LES ASTRONEWS de planetastronomy.com:
Mise à jour : 4 Février 2010     
 
Conférences et Événements : Calendrier   .............. Rapport et CR
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ARCHIVES DES ASTRONEWS : clic sur le sujet désiré :
Astrophysique/cosmologie ; Spécial Mars ; Terre/Lune ; Système solaire ; Astronautique/conq spatiale ; 3D/divers ; Histoire astro /Instruments ; Observations ; Soleil ; Étoiles/Galaxies ; Livres/Magazines ; Jeunes /Scolaires
 
Sommaire de ce numéro :  
De l'infini, ciel, nombre matière et temps : CR de la conf. SAF de JP Luminet le 13 Janv 2010. (04/02/2010)
Symposium COSPAR : CR de cette manifestation à l'UNESCO des 14 et 15 Janv 2010 dont : (04/02/2010)
    L'astronomie spatiale aujourd'hui par RM Bonnet. (04/02/2010)
    La cosmologie spatiale par JL Puget (04/02/2010)
    Les exoplanètes par S Udry (04/02/2010)
    La détection des trous noirs par M Urry (04/02/2010)
    L'évolution des galaxies par RR Chary (04/02/2010)
    Hinode et la physique du Soleil par S Tsuneta; présentation superbe! (04/02/2010)
Budget NASA : Allô la Lune? La Lune ne répond plus! (04/02/2010)
Lumière zodiacale : Superbe vue de La Silla. (04/02/2010)
Les cadrans solaires français : Bilan 2009 grâce à nos amis de la SAF. (04/02/2010)
Kepler : De nouvelles découvertes. (04/02/2010)
XMM-Newton : 10 ans de succès en orbite. (04/02/2010)
Herschel  :.Tout va bien à bord, et HIFI marche de nouveau! (04/02/2010)
ALMA : La boucle est bouclée. (04/02/2010)
Hubble :.Des galaxies primitives. (04/02/2010)
Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 23 les zij des astronomes musiciens par B Lelard. (04/02/2010)
Jupiter : Des différences notables entre Ganymède et Callisto. (04/02/2010)
Cassini-Saturne :.Encelade, des idées sur sa structure interne. (04/02/2010)
Les magazines conseillés :.Pour la Science de Février est paru. (04/02/2010)
 
 
 
 
 
BUDGET NASA : ALLÔ LA LUNE? LA LUNE NE RÉPOND PLUS! (04/02/2010)
 
B Obama a mis un point final à une aventure qui semblait mal entamée; le nouveau programme lunaire américain, le programme Constellation.
 
En effet, il coûtait très cher, mais il n'y avait quand même pas assez d'argent pour retourner sur la Lune avec de nouveaux vaisseaux et y établir une base permanente.
 
De plus les plus anciens (comme moi!) ne voyaient pas beaucoup de différence avec le programme Apollo, pourquoi donc refaire en peut être moins bien ce qu'on a fait parfaitement il y a 40 ans.
 
Donc on arrête les frais pour l'année fiscale 2011, a dit B Obama. (déjà de nombreux milliards de $ dépensés!)
 
Le problème c'est que cet arrêt, si logique soit-il, pose le problème des vaisseaux de transports humains, en effet, la navette (dont on a maintenant réussi à mettre finalement au point la résolution de ses défauts) va être mise au placard; donc plus de transport pour les astronautes.
Le vaisseau Orion du programme Constellation devait en plus d'aller sur la Lune, transporter des hommes vers l'ISS; donc cela est aussi supprimé!
 
Nos amis Américains seront donc pendant une certaine période dépendants des Russes (vaisseau Soyuz inépuisable) pour envoyer des hommes dans l'espace. Situation un peu cocasse, Korolev doit rigoler dans sa tombe!!
 
Ah! Quel dommage que l'Europe n'ait pas un équivalent, nous ratons toujours le coche de l'Histoire…………
 
 
Mais je suppose que cet épisode aura une suite, donc ……………à suivre.
 
On peut consulter la fiche budget correspondante.
 
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LUMIÈRE ZODIACALE : SUPERBE VUE DE LA SILLA. (04/02/2010)
(photo Crédit: ESO/Y. Beletsky)
 
La lumière zodiacale, que l'on ne peut malheureusement pas voir de nos villes trop illuminées, est provoquée par la réflexion de la lumière solaire sur l'énorme quantité de particules de poussières interplanétaires qui suivent l'orbite terrestre.
 
Comme ces poussières sont situées aux alentours de l'orbite de la Terre (l'écliptique), leur lumière semble provenir des constellations du Zodiaque, d'où le nom.
 
Voici une très belle photo prise par Yuri Beletsky de l'ESO à La Silla en Septembre 2009. (altitude 2400m)
 
Photo prise vers l'Ouest après le coucher du Soleil dans une nuit sans Lune et ….sans pollution.
 
Une autre photo similaire de Y Beltesky a été primée comme APOD il y a quelques années.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Cette lumière zodiacale peut aussi se voir de très loin, en effet je me souviens que Voyager 1, la super sonde qui fit le tour des planètes supérieures il y a de nombreuses années, arrivée après Neptune s'est retournée et a pris une photo très émouvante du système solaire en imageant chaque planète.
 
On peut zoomer dans différentes parties de cette image si on le souhaite.
 
Quand on regarde la Terre de si loin comme on le voit sur la photo ci-contre, on voit particulièrement bien le nuage de poussière qui la suit ou la précède sur son orbite.
 
 
(Photos NASA/Voyager).
 
 
 
 
Nos amis de Cosmovisions sur la lumière zodiacale.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
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LES CADRANS SOLAIRES FRANÇAIS : BILAN 2009 GRÂCE À NOS AMIS DE LA SAF. (04/02/2010)
 
Pour plus de détails contacter la commission des cadrans solaires de la SAF.
 
 
Bilan de l'inventaire 2009 des cadrans solaires Bravo et merci à Serge Grégori pour ce travail
 
Comme le titre ne l'indique pas, ce bilan 2009 concerne le traitement de l'ensemble des cadrans de la saison 2008.
 
Cadrans français
 
 
         Il a été fiché 1479 nouveaux cadrans. Le détail par département est présenté dans le dossier "Départem 2008, page Année". Ceux-ci, venant s'ajouter aux cadrans enregistrés précédemment, portent le total de notre inventaire à 25226 cadrans.
         Le classement par numéro de département avec répartition entre cadrans solaires publics et cadrans solaires privés est donné dans le même fichier page "base"
         Le classement par nombre de cadran/département est à découvrir page "classement". Celle-ci fait ressortir les départements comportant plus de 250cs, les départements dont le nombre de cadrans solaires est compris entre 249 et 100cs et les départements "pauvres" ayant 99 cadrans solaires ou moins.
         A noter que plusieurs départements pourraient rejoindre le club des 100/249. Pour ce faire, nous invitons:
- les chasseurs:
         ° de privilégier ces régions pour leurs vacances (pourquoi pas!)
         ° d'utiliser la "Base de données" listant les cadrans hypothétiques, aperçus, à rechercher… pour les guider.
- tous les passionnés:
         ° à relever tout ce qui concerne les cadrans nouveaux et anciens dans les journaux, livres, revues… et de faire parvenir l'information à Serge Gregori pour enrichir la liste.
 
