LES ASTRONEWS de planetastronomy.com:
Mise à jour : 12 Septembre 2011      
 
Conférences et Événements : Calendrier   .............. Rapport et CR
Astronews précédentes : ICI        dossiers à télécharger par ftp : ICI
ARCHIVES DES ASTRONEWS : clic sur le sujet désiré :
Astrophysique/cosmologie ; Spécial Mars ; Terre/Lune ; Système solaire ; Astronautique/conq spatiale ; 3D/divers ; Histoire astro /Instruments ; Observations ; Soleil ; Étoiles/Galaxies ; Livres/Magazines ; Jeunes /Scolaires
 
Sommaire de ce numéro :  
Higgs : Après Grenoble, Bombay, le Higgs a de moins en moins d’endroits pour se cacher ! (12/09/2011)
Cosmologie : La formation de notre Galaxie. (12/09/2011)
Dawn : De nouvelles images de ce monde étrange qu’est Vesta. (12/09/2011)
JUNO : La Terre et la Lune vues de 10 millions de km. (12/09/2011)
Météorites : Vue imprenable d’une étoile filante. (12/09/2011)
La Lune : Est-elle plus jeune que ce que l’on pense ? (12/09/2011)
Système Solaire : Nice a encore frappé ! (12/09/2011)
LRO :.Triste jour pour ceux qui pensaient que l’on n’avait jamais été sur la Lune! (12/09/2011)
GRAIL : Deux sondes jumelles pour l’étude de la structure de la Lune. (12/09/2011)
ISS :.Pas de chance avec les Russes, pannes au mauvais moment! (12/09/2011)
Stereo : °Une tempête solaire qui envahi la Terre. (12/09/2011)
Wise : Une étoile aussi froide que le corps humain! (12/09/2011)
Vu d'en haut :.L’Europe du Nord la nuit. (12/09/2011)
ESO :. Un nuage céleste géant rayonne de l‘intérieur (12/09/2011)
Cassini-Titan :.Un nouveau cratère sur Titan. (12/09/2011)
Les rovers martiens.:.Rock Garden en relief. (12/09/2011)
Les magazines conseillés :..La Recherche sur un nouveau monde quantique. (12/09/2011)
Les magazines conseillés :.Science et Vie de Septembre. (12/09/2011)
Les magazines conseillés : Pour la science et le monde quantique. (12/09/2011)
Bulletin Professionnel :.Le bulletin de l’ESA d’Août 2011 est disponible on-line. (12/09/2011)
 
 
 
 
HIGGS : APRÈS GRENOBLE, BOMBAY. LE HIGGS A DE MOINS EN MOINS DE CACHES POSSIBLES ! (12/09/2011)
 
Après la dernière réunion de physique de hautes énergies à Grenoble (HEP2011) dont nous avons rapporté les principaux points, le LHC présente leurs derniers résultats à la conférence de Bombay (Mumbai en est le nouveau nom indien).
 
Le CERN communique  ce qui suit :
 
Genève, le 22 août 2011.
Les résultats que les collaborations ATLAS et CMS ont présentés ce jour lors de la conférence bisannuelle Lepton-Photon, tenue à Mumbai (Inde), montrent que l’insaisissable particule de Higgs, si elle existe, a de moins en moins d’endroits où se cacher.
 
Confirmer ou infirmer l’existence du boson de Higgs, postulé dans les années 60 comme étant l’élément d’un mécanisme qui conférerait  aux particules fondamentales leur masse, fait partie des principaux objectifs du programme scientifique du LHC.
ATLAS et CMS ont exclu avec 95 % de certitude l’existence du Higgs dans la majeure partie de la gamme de masses comprises entre 145 et 466 GeV.  
 
La conférence sera également l’occasion pour les expériences LHC de présenter les derniers résultats qu’elles ont obtenus dans tout un éventail de domaines de la physique. Grâce à la performance exceptionnelle du LHC, des expériences et de la Grille de calcul mondiale pour le LHC, certaines des analyses actuelles se fondent sur une quantité de données deux fois supérieure à celle présentée lors de la dernière grande conférence sur la physique des particules, en juillet.
 
« La physique des particules vit actuellement une période exceptionnelle, a indiqué Sergio Bertolucci, directeur de la recherche au CERN1. Nous sommes pratiquement certains de faire des découvertes dans les douze prochains mois.
Si le Higgs existe, les expériences LHC vont bientôt le trouver.
Dans le cas contraire, son absence ouvrira la voie à une nouvelle physique. »
 
Le mécanisme de Higgs du Modèle standard est l’un des divers moyens par lesquels les particules fondamentales pourraient acquérir leur masse. Selon cette théorie, l’espace est entièrement rempli d’un « champ de Higgs » avec lequel interagissent les particules. Celles qui interagissent fortement avec ce champ ont une plus grande masse que celles qui interagissent faiblement, de la même manière qu’une voiture de course aérodynamique pénètre dans l’air plus facilement qu’un bus.
 
Lors de la première grande conférence de l’année 2011 sur la physique des particules, la conférence sur la physique des hautes énergie de la Société européenne de physique, tenue à Grenoble (France) en juillet, les expériences ATLAS et CMS avaient toutes deux pris le soin de rappeler que l’apparition éventuelle d’indices d’un signal du Higgs dans leurs données pourrait s’expliquer par des fluctuations statistiques. Aujourd’hui, grâce au volume de données supplémentaires analysées, l’importance de ces fluctuations a légèrement diminué.  
 
« Grâce à la superbe performance du LHC, nous avons pu enregistrer une énorme quantité de nouvelles données au cours du dernier mois,a indiqué Fabiola Gianotti, porte-parole d’ATLAS. 
 
 
Cela nous a permis de faire un grand pas en avant dans notre compréhension du Modèle standard et dans la recherche du boson de Higgs et d’une nouvelle physique. »
 
 
Illustration : Un événement au CMS : un Z se désintègre en deux électrons (pavés rouges) et deux muons (traits rouges).
Image : LHC/CMS
 
 
 
 
Guido Tonelli, porte-parole de CMS partage cet avis : « C’est formidable que nous ayons pu, grâce à la performance fantastique du LHC cette année, nous approcher si près d’une région de possibles découvertes.
Quel que soit le verdict sur le boson de Higgs, la période que nous vivons actuellement est vraiment passionnante pour toutes les personnes qui participent à la recherche d’une nouvelle physique. »
 
 
Mais, car il y a un mais, les résultats sur le Higgs sont mitigés suite à cette conférence de Bombay, comme l’indique le CNRS dans son communiqué :
 
 
Les physiciens y croyaient très fort, mais le verdict est tombé le 22 août dernier à la conférence Lepton-Photon de Mumbai.
« Le boson de Higgs n’a toujours pas été identifié », affirme Laurent Serin, physicien et directeur scientifique adjoint de l’IN2P3 du CNRS. « Cependant les expériences du plus puissant des accélérateurs de particules, le LHC (Large Hadron Collider) au CERN à Genève, fonctionnent si bien que, s’il existe, elles nous en apporteront bientôt la preuve » ajoute-t-il confiant.
 
