LES ASTRONEWS de planetastronomy.com:
Mise à jour : 22 Avril 2010      
 
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Astrophysique/cosmologie ; Spécial Mars ; Terre/Lune ; Système solaire ; Astronautique/conq spatiale ; 3D/divers ; Histoire astro /Instruments ; Observations ; Soleil ; Étoiles/Galaxies ; Livres/Magazines ; Jeunes /Scolaires
 
Sommaire de ce numéro :  
Le LHC et les 2 infinis : CR de la conférence SAF de M Spiro du 14 Avril 2010. (22/04/2010)
Islande : Le volcan qui perturba le trafic aérien. (22/04/2010)
Jean Pierre Luminet : Les crêpes stellaires flambent deux fois! (22/04/2010)
Les Dinosaures : C'était bien un astéroïde! (22/04/2010)
Lancement de Cryosat-2 : lancement réussi (22/04/2010)
Apollo 13 : Il y a 40 ans, la mission la plus réussie de la NASA! (22/04/2010)
Stardust : Et maintenant, la suite. (22/04/2010)
Corot : Une découverte originale. (22/04/2010)
Hubble :.Confirme encore une fois l'accélération de l'expansion de l'Univers. (22/04/2010)
Hubble : M 66, une galaxie spirale asymétrique. (22/04/2010)
Fermi/GLAST : À la recherche de dragons dans le ciel gamma. (22/04/2010
Cassini-Saturne :.Survol de Dioné. (22/04/2010)
Mars :.Des rivières de lave dans le passé. (22/04/2010)
Photos d'amateurs :.Jean Philippe nous envoie ses dernières photos. (22/04/2010)
Les magazines conseillés : L'Astronomie de Mai est paru. (22/04/2010)
Les magazines conseillés :.Science et Avenir : L'infiniment petit Avril/mai 2010. (22/04/2010)
Les magazines conseillés :. Science et Avenir (encore!)  d'Avril sur trou noir et Hubble notamment. (22/04/2010)
Les magazines conseillés : Pour la Science d'Avril (22/04/2010)
 
 
 
 
 
 
ISLANDE : LE VOLCAN QUI PERTURBA LE TRAFIC AÉRIEN. (22/04/2010)
 
En cette mi-Avril 2010, un événement surprenant est apparu, un volcan au nom imprononçable (merci le Copier-Coller) le Eyjafjallajokull (il paraît que cela se prononce Aya-fyatla-jo-kutl) en Islande situé à 1600 mètres d'altitude et à 150 km au sud-est de la capitale Reykjavik, est entré en forte éruption, si bien qu'il a propulsé des quantités phénoménales de particules de roches pulvérisées dans l'atmosphère.
 
 
 
Ceci a complètement bloqué la plupart des aéroports du Nord de l'hémisphère Nord, afin de ne prendre aucun risque pour les passagers et pour les avions. (Ah!le principe de précaution! Une remarque si on avait inventé ce principe plus tôt on n'aurait jamais découvert l'Amérique, ni marché sur la Lune…).
 
Mais, bon , je conçois que dans ce cas, ces cendres (très abrasives, comme du verre pilé) peuvent endommager moteur et fuselage.
 
 
Photo : le 15 Avril 2010 l'instrument MODIS à bord du satellite Terra de la NASA a fixé cette image du nuage de poussière se déplaçant vers l'Europe du Nord.
Crédit: NASA/MODIS Rapid Response Team
 
 
 
 
Il faut quand même voir le bon côté de cette méga éruption, n'en déplaise aux écolos climatiques, ce nuage va faire baisser la température du globe légèrement (le Pinatubo en 1994 avait fait baisser la température moyenne de 0,4°C, pendant quelques années), mais, alors, ce serait peut être une solution pour l'éventuel réchauffement climatique : essayer de déclencher des éruptions volcaniques.
Mais je rêve bien sûr.
 
 
 
POUR ALLER PLUS LOIN :
 
Une très belle vue du volcan prise par l'instrument ASTER à bord de Terra.
 
Le sujet traité par la NASA.
 
D'autres images de l'éruption sur le site de Earth Observatory.
 
Une animation du nuage de cendres par l'ESA.
 
Le Laboratoire Magmas et Volcans suit l'éruption par satellite
 
 
 
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JEAN PIERRE LUMINET : LES CRÊPES STELLAIRES FLAMBENT DEUX FOIS. (22/04/2010)
 
Notre célèbre ami et génial astrophysicien, Jean Pierre Luminet a le plaisir de nous informer de ses dernières découvertes qui font l'objet d'une publication de l'Observatoire de paris Meudon.
 
En effet, des simulations numériques effectuées par deux chercheurs de l'Observatoire de Paris montrent qu'une étoile plongeant profondément dans le rayon de marée d'un trou noir massif est aplatie deux fois avant d'être déchiquetée par une explosion thermonucléaire. De puissantes ondes de choc engendrées en son centre atteignent sa surface et la chauffent de façon répétée à un milliard de degrés ou davantage. Les échelles de temps et d'énergie caractéristiques d'un tel processus sont comparables à celles observées dans certains sursauts gamma.
 
Voici de quoi il en retourne :
 
 
On sait depuis longtemps [Carter & Luminet, 1982, Nature 296, 211] que des étoiles passant suffisamment près de la surface de trous noirs massifs subissent des forces de marée si gigantesques qu'elles sont aplaties sous forme de « crêpes » avant d'être détruites. Les compressions les plus fortes déclenchent une explosion thermonucléaire dans le cœur d'étoiles frôlant des trous noirs géants tapis au centre des galaxies.
 
Dans un article juste publié dans Astronomy & Astrophysics, Matthieu Brassart et Jean-Pierre Luminet, de l'Observatoire de Paris-Meudon, ont simulé numériquement le sort d'une étoile de type solaire qui pénètre profondément dans le rayon de marée d'un trou noir de 106 masses solaires (une situation typique dans un centre galactique, tel celui de notre propre Voie Lactée).
 
Ils ont perfectionné leur précédentes simulations hydrodynamiques [voir la Nouvelle de mai 2008] en prenant cette fois en compte toutes les propriétés relativistes de l'espace-temps autour du trou noir.
De fait, l'orbite stellaire et le champ de marée connaissent d'importantes modifications dès lors que l'étoile frôle le rayon gravitationnel du trou noir.
En raison de la précession relativiste, une orbite parabolique doit s'entrecouper et, lorsque le point de croisement est situé à l'intérieur du rayon de marée, l'étoile est soumise à plusieurs aplatissements successifs.
 
 
 
Une telle rencontre étoile / trou noir est illustrée sur la figure 1, avec un facteur de pénétration suffisamment grand pour que l'étoile approche tout près de la surface du trou noir et en subisse les effets relativistes.
 
 
Figure 1: A gauche: Orbite parabolique d'une étoile plongeant profondément dans le rayon de marée d'un trou noir de 1 million de masses solaires. Le petit cercle solide représente le rayon gravitationnel du trou noir, et le grand cercle en pointillés le rayon de marée. Le facteur de pénétration, c'est-à-dire le rapport entre le rayon de marée et la distance au périastre, est de 9. Comme l'orbite stellaire s'entrecoupe à l'intérieur du rayon de marée, le champ gravitationnel du trou noir induit deux compressions successives, qui se produisent aux points de l'orbite marqués en noir. 
A droite: Evolution temporelle de la pression centrale (en unités de sa valeur initiale). Celle-ci contrecarre deux fois l'effondrement en chute libre de la matière stellaire, une fois avant le passage au périastre (à t=0), puis une centaine de secondes plus tard. 
 