 
 
 
         Les cadrans de série ont représenté 33% de la saison 2008 et au global 19,40% de l'inventaire. Il est relevé 525 types différents. Réf: dossier "Chasseur 2008 avec graphique supplémentaire, page série".
 
         La carte de France en couleurs, avec le nombre de cadran indiqué par département, est disponible dans le dossier "carte 2008".
 
 Les membres de la SAF peuvent se procurer pour 13 euros: le DVD de l'inventaire complet avec photos et fiches d'analyse plus Cadran Info d'octobre 2009. 
Pour les non membres, est disponible pour 15 euros l'inventaire sans photos ni fiches.
 
Si vous êtes intéressés, contactez Philippe Sauvageot de la SAF
 
 
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KEPLER : DE NOUVELLES DÉCOUVERTES. (04/02/2010)
 
 
En Mars 2009, les Américains ont lancé la sonde Kepler pour étudier les possibles exoplanètes dans notre voisinage autour d'étoiles proches; rappelons que cette sonde a la possibilité d'étudier plus de 150.000 étoiles simultanément. Elle a été construite par Ball Aerospace de Boulder, Colorado.
La mission Kepler fait partie de la série des missions Discovery de la NASA.
 
Nous avions décrit la sonde et ses buts dans ce précédent astronews.
 
Cette sonde avait déjà détecté une exoplanète à peine 10 jours après son lancement, elle s'appelle HAT-P-7 (HAT = catalogue d'étoiles du Hungarian Automated Telescope), elle orbite son étoile (située à 1000 années lumière de nous) en seulement 2,2 jours; elle est 26 fois plus près de son étoile que la Terre ne l'est du Soleil. Inutile de dire que c'est un enfer à sa surface; mais cela prouvait que la technique marchait.
Les mesures de Kepler étaient si précises, que l'on a pu déterminer que cette planète infernale, possédait même une atmosphère.
 
 
Maintenant, elle vient de découvrir 5 nouvelles exoplanètes; elles sont appelées Kepler 4b, 5b, 6b, 7b et 8b.
C'est William Borucki du centre Ames de la NASA qui l'a annoncé au début de ce mois; il est le PI scientifique de la mission.
Ces annonces ont été faites lors d'une conférence de l'AAS (American Astronomical Society) dont on peut avoir plus de détails ici.
 
 
Bien que la mission de Kepler soit de trouver des "Terres", ces récentes découvertes sont des Jupiters chauds, d'énorme masse et de température extrême.
 
 
Elles orbitent leurs étoiles entre 3,3 et 4,9 jours!! Ces étoiles sont d'ailleurs aussi plus grosses et plus chaudes que notre Soleil.
 
 
 
La taille respective de ces nouvelles planètes par rapport à Jupiter et la Terre.
(document NASA/AAS)
Lien entre température et taille de ces nouvelles planètes.
On remarquera qu'elles sont toutes entre 1500K et 2000K.
(document NASA/AAS)
 
 
Ces découvertes sont dues à la méthode du transit utilisée pour dévoiler le passage d'une (ou de plusieurs) planètes devant leur étoile.
On voit sur la vue suivante, les variations lumineuses dues aux différents transits de ces planètes.
 
 
 
On a aussi ajouté sur les graphiques, les périodes de révolution des différentes planètes.
 
Kepler est en principe en opération jusqu'à fin 2012, et son but ultime est la recherche de planètes de type terrestre, si possible situées dans la "zone habitable", de l'étoile, celle où l'on peut trouver l'eau sous ses trois formes physiques (solide, liquide, gazeuse).
 
La méthode utilisée (transit) pour découvrir des planètes "terrestres" prend plus de temps que pour des Jupiters chauds, en effet, les premières sont beaucoup plus éloignées de leur étoile et donc ne peuvent être détectées qu'au bout d'un temps voisin de un an, et comme il faut au moins trois transits pour confirmer….on voit que la découverte de planètes terrestres habitables, pourra prendre près de trois ans.
 
On pourra aussi consulter les courbes suivantes :
·         La distribution masse/distance de ces nouvelles planètes par rapport à une zone habitable.
·         Variation de la densité des planètes en fonction de leurs masses.
·         La structure que pourraient avoir ces super terres, planètes un peu plus grosses que la nôtre, suivant leur distance.
 
 
 
 
POUR ALLER PLUS LOIN :
 
Rapport de la découverte des 5 planètes avec téléchargement possible de la présentation ppt de la NASA.
 
Le site de Kepler à la NASA.
 
Dossier sur les exoplanètes sur votre site préféré.
 
 
 
 
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XMM-NEWTON : 10 ANS DE SUCCÈS EN ORBITE. (04/02/2010)
 
 
Le célèbre télescope spatial en X de l’ESA fête ses 10 ans en orbite
Et à cette occasion, l'ESA vient de prolonger sa mission.
 
 
Lancé le 10 décembre 1999 depuis Kourou par la fusée Ariane 5, XMM-Newton (XMM pour X-Rays multi Mirror Mission) constitue le plus gros télescope spatial jamais réalisé par l'Europe : 3,8 tonnes, 10 m de longueur, 16 m d'envergure, 4 m de diamètre.
 
Photo d'une maquette grandeur nature de XMM à la Cité de l'Espace de Toulouse. (photo JPM).
 
Cet instrument placé en orbite très elliptique (7000km-114.000km) autour de la Terre, comme pour Chandra (afin d'éviter les ceintures de radiations) a pour mission d’étudier les mystérieuses sources de rayons X dans l’Univers et devrait contribuer à améliorer nos connaissances sur les grandes structures du Cosmos.
 
 
Son orbite l'entraîne jusqu'à une distance équivalente à un tiers de celle séparant la Terre de la Lune, ce qui permet aux astronomes d'effectuer des observations longues et ininterrompues sur les objets célestes qu'ils étudient.
Pendant qu'il est au plus près de la Terre dans les ceintures Van Allen, ses instruments sont coupés.
 
 
 
XMM-Newton dispose de trois télescopes constitués chacun de 58 réflecteurs de haute précision de type Wolter I (des combinaisons de surfaces paraboloïdes-hyperboloïdes) imbriqués les uns dans les autres et travaillant en incidence rasante ce qui lui confère une sensibilité exceptionnelle, supérieure à son collègue américain, Chandra.
 
