LES ASTRONEWS de planetastronomy.com:
Mise à jour : 17 Août 2012       
 
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Astrophysique/cosmologie ; Spécial Mars ; Terre/Lune ; Système solaire ; Astronautique/conq spatiale ; 3D/divers ; Histoire astro /Instruments ; Observations ; Soleil ; Étoiles/Galaxies ; Livres/Magazines ; Jeunes /Scolaires
Sommaire de ce numéro :  
Curiosity à la Cité des Sciences : CR de ce grand succès populaire du 11 Août 2012. (17/08/2012)
Atterrissage en direct de Curiosity : CR de cet événement du 6 Août 2012. (17/08/2012)
École Daniel Chalonge : CR du colloque de cosmologie du 27 Juillet 2012 (Open session). (17/08/2012)
Curiosity :.10 jours sur le sol martien. (17/08/2012)
Comment mesurer l’Univers : Greenwich vous aide ! (17/08/2012)
L’ESO :..Un tourbillon bleu dans la rivière. (17/08/2012)
Ariane 5 :.50ème tir réussi d’affilée. (17/08/2012)
Meteosat : Le plus récent MSG-3 vient d’être lancé. (17/08/2012)
ISS :.La Terre la nuit, le film ! (17/08/2012)
QPO : Le cri d’un trou noir le soir au fond des bois… (17/08/2012)
Aurore australe : Superbe au dessus de Concordia. (17/08/2012)
Le Soleil :.Un énorme filament ! (17/08/2012)
Le Soleil : La CME la plus rapide détectée par STEREO ! (17/08/2012)
J'ai lu pour vous, par Jean Holtz :.. Et si le temps n’existait pas de C Rovelli par Jean Holtz. (17/08/2012)
 
 
 
 
 
 
CURIOSITY : 10 JOURS SUR LE SOL MARTIEN. (17/08/2012)
 
 
Après avoir vécu en direct et assisté à une soirée spéciale sur l’arrivée de la nouvelle sonde américaine sur Mars, prenons quelques nouvelles de Curiosity.
 
Les premières photos haute résolution passées, la sonde s’est mise en « stand by » pendant quelques jours (4 sols) afin qu’on lui change complètement son logiciel, qu’on lui effectue une transplantation de cerveau comme l’on dit certains journalistes américains.
 
On doit supprimer le logiciel d’atterrissage qui contient des fonctions maintenant inutiles, et le remplacer par le logiciel adapté aux opérations de surface (un ensemble noté R10 qui remplace R9).
Cette mise à jour s’effectue dans le calculateur principal et dans son backup.
 
Ces calculateurs (RAD 750) sont traités pour être le plus possible insensibles aux radiations (1000 Grays) et aux rayons cosmiques et peuvent fonctionner dans de très larges plages de température (-55  +70°C)
 
 
 
La sonde MRO en orbite autour de Mars a pris une photo du site où s’est posée Curiosity.
 
On remarque la zone d’atterrissage dont la couche de surface a été soulevée par les rétrofusées (zone sombre).
 
On est posé à une vingtaine de km des collines (Nord Est de la photo) Curiosity se dirigera vers le Sud Est pour atteindre le Mont Sharp.
 
 
Sur la vue HR on perçoit parfaitement la position de la sonde.
 
 
 
 
 
 
 
Voici un assemblage de photos prises par Curiosity et travaillées par K Kremer et M Di Lorenzo :
 
 
 
On y voit clairement les générateurs nucléaires RTG (coin supérieur droit) et à leur droite l’antenne faible gain (RLGA) pointant vers le ciel et à leur gauche en forme de boite à café, l’antenne UHF.
 
 
La NASA diffuse le premier panorama en couleur de la sonde, attention un peu lourd.
 
Et aussi une animation Quicktime où l’on peut avec la souris déplacer la vue (22MB).
 
 
 
POUR ALLER PLUS LOIN :
 
Slow, but rugged, Curiosity's computer was built for Mars
 
Inside NASA’s Curiosity: It’s an Apple Airport Extreme… with wheels
 
Les images brutes de Curiosity.
 
Une superbe animation de la mission du robot Curiosity sur Mars est disponible sur ce site de la NASA.
La vidéo la moins gourmande (46MB) peut se charger directement ici.
 
 
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COMMENT MESURER L’UNIVERS : GREENWICH VOUS AIDE. (17/08/2012)
 
 
À l’occasion du transit de Vénus du 6 Juin 2012, l’Observatoire de Greenwich met à la disposition du public, une vidéo expliquant l’origine de la mesure des distances dans l’Univers.
 
Vous pouvez la trouver sur leur site ou la voir ci-dessous :
 
Vidéo 
 
 
 
 
 
 
 
 
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L’ESO : UN TOURBILLON BLEU DANS LA RIVIÈRE ! (17/08/2012)
 
 
Une nouvelle image prise avec le très grand télescope (VLT) de l’ESO montre la galaxie NGC 1187.
L’ESO nous informe sur cette découverte :
 
 
 
Cette impressionnante galaxie spirale se situe à 60 millions d’années-lumière de la Terre dans la constellation de l’Eridan (signifie rivière !). NGC1187 (Cette galaxie a été découverte en Angleterre par William Herschel en 1784) a été le théâtre de deux explosions de supernova au cours des trente dernières années, la dernière ayant eu lieu en 2007. Cette image de la galaxie est la plus détaillée réalisée à ce jour.
La galaxie NGC 1187 est vue pratiquement de face sur cette nouvelle image du VLT qui nous donne une très bonne vue de sa structure spirale. Près d'une demi-douzaine de bras spiraux proéminents sont visibles, chacun contenant une grande quantité de gaz et de poussière.
 
 
 
Les structures dans les tons bleus se trouvant dans les bras spiraux indiquent la présence de jeunes étoiles nées des nuages de gaz interstellaires.
En regardant vers les régions centrales, on peut voir le rayonnement jaune du bulbe de la galaxie.
Cette partie de la galaxie et majoritairement composée de vieilles étoiles, de gaz et de poussière.
Dans le cas de NGC 1187, au lieu d'avoir un bulbe rond, il y a une subtile barre centrale.
Ce genre de barre est supposé agir comme un mécanisme qui achemine le gaz des bras spiraux vers le centre, augmentant la formation stellaire.
Autour des bords extérieurs de la galaxie, beaucoup de galaxies bien moins lumineuses et beaucoup plus lointaines peuvent être vues. Certaines brillent même directement à travers le disque de NGC1187 lui-même.
Leurs teintes principalement rougeâtres contrastent avec les amas d'étoiles bleus pales de la galaxie plus proche.
 