 
L'orbite stellaire s'enroule autour du trou noir à l'intérieur du rayon de marée, ce qui permet au champ gravitationnel d'écraser l'étoile en forme de crêpe deux fois de suite, avant et après son passage au périastre.
Outre la formation de crêpes stellaires chaudes condamnées à une explosion thermonucléaire, les compressions dues aux marées gravitationnelles engendrent une série compliquée d'ondes de choc sortantes et entrantes qui entrent en collision, interagissent et finissent par se propager jusqu'à la surface de l'étoile.
 
Notre ami JPL en train de faire sauter ses crêpes…………..(pardon!)
 
 
 
Les ondes de choc successives chauffent trois fois la surface stellaire, portant à chaque fois la température à un milliard de degrés ou davantage, soit dans le régime des rayons X durs et gamma.
Ainsi, l'émission brutale de sursauts de haute énergie engendrés par des "marées noires" est intensifiée par les effets relativistes et les compressions multiples qui en découlent.
 
Par ailleurs, les astronomes ont observé que les courbes de lumière de certains sursauts gamma exhibent des structures complexes à deux pics ou davantage. On est tenté de les interpréter en termes de crêpes stellaires flambées deux fois.
En effet, l'échelle de temps typique d'une rencontre étoile / trou noir selon une orbite relativiste fortement enroulée correspond à celle d'un sursaut gamma court présentant deux pics d'émission séparés par une centaine de secondes, tel celui qui a été observé dans GRB 970815.
 
 
Conclusion
On estime que les sursauts gamma déclenchés par « marées noires » se produisent en moyenne tous les 103-105 ans par galaxie, en fonction du profil de densité stellaire dans le noyau galactique et de la masse du trou noir central.
Ce taux peut même être considérablement augmenté dans le cas d'un trou noir massif binaire.
Puisque la plupart des galaxies -- incluant notre propre Voie lactée -- abritent un trou noir central massif, et puisque l'ensemble de l'univers observable est transparent aux longueurs d'ondes X et gamma, plusieurs événements de ce type pourraient être détectés annuellement.
 
 
PS : si les calculs vous intéressent vous pouvez toujours accéder à l'article pdf de nos deux astronomes :
Relativistic tidal compressions of a star by a massive black hole
 
 
 
 
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LES DINOSAURES : C'ÉTAIT BIEN UN ASTÉROÏDE! (22/04/2010)
 
 
 
La grande extinction des espèces vivantes (dont les dinosaures) qui s'est produites il y a 65 millions d'années (l'extinction KT du Crétacé Tertiaire), a bien été causée par la collision d'un astéroïde avec la Terre, et non par une activité volcanique énorme.
 
Une remarque; les scientifiques, maintenant appellent cette couche non plus la couche KT mais la couche K-Pg, ce qui signifie Crétacé Paléogène.
 
C'est la conclusion d'un débat vieux de plusieurs dizaines d'années, et c'est ce que viennent d'indiquer un groupe de scientifiques réunis à l'Université de Cambridge (UK) et qui vient d'être publié dans la revue Science.
 
Il semble qu'il y ait vraiment un consensus international à ce sujet.
 
 
 
 
Cet impact s'est produit dans la région du Mexique à Chicxulub (péninsule du Yucatan) à cause d'un astéroïde de 15km qui a heurté la Terre avec une force un milliard de fois plus importante que la bombe de Hiroshima.
 
L'angle de pénétration dans l'atmosphère aurait été de 90° et sa vitesse de l'ordre d'une vingtaine de km/s.
 
Cela a conduit à des évènements catastrophiques en chaîne, dont la dernière étape : l'hiver permanent qui a rayé de la carte une grande partie des espèces terrestres en quelques jours.
 
 
(Photo : carte de la gravité de la région de Chicxulub © Hildebrand et al)
 
 
 
 
Une autre alternative à cette hypothèse a longtemps été des super volcans de la région du Deccan aux Indes, dont les éruptions auraient duré près de un million d'années.
Pour lever le doute, en 2005, des scientifiques de l'Université de Cambridge passèrent deux mois à bord du bateau de recherches R/V Ewing afin de collecter des données sismiques au large des côtes du Mexique.
Ces données et les simulations sur calculateur, ont montré la structure intacte du centre du cratère de Chicxulub, ce qui leur permit d'évaluer la quantité de roches vaporisées et éjectées au moment de l'impact.
D'après la responsable, le Dr Penny Barton, ces études ont montré aussi que l'avant de l'astéroïde a touché la Terre alors que sa face arrière était encore dans l'atmosphère.
 
Lorsque l'astéroïde se vaporisa, il créa un cratère profond de 30km et large de 100km, mais en quelques minutes, les flancs se sont effondrés vers l'intérieur et la partie la plus profonde rebondit vers le haut, laissant une cavité vide derrière elle.
 
La suite est connue, l'hiver nucléaire qui s'en suivit, provoque l'extinction de 70% des espèces connues dont les dinosaures qui dominaient la planète depuis plus de 150 millions d'années et favorisa des petits mammifères dont nous sommes issus.
Cette époque est aussi marquée par la présence d'Iridium dans cette couche géologique, l'Iridium étant un corps presque introuvable sur Terre, c'est un matériau vraiment extra-terrestre, qui est la signature de cet impact. (c'est d'ailleurs ce corps qui a été à l'origine de l'hypothèse de l'impact grâce aux fameux Alvarez il y a quelques dizaines d'années, mais c'est une autre histoire).
 
Merci à l'astéroïde sinon nous ne serions certainement pas là, ou alors nous serions tous des dinos évolués, peut être le sommes nous d'ailleurs….
 
 
 
 
 
PS: un des auteurs principaux de cette découverte est Peter Schulte de l'Université d'Erlangen en Bavière, ville où j'ai longtemps résidé et je me permets de le saluer ici.
 
Il a d'ailleurs eu la gentillesse de me faire parvenir le pdf de son article dont je reproduis ici un schéma concernant les différents forages géologiques répartis sur toute la planète.
 
Légende :
·        En violet : carottes très près du cratère (marqué d'une étoile), soit à moins de 500km; les dépôts sont très épais, brèches sur plus de 100m d'épaisseur
·        En rouge : carottes dans la zone proche  de 500 à 1000km de Chicxulub, les éjectas riches en sphérules vont du cm au mètre.
·        En orange : distances intermédiaires, de 1000 à 5000km, les dépôts de sphérules de 2 à 10 cm.
·        En jaune : distances éloignées, plus de 5000km de l'impact, une couche d'argile rouge de 2 à 5mm d'épaisseur présente.
 
Dans tous les cas, on remarque (pic vert) la présence uniforme d'Irridium.
 
La décroissance des dépôts par rapport à'éloignement du cratère montre bien que cet impact est l'unique source des éjectas dans la couche KT.
 
 
 
Un autre argument contre le volcanisme, est que lors de cet impact des centaines de milliards de tonnes de Soufre ont été projetés dans l'atmosphère en quelques minutes (ce qui a généré des pluies acides), alors que les épisodes volcaniques ne produisent que de l'ordre de un milliard de tonnes de S par an pendant cette période du Deccan sur un million d'années. Ce qui n'aurait pas induit un changement climatique important, alors que les émissions dues à Chicxulub le firent.
 
 
 
L'article envoyé par P Schulte est très intéressant et ne peut être résumé en quelques lignes, ceux qui sont intéressés, peuvent me contacter.
 
Peter me signale que certains scientifiques français notamment (par exemple Vincent Courtillot comme dans cet article) ne partage pas ces conclusions.
 
 
 
 
 
POUR ALLER PLUS LOIN :
 
 
Article très complet sur le cratère de Chicxulub.
 
Article de Science Daily sur le sujet.
 
Présentation de V Courtillot sur l'extinction des espèces qui s'oppose à l'hypothèse de la météorite.
 