(dessin : © Dornier)
Ce dernier offre cependant une meilleure résolution.
Le champ de XMM: 0,30 minutes d'arc; la pleine lune, tandis que celui de Chandra est beaucoup plus grand : 1 degré.!
 
On peut donc dire que XMM-Newton et Chandra sont deux instruments complémentaires.
 
 
 
À l'occasion de cet anniversaire, l'ESA publie un poster que vous pouvez télécharger et/ou imprimer en vous branchant sur leur site.
 
Des présentations relatives aux différentes découvertes de XMM pendant ces 10 ans sont disponibles ci-après au téléchargement:
 
Pendant ces 10 années XMM-Newton en partenariat avec Chandra, son pendant américain, a révolutionné l'astronomie en X. ces deux merveilleux télescopes complémentaires ont permis d'étudier le ciel des hautes énergies dans cette longueur d'onde.
 
Les précurseurs de XMM et Chandra ne doivent pas être oubliés : le satellite Uhuru des années 1970 et ROSAT des années 1990.
 
Les progrès technologiques ont aussi permis la mise au point de "miroirs" X, qui sont très différents des miroirs pour les longueurs d'onde plus faibles. En effet, comme on le sait quand on va passer une radio, les X pénètrent la matière et donc pénétreraient les miroirs traditionnels. Il faut en fait des surfaces qui permettent une très légère réflexion du rayonnement (de l'ordre de 1°) et on multiplie ensuite ces cylindres qui vont faire converger le rayonnement sur les capteurs. Ce sont des "miroirs" de type Wolter.
 
Dans le cas du XMM, il y a, comme dit plus haut, 3 télescopes Wolter, qui convergent vers 3 cameras; les EPIC (European Photon Imaging Cameras) 2 réseaux de diffraction (spectromètre) et un moniteur optique. Ces 6 instruments fonctionnent en même temps.
 
La surface de collection est très grande ce qui permet une grande sensibilité d'observation.
 
 
Les grandes découvertes de XMM et de son collègue pendant ces 10 années peuvent être trouvées dans les archives du site concernant l'Univers en X.
 
 
Le futur :
 
Dans le domaine des hautes énergies, on porte beaucoup d'espoir sur l'observatoire en X baptisé IXO
C'est un acronyme de International X-ray Observatory.
Ce sera une coopération NASA/ESA/JAXA.
 
Il sera capable de mesurer en X, même la raie du Fer , qui est très basse en énergie : 6,4keV.
On sait le rôle que joue cet élément dans le noyau des étoiles. C'est aussi un marqueur des trous noirs.
 
 
POUR ALLER PLUS LOIN:
 
Une animation de l'ESA expliquant la structure de XMM et le trajet lumineux.
 
Une présentation vidéo des principales découvertes de XMM pendant ces 10 années, attention long fichier : 80MB mais superbe.
 
Le dossier de nos amis de Futura Sciences sur les 10 ans de XMM.
 
L'ESA fête les 10 ans de XMM, voir aussi cette page.
 
XMM découvre un nouveau type de TN.
 
Le CEA/IRFU fête aussi les 10 ans de XMM.
 
 
 
 
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HERSCHEL:.TOUT VA BIEN À BORD ET HIFI MARCHE DE NOUVEAU! (04/02/2010)
(crédit photo : Herschel/HIFI et PACS)
 
 
Excellentes nouvelles pour Herschel le télescope spatial européen en ce début d'année 2010, tout va bien à bord et l'instrument HIFI (Heterodyne Instrument for the Far Infrared, spectromètre HR consacré principalement à la découverte de l'eau dans les spectres) qui posait problème au début de la mission fonctionne de nouveau.
 
 
C'est ce que nous a confirmé Laurent Vigroux, Directeur de l'IAP lors d'un séminaire d'information sur Herschel le 15 Janvier 2010 dans ses locaux.
Il nous rappelle que l'IR sert à observer les objets froids et les objets enfouis.
 
Voici quelques images récentes fournies par Herschel.
 
 
 
 
 
 
 
Une image qui démontre le fonctionnement retrouvé de l'instrument HIFI est celle de la détection d'eau dans la comète Garrad.
 
On remarque la forte raie de H2O dans le spectre.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
L'image ci-contre montre un jet d'eau (sous forme gazeuse) qui provient d'un cocon d'étoiles (crédit: KP WISH avec Herschel/HIFI).
 
L'image infrarouge prise par Spitzer (à gauche) montre la cavité du flot de matière éjectée perpendiculaire à un disque de matière (forme opaque car froide).
 
Herschel/HIFI cartographie la vapeur d'eau dont les contours épousent la cavité vue en infrarouge. HIFI mesure un spectre, un signal à une fréquence d'émission d'énergie qui correspond à celle des molécules.
 
 
Comment un tel jet peut-il se produire?
C'est un ancien article délivré par Spitzer qui nous aide à répondre avec l'illustration suivante.
 
 
 
 
Voici une nouvelle vue de la nébuleuse de la Rosette (située à 5000 al) dont une superbe vue en visible a été prise par le célèbre Robert Gendler.
 
Pour situer cette image dans la nébuleuse de la Rosette, voir cette autre image.
 
 
Cette vue très spectaculaire de la nébuleuse de la Rosette, nous montre comment le gaz moléculaire est chauffé par les rayons UV d'un amas d'étoiles proche (7 étoiles massives situées à droite de l'image).
Image composite de PACS et SPIRE, trois couleurs aux longueurs d'onde Infra Rouge de 70 micron (représentée en bleu); 160 micron (en vert) et 250 micron (en rouge).
 
Chaque couleur est associée à une température particulière du gaz, on observe un fort gradient de température du chaud (à droite) vers le froid (à gauche) à l'intérieur de ce nuage moléculaire qui semble s'enrouler autour d'un point central.
Plus c'est bleu plus c'est chaud.
On remarque aussi des sortes de piliers gazeux qui pointent vers le centre de cet amas d'étoiles. À leur sommet se forment de nouvelles étoiles.
Crédits: ESA, PACS & SPIRE consortium
 
 
La lumière des étoiles sert à chauffer les poussières qui ré-éméttent dans l'infra rouge.
 
 
Les images de Herschel sont tellement nettes que l'on peut arriver à voir les protoétoiles individuelles, comme montré dans cette présentation pdf de S Bontemps sur le sujet. À voir absolument.
 
 
Herschel s'intéresse aussi aux objets trans-neptuniens (TNO) comme il est décrit dans cet article
 
 
Herschel s'est aussi tourné vers la galaxie M82, plus connue sous le nom du cigare.
Puis vers les Antennes, célèbre collision de galaxies.
 
