CURIOSITY : 10 JOURS SUR LE SOL MARTIEN. (17/08/2012)
Après avoir vécu en
direct et assisté à une
soirée spéciale sur l’arrivée de la nouvelle sonde américaine sur
Mars, prenons quelques nouvelles de Curiosity.
Les premières photos haute résolution passées,
la sonde s’est mise en « stand by » pendant quelques jours (4
sols) afin qu’on lui change complètement son logiciel, qu’on lui
effectue une transplantation de cerveau comme l’on dit
certains journalistes américains.
On
doit supprimer le logiciel d’atterrissage qui contient des fonctions
maintenant inutiles, et le remplacer par le logiciel adapté aux opérations
de surface (un ensemble noté R10 qui remplace R9).
Cette
mise à jour s’effectue dans le calculateur principal et dans son backup.
Ces
calculateurs (RAD 750)
sont traités pour être le plus possible insensibles aux radiations (1000
Grays) et aux rayons cosmiques et peuvent fonctionner dans de très larges
plages de température (-55+70°C)
La
sonde MRO en orbite autour de Mars a pris une photo du site où s’est posée
Curiosity.
On
remarque la zone d’atterrissage dont la couche de surface a été soulevée
par les rétrofusées (zone sombre).
On
est posé à une vingtaine de km des collines (Nord Est de la photo)
Curiosity se dirigera vers le Sud Est pour atteindre le Mont Sharp.
Sur
la vue HR on perçoit parfaitement la position de la sonde.
Voici
un assemblage de photos prises par Curiosity et travaillées par K
Kremer et M Di Lorenzo :
On
y voit clairement les générateurs nucléaires RTG (coin supérieur droit)
et à leur droite l’antenne faible gain (RLGA) pointant vers le ciel et à
leur gauche en forme de boite à café, l’antenne UHF.
À
l’occasion du transit de Vénus du 6 Juin 2012, l’Observatoire de
Greenwich met à la disposition du public, une vidéo expliquant l’origine
de la mesure des distances dans l’Univers.
Vous
pouvez la trouver sur
leur site ou la voir ci-dessous :
Vidéo
L’ESO :
UN TOURBILLON BLEU DANS LA RIVIÈRE ! (17/08/2012)
Une
nouvelle image prise avec le très grand télescope (VLT) de l’ESO montre
la galaxie NGC 1187.
L’ESO
nous informe sur cette découverte :
Cette
impressionnante galaxie spirale se situe à 60 millions d’années-lumière
de la Terre dans la constellation de l’Eridan (signifie rivière !).
NGC1187 (Cette galaxie a été découverte en Angleterre par William
Herschel en 1784) a été le théâtre de deux
explosions de supernova au cours des trente dernières années, la
dernière ayant eu lieu en 2007. Cette image de la galaxie est la plus détaillée
réalisée à ce jour.
La
galaxie NGC 1187 est vue pratiquement de face sur cette nouvelle image
du VLT qui nous donne une très bonne vue de sa structure spirale. Près
d'une demi-douzaine de bras spiraux proéminents sont visibles, chacun
contenant une grande quantité de gaz et de poussière.
Les
structures dans les tons bleus se trouvant dans les bras spiraux indiquent
la présence de jeunes étoiles nées des nuages de gaz interstellaires.
En
regardant vers les régions centrales, on peut voir le rayonnement jaune du
bulbe de la galaxie.
Cette
partie de la galaxie et majoritairement composée de vieilles étoiles, de
gaz et de poussière.
Dans
le cas de NGC 1187, au lieu d'avoir un bulbe rond, il y a une subtile barre
centrale.
Ce
genre de barre est supposé agir comme un mécanisme qui achemine le gaz des
bras spiraux vers le centre, augmentant la formation stellaire.
Autour
des bords extérieurs de la galaxie, beaucoup de galaxies bien moins
lumineuses et beaucoup plus lointaines peuvent être vues. Certaines
brillent même directement à travers le disque de NGC1187 lui-même.
Leurs
teintes principalement rougeâtres contrastent avec les amas d'étoiles
bleus pales de la galaxie plus proche.
NGC
1187 semble tranquille et immuable, mais elle a été le théâtre de deux
explosions de supernova depuis 1982.