Pourtant un mois auparavant, les 700 physiciens réunis pour la conférence « Europhysics Conference on High Energy Physics » à Grenoble, étaient au comble de l’excitation : les détecteurs de deux expériences séparées sur le LHC (Atlas et CMS) avaient enregistré de manière indépendante des signaux qui pouvaient faire espérer la signature du boson de Higgs.
Dans un domaine de masse autour de 140 GeV (gigaélectronvolts) les données expérimentales présentaient chacune des excès d’événements. Cependant, avec une analyse plus poussée et un nombre de collisions enregistré doublé entre les deux conférences, il semblerait que cet excès n’était dû qu’à des fluctuations statistiques.
 
Encore raté ! Le graal de la physique moderne qui tient en haleine les physiciens du monde entier depuis que Peter Higgs et ses collègues ont démontré en théorie son existence va encore garder son mystère. Depuis plus de quarante ans en effet, le boson échappe à toutes les expériences qui sont mises en place pour l’observer.
Or il est la pièce maîtresse sur laquelle repose le bel édifice théorique, appelé « Modèle Standard », qui décrit le bel ordonnancement de la matière par le jeu de quatre forces fondamentales. Si on ne trouve pas le boson, le modèle s’effondre.
 
Néanmoins, les physiciens restent confiants : le LHC et les expériences fonctionnent très bien et la traque va se poursuivre de plus belle. « Tout va très vite », poursuit Laurent Serin. « Les équipes d’Atlas et CMS, avec une forte contribution des groupes français, ont analysé plus de 100x1012 collisions en un temps très court et ont permis déjà d’exclure presque 50% du domaine de masse dans lequel il pourrait exister (entre 115 et 600 GeV).
Et en décidant de poursuivre l’exploitation du LHC à son niveau d’énergie actuel (7 millions d’électronvolts) jusqu’à fin 2012, nous sommes certains de prouver son existence. » Ou non.
Dans ce cas, il faudra inventer de nouveaux modèles théoriques. Mais c’est une autre histoire
 
 
Donc affaire à suivre, mais le dénouement ne devait pas trop tarder !
 
 
 
Notre ami Michel Spiro, Président du Conseil du CERN, nous transmet ce message optimiste :
 
Dernières nouvelles,
Si le Higgs existe, la fenêtre en masse a été précisée: elle est entre 115 GeV et 145 GeV.
D'ici fin 2012 on le découvrira s'il existe!!!
 
 
 
POUR ALLER PLUS LOIN :
 
Les résultats d’Alice à la conférence de Mumbai.
 
Les résultats d’Atlas à la conférence de Mumbai.
 
Les résultats de CMS à la conférence de Mumbai.
 
Les physiciens du CERN sont à deux doigts de la particule élémentaire article de nos amis Suisses.
 
Le Guardian publie un intéressant résumé de cette conférence.
 
Si près du boson de Higgs par Sciences et Avenir.
 
A Hint of Higgs: An Update from the LHC par le Caltech.
 
 
Pour se distraire, certains pensent toujours que le LHC peut détruire la Terre, lire les réponses de nos amis de Universe Today à ce sujet ainsi qu’un article du CERN sur la sécurité.
 
 
 
chickens_up.gif
 
 
COSMOLGIE : LA FORMATION DE NOTRE GALAXIE. (12/09/2011)
 
 
Comment naissent les galaxies spirales ?
C’est à cette question fondamentale en cosmologie, sans réponse évidente à ce jour, que les astrophysiciens de l’Université de Zurich se sont attelés avec leurs collègues de l’UC Santa Cruz de Californie.
Ils ont modélisé la formation de ces galaxies et en particulier de la nôtre, ce que l’on n’était pas encore arrivé à faire.
Ces modèles ont tourné dans les calculateurs du Swiss National Supercomputing Center (CSCS) et notamment le super-ordinateur "Monte Rosa" (Cray XT5) de l'École polytechnique fédérale de Zurich
 
Une bonne modélisation doit tenir compte de conditions de départ réalistes, obéir aux lois physiques et donner des résultats qui correspondent à la réalité observée.
Jusqu’à présent les modélisations donnaient trop d’étoiles dans le centre galactique ou une masse trop importante d’étoiles en général.
 
La modélisation actuelle (baptisée Eris) menée par Lucio Mayer et Piero Madau, semble bien meilleure.
Elle a nécessité 9 mois de calculateur.
Elle démarre quelques millions d’années seulement après le Big Bang, et la galaxie se forme en obéissant aux principes de la matière noire froide (cold dark matter paradigm) et des lois de la gravité, de la dynamique des fluides et de la physique nucléaire.
 
 
 
Les étoiles se forment bien dans les zones contenant des gigantesques nuages de gaz moléculaire de très haute densité. La répartition des étoiles se produit plutôt dans des grumeaux de façon non uniforme, induisant ainsi une augmentation de température pouvant conduire à des super novæ localement.
 
Le bulbe central est de taille moins importante que dans les simulations précédentes et des bras se forment correspondant de façon très réalistique aux observations.
On peut aussi ajuster le facteur matière noire/matière baryonique afin d’obtenir la masse correcte de la galaxie une fois formée.
 
La simulation semble aussi bonne en ce qui concerne les étoiles et le gaz du halo de la galaxie
 
En haut : la galaxie sortie de la simulation, un petit bulbe central et des bras fins (crédit Université de Zurich); en bas une image réelle de notre galaxie (crédit 2MASS survey) vue en IR.
La même vue de dessus. À gauche la simulation.
 
 
 
 
L’Université de Zurich nous propose une vidéo explicative de la simulation.
 
 
POUR ALLER PLUS LOIN :
 
L’article correspondant publié par les auteurs : forming realistic late-type spirals in a Lambda CDM universe: the Eris simulation
 
L’article publié par l’UC Santa Cruz : Astrophysicists report first simulation to create a Milky Way-like galaxy
 
Interview with Lucio Mayer on world's first realistic simulation of the formation of Milky Way
 
Le site du Figaro a mis en ligne deux vidéos de la simulation :
·        Formation d’une galaxie spirale vue de dessus depuis un million d’années après le BB jusqu’à aujourd’hui
·        Formation d’une galaxie spirale vue de profil depuis un million d’années après le BB jusqu’à aujourd’hui
 
Cette actualité vue par MSNBC.
 
Romain TEYSSIER  : La matière noire et la formation des structures ; CR conf. du 6 Juillet 2009
 
Évolution des Galaxies : Interactions, Fusions, et Accrétion de Gaz, thèse présentée par F Bournaud pour Paris VI. Pour comprendre la dynamique des galaxies.
 
 
 
chickens_up.gif
 
 
DAWN :DE NOUVELLES IMAGES DE CE MONDE ÉTRANGE QU’EST VESTA. (12/09/2011)
Image crédit: toutes images : NASA/JPL-Caltech/UCLA/MPS/DLR/IDA
 
Tout se passe bien pour Dawn, en orbite au tour de Vesta.
 
Elle a imagé maintenant une grande partie de la surface ; voici quelques photos récentes.
 