Concernant M82, voici un des premiers spectres de PACS de la région située dans le carré rose. On voit le spectre de deux traceurs importants de la matière interstellaire : O III (oxygène doublement ionisé) et C II (carbone une fois ionisé). L'image dans le coin inférieur gauche représente le rapport O III/C II, représentatif de conditions physiques à l'intérieur de la galaxie.
 
M82 est située à 12 millions d'al de nous dans la Grande Ourse, elle est connue pour son "super vent" bipolaire, de gaz et de poussières et par ses supernovae dans sa région centrale. Elle fait partie d'un ensemble avec M81, avec qui elle est en interaction.
 
Concernant ces interactions de galaxies, il faut absolument consulter la présentation du groupe SHINIG du MPE sur le sujet.
 
 
 
 
 
POUR ALLER PLUS LOIN :
 
Herschel Science Center Home.
 
Herschel Space Observatory pour la description de toutes les images et résultats.
 
Tous les détails sur la spectro avec Herschel.
 
De nouvelles images : À voir sur le site en français du CEA
 
Et sur le workshop consacré à Herschel en décembre 2009, avec les présentations disponibles :
 
Premiers résultats d’Herschel sur le système solaire par le LESIA et notre ami J Crovisier.
 
 
 
 
 
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ALMA : LA BOUCLE EST BOUCLÉE. (04/02/2010)
(crédit photo : ALMA (ESO/NAOJ/NRAO))
 
L'ESO communique sur les nouveaux succès d'ALMA, cet observatoire radio astronomique situé au cœur de la pampa chilienne.
 
Je reprends ce texte :
 
Avec trois antennes fonctionnant à l’unisson, la nouvelle année s’annonce brillante pour cet observatoire révolutionnaire.
ALMA (Atacama Large Millimeter/submillimeter Array) vient de franchir une étape clé, cruciale pour les images de haute qualité qui seront la « signature » de ce nouvel outil révolutionnaire pour l’astronomie.
Pour la première fois, les astronomes et les ingénieurs ont connecté avec succès trois des antennes de cet observatoire, sur son site d’observation, à 5000 mètres d’altitude, au nord du Chili. Ces trois antennes fonctionnant à l’unisson préparent le chemin pour l’obtention d’images très précises de l’univers froid avec une résolution sans précédent, en fournissant le « chaînon manquant » pour corriger les erreurs qui se produisent lorsque seulement deux antennes sont utilisées.
 
Le 20 novembre 2009, la troisième antenne de l’observatoire ALMA a été installée avec succès sur le site opérationnel du réseau d’antennes, sur le plateau haut perché de Chajnantor, à 5000 mètres d’altitude dans les Andes Chiliennes. Ensuite, après une série de tests techniques, les astronomes et les ingénieurs ont observé le premier signal d’une source astronomique en utilisant les trois antennes de 12 mètres de diamètre reliées ensemble. Ils travaillent maintenant d’arrache pied pour stabiliser le système et le rendre opérationnel.
 
On voit ici les trois premières antennes; situées en haut du plateau de Chajnantor situé à 5000m d'altitude.
 
« Le premier signal obtenu en octobre avec seulement deux antennes peut être comparé aux premiers babillements d’un bébé, » déclare Leonardo Testi, le responsable scientifique européen d’ALMA à l’ESO. « Observer avec une troisième antenne correspond au moment où le bébé prononce ses tout premiers mots compréhensibles, pas encore une phrase complète, mais tellement enthousiasmant ! La connexion de trois antennes est en effet la première véritable étape vers notre objectif  qui est d’obtenir des images précises et très fines dans les longueurs d’onde submillimétrique
 
 
 
La connexion réussie des trois antennes était un test clé pour l’ensemble du système de programmation informatique et d’électronique qui est maintenant en train d’être installé sur ALMA et le succès de ce raccordement laisse présager des futures capacités de cet observatoire.
 
Quand il sera complet, ALMA aura au moins 66 antennes de haute technologie opérant en même temps en interféromètre, travaillant comme un seul télescope gigantesque explorant le ciel dans les domaines millimétrique et submillimétrique de la lumière.
La combinaison du signal reçu par chacune des antennes est cruciale pour obtenir des images de sources astronomiques avec une qualité sans précédent dans ces longueurs d’onde.
 
La connexion des trois antennes est une étape critique vers le fonctionnement en interféromètre de l’observatoire.
Bien que les premières mesures réussies avec seulement deux antennes aient été obtenues à partir du site élevé d’ALMA en octobre 2009 (voir annonce de l’ESO), démontrant l’excellente performance des instruments, l’ajout de la troisième antenne est un saut d’une importance vitale vers le futur de cet observatoire. Cette étape majeure pour le projet est appelée « clôture  de phase» et constitue une vérification indépendante et importante de la qualité de l’interférométrie.
« L’utilisation d’un réseau de trois antennes (ou plus) en interféromètre améliore considérablement ses performances par rapport à une simple paire d’antenne, » explique Wolfgang Wild, le chef de projet européen d’ALMA. « Cela permet aux astronomes d’avoir le contrôle sur de possibles perturbations qui peuvent être dues à l’instrument ou à la turbulence atmosphérique et qui dégradent la qualité de l’image. En comparant le signal reçu simultanément par les trois antennes, ces effets indésirables peuvent être éliminés, ce qui est totalement impossible avec seulement deux antennes. »
 
Pour atteindre ce but crucial, les astronomes observent la lumière venant d’une source extragalactique distante, le quasar « B1921-293», bien connu des astronomes pour ses émissions bien visibles dans les très longues longueurs d’onde, parmi lesquelles la gamme des ondes millimétrique/submillimétrique explorée par ALMA. La stabilité de la mesure du signal de cet objet  montre que les antennes fonctionnent admirablement bien.
 
Plusieurs antennes supplémentaires vont être installées sur le plateau de Chajnantor au cours de l’année prochaine et au-delà, permettant aux astronomes de commencer à produire rapidement des résultats scientifiques avec ALMA autour de 2011.
 
Après cela, l’interféromètre va grossir régulièrement pour atteindre son potentiel scientifique total, avec au moins 66 antennes.
ALMA, un équipement international pour l’astronomie, est un partenariat entre l’Europe, l’Amérique du Nord et l’Asie de l’Est, en coopération avec la République du Chili.
 
Plus d’informations
ALMA (Atacama Large Millimeter/submillimeter Array) est un équipement international pour l’astronomie. Il est le fruit d’un partenariat entre l’Europe, l’Amérique du Nord et l’Asie de l’Est en coopération avec la République du Chili.
L’ESO est le partenaire européen d’ALMA, le plus grand projet astronomique à ce jour.
 
ALMA est un télescope révolutionnaire composé d’un réseau de 66 antennes géantes de 12 mètres et de 7 mètres de diamètre observant dans les longueurs d’onde millimétriques et submillimétriques. Les observations avec ALMA débuteront en 2011.
 
