LES ASTRONEWS de planetastronomy.com:
Mise à jour : 22 Janvier 2011   
 
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ARCHIVES DES ASTRONEWS : clic sur le sujet désiré :
Astrophysique/cosmologie ; Spécial Mars ; Terre/Lune ; Système solaire ; Astronautique/conq spatiale ; 3D/divers ; Histoire astro /Instruments ; Observations ; Soleil ; Étoiles/Galaxies ; Livres/Magazines ; Jeunes /Scolaires
 
Sommaire de ce numéro : 
Les principes cosmologiques : CR de la conf SAF de JM Alimi du 15 Janv 2011. (22/01/2011)
ESA 2010/2011 : CR de la conf de presse de JJ Dordain du 14 Janv 2011. (22/01/2011)
Les galaxies lointaines : CR de la conf SAF de D Kunth du 12 Janv 2011. (22/01/2011)
Les premiers résultats de Planck : CR de la conf de presse de l’ESA du 11 Janv 2011. (22/01/2011)
La transmission de l’astronomie antique : CR de la conf IAP de D Savoie du 4 Janv 2011. (22/01/2011)
Origine de la vie sur Terre : Origine cosmique ?. (22/01/2011)
Orion : Encore pleine de surprises ! (22/01/2011)
Le Soleil : Son influence sur le climat. (22/01/2011)
2010 : L’année la plus chaude (avec 2005). (22/01/2011)
Wise : Superbes M81 et M82 (22/01/2011)
Vu d'en haut :.L’Ile de Pâques . (22/01/2011)
Les Mathématiques de l'Astronomie :Partie 28 Copernic et la ronde des planètes. (22/01/2011)
Les rovers martiens.:.Opportunity, déjà 7 ans !! (22/01/2011)
Curiosity : Le nouveau nom de MSL. (22/01/2011)
Mars Express :.Phobos encore plus près ! (22/01/2011)
Photos d'amateurs :.Thierry Legault, l’éclipse et l’ISS. (22/01/2011)
Livre conseillé :..Histoire du Pendule par R. Signore chez Vuibert (22/01/2011)
Livre conseillé :. Tout ce qu'Einstein n'a jamais dit : La Compil ! par R Wolke chez Dunod (22/01/2011)
 
 
 
ORIGINE DE LA VIE SUR TERRE : ORIGINE COSMIQUE ? (22/01/2011)
 
 
Un consortium réunissant plusieurs équipes françaises piloté par Louis d'Hendecourt, directeur de recherche CNRS à l'Institut d'astrophysique spatiale (ias Université Paris-Sud 11 / CNRS), a pour la première fois obtenu un excès de molécules de forme gauche (puis un excès de forme droite) dans des conditions reproduisant celles de l'espace interstellaire.
Est-ce le fruit du hasard ? Est-ce le mode normal de fabrication des briques élémentaires ?
 
Le CNRS et l’IAS communiquent sur ce sujet fondamentalement important pour comprendre l’origine de la vie sur Terre et peut être ailleurs dans l’Univers.
 
 
Certaines molécules existent sous deux formes qui sont l'image symétrique l'une de l'autre dans un miroir : elles sont dites chirales.
Or, sur Terre, les molécules chirales du vivant, notamment les acides aminés et les sucres, ne sont présentes que sous une seule forme : gauche ou droite. Comment la vie a-t-elle privilégié l'une de ces deux formes au détriment de l'autre ?
 
Ce résultat rend donc possible une origine « cosmique » de l'asymétrie des molécules biologiques sur Terre.
Les chercheurs suggèrent également que la nébuleuse solaire s'est formée dans une zone d'étoiles massives.
 
Ces travaux viennent d'être publiés en ligne sur le site de The Astrophysical Journal Letters.
Réalisée au synchrotron SOLEIL, cette expérience a été menée en collaboration avec le Laboratoire de chimie des molécules bioactives et des arômes (Université de Nice/CNRS) et a bénéficié du soutien du CNES.
 
 
Les molécules chirales sont des molécules pouvant exister sous deux formes (énantiomères) qui sont l'image symétrique l'une de l'autre dans un miroir : gauche et droite.
 
Par exemple, nos mains sont chirales car elles se présentent sous deux formes non superposables mais symétriques l'une de l'autre dans un miroir, la main gauche et la main droite.
 
 
Photo : Les 2 formes L et D d'une molécule chirale.
Crédits : Argonne National Laboratory
 
 
 
 
 
Les molécules biologiques sont pour la plupart chirales, certaines formes étant privilégiées.
Ainsi, les acides aminés des protéines n'existent que sous une de leurs deux formes énantiomériques : la forme gauche (L). Les sucres présents dans l'ADN des organismes vivants sont eux uniquement de forme droite (D).
On appelle homochiralité, cette propriété des molécules organiques de n'exister dans les être vivants que sous une de leurs deux formes structurales.

Quelle est l'origine de cette asymétrie dans la matière biologique ?
 
Deux hypothèses principales s'affrontent. La première suppose que la vie serait apparue à partir d'un mélange contenant 50% d'un énantiomère et 50% de l'autre (mélange dit racémique), et que l'homochiralité serait survenue progressivement au cours de l'évolution. La seconde estime que l'asymétrie menant à l'homochiralité serait antérieure à l'apparition de la vie, et d'origine « cosmique ».
Elle est étayée par la détection d'excès en L sur certains acides aminés extraits de météorites primitives.
Suivant ce scénario, ces acides aminés auraient été synthétisés dans l'espace interstellaire de manière non racémique et véhiculés sur Terre par des grains cométaires et des météorites.
Pour conforter cette hypothèse, les chercheurs ont tout d'abord reproduit en laboratoire des analogues de glaces interstellaires et cométaires .
Principale originalité de leur expérience : les glaces ont été soumises, sur la ligne DESIRS du synchrotron SOLEIL, à un rayonnement ultra-violet « polarisé circulairement » (UV-CPL), censé mimer les conditions rencontrées dans certains milieux spatiaux.
Lors du réchauffement de ces glaces, un résidu organique a été produit. Une analyse fine de ce mélange a révélé qu'il contenait un excès énantiomérique significatif d'un acide aminé chiral, l'alanine.
Supérieur à 1,3%, cet excès est comparable à celui mesuré dans les météorites primitives.
 
Ainsi, les chercheurs sont parvenus à produire, dans des conditions interstellaires, des molécules « du vivant » asymétriques à partir d'un mélange ne contenant pas de substances chirales.
 