NGC 1187 semble tranquille et immuable, mais elle a été le théâtre de deux explosions de supernova depuis 1982.
Une supernova est une violente explosion stellaire, résultant de la mort d'une étoile massive ou d'une naine blanche dans un système binaire Les supernovae sont parmi les événements les plus énergétiques de l'Univers et sont si brillantes que souvent, elles éclipsent brièvement une galaxie entière avant de disparaître progressivement sur plusieurs semaines voire plusieurs mois. Durant cette courte période, une supernova peut émettre autant d'énergie que le Soleil est supposé en émettre au cours de sa vie entière.
 
En octobre 1982, la première supernova observée dans NGC 1187 – SN 1982R a été découverte à l'Observatoire de la Silla de l'ESO et, plus récemment, en 2007, l'astronome amateur Berto Monard, en Afrique du Sud, a repéré une autre supernova dans la galaxie – SN 2007Y. Une équipe d'astronomes à ensuite réalisé une étude détaillée et contrôlé SN 2007Y sur environ un an en utilisant de nombreux télescopes différents  Cette image de NGC 1187 a été réalisée à partir d'observations faites dans le cadre de cette étude et la supernova peut être vue, longtemps après le moment où sa lumière était la plus intense, proche du bas de l'image.
Ces données ont été obtenues en utilisant l'instrument FORS1 installé au foyer du VLT de l'ESO à l'Observatoire de Paranal au Chili.
 
 
The He-rich core-collapse supernova 2007y:
 
 
 
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ARIANE 5 : 50ème TIR RÉUSSI D’AFFILÉE. (17/08/2012)
 
 
Astrium est heureux de nous annoncer la réussite du 50ème tir consécutif d’Ariane 5 .
 
·        Ariane 5, dont Astrium est le maître d’œuvre, est le lanceur commercial le plus fiable en service dans le monde
·        Nouveau record mondial : le vol Ariane 208 a permis de placer 10,2 tonnes en orbite de transfert géostationnaire, soit 130 kg de plus que le précédent record pour un prix équivalent
·        Ce vol a bénéficié de deux nouveaux calculateurs de vol, rendant le « cerveau » du lanceur européen encore plus performant
 
 
Le 02 août 2012 – Astrium, numéro un européen des technologies spatiales, vient de réussir le 50ème tir d’une Ariane 5 à la suite, battant son propre record de fiabilité sur le marché mondial des lanceurs actuellement en service.
Pour la première fois, ce vol a bénéficié de deux nouveaux calculateurs de vols. Leur taille mémoire quadruplée et leur capacité de calculs dix fois plus rapide augmentent encore la fiabilité et la réactivité en vol du lanceur.
 
Ce lancement a aussi permis de battre à nouveau le record mondial de capacité d’emport en orbite de transfert géostationnaire avec presque 10,2 tonnes, soit 130 kg de plus que le précédent record. Les deux satellites pesaient respectivement 6 100 kg et 3 300 kg, auxquels s’ajoutent 780 kg pour les adaptateurs et le Système de Lancement Double Ariane (SYLDA).
« Sans cette augmentation régulière de la capacité d’Ariane 5, le lancement de ces deux satellites n’aurait pas été possible en un seul tir », s’est réjoui Michel Freuchet, directeur des lanceurs chez Astrium Space Transportation. « Et nous ne nous arrêterons pas à ce succès : quand Ariane 5 ME sera opérationnelle en 2017, le lanceur européen sera capable de placer plus de 12 tonnes en orbite géostationnaire ».
 
 
 
 
Depuis 2003, date à laquelle Astrium est devenu maître d’œuvre, et grâce aux investissements mis en œuvre par la société, la capacité d’emport a augmenté en passant d’une capacité initiale de transfert en orbite géostationnaire de 9,4 tonnes à une capacité de 10,2 tonnes. Dans le même temps, Ariane 5 continue à placer en orbite basse les objets les plus lourds jamais envoyés dans l’Espace, parmi lesquels le cargo européen automatisé de ravitaillement de la station spatiale internationale, l’ATV, qui pèse à lui seul plus de
20 tonnes. Le lanceur européen Ariane est donc non seulement le plus fiable sur le marché commercial mondial, mais aussi celui qui a la plus grande capacité d’emport.
 
Comme pour tous les lancements, le centre de contrôle Ariane des Mureaux, près de Paris a coordonné le travail des 150 personnes qui analysent, depuis l’Europe, les paramètres du vol. Elles conseillent en temps réel les trois responsables d’Astrium basés à Kourou sur les risques et capacités de réussite de la mission. Ces trois responsables - le directeur des développements, le directeur de la production et le directeur technique d’Ariane 5 - ont autorité finale sur le vol.
« Ce 50ème tir réussi à la suite ne serait pas possible sans l’engagement des équipes d’Astrium, de nos partenaires et de nos fournisseurs », a félicité Alain Charmeau, Président d’Astrium Space Transportation. « Chaque tir est un nouveau pari, nécessitant plus de 600 étapes de contrôles, la mobilisation de plus de 4500 personnes dans douze pays européens et plus d’un million d’heures de travail. »
 
 
Retrouvez une animation présentant l’histoire d’Astrium et d’Ariane (vous pourrez sélectionner chaque année, chaque version d’Ariane et les passagers dont Astrium a aussi assuré la maîtrise d’œuvre) sur le site Internet
 
 
 
A propos d’Astrium
Astrium est la première entreprise européenne de technologies spatiales et la troisième mondiale. En 2011, Astrium a réalisé un chiffre d’affaires de près de 5 milliards d’euros avec 18 000 employés, principalement en France, en Allemagne, au Royaume-Uni, en Espagne et aux Pays-Bas.
Astrium est la seule entreprise européenne qui couvre toute la gamme des systèmes et services spatiaux civils et militaires.
Ses trois principaux domaines d'activités sont Astrium Space Transportation pour les lanceurs et les infrastructures orbitales, Astrium Satellites pour les satellites et les segments sol, et Astrium Services pour les solutions intégrées dans le monde entier, allant des satcoms et réseaux fixes et mobiles, commerciaux ou sécurisés, aux équipements et systèmes de transmission par satellite hautement sécurisés, et aux services de géo-information sur mesure.
Astrium est une filiale à 100 % du Groupe EADS, leader mondial de l'aéronautique, de l'espace, de la défense et des services associés. En 2011, le Groupe - qui comprend Airbus, Astrium, Cassidian et Eurocopter - a dégagé un chiffre d'affaires de 49,1 milliards d'euros, avec un effectif de près de 133 000 personnes.
 