Une
supernova est une violente explosion stellaire, résultant de la mort d'une
étoile massive ou d'une naine blanche dans un système binaire Les
supernovae sont parmi les événements les plus énergétiques de l'Univers
et sont si brillantes que souvent, elles éclipsent brièvement une galaxie
entière avant de disparaître progressivement sur plusieurs semaines voire
plusieurs mois. Durant cette courte période, une supernova peut émettre
autant d'énergie que le Soleil est supposé en émettre au cours de sa vie
entière.
En
octobre 1982, la première supernova observée dans NGC 1187 – SN 1982R a
été découverte à l'Observatoire de la Silla de l'ESO et, plus récemment,
en 2007, l'astronome amateur Berto Monard, en Afrique du Sud, a repéré une
autre supernova dans la galaxie – SN 2007Y. Une équipe d'astronomes à
ensuite réalisé une étude détaillée et contrôlé SN 2007Y sur environ
un an en utilisant de nombreux télescopes différents Cette image de
NGC 1187 a été réalisée à partir d'observations faites dans le cadre de
cette étude et la supernova peut être vue, longtemps après le moment où
sa lumière était la plus intense, proche du bas de l'image.
Ces
données ont été obtenues en utilisant l'instrument FORS1 installé au
foyer du VLT de l'ESO à l'Observatoire de Paranal au Chili.
ARIANE
5 : 50ème TIR RÉUSSI D’AFFILÉE. (17/08/2012)
Astrium
est heureux de nous annoncer la réussite du 50ème tir consécutif d’Ariane
5 .
·Ariane 5,
dont Astrium est le maître d’œuvre, est le lanceur commercial le plus
fiable en service dans le monde
·Nouveau
record mondial : le vol Ariane 208 a permis de placer 10,2 tonnes en orbite
de transfert géostationnaire, soit 130 kg de plus que le précédent record
pour un prix équivalent
·Ce vol a bénéficié
de deux nouveaux calculateurs de vol, rendant le « cerveau » du
lanceur européen encore plus performant
Le
02 août 2012 – Astrium, numéro un européen des technologies spatiales,
vient de réussir le 50ème tir d’une Ariane 5 à la suite, battant son
propre record de fiabilité sur le marché mondial des lanceurs actuellement
en service.
Pour
la première fois, ce vol a bénéficié de deux nouveaux calculateurs de
vols. Leur taille mémoire quadruplée et leur capacité de calculs dix fois
plus rapide augmentent encore la fiabilité et la réactivité en vol du
lanceur.
Ce
lancement a aussi permis de battre à nouveau le record mondial de capacité d’emport en orbite de transfert géostationnaire
avec presque 10,2 tonnes, soit 130 kg de plus que le précédent record. Les
deux satellites pesaient respectivement 6 100 kg et 3 300 kg, auxquels
s’ajoutent 780 kg pour les adaptateurs et le Système de Lancement Double
Ariane (SYLDA).
« Sans
cette augmentation régulière de la capacité d’Ariane 5, le lancement de
ces deux satellites n’aurait pas été possible en un seul tir »,
s’est réjoui Michel Freuchet, directeur des lanceurs chez Astrium Space
Transportation. « Et nous ne nous arrêterons pas à ce succès :
quand Ariane 5 ME sera opérationnelle en 2017, le lanceur européen sera
capable de placer plus de 12 tonnes en orbite géostationnaire ».
Depuis
2003, date à laquelle Astrium est devenu maître d’œuvre, et grâce aux
investissements mis en œuvre par la société, la capacité d’emport a
augmenté en passant d’une capacité initiale de transfert en orbite géostationnaire
de 9,4 tonnes à une capacité de 10,2 tonnes. Dans le même temps, Ariane 5
continue à placer en orbite basse les objets les plus lourds jamais envoyés
dans l’Espace, parmi lesquels le cargo européen automatisé de
ravitaillement de la station spatiale internationale, l’ATV, qui pèse à
lui seul plus de
20 tonnes. Le lanceur européen Ariane est donc non seulement le plus fiable
sur le marché commercial mondial, mais aussi celui qui a la plus grande
capacité d’emport.
Comme
pour tous les lancements, le centre de contrôle Ariane des Mureaux, près
de Paris a coordonné le travail des 150 personnes qui analysent, depuis
l’Europe, les paramètres du vol. Elles conseillent en temps réel les
trois responsables d’Astrium basés à Kourou sur les risques et capacités
de réussite de la mission. Ces trois responsables - le directeur des développements,
le directeur de la production et le directeur technique d’Ariane 5 - ont
autorité finale sur le vol.