C'est la première fois qu'une piste expliquant l'origine de cette asymétrie est démontrée par une expérience reproduisant une synthèse entièrement naturelle

Ce résultat conforte l'hypothèse selon laquelle l'origine de l'homochiralité serait prébiotique et cosmique, c'est-à-dire réellement interstellaire. Selon ce scénario, l'apport de matière organique « extraterrestre » comportant un excès énantiomérique synthétisé via un processus astrophysique asymétrique (ici, il s'agit d'un rayonnement UV-CPL) serait à l'origine de l'asymétrie des molécules du vivant sur Terre. Cette matière pourrait même avoir été formée en-dehors du système solaire.
 
Enfin, la nébuleuse solaire pourrait s'être constituée dans des régions de formation d'étoiles massives. En effet, dans de telles régions, un rayonnement infrarouge polarisé circulairement dans un même sens est observé. Au-delà de ces résultats, la sélection d'un seul énantiomère constatée sur Terre pour les molécules du vivant ne serait pas le fruit du hasard, mais bien celui d'un mécanisme physique déterministe.
 
 
Michel Viso, exobiologiste au CNES, fait une remarque importante concernant cette découverte :
 
« L’homochiralité reste donc une signature de la vie. Mais trouver un jour sur Mars, un simple déséquilibre, même assez important, entre les formes chirales des substances organiques ne suffira pas pour en déduire que la vie a existé sur la planète rouge »
 
 
POUR ALLER PLUS LOIN :
 
 
Homochiralité : Orion source de la vie sur Terre ? ancien astronews sur le sujet.
 
CR de la conférence d’André Brack sur « recherche vie extra terrestre désespérément » Unesco Janv 2009.
 
Recherche de la vie sur Mars , débat Cité des Sciences Nov 2006.
 
 
 
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ORION : ENCORE PLEINE DE SURPRISES. (22/01/2011)
(dessin et cliché : ESO)
 
 
L’ESO communique sur ses dernières découvertes concernant la célèbre nébuleuse d’Orion :
 
 
 
La nébuleuse d’Orion, aussi connue sous le nom de Messier 42, est l’un des objets célestes les plus faciles à reconnaître et l’un des mieux étudiés.
C’est un énorme complexe de gaz et de poussière où se forment des étoiles massives et c’est la région de ce genre la plus proche de la Terre.
Le gaz lumineux y est si brillant qu’elle peut être vue à l’œil nu et c’est un paysage fascinant quand on l’observe au télescope.
Malgré son caractère familier et sa proximité, il y a encore beaucoup à apprendre sur cette nurserie stellaire.
Ce n’est par exemple qu’en 2007 que l’on a constaté qu’elle était plus proche de la Terre que ce que l’on pensait : 1350 années-lumière au lieu de 1500 années-lumière.
 
Les astronomes ont utilisé la caméra WFI (Wide Field Imager) avec le télescope de 2,2 mètres MGP/ESO à l’Observatoire de La Silla de l’ESO au Chili pour observer les étoiles dans Messier 42.
 
Ils ont trouvé que les naines rouges peu lumineuses situées dans l’amas d’étoiles associées au gaz lumineux irradiaient au total bien plus de lumière que ce que l'on pensait auparavant, leur donnant ainsi une autre vision de l’intérieur de ce fameux objet et des étoiles qu’il héberge.
 
 
 
 
 
Les données recueillies pour ce projet scientifique, sans aucune intention initiale d’en faire une image en couleurs, ont maintenant été réutilisées pour créer l’image très détaillée de Messier 42 présentée ici.
 
Cette image est composée de plusieurs clichés pris, au total, avec cinq filtres différents.
 
La lumière passée à travers un filtre rouge ainsi que celle passée à travers un filtre montrant le rayonnement de l’hydrogène sont colorées en rouge.
La lumière dans la partie jaune-vert du spectre est colorée en vert, la lumière bleue en bleue et la lumière passée à travers un filtre ultraviolet a été colorée en violet. Les temps de pose ont été d'environ 52 minutes à travers chaque filtre.
 
 
 
 
 
L’image a été traitée par l’ESO en utilisant les données observationnelles trouvées par Igor Chekalin (Russie) qui a participé au concours d’astrophotographie « Les Trésors Cachés 2010 de l’ESO» , organisé par l’ESO en octobre-novembre 2010 pour tous ceux qui aiment faire de belles images du ciel nocturne en utilisant de véritables données astronomiques.
 
 
 
POUR ALLER PLUS LOIN :
 
 
Une belle vidéo : zoom dans M42.
 
A multi-color optical survey of the orion nebula cluster part 1: The catalog par N. DA RIO du Max Planck Institut für Astronomie
 
A multi-color optical survey of the orion nebula cluster. Part 2 . THE H-R DIAGRAM même auteur.
 
 
Le travail original de Igor Chekalin peut être vu sur cette page notamment cette superbe « photo » de M78.
 
 
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LE SOLEIL : SON INFLUENCE SUR LE CLIMAT ; (22/01/2011)
 
De nouvelles recherches menées par Greg Kopp du LASP (Laboratory for Atmospheric and Space Physics) pour l’Université de Boulder, afin de comprendre la contribution humaine dans le changement climatique par rapport aux contributions naturelles, l’ont mené à étudier plus en détail l’irradiance solaire totale (en anglais TSI : Total Solar Irradiance).
Les donnée sur le Soleil ont été analysées sur les 32 dernières années.
Ces mesures ont été effectuées par l’instrument Total Irradiance Monitor (TIM) de la mission de la NASA Solar Radiation and Climate Experiment (SORCE). Cet instrument TIM serait le plus précis à ce jour.
 
Les résultats montrent une valeur de la TSI plus faible que ce qui était accepté précédemment.
 
Les modèles mis au point par l’équipe on été ajustés à cette nouvelle valeur du TSI , indiquent que les niveaux d’irradiance solaire pendant le récent minimum solaire est comparable aux niveaux du précédent minimum solaire.
Les scientifiques estiment que la variabilité solaire a participé pour 0,1°C au réchauffement global pendant ce cycle de 11 ans, et qu’elle n’est pas la cause principale du réchauffement climatique des 3 dernières décennies.
 
 
 
En violet : oscillations dues à El Nino
En bleu : influence des éruptions volcaniques
En rouge : influences humaines
En vert : irradiance solaire
 
Courbes inférieures : cycles présents dans les données de température de surface. Ce sont les cycles annuels (AO) , semi annuels (SAO) et lunaire (17 ans et demi). Ces données ont servi de base pour élaborer un modèle qui correspond bien aux observations.
Ces trois cycles ont de faibles amplitudes par rapport aux autres composants des courbes supérieures.
 
Dessin : Kopp & Lean.
 