Le pôle Sud de Vesta pris le 12 Août 2011
Le 11 Août, c’est la bande équatoriale et le limbe que l’on photographie avec ses fameux sillons
(grooves en anglais)
 
 
La première phase d’exploration de Vesta d’une orbite à 2700km (période 69 heures) se termine, Dawn va bientôt se rapprocher de la surface pour nous offrir des vues en haute résolution.
 
 
 
POUR ALLER PLUS LOIN :
 
L’image du jour de Dawn.
 
Site de la mission au JPL.
 
Site de la mission à la NASA.
 
On peut visualiser sur cette animation l’orbite de DAWN dans notre système solaire lors de ces deux visites d’astéroïdes.
 
 
 
chickens_up.gif
 
 
JUNO : LA TERRE ET LA LUNE VUES DE 10 MILLIONS DE KM. (12/09/2011)
Crédit images et photos : NASA/JPL.
 
La mission Juno vers Jupiter lancée début Août 2011 et dont nous avons parlé la dernière fois, va vite, ,très vite même.
 
 
 
Le 26 Août (20 jours après son lancement) elle se trouvait à 10 millions de km de nous, et elle s’est retournée pour tester sa caméra et a pris cette émouvante photo de la planète bleue et de sa compagne.
 
Quelle fragilité ! quelle chance d’avoir une telle profusion de vie dans ce petit coin d’espace si hostile !
 
Juno couvre la distance Terre-Lune (près de 400.000km) en moins d’une journée, néanmoins il lui reste encore 5 ans pour atteindre sa cible !
 
 
 
 
 
 
 
POUR ALLER PLUS LOIN :
 
 
Dossier de presse de la mission et du lancement.
 
Le site de la mission à la NASA.
 
 
chickens_up.gif
 
MÉTÉORITES : VUE IMPRENABLE D’UNE ÉTOILE FILANTE. (12/09/2011)
 
Le mois d’Août, c’est bien connu, est la période des essaims de météorites, donc, en voir confortablement assis dans un fauteuil dans son jardin n’est pas exceptionnel ; on a l’impression qu’elles vous arrivent dessus.
 
 
Mais ce qui n’est pas ordinaire, c’est de voir une étoile filante du dessus ; c’est ce que viennent de faire les astronautes de l’ISS.
 
 
Ils ont pris cette photo lorsqu’ils étaient au dessus de la Chine le 13 Août 2011 pendant les Perséides (pluie de météorites provenant du passage de la Terre dans l’orbite de la comète Swift Tuttle)
 
Photo prise avec un Nikon D3S avec un objectif de 22mm.
 
Crédit photo : ISS crew/NASA/JSC
 
 
 
 
 
 
 
chickens_up.gif
 
LA LUNE : EST-ELLE PLUS JEUNE QUE CE QUE L’ON PENSE, (12/09/2011)
 
 
La datation d’un échantillon de roche lunaire rapporté par la mission Apollo remet en cause soit l’âge de la Lune, soit l’existence d’un profond océan de magma au début de sa formation.
 
 
Ces résultats ont été publiés dans la revue Nature par une équipe internationale composée de chercheurs du Lawrence Livermore National Laboratory), de l’Université de Copenhague, du laboratoire Magmas et Volcans (CNRS-Insu - Université Blaise Pascal, Clermont-ferrand) et de Carnegie Institution of Washington.
 
 
C’est Maud Boyet (voir photo), Chargée de Recherche au Laboratoire Magmas et Volcans, UMR 6524 qui a participé à cette étude, elle avait précédemment travaillé avec Richard Carlson de l’Université Carnegie sur ces techniques de chronologies isotopiques.
 
(crédit photo : M Boyet) .
 
Voici le communiqué de presse du CNRS:
 
 
 
 
De nombreux modèles s’accordent à penser que la Lune a été formée tardivement au cours du processus d’accrétion qui a conduit à la formation des planètes, par l’impact avec la Terre d’un corps planétaire géant de la taille de Mars. L’énergie dégagée par cet impact fut si grande que de la matière fondue a été expulsée dans l’espace.
Au début de son existence la Lune n’aurait été qu’un océan de magma à partir duquel une croûte se serait rapidement formée.
Pouvoir dater des roches de cette croûte revient à dater la Lune et l’événement cataclysmique qui s’est produit sur Terre.
 
 
Les auteurs de l’article ont donc daté par deux méthodes différentes (Pb-Pb et Sm-Nd) l’échantillon 60025 (photo) collecté au cours de la mission Apollo 12 (1969) qui représente selon le modèle conventionnel de formation de la Lune un prélèvement de la croûte lunaire.
L’âge obtenu, 4,36 Ga, est plus jeune de 200 millions d’années que les déterminations précédentes qui indiquaient des âges proches du début de la formation du système solaire (4,568 Ga).
 
Le fait que les 2 méthodes utilisées produisent pour la première fois le même âge rend ces résultats particulièrement robustes.
 
La Lune serait donc plus jeune ? !!

 
 
 
 
De plus, cet âge se rapproche fortement des âges obtenus sur les plus anciens minéraux terrestres, des zircons découverts dans le craton ouest Australien (dépôts de Jack Hills). Le plus vieux zircon daté a un âge de 4.404 +/- 8 Ma. Sa composition chimique montre qu’il provient d’un granite donc d’une croûte continentale signifiant que la Terre était déjà bien évoluée. Le fait que la roche lunaire analysées soient 30 millions d’années plus jeune que ce zircon terrestre implique que la Lune s’est accrétée relativement lentement après l’impact géant, ou bien qu’elle a accumulé suffisamment de chaleur pour retarder sa solidification. 

Et si l’âge des roches analysées ne datait pas la formation de la Lune ? Les auteurs de cette étude évoquent cette possibilité mais ceci signifierait qu’il n’y aurait pas eu d’océan de magma initial. Nul doute que ces résultats vont susciter de nouvelles réflexions chez les spécialistes.
 
 
Cette étude repose sur l’analyse de cet échantillon lunaire (ou plutôt d’une toute petite partie de quelques grammes) du type FAN (acronyme de ferroan anorthosite) représentatif de la croûte lunaire. Ce type de roches seraient les plus vieilles de notre compagne, ils correspondent à la phase de solidification magmatique.
 
Figure appartenant aux suppléments de l’article de M Boyet : les différentes mesures d’age d’échantillons lunaires et autres. Les FAN sont représentés par des cercles noirs, les carrés des alcali/Mg et les triangles différents types de modèles.
Une partie de l’échantillon 60025 avait été mesurée précédemment comme on le voit. (crédit © Nature/Borg/Connelly/Boyet/Carlson)
 
 
 
 
Ce sont des améliorations techniques des mesures isotopiques qui ont permis d’atteindre la précision actuelle.
Ce très jeune âge signifie soit que la Lune est soit plus jeune qu’on le croit, soit qu’elle s’est formée différemment de ce que l’on pense.
 
Il va falloir réfléchir à son mode de formation.
 
 
POUR ALLER PLUS LOIN :
 
Moon may be younger than previously thought par le NASA Lunar Science Institute.
 