« Ce
50ème tir réussi à la suite ne serait pas possible sans l’engagement
des équipes d’Astrium, de nos partenaires et de nos fournisseurs »,
a félicité Alain Charmeau, Président d’Astrium Space Transportation.
« Chaque tir est un nouveau pari, nécessitant plus de 600 étapes de
contrôles, la mobilisation de plus de 4500 personnes dans douze pays européens
et plus d’un million d’heures de travail. »
Retrouvez
une animation présentant l’histoire
d’Astrium et d’Ariane (vous pourrez sélectionner chaque année, chaque
version d’Ariane et les passagers dont Astrium a aussi assuré la maîtrise
d’œuvre) sur le site Internet
A
propos d’Astrium
Astrium est la première entreprise européenne
de technologies spatiales et la troisième mondiale. En 2011, Astrium a réalisé
un chiffre d’affaires de près de 5 milliards d’euros avec 18 000
employés, principalement en France, en Allemagne, au Royaume-Uni, en
Espagne et aux Pays-Bas.
Astrium est la seule entreprise européenne
qui couvre toute la gamme des systèmes et services spatiaux civils et
militaires.
Ses trois principaux domaines d'activités
sont Astrium Space Transportation pour les lanceurs et les infrastructures
orbitales, Astrium Satellites pour les satellites et les segments sol, et
Astrium Services pour les solutions intégrées dans le monde entier, allant
des satcoms et réseaux fixes et mobiles, commerciaux ou sécurisés, aux équipements
et systèmes de transmission par satellite hautement sécurisés, et aux
services de géo-information sur mesure.
Astrium est une filiale à 100 % du
Groupe EADS, leader mondial de l'aéronautique, de l'espace, de la défense
et des services associés. En 2011, le Groupe - qui comprend Airbus, Astrium,
Cassidian et Eurocopter - a dégagé un chiffre d'affaires de 49,1 milliards
d'euros, avec un effectif de près de 133 000 personnes.
Pour
rappel : Les records d’Ariane
La plus grande fusée Ariane : Le record est
toujours détenu par une Ariane 4
équipée d’une coiffe moyenne et d’une structure porteuse externe de
lancement double (SPELDA) courte. Avec
60,13 m de hauteur, elle dépasse la plus haute version d'Ariane 5
(ECA + coiffe longue) de quelque 4,23 m. Cette configuration n’a été
utilisée qu’une seule fois, pour le vol 61 en 1993. Ensuite, les coiffes
courtes et les mini SPELDA sont devenues la norme pour les lancements
doubles sur Ariane 4.
Ariane, LE lanceur lourd : En plus de
200 vols, les fusées Ariane ont placé en orbite plus de 800 tonnes
de charge utile, soit davantage que la masse au lancement d’une Ariane 5 ECA.
La masse totale des fusées Ariane lancées
depuis Kourou représente plus de 90 000 tonnes, soit l’équivalent
de la Tour Eiffel ou de deux porte-avions Charles de Gaulle tout équipés.
La plus lourde charge utile jamais mise en
orbite par un lanceur Ariane est l'ATV-2 Johannes Kepler (20,1 tonnes),
à l’occasion du vol 200 (Ariane 5 ES).
Un modèle de fiabilité : Tout au long
de sa vie opérationnelle, Ariane 4 a effectué 74 lancements réussis.
Pour ces 116 missions, le taux
de fiabilité est de 97,4 %. Avec maintenant 50 lancements
consécutifs réussis, la famille Ariane 5 affiche une fiabilité supérieure
à 97 % (vols de qualification exclus).
Altitude et vitesse : La vitesse
maximale atteinte par un lanceur Ariane est de 10 410 m/s (soit 37 476 km/h),
un record réalisé par Ariane 5G+ lors du vol 158, qui a permis
l’injection de la sonde Rosetta en orbite interplanétaire. À cette
allure, on peut parcourir un Paris-Londres (343 km) en quelque 33 secondes !
L’apogée le plus élevé (au cours d’un
vol non interplanétaire) a été atteint lors du vol 188, réalisé à
l’occasion du lancement par une fusée Ariane 5 ECA des télescopes
Herschel et Planck. La fusée se trouvait alors à 1 193 622 km
de la Terre, soit trois fois la distance entre la Terre et la Lune.