 
 
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LANCEMENT DE CRYOSAT-2 : LANCEMENT RÉUSSI. (22/04/2010)
 
L'ESA est fière de pouvoir annoncer la réussite du lancement de Cryosat-2:
 
La première mission européenne consacrée à l'étude des glaces a été lancée aujourd'hui du Kazakhstan.
Depuis son orbite polaire, le satellite Cryosat 2 de l’ESA fournira des informations sur la façon dont les glaces réagissent au changement climatique et sur le rôle qu’elles jouent dans le « système Terre ».
 
Le satellite Cryosat 2 a été lancé le 8 Avril 2010 à 15h57, heure d'Europe continentale (13h57 UTC), à bord d'une fusée Dniepr de la société ISC Kosmotras depuis le cosmodrome de Baïkonour au Kazakhstan. Le signal confirmant la séparation entre satellite et lanceur est parvenu à la station sol de Malindi au Kenya 17 minutes après la mise à feu du lanceur.
 
Cryosat 2 remplace le satellite Cryosat d'origine dont le lancement avait échoué en 2005.
Les objectifs de la mission demeurent les mêmes : mesurer l'évolution de l'épaisseur des inlandsis de l'Antarctique et du Groenland ainsi que des glaces flottantes, beaucoup plus minces, des océans polaires
 
« Nous savons grâce à nos satellites radar que l'étendue des glaces de mer va décroissant mais il nous faut d'urgence établir comment évolue leur volume », déclare Volker Liebig, Directeur des Programmes d'observation de la Terre à l'ESA. « Pour réaliser ce calcul, les chercheurs ont notamment besoin d'informations sur l'épaisseur des glaces, ce qui est précisément l’objectif de notre nouveau satellite Cryosat. Nous attendons avec impatience de recevoir les premières données de la mission. »
 
Photo : © ESA S Corvaja
 
 
 
Le lancement de Cryosat 2, événement marquant pour le programme d'Observation de la Terre de l'ESA, porte à trois le nombre des satellites d'exploration de la Terre placés sur orbite en un peu plus de douze mois.
Il fait suite à la mission GOCE sur la gravité et circulation océanique en régime stable, lancée en mars 2009, et à la mission SMOS d'étude de l'humidité des sols et de la salinité des océans, lancée en novembre dernier. 
 
Les satellites de la série « Earth Explorers » sont conçus pour répondre directement aux questions que se posent les scientifiques et visent à améliorer notre compréhension du fonctionnement du système Terre et des effets que les activités humaines induisent sur les processus naturels.
 
Dans cette optique, Cryosat 2 est équipé d'un altimètre radar inédit qui résout les difficultés posées par la mesure des étendues de glace. Sa charge utile principale, qui se compose d'un instrument sophistiqué, le SIRAL (SAR/altimètre radar interférométrique) mis au point par Thales Alenia Space pour déterminer l'épaisseur des glaces flottantes océaniques et pour détecter les changements affectant les calottes polaires, notamment sur leur périphérie, d'où se détachent les icebergs.
 
Le satellite Cryosat 2 a été construit par un consortium dirigé par EADS Astrium. Il évolue sur une orbite polaire, atteignant une latitude de 88°, ce qui est plus proche des pôles que les précédents satellites d'observation de la Terre, et lui permet d'observer une superficie supplémentaire d'environ 4,6 millions de km², soit davantage que le territoire des 27 États membres de l'Union européenne réunis. L'association de technologies de pointe et de cette orbite polaire spécifique donnera accès à des données qui amélioreront notre connaissance des relations entre glaces et climat.
Maintenant que Cryosat 2 est lancé, l'équipe de contrôle de la mission, basée à l'ESOC, Centre européen des opérations spatiales de l'ESA à Darmstadt (Allemagne), s'occupe des opérations à exécuter pendant la phase critique dite de « lancement et début des opérations en orbite ».
 
Rappelons que la glace couvre quelques 15 millions de km2 sur Terre (une fois et demi la superficie totale du Canad!).
 
 
 
 
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APOLLO 13 : IL Y A 40 ANS LA MISSION LA PLUS RÉUSSIE DE LA NASA! (22/04/2010)
 
Ce titre curieux doit vous choquer, car pour la plupart d'entre vous, la mission Apollo 13 fut un échec, et bien non, c'aurait été un échec si nous n'avions pas pu ramener les astronautes vivants sur Terre, or tout a été mis en œuvre pour les sauver. Succès complet!
 
Remémorons nous cette aventure.
 
Apollo 13 est lancé le 11 Avril 1970, les 3 astronautes Jim Lovell, Jack Swigert et Fred Haise.
 
Ils sont sur le chemin de la Lune à près de 300.000km de la Terre; et le 13 Avril, lors d'une manœuvre qui aurait du être sans problème, le brassage des réservoirs d'oxygène (servant aux piles à combustible pour l'électricité à bord et à produire de l'eau), Jack Swigert effectue l'opération et alors………
 
Houston we have had a problem! Houston on a eu un problème!
En effet, le réservoir a explosé (ce que les astronautes ne savent pas encore, ils remarquent seulement la perte du réseau électrique du bus B) causant d'autres dégâts.
Lovell remarque un fluide qui fuit par la fenêtre du module, c'est l'oxygène; la vie des astronautes est en danger, ils perdent leur air et ils sont près de la Lune, on ne peut pas les ramener rapidement.
 
J'adore les Américains, dans de telles circonstances, ils font tourner leurs cerveaux à la vitesse de la lumière, une solution est trouvée:  on transfert les hommes dans le LM, on économise au maximum l'énergie (les astronautes vont grelotter de froid pendant le reste de la mission).
 
On arrive près de la Lune, il faut freiner, se mettre en orbite et repartir sur la bonne trajectoire pour retourner sur Terre, les moteurs prévus pour cela nécessitent de l'électricité, on ne peut pas les utiliser, on va se servir du moteur de descente pour effectuer ces opérations et ça marche! Nos héros font le tour de la Lune et se retrouve sur le bon chemin pour rentrer.
Mais en cours de route, il faut corriger, cette correction fut effectuée manuellement en gardant la Terre dans la fenêtre de visée du LM, un prodige!
 
Maintenant, le danger c'est le CO2, il faut pouvoir l'éliminer, pour cela il y a des filtres, mais les filtres du LM ne sont pas suffisants, ils n'ont pas été prévus pour une aussi longue durée et seulement pour deux hommes. Les petites cellules grises travaillent à plein rendement, il faut équiper les filtres du Module de Commande sur ceux du LM; mais il y a incompatibilité, les uns sont ronds les autres carrés, mais à l'aide de ruban adhésif et autres bidouilles, nos amis résolvent la quadrature du cercle.
 
On arrive à proximité de notre planète, les 3 astronautes repassent dans le module de commande, ils larguent le LM qui leur a sauvé la vie ainsi que le module de service qui a en partie explosé (ils voient enfin les dégâts de peurs propres yeux) et la rentrée dans l'atmosphère s'effectue sans problème.
 
Ils sont sauvés, l'humanité respire.
 
 
Comment sait-on que ce fut un moment historique? Je pense que c'est parce que la plupart des gens savent ce qu'il faisaient à ce moment là et ne l'ont pas oublié; je me souviens que j'étais jeune ingénieur à cette époque et que j'avais quitté mon travail ce 17 Avril jour du retour sur Terre, pour aller dans une grande surface proche voir l'atterrissage sur un poste de télé.
 
Le magasin était plein, et quand nous avons vu les corolles du parachute s'ouvrir, tout le monde a applaudi!
 
Photo : Haise, Swigert et Lovell à leur retour.
 
 
 
 
 
Plus de détails sur cette épopée sur ce site.
 
La mission Apollo 13 en photos par la NASA.
 
