une présentation sur le sujet.
·Mission vers la
Lune : Moon Rise; mission vers le Pôle Sud lunaire, la bassin Aitken.
On devrait déposer un atterrisseur et ramener un kilo d'échantillons
lunaires sur Terre. On pense que cette région est recouverte de roches
provenant du manteau lunaire, leur analyse devrait donner des indications
sur l'histoire de notre satellite. C'est l'Université
Washington de St Louis qui est le PI de cette mission.
La mission qui sera sélectionnée deviendra la
troisième du programme New
Frontiers, dont la première fut New
Horizons vers Pluton et la seconde Juno
qui sera dirigée vers les Pôles de Jupiter et dont le lancement est prévu
en Août 2011.
LE
SOLEIL : SE RÉVEILLERAIT-IL ENFIN? (05/01/2010)
Vous savez tous que depuis quelques années
notre étoile, a manqué son réveil. Elle est en retard, son cycle de 11
ans est passé, et nous attendons désespérément l'arrivée d'un grand
nombre de taches solaires.
Cela n'a pas été le cas jusqu'à présent,
nos espoirs ont toujours été déçus.
Cela est peut être en train de changer.
Voici une
photo du Soleil prise le dernier jour de 2009 par SOHO; on voit
clairement un groupe de taches.
L'année 2009 semble se terminer par une
avalanche de taches (tout est relatif quand même) : 22 au total.
Reporté sur un graphique, voici ce que cela
donne pour l'année 2009.
La ligne noire correspond à la moyenne des
moindres carrés.
Si la tendance actuelle continue, le nombre de
taches solaires devrait augmenter encore. Le minimum solaire devrait enfin
être passé.
Mais les dernières années nous ont montré
que notre Soleil était …imprévisible, alors!
Ces tsunamis du Soleil, sont d'énormes vagues de plasma hautes parfois de
100.000km et se propageant en forme de cercle (des ronds dans l'eau!) de
millions de km de diamètre, à la surface de notre étoile. Sa vitesse : près
de 250km/s. cette vague propulse ensuite dans l'espace interplanétaire des
particules chargées de haute énergie.
Ces évènements n'avaient pas pu être mis en
évidence clairement, et c'est seulement récemment, en Février 2009, à
l'occasion d'une éjection
de masse coronale (CME) suite à l'éruption de la tache solaire 11012,
que les STEREO ont pu assister au tsunami solaire correspondant et nous
faire partager ce cataclysme.
Les tsunamis solaires ont été découverts en
1997 par le satellite ESA/NASA SOHO, mais on ne comprenait pas bien le phénomène.
On devait attendre STEREO pour avoir enfin une
explication.
Comme ces deux sondes sont situées à 90°
l'une de l'autre, on a pu suivre en 3D l'évolution de ce spectacle.
Au moment du tsunami de Février 2009, STEREO-B
était directement au dessus de l'endroit de l'explosion et STEREO-A à
angle droit par rapport à cette vue. Voir figure
explicative.
On a pu ainsi assister à la propagation de
cette onde MHD (Magneto Hydro Dynamique) et le
site de STEREO nous convie à une animation intéressante du phénomène.
(sélectionner
l'animation)
On peut aussi voir les
images réelles en animation gif, celles-là, du phénomène, prises par
les deux sondes.
Le télescope spatial IR Spitzer vient d'aider
à résoudre un vieux mystère; il concerne les naines brunes.
Il vient de découvrir la plus jeune naine brune jamais observée. Cette découverte a
été faite bien entendu avant la fin de son précieux réfrigérant (Mai
2009), époque qui marque le début de ce que les Américains appellent la
mission "chaude".
Les naines brunes sont des étoiles bizarres,
à cheval entre une petite étoile et une grosse planète. Elles sont plus
froides et plus légères qu'une étoile et plus massives et plus chaudes
qu'une planète.
En conséquence on se posait la question de
savoir si les naines brunes (brown dwarfs en anglais) se formaient plutôt
comme une étoile ou plutôt comme une planète.