 
Pour rappel : Les records d’Ariane
La plus grande fusée Ariane : Le record est toujours détenu par une Ariane 4 équipée d’une coiffe moyenne et d’une structure porteuse externe de lancement double (SPELDA) courte. Avec 60,13 m de hauteur, elle dépasse la plus haute version d'Ariane 5 (ECA + coiffe longue) de quelque 4,23 m. Cette configuration n’a été utilisée qu’une seule fois, pour le vol 61 en 1993. Ensuite, les coiffes courtes et les mini SPELDA sont devenues la norme pour les lancements doubles sur Ariane 4.
Ariane, LE lanceur lourd : En plus de 200 vols, les fusées Ariane ont placé en orbite plus de 800 tonnes de charge utile, soit davantage que la masse au lancement d’une Ariane 5 ECA.
La masse totale des fusées Ariane lancées depuis Kourou représente plus de 90 000 tonnes, soit l’équivalent de la Tour Eiffel ou de deux porte-avions Charles de Gaulle tout équipés.
La plus lourde charge utile jamais mise en orbite par un lanceur Ariane est l'ATV-2 Johannes Kepler (20,1 tonnes), à l’occasion du vol 200 (Ariane 5 ES).
Un modèle de fiabilité : Tout au long de sa vie opérationnelle, Ariane 4 a effectué 74 lancements réussis. Pour ces 116 missions, le taux de fiabilité est de 97,4 %. Avec maintenant 50 lancements consécutifs réussis, la famille Ariane 5 affiche une fiabilité supérieure à 97 % (vols de qualification exclus).
Altitude et vitesse : La vitesse maximale atteinte par un lanceur Ariane est de 10 410 m/s (soit 37 476 km/h), un record réalisé par Ariane 5G+ lors du vol 158, qui a permis l’injection de la sonde Rosetta en orbite interplanétaire. À cette allure, on peut parcourir un Paris-Londres (343 km) en quelque 33 secondes !
L’apogée le plus élevé (au cours d’un vol non interplanétaire) a été atteint lors du vol 188, réalisé à l’occasion du lancement par une fusée Ariane 5 ECA des télescopes Herschel et Planck. La fusée se trouvait alors à 1 193 622 km de la Terre, soit trois fois la distance entre la Terre et la Lune.
Exception faite du vol suborbital du Démonstrateur de rentrée atmosphérique (ARD), c’est à l’occasion du vol 137 que le périgée a été le plus bas, avec une distance de 180 km par rapport à la Terre (record détenu par la dernière Ariane 44P).
Le périgée le plus élevé, soit 1 322 km, autrement dit la distance entre Bruxelles et Madrid, a été enregistré lors du vol 52, pour la mise en orbite par Ariane 4 du satellite d’altimétrie franco-américain Topex / Poséidon.
 
 
 
Avec 50 lancements réussis d'affilée, Ariane 5 est incontestablement la référence du transport spatial pour tous les acteurs du secteur, agences nationales ou internationales, opérateurs institutionnels ou privés. Et avant tout, Ariane 5 garantit l'accès indépendant de l'Europe à l'espace. A ce titre, c'est l'un des plus beaux exemples de construction européenne.

La naissance d'un géant
C'est en 1977, avant même le premier lancement d'Ariane 1, que l'idée se fait jour d'une variante lourde du lanceur européen.
En 1979, le concept est présenté par le CNES avec l'objectif de placer 5,5 t en orbite de transfert géostationnaire pour faire face à la croissance prévisible de la masse des satellites. En 1985, c'est une version capable de satelliser 6,8 t dont le développement est engagé à la Conférence ministérielle de Rome, à l'initiative de la France, alors représentée par Hubert CURIEN.
Confirmé deux ans plus tard à la Conférence de La Haye, le programme connaît son premier lancement en 1996. Entre temps, les satellites ont continué à grossir et en 1999, les Ministres européens décident à la Conférence de Bruxelles le développement d'Ariane 5 ECA, capable de lancer 9,5 tonnes en orbite de transfert géostationnaire. Cette version du lanceur est aujourd'hui le cheval de bataille d'Arianespace qui vient de réussir le 50ème lancement d'Ariane 5 d'affilée.

Une réussite technologique et industrielle
Depuis plus de 25 ans, le programme Ariane 5 est un formidable outil de développement technologique de l'Europe. Aujourd'hui fabriqué sous la maîtrise d'œuvre d'Astrium, Ariane 5 fait appel aux technologies et aux systèmes les plus pointus.
La maîtrise de la propulsion cryotechnique à haute pression est un défi brillamment relevé par les équipes de Safran à Vernon et leurs partenaires industriels partout en Europe : Astrium en Allemagne, Avio en Italie, Volvo en Suède pour n'en citer que quelques-uns.
Aux Mureaux, Astrium et Air Liquide se sont associés pour créer une chaîne d'assemblage des réservoirs cryotechniques de 5 mètres de diamètre, qui sont immédiatement intégrés pour constituer l'étage propulsif principal qui sera envoyé par voie fluviale et maritime en Guyane.
La réalisation des étages d'accélération à poudre démarre à Augsbourg (Allemagne), chez MT Aerospace où sont façonnées les viroles métalliques. Elle se poursuit en Italie chez Avio, puis en Guyane où une usine à propergols solides réalise le chargement des moteurs, lesquels reçoivent sur place leur tuyère composite fabriquée à Bordeaux, ainsi que les jupes avant et arrière produites par SABCA (Belgique).
Enfin, les coiffes du lanceur sont produites par RUAG Space à Zurich (Suisse). Pouvant atteindre 17 mètres de hauteur, elles sont devenues les plus vastes du marché et logent aussi bien les plus gros satellites que les cargos ravitailleurs de la Station Spatiale Internationale (ATV).
En Guyane, l'infrastructure de lancement du Centre Spatial Guyanais a aussi évolué pour accueillir ce lanceur aux caractéristiques exceptionnelles et tenir compte de la demande croissante du marché. Elle autorise plusieurs campagnes de lancement en parallèle, grâce à deux tables de lancement mobiles et à plusieurs bâtiments de préparation des satellites, mis en œuvre notamment par Clemessy. Ces bâtiments sont considérés comme les plus modernes au monde et constituent l'un des atouts d'Arianespace face à ses concurrents.