 
 
 
 
 
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2010 : L’ANNÉE LA PLUS CHAUDE (AVEC 2005). (22/01/2011)
 
 
Des récentes analyses de la NASA, du Goddard Institute for Space Studies (GISS) indiquent que l’année 2010 aura été la plus chaude avec l’année 2005. la suite des années chaudes peut s’égrener ainsi :
2010 ; 2005 ; 1998, 2002, 2003, 2006, 2007 et 2009. Les mesures ont été commencées en 1880.
 
 
 
La température globale (océan et terres) de 2010 est supérieure à la moyenne du XXème siècle de 0,96°C.
 
La température de surface des océans s’est, elle, élevée de 0,49°C.
 
En tendance on note une élévation de 0,2°C par décade depuis la fin des années 1970.
 
Crédit : NASA/Earth Observatory/Robert Simmon
 
 
 
 
On peut remarquer quelques faits significatifs qui peuvent expliquer le record de 2010 :
 
·        Phénomène El Nino qui s’est inversé.
·        La saison des hurricanes du Pacifique a été très sévère : plus de 10.
·        Déclin de l’Arctique qui a influencé un hiver très froid en Europe du Nord.
 
 
Il semble donc bien que l’on soit en présence d’un réchauffement global, bien que certains prétendent que la température moyenne décroît en fait depuis 1998. Qui croire ?
Donc à suivre……
 
 
 
POUR ALLER PLUS LOIN:
 
Un article sur le même sujet avec détails des écarts de température.
 
La NOAA sur le sujet.
 
Une carte mondiale des anomalies de température.
 
Changement climatique. Un mythe ?
 
Article de Libération.
 
Réaction de Vincent Courtillot au rapport de l'Académie des Sciences sur le réchauffement climatique. La controverse.
 
 
 
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WISE :.SUPERBES M81 ET M82. (22/01/2011)
(crédit image : NASA/JPL-Caltech/UCLA)
 
 
 
 
Le télescope spatial de la Nasa WISE (Wide Field Infrared Survey Explorer) vient de se tourner vers les célèbres galaxies Messier 81 (en bas) et 82 (M82 est appelée la galaxie du cigare). Elles peuvent être vues à l’œil nu par temps clair.
 
Ces deux galaxies (en interaction) sont faciles à repérer, elles sont dans la Grande Ourse.
 
Le bleu et le cyan (bleu-vert) représentent l’IR à 3,4 et 4,6 microns, c’est à dire principalement la lumière des étoiles ; le vert et le rouge représentent par contre la lumière à 12 et 22 microns, correspondant majoritairement à l ‘émission provenant des poussières.
 
M81 (en bas en bleu) est le prototype de la galaxie spirale.
Aux longueurs d’onde de WISE, on remarque les ondes de compression de gaz et de poussières interstellaires, qui déclenchent la formation d’étoiles.
 
Ces ondes de compression sont favorisées aussi par la proximité de M82.
 
 
 
M82, quant à elle, est aussi une galaxie spirale, mais on la voit de face, pour ainsi dire.
Elle fut d’abord catégorisée comme galaxie irrégulière, mais en 2005, les astronomes furent capables de détecter sa nature spirale dans des photos en proche IR. Dans le visible, cette galaxie ressemble à un cigare, comme on le voit sur cette photo de Hubble.
M82 est une galaxie en plein phase de formation d’étoiles, déclenchée aussi par la proximité de M81. cette influence gravitationnelle favorise la compression du gaz central de M82 ; et cette compression allume des explosions de formation de jeunes étoiles près du bulbe. Toutes ces étoiles naissantes créent un « super vent » galactique qui émet des quantités énormes de gaz et de poussières perpendiculairement au plan galactique (on le voit sur la photo, ce sont les zones jaune/orange de part et d’autre du plan).
La composition de ces jets : des hydrocarbures polycycliques aromatiques, qui sont sur terre, les restes de la combustion….d’un cigare, sa fumée, par exemple !!
 
 
 
Tous les détails sur cette image
 
Toute l’actualité de WISE.
 
 
 
 
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VU D'EN HAUT :.L’ILE DE PÂQUES. (22/01/2011)
(crédit photo : DLR)
 
 
Le satellite allemand TerraSAR-X, a photographié la fameuse Ile de Pâques sans aucun nuages.
 
Cette île est située à 3600km des côtes chiliennes, et approximativement à 4000km de Tahiti. L’île de Pitcairn des descendants du Bounty est située à 2000km.
 
C’est l’île la plus isolée du monde.
 
Elle est d’origine volcanique.
 
On remarque la piste de l’aéroport dans la partie Sud Ouest de l’île, de longueur 4km, qui aurait pu être utilisée comme piste de secours pour la navette.
 
 
 
 
 
 
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LES MATHÉMATIQUES DE L'ASTRONOMIE PAR B LELARD (22/01/2011)
 
Voici une nouvelle rubrique dans vos Astronews, suite à une demande forte, notre ami Bernard Lelard, Président de l'Association d'astronomie VEGA de Plaisir (Yvelines) se propose de nous faire découvrir la genèse des mathématiques qui ont été utiles à l'Astronomie dans cette rubrique qui comportera de nombreuses parties.
Les parties précédentes :
 
o           Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 1 Géométrisation de l'Espace . (28/02/2008)
o           Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 2 La Mésopotamie . (13/03/2008)
o           Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 3 Thalès . (27/03/2008) 
o           Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 4 Anaximandre et Pythagore . (19/04/2008)
o           Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 5 Platon (1) . (10/05/2008)
o           Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 6 Platon (2) p. (19/06/2008)
o           Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 7 Aristote et Pythéas . (03/07/2008)
o           Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 8 Alexandre le Grand . (09/09/2008)
o           Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 9 Alexandrie et Aristarque . (06/11/2008)
o           Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 10 Euclide et les géométries . (19/12/2008)
o           Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 11 Archimède et son palimpseste . (11/01/2009)
o           Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 12 L'idée géniale d'Ératosthène  (30/01/2009)
o           Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 13 Coniques et orbites d'Apollonius  (22/02/2009)
o           Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 14  360° et les étoiles d’Hipparque . (27/03/2009)
o           Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 15 Nicomède, Poseidonios, et les derniers grands . (27/04/2009) 
o           Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 16 Les écoles, les Chinois etc . (15/05/2009)
o           Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 17 Indous, Mayas et autres . (15/05/2009)
o           Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 18 Les Romains, Ptolémée et Galilée . (15/05/2009)
o           Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 19 D'Hypatie aux maths arabes . (06/08/2009)
o           Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 20 Les maths des étoiles à Bagdad . (22/09/2009)
o           Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 21  Les sages d’al-ma’mun et le Ptolémée des arabes (27/10/2009)
o           Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 22 La petit nuage d'Al Sufi et la règle de trois. (04/12/2009)
o           Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 23 les zij des astronomes musiciens par B Lelard. (04/02/2010)
o          Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 24  Aristote au Mont Saint Michel par B Lelard. (02/04/2010)
o          Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 25 : Univ. de la Sorbonne à Oxford par B Lelard. (17/05/2010)
o          Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 26 :Oresme, Einstein du XIV ième siècle (28/08/2010)
o          Les Mathématiques de l'Astronomie : Partie 27 :  Peuerbach, Müller,  La Trigo et Copernic (26/10/2010)
 
