LES ASTRONEWS de planetastronomy.com:
Mise à jour : 2 Avril 2010
 
Conférences et Événements : Calendrier   .............. Rapport et CR
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ARCHIVES DES ASTRONEWS : clic sur le sujet désiré :
Astrophysique/cosmologie ; Spécial Mars ; Terre/Lune ; Système solaire ; Astronautique/conq spatiale ; 3D/divers ; Histoire astro /Instruments ; Observations ; Soleil ; Étoiles/Galaxies ; Livres/Magazines ; Jeunes /Scolaires
 
Sommaire de ce numéro :  
Les trous noirs super massifs : CR de la conf SAF de Suzy Collin en commission de cosmo du 6 Mars 2010. (02/04/2010)
La Lune sans les Américains mais avec … : CR de la conf SAF de Philippe Coué du 17 Mars 2010. (02/04/2010)
Hubble : On fête ses 20 ans en orbite à la Cité de l'Espace. (02/04/2010)
LHC : Collision record au CERN! (02/04/2010)
LHC : Prochaine conférence mensuelle de la SAF. (02/04/2010)
Guy Chollet : Il nous parle des prédictions catastrophiques du calendrier maya. (02/04/2010)
Lancement de Cryosat-2 : lancement prévu bientôt. (02/04/2010)
La crevette qui venait du froid : On vient de trouver la vie à 180m sous la banquise. (02/04/2010)
Genesis : Premiers résultats. (02/04/2010)
LRO : Des vues améliorées saisissantes. (02/04/2010)
Planck :.Tapisserie cosmique. (02/04/2010)
Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 24  Aristote au Mont Saint Michel par B Lelard. (02/04/2010)
Cassini-Saturne :.Mimas en gros plan. (02/04/2010)
Mars Express :.Survol en rase mottes de Phobos! (02/04/2010)
Photos d'amateurs :.Richard Francis ne s'intéresse pas qu'à Cryosat. (02/04/2010)
Livre conseillé :.L'image du monde des babyloniens à Newton chez Vuibert. (02/04/2010)
Livre conseillé :. Les mystères du Soleil, notre étoile chez Belin. (02/04/2010)
 
 
 
 
 
HUBBLE : ON FÊTE SES 20 ANS EN ORBITE À LA CITÉ DE L'ESPACE. (02/04/2010)
 
Pour les 20 ans du célèbre télescope spatial Hubble, la Cité de l'Espace de Toulouse, organise une soirée spéciale le 28 Avril 2010 à partir de 18H (jusqu'à 23H) ; entrée 5€ sauf partenaires et moins de 15 ans.
 
Je signale que j'y participerai aussi en tant qu'animateur.
 
L'ESO nous a aussi fait un superbe cadeau pour cette célébration : les DVD sur Hubble à distribuer au public.
 
 
Venez nombreux!!
 
 
 
 
 
 
 
Programme spécial Hubble :
·        les 20 ans de Hubble, l’anniversaire du télescope devenu « mythique »,
·        le lancement officiel à la Cité de l’espace du film IMAX en relief « Hubble 3D » (3 séances de 300 places), un must à ne pas manquer!
·        la thématique générale « recherche de la vie ailleurs » - la naissance des étoiles
·        l’observation du ciel de Toulouse à l’extérieur (Club Antarès 31 CE Airbus)
·        débats avec notamment JF Clervoy astronaute, D Southwood Dr scientifique de l'ESA; Ph Lamy du LAM, Th Contini de l'OAMP etc..
·        conférences variées, notamment sur les autres télescopes spatiaux etc..
·        3 musiciens pour une ambiance dans le Hall de l’Astralia, et jeux de lumières « Hubble »
·        Des images exposées de Hubble.. le Top10 des meilleures photos de Hubble
·        Et des gadgets, posters… livres… Dédicaces.. distribution de DVD (ESO) sur Hubble et ses meilleures images ..
·        Le restaurant Espace 149 en formule snack ou bar
·        Des rencontres multiples entre curieux, astronomes amateurs et scientifiques
 
L’Europe, au travers notamment de l’ESA et l’ESO, a pris une part importante dans le programme Hubble.. Comment travaille-t-on avec un télescope orbital, comment coordonne-t-on la recherche ? Qui décide de quoi ? Quelle est sa place par rapport aux télescopes terrestres, qui, eux aussi, ont beaucoup progressé ? Autant de questions auxquelles nos conférenciers, acteurs de cette réussite, tenteront de répondre.
 
Contact organisation : p.droneau@cite-espace.com         s.henry-baudot@cite-espace.com
 
Cité de l'espace
Av. Jean Gonord – 31000 Toulouse    tel : 05 62 71 64 80
 
http://www.cite-espace.com/
 
Quelques rappels :
 
Peu de gens le savent, mais c'est Lyman Spitzer (dont le nom sera donné plus tard à un télescope IR en hommage), un génial astrophysicien américain, qui le premier eut l'idée dans l'immédiat après-guerre de proposer de mettre un télescope en orbite terrestre pour s'affranchir des problèmes dus à l'atmosphère. En effet, la seule information que l’on reçoit des objets que l’on observe, c’est leur lumière, et celle-ci perd une partie de ses informations en traversant notre atmosphère, en fait on ne perçoit que la partie visible du spectre, donc, ce que l'on peut voir du ciel à partir de la Terre n'est qu'une toute petite partie de l'immense palette des longueurs d'onde disponibles. Les télescopes positionnés dans l'espace étant situés au dessus de l'atmosphère qui fait filtre, nous donnent accès aux mondes de l'Infra Rouge (objets froids), de l'Ultra violet (objets chauds) et même à l'Univers violent des gamma (trous noirs) et des rayons X (super novæ). L’essentiel est donc INVISIBLE.
De plus les astronomes le savent bien, notre atmosphère provoque des turbulences qui limitent la résolution, ce n'est plus le cas dans l'espace.
Donc il faut aller dans l'espace. Décision est prise de construire un télescope spatial en ….1962 on le nommera Hubble en l'honneur du célèbre astronome, mais les fonds ne furent alloués qu'en 1977 et le lancement fut retardé par l'accident de Challenger en 1986, le départ eut lieu seulement le 24 Avril 1990 avec la navette Discovery (STS-31)
 
Ce télescope était un vrai défi technologique à l'époque. C'est un gros tube de la taille d'un autobus; 13m de long, 4,3m de diamètre et pesant 11 tonnes. Il possède un miroir principal de 2,4m et est équipé de divers instruments photographiques et spectrométriques. Il y a près de 400.000 pièces différentes à bord et plusieurs dizaines de km de câbles.
Le cadre est en graphite époxy, un matériau composite qui résiste aux grandes variations de température, car 16 fois par jour le télescope est soumis à une variation de température de 270°C entre jour et nuit. Hubble est revêtu de plaques isothermes chauffantes limitant cette variation à …..1°C!
Il orbite à 600 km au dessus de nos têtes. 
L'atmosphère ne faisant plus filtre, il permet aussi de voir dans le proche Infra-Rouge et dans l'Ultra-Violet. Des panneaux solaires immenses fournissent l'énergie nécessaire. Un revêtement spécial le protège de la chaleur et du froid.
Après sa première réparation, Hubble est parfait et il pénètre jusqu'à des galaxies qui se sont formées seulement 1 milliard d'années après le Big Bang! (Ne pas oublier : voir loin c'est voir dans le passé , un télescope est une machine à remonter le temps!!!).
 
En tout, 5 missions furent nécessaires pour maintenir Hubble en forme, ……..
 
La suite vous intéresse, alors vous lirez avec intérêt l'article spécial avec superbes photos de la revue l'Astronomie datée de Mai.
 
 
 
 
 
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LHC : COLLISION RECORD AU CERN. (02/04/2010)
 
 
Le CERN est heureux de communiquer ce 30 Mars 2010 sur un grand succès de la physique européenne  que je reprends en intégralité:
 
Genève, le 30 mars 2010. À 13h06, des faisceaux sont entrés en collision à une énergie de 7 TeV, donnant ainsi le coup d’envoi au programme de recherche du LHC. Dans le monde entier, des physiciens des particules se préparent à une moisson potentiellement riche de données de nouvelle physique ; le LHC entame en effet sa première longue période d'exploitation à une énergie trois fois et demie supérieure aux énergies atteintes précédemment dans un accélérateur de particules.
 