Un succès commercial que le monde entier nous envie
Depuis plus de 30 ans, Arianespace est la première société mondiale de lancement de satellites, avec à son actif plus de la moitié des mises en orbite de charges utiles commerciales. Ce succès sur le marché commercial a permis de créer les conditions d'une cadence de lancement élevée, garantissant la pérennité de l'industrie européenne des lanceurs et par voie de conséquence, l'accès indépendant de l'Europe à l'espace.
En moins de dix ans, 50 lanceurs Ariane 5 ont ainsi lancé avec succès 90 charges utiles principales (82 en orbite de transfert géostationnaire, 8 en orbite basse) et 10 charges utiles auxiliaires, soit une masse totale satellisée de près de 400 tonnes.
Bien que les trois quarts d'entre elles soient destinées à fournir des services de télécommunications, la capacité d'Ariane 5 à assurer un éventail complet de missions a également permis de lancer des satellites pour la météorologie, la défense, la recherche scientifique et bien sûr, à trois reprises déjà, le véhicule cargo ATV d'une masse de 20 tonnes, pour la desserte de la Station Spatiale Internationale.
Au total, Arianespace signe chaque année plus de la moitié des contrats de lancement commerciaux ouverts sur le marché mondial, ce qui lui permet de disposer aujourd'hui d'un carnet de commandes provenant de 28 clients, lui garantissant plus de trois ans d'activité. Pour Ariane 5, cela correspond à un total de 19 lancements, déjà programmés pour les années à venir, qui continueront à assurer à l'Europe l'indépendance de son accès à l'espace et à son industrie spatiale un plan de charge enviable.
 
(d’après documents EADS)
 
 
La vidéo du lancement sur le site de l’ESA.
 
Le CSG Kourou.
 
Une belle photo d’un décollage d’Ariane 5.
 
 
 
 
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METEOSAT : LE PLUS RÉCENT (MSG-3) VIENT D’ÊTRE LANCÉ. (17/08/2012)
 
 
Le plus récent des satellites européens Meteosat de Seconde Génération (MSG), série de satellites couronnée de succès, a été lancé à bord d’une Ariane-5 le 5 juillet à 21h36 TU  (23h36 heure de Paris) depuis le port spatial de l’Europe (CSG) à Kourou en Guyane française.   
 
34 minutes après le décollage, le troisième satellite Meteosat de Seconde Génération a été largué sur une orbite de transfert elliptique. Quelques jours après, MSG-3 alias Meteosat-10 sera posté à 0° de longitude, au-dessus de l’équateur (Golfe de Guinée), sur l’orbite géostationnaire où sa vitesse de révolution correspondra précisément à la vitesse de rotation de la Terre.  
 
« Le lancement accompli cette nuit permettra à EUMETSAT et à l’ESA de continuer à fournir aux européens des observations météorologiques de grande qualité. Les satellites MSG-3 sont particulièrement aptes à détecter précocement les phénomènes météorologiques extrêmes, ce qui permet de donner l’alerte », explique Jean-Jacques Dordain, Directeur général de l’ESA.   
  
 
« A la fin de la décennie, lorsqu’ils seront opérationnels, ces satellites de nouvelle génération représenteront un pas de géant en matière de technologies et de performances : ils fourniront des images à intervalle plus rapproché, disposeront d’un plus grand nombre de canaux spectraux et d’une capacité de sondage atmosphérique leur permettant d’établir les profils des gaz à l’état de traces. »  
  
  
À propos des satellites Meteosat de Seconde Génération  
  
MSG est un programme entrepris en commun par l’ESA et EUMETSAT. L’ESA est chargée du développement de satellites répondant aux besoins des utilisateurs et à des spécifications définies par EUMETSAT ainsi que de l'approvisionnement des satellites récurrents pour le compte de cette organisation. L’ESA assure également l'exécution de la phase de lancement et de début de fonctionnement en orbite, nécessaire pour injecter le satellite en orbite géostationnaire, avant de le transférer à EUMETSAT pour exploitation.   
EUMETSAT développe tous les systèmes sol indispensables pour fournir les produits et services aux utilisateurs et pour répondre à l’évolution de leurs besoins, approvisionne les services de lancement et exploite l’ensemble du système au bénéfice des utilisateurs.   
MSG-3 est le troisième d’une série de quatre satellites dont l’exploitation a commencé en 2002. Ces satellites stabilisés par rotation sont équipés de l'imageur visible et infrarouge amélioré SEVIRI, qui en constitue la charge utile principale.   
 
SEVIRI focalise ses observations météorologiques sur l’Europe et l’Afrique, afin d’améliorer les prévisions locales, notamment en ce qui concerne les orages et tempêtes dont la formation est rapide. Cet instrument balaie l’atmosphère terrestre et sa surface toutes les 15 minutes dans 12 longueurs d’ondes différentes afin de suivre l’évolution des formations nuageuses et de mesurer les températures.   
  
Le SEVIRI a une résolution d’un kilomètre dans le visible et de trois dans l’infrarouge.   
  
Les satellites MSG sont construits à Cannes (France) par une équipe industrielle européenne placée sous la direction de Thales Alenia Space, France. Plus de 50 sous-traitants basés dans 13 pays d’Europe participent à ce programme.   
  
Le lancement de MSG-4, dernier satellite de la série, est programmé pour 2015.  
 
 
 
Le satellite vient de rejoindre son orbite géostationnaire, les différents éléments constitutifs de la plateforme du satellite ont été activés et leur état de fonctionnement vérifié.
 
 
Le satellite commence à transmettre ses premières images dont cette vue époustouflante de notre planète.
 
 
 
Première image prise le 7 Août 2012 par SEVIRI à bord de MSG-3
 
(crédit EUMETSAT)
 
 
 
 
 
 
 
PS : Astrium a réalisé SEVIRI, l’instrument de météo hautes performances du satellite MSG-3
 
L’instrument clé de ce satellite est un radiomètre haute-résolution appelé SEVIRI (Spinning Enhanced Visible and Infrared Imager), conçu et réalisé par Astrium, numéro un européen de l’industrie spatiale.
Pour produire ces cartes et permettre les prévisions météo, les Meteosat sont équipés d’un instrument principal, un radiomètre-imageur, installé au cœur du satellite. Conçu et réalisé par Astrium, ce radiomètre « voit » les phénomènes climatiques, dans le visible et l’infrarouge, sur un tiers de la surface du globe (MSG-3 « verra » une zone allant approximativement du pôle Nord au pôle Sud et du Chili à l’Inde). Il s’agit du troisième SEVIRI pour MSG et du dixième radiomètre conçu et réalisé par Astrium pour la constellation Meteosat, dont les premiers exemplaires ont servi jusqu’à 19 ans dans l’Espace. Depuis la mise en service du premier modèle en 2004, SEVIRI constitue l’instrument de référence mondial des travaux de conception de la prochaine génération de radiomètres. C’est le plus performant des instruments de météorologie en orbite géostationnaire.
 