 
 
 
PARTIE 28 :LA RONDE DES PLANÈTES AUTOUR DE COPERNIC
 
 
Niklas Koppernigk est né à le 19 février 1473 à Torun en Prusse. A la suite du décès de son père, boulanger, en 1483 il est adopté par son oncle maternel Lucas Waczenrode qui deviendra évêque d’Ermland dans la partie ouest de la Prusse orientale (cédée au Royaume de  Pologne en 1466). L’oncle évêque veut la meilleure éducation possible pour son neveu.
Il suit donc à l’université de Cracovie les cours de latin, grec et mathématiques-astronomie.
A la fin du cycle d’études, n’obtenant pas de diplôme, son oncle veut le nommer chanoine mais n’y parvient pas pour des difficultés d’attribution de poste. Copernic part alors étudier à l’université de Bologne en Italie au prétexte d’étudier le droit canon et devenir chanoine. En fait, en plus du droit canon, il étudie surtout la médecine et l’astronomie avec l’astronome Domenico Maria Novara, lequel doute du système géocentrique de Ptolémée. Il convainc le jeune Nicolas.
La révolution copernicienne est donc en marche dès 1496 (Copernic a 23 ans) et non comme le dit la fable lors de son dernier jour.
 
 
Voyant l’intérêt de son élève pour l’astronomie le professeur l’invite à observer des éclipses et des occultations, seuls évènements visibles à l’œil nu, Galilée ne construira sa lunette que 110 ans plus tard.
Ainsi ils virent l’occultation d’Aldébaran à Bologne le 9 mars 1497.
 
Suivant la logique mathématiques-astronomie Copernic devint professeur de mathématiques à Rome en 1500, puis conférencier, avant de retourner à Frombork (Frauenburg en allemand) l’année suivante pour recevoir enfin la charge de chanoine des mains de son oncle.
Le chanoine Copernic, désormais rémunéré par sa charge, retourne en Italie à l’université de Padoue (là où Galilée enseignera les mathématiques) pour terminer ses études de droit et de médecine.
 
On a oublié que Copernic fut médecin. En 1505 il rentre à Frombork pour appliquer enfin l’ensemble de ses connaissances : les soins médicaux pour le chapitre de la cathédrale et les pauvres du diocèse, les mathématiques pour réformer la monnaie et le droit canon pour l’administration du diocèse.
Il ira même jusqu’à organiser la défense de la région envahie en 1520 par les chevaliers Teutoniques et défendra la ville d’Allenstein jusqu’à la signature d’un armistice l’année suivante.
 
 
 
 
 
L’époque est à la fois riche et troublée : les Européens partent à la conquête du monde. Les Espagnols multiplient les expéditions vers l’ouest de l’Europe : du continent américain à l’archipel des Philippines.
Les Portugais, selon les directives du Pape Alexandre VI en 1494 (toutes les terres à l’ouest de 370 lieues du Cap Vert iront à l’Espagne, le reste au Portugal exception faite pour l’Amérique du Sud coupée en deux), partent vers l’est cherchant la Route des épices, bouclant même le premier tour du monde à la voile avec Vasco de Gama et del Cano.
Ainsi le Brésil avant Lulla revint aux Portugais qui rapportèrent des bois couleur de « braise » « acheté » aux Indiens, d’où le nom « Brésil ». Les Portugais s’installèrent aussi en Afrique (Cap Vert, Guinée, Angola, Congo), aux Indes (Goa) et en Chine à Macao qu’ils conservèrent jusqu’en décembre 1999 !).
 
Pendant cette période les Espagnols abattent des empires locaux : l’Empire Aztèque puis Maya au nord et l’Empire Inca au sud.
Les conquérants (conquistadores) sont suivis par des missionnaires et  des colons (imitant Christophe « Colon ») qui fondèrent des « colonies » (triste vocabulaire) en s’appropriant les terres et les mines et trouvant sur place la main d’œuvre indienne gratuite, hélas trop fragile et trop peu nombreuse. Ainsi, pour les plantations de cannes à sucre, de coton et l’exploitation des mines d’or (« l’Eldorado », le pays doré au Pérou) la traite des Noirs commença depuis leurs établissements d’Afrique aidés en cela par les Arabes, les potentats locaux et les armateurs du honteux trafic triangulaire.
Depuis la « Reconquista » de 1492 la diaspora des Juifs de Grenade et d’Espagne s’étendit au Maghreb pour les Sépharades et à l’Est vers la Pologne de Copernic pour les Ashkénazes.
 
 
La France, sortie de la Guerre de Cent Ans, a retrouvé la prospérité avec Louis XI, roi qui inventa l’administration centralisée fonctionnant avec …des fonctionnaires et inventa les Postes (en 1464 avec des relais de 7 lieus en 7 lieux où l’on postait (d’où le nom « postes ») des chevaux dans les auberges relais).
 
Ses successeurs se prennent de passion pour les richesses de la Renaissances en Italie qu’ils disputent aux Habsburg de Vienne : Charles VIII traverse les Alpes puis François Ier qui en 1515 (seule date d’histoire retenue par les Français) écrasent les mercenaires Suisses à Marignan par la bataille la plus sanglante depuis l’Antiquité (10.000 morts en deux jours, ancêtre des hécatombes modernes).
 
 
 
 
 
La vie de Copernic sera marquée par les Guerres d’Italie pour la suprématie en Europe entre les Français et Charles Quint, roi d’Espagne, né à Gand en Flandres, qui va hériter par les mariages des duchesses de Bourgogne, à la mort de Maximilien de Habsburg, du Saint Empire Romain Germanique, royaume tellement vaste que le Soleil ne s’y couchait pas.
 
D’Italie François Ier ramena dans ses bagages Léonard de Vinci avec sa Joconde qui sera placée au Louvre (déjà) sur les murs d’une petite salle (le salon) à côté du couloir où sont présentées les fresques de Boticelli.
Vinci finira ses jours au Clos Lucé près du château d’Amboise.
 