Man in the Moon Looking Younger par la Carnegie Institution.
 
Article du Figaro sur le sujet.
 
Le blog de Nature sur cet article.
 
 
 
chickens_up.gif
 
 
SYSTÈME SOLAIRE : NICE A ENCORE FRAPPÉ ! (12/09/2011)
 
 
Nos amis de Nice emmenés par Alessandro Morbidelli ont encore marqué un grand coup dans l’étude des tout premiers instants de notre système solaire.
 
En juin dernier je vous parlais du dernier chamboulement dans le système solaire, aujourd’hui c’est en fait une explication complémentaire à ce chamboulement que l’on vient de divulguer.
 
Ce chambardement a maintenant un nom officiel: le Grand Tack en anglais, que l’on pourrait traduire par la grande virée de bord, comme le propose Alessandro, amateur éclairé de voile..
 
Jupiter a bien été une pierre qui roule (a rolling stone) comme le disent humoristiquement nos amis anglo-saxons.
Comme évoqué précédemment dans ces colonnes, elle a zigzagué entre différentes positions au cours des premiers millions d’années, passant d’une position proche du Soleil à une plus éloignée. Ses pérégrinations ont profondément influencé les autres planètes en formation et aussi la nature des astéroïdes de la ceinture principale. Elles ont même influencé la taille de Mars, la rendant si petite.
 
C’est tout cela que proposent les nouvelles simulations de nos amis niçois associés à d’autres astronomes internationaux (notamment du GSFC et du SwRI).
 
 
On reprend :
Jupiter se serait formé en quelques millions d’années, dans une région de l’espace aux alentours de 3,5 UA (UA = distance terre soleil, approx 150 millions de km) ; une grande quantité de gaz (le disque proto planétaire) circulant toujours autour du Soleil interagit avec cette planète et l’attire vers notre étoile.
Le disque protoplanétaire est maintenant composé de plusieurs anneaux de matière, situés entre les planètes géantes.
L’anneau proche du Soleil servira à former les planètes telluriques, mais Mars situé près du bord externe aura peu de matière à sa disposition, on en reparlera plus loin..
 
Jupiter augmentant de masse (accrétion de matière) par action de la gravité, spirale donc vers une position proche de 1,5UA, approximativement où se trouve Mars maintenant (mais pas à l’époque).
 
Mais pour les mêmes raisons, Saturne, située plus loin que Jupiter, subit les mêmes effets et s’approche du Soleil et donc aussi de Jupiter.
Il y a même une période où Jupiter et Saturne se trouvent en résonance 3:2 (Jupiter fait 3 tours quand Saturne en fait 2) ; cela modifie profondément leurs orbites et le gaz interplanétaire étant aussi épuisé, les migrations des planètes géantes s’arrêtent et même commencent à s’inverser.
Jupiter arrive à sa position actuelle (5,2 UA) et Saturne à 7UA (plus tard d’autres forces la pousseront jusqu’à 9,5UA).
 
Ces migrations prirent approximativement quelques millions d’années et eurent des conséquences énormes dans la composition de la ceinture d’astéroïdes.
 
 
 
Les astronomes pensent en effet que si la ceinture d’astéroïdes existe, c’est parce que la gravité de Jupiter durant ces migrations a empêché l’accrétion de petites planètes dans cette zone là et a modifié leurs emplacements et leurs composition.
 
 
En effet il y a eu mélanges d’astéroïdes provenant de la zone proche du Soleil( silicaté) et de la zone plus éloignée (carboné et glacé).
Cela expliquerait les divers astéroïdes de la ceinture principale.
 
Dessin : évolution des types d’astéroïdes au cours du temps (tout début du système solaire, on a représenté Jupiter et Saturne) d’après Walsh et Morbidelli.
 
 
 
 
 
La période pendant laquelle Jupiter est restée plus proche du Soleil, a aussi eu des conséquences sur Mars.
On ne comprenait pas jusqu’à présent pourquoi Mars était si petite, alors que se formant au delà de Vénus et de la Terre, elle aurait dû avoir plus de matières premières à sa disposition.
 
C‘est là, la grande force du modèle actuel Grand Tack, il explique cela : lorsque Jupiter est resté proche du Soleil, il aurait dispersé de la matière interplanétaire servant à former les planètes ; Mars en ayant ainsi moins à sa disposition, est devenue petite comme on la voit actuellement. Par contre la Terre et Vénus avaient plus de matière à leur disposition, car cette partie du disque n’avait pas été perturbé par Jupiter.
 
Un dernier « plus » de ce modèle, il correspond aussi à ce que l’on observe au niveau des planètes extra solaires, avec les Jupiter chauds si près de leurs étoiles.
 
 
 
 
POUR ALLER PLUS LOIN :
 
Nos amis de Ciel et Espace proposent des vidéos explicatives sur le sujet.
 
L’article publié par Nature.
 
New solar system formation models indicate that Jupiter's foray robbed Mars of mass, article du SwRI.
 
Two phase, inward-then-outward migration of Jupiter and Saturn in the gaseous Solar Nebula sur le Grand Tack par A. Pierens et S; Raymond de Bordeaux
 
La faible masse de Mars : la clé de notre compréhension de l’origine du Système Solaire interne par Sean Raymond, très clair.
 
The asteroid belt and Mars’ small mass explained by large-scale gas-driven migration of Jupiter par Walsh et Morbidelli.
 
Our "New, Improved" Solar System, article de Sky and Telescope sur le sujet.
 
 
 
chickens_up.gif
 
 
ISS :.PAS DE CHANCE AVEC LES RUSSES, PANNES AU MAUVAIS MOMENT. (12/09/2011)
 
 
On entre dans une zone grise pour l’ISS, en effet, après l’abandon de la navette par les Américains pour cause principalement budgétaires, ce sont les Russes qui essuient coup sur coup des problèmes avec la fusée Soyuz (et Proton dont elle est dérivée) la plus sûre du marché.
 
Et tout se fige !
On parle même d’arrêter la présence permanente d’astronautes dans l’ISS, j’espère que l’on joue à se faire peur, on n’en est pas là.
 
Voyons la séquences des évènements.
 
 
 
Juillet 2011 : dernier vol de la navette vers l’ISS, on ne les verra plus que dans des musées maintenant !
 
Le 18 Août 2011, une fusée Proton ne réussit pas à mettre sur orbite le satellite de télécommunication AM-4, il est sur une mauvaise orbite et inutilisable.
 
Le 24 Août 2011, la fusée Soyuz U équipée du vaisseau Progress 44 (code NASA ou 12M code Russie) destiné à ravitailler l’ISS avec ses 2700kg de fret, ne réussit pas atteindre son orbite et retombe en Sibérie 6 minutes après son lancement, suite à un arrêt prématuré du troisième étage.
C’était la première perte d’un cargo Progress en plus de 30 ans, depuis le premier lancement en 1978.
 
À cela se rajoute aussi l’échecs en Décembre dernier du lancement de satellites du réseau Glonass.
 
Photo de Progress 17 de Juin 2005: NASA.
 