« C’est un grand jour pour les physiciens des particules, déclare Rolf Heuer, directeur général du CERN. Nombreux sont ceux qui attendent ce moment depuis longtemps, et leur patience et leur persévérance ont fini par payer. »
« Avec ces énergies de collision record, les expériences LHC vont pouvoir aborder une vaste région à explorer ; on va commencer à traquer la matière noire, les nouvelles forces et les nouvelles dimensions, ainsi que le boson de Higgs, indique Fabiola Gianotti, porte-parole de la collaboration ATLAS. Le fait que les expériences aient déjà publié des articles sur la base des données enregistrées l’an passé est de très bon augure pour cette première période d’expérimentation. »
« Nous avons tous été impressionnés par les performances du LHC à ce jour, souligne Guido Tonelli, porte-parole de l’expérience CMS. Il est particulièrement gratifiant de constater à quel point nos détecteurs fonctionnent bien. Nos équipes de physiciens, dans le monde entier, analysent déjà les données. Nous allons bientôt nous attaquer à certaines grandes énigmes de la physique moderne comme l’origine de la masse, la grande unification des forces et la présence abondante de matière noire dans l’Univers. Nous devons nous attendre à vivre des moments exceptionnels. »
« C’est le moment que nous attendons et auquel nous nous préparons depuis longtemps, déclare Jürgen Schukraft, porte-parole d’ALICE. Nous comptons beaucoup sur les résultats des collisions de protons et, plus tard dans l’année, des collisions d’ions lourds, pour arriver à mieux comprendre la nature de l’interaction forte et l’évolution de la matière dans l’Univers primordial. »
« LHCb est prête pour la physique, souligne Andreï Golutvin, porte-parole de l’expérience. Un grand programme de recherche nous attend. Il nous permettra d’étudier en profondeur la nature de l’asymétrie entre matière et antimatière. »
 
Le CERN exploitera le LHC sur une période allant de 18 à 24 mois, avec pour objectif de fournir aux expériences suffisamment de données pour réaliser des avancées notables via des branches très diverses de la physique.
Dès qu’elles auront « redécouvert » les particules de l’actuel modèle standard, préalable indispensable à l’étude d’une nouvelle physique, les expériences LHC partiront à la recherche systématique du boson de Higgs.
Grâce à la quantité de données attendues (1 fb-1 dans le jargon des physiciens soit femtobarn ou 10-15 barn, le barn étant l'unité de section efficace NDLR), la combinaison des données obtenues par ATLAS et CMS permettra d’explorer un large domaine de masses, et il y aura une chance bien réelle de découverte si la masse du Higgs avoisine les 160 GeV.
Si la particule est beaucoup plus légère ou beaucoup plus lourde, il sera difficile de la découvrir pendant cette première période d'expérimentation.
 
S’agissant de la supersymétrie, ATLAS et CMS disposeront chacune de suffisamment de données pour multiplier par deux la sensibilité actuelle aux nouvelles découvertes. Aujourd’hui, les expériences sont sensibles à certaines particules supersymétriques dont les masses vont jusqu’à 400 GeV. Le LHC, avec 1fb-1, va permettre d’aller jusqu’à 800 GeV.
 
« Le LHC a de bonnes chances de découvrir au cours des deux années à venir des particules supersymétriques, explique Rolf Heuer, ce qui pourrait nous permettre de mieux comprendre de quoi est constitué environ un quart de l’Univers. »
 
Et même à l’autre extrémité – plus exotique – du spectre des découvertes possibles, cette première période d’exploitation du LHC doublera notre potentiel de découvertes. Les expériences LHC seront sensibles à de nouvelles particules massives indiquant la présence de nouvelles dimensions et ayant des masses allant jusqu’à 2 TeV (contre 1 TeV actuellement).
« Plus de 2000 doctorants attendent avec impatience des données des expériences LHC, souligne Rolf Heuer.
Ils auront le privilège de rédiger les premières thèses à la nouvelle frontière des hautes énergies. »
 
À l’issue de cette période d’exploitation, le LHC sera arrêté pour que l’on puisse procéder aux opérations de maintenance usuelles et terminer les réparations et les travaux de consolidation requis suite à l’incident survenu le 19 septembre 2008 pour pouvoir atteindre l’énergie nominale de 14 TeV. Jusqu’à présent, les accélérateurs du CERN fonctionnaient selon un cycle annuel : ils étaient exploités pendant sept à huit mois et arrêtés quatre à cinq mois chaque année.
 
Étant donné que le LHC est une machine cryogénique fonctionnant à très basse température, il lui faut environ un mois pour être ramené à température ambiante et un autre mois pour être refroidi. Un arrêt de quatre mois dans le cadre d'un cycle annuel ne se justifie donc plus. C’est la raison pour laquelle le CERN a décidé de passer à un cycle plus long avec des périodes de fonctionnement plus longues et des arrêts eux aussi plus longs en cas de besoin.
« Deux années d’exploitation continue ne seront pas de tout repos pour les opérateurs du LHC et les expériences, mais le jeu en vaudra bien la chandelle, précise Rolf Heuer.
En commençant par une longue période d’exploitation et en concentrant sur une seule période d’arrêt la préparation des collisions à 14 TeV, nous augmentons la durée d’exploitation totale au cours des trois années à venir. Ainsi, nous pourrons rattraper le temps perdu et donner toutes leurs chances aux expériences d’imprimer leur marque. »
 
 
Commentaire :
 
L'énergie atteinte est de 7 TeV soit deux faisceaux de protons de 3,5 TeV.
Rappel : TeV = Tera électro Volt = 1012 eV
C'est une énergie très ………..faible, mais concentrée en un tout petit volume, si bien que ramenée au volume, c'est une énergie colossale.
 
C'est l'énergie près de trois fois plus grande que celle du Tévatron du Fermilab à Chicago (le grand concurrent du LHC).
 
Les deux faisceaux se sont rencontrés en début d'après midi de ce 30 Mars 2010.
Pendant plus d'une heure on a pu mener à bien les 4 expériences clé du LHC.
 
Les particules circulent à une vitesse proche de celle de la lumière (plus de 10.000 tours de l'accélérateur par seconde!).
 
Ce qui a provoqué les explosions de joie au CERN.
(Photo : Maxisciences)
 
De telles énergies sont un nouveau territoire pour la physique des particules.
 
Atteindra-t-on les limites des premiers instants de la création de l'Univers?
On devrait le savoir dans les prochains mois, alors comme nos amis anglais le disent, stay tuned!
 
 
 
 
 
 
POUR ALLER PLUS LOIN :
 
Nous avions évoqué le LHC dans ce précédent article.
 
L'info publiée par le CERN.
 
Aux portes d'un nouveau territoire par R Heuer Dr Général du CERN.
 
L'info sur la radio suisse romande.
 
Le nouvel Observateur/Science et Avenir traite du même sujet.
 
Le Figaro aussi.
 
Les journaux Libération et Le Monde évoquent aussi ce succès.
 
Le LHC et les astroparticules, CR d'une conférence aux RCE 2008.
 
La carte des instituts de recherche français participant au LHC
 
 
 
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LHC : PROCHAINE CONFÉRENCE MENSUELLE DE LA SAF. (02/04/2010)
 
 
C'est Michel Spiro, nouveau Président du Conseil du CERN , et ancien Directeur de l'IN2P3 (Institut National de Physique Nucléaire et de Physique des Particules), haut lieu de la recherche fondamentale sur la physique des particules, qui est l'invité de la SAF pour une conférence sur le thème :
 
 
Les particules et le LHC.
 
 
 
 
 
Tout le monde a entendu parler du grand collisionneur LHC, anneau géant de la taille du périphérique construit 100m sous terre par le CERN à la frontière franco-suisse; c'est le plus grand accélérateur de particules du monde. Il a redémarré récemment avec succès (voir article plus haut)
 
Michel Spiro, nous parlera de ce monde étrange des particules élémentaires et de ce que l'on doit attendre du LHC.
Venez nous rejoindre pour ce voyage passionnant au cœur de la matière et comprendre la physique des deux infinis.
 
Nous vous accueillerons le 14 Avril 2010 à 20H30 au FIAP (30 rue Cabanis Paris 14) salle Bruxelles. Ouverture des portes : 20H.
 
Entrée réservée aux membres de la SAF et à leurs invités, sinon 4 ou 8€.
 
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GUY CHOLLET : IL NOUS PARLE DES PRÉDICTIONS CATASTROPHIQUES DU CALENDRIER MAYA. (02/04/2010)
 
Notre ami rouennais de la commission de cosmologie de la SAF, Guy Chollet, commente à sa manière toutes les mauvaises prophéties dues au calendrier inca qui ont surgis à l'occasion de la sortie du film/livre catastrophe 2012, dont nous avons parlé ici.
Je lui passe la parole :
 
Voici son commentaire :
 
Dernièrement, sous le titre « 2012 », un film catastrophe est sorti.
L’auteur postule, qu’à la fin de l’actuel cycle du calendrier maya, le Soleil se dérègle et, altérant les neutrinos qu’il produit, provoque sur la Terre de fantastiques cataclysmes … Deux ans après, fin 2012, un super déluge s’ensuit donc !
 
Ce n’est pas la première fois que de pareilles prédictions sont faites mais, présentement, suite à une grave crise économique mondiale ; à une apparente recrudescence des tremblements de terre et des tempêtes ; à de notables crises politiques … les médias se déchaînent et Internet s’en mêle !
 