Les naines brunes proviennent bien du même
nuage de poussières qui forme étoiles et planètes; mais on les appelle étoiles
ratées, car leur faible masse n'entraîne pas la température nécessaire
pour déclencher les réactions de fusion nucléaire en leur cœur. Elles
terminent donc en une sorte d'objet peu lumineux et difficile à détecter.
Et c'est pourtant un tel objet que Spitzer
vient de "voir" avec ses capteurs infra rouges.
Et pour compliquer le tout, les naines brunes
(NB), évoluent rapidement, elles sont difficiles à trouver quand elles
sont dans leur prime enfance.
Les premières NB furent découvertes en 1995
et depuis plusieurs centaines ont été mises au jour, mais aucune dans un
stade très jeune.
C'est tout l'intérêt de cette découverte par
Spitzer, ce serait une "proto-naine brune". Elle proviendrait du
nuage de Barnard 213, une région de Taurus-Auriga (constellations Taureau
et Cocher), connue pour ses objets jeunes.
Cette image prise par Spitzer, montre deux
jeunes naines brunes que l'on détecte grâce à la chaleur émise qui réchauffe
les gaz et poussières aux alentours.
Ces deux objets baptisés A et B de couleur
bleue et orange et dont on voit l'enveloppe gazeuse de couleur bleue-pourpre
qui les entoure.
L'image est une combinaison d'images au sol et
dans l'espace : le bleu vient du proche IR (1,3 à 2,2 microns) de Calar
Alto en Espagne, Spitzer contribue à cette photo avec le vert (4,5 micron)
et le jaune (8 microns) et le rouge (24 microns) de son photomètre
multi-longueurs d'onde. Le pourpre provient de l'IR lointain (350 microns)
de l'observatoire du Caltech à Hawaï.
En étudiant les différents composants de
cette région du ciel dont l'enveloppe gazeuse révélatrice de la jeunesse
de ces objets, les scientifiques ont fait pencher la balance du côté des
étoiles; ces très jeunes naines brunes sont semble-t-il plutôt
proches des étoiles de faible masse pour leur formation.
Ils se sont basés pour cela sur la similitude
de leur luminosité dans différentes longueurs d'onde comparée à celle de
jeunes étoiles de très faible masse.
D'autres études doivent encore confirmer ce résultat
important.
WISE
: IL OUVRE SES YEUX. (05/01/2010)
La NASA a lancé, dans la discrétion, le 14 Décembre
2009 de Vandenberg en Californie, un télescope spatial en IR, le satellite
WISE, acronyme de Wide-Field Infrared Survey Explorer.
Il est mis sur une orbite polaire à 525km
d'altitude.
Ce satellite fait partie du programme
Explorers de la NASA, un programme "low cost".
Comme la plupart des télescopes spatiaux
actuels, il se consacre à l'infra rouge (3 à 25 micron); il contient un télescope grand angle (3 fois la pleine Lune) de
40cm seulement et un imageur à 4 canaux.
Il prend une photo du ciel toutes les 11
secondes soit 7500 images par jour.
Bien entendu, vu son domaine de recherche, il
doit être refroidi avec un cryostat, sa température de fonctionnement est
de 8K.
C'est ce cryostat avec son réservoir de réfrigérant
(Hydrogène) qui va limiter la durée de vie de WISE : de l'ordre de 6 à
7mois.
Sa mission : cartographier le ciel à la
recherche d'astéroïdes, comètes, étoiles et objets stellaires proches de
nous et galaxies jamais vus auparavant, et également de répertorier des
objets susceptibles de menacer la Terre.
Il doit fournir les éléments du catalogue d'étoiles
principal pour le futur télescope JWST.
En IR il verra les poussières et objets
froids.
Il vient
de larguer son couvercle de protection et on a obtenu la première lumière
qui sera divulguée dans un mois après toute une série de tests.
HUBBLE:.LE
PLUS PETIT KBO JAMAIS DÉTECTÉ.
(05/01/2010)
Notre télescope spatial, Hubble a
détecté récemment le plus petit objet de la ceinture de Kuiper (KBO)
jamais vu.
Ce tout petit objet (moins de 1000m) se
baladant à près de 6,5 milliards de km de nous est de luminosité si
faible (magnitude 35!, 100 fois plus faible que ce que pourrait voir Hubble
directement) a quand même été découvert. Comment alors?