L’ESO - l’Observatoire Européen Austral - est la première organisation intergouvernementale pour l’astronomie en Europe et l’observatoire astronomique le plus productif au monde. L’ESO est soutenu par 14 pays : l’Allemagne, l’Autriche, la Belgique, le Danemark, l’Espagne, la Finlande, la France, l’Italie, les Pays-Bas, le Portugal, la République Tchèque, le Royaume-Uni, la Suède et la Suisse. L’ESO conduit d’ambitieux programmes pour la conception, la construction et la gestion de puissants équipements pour l’astronomie au sol qui permettent aux astronomes de faire d’importantes découvertes scientifiques. L’ESO joue également un rôle de leader dans la promotion et l’organisation de la coopération dans le domaine de la recherche en astronomie. L’ESO gère trois sites d’observation uniques, de classe internationale, au Chili : La Silla, Paranal et Chajnantor. A Paranal, l’ESO exploite le VLT « Very Large Telescope », l’observatoire astronomique observant dans le visible le plus avancé au monde et VISTA, le plus grand télescope pour les grands relevés.
L’ESO est le partenaire européen d’ALMA, un télescope astronomique révolutionnaire. ALMA est le plus grand projet astronomique en cours de réalisation. L’ESO est actuellement en train de programmer la réalisation d’un télescope européen géant – l’E-ELT- qui disposera d’un miroir primaire de 42 mètres de diamètre et observera dans le visible et le proche infrarouge.
L’E-ELT sera « l’œil tourné vers le ciel » le plus grand au monde.
 
 
 
 
 
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HUBBLE:.DES GALAXIES PRIMITIVES. (04/02/2010)
(crédit photo : NASA, ESA, G. Illingworth and R. Bouwens (University of California, Santa Cruz), and the HUDF09 Team)
 
 
Hubble, notre vaillant télescope spatial, vient de battre un record de distance : il vient de découvrir des galaxies primitives très lointaines jamais vues auparavant.
Et ceci grâce à sa nouvelle caméra IR la WFC-3 récemment installée.
 
Ces photos prises en août 2009, ont été discutées lors du meeting de l'AAS à Washington en Janvier 2010.
 
On a chiffré la position de ces galaxies : 13 milliards d'années, soit très peu de temps après le Big Bang.
 
 
 
Voici donc une vue, la plus "profonde" de l'Univers prise dans le proche IR par Hubble. Les objets les plus ténus et les plus rouges (situés dans l'encart de gauche) sont des galaxies situées entre 12,9 et 13,1 milliards d'années lumière.
 
Aucune galaxie n'avait été vue à une époque aussi reculée. Elles sont beaucoup plus petites que notre galaxie, et possèdent des populations d'étoiles qui sont très bleues. Cela peut indiquer que ce sont des galaxies primitives, elles manquent d'éléments lourds (ce que les astronomes appellent des "métaux") peu fréquents en ce tout début d'Univers, en conséquence elles manquent aussi de poussières qui diffusent la lumière.
La lumière issue de ces galaxies avec l'expansion de l'Univers été décalée vers le rouge et l'infra rouge.
 
 
Cette image a nécessité 4 jours d'exposition (exactement 173.000 secondes). Les couleurs de cette image sont un élément supplémentaire d'information : bleu, vert et rouge correspondant à 1,05 ; 1,25 et 1,60 micron.
 
 
Les scientifiques de la mission ont découvert plus de 29 galaxies lointaines entre redshift 6,3 et 7 (890 à 780 millions d'années après le BB)
 
 
Ces nouvelles découvertes repoussent la limite de formation des premières galaxies, jusqu'à 5 à 600 millions d'années après le Big Bang, ce qui bouleverse nos connaissances actuelles.
 
Une étude plus poussée de ces galaxies semble conforter le modèle actuel d'évolution des galaxies, en partant de petit, vers gros mais avec des épisodes dramatiques comme des collisions de galaxies, donnant naissance aux galaxies que l'on connaît aujourd'hui.
 
Ces anciennes galaxies sont beaucoup plus petites que la nôtre : un vingtième du diamètre de la Voie Lactée et moins massives (1% de la masse de notre galaxie), mais sont les graines de futures galaxies plus grandes.
 
Certaines études semblent aussi indiquer que les premières étoiles se seraient formées une centaine de millions d'années avant ces galaxies primitives.
 
 
 
Ce sujet traité par le site Hubble de la NASA.
 
 
 
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LES MATHÉMATIQUES DE L'ASTRONOMIE PAR B LELARD (04/02/2010)
 
Voici une nouvelle rubrique dans vos Astronews, suite à une demande forte, notre ami Bernard Lelard, Président de l'Association d'astronomie VEGA de Plaisir (Yvelines) se propose de nous faire découvrir la genèse des mathématiques qui ont été utiles à l'Astronomie dans cette rubrique qui comportera de nombreuses parties.
Les parties précédentes :
 
o           Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 1 Géométrisation de l'Espace . (28/02/2008)
o           Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 2 La Mésopotamie . (13/03/2008)
o           Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 3 Thalès . (27/03/2008) 
o           Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 4 Anaximandre et Pythagore . (19/04/2008)
o           Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 5 Platon (1) . (10/05/2008)
o           Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 6 Platon (2) p. (19/06/2008)
o           Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 7 Aristote et Pythéas . (03/07/2008)
o           Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 8 Alexandre le Grand . (09/09/2008)
o           Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 9 Alexandrie et Aristarque . (06/11/2008)
o           Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 10 Euclide et les géométries . (19/12/2008)
o           Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 11 Archimède et son palimpseste . (11/01/2009)
o           Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 12 L'idée géniale d'Ératosthène  (30/01/2009)
o           Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 13 Coniques et orbites d'Apollonius  (22/02/2009)
o           Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 14  360° et les étoiles d’Hipparque . (27/03/2009)
o           Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 15 Nicomède, Poseidonios, et les derniers grands . (27/04/2009) 
o           Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 16 Les écoles, les Chinois etc . (15/05/2009)
o           Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 17 Indous, Mayas et autres . (15/05/2009)
o           Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 18 Les Romains, Ptolémée et Galilée . (15/05/2009)
o           Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 19 D'Hypatie aux maths arabes . (06/08/2009)
o           Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 20 Les maths des étoiles à Bagdad . (22/09/2009)
o           Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 21  Les sages d’al-ma’mun et le Ptolémée des arabes (27/10/2009)
o           Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 22 La petit nuage d'Al Sufi et la règle de trois. (04/12/2009)
 
 
 
PARTIE 23 : LES ZIJ DES ASTRONOMES MUSICIENS.
 
Parmi les astronomes islamiques du Moyen Age il y eut encore Abu al-Husan ibn Yunus (950-1009). Né en Égypte, Yunus issu d’une famille aisée traversa sa jeunesse pendant la conquête des Fatimides et la fondation du Caire en 959.
 