LES PRÉCÉDENTES PROPHÉTIES
Je ne les reprendrai pas toutes (elles sont trop nombreuses) mais, on peut en citer.
·        La peur de l’an 1000 … et un peu celle de l’an 2000 !
·        Les comètes de 1910.
·        Les apocalypses bibliques récurrentes (Armageddon) annoncées par certaines sectes (1914, 1918, 1925, 1975, 1989, 1992, 1995 … et j’en passe !).
·        La fin du pontificat de Benoît XVI qui est … le 111 me  pape.
·        Les guerres nucléaires, ou les cataclysmes nucléaires annoncés pour 1983 (pas 1986 !) puis 2006.
·        La peur des recherches scientifiques : les bombes atomiques (1945-1955) ; maintenant le LHC de Genève qui pourrait « créer un trou noir capable d’engloutir la Terre »
·        Les cataclysmes stellaires :  le 09-09-1999 avec la météorite de Nostradamus.
Les Extraterrestres détruisant la Terre par coups de laser :  Sheldon Nidle  1996.
 
LE CALENDRIER MAYA
La civilisation maya s’épanouit entre les IV et X èmes siècles de notre ère puis décline avant d’être submergée par les Aztèques et, finalement, totalement détruite par les Espagnols au XVI ème siècle …
Leurs écrits étaient peints sur des codex dont nous ne connaissons que quelques très rares exemplaires, presque tous ayant été rapidement brûlés par les conquistadors.
 
Leur zodiaque resta pratiquement inconnu jusqu’à ce que, au XX me siècle, on retrouve, à Mexico, un monolithe de basalte de 3,6 m de diamètre et d’un poids de 25 tonnes. Ce disque est maintenant appelé « Pierre du Soleil » et il est conservé au Musée National d’Anthropologie de Mexico. Un autre monolithe nommé « Calendrier aztèque » est également connu.
 
 
 
Pour la Pierre de Soleil, on note huit cercles concentriques :
 
 
1.       Le Cercle Central, représenté par le visage du Soleil Ollin Tonatiuh et ses deux griffes qui saisissent les cœurs pour les fixer à l’Univers.
2.     Les bras de la croix, ou quinconce, formés par les glyphes des quatre ères précédentes.
3.     Le cercle des 20 jours du mois : il tourne dans le sens des aiguilles d’une montre.
4.     Les 8 rayons du Soleil qui expriment le rapport entre le Soleil et Vénus.
5.     Le cercle de la planète Mars, dont la révolution synodique (apparente pour nous) de 780 jours équivaut à 260 x 3, soit trois années.
6.     Le cercle de la planète Jupiter, le petit joyau du ciel, étroitement relié à la Lune.
7.     Le Cercle de Saturne. Cette frange est composée de 28 petits arcs (car 28 années civiles) qui rappellent les vertèbres d’un serpent.
8.     Le cercle de la Voie Lactée.
 
 
 
Le compte des jours
Sur Internet, il existe un excellent document :  voir    http://www.louisg.net/C_maya.htm  dont nous reprenons quelques éléments.
 
On distingue :

1) Le Calendrier Tzolkin :
L’année religieuse des Mayas se composait de treize périodes de vingt jours et comptait 260 jours.
On la présente généralement avec deux roues d’engrenages : quand la grande roue a fait un tour, elle fait avancer la petite d’un cran.
 
2)Le Calendrier Haab :
Dans ce calendrier "civil" et de type solaire, l'année comportait 365 jours répartis en 18 uinals ou mois, de
LES PÉRIODES    20 jours chacun, auxquels s'ajoutait une période complémentaire de cinq jours en fin d'année.
Les 18 mois étaient consacrés à des divinités et portaient le nom de manifestations religieuses ou agricoles. Le glyphe qui y était attaché représentait le dieu ou l'animal sacré symbolisant cette manifestation.
Quant à la période des cinq jours additionnels (peut-être plus parfois), elle était désignée par le terme de Uayeb qui signifiait "Celui qui n'a pas de nom" et, elle était réputée être une période de malchance.
 
3) Le Compte Calendaire :
Les Mayas utilisaient simultanément les deux calendriers et une date complète comportait à la fois celle du calendrier "rituel" et celle du calendrier "civil". Ainsi, une date complète particulière, le "13 AHAU 18 CUMKU".  Ce jour "double" ne se retrouvait qu'au bout de 18 980 jours soit 52 années "civiles" (ou 73 années Tzolkin).  Ce Compte Calendaire est donc étroitement relié au cycle de Vénus (583, 92 jours) car. 52 années de 365 jours, correspondent à 32, 5 cycles de Vénus.  Cela peut s’appeler « le siècle maya ».
 
4) Le Compte Long :
Pas plus que le Compte Calendaire, le Compte Long ne peut être considéré comme un vrai calendrier. Il s'agit, en effet, de compter les jours à partir d'une origine et ce, de façon linéaire. Le système comprenait plusieurs "unités périodiques" que les mayas "entassaient" pour marquer la date voulue. Chacune des périodes était donc associée à une représentation spéciale, qui pouvait revêtir différentes formes figurées par des glyphes. La durée maximale de cet entassement atteignait 640 millions d’années (ALAUTUN) !
Quelle est l'origine de ce dernier comput ?   Ce compte long avait pour origine une date nommée 13 baktun, 4 ahau, 8 cumku correspondant au 12 août 3114 av. J.C. de notre calendrier grégorien (12 août -3113 s’il y a une année zéro dans ce calendrier). C'est du moins l’une des dates possibles (pour plus de détails, voir la référence Internet indiquée plus haut). Les Mayas connaissaient une forme voisine de notre zéro. Cette date se décompose donc comme suit : compte long : 0.0.0.0.0 ; calendrier Tzolkin : 4 Ahau ; calendrier Haab : 8 Cumku. Elle est aussi quelquefois notée 13.0.0.0.0 au lieu du 0.0.0.0.0 (signifiant certainement ainsi la fin du cycle précédent).  Le cycle actuel se terminera, fin 2012, lorsqu'il sera de nouveau noté 13.0.0.0.0 .
Il serait donc de 5125 ans.  Selon certaines hypothèses, la date 0.0.0.0.0 correspondrait, pour les Mayas, à la date de création du Monde ou à celle de la naissance de certaines divinités. Cependant, suite aux conquêtes espagnoles du XVI me siècle, n’oublions pas que ce calendrier fut « oublié » durant quatre cents ans …
 
Pour ceux qui s’intéressent plus particulièrement aux relations pouvant exister entre l’astronomie et les calendriers, plusieurs remarques peuvent être faites car, incontestablement, les Mayas furent de grands astronomes.
 
a) 5125 ans représentent quasiment le 1/5 d’une Précession, et, d’après la Pierre de Soleil, ce cycle étant considéré comme le cinquième, nous arrivons au terme d’une Précession complète.
b) 2012 est une année très ordinaire ; par contre 2010 est d’un grand intérêt, on y note :
- un long séjour de Jupiter au Point Vernal avec plus courte distance à la Terre le 20 septembre ;
- pour les 06-06 et 22-09, le début d’une conjonction triple Jupiter - Uranus en ce Point Vernal ;
- le passage de Saturne à sa plus faible distance de la Terre le 21 mars ;
- début août, dans la constellation de la Vierge (donc au couchant), plusieurs rapprochements de Saturne, Mars et Vénus ; de plus, le 12 août, à proximité de ces 3 planètes, présence de Mercure et d’une Lune à son 3 me jour.   Pour plus de détails, se référer aux éphémérides 2010.
c) Jupiter est, après la Lune et Vénus, l’objet le plus brillant du ciel ; c’est également lui qui possède l’orbite et la révolution la plus stable. Sur le long terme, c’est donc lui qui est le plus facile à repérer. Considérons un point du Zodiaque, le Point Vernal en particulier, Jupiter y passe tous les 11, 86 ans ; mais nous ne l’y voyons vraiment qu’une fois sur sept, soit tous les 83 ans environ, quand nous nous trouvons également proches de cette ligne Jupiter-Soleil, c'est-à-dire en conjonction avec cette planète. De plus si cette conjonction se produit en période d’équinoxe (c’est le cas en 2010), Jupiter se situera longtemps presque exactement au point considéré (donc, pour nous, au Point Vernal).
De son côté, compte tenu de la Précession des équinoxes, Uranus reprend sa place dans le ciel quasiment tous les 84 ans. Cette période de révolution géocentrique est donc proche d’un multiple de celle de Jupiter. Par le jeu des alignements fortuits et des importantes irrégularités du mouvement de révolution d’Uranus, dues au fait que cette planète est fortement influencée par ses deux voisines Saturne et Neptune bien plus lourdes qu’elle, Jupiter et Uranus se rapprochent fortement au moins tous les trente ans.
Aux environs de l’an ~6 avant notre ère (-5 si calendrier avec année zéro) nous avons donc eu un important regroupement de toutes les planètes connues, au printemps et à proximité du Point Vernal de cette époque. Pour les mêmes raisons, vers l’an ~3113 il y eut certainement une remarquable conjonction de Jupiter et Uranus, à proximité du Point Vernal de cette époque, lors de l’équinoxe d’automne.
Uranus est la planète dont l’orbite fait présentement l’angle le plus faible avec la nôtre (seulement
46, 7 minutes d’angle). Au moment des équinoxes, l’axe polaire de la Terre se trouvant incliné (comme toujours) mais dans un plan perpendiculaire à l’Écliptique et aux rayons solaires, nous regardons dans le plan de ces orbites aux environs de midi et de minuit. A cette période, l’observation des astres faibles du Zodiaque (dont Uranus) est donc facilitée.
d) Mars, Vénus et Mercure sont des astres rapides. Pour cette même année ~3113 ils se retrouvèrent quasiment, en compagnie de Saturne et près de la constellation de la Vierge, aux emplacements où nous pouvons les voir en 2010 (le cycle géocentrique de Saturne est d’environ 10 810 jours soit 29, 6 ans).
e) Enfin, la position précise de la Lune étant, elle aussi, très difficile à calculer sur le long terme, suite à l’allongement progressif des lunaisons (conséquence des marées terrestres) ; il est probable que les 23 octobre ~3114 puis, 18 avril ~3113 ; (donc au cours des mois précédant les dates citées) , d’importantes éclipses de Soleil se manifestèrent dans cette région du Mexique et en début de journée.
Pour les observations astronomiques, les anciens Mayas utilisaient surtout des lucarnes situées dans les parois de leurs bâtiments ; ou, les faces de leurs pyramides. Compte tenu de la situation de ces régions (14 à 21° Nord) , les latitudes de CHICHEN ITZA (20° 40’) , ou du nord de Mexico sont remarquables. Ces valeurs optimisent l’angle de 45° de la base des édifices ; et, correspondent exactement au maximum de l’inclinaison millénaire de l’axe polaire de notre planète (24° 18’) s’il est fait référence à une date très ancienne.  En ces lieux:
1.       au moment des équinoxes, une direction de visée faisant juste 45° avec le sol,  (pente de une hauteur pour une longueur), permet d’accéder à la déclinaison sud de -24° 20’ ou, nord de 65° 40’ (ce que nous appelons maintenant « le cercle polaire ») ;
2.     au moment du solstice d’été et à minuit, cette même pente de 45° permet de viser le plan de l’Écliptique depuis la base de la face nord des pyramides ; ou, tout comme chez les Égyptiens avec la pyramide de Khephren, le pôle de cette Écliptique (le seul point fixe du ciel) depuis le milieu de la base de la face sud ;
3.     au moment du solstice d’hiver et à minuit, cette même pente de 45° permet de viser depuis la base de la face nord des pyramides, la déclinaison sud de -24° 20’ ou, de nouveau, mais cette fois depuis la base de la face sud, la déclinaison nord de 65° 40’ .
 