C'est Hilke Schlichting du Caltech et ses
collaborateurs qui a fait cette découverte, publiée dans le magazine
Nature du 17 Dec 2009.
Bien entendu, une telle découverte d'un objet
si minuscule ne peut pas être faite directement, mais
par éclipse devant une étoile.
Hubble possède trois instruments appelés les
FGS (Fine
Guidance Sensors); ils ont pour but de donner les informations de
navigation précises afin de réguler la position de l'observatoire spatial
en pointant des étoiles guides.
Mais ces
instruments sont si perfectionnés qu'ils peuvent détecter le
passage d'un petit objet devant une de ces étoiles guides.
Ce passage, provoquerait une brève occultation
et une diffraction de la lumière de l'étoile
Nos scientifiques ont analysé les données de
plus de 4 ans du FGS, soit plus de 12.000 heures de Hubble pendant cette période,
soit les données de plus de 50.000 étoiles guides.
Résultat : Slichting et ses collègues ont
trouvé une occultation de 0,3 seconde correspondant à ce KBO. Celui-ci était
incliné de 14° sur l'écliptique et sa distance estimée à partir de la
durée de l'occultation, l'amplitude de la diminution de signal servant à
estimer la taille de l'objet.
Ce résultat remarquable démontre la puissance
des données de Hubble, même lorsqu'elles sont archivées depuis longtemps!
Suite à ce succès, l'équipe va maintenant
analyser toutes les données du FGS depuis la mise en service de Hubble en
1990.
CASSINI
TITAN :.CONFIRMATION D'UN LAC LIQUIDE SUR TITAN.
(05/01/2010)
Le JPL vient
de publier récemment une photo de Titan qui montre un flash de lumière
réfléchie sur un lac de méthane de Titan.
Cette réflexion, comme sur Terre est due à la
réflexion spéculaire
(ou tout simplement réflexion) sur une surface réflective.
Elle a été détectée par le spectromètre
VIMS de Cassini le 8 Juillet 2009, et elle confirme la présence d'une étendue
liquide sur cet hémisphère N de Titan, cet hémisphère est d'ailleurs
celui qui compte le plus grand nombre de lacs de ce satellite de Saturne.
L'hémisphère N a été plongé pendant près
de 15 ans dans les ténèbres, mais maintenant le Soleil commence à
l'illuminer car on approche de l'équinoxe (à l'époque de la photo), et
Cassini a pu surprendre cette extraordinaire photo.
On remarque que l'atmosphère de Titan absorbe
aussi la lumière solaire.
L'image prise ici l'a été dans le domaine
Infra Rouge aux alentours de 5 microns.
En comparant cette image à d'anciennes, les
scientifiques ont pu identifier la région concernée : c'est le Sud du lac
appelé Kraken Mare qui couvre une surface un peu moins grande que la France
: 400.000 km2. il est situé à 71°N et 337°W.
Cassini était à 200.000km de Titan et le
traitement des images est dû à nos amis de Berlin (DLR) et de Tucson ((UA).
Pour
comparaison voici une photo de notre planète avec une réflexion solaire
prise de l'ISS.
LES
ROVERS MARTIENS :.2010 TRÈS INCERTAIN POUR SPIRIT!
(05/01/2010)
(Photos NASA/JPL-Caltech/Cornell)
Depuis
quelques jours (le 3 Janvier exactement), le robot martien Spirit fête
ses six ans sur la planète rouge; mais ce sera peut être sa dernière
année.
En effet comme il
a déjà été rapporté ici, Spirit est bloqué depuis une très longue
période dans les sables de Mars, et les techniciens du JPL n'arrivent pas
à le sortir de là.
Plus grave, il est possible qu'on n'arrive pas
non plus à bien orienter les panneaux solaires pour qu'il survive à
l'hiver martien, en effet Spirit est incliné du mauvais côté.
On peut voir sur cette
animation gif, les efforts non couronnés de succès pour dégager les
roues, dont deux sont en panne plus ou moins permanente.
Alors
est-ce la fin de Spirit??