 
 
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STARDUST : ET MAINTENANT, LA SUITE. (22/04/2010)
 
On se rappelle tous l'aventure de la mission Stardust vers la comète Wild 2, elle est passée dans la queue de la comète et a récupéré des poussières dans un aérogel. Le réceptacle a été retourné sur Terre en Janvier 2006 et analysé.
Tout ceci vous a été conté sur ce site précédemment.
 
 
 
NASA Stardust logoLa NASA a assigné une nouvelle mission à cette sonde; ils ont nommé cette mission Stardust-NexT (New Exploration of Tempel); elle doit étudier une autre comète, la comète Tempel 1 qui avait été visitée (et percutée) en 2005 par l'autre fameuse sonde américaine, Deep Impact.
 
On va pouvoir voir son évolution depuis la dernière visite. Ce sera la première fois que l'on visite une comète pour la deuxième fois.
 
 
 
 
 
 
Le noyau de cette comète est de l'ordre de 3km et de forme patatoïde.
 
La rencontre doit avoir lieu le 14 Février 2011, la sonde devrait passer à 200km du noyau avec une vitesse de près de 11km/s.
Elle sera alors à 1,55 UA du Soleil et à 2,25 UA de nous.
 
Stardust a déjà parcouru plus 5 milliards de km dans l'espace depuis son lancement en Février 1999.
 
Joe Veverka de Cornell University est le responsable principal de cette mission (PI en anglais).
 
 
 
 
 
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COROT : UNE DÉCOUVERTE ORIGINALE. (22/04/2010)
 
Notre satellite découvreur d'exoplanètes, Corot, tranquillement poursuit son travail de défrichage des systèmes solaires proches de nous.
 
Il vient de faire une découverte intéressante, après plus de 145 jours de mesures: contrairement aux Jupiter chaudes déjà découvertes qui sont situées très près de leur étoile, il vient de mettre au jour à 1500 années lumière de nous, une telle planète 10 fois plus éloignée de son étoile, c'est Corot-9b suivant la dénomination officielle.
Cette géante gazeuse parcours son orbite en 95 jours terrestres, elle a une masse comparable à celle de Jupiter (déterminée depuis le sol par l'instrument HARPS de l'ESO) et se situe sur une orbite similaire à celle de Mercure dans notre système solaire.
 
Cette découverte date de 2008, où deux transits ont été détectés pendant cette longue période de mesure.
 
Il semble que ce soit une planète gazeuse "tempérée"(on pense à 100°C en surface quand même!) comme le dit le CNES dans son communiqué de presse dont je publie un extrait les lignes suivantes.
 
 
 
 
 
 
 
 « Grâce à ce transit observé pour la 1ere fois sur un Jupiter tempéré, les scientifiques vont pouvoir décrire avec précision la composition atmosphérique de ce type d’objet » explique Olivier La Marle du CNES.
Le transit représente la mini-éclipse qui se produit lorsqu’une exoplanète passe devant son étoile.
Par transparence, il est alors possible d’en analyser son atmosphère.
« CoRoT-9b est composée majoritairement d’hydrogène et d’hélium, précise Tristan Guillot, astrophysicien du Laboratoire Cassiopée. (OCA) Mais elle peut contenir jusqu’à 20 masses terrestres d’autres éléments, dont de l’eau et des roches à haute pression et haute température. »
 
 
L'étude de cette planète permettrait de mieux comprendre cette famille de planètes, les géantes "froides".
 
 
Vu les récents succès de Corot, le CNES et ses partenaires ont décidé de prolonger sa mission jusqu'à fin 2013.
 
Caractéristiques de Corot-9b :
Nom : CoRoT-9b
Étoile parente : CoRoT-9
Particularité : Jupiter « tempéré »
Localisation : constellation du Serpent à 1500 années-lumière de la Terre
Rayon : 1,05 fois celui de Jupiter
Masse : 0,84 fois celle de Jupiter
Période de rotation autour de l'étoile parente : 95 j
Température de surface : 100°C en moyenne
 
 
POUR ALLER PLUS LOIN :
 
Communiqué du CNRS.
 
Le site de la mission Corot au CNES.
 
Corot sur votre site préféré :
 
COROT : Il découvre sa première planète. (08/05/2007)
 
Corot : Premiers résultats après un an en orbite. (24/12/2007)
 
Corot : De plus en plus petit! (30/07/2008)
 
Corot et exoplanètes par Claude Catala : CR conférence SAF 13 Nov 2008 ; (29/11/2008)
 
Corot : la 7ème exoplanète serait rocheuse! (22/09/2009)
 
Corot : Trois ans en service! (25/12/2009
 
 
 
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HUBBLE:.UNE NOUVELLE PREUVE DE L'ACCÉLÉRATION DE L'EXPANSION DE L'UNIVERS. (22/04/2010)
(crédit photo : NASA, ESA, P. Simon (University of Bonn) et T. Schrabback (Leiden Observatory))
 
 
Des scientifiques européens dirigés par Tim Schrabback de l'Observatoire de Leiden et incluant trois chercheurs de l'Institut d'astrophysique de Paris (IAP CNRS / UPMC, OSU/INSU), viennent de confirmer, en utilisant l'effet de lentilles gravitationnelles (micro lentilles gravitationnelles ou weak lensing en anglais), que l'Univers est en expansion accélérée.
Les astronomes se sont appuyés sur les données du relevé COSMOS (Cosmological Evolution Survey) du télescope spatial Hubble, dont on vient de fêter les 20 ans en orbite; afin de cartographier précisément la zone du ciel couverte par le relevé.
 
Cette carte tridimensionnelle leur a permis de tester certains aspects de la théorie de la relativité générale d'Einstein. Leurs résultats s'accordent avec l'hypothèse que la constante cosmologique, paramètre qui avait été postulé par Einstein dans ses équations, serait l'une des causes possibles de l'accélération de l'expansion de l'Univers.
Ils vont être publiés en avril dans la revue Astronomy & Astrophysics
 
Ils ont mené une étude intensive sur plus de 400.000 galaxies dans le cadre de ce programme COSMOS; c'est l'étude (survey en anglais) la plus étendue dans ce domaine conduite avec Hubble.
Cela lui a pris prés de 1000 heures d'observation (près de 600 orbites), avec 575 de la même partie du ciel avec l'ACS.
Les données de télescopes terrestres concernant le redshift ont été couplées avec les mesures de Hubble, afin d'assigner une distance à près de 200.000 galaxies étudiées.
« Le nombre de galaxies observées est considérable, mais la quantité d'information de grande qualité que nous avons pu obtenir sur la partie invisible de l'Univers l'est encore plus », souligne Tim Schrabback qui a piloté ce travail.
 
 
 
 
 
Grâce à ces mesures et à de nombreux traitements des données, les scientifiques ont mesuré aussi la déformation due aux effets de lentilles gravitationnelles, cet effet prédit par Einstein se manifeste lorsqu'un corps massif (visible ou invisible, c'est là le point intéressant) se situe entre nous et une galaxie objet. Cette masse importante joue le rôle d'une lentille.
 
Les galaxies que l'on voit, ne sont en fait que la partie visible d'un iceberg constitué de matière noire.
 
Nos scientifiques sont parvenus à reconstruire une carte tridimensionnelle de toute la matière (y compris la matière noire, invisible, mais sensible à la gravité) contenue dans la portion du ciel observé par Hubble.
 
En effet la lumière émise par ces galaxies lointaines est plus ou moins déviée par les masses rencontrées sur son chemin, l'image des galaxies recueillies est déformée, et la déformation donne une indication des interactions gravitationnelles subies.
 
 
 
Cette carte montre l'évolution de la distribution de matière au cours du temps (billion = milliard en français).
 