 
 
Conséquence : toutes les fusées Soyuz sont interdites de vol jusqu’à nouvel ordre. Des têtes vont tomber !!
 
On voudrait procéder à deux lancements parfaits de Soyuz sans astronautes avant de reprendre les vols officiels.
 
 
Mais rassurons nous, cette nouvelle situation ne met pas la station ni les astronautes de l’Expédition 28 en danger (trois Russes, deux Américains et un Japonais), en effet, en cas d’urgence ils peuvent la quitter avec les deux vaisseaux Soyuz amarrés.
Le problème serait plus du côté des vivres et de l’Oxygène, l’ISS n’a que deux à trois mois de réserves, il faudra donc bien trouver une solution.
 
Le retour de 3 membres de l’Expédition 28 (Andrey Borisenko, Alexander Samokutyaev et Ron Garan) prévu le 8 Septembre a été reporté au 16, et le lancement du Soyuz de l’Expédition 29 est maintenant retardé en attente de tests.
 
On pourrait dire que ce n’est pas un grand problème, et que les astronautes peuvent rester à bord tant qu’il y a des réserves, sauf que…
Ce sont les capsules Souyuz qui limitent, en effet, elles sont garanties pour un maximum de 210 jours en orbite, cela est dû au carburant des fusées de rentrée (étanchéité des réservoirs, évaporation etc..).
 
Donc au bout de cette limite de temps, chaque capsule doit retourner sur Terre, et si entre temps une autre n’est pas venue s’accrocher à l’ISS, la station pourrait rester sans équipage pendant une certaine période.
Un des Soyuz a été lancé le 7 Juin, il doit donc se poser au plus tard fin Décembre, début Janvier 2012.
Un autre paramètre entre en compte, la capsule doit atterrir de jour dans les steppes d’Asie Centrale, et cela suppose que l’ISS suive une orbite de survol de cette région, ce qui n’est pas toujours le cas
Cela détermine la prochaine fenêtre d’atterrissage à fin Décembre, en plein hiver kazakh !
 
Michael Suffredini, le responsable de l’ISS à la NASA pense que si un nouveau Soyuz avec un nouvel équipage n’est pas lancé avant le 16 Novembre, il faudra envisager de vider la station de ses occupants.
 
Bref de nombreux paramètres à respecter avant de prendre une décision dans les prochaines semaines.
 
 
Et si on voulait compter sur l’ATV pour prendre le relais du Progress, il faudrait attendre la printemps 2012 ; en effet le troisième ATV (baptisé Eduardo Amaldi nom d’un célèbre physicien Italien), il vient juste d’arriver à Kourou.
 
 
 
 
POUR ALLER PLUS LOIN :
 
L’accident de Progress 44 vu par l’ESA.
 
Le commentaire de la NASA après l’accident Progress.
 
L’agence de presse Russe Novosti sur les problèmes des Soyuz.
 
Article très complet sur le sujet par nos amis de Spaceflightnow et celui-ci aussi.
 
La préparation du vaisseau Progress à Baïkonour (vidéo Youtube).
 
Voir aussi ce site sur le lancement de Progress avec des vidéos assez exceptionnelles.
 
 
 
chickens_up.gif
 
LRO :TRISTE JOUR POUR CEUX QUI PENSAIENT QUE L’ON N’AVAIT JAMAIS ÉTÉ DUR LA LUNE! (12/09/2011)
(crédit photo : NASA/GSFC/Arizona State University)
 
Le satellite Lunar Reconnaissance Orbiter (LRO) de la Nasa a changé notre vision de la lune grâce aux clichés pris avec des détails sans précédent de sa surface. LRO dispose de sept instruments à son bord, qui ont livré plus de 200 téra-octets de données en images et cartes!
 
 
En effet, la sonde LRO vient de produire les images les plus fines des sites d’atterrissage des missions Apollo 12, 14 et 17.
 
On y voit des traces clairement visibles des roues des rovers par exemple ainsi que la position de certains instruments scientifiques.
 
Triste jour donc pour tous ceux qui n’y croyaient pas (les Moon Hoaxers comme on dit en anglais). Mais je ne me fais pas d’illusions, ils diront toujours que ces photos sont truquées….
 
Je vois laisse admirer ces merveilles de la technique.
 
 
Le site d’Apollo 12. on voit parfaitement le cratère Surveyor d’où les astronautes ont ramené des pièces sur Terre.
Le site d’Apollo 14. les traces de pas vers le site de l’ALSEP sont très visibles.
 
 
 
 
Le site d’Apollo 17. avec les nombreux équipements et les traces du rover.
La même photo mais en inverse, on remarque plus facilement les traces et objets.
 
Ces photos ont été possibles grâce à l’extrême basse altitude de LRO, qui est passée des 50km habituelle à 21km .
LRO est resté à cette orbite basse pendant 28 jours permettant ainsi une couverture complète des sites.
 
 
Toutes ces images me rappellent la formidable aventure que fut la période Apollo ; gloire soit rendue à tous ceux qui ont participé à cette épopée !
 
 
POUR ALLER PLUS LOIN :
 
Le site de LRO. Et sa galerie d’images.
 
Plus de détails sur ces photos sur le site de la mission.
 
La NASA vous permet aussi de voir ces sites en détail.
 
Les vidéos correspondantes au GSFC. Je vous recommande notamment celle-ci qui explique la mission et les sites explorés.
 
 
 
 
chickens_up.gif
 
 
GRAIL : DEUX SONDES JUMELLES POUR ÉTUDIER LA STRUCTURE INTERNE DE LA LUNE. (12/09/2011)
 
 
Le 10 Septembre 2011, la NASA à l’aide d’une fusée Delta-2, a lancé deux sondes, GRAIL A et B (acronyme de Gravity Recovery and Interior Laboratory mais cela veut aussi dire le « Graal »)
 
C’est Maria Zuber qui est la responsable (PI en anglais Principal Investigator) de ce projet, elle est du célèbre MIT et c’est le non moins célèbre JPL qui manage la mission.
 
 
 
Ces deux sondes construites par Lockheed Martin, de 200kg chacune, vont mettre plusieurs mois à atteindre la Lune (car nécessitent des manœuvres orbitales compliquées pour se mettre en orbite polaire) ; elles doivent étudier avec grande précision la gravité lunaire ainsi que la structure interne de notre compagne.
 
Elles vont être sur une orbite polaire relativement basse et peu éloignées l’une de l’autre ; les variations de masse au niveau du sol (montagne ou masses situées sous la surface), devraient jouer sur la distance (ou sur leur vitesse respective) entre celles-ci, distance qui sera mesurée de façon extrêmement précise, donnant ainsi une mesure des variations de la gravité locale
 
Crédit photo : NASA
 
 
 
C’est une technique similaire qui est employée dans les satellites terrestres chargés de mesurer la gravité.
 
La mission des deux sondes devrait durer 82 jours.
 
Chaque sonde possède deux instruments scientifiques :
·        Le Lunar Gravity Ranging System (LGRS) qui est l’instrument de base de la mission et
·        Le MoonKAM, caméra grand public pour diffuser des photos de la Lune.
 