Ainsi, comme nous en avions déjà convenu, avec plusieurs guides, en octobre 2002, quand je suis allé au Mexique ; si l’on s’en réfère plus à l’astronomie qu’à la numérologie, l’actuelle période longue du calendrier maya va plus probablement de l’an ~3113 (ou -3112 sans année zéro) à l’an 2010.  Elle serait de 5122 ans … durée hautement remarquable.
 
Ces faits sont hautement remarquables et ; sans prendre en compte Uranus, la seule référence à Jupiter implique, pour les durées globales, des variations cycliques d’environ 12 ans. Avec des références astronomiques intéressantes, 5127 ans n’est donc pas possible.  De plus, vers cette date de ~3113, il y eut d’importantes éclipses de Soleil sur le territoire maya ou à proximité !
 
 
Guy Chollet
 
 
 
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LANCEMENT DE CRYOSAT-2 : LANCEMENT PRÉVU BIENTÔT. (02/04/2010)
 
Nous avons déjà parlé de ce satellite, remplaçant son premier modèle qui n'avait pas pu être mis en orbite, il est prêt et son lancement a déjà été reporté plusieurs fois. Mais maintenant l'ESA nous communique une nouvelle date.
 
Le lancement du satellite Cryosat 2 est prévu le jeudi 8 avril à 15 h 57 heure française.
 
Cette nouvelle date a été confirmée par ISC Kosmotras suite à la modification du logiciel de vol du lanceur et à sa validation.
 
Chargée de détecter les variations d'épaisseur des glaces de mer présentes dans les océans polaires ainsi que l'évolution des vastes calottes glaciaires qui recouvrent le Groenland et l'Antarctique, la mission Cryosat de l'ESA est la plus complexe des missions jamais conçue pour étudier les glaces.
 
Cryosat 2 sera placé en orbite à 700 km d'altitude par un lanceur russe Dniepr, qui doit être tiré du cosmodrome de Baïkonour (Kazakhstan) le jeudi 8 avril à 15 h 57 heure d'Europe continentale (13 h 57 UTC). Le lanceur Dniepr est exploité par Kosmotras
 
 
 
 
 
 
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LA CREVETTE QUI VENAIT DU FROID : ON VIENT DE TROUVER LA VIE À 180M SOUS LA BANQUISE. (02/04/2010)
 
 
C'est en étudiant la calotte polaire antarctique et à une profondeur de plus de 180m, que des scientifiques du GSFC (Goddard Space Flight Center) de la NASA ont trouvé une petite créature étrange de moins de 10cm de long, une sorte de crevette rose faisant partie de la famille des Lysianassidae.
 
C'est Bob Bindschadler du GSFC qui fit la trouvaille avec son équipe (en partenariat avec la NSF National Science Foundation) de cette crevette nageant entre les glaces.
 
Le lieu de cette trouvaille fut le lieu-dit Windless Bight de la célèbre barrière de Ross (Ross Ice Shelf) à quelques dizaines de km de la station Mc Murdo.
 
Une barrière de glace est un morceau d'inlandsis, épais et flottant, mais qui n'est pas détachée du continent.
 
Un trou de 20cm de diamètre a été creusé (carottage) afin de voir ce qui pouvait se trouver dans le fond d'une telle barrière, et une caméra a été introduite qui donna lieu à cette découverte. Cette barrière est située à plus de 20km de la mer.
 
Photo : © NASA.
 
 
 
 
La carte suivante localise l'endroit de cette découverte.
 
 
Cette étude faisait en fait partie d'une étude générale sur la diminution de l'épaisseur des couches de glace de l'Antarctique
 
Il est très étonnant de trouver une telle créature dans un milieu si hostile, ce qui renforce l'idée de développement de sondes interplanétaires vers les mondes froids comme Europe (satellite de Jupiter) ou Titan et Encelade (satellites de Saturne).
 
 
Il n'est pas inhabituel de trouver de la vie marine dans les eaux de l'Antarctique même si elles sont entre –2 et +1°C, l'eau coule aussi sous les barrières de glace là où on peut avoir des échanges avec l'eau libre. Mais trouver une forme de vie aussi éloignée de la mer est vraiment exceptionnel pour beaucoup de biologistes. On trouve sur Terre et au fond des océans sur les dorsales océaniques par exemple de tels extrémophiles.
 
Une vidéo du carottage est fournie par la NASA, elle fait 27MB!
 
 
Nos scientifiques heureux de cette découverte, vont essayer maintenant d'effectuer les mêmes relevés dans des lacs sub glaciaires arctiques.
 
 
 
 
 
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GENESIS : PREMIERS RÉSULTATS. (02/04/2010)
 
 
Vous l'aviez peut être oublié, mais nous avions évoqué cette très intéressante mission en 2004 dans ces colonnes; et je vous invite à vous y reporter pour vous la remémorer.
En deux mots : cette mission devait recueillir des échantillons du vent solaire et les rapporter sur Terre en 2004.
 
Malheureusement, tout ne se passa pas comme prévu (voir cet astronews) : crac boum à l'atterrissage.
La cause de l'échec : le switch qui devait actionner le parachute avait été monté à l'envers et tout n'avait pas été vérifié au moment du montage!
 
Néanmoins tout espoir ne fut pas perdu, on est arrivé à récupérer certains morceaux d'échantillons, malgré l'état déplorable de la capsule.
Certaines analyses purent commencer en 2005. Voir aussi cet article.
 
Un laboratoire français est chargé d'analyser certains échantillons :
 
Le Centre de Recherches Pétrographique et Géochimique, CRPG, (CNRS, Nancy) s'attellera d'une part à la mesure de la composition isotopique de l'oxygène des grains cométaires par microsonde ionique, d'autre part à celle de l'azote et des gaz rares par extraction laser et spectrométrie de masse statique.
Cette installation analytique, financée par le CNRS, le CNES et la Région Lorraine, a été  développée pour l'analyse des cibles irradiées par le Soleil de la mission NASA Genesis.
B Marty et M Chaussidon que nos lecteurs connaissent bien, s'attellent notamment à cette tâche.
 
 
Voilà, nos chercheurs ont travaillé d'arrache pied depuis 2005 et le CNRS est heureux de communiquer aujourd'hui sur les premiers résultats :
 
 
L'analyse par une équipe du CRPG (INSU-CNRS), en collaboration avec des chercheurs Suisses et Américains, de la composition isotopique de l'azote des cibles irradiées durant 27 mois par le vent solaire dans le cadre de la mission américaine Genesis, révèle une composition isotopique du Soleil très différente de celle des météorites et de la Terre.
Cette mesure, seconde priorité de la mission parmi 27 autres, permet aux auteurs de conclure que le Soleil est bien la référence isotopique du système solaire et non la Terre.
Cette hétérogénéité pourrait être le résultat de l'irradiation intense du gaz résiduel de la nébuleuse par le Soleil jeune.
Lors de cette irradiation, des réactions photochimiques auraient formé des phases isotopiquement anormales, incorporées dans les précurseurs des météorites et des planètes terrestres. Un résultat publié récemment dans Geochimica et Cosmochimica Acta.
 