 
En 1505 le pape Jules II décide la construction à grands frais de la Basilique Saint Pierre de Rome à la place de la basilique de Constantin elle même située sur le cirque de Caligula là où fut martyrisé Saint Pierre en 66.
L’obélisque du cirque existe toujours vers le Castel San Angelo au début de la via della Concilazione.
 
 
La construction dans le style Renaissance, avec les plus grand artistes (Bramante, Raphael, Michel Ange, Le Bernin) est financée par les Indulgences (les riches - et les autres - pouvaient être lavés de leurs fautes moyennant versements de sommes d’argent).
Selon ce principe à Venise les riches marchands sponsorisaient Véronèse, le Titien, le Tintoret et les autres. Un  moine, Martin Luther, va dénoncer ces dérives de l’Église Romaine en octobre 1527  à Wittemberg en affichant les 95 thèses contre les scandales de l’Eglise de son temps.
C’est le début de la Réforme et la naissance du protestantisme.
 
 
 
 
Charles Quint doit aussi se battre contre les Turcs de Soliman II qui vainquirent les Hongrois à Mohacs et, les Turcs, aimant Vienne, y camperont à nouveau à proximité en 1683 date à laquelle Vienne sera sauvée par ses boulangers qui fêtent depuis cette victoire en pétrissant des …croissants.
 
Copernic retourne définitivement en Pologne en 1503 au palais de Heilsberg où vit son oncle évêque.
En 1513, à Frombrok il achète aux ateliers du chapitre 800 pierres et un tonneau de chaux pour construire une tour sans toit en guise d’observatoire visuel.
Là Copernic entreprit de recalculer les prévisions de mouvements des planètes selon les méthodes de l’Almageste.
Cette théorie ne cadrait pas avec ses observations, comme l’avait aussi écrit Peurbach et Regiomontanus.
 
Pourtant Copernic, qui est chanoine, veut croire que l’astronomie est un moyen d’élever l’âme jusqu’au divin par la contemplation du ciel, la plus belle et la plus harmonieuse création de Dieu.
Or il ne constate pas d’harmonie lorsqu’il découvre, à l’instar des savants grecs de l’Antiquité le mouvement rétrograde des planètes extérieures, notamment les zig-zags de Mars qui tourne plus lentement que la Terre ( en 687 jours terrestres) parce que plus éloigné qu’elle  du Soleil.
Il imagine donc une sorte de manège où chaque planète tourne autour du Soleil. Copernic connaissait les remarques d’Aristarque de Samos (-310, -230 av JC) plaçant le Soleil au centre de l’Univers, la Terre tournant par ailleurs sur elle même.
 
Bien qu’aucun progrès en physique, en mathématiques et en instruments d’observations (l’astronomie était alors en panne d’invention), Copernic déduisit de ses propres observations visuelles que la Terre tournait autour du Soleil et qu’il en était de même pour les autres planètes connues (Mercure, Vénus, Mars, Jupiter et Saturne).
 
Cependant les corps en chute tombaient toujours au centre de la Terre conformément aux affirmations d’Aristote qu’il était encore risqué de contredire. Copernic se garda bien de dire que les corps devraient tomber au centre du Soleil puisque, désormais centre de l’Univers, les dires d’Aristote l’exigeaient.
 
Copernic restait donc très prudent car aucune théorie nouvelle ne venait supporter ses propres affirmations.
Il écrivit donc un livret, le « Petit Commentaire » qu’il fit circuler auprès de ses amis. Cet opuscule fut très bien accueilli.
Le secrétaire du Pape, Johan Widmanstadt s’en servit même pour exposer une conférence dans les jardins du Vatican devant le pape Clément VII et quelques cardinaux. Contrairement à la légende ses idées furent bien accueillies au point que le cardinal Nicolas von Schönberg écrivit à Copernic le priant d’écrire un livre plus consistant sur ses idées (car ce n’était que des idées).
Cela ne suffit pas à décider l’astronome qui hésitait toujours à publier largement ses idées car il craignait le ridicule bien plus que l’anathème.
 
Au printemps 1539 Copernic rencontre un professeur de mathématiques amateur d’astronomie, et aux mœurs sulfureuses pour l’époque, Georg Joachim von Lauchen (dit Rheticus) à l’université de Wittenberg.
Les deux astronomes sont convaincus de publier et c’est Rheticus qui franchit le pas le premier en publiant dès 1540 son opuscule : « Narratio prima » (premier exposé) où il évoque le mouvement de la Terre en faisant une référence voilée à Copernic appelé « dominus praeceptor » et même le savant docteur Nicolas de Thorn.
 
Du coup Copernic ose écrire 424 pages « de revolutionibus orbium caelestrium », (Traité sur la révolution des mondes célestes), il a 66 ans. Copernic rajouta la lettre du cardinal Schönberg en préface et une dédicace au pape Paul III.
Dans son ouvrage maître Copernic évoque le modèle de la Lune d’Ibn al Shatir dont il adopte l’idée quasiment à l’identique : al Shatir (1304, 1375), se basant sur le système Ptolémée développe un univers géocentrique avec une nouvelle géométrie (sans les fameux épicycles). Copernic emprunte les représentations d’al Shatir en remplaçant simplement la Terre par le Soleil au centre de l’Univers. On ignore comment Copernic s’est procuré les écrits d’al Shatir car les manuscrits de l’école de Maragha n’étaient pas traduits en latin mais peut être en grec à Byzance.
Les figures du De revolutionibus sont à l’identique celles d’al Shatir avec les mêmes lettres latinisées aux mêmes endroits.
Il y a même continuité des mathématiques d’al Shatir et de Copernic au point que les historiens de l’Antiquité scientifique diront que Copernic est le dernier membre de l’école de Maragha.
Il est donc faux de dire qu’entre Ptolémée et Copernic il y a 14 siècles d’obscurantisme.
  
 
 
 
Le système copernicien dit bien que la Terre tourne sur elle même et fait un tour sur son axe en une journée ce qui explique le mouvement diurne de la sphère céleste imaginaire en un jour. La Terre tourne sur elle même en un jour sidéral (23 H 56 m 4,09s) alors que le Soleil revient à sa même position relative en un jour solaire (24 H).
Copernic affirme aussi que la Terre fait le tour du Soleil en une année et non l’inverse.
Il affirme aussi qu’il en est de même pour les autres planètes
 
Le manuscrit fut envoyé en 1542 par l’intermédiaire de l’évêque de Giese à Rheticus afin qu’il s’occupe de l’impression car il avait un ami imprimeur à Nuremberg : Johann Petrius.
Au passage Rheticus rajoute une annexe de sa composition contenant, pour la première fois, l’emploi de sécante en trigonométrie.
 