Le LGRS qui est en charge de la mesure de distance précise entre les sondes, comprend un oscillateur ultra stable (USO) un ensemble micro ondes (MWA), un ensemble de time(TTA) et le processeur gravité (GPA).
 
 
POUR ALLER PLUS LOIN:
 
Le site de la mission à la NASA et aussi celui-ci.
 
Préparation de la mission par la NASA.
 
Article de Ciel et Espace sur Grail avec vidéos.
 
Article du Point sur la mission.
 
Les sondes GRAIL à l'assaut des mystères lunaires par nos amis de radio Canada.
 
La brochure pdf du lancement et de la mission, très utile.
 
 
 
 
chickens_up.gif
 
 
STEREO :. UNE TEMPÊTE SOLAIRE QUI ENVAHI LA TERRE! (12/09/2011)
(crédit photos: NASA/GSFC)
 
Pour la première fois, un couple de vaisseaux spatiaux a pu filmer une tempête solaire complète depuis son origine sur notre étoile jusqu’à son arrivée sur Terre.
La prévision de ces tempêtes solaires est essentielle pour notre planète, en effet en plus des aurores qui sont un phénomènes sympathique, elles peuvent causer des dégâts très importants sur Terre et dans notre espace proche.
 
 
Les sondes STEREO sont les héroïnes de cette aventure, on a réuni dans un seul film le déplacement de cette immense masse de milliards de tonnes de plasma qu’est cette éjection de masse coronale (CME).
 
Illustration : On a représenté le nuage de plasma atteignant la Terre et vu par les deux sondes. NASA/Goddard Space Flight Center/Scientific Visualization Studio
 
Stereo A était à l’époque de la prise de vue à 100 millions de km de la Terre en avant sur cette orbite.
 
 
 
 
Lorsque la CME quitte le Soleil, elle est très brillante et facile à voir, mais cette visibilité s’estompe lorsqu’elle s’éloigne du Soleil. Lorsqu’elle approche de Vénus, sa visibilité est déjà un milliard de fois plus faible que celle de la pleine Lune.
Arrivée près de la Terre ce n’est plus qu’un fantôme transparent.
 
Ce fut un énorme défi d’imager un tel phénomène ; plus de trois ans de travail ! Il a permis d’améliorer notamment les prédiction des heures d’arrivée qui était précédemment de +/- 4 heures.
 
Le film mis à notre disposition aujourd’hui est basé sur des données de Décembre 2008 !
 
 
 
Voici le genre d’images qui sont diffusées dans les films.
 
 
 
 
 
Les informations fournies par les sondes permettent aussi de déterminer la masse de gaz, basée sur la densité du nuage avec grande précision.
L‘héliophysique a fait un grand pas avec ces nouvelles techniques mises au point sur les informations des Stereo.
 
Il existe de nombreuses vidéos de ce phénomène, on peut les trouver sur cette page du GSFC.
 
Je me permets de vous recommander les suivantes :
 
Une vidéo générale sur Stereo et les dernières données sur les CME atteignant la Terre, 3 minutes, très intéressant.
 
Impressionnant, on voit avancer le nuage de plasma dans cette vidéo de 20 secondes, à voir absolument.
 
 
POUR ALLER PLUS LOIN :
 
Le site de la mission Stereo au GSFC.
 
Article de la NASA sur le sujet et aussi cette page.
 
Article de Sciences et Avenir.
 
Article de National Geographic.
 
 
 
 
chickens_up.gif
 
ESO :.UN NUAGE CÉLESTE GÉANT RAYONNE DE L’INTÉRIEUR! (12/09/2011)
 
Le VLT découvre un nuage primordial d’hydrogène alimenté en énergie de l‘intérieur
Des observations réalisées avec le très grand télescope (VLT) de l’ESO ont permis de faire la lumière sur la source d’énergie d’un vaste nuage de gaz brillant très rare, datant des premiers instants de l’Univers. Les observations montrent pour la première fois que ce «nuage Lyman-alpha» géant - un des plus grands objets isolés connus – doit être alimenté en énergie par des galaxies enfouies en son sein.
 
Cet article complet a été publié dans la revue Nature.
 
Voici le communiqué de l’ESO publié à ce sjet.
 
Une équipe d’astronomes a utilisé le très grand télescope (VLT) de l’ESO pour étudier un objet peu commun appelé nuage Lyman-alpha (Le nom vient du fait que ces nuages émettent de la lumière à une longueur d’onde caractéristique connue en tant que rayonnement « Lyman-alpha » qui est produit quand les électrons de l’atome d’hydrogène descendent du second niveau d’énergie au niveau le plus bas)
 
Ces structures énormes et très lumineuses sont rares.
Elles sont habituellement observées dans les régions de l’Univers jeune où la matière est concentrée.
Cette équipe a découvert que la lumière provenant de l’une de ces structures est polarisée 
Dans la vie quotidienne, par exemple, la lumière polarisée est utilisée pour créer des effets 3D au cinéma 
C’est la première fois qu’une polarisation a été trouvée dans un nuage Lyman-alpha et cette observation permet de dévoiler le mystère sur ce qui fait briller ces nuages.
 
 « Nous avons montré pour la première fois que le rayonnement de cet objet énigmatique provient de la lumière diffusée par les galaxies lumineuses qui y sont cachées plutôt que de la luminosité propre du gaz répandu dans tout le nuage, » explique Matthew Hayes (Université de Toulouse, France), premier auteur de l’article scientifique.
 
Les nuages Lyman-alpha sont parmi les plus gros objets de l’Univers : de gigantesques nuages d’hydrogène qui peuvent atteindre quelques centaines de milliers d’années-lumière de diamètre (plusieurs fois la taille de la Voie Lactée) et sont aussi brillants que les galaxies les plus lumineuses.
Ils sont habituellement observés à de très grandes distances astronomiques, ce qui signifie que nous les voyons tels qu'ils étaient quand l’Univers n’avait que quelques milliards d’années d’existence.
Ils sont de ce fait importants pour notre compréhension de la formation et de l’évolution des galaxies quand l’Univers était plus jeune.
 
 
 
Toutefois, la source énergétique de leur très grande luminosité et la nature précise de ces nuages n’étaient pas très claires.
L’équipe a étudié une des premières et des plus grosses de ces structures à avoir été observées. Connue sous le nom de LAB-1, elle a été découverte en 2000 et elle est si éloignée qu’il a fallu 11,5 milliards d’années à sa lumière pour nous atteindre. Avec un diamètre d’environ 300 000 années-lumière, c’est aussi l’une des plus grandes connues et elle héberge plusieurs galaxies primordiales dont une galaxie active .
 
 
Photo : (j’ai augmenté la luminosité pour rendre le nuage plus visible) : le LAB-1 la lumière UV apparaît verte .
 
Crédit: ESO/M. Hayes 
 
 
 
 
 
Il existe plusieurs théories concurrentes pour expliquer les nuages Lyman-alpha.
Une idée est qu'ils brillent quand le gaz se contracte du fait de la très forte attraction gravitationnelle du nuage et qu’il se réchauffe. Une autre idée est qu'ils brillent, car ils hébergent des objets lumineux : des galaxies en pleine formation intense d’étoiles ou contenant des trous noirs voraces engloutissant de la matière. Les récentes observations montrent que ce sont des galaxies enfouies et pas l’attraction du gaz qui alimentent LAB-1.
 