SEVIRI apporte des évolutions technologiques importantes par rapport aux radiomètres des Meteosat de première génération. Il est capable de détecter 12 bandes spectrales au lieu de trois, rendant les observations encore plus fines. Il offre une résolution trois fois plus élevée que celle des radiomètres précédents (jusqu’à un kilomètre), permettant de zoomer à la demande sur des phénomènes climatiques locaux. Enfin, SEVIRI est capable de scanner la face de la Terre qu’il observe en 15 minutes seulement, contre 30 minutes pour la génération précédente.
Grâce aux évolutions de son instrument, MSG contribue de manière significative à rendre le monde plus sûr, en fournissant plus souvent des données plus détaillées qui permettent de mieux détecter les risques météorologiques (ces informations intéressent, par exemple, les acteurs du secteur du transport aérien). Les ouragans avec leurs longues traînées de régions sinistrées n’en sont qu’un exemple. La nouvelle génération des Meteosat est capable de prévoir les moindres dépressions locales annonciatrices de tempêtes, permettant aux organismes de secours de réagir plus rapidement.
 
Élaboré à partir de documents Thales/ESA.
 
 
 
 
 
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ISS :.LA TERRE LA NUIT, LE FILM !. (17/08/2012)
 
Nos amis astronautes de la station spatiale internationale sont de fameux artistes, ils ont mit bout à bout un certain nombre de vues de la Terre la nuit prises depuis l’ISS. Cela produit une petite vidéo de 3 minutes assez exceptionnelle à voir.
 
Voilà, régalez vous :
 
 
 
 
 
 
 
Vous pouvez aussi la télécharger ainsi que d’autres vues prise de l’ISS  à cette adresse.
Attention certaines versions sont très lourdes. En voici une plus modérée en taille.
 
 
 
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QPO : LE CRI D’UN TROU NOIR LE SOIR AU FOND DES BOIS…. (17/08/2012)
 
 
L’année dernière nous avions évoqué dans ces colonnes une étoile en train d’être avalée par un trou noir, maintenant les chercheurs ont pu identifier (grâce aux données des satellites Suzaku et XMM-Newton) un signal dans la gamme des rayons X, provenant de la matière tombant dans ce trou noir.
 
Ce genre d’effet s’appelle QPO en anglais (Quasi Periodic Oscillation ou Oscillation Quasi Périodique), c’est une caractéristique des disques d’accrétion qui entourent généralement la plupart des objets compacts (par ex naines blanches, étoiles à neutrons, trous noirs…) dans l’Univers. Cet effet permet aussi d’étudier la nature des TN.
Ce phénomène avait déjà été repéré pour des trous noirs de masses stellaires mais pas encore pour des TN de masse plus importante comme les Trous Noirs super massifs.
 
Cette source X baptisée Swift J1644+57, d’après ses coordonnées astronomiques, située dans la constellation du Dragon, a été découverte par le satellite Swift, plutôt spécialisé dans la détection des sursauts gamma.
 
Cet événement est situé dans une galaxie distante de 3,9 milliards d’années lumière.
Les astronomes se sont rendus compte que ce n’était pas un sursaut gamma, mais un événement extraordinaire : le réveil d’un TN dormant qui avale une étoile se trouvant dans son entourage. Cette étoile, en train d’être absorbée par le TN, est soumise à des forces de marées si importante qu’elle se déchire et que sa matière forme le célèbre disque d’accrétion autour du TN.
 
 
La partie interne de ce disque tombant sur le TN est chauffée à des températures si énormes qu’elle émet des rayons X.
Ceci génère (on en connaît pas encore tout le processus) l’émission de jets puissants de matière perpendiculaires au disque et dont la vitesse frôle celle de la lumière. (voir schéma Crédit: NASA's GSFC) Comme dit à l’époque, un de ces jets était dirigé vers notre planète.
 
9 jours après cette émission de jets, ce TN fut observé par les satellites X : Suzaku et XMM-Newton.
 
Les jets étant dirigés vers la Terre, il fut possible de détecter ces fameuses QPO comme l’annonce Tod Strohmayer du GSFC, responsable du programme d’étude.
 
Comment se produit cette émission X ? On imagine que lorsque le gaz chaud tombe en spirale sur le TN, il atteint un point appelé ISCO (innermost stable circular orbit ou orbite intérieure la plus stable) et lorsqu’il dépasse cette orbite, il plonge au delà de l’horizon des évènements et c’est un point de non retour. Cet empilement autour de cette orbite échauffe énormément le gaz et c’est cela qui émet un rayonnement X puissant. Cette émission se répète à intervalle régulier (3,5 minutes dans le cas de notre TN, cela correspondant après calcul à une distance entre 4 et 9 millions de km du centre du TN), créant ainsi le signal QPO.
 
 
POUR ALLER PLUS LOIN :
 
NASA Scientists Predict Black Hole Light Echo Show
 
Researchers Detail How A Distant Black Hole Devoured A Star  article par Swift.
 
A Star’s Dying Scream May Be a Beacon for Physics par nos amis de Universe Today.
 
L’article technique publié par Strohmayer et ses collègues.
 
 
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AURORE AUSTRALE : SUPERBE AU DESSUS DE CONCORDIA. (17/08/2012)
Credits: ESA/IPEV/ENEAA/A. Kumar & E. Bondoux
 
On est habitué à voir surtout des aurores boréales (vient de Borée, en grec , le vent du Nord) mais il s’en produit autant dans l’hémisphère Sud, ce sont des aurores australes (Southern lights en anglais).
 
Voici une très belle proposée par l’ESA et prise par deux célèbres photographes le 18 Juillet 2012 au dessus de la station antarctique franco-italienne de Concordia.
 
Photo prise à 1km de la station par Alexander Kumar et Erick Bondoux.
 
On voit cette aurore en avant plane sur une vue superbe de notre Voie Lactée.
 
Les aurores sont plus fréquentes cette année due à l’activité solaire importante.
 
En hiver Concordia est dans le noir presque total, la température extérieure étant entre –50°C et un record de –85°C.
 
 
 
 
 
 
 
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LE SOLEIL : UN ÉNORME FILAMENT.! (17/08/2012)
Crédit photos : NASA/SDO
 
La sonde SDO a surpris début Août 2012, un extraordinairement long filament au dessus de la surface du Soleil.
 
Il ferait plus d’un demi million de km de long.
 
Les filaments sont des nuages de matière solaire plus froides que le reste, elles voyagent au dessus de la surface au gré des forces magnétiques.
 
Au bout de quelques jours, ces filaments se brisent.
 
 
 
 
 
 
 
 
Des astrophotographes amateurs (cela me gène toujours d’employer ce qualitatif pour de telles qualité d’images !),notamment, Paul Andrew et Leonard Mercer, ont réussi des assemblages de leurs photos du Soleil (en H alpha) et nous proposent ces superbes vues :
 
 
Photo par Paul Andrew. (6 images)
Photo par Leonard Mercer de Malte. (11 images)
 
 
Toutes les news de SDO sur votre site préféré.
 
Le site de SDO au GSFC.
 