En comparant les structures proches et lointaines, on a pu mesurer l'effet de l'expansion sur la structure même de la matière (il ne faut pas oublier qu'expansion signifie que c'est le tissu même de l'espace qui est en expansion, d'où la question absurde à ne pas poser, expansion dans quoi?).
 
Les chercheurs ont pua ainsi apporter une nouvelle fois la preuve de l'accélération de cette expansion.
Cette accélération serait dû aussi à une force invisible appelée énergie noire, qui s'opposerait à la gravité.
 
Cocorico : La qualification statistique correcte de ce dernier résultat, indispensable pour valider l'étude, a été obtenue grâce à des méthodes d'exploration statistique développées au sein d'une collaboration soutenue par l'Agence nationale pour la recherche (projet ANR-ECOSSTAT) et le "Programme National Cosmologie et Galaxie" de l'INSU-CNRS, à laquelle participent notamment des chercheurs de l'Institut d'astrophysique de Paris et des mathématiciens français.
 
 
Le centre Hubble publie aussi une vidéo montrant l'évolution des grandes structures en fonction de deux modèles :
 
·        L’un (à gauche) avec énergie noire dominante
·        L’autre (à droite) sans cette énergie noire)
·        Seul le premier correspond à ce que l’on observe
 
 
 
POUR ALLER PLUS LOIN :
 
Communiqué de presse du CNRS.
 
Article de Hubble sur le sujet.
 
La pâle lumière de la matière noire, CR de la conférence IAP de GF Bertone.
 
 
 
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HUBBLE :.M 66 UNE GALAXIE SPIRALE ASYMÉTRIQUE. (22/04/2010)
(Crédit: NASA, ESA, et the Hubble Heritage (STScI/AURA)-ESA/Hubble Collaboration. )
 
 
Hubble nous ravit vraiment de plus en plus, voici une de ses dernières photos, la galaxie M 66, qui fait partie du triplet du Lion (donc dans le Lion), un petit amas de galaxies situées à 35 millions d'années lumière de nous.
 
M 66 possède la particularité d'être une galaxie spirale asymétrique; son bulbe est décalé par rapport à ses bras spiraux; cela est probablement dû à des effets de marée gravitationnelle des galaxies proches de ce trio : M65 et NGC 3628
 
 
M 66 est une galaxie de la taille de la notre (100.000al de diamètre), cette image est obtenue garce à la caméra ACS de Hubble.
 
On peut distinguer les zones les plus actives où des milliers d’étoiles jeunes (en bleu) sont agglutinées en amas et aussi plusieurs zones (en rose) de formation d’étoiles.
 
M 66 possède aussi la particularité d'avoir établi le recors d'explosions de Super Novæ; en effet trois ont été détectées depuis 1989, la dernière datant de 2009.
 
On peut dire que c'est un record, étant donné que le taux moyen de SN est de 1 par galaxie et par siècle!
 
 
 
Cette image composite est obtenue avec les filtres suivants : 814W (proche IR), 555W (Vert) et H-alpha, ils sont combinés pour donner une idée de la réalité des couleurs que l'on verrait si on était dans l'espace.
 
Le site du télescope spatial met aussi à notre disposition de belles vidéo de cette galaxie que l'on peut trouver sur cette page notamment.
 
 
Voir aussi l'APOD correspondant.
 
 
 
 
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FERMI/GLAST : À LA RECHERCHE DE DRAGONS DANS LE CIEL GAMMA. (22/04/2010)
(Crédit: NASA/DOE/Fermi LAT Collaboration )
 
Dans le passé, on pensait que les zones sombres et inexplorées des cartes terrestres ou marines étaient habitées par des dragons ou des monstres. Les scientifiques de Fermi (le télescope gamma) sont un peu dans une situation analogue, ils explorent des zones inconnues, sources de rayons gamma à l'extérieur de notre galaxie.
 
 
Ces études ont montré que moins d'un tiers du rayonnement gamma hors de notre galaxie proviennent de jets des trous noirs situés dans des galaxies actives (AGN), comme on le voit sur ce graphique.
 
C'est un peu une surprise, on pensait que ce serait plus.
 
Cette étude pose donc le problème de savoir d'où vient la contribution majeure à ce fond gamma, on ne le sait pas; d'ou l'idée des dragons peut être?
 
Fermi a aussi complété sa carte du ciel gamma que l'on peut voir ci-après.
 
 
 
 
Vue du ciel gamma basé sur un an d'observations du LAT, le bleu correspond au fond gamma extra galactique.
Les couleurs les plus vives correspondent aux plus fortes énergies. Crédit: NASA/DOE/Fermi LAT Collaboration
 
 
Les rayons gamma sont la forme d'émission électromagnétique la plus énergétique, dans l'espace ils sont principalement produits par des phénomènes violents comme :
·        des super novæ (cela donne naissance à des sursauts gamma)
·        des étoiles à neutrons
·        des pulsars et
·        des trous noirs massifs (millions ou milliard de masses solaires) situés au centre de galaxies actives (AGN).
 
L'énergie d'un sursaut gamma peut libérer en quelques secondes autant d'énergie que notre Soleil pendant toute sa vie de 10 milliards d'années!
 
Un des buts de Fermi et de son LAT (Large Area Telescope) était de localiser toutes les sources gamma du ciel extra galactique en éliminant ce qui provenait de notre propre environnement.
 
L'équipe de scientifiques a ensuite comparé les émissions des AGN que Fermi pouvait détecter directement avec le nombre nécessaire de sources pour produire le bruit de fond gamma, et ceci pour des énergies comprises entre 0,1 et 100 Gev (milliards d'eV).
Ils en déduirent ce qui a été annoncé plus haut, les galaxies actives ne sont pas la quantité dominante de ce bruit de fond.
 
Quoi d'autre peut donc participer à ce bruit de fond? La matière noire dont les particules (inconnues pour le moment) pourrait interagir entre elles?
 
La question est ouverte, on cherche le dragon du ciel gamma!
 
 
 
 
On pourra aussi consulter l'article de National Geographic sur le sujet.
 
À voir aussi les films de Fermi sur les restes de Super Novæ.
 
 
 
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CASSINI SATURNE :.SURVOL DE DIONÉ. (22/04/2010)
(photos : Crédit: NASA/JPL/Space Science Institute).
 
Le 7 Avril 2010, la sonde Cassini a survolé de très près la satellite Dioné pour la deuxième fois depuis sa mise en orbite saturnienne.
 
Elle es t passée à 500km de la surface de cette lune de 1100km de diamètre, une des plus grandes du système de Saturne.
 
Le CIRS (Composite Infrared Spectrometer) a été mis en marche pour effectuer une carte thermique de ce satellite de sa face située dans l'ombre, afin de mesurer la chaleur qui s'en échappe.
 
 
 
Les caméras standard comme le VIMS et l'UVIS ont aussi été mises à contribution pour imager en haute résolution ce satellite.
 
 
Tous les détails du survol dans ce document pdf.
 
 
Une des vues rapprochées prises par Cassini ce 7 Avril 2010.
 
 
 
Voici la carte de Dioné après ce passage.
 
 
 
 
 
 
 
Comme d'habitude, vous trouverez toutes les dernières images de Cassini au JPL
Les animations et vidéos : http://saturn.jpl.nasa.gov/multimedia/videos/videos.cfm?categoryID=17
 
Les prochains survols : http://saturn.jpl.nasa.gov/home/index.cfm
Tout sur les orbites de Cassini par The Planetary Society; très bon!
 
Voir liste des principaux satellites.
 
Sur ce site les dernières nouvelles de la mission Cassini.
 
 
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MARS :.DES RIVIÈRES DE LAVE DANS LE PASSÉ. (22/04/2010)
 
 
La lave liquide peut creuser des sillons qui ressemblent étrangement à des lits de rivières ou à des canyons creusés par l'eau.
 