 
De 997 à 1003 Yunus observa ce que l’on pouvait observer à cette époque : la position des étoiles et des planètes, la date des éclipses et les conjonctions planétaires.
On ne dira jamais assez que l’astronomie patina jusqu’à l’initiative de Galilée en 1609 et les déclarations de Copernic et Kepler.
 
L’astronomie consistait avant 1609 à mesurer la déclinaison du Soleil et d’un bon millier d’étoiles, visibles évidemment à l’œil nu et de publier les tables des coordonnées observées en rivalisant de précisions avec ses prédécesseurs. Nous sommes loin des logiciels modernes et des dispositifs GoTo qui permettent à certains de photographier des objets qu’ils ne cherchent même pas à voir.
 
Yunus  disposait pourtant d’instruments gigantesques : un astrolabe en cuivre de 1,40 m de diamètre et une sphère armillaire à 9 cercles, pesant une tonne, et si grande qu’un cavalier à cheval pouvait la traverser. Il fit comme tout le monde à cette époque : il établit ses propres tables (zij), « les grandes Tables astronomiques d’al-Hâkim », du nom du calife son sponsor.
 
Le zij de Yunus comprenait 81 chapitres. Il était donc beaucoup plus vaste que celui d’al-Battani. En plus de listes de coordonnées il comprenait la description des phénomènes observés, ce qui en faisait un vrai ouvrage d’astronomie certes encombré d’astrologie. Car Yunus était aussi un astrologue réputé au service des prévisions toujours vérifiées du calife.
Il alla même jusqu’à prédire la date de sa mort 7 jours avant qu’elle survienne. Yunus régla alors ses affaires, s’enferma dans sa maison, effaça ses manuscrits en cours et récita le Coran jusqu’à sa fin exactement prédite, probablement provoquée.
 
 
 
Yunus établit aussi des tables de valeurs des sinus avec 4 décimales et trouva avec d’autres (Sinan, al-Khujandi, Abu Nasr ibn Irap) la résolution du triangle bien utile pour mesurer les triangles inscrits sur la sphère des fixes.
 
En fait ces calculs étaient utiles à la détermination astronomique des heures de prières.
En effet le Prophète avait prescrit que les prières du soir, les premières prières de la journée, devaient être récitées entre le crépuscule et la tombée de la nuit, les prières du matin entre le point du jour et le lever du Soleil, les prières de midi lorsque le Soleil était au méridien et celles de l’après midi quand l’ombre de toutes choses était égale à la longueur de son ombre à midi plus la longueur de la chose. Les tables de Yunès, fondées sur des calculs de sinus et des mouvements apparents du Soleil (elles contenaient 10.000 entrées sur la position du Soleil d’une semaine !), étaient si pertinentes qu’elles servirent au Caire jusqu’au XIX ième siècle.
 
 
Aucun autre astronome arabe n’atteint  les niveaux d’al-Biruni et d’Ibn Yunus au cours du XI ième siècle.
Il y eut cependant l’astronome horloger Abu Ishaq al-Zarqali, natif de Tolède alors arabe, qui construisit des horloges et des sextants ... et publia lui aussi son zij : « Les Tables Tolédanes » qui eurent un grand succès dans Espagne Arabe. Son originalité vint dans la construction d’un instrument de dessin capable de projeter sur un plan des figures sphériques. Son œuvre la plus célèbre restera ses clepsydres, horloges à eau, qui montraient les phases et le mouvement de la Lune. Mais l’horloger astronome du quitter Tolède lors de la conquête de la ville par les armées chrétiennes d’Alphonse VII qui commençait la « Reconquista » qui s’achèvera en 1492 (également date de la conquête du Nouveau Monde par Cristobal Colombo) par la chute de Grenade.
 
 
Maître de la ville et de la Castille Alphonse VII demanda à un artisan, Ibn Zabara, de démonter les horloges pour en comprendre la fabrication et ainsi les reproduire.
 
 
L’artisan pas très doué devant un énorme tas de pièces détachées ne sut rien remonter et al-Zarqali emporta ses secrets.
 
 
 
 
 
 
La paix revint en Espagne avec les Almohades qui favorisèrent à nouveau les savants et les poètes. Les zij refleurirent avec al-Khayyami. Il naquit en Perse en 1048 à l’époque de l’invasion du pays par les Turcs seldjoukides (ceux qui prirent Constantinople en 1453) et passa son enfance à Balkh en Afghanistan et s’établit à Samarkand où il se perfectionna en astronomie, mathématiques et musique.
 
Il fut le premier inventeur de la géométrie algébrique reprise bien plus tard par Descartes et Fermat afin de faciliter des résolutions trigonométriques très complexes (complexité amplifiée par l’usage de la base 60).
 
Sa solution géométrique de l’équation x3=ax+b  est encore enseignée à l’université Cornell.
 
 
 
 
A part son zij il calcula la durée de l’année avec une très grande précision. Il critiqua aussi, déjà, la géométrie des parallèles d’Euclide. Il était aussi poète et son recueil s’appelait « les Rubbayats ».
Ses travaux étant connus des seldjoukides il fut invité par le sultan et par le grand vizir en 1070  à revenir en Perse pour diriger l’observatoire d’Ispahan. Et là, pendant 18 ans il rédigea … son zij « les Tables Malikshah » aujourd’hui perdues, exceptées une table de 100 magnitudes. Sponsorisé par le grand vizir al-Khayyami devait être aussi son astrologue attitré. Or, chose incroyable pour l’époque et le lieu,  il ne croyait pas à l’astrologie et ses prédictions étaient volontairement médiocres.
Il était une sorte de libre penseur ce qui lui valut des problèmes avec les musulmans orthodoxes et le suppression de des subventions de fonctionnement de son observatoire.
Pour lever les accusations d’athéisme, il partit en pèlerinage à La Mecque et se retira à Merv, nouvelle capitale seldjoukide où il mourut en 1131 (l’actuelle Mary au Turkménistan et ancienne Margianne fondée par Alexandre le Grand).
 