 
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LE SOLEIL : LA CME LA PLUS RAPIDE DÉTECTÉE PAR STEREO. (17/08/2012)
 
 
Les sondes STEREO d’étude du Soleil ont noté ce 23 Juillet 2012, l’émission d’une éjection de masse coronale (CME) géante s’éloignant du Soleil à la vitesse vertigineuse de 3000km/s. c’est la CME la plus rapide jamais observée par STEREO depuis son lancement en 2006.
Cette CME a aussi été observée par SOHO.
 
Lorsqu’un événement aussi important arrive sur Terre, il peut causer des tempêtes géomagnétiques qui perturbent notre environnement électromagnétique et peut affecter nos satellites en orbite et même créer des pannes électriques.
 
 
 
Le champ magnétique de cette CME était de 80 nano Tesla ; pour comparaison, le champ magnétique terrestre est de l’ordre de 50 micro Tesla et un des  champ le plus puissant du monde (ceux des anneaux du LHC) est de 9 Teslas. (1 Tesla = 10.000 Gauss ancienne unité).
 
En 1859 on mesura un champ encore plus intense : 110 nano Tesla, c’était l’événement Carrington.
 
Un important jet de protons rapides a accompagné cette éruption, et ceux-ci étaient dirigés vers la Terre, ils n’ont pas produit de dégâts majeurs.
 
On pense que Solar Max sera atteint en 2013.
 
Crédit photo : NASA/GSFC/STEREO
 
 
 
 
 
Le site de STEREO à la NASA
 
 
En complément la NASA nous offre une superbe vidéo résumé de l’action de notre Soleil et de sa prédiction pour Solar Max.
 
 
 
 
 
 
 
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J'AI LU POUR VOUS PAR JEAN HOLTZ :.ET SI LE TEMPS N’EXISTAIT PAS ? (17/08/2012)
 
Notre ami breton, du Far-Ouest comme il dit, nous propose une description complète du dernier livre de Carlo Rovelli « Et si le temps n’existait ? » édité chez Dunod., merci à lui !
 
 
L'auteur est actuellement Professeur de Physique Théorique à l'Université de la Méditerranée et Physicien au Centre de Physique Théorique de Luminy (Marseille). Il est un des concepteurs de la Gravité Quantique à Boucles.
Cet ouvrage est assez facile à lire quand on possède une culture plutôt scientifique.
 
Après un rappel sur sa vision de la Relativité Générale et de la Mécanique Quantique, l'auteur parle de la Gravité Quantique et de la Théorie des Boucles, puis de la nécessité de la recherche fondamentale.
Dans ce livre l'auteur intercale dans les chapitres de physique théorique, des réflexions sur la mission du chercheur, sur le dialogue entre la science et la philosophie, sur sa vie et ses relations avec d'autres chercheurs, en particulier Lee Smolin.
 
Remarque : Pour assimiler ces notions, il vaut mieux avoir à l'esprit ce que disait le mathématicien Liouville en parlant de la Théorie des Groupes d'Évariste Gallois : "Ce n'est pas vraiment difficile, il suffit d'y réfléchir constamment pendant un mois"
 
 
 
 
Voici une tentative de résumé :
 
Le livre de Carlo ROVELLI                    ET SI LE TEMPS N'EXISTAIT PAS ?
 
 
ESPACE, PARTICULES ET CHAMPS _ La RELATIVITÉ GÉNÉRALE
 
La vision de l'espace de NEWTON est celle d'un "espace-boite" dans lequel se déplacent tous les objets que nous connaissons.
A la fin du XIXème  siècle FARADAY introduit la notion de "champ" - entité diffuse qui rempli tout l'espace - à propos de son étude des forces électrique et magnétique (le champ électromagnétique).
L'espace est rempli de "lignes" allant des charges positives aux charges négatives. En l'absence de charges ces lignes se ferment sur elles-mêmes en faisant des boucles.
Maxwell va décrire mathématiquement ce "champ".
Les lignes de champ se déforment continuellement sous l'action des lignes voisines et des charges électriques.
À "l'espace-boite" et aux objets qui se déplacent dans cet espace, s'ajoute une troisième entité le champ électromagnétique.
 
En 1915, EINSTEIN ajoute la notion de champ gravitationnel : de même que la force électrique entre deux charges, est portée par le champ électromagnétique qui occupe l'espace où elles se trouvent, il existe un champ gravitationnel portant la force gravitationnelle attirant les objets – qui nous tire vers le sol, qui fait tourner la Terre autour du Soleil - et décrit par les équations d'EINSTEIN.
Mais EINSTEIN comprend surtout que le champ gravitationnel et l'espace-boite de NEWTON sont une seule et même chose :
L'espace absolu fixe et rigide n'existe pas, il est, en réalité, le champ gravitationnel élastique et dynamique, du même genre que le champ électromagnétique.
Le monde n'est pas fait de particules et de champs qui vivent dans l'espace, mais uniquement de particules et de champs.
 
Une comparaison :
Nous voyons des animaux qui vivent sur une île. Après enquête cette île est en réalité une énorme baleine.
Donc les animaux ne vivent pas sur une île mais sur un autre animal.
Il n'y a pas 2 entités  de nature différente, des animaux et des îles, mais une seule entité, des animaux.
 
EINSTEIN a compris que les champs n'ont pas besoin d'être dans une "boite-espace", mais peuvent être empilés les uns sur les autres: L'espace est lui-même un champ qui peut bouger et se déformer, régit par des équations d'EINSTEIN, comme le champ électromagnétique est régit par les équations de MAXWELL. .
Dans la Théorie de la Relativité générale, des concepts apparemment déconnectés – l'espace, la force de gravité, les champs – sont différents aspects d'une même entité, le champ gravitationnel.
Le GPS est une application directe de cette théorie.
 
La MÉCANIQUE QUANTIQUE
A très petite échelle, il y a toujours une certaine "granularité" : l'énergie d'un atome ne peut prendre que certaines valeurs, le champ électromagnétique est fait de grains (de quanta) les photons.
Dans le mouvement de toute chose, il y a une indétermination intrinsèque : on ne peut parler que de la probabilité qu'une chose se produise et non de prédiction sure du futur.
Une particule en mouvement n'a plus une trajectoire mais "une évolution dans le temps d'une probabilité de présence."
Le déterminisme et le continu qui structure la pensée classique sur la matière sont caducs : vu de "très près" le monde est discontinu et probabiliste.
 
La Relativité Générale et la Mécanique Quantique qui sont à la base de notre technologie actuelle, ont été vérifiées avec une grande précision.
 