L’édition originale sortira en avril 1543 et, effectivement, Copernic verra un exemplaire le jour de sa mort le 24 mai 1543.
 
Rheticus n’avait pu rester à Nuremberg pour superviser l’impression du livre de Copernic car il dut se rendre à son nouveau poste à Leipzig. Il confia la supervision finale à Andréas Osiander, pasteur luthérien de l’endroit, Rheticus étant protestant.
Osiander était partisan des imprécations lancées deux siècles auparavant par Buridan : « Pour les astronomes, il suffit qu’ils trouvent le moyen de sauver les apparences, que celles-ci soient réelles ou non ». 
 
Et comme Copernic était malade et vivait très loin de Nuremberg, Osiander prit l’initiative d’écrire ces imprécations dans une préface anonyme sans en informer Copernic.
 
Ainsi les lecteurs apprirent que ce qu’ils allaient lire n’était pas une description réelle de l’Univers mais des calculs qui cadraient fort à propos avec les observations. Toutefois certains prétendirent que Copernic lui même avait en fait suggéré cette préface pour se dédouaner vis à vis de l’Église.
On raconte aussi que cette préface serait liée à une remarque de Luther réprobateur (l’Église Réformée qui n’avait que lui comme chef rejetait les idées de Copernic) : «  Ce fou va bouleverser l’astronomie. Mais, comme l’Esprit Saint l’affirme, c’est au Soleil et non à la Terre que Josué ordonna de s’arrêter ». Peu après la parution un disciple réformateur de Luther, Melanchthon (1497, 1560) (ne pas confondre avec le nôtre pour des raisons analogues) publia un texte de physique pour contredire les idées de Copernic qui venait de mourir.
 
Luther avait vu juste car le problème n’était pas physique mais il remettait en cause la place des humains et de leur Terre dans l’Univers.
Désormais l’homme n’était plus dans la position centrale qui convenait à sa nature exceptionnelle : celle d’être à l’image de son Créateur. L’homme était relégué sur une planète banale qui tournait avec les autres autour du Soleil.
 
En Europe les protestants désapprouvèrent le De Revolutionibus, sauf en Angleterre où le roi Henri VIII avait crée l’anglicanisme en représailles au Pape qui refusait d’annuler son mariage pour épouser Anne Boylen (qu’il fera décapiter un an plus tard …).
 
Le mathématicien Robert Recorde écrivit en 1556 un dialogue, « Le château des Connaissances » où il déclamait que les idées coperniciennes étaient des chimères auquel un acteur répliquait : « Vous êtes trop jeune pour être juge en la matière ».
Le grand mathématicien d’Elisabeth I ère, John Dee, aussi alchimiste et  astrologue de la reine, accepta la théorie controversée.
C’est son élève Thomas Digges qui publia en 1576 dans un almanach populaire, « les Prédictions Éternelles », un dessin de l’Univers avec le Soleil en son centre, les planètes tournant autour, et les étoiles s’étendant à l’infini et non plus sur la sphère des fixes.
                    
 
 
Donc la théorie de Copernic fut très bien accueillie dans l’Angleterre nouvellement anglicane. Il en fut de même, au début de la publication, auprès de l’Église Catholique Romaine quoiqu’il  fut dit à posteriori. La préface fantôme d’Osiander, la dédicace au pape Paul III et la plaidoirie de Widmanstadt y furent pour beaucoup.
Tout se passa bien jusqu’à ce que Bruno Giordano s’en mêla. Giordano (1548, 1600), arrogant et turbulent contradicteur de l’Église, prit fait et cause pour Copernic au moment où l’Inquisition s’intéressa à ses idées de multi mondes et surtout à son arianisme (négation de la divinité du Christ). Condamné par l’Inquisition Giordano sera brûlé vif en 1600 sur la si belle Piazza di Fioro à Rome.
 
 
 
Le plus étonnant est le revirement subit de Rheticus qui, dès 1543, ignore complètement les idées de Copernic et abandonne tout prosélytisme. En effet dans la préface au pape Paul III, Copernic qui retrace la genèse de ses découvertes ne cite pas l’apport de celui ci en raison de son protestantisme notoire.
Rheticus boude et enseigne les mathématiques et l’astronomie à Leipzig de 1543 à 1545 avec des escapades en Italie.
Il publie en 1550 des éphémérides d’astronomie. Ses collègues lui demandent de corriger une nouvelle édition du De Revolutionibus, il refuse et annonce dans ses éphémérides qu’en Allemagne seule la théorie de Ptolémée doit être enseignée.
Accusé de sodomie il doit fuir tout en publiant en 1554 à Nuremberg un remarquable ouvrage sur la trigonométrie dont c’est un spécialiste : « Canon doctrinae triangulorum » avec des tables d’une extraordinaire précision à 15 chiffres significatifs.
En 1557 il change d’avis et réapparaît à Cracovie en se déclarant désormais disciple de Copernic.
Il construisit un obélisque de 15 mètres de haut pour mesurer la hauteur des astres. Il est maintenant médecin à la cour de Pologne puis en Hongrie. En 1574 il retravaille avec un étudiant, Valentin Othon, à de nouvelles tables trigonométrique.
 
Étant héritier de Copernic il lègue à cet étudiant, Othon, le manuscrit de Copernic afin d’en assurer de nouvelles éditions.
Valentin Othon (1545, 11605) deviendra mathématicien et astronome, publiera un nouveau calcul de pi=355/113 et de nouvelles tables trigonométriques sans atteindre la précision voulue par Rheticus dont il avait perdu le manuscrit.
 
Heureusement il garda celui de Copernic qu’il céda l’année de sa mort, 1603, à Jakob Christmann (1554, 1613), doyen de la faculté des arts d’Heildelberg. La veuve de Christmann donna le manuscrit de De Revolutionibus à Johannes Amos Nivanus Komensky (1592, 1670).
 
Le précieux manuscrit tomba dans les successions de la famille du baron Otto de Nostitz. Lesquels avaient collaboré avec les nazis.
 
En 1948 De Revolutionibus devint propriété nationale et trésor culturel de la République Tchèque qui l’offrit en 1956 à la République Populaire de Pologne qui le garde désormais.
  