 
Le Soleil concentre 99 % de la masse du système solaire et représente le meilleur témoin de la matière initiale qui a formé notre étoile et les planètes. Sa composition élémentaire est connue grâce à l'analyse spectrale de la lumière émise, mais celle des abondances isotopiques n'est pas accessible par cette méthode. Or, les rapports isotopiques constituent la mémoire des processus de formation de notre système. Les seuls objets analysés précédemment sont la Terre et les météorites (et, très récemment, de la matière cométaire).

L'oxygène et l'azote montrent des variations isotopiques très importantes entre les différents réservoirs planétaires que sont la Terre, Mars, les météorites, les comètes et les planètes géantes. Cette disparité est vraisemblablement en rapport avec les processus très énergétiques de formation du système solaire. Seules les atomes ionisés émis continuellement dans l'espace par notre étoile, le vent solaire, offrent l'opportunité d'acquérir des données sur ces processus, à condition de pouvoir les capter.
Tel était l'objectif de la mission Genesis de la Nasa

 
Les résultats de la mission Genesis
La mission a consisté à exposer 27 mois durant des matériaux ultra-purs (saphir recouvert d'or, diamant synthétique, silicium pur, aluminium) au vent solaire. Si la mission s'est bien passée, le retour fut plus mouvementé et la capsule portant les échantillons s'écrasa dans le désert de l'Utah. L'équipe du CRPG dû mettre au point une procédure analytique particulière pour « nettoyer » les échantillons des pollutions terrestres dues à l'atterrissage et garantir la qualité des analyses.
 
Installation d'ablation laser et spectrométrie de masses statique montée au CRPG pour l'analyse des cibles Genesis.
© CRPG (INSU-CNRS)
 
Le CRPG a été sélectionné par la NASA pour son savoir-faire démontré par l'analyse des échantillons lunaires des missions Apollo et de météorites, notamment de Mars. Il a fallu 6 ans à l'équipe pour développer un système spécifique d'analyse des quantités extrêmement faibles d'azote solaire. Cette installation a également permis la première analyse de gaz rares dans de la matière de comète lors de la Mission NASA Stardust.
 
L'analyse isotopique de l'azote des échantillons de Genesis a permis tout d'abord de s'assurer que la composition isotopique de N n'avait pas évolué dans le Soleil. En effet, le rapport 15N/14N du Soleil est semblable à celui de l'atmosphère de Jupiter, analysé il y a dix ans par une sonde américaine.
Cette similarité montre que les planètes géantes dont Jupiter, ont capté dans leurs atmosphères massives une partie de la nébuleuse primitive d'une part, et que la composition du Soleil actuel reflète bien celle du gaz initial. En d'autres termes, les processus de nucléosynthèse (fabrication d'éléments) internes à notre étoile dont le Soleil tire son énergie, et ceux liés à la genèse du vent solaire, n'ont pas affecté l'azote.

Par ailleurs, Genesis a également permis l'échantillonnage et l'analyse d'autres éléments tels que les gaz rares, qui montrent une constance dans leurs compositions isotopiques et donc le peu d'influence des processus de transfert entre Soleil interne et vent solaire.

L'azote du vent solaire montrent que la Terre et les météorites (système solaire interne) d'une part, et les comètes (système solaire lointain) d'autre part sont enrichies en azote-15 (l'isotope rare de l'azote, l'autre isotope, majoritaire, est l'azote-14) de 60 % et de 300 %, respectivement.
Ces variations contrastent fortement avec les variations isotopiques des éléments non volatils qui ne sont que de quelques parties pour mille dans tout le système solaire. Elles indiquent que des processus physicochimiques intenses ont affecté le gaz de la nébuleuse protosolaire et non les solides (grains).
Ces processus sont probablement dus à une irradiation intense du gaz par le Soleil jeune lors d'interactions avec les solides, et/ou des réactions chimiques à très basse température entre espèces azotées, peut être catalysées par la lumière solaire. De tels processus ont dû se produire dans des régions différentes de celles des planètes internes, impliquant des mélanges de matière à très grande échelle dans tout le système solaire.
 
 
Les chercheurs ont publié leurs résultats dans cet article :
Nitrogen isotopes in the recent solar wind from the analysis of Genesis targets: Evidence for large scale isotope heterogeneity in the early solar system. GEOCHIMICA ET COSMOCHIMICA ACTA
 
 
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LRO : DES VUES AMÉLIORÉES SAISISSANTES. (02/04/2010)
 
 
LRO  c'est la sonde lunaire américaine de feu le programme lunaire Constellation.
 
Elle est équipée d'une caméra très performante qui nous comble à chaque fois de paysages lunaires fantastiques.
 
Mais mieux que cela, un collègue Allemand, Bernhard Braun s'est basé sur ces superbes images pour les améliorer et leur donner un aspect "3D" mais sans avoir besoin de lunettes spéciales.
 
Voici quelques exemples.
 
 
 
Vous trouverez d'autres photos sur son site.
 
 
 
LRO sert aussi la science, il ne faut pas croire que l'on ne fait que de belles photos.
 
 
En effet LRO a servi récemment à chercher et à trouver le Lunokhod 2 soviétique lancé en 1973 et qui parcouru près d'une quarantaine de km sur notre satellite.
 
Sur les plus de 100.000 photos lunaires prises par la caméra LROC, Phil Stroke de l'Université Canadienne Western Ontario, a cherché le rover soviétique dont on semblait avoir perdu la trace.
 
Il trouva facilement les traces des roues de ce rover comme on le voit sur cette photo. Il est immobilisé dans le cratère Le Monnier.
 
 
 
 
 
 
 
 
Voir aussi le très intéressant article de nos amis de la Planetary Society à ce sujet.
 
 
 
 
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PLANCK :.TAPISSERIE COSMIQUE. (02/04/2010)
(Crédits: ESA/HFI Consortium/IRAS)
 
 
Enfin de nouvelles images de Planck nous sont révélées par l'ESA.
 
 
 
Voici des froids filaments de poussière qui s'étendent dans notre Galaxie. L'analyse des formes de ces structures devrait nous aider à déterminer les forces mises en jeu qui façonnent notre Galaxie et qui déclenche la création d'étoiles.
 
Ce sont des structures filamentaires situées dans notre proche environnement (500 années lumière), les couleurs sont codées pour fournir des informations sur la température :
·        le rose-blanc correspond à quelques dizaines de degrés au dessus du zéro absolu
·        les couleurs plus profondes sont de la poussière au dessus de 12K
 
Les poussières les plus chaudes sont concentrées dans le plan galactique (la bande blanche).
Les points les plus brillants correspondent à des concentrations de matière où des étoiles se forment.
 
 
 
Les parties les plus denses sont des nuages moléculaires, les plus diffuses sont baptisées "cirrus".
 
De nombreuses forces sont en action dans la Galaxies et modèle ces nuages et cirrus en structures filamenteuses, par exemple :
·        À grande échelle, la Galaxie est en rotation, créant des spirales de gaz de poussières et d'étoiles.
·        La gravité exerce aussi une influence importante sur gaz et poussières
·        Les jets de particules des étoiles poussent aussi le gaz et la poussière environnante
·        Le champ magnétique joue aussi un rôle non négligeable et encore peu connu.
 
Planck et Herschel ont été lancé en même temps, si Planck s'intéresse aux grandes structures, Herschel quant à lui, peut effectuer des observations détaillées de plus petites régions du ciel.
 
Une des questions dont on doit trouver la réponse est de savoir pourquoi les structures filamentaires sont similaires à petite et à grande échelle.
 
 
L'image ci dessus est une combinaison du HFI de Planck (à 540 et 350 micron) avec une image de 1983 de l'iRAS à 100 micron.
 
 
Voici la zone du ciel (carré rouge) correspondant à l'image précédente.
 