On en a trouvé à la surface de Mars, comme l'a montré il y a quelques semaines Jacob Bleacher de l'UA et du GSFC, lors de la 41ème conférence de planétologie au Texas.
 
Pour savoir si la vie a jamais existé sur Mars, il faut déterminer où a été présente l'eau.
 
Les géologues pensent que l'eau actuellement à la surface de Mars est prisonnière soit du sol soit présente sous la forme de glace aux pôles de la planète. Mais certains pensent que de l'eau aurait pu couler à la surface dans le passé, augmentant les possibilités de vie passée sur cette planète.
 
Ces idées proviennent du fait que de nombreux images de chenaux , lits de rivière etc… sont visibles à la surface.
C'est une claire évidence qu'il y a eu un liquide qui a coulé dans le passé.
 
Mais comme le souligne l'auteur de cet article, la lave peut aussi former de tels "canaux" comme il s'en est formé dans l'archipel hawaïen à Mauna Loa par exemple.
 
Bleacher et ses collègues ont étudié très en détail un des canaux martiens sur le flanc sud ouest du volcan Ascraeus Mons, un des trois volcans importants de la région de Tharsis.
Ils ont mis bout à bout des images de la caméra THEMIS de Mars Odyssey et de la caméra à bord de Mars Express la HRSC ainsi que des images du MOLA de Mars Global Surveyor pour obtenir la vue suivante couvrant 270km de large:
 
 
On voit sur cette photo le canal Ascraeus (en rouge) , les points jaunes sont des ouvertures de tube de lave. Les carrés blancs correspondent aux agrandissements photographiques.
 
 
Le liquide ayant crée ce chenal a disparu depuis longtemps, aussi il n'est pas facile de découvrir son identité, mais une simple inspection visuelle semble indiquer un écoulement d'eau.
 
Mais en étudiant les détails, ils ont trouvé que certaines portions contenaient des coulées de lave, ainsi que des tubes de lave et des ouvertures par lesquels la lave pouvait sortir. Ce genre de structures ne peut pas se former avec de l'eau.
De même un mélange eau et lave pour la formation de ce "canal" semble improbable.
Donc la conclusion de Bleacher et de ses collègues est que cela fut crée par un écoulement de lave.
 
Ils ont confirmé cette décision en analysant sur Terre, l'écoulement de lave de l'éruption de 1859 du Mauna Loa à Hawaï, cet écoulement long de 51km présente les mêmes structures que sur Ascraeus sur Mars.
 
La conclusion générale est que la lave peut créer des écoulements et des chenaux similaires à ceux produits par l'écoulement d'eau, et qu'il ne faut pas immédiatement penser à l'eau quand on voit de tels écoulements surtout en présence de terrains volcaniques comme la région de Tharsis.
 
Une preuve supplémentaire est aussi apportée par l'étude des écoulements à la surface de la Lune, là où il n'y a pas d'ambiguité, par exemple la région de Mare Imbrium.
 
 
 
 
POUR ALLER PLUS LOIN :
 
L'article de J Bleacher et ses collègues sur ce thème.
 
L'annonce par la NASA.
 
L'étude très intéressante du Smithsonian sur cet écoulement de lave avec la carte de l'écoulement.
 
La photo détaillée (zoom) de la région par MGS, ou celle-ci aussi.
 
Le compte rendu de la session sur les "gullies" (ravines) de Mars lors de cette conférence au Texas.
 
 
 
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PHOTOS D'AMATEUR :. JEAN-PHILIPPE NOUS ENVOIE SES DERNIÈRES PHOTOS. (22/04/2010)
 
Jean Philippe Dos Santos, de l'Association d'Astronomie Vega de Plaisir (Yvelines) a encore frappé!
Il nous propose notamment deux très belles photos :
 
 
L'une de la galaxie M51 (le Tourbillon) avec un temps de pose de 21 fois 300 secondes avec son Canon 350D modifié et au foyer de sa lunette Vixen
 
 
 
Voir la photo avec plus de définition en cliquant dessus.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
L'autre celle du couple M81 et M82
 
Temps de pose similaire : 20 fois 300 secondes, matériel identique.
 
Voir la photo avec plus de définition en cliquant dessus.
 
 
 
 
 
Bravo encore Jean Philippe, on attend les suivantes.
 
 
 
 
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LES MAGAZINES CONSEILLÉS : L'ASTRONOMIE DE MAI EST PARU. (22/04/2010)
 
Numéro à ne pas manquer ce mois-ci, il célèbre les 20 ans en orbite du télescope spatial Hubble avec un article complet de 10 pages. Vous saurez tout sur Hubble et ses images et pourquoi il est devenu un outil indispensable en astronomie.
 
De plus d'autres articles sont très intéressants comme 
La longue marche des Chinois vers la station spatiale
Les satellites gardiens de Théthys
La distance des étoiles
Les équatoriaux coudés
La nouvelle exoplanète Corot-9b
et plein d'autres sujets intéressants
 
 
 
 
5,90€ chez tous les marchands de journaux.
 
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LES MAGAZINES CONSEILLÉS.:.SCIENCE ET AVENIR : L'INFINIMENT PETIT AVRIL MAI 2010. (22/04/2010)
 
Très intéressant numéro hors série de Science et Avenir pour Avril/Mai 2010 sur l'infiniment petit et notamment le monde des particules qui entoure le LHC.
 
Nombreuses illustrations aussi qui nous font comprendre ce monde bizarre.
 
 
 
Science et Avenir  Hors Série sur l'infiniment Petit :
 
Extrait du sommaire :
 
­L’infini met la physique sous tension par E Klein
­Le LHC : le géant sous la montagne
­Neutrinos : les insaisissables fantômes de la matière
­Le photon pris au piège
­La face cachée du cosmos
­Les révolutions de l’espace-temps
­Ganil : les forgerons de la matière
­La petit fabrique des nanotubes
­Le nanomonde en question
­Etc..
 
 
 
 
 
Prix : 4,50€
 
 
 
 
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LES MAGAZINES CONSEILLÉS :.SCIENCE ET AVENIR AVRIL SUR TROU NOIR ET HUBBLE ETC… (22/04/2010)
 
 
Et si notre monde était né d'un trou noir
ET SI NOTRE MONDE ÉTAIT NÉ D'UN TROU NOIR
 
Alors que le télescope spatial Hubble célèbre ses vingt ans, « Sciences et Avenir » revient sur ses plus belles observations qui auront permis d'écrire le roman de l'Univers.
 
» Notre monde est-il né d'un trou noir ?
 
» Un feu d'artifice perpétuel
 
» Demain, le retour vers le pré-Big Ban
 
 
 
 
 
 
D'après le site de Science et Avenir :
 
Alors que le télescope spatial Hubble célèbre ses vingt ans, « Sciences et Avenir » revient sur ses plus belles observations qui auront permis d'écrire le roman de l'Univers.
 
Hubble, vingt après
Débat lors de l'émission « Science publique » de Michel Alberganti, en partenariat avec Sciences et Avenir. Vendredi 2 avril, de 14 h à 15 h. Invités : Françoise Combes de l'observatoire de Paris, astronome au CNRS et membre de l'Académie des sciences ; David Elbaz, astrophysicien au Commissariat à l'énergie atomique (CEA) ; Jean-Pierre Lasota, de l'Institut d'astrophysique de Paris, et Dominique Leglu, directrice de la rédaction de Sciences et Avenir.
 