 
Un autre astronome vécut à cette époque à Merv : Al-Khazini. Il était byzantin  et esclave du trésorier de la cour seldjoukide. Sa condition particulière (il était eunuque) et sa fréquentation de la Cour lui donna accès à une excellente éducation. Il rédigea …un zij, lui aussi. Le sien contenait un ensemble remarquable sur le calcul des éclipses et l’explication du phénomène.
Vint alors le célèbre mathématicien astronome Sharaf al-Din al-Tusi (1201-1274). Natif de Tus en Perse, il dut fuir l’avancée de Gengis Khan et rejoindre les ismaéliens (branche du chiisme) qui se déplaçaient d’une place forte à l’autre. Il se ralliera à Houlagou le petit fils de Gengis Khan après que les mongols prirent la célèbre forteresse d’Alamut (dans le massif de l’Elbrouz à 100 km au nord de Téhéran) tenue par les Hashâchines, secte dont les membres consommaient le haschich et …assassinaient. Houlagou Khan, protecteur al-Tusi, lui fit construire un observatoire astronomique à Maragha, sa résidence d’été dans les montagne de Tabrz, construction financée par le waqf, l’impôts levé pour l’entretien des mosquées et des hôpitaux. Al-Tusi établit … un zij (les tables ilkhaniennes, du nom de la dynastie fondée par Houlagou). Ce zij contenait les calculs du mouvements des planètes très précis et une critique du système de Ptolémée.
 
 
 
Copernic fit référence à al-Tusi qui probablement une des origines de ses réflexions sur l’héliocentrisme. Al-Tusi introduisit dans le calcul des mouvements une hypocycloïde qui remplaçait les équants de Ptolémée. Il trouva aussi que l’angle de précession des équinoxes était de 51’’ par siècle (la valeur actuelle est de 50’’ !).
Un cratère sur la Lune porte son nom tant son apport fut jugé important. Al-Tusi mathématicien formalisa le trigonométrie sphérique.
 
 
 
Il trouva la loi des sinus d’un angle :    a/sina= b/sinb= c/sing
 
Il utilisation, pour l’expansion des coefficients d’un binômes, un procédé qui ressemble étrangement au triangle de Pascal.
 
 
 
 
 
Al-Tusi ne fut pas loin de trouver « l’évolution des espèces ».  Bien avant Darwin il écrivait :
" Les organismes qui peuvent acquérir les nouveaux dispositifs sont d'avantage variables. En conséquence, ils gagnent des avantages par rapport à d'autres créatures. [...] Les corps changent en raison des interactions internes et externes.". Tusi explique comment les organismes peuvent s'adapter à leurs environnements : " Regardez le monde des animaux et des oiseaux. Ils ont tout ce qui est nécessaire pour la défense, protection et vie quotidienne, y compris les forces, courage ainsi que des outils appropriés -[organes]- [...] certains de ces organes sont de vraies armes ».
 
Tusi fut aussi presque paléontologue et eut l’intuition que les premiers humains venaient d’Afrique de l’Ouest. Il explique alors comment les humains ont évolué depuis des animaux avancés : " De tels humains -probablement du type primate ou homme archaïque- vivent dans les coins occidentaux du Soudan et autres coins éloignés du monde. Ils sont proches des animaux par leurs habitudes, contrats et comportements ».
 
L’observatoire d’al-Tusi va devenir un centre de rencontre d’ intellectuels (mathématiciens, astronomes, philosophes), une sorte d’école de pensée avancée avant la Renaissance en Occident.
L’école de Maragha fut même à l’origine d’une critique radicale de l’astronomie ptolémaïque. Cette tradition astronomique commence avec la construction de l'observatoire de Maragha et se poursuivra avec l'œuvre des astronomes de Damas et de Samarkand.
Comme leurs prédécesseurs d’Andalousie, les astronomes de Maragha s'essayèrent à la résolution du problème de l’équant et proposèrent leurs alternatives au modèle ptolémaïque, et ils parvinrent à supprimer l’usine à de Ptolémée (équant et excentriques), avec une précision supérieure dans le calcul numérique de la position des planètes, c’est-à-dire avec une meilleure concordance l’observation.
 
Les astronomes les plus éminents de l’École de Maragha sont Mo'ayyeduddin Urdi († 1266), al-Tūsī (1201-1274), 'Umar al-Katibi al-Qazwini († 1277), Qutb al-Din al-Shirazi (1236-1311), Sadr al-Sharia al-Bukhari (vers 1347), Ibn al-Shatir (1304-1375), Ali Qushji (vers 1474), al-Birjandi († 1525) et Shams al-Din al-Khafri († 1550).
Al-Tusi est encore aujourd’hui célébré en Iran comme un de ses plus grand savants.
 
 
 
Le savoir astronomique et mathématique accumulé dans l’élaboration des zij traversa les pays sous domination musulmane. Il en fut ainsi de 711 à 1492, presque 8 siècles, du pays al-Andalus (Andalousie) : le lointain ouest, le far ouest qui comprenait la péninsule ibérique et la Septimanie (Languedoc Roussillon). Je me souviens m’être assis sur un banc à Cordoue devant la porte de l’université pour voir le mouvement d’ étudiants joyeux sans cortège ni banderoles. Près du banc : une statue les regardait aussi.
C’était celle de Abu'l-Walid Muhammad ibn Rouchd.
 
Les noms des nouveaux savants arabes vivant en Occident, passeurs des savoirs grecs et arabes vers l’Occident médiéval allaient être romanisés. Abu'l-Walid Muhammad ibn Rouchd s’appelerait Avérroès.
Ces savoirs allaient être traduits à Tolède par l’école du français Gerber d’Aurillac qui deviendra le pape Sylvestre II. L’école de traduction existe toujours.
 
A l’Est, en Chine sous la dynastie Yuan, l’empereur fit venir des astronomes musulmans pour y perfectionner le calendrier et enrichir les connaissance en astronomie. Au cours du règne de Kubilaï Khan des Perses vinrent construire un observatoire astronomique et un institut d'études astronomiques à Pékin.
 
Un astronome persan, Djamal ad Din en 1287 à Kubilaï Khan un coffret de sept instruments astronomiques comprenant un globe et une sphère armillaire.
 
Plusieurs astronomes chinois travaillaient à l’observatoire de Maragha, en Perse.
                                          
 
 
 
 
 
Bernard LELARD
La prochaine fois nous parlerons des savants arabes vivants en Occident
Des copies imprimables peuvent m’être demandées à :
Bernard.lelard@gmail.com
 
 
 
 
 
 
 
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JUPITER :.DES DIFFÉRENCES NOTABLES ENTRE GANYMÈDE ET CALLISTO. (04/02/2010)
(crédit photos et dessins : SwRI)
 
Les scientifiques du célèbre SwRI (South West Research Institute de San Antonio Texas) se sont intéressés aux satellites de Jupiter, notamment Ganymède et Callisto, les deux plus lointains.
Ils se sont aperçus des différences de leur état de surface dues aux impacts cométaires ou météoritiques il y a plus de 3,8 milliards d'années.
 
Ganymède et Callisto sont similaires en taille, et en composition (roches et glaces) mais leurs surfaces photographiées par les sondes Galileo et Voyager sont très différentes. Il semble aussi que leurs intérieurs soit aussi différents.
 