Planck est en rotation permanente, à chaque rotation ses instruments croisent le plan galactique deux fois.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
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LES MATHÉMATIQUES DE L'ASTRONOMIE PAR B LELARD (02/04/2010)
 
Voici une nouvelle rubrique dans vos Astronews, suite à une demande forte, notre ami Bernard Lelard, Président de l'Association d'astronomie VEGA de Plaisir (Yvelines) se propose de nous faire découvrir la genèse des mathématiques qui ont été utiles à l'Astronomie dans cette rubrique qui comportera de nombreuses parties.
Les parties précédentes :
 
o           Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 1 Géométrisation de l'Espace . (28/02/2008)
o           Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 2 La Mésopotamie . (13/03/2008)
o           Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 3 Thalès . (27/03/2008) 
o           Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 4 Anaximandre et Pythagore . (19/04/2008)
o           Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 5 Platon (1) . (10/05/2008)
o           Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 6 Platon (2) p. (19/06/2008)
o           Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 7 Aristote et Pythéas . (03/07/2008)
o           Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 8 Alexandre le Grand . (09/09/2008)
o           Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 9 Alexandrie et Aristarque . (06/11/2008)
o           Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 10 Euclide et les géométries . (19/12/2008)
o           Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 11 Archimède et son palimpseste . (11/01/2009)
o           Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 12 L'idée géniale d'Ératosthène  (30/01/2009)
o           Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 13 Coniques et orbites d'Apollonius  (22/02/2009)
o           Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 14  360° et les étoiles d’Hipparque . (27/03/2009)
o           Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 15 Nicomède, Poseidonios, et les derniers grands . (27/04/2009) 
o           Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 16 Les écoles, les Chinois etc . (15/05/2009)
o           Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 17 Indous, Mayas et autres . (15/05/2009)
o           Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 18 Les Romains, Ptolémée et Galilée . (15/05/2009)
o           Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 19 D'Hypatie aux maths arabes . (06/08/2009)
o           Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 20 Les maths des étoiles à Bagdad . (22/09/2009)
o           Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 21  Les sages d’al-ma’mun et le Ptolémée des arabes (27/10/2009)
o           Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 22 La petit nuage d'Al Sufi et la règle de trois. (04/12/2009)
o           Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 23 les zij des astronomes musiciens par B Lelard. (04/02/2010)
 
 
 
PARTIE 24 : ARISTOTE AU MONT SAINT MICHEL.
 
En mars 2008 paraissait aux Éditions du Seuil le livre intitulé « Aristote au Mont Saint Michel » écrit par Sylvain Gouguenheim.
Cet auteur enseigne l’histoire médiévale à l’École Normale Supérieure de Lyon.
Ce livre fut à l’origine d’une polémique, de pétitions, d’injures d’universitaires, de manifestations, de mobilisation d’une certaine presse dans la grande tradition des bagarres littéraires de la fin du XIX ième siècle. 
Pour résumer : Gouguenheim rajouta le sous titre « Les racines grecques de l’Europe chrétienne ». 
Les mots « racines », « grecques », « chrétiennes » furent  jugés déplacés face à l’opinion à la mode pour laquelle l’Europe ne peut être que sans identité, laïque et sans frontières.
 
A l’origine il y a « l’Islam des Lumières » dont la richesse intellectuelle était incontestable alors même que l’Occident était, selon les opinions, sous l’emprise de l’Eglise romaine et de ses croisades. Les Arabes sont dans le sud de la péninsule ibérique de 711 à 1492 (année de la découverte de l’Amérique par Colomb), soit pendant 8 siècles, période la plus longue de l’histoire de l’Espagne.
Les splendides monuments de Cordoue, Séville et surtout l’Alhambra de Grenade témoignent aujourd’hui encore d’une civilisation raffinée.
 
L’histoire officielle dit : »
La science grecque se transmet principalement aux Latins par l’intermédiare de l’Islam et la plus grande partie de ce retour aux sources s’opère dans l’Espagne redevenue chrétienne grâce à la Reconquista.
C’est là que des clercs venus de toute l’Europe, y compris d’Italie, viennent à partir du XII ième siècle puiser aux sources arabes, et, en les traduisant, contribuent à la redécouverte de la science grecque. » (B.Laurioux et L.Moulinier, Paris Messene, 1998, p.24 .
 
De récentes recherches montrent qu’il y a eu d’autres chemins empruntés par des voyageurs diffusant des manuscrits originaux grecs venant de Byzance (Constantinople) qui furent directement traduits en latin en Occident, notamment par Jean de Venise (mort vers 1145). Il s’agissait d’un grec vénitien établi un temps à Constantinople et terminant sa vie au monastère du Mont Saint Michel en traduisant Aristote. Deux de ses manuscrits traduits se trouvent actuellement à la bibliothèque d’Avranches (no 221 et 232). Gouguenheim cite d’autres chemins et d’autres traducteurs. Cependant le rôle de passage par l’Espagne pendant sa période musulmane est indiscutable.
 
L’expansion arabe commencée en 711 par Tariq ibn Ziyad en passant le détroit de Gibraltar (djebel al Tariq : montagne de Tariq) et ses Berbères monta jusqu’à Saragosse (714), Tarragone et Barcelone (716, 719). De nombreuses incursions au delà des Pyrénées en Septimanie (Languedoc Roussillon)  et en Novempopulanie (Gascogne) laissèrent de nombreuses tours de guet sarrasines toujours visibles. En 719 la Septimanie fut conquise avec pour capitale Narbonne qui devient le wali « Albrûna » pendant 40 ans. L’histoire officielle française précise qu’en 732 Charles Martel mis fin à la conquête arabe à Poitiers.
 
 
En fait le renversement des Omeyyades par les Abbassides et la rebellions de chefs berbères favorisa surtout un repliement des Arabes vers la Péninsule. C’est Pépin le Bref, le fils de Charles Martel qui libèrera la Septimanie (il avait hérité de la Provence et de la Bourgogne, son frère Carloman ayant l’Alémanie et la Thuringe) et sécurisera les frontières, faisant de lui un roi mérovingien sacré à Saint Denis (27/12/754) par le pape Etienne II qui avait fait le voyage depuis Rome. Le déroulé de la cérémonie sera repris par les rois capétiens à Reims.
 
 
 
 
Dans l’Hispanie les clans arabes se disputèrent (les Kaïsites bédouins nomades venus d’Arabie du nord et les Kalbites cultivateurs venus du Yémen). Le kalbite Badj, avec des Syriens et quelques Kalbites de Mellila (aujourd’hui enclave espagnole au nord du Maroc) vint lui à bout des batailles internes et se proclamera émir à Cordoue en 756. Il y eut encore des rebellions à Barcelone et à Saragosse et Charlemagne, fils de Pépin le Bref, intervint alors (27 août  778 : épisode de Roncevaux et de la Chanson de Roland). Ayant repoussé les Arabes au delà de l’Ebre, il fut sacré le jour de Noël 800 à Rome « Empereur des Romains », après avoir été roi des Francs par le pape Léon III
 
 
 
 
 
 
A l’Ouest les sciences n’eurent donc pas l’éclat de celles du Moyen Orient.
Le Numide (Algérien d’aujourd’hui) Saint Augustin (354, 430), attiré par les philosophes grecs, eut une influence considérable sur l’acception des sciences par les religieux.
Il réfuta l’astrologie qui ôtait la liberté aux hommes. Pour Augustin la science avait un rôle à jouer dans la religion chrétienne. C’était la première fois qu’un homme d’église renommé (Augustin était évêque d’Hippone, aujourd’hui Annaba (Bone) en Algérie) s’intéressait à la science. Cette nouvelle attitude eut un retentissement considérable à une époque charnière auprès des religieux.
Parmi ceux ci figure Bède le Vénérable (672, 735), moine saxon de Jarrow dont le père était astronome.
 
Il écrivit plus de 40 livres en latin et s’illustra dans les calculs calendaires : le « comput » (d’où « computer »), le calcul de la date de Pâques. En 325 le Concile de Nicée fixe la règle de calcul basée sur l’observation astronomique : Pâques est célébré le dimanche qui suit le quatorzième jour de la lune qui atteint cet âge au 21 mars ou immédiatement après.
 
Autrement dit, c’est le premier dimanche qui suit la première pleine lune le 21 mars ou après (marquant le début du printemps).
 
Avant ce concile, la fête suivait des règles variables, influencées par la date de Pessa'h la Pâques juive. Il créa aussi un calendrier luni-solaire fondé sur le calendrier luni-solaire de 19 ans de Méton et publia une table de dates de Pâques pour 532 ans. Bède fut le premier à faire débuter le calendrier du jour de la naissance connue du Christ.
 
Habitant au bord de la mer en Northumbrie (Jarrow et Wearmounth) il étudia les fréquences et heures des marées hautes et demanda l’affichage de l’heure des marées hautes à la capitainerie des ports.
 
 
 
 
 
L’afflux soudain des connaissances grecques intervint donc naturellement en Hispanie au XII ième siècle sous la forme de traduction en latin de textes arabes par les moines bien préparés par Augustin et Bède. Les premiers textes furent l’Algèbre de d’Al-Khwarizmi et l’Optique d’Ibn al-Haytham.
 
 
 
 
 
 
Les premières traductions eurent lieu à Tolède, ville au centre de territoires reconquis mais de tradition musulmane (il existe encore aujourd’hui une école de traductions alors que  l’université fut fermée en 1845).
 
Les premiers traducteurs furent Adélard de Bath, Gérard de Crémone et Michel Scot. Gérard naquit à Cremona en 1114 en Lombardie et s’intéressa très tôt à la philosophie et entendit parler de « la Composition Mathématique » de Ptolémée –qui sera nommé plutard « Almageste » par lui même.
Ne disposant pas de traduction latine (qui n’existait pas à l’époque) il se rendit à Tolède attiré par la renommée scientifique des Maures d’Espagne. Là il apprit l’arabe et se mit à traduire tous les ouvrages jugés importants. Selon Pipini Crémone traduisit 76 livres dont le traité de médecine d’Avicenne et Almagesti Ptolemai solemnis translatio.
 