Exception faite du vol suborbital du Démonstrateur
de rentrée atmosphérique (ARD), c’est à l’occasion du vol 137
que le périgée a été le plus bas, avec une distance de 180 km par
rapport à la Terre (record détenu par la dernière Ariane 44P).
Le périgée le plus élevé, soit 1 322 km,
autrement dit la distance entre Bruxelles et Madrid, a été enregistré
lors du vol 52, pour la mise en orbite par Ariane 4 du satellite
d’altimétrie franco-américain Topex / Poséidon.
Avec 50 lancements réussis d'affilée, Ariane
5 est incontestablement la référence du transport spatial pour tous les
acteurs du secteur, agences nationales ou internationales, opérateurs
institutionnels ou privés. Et avant tout, Ariane 5 garantit l'accès indépendant
de l'Europe à l'espace. A ce titre, c'est l'un des plus beaux exemples de
construction européenne.
La naissance d'un géant
C'est en 1977, avant même le premier lancement d'Ariane 1, que l'idée se
fait jour d'une variante lourde du lanceur européen.
En 1979, le concept est présenté par le CNES
avec l'objectif de placer 5,5 t en orbite de transfert géostationnaire pour
faire face à la croissance prévisible de la masse des satellites. En 1985,
c'est une version capable de satelliser 6,8 t dont le développement est
engagé à la Conférence ministérielle de Rome, à l'initiative de la
France, alors représentée par Hubert
CURIEN.
Confirmé deux ans plus tard à la Conférence
de La Haye, le programme connaît son premier lancement en 1996. Entre
temps, les satellites ont continué à grossir et en 1999, les Ministres
européens décident à la Conférence de Bruxelles le développement
d'Ariane 5 ECA, capable de lancer 9,5 tonnes en orbite de transfert géostationnaire.
Cette version du lanceur est aujourd'hui le cheval de bataille d'Arianespace
qui vient de réussir le 50ème lancement d'Ariane 5 d'affilée.
Une réussite
technologique et industrielle
Depuis plus de 25 ans, le programme Ariane 5 est un formidable outil de développement
technologique de l'Europe. Aujourd'hui fabriqué sous la maîtrise d'œuvre
d'Astrium,
Ariane 5 fait appel aux technologies et aux systèmes les plus pointus.
La maîtrise de la propulsion cryotechnique à
haute pression est un défi brillamment relevé par les équipes de Safran à Vernon et leurs partenaires industriels
partout en Europe : Astrium
en Allemagne, Avio en Italie, Volvo en Suède pour n'en citer que
quelques-uns.
Aux Mureaux, Astrium
et Air Liquide se sont associés pour créer une chaîne d'assemblage
des réservoirs cryotechniques de 5 mètres de diamètre, qui sont immédiatement
intégrés pour constituer l'étage propulsif principal qui sera envoyé par
voie fluviale et maritime en Guyane.
La réalisation des étages d'accélération à
poudre démarre à Augsbourg (Allemagne), chez MT
Aerospace où sont façonnées les viroles métalliques. Elle se
poursuit en Italie chez Avio, puis en Guyane où une usine à propergols
solides réalise le chargement des moteurs, lesquels reçoivent sur place
leur tuyère composite fabriquée à Bordeaux, ainsi que les jupes avant et
arrière produites par SABCA
(Belgique).
Enfin, les coiffes du lanceur sont produites
par RUAG Space à
Zurich (Suisse). Pouvant atteindre 17 mètres de hauteur, elles sont
devenues les plus vastes du marché et logent aussi bien les plus gros
satellites que les cargos ravitailleurs de la Station Spatiale
Internationale (ATV).
En Guyane, l'infrastructure de lancement du
Centre Spatial Guyanais a aussi évolué pour accueillir ce lanceur aux
caractéristiques exceptionnelles et tenir compte de la demande croissante
du marché. Elle autorise plusieurs campagnes de lancement en parallèle, grâce
à deux tables de lancement mobiles et à plusieurs bâtiments de préparation
des satellites, mis en œuvre notamment par Clemessy. Ces bâtiments sont
considérés comme les plus modernes au monde et constituent l'un des atouts
d'Arianespace face à ses concurrents.