C'est à ce problème que se sont attaqués les Drs Amy Barr et Robin Canup du SwRI, en créant un modèle de formation de leurs noyaux rocheux par fusion due aux impacts cométaires. Ce modèle montre une évolution différente pour ces deux satellites durant la phase du Grand Bombardement Tardif (LHB : Late Heavy Bombardment) dont nous avons déjà parlé dans ces colonnes.
 
La fréquence des impacts dans cette période (il y a 3,8 à 4,1 milliards d'années, peu de temps après la formation du système solaire), a provoqué la fusion profonde de Ganymède, si bien que la chaleur ne pouvait pas s'évacuer si rapidement; et toutes les roches de Ganymède se sont dirigées vers le centre par gravité.
Callisto reçu lui, moins d'impacts et à moindre vitesse et évita ainsi la fusion complète.
En fait pour Ganymède cette fusion est devenue auto-entretenue jusqu'à différentiation complète du satellite.
 
C'est la forte gravité de Jupiter qui a dirigé les impacts cométaires sur ces deux satellites, chaque impact à la surface composée de glace et de roches a créé un espace avec de l'eau liquide, permettant ainsi aux roches de tomber vers le fond par gravité.
Au cours du temps toutes ces roches se sont rassemblées au centre des satellites.
 
Pourquoi une telle différence entre ces deux satellites?
 
Ganymède est plus près de Jupiter et est frappée par deux fois plus d'impacteurs que Callisto, de plus, ces objets sont beaucoup plus rapides, leur énergie cinétique est beaucoup plus grande (loi en V2).
 
 
Disposition des satellites de Jupiter. Noir = roches (densité 3), bleu foncé = mélange roches/glaces (densité 1,8 à 1,9) et blanc = glace pure.
Structures intérieures de Ganymède et Callisto.
voir l'animation ci-après pour les explications. On remarque que Ganymède a un plus grand noyau que Callisto.
 
Le modèle employé, montre comme dans cette animation que pendant ce bombardement, cela a abouti à un noyau complet pour Ganymède alors que Callisto n'est pas complètement différencié.
 
Explication de l'animation :
On voit sur cette animation gif, l'effet du bombardement sur l'intérieur des satellites, Callisto en haut et Ganymède en bas. À gauche, on a représenté la surface de chacune des lunes; à droite une coupe de celles-ci. Les couleurs indiquent la densité; le noir les roches, le bleu le mélange roches/glaces et le bleu clair un mélange de moins en moins rocheux. Au départ les surface sont bleues, car comportant un mélange uniforme roches/glaces. Au cours des impacts répétés, les roches quittent la surface pour migrer vers le centre.
Vers la fin de ce bombardement tardif, l'évolution de Callisto s'arrête, mais celle de Ganymède continue, plus proche de Jupiter, elle reçoit encore des impacts. son noyau continue d'évoluer.
 
 
 
 
 
 
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CASSINI –SATURNE :.ENCELADE, DES IDÉES SUR SA STRUCTURE INTERNE. (04/02/2010)
(images : NASA/JPL)
 
Cassini nous a appris tout sur les sursauts de vapeur qui s'échappent périodiquement du pôle Sud d'Encelade.
 
Mais il semble exister des périodes plus ou moins intenses, et en ce moment ce serait plutôt une période intense d'après un planétologue, Francis Nimmo de l'Université de Santa Cruz (Californie).
 
Des questions se posent : pourquoi la surface autour de ce pôle Sud est-elle si jeune? Comment une telle quantité de chaleur peut-elle provenir de cet endroit?
 
 
La quantité de chaleur, telle que mesurée par Cassini est de l'ordre de 6 GigaWatts, l'équivalent d'une douzaine de centrales électriques; et tout cela pour une si petite lune!
Cassini découvrit aussi, que dans les gaz qui s'échappent  se trouvait de l'argon, ce corps provenant de décomposition radioactive de roches.
 
Les scientifiques calculèrent qu'il était impossible pour Encelade d'avoir produit une telle quantité de chaleur et de gaz de façon continue, même les forces de marée engendrées par son mouvement autour de Saturne ne pouvait pas expliquer cela.
 
 
 
 
 
 
La surface d'Encelade montre aussi différentes régions dont les âges sont très divers : le Nord est âgé de 4,2 milliards d'années, tandis qu'une région proche de l'équateur (Sarandib Planitia) est entre 170 millions et …..3,7 milliards d'années, la région du pôle Sud étant elle âgée de moins de 100 millions d'années et peut être même beaucoup plus jeune.
 
 
 
Partant de ces bases, les scientifiques ont élaboré un modèle avec une croûte très rigide (voir schéma ci-dessus), et ils montrèrent qu'en fait la chaleur interne pouvait être relâchée épisodiquement comme des bulles chaudes (tout est relatif, de l'ordre de 0°C) remontant à la surface d'un liquide, ou plutôt comme meilleure image : comme ces lampes où l'on voit une bulle remonter lentement à la surface en fonction de la température. Cette montée ferait redescendre vers l'intérieur de la glace froide et lourde
 
Ils ont calculé que cette période active se produirait pendant approximativement 10 millions d'années, sur une période calme de 100 à 1000 millions d'années, soit une période active de 1 à 10% du temps.
 
On aurait juste de la chance de voir cela au bon moment????
 
 
 
Comme d'habitude, vous trouverez toutes les dernières images de Cassini au JPL
Les animations et vidéos : http://saturn.jpl.nasa.gov/multimedia/videos/videos.cfm?categoryID=17
 
Les prochains survols : http://saturn.jpl.nasa.gov/home/index.cfm
Tout sur les orbites de Cassini par The Planetary Society; très bon!
 
Voir liste des principaux satellites.
 
Sur ce site les dernières nouvelles de la mission Cassini.
 
 
 
 
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LES MAGAZINES CONSEILLÉS.:.POUR LA SCIENCE DE FÉVRIER EST PARU. (04/02/2010)
 
 
 
Couverture du dernier numéro  de Pour la Science
Thème central :
La montée des océans : jusqu'où ?
Le niveau de la mer a augmenté d'environ 17 centimètres au cours du xxe siècle. En raison de la fonte accrue des glaces continentales, il devrait s'élever de plusieurs dizaines de centimètres d'ici à 2100.
Par Anny Cazenave et Étienne Berthier
 
 
Autres articles , voir le sommaire; dont à voir particulièrement :
 
 
 
 
L'héritage de Spitzer par Michael Werner
La mission principale du télescope spatial à infrarouges Spitzer s'est achevée en mai dernier avec l'épuisement des réserves d'hélium liquide nécessaires à son refroidissement. En six ans, son apport à l'astronomie infrarouge aura été immense. Panorama de ses plus belles trouvailles.
 
 
 
 
 
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Bonne Lecture à tous.
 
 
 
C'est tout pour aujourd'hui!!
 
Bon ciel à tous!
 
JEAN PIERRE MARTIN
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