Crémone, inventeur du mot « Almageste », rencontrait souvent des mots arabes sans correspondance latine devait inventer des mots passés depuis dans le langage courant.  La méthode de traduction était particulière : on choisissait un juif (qui parlait arabe) qui faisait apprendre des rudiments d’arabe puis on traduisait souvent sur sa dictée, même si l’on n’était pas spécialiste de la chose traduite.
Pas étonnant que les traductions étaient superficielles comme le démontrèrent plus tard de nouveaux érudits.
Ainsi Roger Bacon, de l’université d’Oxford nouvellement crée, critiqua dès 1267 les traductions de Crémone qu’il reprit.
Roger Bacon écrivit un traité d’optique sur les apparences de la Lune et du Soleil et imagina des instruments grossissant par réfraction à ce point qu’on lui attribua l’invention des bésicles et la définition de la lunette qui devint astronomique 400 ans après.
 
Autre traducteur : Adélard de Bath (1080, 1160). Membre de la suite de l’évêque de Bath (pays de Galles), Jean de Viliula, il étudia à Tours et enseigna à Laon. Adélard se rend en Sicile pour s’instruire en culture grecque et arabe, probablement à l’école de Salerne. La Sicile, partie de l’empire de Byzance, passe sous domination musulmane de 878 jusqu’à 1060 date à partir de laquelle les Normands des Croisades occuperont l’île jusqu’en 1090 en laissant une tradition de traductions et de passation de manuscrits.
 
Cette Scola Salerni fut une école de médecine (Salerne, dite ville d’Hippocrate) à partir de manuscrits arabes et grecs traduits sur place et au Mont Cassin par Constantin l’Africain un commerçant chrétien de Carthage devenu moine et acheteur de manuscrits. Adélard traduira, de retour à Bath ou en Sicile les Eléments d’Euclide qu’il renomme « Geometrica »  à partir d’un manuscrit arabe. Les grandes traductions eurent lieu en Catalogne, à Tolède et en Provence. Platon de Tivoli va traduire en Catalogne le traité d’astronomie et de trigonométrie de Muhammad ibn Jābir al-Harrānī al-Battānī intitulé De motu stellarum, le Liber embadorum d’Abraham bar Hiyya Hanassi, le Spherica de Théodose de Tripoli, et le De la mesure du cercle d’Archimède . Robert de Chester à Ségovie traduit de l’arabe en latin le livre d’algèbre d’al-Khwarizmi, Al-jabr wa’l-muqâbalah (Abrégé du calcul par la restauration et la comparaison) et ses tables astronomiques (contenant aussi des tables trigonométriques).
Les traductions de Jean de Séville comprennent les ouvrages d’Al-Battani, Thābit ibn Qurra, Maslamah Ibn Ahmad al-Majriti, Al-Farabi, Jafar ibn Muhammad Abu Ma'shar al-Balkhi, Al-Ghazali, Al Fargani.
Michel Scot fut vraisemblablement écossais, né en 1175, fut aussi un traducteur des commentaires d’Averroès sur Aristote et d’un traité d’astronomie le Kitab fi l-hai'a d'Alpetragius qui vivait encore à cette époque dans la péninsule espagnole.
 
 
Le traducteur le plus célèbre fut Gerbert d’Aurillac. Il serait né en 945 à Belliac en Auvergne et fut oblat au monastère de Saint Géraud à Aurillac. En 963 le comte Borrell II de Barcelone se rend dans le Rouergue pour épouser la fille du comte de Rouergue. Il fait étape à l’abbaye d’Aurillac.
Borrell confirme au père abbé l’excellente réputation des monastères catalans dans l’assimilation des sciences grecques et arabes. Araalde, le père abbé, lui confie alors Gerbert qui est un excellent élève.
Le califat omeyyade est à son apogée et la cour de Cordoue est le plus grand centre intellectuel d’Europe avec la bibliothèque du calife Al-Hakam II. Des manuscrits parviennent à Vich et à Ripoll d’où ils sont traduits de l’arabe en latin. Le monastère de Ripoll se spécialise dans la traduction des ouvrages d’astronomie et de mathématiques. Gerbert est pris en charge par l’évêque mathématicien Hatton de Vich. Il perfectionne sa connaissance de la culture antique à travers Virgile, Porphyre de Tyr, Aristote, Cicéron et surtout Boèce.
 
 
Avec les Apices de Boèce il s'initie à l'arithmétique. Il y remarque la numérotation décimale (sans le zéro) notée en chiffres ghubar, chiffres dits arabes, dans le Codex Vigilanus,  de 976 et provenant du monastère aragonais d'Abelda .
Ces chiffres sont utilisés par les nombreux marchands arabes à Barcelone.
Libéré de la lourdeur des chiffres romains, il aborde les calculs pratiques, et imagine une table à compter - l’abaque de Gerbert - qui systématise le principe de la numération de position et le procédé de calcul matriciel de nos quatre opérations .
En 970 Gerbert suit Hatton et Borrell II à Rome auprès du pape Jean XII afin d’affranchir les évêchés catalans de Narbonne. Gerbert impressionne le pape par ses connaissances en mathématiques et en musique et le recommande à l’empereur Otton I ier qui l’engage et en fait le précepteur de son fils.
Le parcours de Gerbert est compliqué et hors de notre sujet. Il aura à Reims pour élève Robert le Pieux, le fils d’Hugues Capet, Fulbert de Chartres,  Guy d’Arezzo l’inventeur de la notation musicale en portée de 5 lignes utilisée encore aujourd’hui. Après de multiple aventures Gerbert propose avec Adalbéron Hugues Capet comme roi de Francie en mai 987 à Senlis, qui le prend comme responsable diplomatique. De nouvelles aventures conduiront Gerbert à Rome et il deviendra pape sous le nom de Sylvestre II. Étonnant parcours d’un traducteur devenu pape en ayant introduit l’usage des chiffres dits arabes dans la civilisation occidentale grâce à son usage des abaques.
 
Les traductions à Tolède et ailleurs devenant systématiques prirent une grande ampleur. Il faut bien admettre que des traductions grec-syriaque-arabe-latin déformaient sensiblement les textes originaux et que d’autres chemins, pour la partie grecque, furent déterminants.
 
Le livre de Gouguenheim montre alors bien qu’en fait la culture grecque avait déjà dépassé les frontières avant l’épopée des savants arabes. Les traductions des écrits en langue arabe de ceux-ci vinrent alors enrichir les connaissances des grecs. Aristote fut aussi traduit  au Mont Saint Michel et dans d’autres endroits avant les grandes traductions de Tolède qui portèrent en Occident les découvertes d’al-Tusi et de tous les autres de Bagdad à Byzance.
 
 
Bernard LELARD
Une version imprimable peut m’être demandée à
bernard.lelard@gmail.com
la prochaine fois nous parlerons de l’optique de Grosseteste
 
 
 
 
 
CASSINI SATURNE :.MIMAS EN GROS PLAN. (02/04/2010)
(photos : Crédit: NASA/JPL/Space Science Institute).
 
Fin Février, notre vaillante sonde saturnienne, Cassini, a rasé le satellite Mimas (celui qui ressemble à l'étoile de la mort de Star Wars!) qui ne fait que 400km de diamètre, et nous donne des images très détaillées notamment de cet immense cratère, le cratère Herschel (130km de diamètre).
 
 
Voici la mosaïque d'images prises lors de ce survol effectué le 13 Février 2010 d'une altitude de 30.000km (le point le plus proche de ce survol fut 9500km). images prises dans le visible.
 
Les cratères vus sur cet hémisphère ont des marques sombres sur leurs flancs, ce qui pourrait correspondre à une plus grande concentration d'impuretés en ces endroits, ceci dû à l'évaporation de la glace, cela favorisant la migration de ces impuretés vers les fonds des cratères..
 
On s'en rend mieux compte sur cette photo plus détaillée du cratère Herschel en fausse couleur.
 
 
Mimas comme tous les satellites de Saturne sont composés d'un mélange de glaces et de poussières.
 
De même Cassini a pris une photo en 3D anaglyphe de ce cratère, alors à vos lunettes.
 
 
 
 
Cassini s'est aussi intéressé à la température de Mimas et en a effectué le relevé comme on voit sur cette photo.
 
Voici le relevé des températures diurnes de Mimas pris par le spectromètre infra rouge CIRS durant le passage du 13 Février 2010.
 
On remarque en haut à gauche, la distribution attendue des températures, le point blanc représente l'endroit où le Soleil est juste au dessus (midi).
 
Comme sur Terre on pensait atteindre la plus forte température en début d'après midi, mais on voit en haut à droite ce que l'on a réellement mesuré; une distribution complètement différente.
 
 
 
 
Au lieu d'avoir une variation douce de température, on remarque que Mimas est partagé en deux parties; une chaude (92K) à gauche et une plus froide à droite (77K), la frontière formant une sorte de V. cette partie plus froide l'est certainement car le matériau de surface a une plus grande conductivité thermique et l'énergie solaire "s'enfonce" dans le sol.
Mais pourquoi la conductibilité thermique varie autant à la surface de Mimas, on ne sait pas. Le cratère Herschel en est il responsable? Mystère pour le moment.
 