La GRAVITE QUANTIQUE
En regroupant ces deux théories, il en résulte que l'Espace, c'est-à-dire le champ gravitationnel, a une structure granulaire dont les mouvements sont probabilistes.
En 1905, EINTEIN a découvert que l'Espace et le Temps ne peuvent être décrits qu'ensemble (Théorie de la Relativité Restreinte).
L'Espace-temps est "un nuage de probabilités de grain d'espace-temps".
Le problème de la Gravitation Quantique est de construire une mathématique décrivant ces nuages de probabilités et de comprendre ce qu'ils signifient : qu'est ce qu'un temps probabiliste ?
Le temps n'est plus une variable continue qui s'écoule mais autre chose fondé sur un nuage de probabilité de grains d'espace-temps.
 
La THÉORIE DES BOUCLES
La description du champ Gravitationnel Quantique est l'équation de Wheeler-De Witt  qui combine les 2 théories.
Cependant cette équation reste mathématiquement mal définie et sa signification physique est obscure.
 
Au cours d'études sur la Relativité Générale, l'auteur et Lee Smolin découvrent que les solutions trouvées à l'équation de Wheeler-De Witt, sont associées à des boucles. Ils ont l'intuition que ces boucles sont l'équivalent pour le champ gravitationnel, des lignes de Faraday pour le champ électromagnétique. Il y a un réseau de lignes individuelles au lieu d'un ensemble continu des lignes car il s'agit d'une théorie quantique : Le champ gravitationnel se brise en lignes séparées comme le champ électromagnétique se brise en photons.
De fait, puisque le champ gravitationnel est l'espace, ces boucles sont elles-mêmes, l'espace.
C'est ainsi que naît la Gravitation Quantique à Boucles  après réécriture de l'équation de Wheeler-De Witt  en termes de boucles.
La solution à une seule boucle correspond à un "filament d'espace". Pour décrire notre monde, il faut superposer un grand nombre de boucles qui constituent un "tissu 3D". De même qu'un tee-shirt parait lisse de loin, de près on voit qu'il est constitué de fils.
 
En l'absence de masse les boucles restent fermées. Elles s'ouvrent en présence de masses.
Les boucles du champ gravitationnel ont une taille de l'ordre de l'échelle de Planck, soit 10-33 cm.
Elles sont des milliards de fois plus petites que les atomes.
L'espace est quantifié : il y a des particules, des champs et des boucles de champ gravitationnel en interaction.
La naissance de la Théorie des Boucles date de 1987, au congrès de Goa où ces résultats ont été présentés.
 
 
GRAINS D'ESPACE, RÉSEAU DE SPIN
Pour développer cette théorie, ses concepteurs se sont aidés des calculs de Roger PENROSE sur les réseaux de spins. Dans cette théorie les "grains d'espace" sont aux intersections des boucles.
Quand nous mesurons un volume, nous comptons le nombre de grains d'espace, c'est-à-dire le nombre de quanta du champ gravitationnel
Quand nous mesurons une surface, nous comptons le nombre de "boucles" qui la traversent.
 
La Théorie des Boucles est la concrétisation mathématique de l'idée de John Wheeler, d'un espace discontinue à très petite échelle.
La théorie fournit des prédictions mais qui ne sont pas actuellement vérifiables avec la technologie actuelle.
La Théorie des Boucles donne une explication de "l'Effet Hawking", les "trous noirs" sont chauds et émettent un rayonnement.
Ce sont les "boucles" à la surface du trou noir qui en vibrant lui donnent sa température et émettent.
Ceci vérifie la cohérence de la Théorie mais pas sa validation expérimentale.
 
Les équations de la Théorie des Boucles sont compatibles avec le Big-bang, alors que celles de la Mécanique Quantique et de la Relativité ne le sont pas : de fait de la granularité de l'espace,                le Big-bang ne part pas d'une dimension nulle, mais doit être considéré comme un rebond après une phase de contraction jusqu'à la taille minimum de l'ordre de celle d'un grain d'espace 10-33 cm.
Des observations de plus en plus précises du fond diffus cosmologique (satellites COBE, WAMP et maintenant Planck) pourraient permettre d'observer les effets calculables de la Théorie des Boucles.
 
LE TEMPS N'EXISTE PAS
Dans la Relativité Restreinte, Einstein déclare que l'espace et le temps sont deux aspects d'une même entité : Dans l'Univers, la notion d'avant et d'après n'a pas de sens : il n'existe pas de temps universel (paradoxe des 2 jumeaux).
Dans la Relativité Générale, le champ gravitationnel a une influence sur le fonctionnement des horloges. La confirmation vient du fonctionnement du GPS qui doit la prendre en compte pour pouvoir fonctionner.
La notion de coïncidence, d'avant ou d'après entre deux évènements très distant dans l'Univers n'a pas de sens : chaque objet dans l'Univers a son temps propre.
La description de l'Univers ne peut se faire qu'avec la notion d' "espace-temps".
 
En Gravitation Quantique, l'espace n'existe pas, seul existe le champ gravitationnel qui est un nuage de probabilités de grains liés en réseau. Quand on la combine avec la Relativité Restreinte on doit conclure à la non-existence du temps.
Les équations de la physique classique dépendent souvent de la variable" temps".
Galilée aurait vérifié la régularité des oscillations d'un pendule en comptant les battements de son cœur.
Mais plus tard, les médecins ont mesuré la régularité des battements du cœur avec une horloge qui n'était rien d'autre qu'un pendule.
De fait nous ne mesurons jamais le temps, mais l'évolution d'évènements (de variables) que nous comparons entre eux.
Pour des raisons de commodité, Newton a introduit une variable temps non mesurable, mais qui est commune à toutes ces évolutions.
Ce schéma très efficace n'est plus valable en Gravitation Quantique.
 
Pour éviter d'utiliser le temps (le "Truc de Newton"), il convient de décrire chaque variable en fonction des autres variables.
"Le temps n'exprime qu'une relation entre les différents états des choses".
"L'espace et le temps usuels vont disparaître du cadre de la physique de base, comme "le centre de l'univers" a disparu de l'image scientifique du Monde".
 
Cependant, si au niveau fondamental le temps n'existe pas, qu'en est-il du temps que nous percevons comme un temps qui s'écoule ?
Quand nous étudions un objet, nous connaissons ses dimensions, sa masse, mais nous ignorons tout des mouvements des atomes dont il est constitué et qui génèrent, par exemple, sa température.
Seules les équations de mécanique statistique et de thermodynamique permettent de faire des prédictions sur cet objet.
C'est dans ce contexte statistique qu'un temps macroscopique apparaît : "le temps est un effet de notre ignorance des détails du monde".
Lors d'une rencontre à Cambridge, l'auteur découvre que son approche mathématique sur le temps, n'est qu'un cas particulier, d'une émergence du temps émise par le mathématicien Alain Connes. Ce qui les conduira à publier en commun, un article sur ce sujet.
 