Dans le secret des faiseurs d'étoiles
Il y a vingt ans, le télescope spatial Hubble, mis au point par la Nasa et l'ESA, prenait son envol pour son poste d'observation orbital, à 560 kilomètres d'altitude. Depuis lors, il n'a cessé de nous surprendre, nous émerveillant d'images somptueuses et mettant parfois en lumière des scènes inédites, tel cet incroyable crash entre deux astéroïdes dévoilé en janvier. A travers l'œil de ce télescope, nous avons pu découvrir les lueurs irréelles des aurores sur Jupiter et Saturne, observer l'arrivée du printemps sur Neptune, visualiser - enfin un anneau de matière noire autour d'un amas de galaxies 

« Mais s'il est bien un domaine où Hubble a fait de grandes découvertes, c'est celui des trous noirs galactiques », s'exclame Jean-Pierre Luminet, astrophysicien à l'observatoire de Paris-Meudon. Ces trous noirs sont des monstres, des régions de l'Univers où la matière disparaît à jamais, où même la lumière reste prisonnière tant leur puissance gravitationnelle est grande.
Ces « poids lourds » invisibles peuvent concentrer une masse de plusieurs millions ou milliards de masses solaires au centre des galaxies. Mais quel est le lien qui unit si étroitement ces ogres aux galaxies qui les abritent ? Peu à peu, grâce notamment aux observations du télescope spatial Hubble, les astronomes commencent à lever le voile sur ce mystère. « On sait ainsi, grâce aux très nombreuses observations de Hubble, qu'il y a un trou noir supermassif au centre de toutes les galaxies », souligne Françoise Combes, de l'observatoire de Paris. En utilisant Hubble, les astronomes ont donc scruté longuement, il y a dix ans, une trentaine de galaxies habitées par un trou noir géant. Et là, surprise ! les astronomes se sont aperçus que ces gloutons grossissaient en même temps que leur habitat. Mieux : « leur taille est exactement proportionnelle à la masse du bulbe galactique dans lequel il se niche, soit le millième de cette masse », détaille Françoise Combes. Comment expliquer ces proportions parfaites ? « Parce qu'ils grossissent en même temps ! », s'exclame l'astrophysicienne.
De toute évidence, il y a un lien organique entre le trou noir et la galaxie. Mais qui, de la poule ou de l'œuf, était là le premier ? Le trou noir, qui aurait construit une galaxie autour de lui ? Ou la galaxie qui se serait effondrée en son centre jusqu'à former un trou noir ? La réalité est plus complexe et les scientifiques n'ont pas encore tranché. Néanmoins des observations, réalisées avec Hubble et le télescope terrestre Gemini South en 2008, ont apporté des éléments de réponse. C'est un Graal astronomique qui a en effet été détecté au sein de l'amas globulaire Oméga du Centaure : un trou noir de masse intermédiaire, de « seulement » 40 000 masses solaires, un de ces objets que les astronomes s'escrimaient à trouver depuis trente ans. Cette observation montre que les trous noirs supermassifs ne naissent pas forcément avec leur embonpoint.
Ils pourraient avoir été enfantés au centre de ces colonies de millions d'étoiles que sont les amas stellaires. Nombre d'astronomes pensent que ces communautés forment les briques primitives des galaxies qui, en fusionnant les unes avec les autres, auraient constitué des germes de galaxies aux premiers temps de l'Univers. Les trous noirs eux-mêmes auraient pu fusionner, spiralant ensuite vers le centre de la nouvelle structure, où ils auraient continué d'engraisser. En 2009, une équipe internationale menée par David Elbaz, astrophysicien au Commissariat à l'énergie atomique (CEA), a écrit un nouveau chapitre de cette saga dans des circonstances particulièrement « romanesques ».
………………………
 
S'il dispose d'assez de « nourriture » autour de lui, ce trou noir va allumer le phénomène du quasar, qui n'est rien d'autre qu'un noyau de galaxie très actif : « Par exemple, un trou noir de 100 millions de masses solaires, avalant une masse solaire de gaz par an, libère l'énergie observée dans les quasars et les noyaux de galaxie les plus actifs de l'Univers», explique Jean-Pierre Luminet.
Quant à savoir d'où vient le trou noir lui-même, la question reste ouverte. D'aucuns prétendent qu'il s'est fait tout seul, dans l'Univers primitif, par l'effondrement d'un grumeau de matière. D'autres, plus nombreux, clament qu'il n'est que le produit d'une société stellaire, qu'il a grossi par fusions-acquisitions (voir plus haut).
 
Reste que la fusion de deux trous noirs est tout sauf facile. Parfois, alors qu'ils sont entraînés dans une valse dangereuse, ils se donnent des coups de pieds gravitationnels qui éjectent l'un d'entre eux et le transforme en astre errant dans l'espace intergalactique. Notre personnage principal, donc, est souvent accompagné d'une cour de nuages de gaz, qu'il dévore à l'occasion. Ce dîner fait disparaître à jamais la matière, mais produit aussi une énergie colossale au moment de sa chute rapide. Tout ne tombe pas sans frémir dans l'estomac du quasar. Une partie de la matière tournoie à grande vitesse autour de lui, et est finalement éjectée à hauteur des pôles. Cela forme des jets, qui sont propulsés dans l'espace à des vitesses proches de celle de la lumière. Lorsque ces jets frappent la matière environnante, ils déclenchent des ondes de compression : déséquilibre, concentrations, effondrement, bref la bourrasque finit par allumer des grappes d'étoiles, telles des plantes qui écloraient dans une terre sèche, sur le trajet d'un jet d'eau.

A partir de là, tout n'est plus question que de festins, d'unions galactiques et de cannibalisme. Le trou noir prospère : il mange, grossit et augmente ainsi sa puissance gravitationnelle, faisant valser les étoiles autour de lui. Parfois, il voit grand. C'est le cas du trou noir central de Centaurus A, à 10 millions d'années-lumière de nous. La collision de cette galaxie avec une voisine de la taille de la Voie lactée a été fatale à cette dernière, qui est en train de se faire dévorer par le trou noir. Mais la même image (voir p. 50) montre aussi des bouquets de nouvelles étoiles et des filaments de poussières qui viennent charpenter Centaurus et augmente sa masse. Au final, toutes les violences imposées par les trous noirs géants, au cours de l'histoire de l'Univers, auront sans doute permis de forger la grande famille des galaxies qui dansent si élégamment dans notre univers actuel.

Sylvie Rouat
 
Le trou noir par l'image
En 1995, Hubble dévoila l'image d'un trou noir entouré d'un disque d'accrétion, au cœur de la galaxie NGC 4261 . En mesurant la vitesse du disque, les astronomes établirent qu'il y avait au centre une masse de 1,2 milliard de soleils dans un espace grand comme le système solaire. Alors que l'existence des trous noirs était encore discutée, ce cliché fit basculer le débat.
En 1998, l'étude du cœur de la galaxie Centaurus A a montré comment le trou noir central déchiquetait une autre galaxie tout en allumant des étoiles. La comparaison de la masse de trous noirs géants avec la taille de leur galaxie hôte a permis d'établir que plus une galaxie est vaste, plus massif est son trou noir.
 
Notre univers, parmi tant d'autres
Et si c'était notre univers tout entier qui était issu d'un trou noir ? Dans les années 1990, des théoriciens n'ont pas hésité à formuler l'hypothèse, avec un modèle cosmologique audacieux, baptisé « pré-Big Bang ».
 
Utilisant la théorie des cordes, théorie spéculative qui tente de marier les lois de la relativité générale avec celles de la mécanique quantique, les physiciens italiens Gabriele Veneziano et Maurizio Gasperini ont fait entrer en scène un univers avant notre univers. Dans ce monde « préhistorique » parcouru d'ondes gravitationnelles, il peut arriver qu'une région très dense s'effondre sur elle-même pour former un trou noir géant.
Or, dans la théorie des cordes, lorsque la contraction s'approche de l'infini, la gravité devient répulsive.
Du coup, le trou noir rebondit et entre en expansion : c'est le Big Bang, le premier cri de notre univers... ou d'un autre, d'ailleurs. Notre monde ne serait alors qu'un parmi une multitude d'autres, tous engendrés par un trou noir. En 2007, le même type de scénario a été envisagé par l'Allemand Martin Bojowald, mais avec des équations issues d'une autre théorie d'unification spéculative, la gravitation quantique à boucles (loop quantum gravity). 
 