L’équipe a testé les deux théories en mesurant si la lumière du nuage était polarisée ou non.
En étudiant la manière dont la lumière est polarisée, les astronomes peuvent découvrir des informations sur les processus physiques qui produisent cette lumière ou ce qui lui est arrivé entre sa source et son arrivée sur Terre.
Si elle a été réfléchie ou diffusée, elle devient polarisée et ce subtil effet peut être détecté avec un instrument très sensible. Du fait de leur très grande distance, mesurer la polarisation de la lumière d'un nuage Lyman-alpha est toutefois un véritable défi.
 
 « Ces observations n’auraient pas pu être réalisées sans le VLT et son instrument FORS. Nous avions clairement besoin de deux choses : un télescope avec un miroir d’au moins huit mètres pour collecter suffisamment de lumière et une caméra capable de mesurer la polarisation de la lumière. Il n’y a pas beaucoup d’observatoires au monde offrant cette combinaison, » ajoute Claudia Scarlata, coauteur de l’article scientifique.
En observant leur cible pendant environ 15 heures avec le VLT, l’équipe a trouvé que la lumière du nuage Lyman-alpha LAB-1 était polarisée dans un anneau autour de la région centrale et qu’il n’y avait pas de polarisation au centre.
Cet effet est pratiquement impossible à produire si la lumière vient seulement du gaz tombant vers l'intérieur du nuage sous l’effet de la gravité, mais c’est exactement ce qui est attendu si la lumière provient des galaxies enfouies dans la région centrale avant d’être diffusée par le gaz.
Les astronomes projettent maintenant d’observer davantage de ces objets afin de voir si le résultat obtenu pour LAB-1 est valable pour les autres nuages.
 
 
 
 
chickens_up.gif
 
 
WISE :.UNE ÉTOILE AUSSI FROIDE QUE LE CORPS HUMAIN ! (12/09/2011)
(crédit image : NASA/JPL-Caltech/UCLA)
 
La sonde Infra Rouge WISE (Wide-field Infrared Survey Explorer) vient de découvrir une catégorie d’étoiles dont la température est celle d’un corps humain !
Ce genre d’objets si froid (appelé naines brunes de type Y), ne peut être visible qu’en IR.
WISE a détecté 6 de ces objets proches de nous, à moins de 40 années lumière.
 
 
 
Ces naines brunes Y sont les membres les plus froids de la famille des naines brunes.
Les naines brunes sont des étoiles « ratées », leurs masses sont trop faibles pour allumer les réactions nucléaires ; elles sont donc faiblement lumineuses seulement. Elles n’émettent que dans l’IR.
L’atmosphère de ces naines brunes serait comparable à celle des planètes géantes, mais elles sont plus faciles à observer car seules dans l’espace.
 
Illustration : 3 catégories de naines brunes : de gauche à droite : une type L (1400°C de température atmosphérique) émet dans le rouge : une type T (900°C) émet dans le rouge sombre ; une type Y récemment découverte (25°C) invisible à l’œil humain.
Image credit: NASA/JPL-Caltech
 
 
 
 
À ce jour WISE a découvert une centaine de naines brunes.
Celles-ci sont intéressantes car elles nous donnent des indications sur la formation des étoiles, c’est pour cela qu’on les étudie.
 
La naine brune la plus froide découverte à ce jour par la sonde est appelée WISE 1828+2650, sa température atmosphérique est de seulement 25°C !!!
La naine brune de type Y la plus proche de nous (WISE 1541-2250) se trouve a seulement 9 années lumière. (Proxima est a seulement 4 années lumière par comparaison).
 
 
 
Signalons pour être complet, que nos amis de l’ESO du VLT s’intéressent aussi aux naines brunes très froides, ils viennent d’en découvrir dans un système binaire dont l’une des naines a une température de 100°C.
Lire cet article de l’ESO publié suite à cette étude.
 
 
POUR ALLER PLUS LOIN :
 
The First Hundred Brown Dwarfs Discovered by the Wide-field Infrared Survey Explorer (WISE) par J. Davy Kirkpatrick et al.
 
L’article de la NASA sur cette découverte.
 
L’article de Science at Nasa sur le même sujet.
 
Le site de la mission WISE.
 
 
 
 
chickens_up.gif
 
VU D'EN HAUT :.L’EUROPE DU NORD LA NUIT(12/09/2011)
(crédit photo : NASA)
 
En ce mois d’Août 2011, nos astronautes de l’ISS ont passé quelques instants entre leurs différentes tâches, à prendre des photos de la Terre la nuit.
 
 
Voici une photo qui nous intéresse particulièrement, notre vieille Europe vue de 400km d’altitude.
 
 
 
Photo prise le 10 Août 2011 vers minuit GMT.
 
Vue oblique avec objectif de 28mm, qui fait croire que la distance Paris Milan (650km) est plus courte que la distance Paris Londres (350km).
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
chickens_up.gif
 
 
 
CASSINI-TITAN :.UN NOUVEAU CRATÈRE SUR TITAN. (12/09/2011)
Crédit: NASA/JPL/Space Science Institute 
 
 
 
Les cratères d’impact sont rares sur Titan (en effet son atmosphère est très épaisse et le vent dur Titan est fort désagrégeant ceux qui sont à la surface), jusqu’à présent on en avait identifié que 7, aussi toute l’équipe d’imagerie était très excitée à la découverte d’un 8ème en Juin 2011 par l’imageur radar de Cassini.
 
Le voici, son diamètre est de 40km et on remarque parfaitement les éjectas tout autour de lui. On remarque aussi de nombreuses dunes (raies noires sur la photo) dans son environnement proche.
 
Image prise au Radar SAR centrée à 12°N et 45°W.
 
 
 
 
 
 
 
 
chickens_up.gif
 
 
LES ROVERS MARTIENS :.ROCK GARDEN EN 3D. (12/09/2011)
(Photos NASA/JPL-Caltech/Cornell/ASU)
 
Depuis quelques semaines le rover Opportunity est arrivé sur les bords du cratère Endeavour (21 km de diamètre), après un voyage de près de 3 ans. Il examine maintenant les abords de ce cratère et notamment un petit cratère baptisé Odyssey.
 
On voit ici le trajet final d’Opportunity vers Endeavour, le petit cratère Odyssey en cours d’étude et le début du cratère Endeavour à la droite de l’image.
 
Cette photo est une petite partie d’une image prise par la caméra HiRISE de MRO.
 
Les roches caractéristiques (Tisdale et Ridout) sont marqués sur la photo.
 
(Le trajet complet d’Opportunity depuis 2004)
 
 
 
 
 
 
 
Voici une des roches (Tisdale 2) examinée en détail par la sonde X et micro d’Opportunity.
 
 
Il semble que sa texture soit très différente de toutes les roches déjà examinées par le rover. C’est une « brèche ».
 