Les images du bas de la photo correspondent à des vues dans le visible et combinée visible IR.
 
 
 
 
 
 
Comme d'habitude, vous trouverez toutes les dernières images de Cassini au JPL
Les animations et vidéos : http://saturn.jpl.nasa.gov/multimedia/videos/videos.cfm?categoryID=17
 
Les prochains survols : http://saturn.jpl.nasa.gov/home/index.cfm
Tout sur les orbites de Cassini par The Planetary Society; très bon!
 
Voir liste des principaux satellites.
 
Sur ce site les dernières nouvelles de la mission Cassini.
 
 
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MARS EXPRESS :.SURVOL EN RASE MOTTES DE PHOBOS!. (02/04/2010)
Crédits: ESA/DLR/FU Berlin (G. Neukum)
 
 
Mars Express a effectué une série de survols de Phobos, la plus grande lune de Mars.
En ce début de Mars 2010, la sonde a effectué le plus proche survol de Phobos, frôlant sa surface à 50 km à peine de distance.
Les données collectées vont certainement nous aider à comprendre sur l’origine de cette lune mystérieuse.

 
Les survols rapprochés de ces satellites permettent entre autres de mesurer le champ gravitationnel détaillé de ceux-ci, et par là même d'avoir une idée assez précise de leur structure interne.
Les survols précédents de Mars Express avaient permis d'obtenir une valeur précise de la masse de Phobos et la caméra HRSC allemande (High Resolution Stereo Camera) en avait fourni le volume.
Le calcul de densité effectué sur ces bases laisse penser que Phobos est en partie creuse.
 
On a diverses hypothèses sur l'origine de Phobos (dimensions : 27 × 22 × 19 km ) qui sont :
·        Astéroïde (type C) capturé par Mars
·        Formé en même temps que Mars
·        Formé plus tard suite à un impact sur la planète rouge
 
La première hypothèse est la plus probable à ce jour.
 
On attend aussi avec intérêt les données du radar embarqué MARSIS.
 
Une des autres missions de ce survol était d'imager la zone d'atterrissage prévue pour la mission russe Grunt.
 
Mars Express se trouve sur une orbite polaire elliptique dont l'apogée est d’environ 10 000 km, et on passe régulièrement devant Phobos tous les 5 mois. On peut se rendre compte des orbites en consultant ce graphique.
 
 
Ce fut le cas ce 7 mars dont les photos du survol sont publiées par l'ESA.
La résolution au sol de ces photos atteint 4m par pixel.
 
Phobos comme beaucoup de satellites tournant autour de corps massifs, est synchronisé sur Mars, il présente toujours la même face vers elle.
C'est uniquement en passant derrière Phobos que l'on peut photographier sa face "cachée".
 
Elle est importante car c'est elle que l'on veut viser pour la mission russe Phobos-Grunt qui doit atterrir et ramener des échantillons de ce satellite sur Terre.
La région choisie pour des raisons de sécurité est sur la face cachée (position : 5°S-5°N, 230-235°E), ce sera 1 ou 2.
 
On voit plus de détails sur cette photo.
 
 
 
 
Mars Express a aussi pris des photos en 3D de Phobos que vous pourrez voir avec les lunettes bleu-rouge seulement.
 
 
 
POUR ALLER PLUS LOIN :
 
Mars Express blog sur le survol de Phobos. Très intéressant.
 
Le survol vu par nos amis de Berlin qui ont mis au point la super caméra HRSC.
 
Le survol vu par Science et Avenir.
 
La mosaïque cartographique de Phobos.
 
L'article de nos amis de Planète Mars.
 
 
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PHOTOS D'AMATEUR :. RICHARD FRANCIS NE S'INTÉRESSE PAS QU'À CRYOSAT. (02/04/2010)
 
Vous connaissez Richard Francis, mais pas comme astrophotographe, en fait je vous en ai parlé à propos du satellite Cryosat dont il est le responsable projet. Il nous a aussi donné une interview pour la revue l'Astronomie qui paraîtra le mois prochain.
Mais c'est aussi un passionné de photos astro, il possède un Astro-Tech AT80ED de 80 mm, avec un réducteur de focale de  6.3,
Caméra utilisée : SBIG ST2000XM avec filtres CFW10
Il a fait plusieurs prises de vue dans différentes longueurs d'onde :
·        Red: S II -- 5 x 30 minute = 150 minutes
·        Green: Ha -- 2 x 30 minute = 60 minutes
·        Blue: O III -- 4 x 30 minute = 120 minutes
 
Empilement et photoshop.
 
 
Tout cela pour nous donner cette superbe image de la nébuleuse de la Rosette.
 
La Rosette se trouve à (seulement!) 5000 années lumière de nous et s'étend sur approximativement 100 années lumière.
 
Richard habite en fait près de l'aéroport de Schiphol (Amsterdam) et il a les mêmes conditions de "seeing" que nous en région parisienne.
 
 
Très beau résultat!
 
 
 
 
 
 
 
 
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LIVRE CONSEILLÉ.:.L'IMAGE DU MONDE DES BABYLONIENS À NEWTON CHEZ VUIBERT. (02/04/2010)
 
 
Voici un livre passionnant pour ceux qui s'intéressent de près ou de loin à l'histoire de l'astronomie et que je recommande chaudement.
 
Il explique de façon claire et détaillée l'évolution des mentalités et des idées qui ont mené à l'astronomie pré-moderne de l'époque de Newton.
La vie des principaux personnages est aussi bien résumée.
 
Livre à mettre entre toutes les mains.
 
Voici la quatrième de couverture :
 
Dans ce panorama – rigoureux et plaisant à la fois – de trois millénaires de tâtonnements intellectuels, on découvrira comment des passionnés d’observation intrigués par le mouvement des astres ont, au fi l du temps, réussi à dépasser la perception commune et les dogmes,
religieux ou non, pour enfin concevoir que la Terre n’était pas le centre du monde.
 
 
 
 
Avec leur génie mais non sans leurs faiblesses, ancrés dans la mentalité de leur temps, on verra nombre de savants se débattre inlassablement entre science et croyance pour que progresse la connaissance du monde.

 
Au carrefour entre science, histoire et philosophie, on retrouvera bien sûr les grandes figures comme celles d'Aristote, d'Averroès, de Copernic, de Kepler, de Galilée ou de Newton, mais on pourra aussi apprécier, en ce XXIe siècle où la tentation de l'irrationnel est grande, le plaidoyer des auteurs pour une science en perpétuel mouvement.

Pour qui aimerait savoir comment s'est peu à peu construite l'image scientifique que nous avons aujourd'hui de l'Univers, voici une documentation claire et soigneusement illustrée animée par un récit vivant et coloré.

Tous deux professeurs de lycée - Joëlle Fontaine est agrégée d'histoire et Akan Simaan agrégé de physique - les auteurs et leurs éditeurs voudraient ainsi contribuer à rendre toute leur place à la science comme à l'histoire, non seulement dans les programmes scolaires, mais dans notre culture.

 
Collection « Infl exions » dirigée par Jean Rosmorduc
256 pages, 27 €     ISBN 978-2-3110-0000-9
 
Sommaire :  (sommaire complet)
·        Nombres et perfection
·        Le christianisme et l'héritage antique
·        La remise en cause des dogmes
·        Une image arrachée au forceps
·        Une vision renouvelée du monde
·        Confirmations
 
 
 
 
 
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LIVRE CONSEILLÉ :.LES MYSTÈRES DU SOLEIL NOTRE ÉTOILE CHEZ BELIN. (02/04/2010)
 
 
Notre ami Alain Doressoundiram de l'Observatoire de paris (voir sa dernière conférence à la SAF) publie avec son confrère Régis Le Cocguen, un livre pour enfants sur notre étoile le Soleil, sa vie sa mort.
 
Alain a déjà l'expérience de tels livres, il a publié il y a quelques temps aussi chez Belin La ronde mystérieuse des planètes dont nous avons déjà parlé.
 
Voici la présentation de ce livre par l'éditeur :
 
 
Un livre-documentaire pour aborder avec les enfants, la naissance, la vie et la mort annoncée du Soleil, la composition de son centre et de sa surface, la portée de son rayonnement et ses effets sur notre système solaire et sur la Terre, ses «colères » et quelques-unes de ses représentations dans l'Histoire.
 
 
 
Objet de culte égyptien puis des recherches scientifiques depuis l Antiquité, cet astre brillant est la plus grosse des milliards d étoiles qui composent notre galaxie. Le Soleil brûle en son centre près de 700 millions de tonnes d hydrogène, transformé en hélium puis en énergie et lumière ; celle-ci met 1 million d années à traverser la paroi du Soleil mais seulement 8 minutes pour atteindre la Terre.
C est encore le Soleil qui est à l origine des aurores boréales et des éclipses, lorsque la trajectoire de la Lune croise la sienne.
 
 
64 pages      ISBN-13: 978-2701154619 Prix : 13,50€.
Collection : Savoirs juniors
 
 
 
 
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Bonne Lecture à tous.
 
 
 
C'est tout pour aujourd'hui!!
 
Bon ciel à tous!
 
JEAN PIERRE MARTIN
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