Dans son modèle, l'Univers oscillerait périodiquement entre des étapes de Big Bang et de « Big Crunch », c'est-à-dire d'effondrement sur lui-même en trou noir. Il n'aurait ni début ni fin. Dès lors, se pose une nouvelle question : les trous noirs qui naissent dans notre propre univers pourraient-ils être les germes d'autres univers ? Certains physiciens le pensent. Les équations de la relativité générale ne l'interdisent pas, puisqu'elles décrivent le symétrique du trou noir : le trou blanc par lequel la matière avalée finit par rejaillir. Reste qu'aucun trou blanc n'a jamais été observé à ce jour.

L'image marquante de Jean-Pierre Luminet astrophysicien à Meudon.
De toutes les observations de Hubble, celle qui m'a le plus marqué est celle du noyau de la galaxie elliptique géante M87 . 
C'est l'une des plus puissantes radiosources du ciel, également remarquable par le jet qui s'échappe de son cœur.
En 1978, les premières mesures suggéraient déjà la présence d'un trou noir supermassif. Toutefois, le débat resta animé jusqu'au début des années 1990 : du fait des turbulences atmosphériques, les observations dans le domaine visible ne permettaient pas de trancher. Aussi, dès sa mise en opération en 1991, le télescope spatial Hubble prit le noyau de Messier 87 pour cible prioritaire. La spectroscopie à haute résolution révéla la cinématique du gaz ionisé : à moins de 65 années-lumière du centre de Messier 87, les vitesses des étoiles sont supérieures à 500 km/s, valeurs impossibles à expliquer sans un trou noir supermassif. Cerise sur le gâteau, un disque de gaz situé dans un plan perpendiculaire à la direction du jet fut découvert en 1997, et l'étude de sa rotation indique une masse de 3,2 milliards de masses solaires dans un rayon de seulement 10 années-lumière ! »

 
L'image marquante de Trinh Xuan Thuan astrophysicien américain à l'université de virginie, à Charlottesville (États-Unis).
Je suis un fréquent utilisateur de Hubble et j'admire toujours ses images magnifiques à la fois informatives et poétiques. L'un des clichés qui m'a le plus frappé est celui de l'amas de galaxies Abell 2218  à quelque 3 milliards d'années-lumière de la Terre : il me parle non seulement de lumière et d'ombre, mais aussi d'illusion et de réalité. «Lumière» car chacune des galaxies visibles contient des centaines de milliards de soleils ; «ombre» car 90 % de la masse de cet amas est faite de «matière noire», qui ne se manifeste que par son influence gravitationnelle. Elle dévie par sa gravité la lumière de galaxies situées derrière l'amas, provoquant la décomposition de leurs images en de nombreux arcs lumineux, dont les plus visibles sont autour de la grosse galaxie elliptique au centre. L'amas agit comme une lentille gravitationnelle car, comme la lentille de nos lunettes, il dévie la lumière, créant des «mirages gravitationnels». Ainsi, certains objets ne nous apparaissent pas tels qu'ils sont vraiment : l'Univers est parfois comme un vaste jeu d'«illusions» cosmiques qui peuvent conduire à la réalité. »

 
L'image marquante d'André Brahic, astrophysicien au CEA, professeur à l'université de Paris-Diderot.
« Parmi la moisson de découvertes de Hubble, celle qui m'a frappé montre les arcs et anneaux de Neptune. J'avais eu la chance de les découvrir en 1984 grâce à une occultation d'étoile. J'avais eu le bonheur de les admirer en 1989, grâce aux clichés de la sonde Voyager 2. L'image de Hubble, prise en 2000, permet de voir comment ces anneaux ont évolué.
 
Ils sont à plus de 4,5 milliards de km et on est à la limite de résolution du télescope. Ces arcs de matière, baptisés Courage, Liberté, Egalité et Fraternité, étaient toujours là, mais l'éclat de Liberté avait légèrement diminué. La liberté est toujours plus fragile... Cette observation nous a fourni des informations précieuses sur la manière dont ces arcs sont confinés par des satellites voisins. Ce confinement, mal compris, passionne de nombreux physiciens. Il peut être provoqué aussi bien par le champ magnétique, comme c'est le cas dans les tentatives de fusion de la matière, que par la gravitation comme pour les anneaux des planètes. »

à suivre dans la revue…..
 
 
 
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LES MAGAZINES CONSEILLÉS :POUR LA SCIENCE D'AVRIL. (22/04/2010)
 
 
Couverture du dernier numéro  de Pour la ScienceAvec notamment pour thème :
 
D'autres lois pour d'autres univers. La vie est-elle possible dans d'autres univers ?
 
Une modification des lois de la physique peut conduire à des univers différents et néanmoins habitables. Notre Univers ne serait donc pas un cas exceptionnel.
Par Alejandro Jenkins et Gilad Perez
 
 
 
 
 
En voici le début:
Le héros des films d'action hollywoodiens échappe constamment à la mort. Des ennemis lui tirent sans cesse dessus et le ratent de peu. Les explosions se produisent toujours une fraction de seconde trop tard pour le pulvériser. Et un ami survient toujours lorsqu'il est à la merci d'un bandit. À de nombreuses occasions, il s'en faut de peu que le héros ne meure. Pourtant, même sans avoir vu le film, on devine qu'il s'en sortira.
À certains égards, l'histoire de notre Univers ressemble à un film hollywoodien. De nombreux physiciens pensent qu'une minuscule modification d'une seule des lois de la physique perturberait l'évolution de l'Univers au point de rendre notre existence impossible. Par exemple, si l'interaction nucléaire forte, qui assure la cohésion des noyaux atomiques, avait été légèrement plus forte ou plus faible, les étoiles auraient fabriqué très peu de carbone et autres éléments lourds qui sont nécessaires à la formation des planètes et, à plus forte raison, à la vie. Si le proton était juste 0,2 pour cent plus lourd, tout l'hydrogène de l'Univers primordial se serait désintégré presque immédiatement en neutrons et aucun atome ne se serait jamais formé. La liste de tels exemples est longue.
Les lois de la physique – et en particulier les constantes qui interviennent dans ces lois, comme l'intensité des forces fondamentales – semblent ainsi ajustées avec précision pour rendre notre existence possible. Plutôt que d'invoquer une raison surnaturelle pour expliquer cette troublante coïncidence, les physiciens et les cosmologistes ont imaginé que notre Univers n'est qu'un exemplaire parmi de nombreux autres univers, chacun doté de ses propres lois physiques. Dès lors, selon un raisonnement « anthropique », nous habiterions dans cet univers exceptionnel où..
 
 
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ENVIRONNEMENT
Méthane : un péril fait surface par Katey Walter Anthony
La fonte des sols arctiques gelés crée des lacs qui émettent massivement du méthane. Ce gaz menace d'accélérer le réchauffement climatique. Quelle est l'ampleur du danger et comment y faire face ?
 
GÉOPHYSIQUE
Naissance d'un océan - La dorsale de Sheba Par Marc Fournier et Nicolas Chamot-Rooke
Entre l'Arabie et la Somalie, une mer s'ouvre depuis 30 millions d'années. Sa brève histoire géologique révèle les phénomènes marquants du début d'une expansion océanique.
 
 
 
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Bonne Lecture à tous.
 
 
 
C'est tout pour aujourd'hui!!
 
Bon ciel à tous!
 
JEAN PIERRE MARTIN
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