Un succès
commercial que le monde entier nous envie
Depuis plus de 30 ans, Arianespace est la première société mondiale de
lancement de satellites, avec à son actif plus de la moitié des mises en orbite de charges utiles
commerciales. Ce succès sur le marché commercial a permis de créer
les conditions d'une cadence de lancement élevée, garantissant la pérennité
de l'industrie européenne des lanceurs et par voie de conséquence, l'accès
indépendant de l'Europe à l'espace.
En moins de dix ans, 50 lanceurs Ariane 5 ont
ainsi lancé avec succès 90 charges utiles principales (82 en orbite de
transfert géostationnaire, 8 en orbite basse) et 10 charges utiles
auxiliaires, soit une masse totale satellisée de près de 400 tonnes.
Bien que les trois quarts d'entre elles soient
destinées à fournir des services de télécommunications, la capacité
d'Ariane 5 à assurer un éventail complet de missions a également permis
de lancer des satellites pour la météorologie, la défense, la recherche
scientifique et bien sûr, à trois reprises déjà, le véhicule cargo ATV
d'une masse de 20 tonnes, pour la desserte de la Station Spatiale
Internationale.
Au total, Arianespace signe chaque année plus
de la moitié des contrats de lancement commerciaux ouverts sur le marché
mondial, ce qui lui permet de disposer aujourd'hui d'un carnet de commandes
provenant de 28 clients, lui garantissant plus de trois ans d'activité.
Pour Ariane 5, cela correspond à un total de 19 lancements, déjà programmés
pour les années à venir, qui continueront à assurer à l'Europe l'indépendance
de son accès à l'espace et à son industrie spatiale un plan de charge
enviable.
METEOSAT
: LE PLUS RÉCENT (MSG-3) VIENT D’ÊTRE LANCÉ. (17/08/2012)
Le plus récent des satellites européens Meteosat de Seconde Génération (MSG), série
de satellites couronnée de succès, a été lancé à bord d’une Ariane-5
le 5 juillet à 21h36 TU(23h36
heure de Paris) depuis le port spatial de l’Europe (CSG) à Kourou en
Guyane française.
34 minutes après le décollage, le troisième
satellite Meteosat de Seconde Génération a été largué sur une orbite de
transfert elliptique. Quelques jours après, MSG-3 alias Meteosat-10 sera
posté à 0° de longitude, au-dessus de l’équateur (Golfe de Guinée),
sur l’orbite géostationnaire où sa vitesse de révolution correspondra
précisément à la vitesse de rotation de la Terre.
« Le lancement accompli cette nuit permettra
à EUMETSAT et à l’ESA de continuer à fournir aux européens des
observations météorologiques de grande qualité. Les satellites MSG-3 sont
particulièrement aptes à détecter précocement les phénomènes météorologiques
extrêmes, ce qui permet de donner l’alerte », explique Jean-Jacques
Dordain, Directeur général de l’ESA.
« A la fin de la décennie, lorsqu’ils
seront opérationnels, ces satellites de nouvelle génération représenteront
un pas de géant en matière de technologies et de performances : ils
fourniront des images à intervalle plus rapproché, disposeront d’un plus
grand nombre de canaux spectraux et d’une capacité de sondage atmosphérique
leur permettant d’établir les profils des gaz à l’état de traces. »
À
propos des satellites Meteosat de Seconde Génération
MSG est un programme entrepris en commun par
l’ESA et EUMETSAT. L’ESA est chargée du développement de satellites répondant
aux besoins des utilisateurs et à des spécifications définies par EUMETSAT
ainsi que de l'approvisionnement des satellites récurrents pour le compte
de cette organisation. L’ESA assure également l'exécution de la phase de
lancement et de début de fonctionnement en orbite, nécessaire pour
injecter le satellite en orbite géostationnaire, avant de le transférer à
EUMETSAT pour exploitation.
EUMETSAT développe tous les systèmes sol
indispensables pour fournir les produits et services aux utilisateurs et
pour répondre à l’évolution de leurs besoins, approvisionne les
services de lancement et exploite l’ensemble du système au bénéfice des
utilisateurs.
MSG-3 est le troisième d’une série de
quatre satellites dont l’exploitation a commencé en 2002. Ces satellites
stabilisés par rotation sont équipés de l'imageur
visible et infrarouge amélioré SEVIRI, qui en constitue la charge
utile principale.