Je suis sûr que nos amis américains ont plus
d'un tour dans leur sac pour résoudre ce problème, et au moins garder le
robot en état de fonctionnement même immobile.
Les meilleures photos sont classées dans le
planetary photojournal que vous pouvez retrouver à tout instant:
Des belles photos (certaines retraitées) des
robots martiens par James Canvin.
MRO
: MISE AU JOUR DE COUCHES CACHÉES GRÂCE AU RADAR SHARAD.
(05/01/2010)
(Image credit: NASA/JPL-Caltech/University of
Rome/Southwest Research Institute/University of Arizona)
Des nouvelles études radar de la région du Pôle
Nord martien par MRO, confirment les variations climatiques de la planète
rouge dans les derniers millions d'années.
C'est le radar SHARAD (acronyme de SHAllow
RADar, ou radar de sub-surface) mis au point par
nos amis Italiens qui analyse depuis longtemps cette région couvrant
une surface de 1 million de km2.
Ce radar peut en principe détecter de l'eau
liquide et de la glace en sub-surface avec une résolution de quelques
dizaines de mètres.
Le contraste radar des différentes couches est
donné par la différence des propriétés électriques entre ces couches.
Les
différents contrastes entre couches sont interprétés comme des différences
de concentration des matériaux (poussières mélangées à de la
glace).
Sharad a imagé les différentes couches de
glace de la région polaire Nord; elles sont empilées sur une épaisseur de
2 km et s'appuient sur un sous bassement rocheux.
Voici une vue en coupe correspondant aux données
de ce radar (cela s'appelle un radargramme) dans la zone marquée AA' sur la
figure suivante. On remarque la couche de glace déposée sur le support
rocheux.
L'échelle verticale est exagérée de 100 par
rapport à l'échelle horizontale.
Carte radar de la région polaire Nord qui a été
analysée par Sharad.
Le radargramme précédent provient de la coupe
AA'.
Les pointillés jaunes correspondent à la base
rocheuse.
Code des couleurs pour les altitudes : du jaune
(-2,3km) au violet (-5,8km). Ces altitudes sont négatives par rapport au
niveau moyen de Mars.
Ces relevés radar montrent des zones avec
grandes réflectivité alternant avec des zones à plus faible réflectivité;
ces différentes zones peuvent être corrélées avec
les changements d'inclinaison de l'axe martien, qui on le sait, a
produit des variations climatiques importantes; comme nous l'a expliqué Jacques
Laskar au BdL il y a quelque temps.
Il semble que la période la plus récente (les
derniers 300.000 ans) ait été plus calme que précédemment, puisque la
zone supérieure de dépôt de glace est très réflective au radar. D'après
les scientifiques cela correspondrait à une période calme au point de vue
variation de l'inclinaison.
Utilisation : clic droit sur l'image désirée,
choisir "établir en tant qu'élément d'arrière plan" si vous la
voulez en fond d'écran, sinon enregistrer sous comme d'habitude.
Il existe diverses tailles au choix en fonction
de vos écrans.
LIVRE
CONSEILLÉ.:.VOYAGE VERS LE SOLEIL NOIR PAR O. SAUZEREAU CHEZ BELIN.
(05/01/2010)
Voici un livre qui me tient à cœur, car il
allie un phénomène astronomique important (une éclipse totale) et
l'histoire de l'astronomie.
L'auteur, Olivier Sauzereau est photographe
professionnel spécialisé dans la prise de vue des phénomènes
astronomiques. Il est également spécialiste de vulgarisation scientifique.
Il est l’auteur de nombreux livres sur
l’astronomie.
Il a eu l'idée de combiner l'étude de cette
éclipse avec un voyage (initiatique?) vers le point de centralité (Sibérie)
à travers l'Europe des grands astronomes.
Il plaira à tous ceux qui s'intéressent un
peu plus qu'au phénomène éclipse lui-même.
Voici la quatrième de couverture.
LE 1ER AOÛT 2008, À10 HEURES 43 MINUTES 59,6
SECONDES, temps universel, une éclipse totale de Soleil était visible
depuis Novossibirsk, en Sibérie. Une éclipse qui bénéficiait d’une
extraordinaire conjonction de facteurs astronomiques et géographiques.