L'auteur continue à développer la Théorie des Boucles, à Marseille, en s'appuyant sur les travaux du mathématicien Richard Feynman. Sur la notion, pour aller d'un état A à un état B, de sommer "toutes les histoires possibles", pour calculer la "probabilité de transition", c'est-à-dire la probabilité d'observer quelque chose si quelque chose d'autre a déjà été observé.
En gravité quantique, il s'agit de sommer les différentes configurations du champ gravitationnel, c'est-à-dire de l'espace-temps.
Même si le temps n'existe pas dans les équations de la théorie, en prenant une image on peut parler d'oscillations d'un pendule au lieu de parler de secondes. "On peut parler d'espace-temps pour décrire les "histoires" de l'évolution des réseaux de spins".
 
La Théorie des Cordes* est aussi une théorie de la gravitation quantique en cours de développement.
Cette théorie prend en compte un espace de type Newtonien et non un espace quantique.
La Théorie des Boucles, "formulée sans espace de référence", "est une véritable tentative de saisir la nature de l'espace-temps quantique au niveau fondamental. La notion d'espace-temps qui en émerge est radicalement différente de celle sur laquelle sont basées la Mécanique Quantique conventionnelle ou la Théorie des Cordes. Tout en étant capable de prédire l'évolution d'un système, ses équations ne comporte, ni la variable "temps", ni la variable "position".
 
Remarque du lecteur : Carlo Rovelli et Brian Greene arrivent chacun de leur coté que la Théorie des Cordes et la Théorie des Boucles pourraient s'avérer complémentaires
Dans les deux théories, "ce sont des objets à une dimension qui sont le support du champ gravitationnel, à l'échelle fondamentale, qu'on les appelle "boucles" ou "cordes".
D'autres descriptions mathématiques de l'espace physique existent :
- La "géométrie non commutative" d'Alain Connes.
- Les idées de Roger Penrose inventeur des "réseaux de spins".
L'auteur attire l'attention du lecteur sur le fait qu'actuellement "toutes ces théories sont hypothétiques". C'est-à-dire qu'elles pourraient être fausses, si leurs prédictions n'étaient pas conformes à l'expérience.
Pour l'auteur, "il y a l'enthousiasme de formuler une nouvelle théorie  ...  et la frustration de travailler toute sa vie sur des théories potentiellement fausse … et le risque de ne jamais savoir si elles sont vraies".
L'auteur rappelle la distinction entre les théories spéculatives et les théories établies : une théorie n'est établie qu'après de nombreuses  confirmations expérimentales de prédictions spécifiques.
 
Dans leur domaine de validité, la Mécanique Classique, l'Électromagnétisme, la Mécanique Quantique, le Modèle Standard des particules élémentaires, la Relativité Générale sont aujourd'hui, des théories établies.
La Théorie des Boucles, la Théorie des Cordes, la Géométrie non commutative, la Supersymétrie, les multivers sont des théories spéculatives.
Parfois, chez les jeunes chercheurs, la confusion peut exister entre les théories établies et les théories spéculatives.
L'auteur discute de la recherche fondamentale et de ses modes de financement.
 
LA SCIENCE DANS LE MONDE
L'auteur rapporte les thèmes sur lesquels il a participé lors d'un "Intellectuel Summit" européen organisé par  les Pays-Bas en 2004, pour stimuler le dialogue entre "le monde des idées" et "les décideurs" :
- rappel de la différence entre les Cités Grecques à l'époque d'Anaximandre, il y a 26 siècles et les civilisations antérieures Egypte, Mésopotamie : la naissance de "la connaissance rationnelle et critique" … "savoir argumenter et convaincre", tout en ayant conscience que l'on peut se tromper et de changer d'avis quand on est convaincu par un argument opposé. C'est la base de la démarche scientifique.
- Contrairement à l'enseignement en science d'une liste de "faits vrais" et de "lois vraies", l'école devrait enseigner le "doute et l'émerveillement" et ne pas séparer le développement des sciences de celui des arts, de la littérature et de la philosophie.
L'auteur rappelle la pensée, avant l'heure, de Werner Heisenberg sur la "globalisation" et sur le rôle que pourrait avoir la science pure, et il la remet dans le contexte actuel. "La science est la reconnaissance de notre ignorance, de nos limites et du fait que chez "autre" il y a plus à apprendre qu'à redouter".
Il ajoute sur le métier de chercheur :"Je déconseille vivement aux jeunes d'entreprendre une carrière (de recherche fondamentale) … mais, secrètement, j'espère qu'ils auront la passion et la force d'ignorer toutes les mises en garde … "
 
LA PHILOSOPHIE ET LA SCIENCE
L'auteur parle de la différence entre les approches européenne et américaine de la philosophie des sciences.
"…la réaction…anti-scientifique d'une certaine philosophie continentale n'a contribué qu'à accentuer la séparation stupide entre les cultures humaniste et scientifique, elle rend aveugle à la complexité et à la richesse de notre compréhension du monde."
La force de la pensée scientifique est dans sa capacité propre à se remettre toujours en cause : une découverte peut remettre en cause ou modifier le modèle que nous avons pour penser le monde : "la démarche scientifique est une poursuite continue de la meilleur façon de penser le monde,…, les réponses scientifiques sont, par définition, les meilleures qu'on a trouvées jusque-là." "Sa force réside dans son manque de confiance en ses propres concepts. Elle sait que nous ne pouvons penser le monde que sur la base fragile de nos connaissances, mais cette base est en évolution constante." En prenant une comparaison : "En cartographie, la carte n'est pas le territoire, mais c'est la meilleure représentation qu'on puisse en faire…"
En astronomie, Anaximandre de Millet fut le premier à donner  une représentation scientifique de la Terre dans l'espace, représentation précisée par Copernic, Galilée, puis par Faraday et Maxwell (champs électrique et magnétique), modifiée par Einstein…
Depuis le XVIIème, deux visions s'opposent autour du concept d'Espace,
- celle de Descartes, l'Espace n'est pas une entité, c'est la relation entre les objets et
- celle de Newton, l'Espace est une entité qui existe même en l'absence de tout objet.
Actuellement, une théorie de la gravitation quantique ne sera construite qu'en abandonnant le concept d'entité Espace, seul le champ gravitationnel existe, de même que les autres champs.
En gravitation quantique, les "boucles" sont les quantas de champ gravitationnel et ce sont leurs relations qui constituent l'Espace.
Chaque modèle a son domaine d'application qui évolue avec l'acquisition de nouvelles connaissances.
Au départ de toute grande découverte, il y a une intuition, la rationalité n'intervient qu'après pour formaliser la démarche de son développement...
 
 
 
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Bonne Lecture à tous.
 
 
 
C'est tout pour aujourd'hui!!
 
Bon ciel à tous!
 
JEAN PIERRE MARTIN
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