 
En 2005 des archéologues trouvent un crâne et un fémur sous l’autel de la cathédrale de Frombork, cathédrale dont Copernic eut la charge. Le 20 novembre 2008 l’Institut médico légal de Cracovie et des chercheurs de l’Université d’Uppsala confirment que les ossements trouvés sont ceux de Copernic par des tests ADN avec deux cheveux de Copernic retrouvés dans son exemplaire du « Calendarium Romanum Magnum » ouvrage que Copernic consulta toute sa vie.
 (visage reconstitué de Copernic)
 
Jean Pierre Luminet a écrit un remarquable livre sur « Le secret de Copernic » dans sa série romancée « les bâtisseurs du ciel ».
 
 
 
 
Il cite notamment Voltaire, qui s’y connaissait en polémique avec l’Église, bien que déiste :
« le trait de lumière qui éclaire aujourd’hui le monde est parti de la petite ville de Thorn ».
 
Cette belle phrase servit ensuite à dénommer « le Siècle des Lumières » qui prépara la Révolution Française ».
Mais ceci est une autre histoire.
 
 
Bernard LELARD.
Des versions imprimables des AstroMaths peuvent m’être demandée s à :
Bernard.lelard@gmail.com
 
 
 
 
 
 
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LES ROVERS MARTIENS :.OPPORTUNITY DÉJÀ 7 ANS. (22/01/2011)
(Photos NASA/JPL-Caltech/Cornell/ASU)
 
Opportunity, le rover martien s’est posé sur la planète rouge le 25 Janvier 2004, nous y étions ; cela fait 7 ans maintenant, et la NASA fête cet événement en lui faisant explorer le cratère Santa Maria.
 
Opportunity a parcouru en 7 ans près de 27km dont plus de 7km la dernière année (un record).
 
De plus comme Mars est en train de passer derrière le Soleil, on coupera les communications pendant deux semaines pour des raisons de sécurité, en effet la NASA a peur que la proximité du Soleil puisse induire des mauvaises commandes dans les signaux radio.
Mais le rover continuera quand même à travailler de façon autonome. (conjonction solaire).
 
Entre temps, la NASA publie une photo panorama du cratère Santa Maria, en couleurs « terrestres ».
 
 
Panorama sur 125° du NNO (à gauche) au SSO (à droite) prise par la bien nommée pancam les 18 et 19 Décembre 2010 (sol 2453 et 2454). Bien sûr, vue en fausse couleur afin de montrer les différences de géologie entre les roches.
Filtres de 753 nm (proche IR) ; 535 nm (vert) et 432 nm (violet).
 
Après étude de Santa Maria, Opportunity reprendra sa route vers Endurance (6km de là).
 
Une superbe photo prise sol 2476.
 
 
 
 
 
 
Les meilleures photos sont classées dans le planetary photojournal que vous pouvez retrouver à tout instant:
http://photojournal.jpl.nasa.gov/targetFamily/Mars
 
Où sont les rovers maintenant, cette page de la NASA vous donne la carte précise des chemins et emplacements.
 
Les images en couleur par des amateurs: http://www.lyle.org/~markoff/
Comprendre les couleurs : http://www.highmars.org/niac/education/mer/mer00b.html
 
Les rapports de mission par la Planetary Society, très complets.
 
Des belles photos (certaines retraitées) des robots martiens par James Canvin.
 
 
 
 
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CURIOSITY : LE NOUVEAU NOM DE MSL. (22/01/2011)
(Dessins : NASA/JPL)
 
Le nouveau rover de la NASA ; Mars Science Laboratory (MSL), s’appelle désormais Curiosity.
 
Il doit être lancé en automne 2011 pour une arrivée courant 2012, après 8 mois de voyage.
 
 
 
Le laboratoire mobile de la NASA pèsera 775 Kg et sera doté d’une caméra 3D  haute résolution.
 
Le rover MSL a été conçu pour remplir quatre objectifs :
·        Déterminer si la vie a pu exister sur la planète Mars ;
·        Caractériser son climat ;
·        Caractériser sa géologie ;
·        Préparer l'exploration humaine de Mars.
 
C’est bien entendu le célèbre JPL (Jet Propulsion Laboratory) qui est en charge de cette mission.
 
 
 
 
Ce sera un rover avec 6 roues motrices, et l’énergie à bord contrairement à Spirit et Opportunity, sera fournie par des batteries nucléaires (les RTG au Pu 238) comme pour les Vikings. Les RTG devraient permettre une utilisation d’au moins 12 ans.
Véritable laboratoire sur roues, Curiosity, est équipé d’instruments de mesure de la nature du sol et du sous-sol martien notamment.
Il devra trouver de l’eau, on l’espère ! et aussi des signes biologiques, pourquoi pas ?
 
 
Tout cela pose la question essentielle : où poser Curiosity ???
 
Plusieurs sites sont en discussion, notamment : Holden Crater, Mawrth Vallis, Eberswalde Crater et Gale Crater.
 
Un des instruments important embarqués à bord de MSL :
 le ChemCam (Chemistry Camera); c'est un instrument d'analyse élémentaire des roches et des sols autour du Rover jusqu'à environ 9 mètres.
Il utilise la technique d'analyse spectroscopique induite par évaporation laser
 
 
 
 
De plus Curiosity transportera un instrument de la taille d’un micro-ondes, le SAM (Sample Analysis at Mars) capable de trouver des molécules organiques sur le sol martien.
Il est construit par le GSFC et en voici une image.
 
 
 
 
Mais la grande nouveauté avec Curiosity, c’est son mode d’atterrissage très différent des autres mission :
 
 
L'atterrissage est assez intéressant, car le support de MSL possède un "ascenseur" (sky crane) qui le dépose au sol lorsqu'il est à quelques mètres d'altitude.
 
Voir le schéma de la séquence d'atterrissage et dans les références plus bas, voir les séquences vidéo de l'atterrissage.
 
Et justement ce support vient d’être testé aux USA ; on peut même voir le test en vidéo.
 
 
 
 
 
 
POUR ALLER PLUS LOIN :
 
 
Infos sur MSL à la NASA.
 
La Planetary Society parle de Curiosity.
 
Le CNES aussi.
 
 
 
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MARS EXPRESS :.PHOBOS ENCORE PLUS PRÈS. (22/01/2011)
Crédits: ESA/DLR/FU Berlin (G. Neukum)
 
Le 9 Janvier 2011, Mars Express est passé seulement à 100km de la surface de Phobos, ce qui a permis d’imager l’hémisphère Sud de ce satellite naturel de mars pour la première fois avec grande résolution (3,8m/pixel).
 
Nos amis de la DLR (Deutsches Zentrum für Luft und Raumfahrt) allemande ont réussi à bien prendre les photos malgré la vitesse de survol de 2,3km/s de la sonde, le survol a duré ….9 secondes.
 