Astrophotographe, Olivier Sauzereau s’est préparé pendant presque deux
ans pour observer sur place ce phénomène exceptionnel, considéré comme
le plus beau spectacle de la nature, et en réaliser un reportage
photographique.
Ce voyage était aussi un pèlerinage à
travers l’histoire des sciences en Europe, sur les traces de quelques génies
qui ont fait évoluer notre vision du monde. Il se devait d’être ponctué
par des haltes symboliques dans des villes où des astronomes ou des mathématiciens
ont affiné leurs théories : Jules Janssen et Audoin Dollfus à Meudon, Einstein à Potsdam, Tycho Brahé et Johannes Kepler à Prague,
Nicolas Copernic à Cracovie.
Des « rencontres » qui sont pour l’auteur
autant d’occasions d’évoquer comment des scientifiques ont profité de
ces précieuses minutes durant lesquelles le Soleil est éclipsé par la
Lune, pour comprendre certaines lois de la Nature. Lecteur passionné de Jules Verne, Olivier Sauzereau a décidé de faire l’intégralité
du voyage en chemin de fer et de n’emprunter que le train, de
Nantes, la ville natale de l’auteur du Tour du monde en quatre-vingts
jours, jusqu’à Novossibirsk, une gare desservie par le Transsibérien, ce
train mythique qui le fascine depuis l’enfance. Un « pari » aussi
original que celui de Phileas Fogg car l’éclipse totale de Soleil
n’attendrait pas, les lois de la mécanique céleste feraient passer
l’ombre de la Lune à l’heure et à l’endroit prévus, avec une précision
astronomique. Comparés à la fugacité du phénomène, les efforts fournis
semblent disproportionnés – d’autant qu’il fallait accepter le risque
de ne rien voir du tout. Une belle leçon d’humilité
LES
MAGAZINES CONSEILLÉS.:.POUR LA SCIENCE DE JANVIER EST PARU.
(05/01/2010)
Encore un numéro intéressant de Pour la
Science, cela concerne notre étoile, le Soleil.
Le
Soleil serait né en même temps que plusieurs autres étoiles, au sein d'un
amas stellaire.
Que sont devenus les membres de cette fratrie ?
C'est l'objet de l'article : Les frères perdus
du Soleil de Simon Portegies Zwart
Contempler la voûte céleste la nuit
inspire souvent un sentiment d'isolement. Cela se comprend. La nuit est
sombre, car en termes astronomiques, notre Soleil et son cortège de planètes
sont très isolés. Les étoiles les plus proches sont si distantes qu'elles
apparaissent comme de simples points lumineux, et les étoiles plus
lointaines ne sont que des taches floues très faiblement brillantes. Les
sondes spatiales les plus rapides mettront des dizaines de milliers d'années
à gagner l'étoile la plus proche. Nous sommes isolés dans l'espace comme
sur une minuscule île au milieu de l'océan.
Pourtant, toutes les étoiles ne sont pas
aussi solitaires que le Soleil. Une sur dix environ dans la Galaxie
appartient à un amas, un groupe de quelques centaines à plusieurs dizaines
de milliers d’étoiles réunies dans une région de quelques années-lumière
de diamètre. En fait, la plupart des étoiles naissent dans de tels amas,
qui se dispersent en général en un à deux milliards d’années. Leurs étoiles
se fondent alors au reste de la population galactique. Qu’en est-il du
Soleil ? Est-il né lui aussi dans un amas d’étoiles ? Si c’est le cas,
nous n’aurions pas toujours été aussi isolés.
Un nombre croissant d’indices le suggère. Bien que l’on ait longtemps
cru que le Soleil était un enfant unique, de nombreux astronomes pensent
aujourd’hui qu’il faisait partie d’une grande famille d’un millier
de frères tous nés pratiquement en même temps. À l’aube du Système
solaire, le ciel nocturne de la Terre était rempli d’étoiles brillantes,
pour certaines au moins autant que la pleine lune. Quelques-unes étaient
visibles même de jour………………
À suivre dans le magazine.
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