Tisdale fait approximativement 30cm.
 
À voir aussi, un beau panorama de Botany Bay.
 
 
 
 
 
 
 
 
Nos amis de Universetoday nous donne à voir un superbe panorama de cet ensemble en 3D anaglyphe qu’ils ont appelé Rock Garden.
 
Très impressionnant !
 
Ils ont aussi regroupé en une seule image les différents types de roches de la zone.
 
 
 
 
 
 
 
On peut aussi apprécier cette photo en couleur et sans relief :
 
Crédit: NASA/JPL/Caltech, color by Stu Atkinson
 
 
 
 
Les meilleures photos de Mars sont classées dans le planetary photojournal que vous pouvez retrouver à tout instant:
http://photojournal.jpl.nasa.gov/targetFamily/Mars
 
Où sont les rovers maintenant, cette page de la NASA vous donne la carte précise des chemins et emplacements.
 
Comprendre les couleurs : http://www.highmars.org/niac/education/mer/mer00b.html
 
Des belles photos (certaines retraitées) des robots martiens par James Canvin.
 
 
 
 
chickens_up.gif
 
LES MAGAZINES CONSEILLÉS.:LA RECHERCHE SUR UN NOUVEAU MONDE QUANTIQUE. (12/09/2011)
 
Articles de fond ce mois-ci dans la Recherche : le monde quantique !
 
L’Univers quantique est étrange : un objet peut être dans deux états à la fois, deux objets peuvent être liés à distance... Malgré ces bizarreries, auxquelles Einstein n’a jamais cru, cette théorie est à ce jour la meilleure pour décrire le monde à très petite échelle.
Mais, est-elle pour autant la théorie la plus fondamentale ?
N’en existe-t-il pas une autre, sous-jacente, qui nous échappe ?
Ces questions, récurrentes depuis la naissance de la mécanique quantique, sont aujourd’hui posées en de nouveaux termes par une jeune discipline, l’information quantique.
Elle doit, en effet, y répondre pour réaliser ses propres avancées.
 
 
 
 
Voici les articles spécifiques à ce dossier :
·        1 - Le test ultime de la mécanique quantique
·        2 - Une expérience aux dimensions spatiales
·        3 - NICOLAS CERF : « L'intrication peut être un catalyseur d'information »
·        4 - La limite d'un étrange lien à distance
 
 
 
Les articles les plus intéressants sur l’astronomie  et l’astrophysique.
 
PLANÉTOLOGIE Une tempête géante inattendue observée sur Saturne
GALAXIES ELLIPTIQUES TARDIVES
Un quasar lointain éclaire le jeune Univers
CURIOSITY SUR LE CRATÈRE GALE
Le bubon de Vesta
Les neutrinos sont capables de se transformer
À la rencontre des rayons cosmiques
 
 
 
 
 
chickens_up.gif
 
 
 
LES MAGAZINES CONSEILLÉS :.SCIENCE ET VIE DE SEPTEMBRE. (12/09/2011)
 
Ce numéro intéressera particulièrement les mateurs de planétologie, en effet faisant suite à mon article précédent sur le nouveau système solaire avec la théorie du Grand Tack, ce magazine, nous explique avec une belle iconographie le scénario élaboré par A. Morbidellei et ses amis niçois.
 
 
 
Taille de mars, ceintures d'astéroïdes, cratères lunaires....
TOUT S'EXPLIQUE ! Le système solaire livre ses derniers secrets
 
 
 
 
 
 
 
En plus d’articles habituels généraux, certains plus orientés astro :
·        Un orage géant sévit sur saturne;
·        On a vu des neutrinos permuter;
·        Pluton dévoile un satellite
·        Anomalie Pioneer : l'effet thermique tient la corde
·        Voir la Terre tourner...avec des pots de peinture
 
 
 
 
 
chickens_up.gif
 
LES MAGAZINES CONSEILLÉS :.POUR LA SCIENCE ET LE MONDE QUANTIQUE. (12/09/2011)
 
Décidément, cette rentrée est très quantique, après la Recherche, Pour la Science nous propose un thème central de leur numéro de Septembre : Vivre dans un monde quantique ! Par Vlatko Vedral
 
 
 
 
Couverture du dernier numéro  de Pour la ScienceDes effets quantiques dans les objets macroscopiques
La théorie quantique ne concerne pas seulement les électrons et les atomes. Elle s'applique aussi à plus grande échelle : aux oiseaux, aux plantes, voire aux humains.
 
Effet quantique, effet minuscule ? Dans les manuels de physique, la théorie quantique décrit les particules, les atomes, les molécules, bref le monde microscopique, mais céderait le pas à la physique classique à l'échelle des poires, des gens ou des planètes. Il y aurait ainsi, quelque part entre la poire et la molécule, une frontière où prend fin l'étrangeté quantique et où commence le caractère familier des comportements décrits par la physique classique. L'idée que la théorie quantique se limite au monde microscopique est d'ailleurs très répandue dans le grand public. Dans son ouvrage à succès L'Univers élégant, Brian Greene, de l'Université Columbia, écrit par exemple que la théorie quantique « apporte le cadre théorique nécessaire pour comprendre l'Univers aux plus petites échelles ». La physique classique – c'est-à-dire toute théorie non quantique, donc les théories de la relativité aussi – décrirait l'Univers aux plus grandes échelles.
 
 
 
Ce cloisonnement du monde physique est un mythe. Peu de physiciens attribuent aujourd'hui à la physique classique le même statut qu'à la physique quantique. À leurs yeux, la physique classique n'est qu'une approximation utile dans un monde qui est quantique à toutes les échelles. La discrétion des phénomènes quantiques à notre échelle ne tient pas à la taille en soi des systèmes, mais à la façon dont ils interagissent. 
 
En plus des rubriques habituelles, on peut noter celles-ci de particulièrement intéressant :
·        Un nouveau satellite pour la Terre, le premier Troyen terrestre découvert
·        Le monde des abysses, impressionnant !
·        Le principe de Peter.
 
 
6,20€
 
 
chickens_up.gif
 
 
BULLETIN PROFESSIONNEL : LE BULLETIN DE L’ESA D’AOÛT EST DISPONIBLE ON-LINE. (12/09/2011)
 
Le bulletin trimestriel publié par l’ESA est maintenant disponible sur le net.
 
Si vous êtes abonnés (gratuit) vous le recevrez chez vous, sinon vous pouvez le lire en ligne à cette adresse.
 
Il contient notamment :
·        un article très complet sur Giotto et Rosetta et les comètes.
·        Les photos superbes de P Nespoli de l’ISS avec la navette attachée à elle
·        Le satellite Artemis
·        L’état d’avancement des programmes ESA
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
chickens_up.gif
 
 
 
Bonne Lecture à tous.
 
 
 
C'est tout pour aujourd'hui!!
 
Bon ciel à tous!
 
JEAN PIERRE MARTIN
Abonnez-vous gratuitement aux astronews du site en envoyant votre e-mail.
 
Astronews précédentes : ICI        
 
Pour vous désabonner des astronews : cliquez ICI.