Voir le dessin de la géométrie du survol.
 
Phobos, 20km de « diamètre », orbite la planète rouge à une altitude de 6000km
 
 
 
Vue rapprochée des zones d’atterrissage prévues (cercles rouge : ancienne cible et cercle bleu : nouvelle cible) pour la mission russe Grunt.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Pendant le survol, le radar de bord, MARSIS, était en service et a pu effectuer des mesures.
 
 
POUR ALLER PLUS LOIN :
 
Si vous aimez les anaglyphes, voici une superbe photo 3D de Phobos (lunette bleu-rouge nécessaire).
 
À consulter absolument, le blog de la mission Mars express.
 
Mars express à la DLR.
 
L’origine de Phobos par la DLR.
 
APOD où l’on voit Phobos passer devant Mars.
 
 
Tout sur Mars Express sur votre site préféré.
 
 
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PHOTOS D'AMATEUR :.THIERRY LEGAULT , L’ÉCLIPSE ET L’ISS! (22/01/2011)
(toutes photos © Th Legault)
 
 
J’ai toujours honte de qualifier notre ami Thierry Legault, d’amateur, la qualité de ses photos est plus que professionnelle !
 
 
L’éclipse partielle de Janvier que nous n’avons pas pu voir en région parisienne, lui, l’a vue avec un petit supplément : le passage de l’ISS devant l’astre du jour.
 
En voici une vue partielle (clic sur l’image pour la pleine résolution).
 
 
Image du transit solaire de la Station Spatiale Internationale (ISS), prise depuis la région de Mascate dans le sultanat d'Oman le 4 janvier 2011 à 9h09, pendant l'éclipse partielle de Soleil.
 
Lunette Takahashi FSQ-106ED sur monture EM-10, Canon 5D mark II.
Pose de 1/5000s à 100 iso.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Mais en Décembre 2010, s’est aussi produit une éclipse lunaire, et à cette occasion Thierry a encor sévi : il nous propose un superbe transit de l’ISS devant la lune, prise cette fois depuis la France (Avranches).
 
En cliquant sur la photo, vous obtiendrez la haute définition.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
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LIVRE CONSEILLÉ.:.HISTOIRE DU PENDULE PAR R SIGNORE CHEZ VUIBERT. (22/01/2011)
 
Le pendule fait partie de l’histoire des sciences, voici enfin un ouvrage qui retrace son parcours au cours des siècles.
 
 
Il est difficile d’imaginer plus simple qu’un pendule. Et pourtant, en dépit de cette simplicité, le pendule a joué un 
grand rôle dans le développement de la science. 

Au XVIIe siècle, c’est lui dont se sont servis Galilée pour confirmer la loi de la chute des corps ou bien Newton pour illustrer ses lois de la dynamique.
 
Le XIXe siècle l’a même vu entrer au Panthéon pour apporter la première preuve expérimentale de la rotation de la Terre sur elle-mêm entre autres exploits à découvrir au fil des pages. 
 
Voici donc l’histoire méconnue de ce modeste instrument qui joua un si grand rôle dans l’histoire des sciences. Quand vous l’aurez lue, vous regarderez autrement le balancier de vos horloges.
 
 
 
 
Sommaire de ce livre :
 
·        Le pendule et la chute des corps
·        Le pendule et les lois du mouvement
·        La géométrie du pendule selon Huygens
·        La dynamique du pendule selon newton
·        Le pendule et la mesure du temps
·        Le pendule et l'accélération de la pesanteur
·        Le pendule battant la seconde et le mètre étalon
·        Le pendule de Foucault
·        Le pendule et l'identité masse pesante-masse inerte
·        Le pendule, auxiliaire pédagogique
 
 
 
Pour feuilleter un extrait de l’ouvrage.
 
 
 
prix : 15.00 €    112 pages       ISBN : 2-3110-0288-0
 
Robert SIGNORE est Ingénieur de l’École nationale supérieure des télécommunications, docteur ès sciences.
Il est l’auteur de L’Histoire de la chute des corps – d’Aristote à Einstein (2008) et de Histoire du ciel et de ses représentations symboliques (2010), aux éditions Vuibert.
 
 
 
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LIVRE CONSEILLÉ : TOUT CE QU'EINSTEIN N'A JAMAIS DIT : LA COMPIL ! CHEZ DUNOD. (22/01/2011)
 
 
La physique vous semble rébarbative ? les phénomènes de tous les jours vous paraissent inexpliqués ?   Ce livre est pour vous.
Il vous emmènera plus loin que vous ne le pensez et vous fera réfléchir sur les subtilités de notre univers.
 
Vous vous surprenez parfois à méditer sur les petites énigmes de la vie ?
Vous êtes-vous jamais demandé pourquoi votre rideau de douche vous colle à la peau ?
Ou comment faire sortir le ketchup de sa bouteille ?
Cette compil qui réunit : •
·        Ce qu’Einstein n’a jamais dit à son tailleur •
·        Ce qu’Einstein disait à son coiffeur •
·        Ce qu’Einstein aurait pu dire à sa cuisinière
répond à ces questions et à d’autres tout aussi inattendues.
 
 
 
 
Les Shadoks se demandaient « Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? »
Robert L. Wolke nous montre que les phénomènes parfois complexes qui nous entourent peuvent être expliqués simplement, avec humour et sans jargon.
 
 
Sommaire de l’ouvrage :
 
·        CE QU' EINSTEIN DISAIT A SON COIFFEUR
o       Bouger et s'agiter
o       Regardez par ici
o       C'est chaud
 
·        CE QU' EINSTEIN N'A JAMAIS DIT A SON TAILLEUR
o       La maison
o       La cuisine
o       Le garage
 
·        CE QU' EINSTEIN AURAIT PU DIRE A SA CUISINIÈRE
o       En douceur
o       Le sel de la terre
o       Vivre grassement
 
 
 
 
Robert Wolke est professeur émérite de chimie, université de Pittsburgh.
Il a tenu pendant de nombreuses années une rubrique culinaire au Washington post.
En 2005, il a été primé par l'American Chemical Society pour ses talents de vulgarisateur.
Tous ses ouvrages rencontrent un grand succès, notamment What Einstein told his barber (Ce qu'Einstein disait à son coiffeur), best seller international.
 
 
Collection: Oh, les Sciences !, Dunod 2010 - 768 pages
ISBN :  978-2-10-055144-6 - Prix TTC France 27 €
 
 
 
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Bonne Lecture à tous.
 
 
 
C'est tout pour aujourd'hui!!
 
Bon ciel à tous!
 
JEAN PIERRE MARTIN
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