SEVIRI focalise ses observations météorologiques
sur l’Europe et l’Afrique, afin d’améliorer les prévisions locales,
notamment en ce qui concerne les orages et tempêtes dont la formation est
rapide. Cet instrument balaie l’atmosphère terrestre et sa surface toutes
les 15 minutes dans 12 longueurs d’ondes différentes afin de suivre l’évolution
des formations nuageuses et de mesurer les températures.
Le SEVIRI a une résolution d’un kilomètre
dans le visible et de trois dans l’infrarouge.
Les satellites MSG sont construits à Cannes
(France) par une équipe industrielle européenne placée sous la direction
de Thales Alenia Space, France. Plus de 50 sous-traitants basés dans 13
pays d’Europe participent à ce programme.
Le lancement de MSG-4, dernier satellite de la
série, est programmé pour 2015.
Le satellite vient de rejoindre son orbite géostationnaire,
les différents éléments constitutifs de la plateforme du satellite ont été
activés et leur état de fonctionnement vérifié.
Première image prise le 7 Août 2012 par
SEVIRI à bord de MSG-3
(crédit EUMETSAT)
PS :
Astrium a réalisé SEVIRI, l’instrument de météo hautes performances du
satellite MSG-3
L’instrument
clé de ce satellite est un radiomètre haute-résolution appelé SEVIRI (Spinning
Enhanced Visible and Infrared Imager), conçu et réalisé par Astrium, numéro
un européen de l’industrie spatiale.
Pour
produire ces cartes et permettre les prévisions météo, les Meteosat sont
équipés d’un instrument principal, un radiomètre-imageur, installé au
cœur du satellite. Conçu et réalisé par Astrium, ce radiomètre « voit »
les phénomènes climatiques, dans le visible et l’infrarouge, sur un
tiers de la surface du globe (MSG-3 « verra » une zone allant
approximativement du pôle Nord au pôle Sud et du Chili à l’Inde). Il
s’agit du troisième SEVIRI pour MSG et du dixième radiomètre conçu et
réalisé par Astrium pour la constellation Meteosat, dont les premiers
exemplaires ont servi jusqu’à 19 ans dans l’Espace. Depuis la mise en
service du premier modèle en 2004, SEVIRI constitue l’instrument de référence
mondial des travaux de conception de la prochaine génération de radiomètres.
C’est le plus performant des instruments de météorologie en orbite géostationnaire.
SEVIRI
apporte des évolutions technologiques importantes par rapport aux radiomètres
des Meteosat de première génération. Il est capable de détecter 12
bandes spectrales au lieu de trois, rendant les observations encore plus
fines. Il offre une résolution trois fois plus élevée que celle des
radiomètres précédents (jusqu’à un kilomètre), permettant de zoomer
à la demande sur des phénomènes climatiques locaux. Enfin, SEVIRI est
capable de scanner la face de la Terre qu’il observe en 15 minutes
seulement, contre 30 minutes pour la génération précédente.
Grâce
aux évolutions de son instrument, MSG contribue de manière significative
à rendre le monde plus sûr, en fournissant plus souvent des données plus
détaillées qui permettent de mieux détecter les risques météorologiques
(ces informations intéressent, par exemple, les acteurs du secteur du
transport aérien). Les ouragans avec leurs longues traînées de régions
sinistrées n’en sont qu’un exemple. La nouvelle génération des
Meteosat est capable de prévoir les moindres dépressions locales
annonciatrices de tempêtes, permettant aux organismes de secours de réagir
plus rapidement.
Élaboré
à partir de documents Thales/ESA.
ISS :.LA TERRE LA NUIT, LE FILM !. (17/08/2012)
Nos
amis astronautes de la station spatiale internationale sont de fameux
artistes, ils ont mit bout à bout un certain nombre de vues de la Terre la
nuit prises depuis l’ISS. Cela produit une
petite vidéo de 3 minutes assez exceptionnelle à voir.
Voilà,
régalez vous :
Vous
pouvez aussi la télécharger ainsi que d’autres vues prise de l’ISSà
cette adresse.
QPO
: LE CRI D’UN TROU NOIR LE SOIR AU FOND DES BOIS…. (17/08/2012)
L’année
dernière nous avions évoqué dans
ces colonnes une étoile en train d’être avalée par un trou noir, maintenant
les chercheurs ont pu identifier (grâce aux données des satellites
Suzaku et XMM-Newton) un signal dans la gamme des rayons X, provenant de la
matière tombant dans ce trou noir.
Ce
genre d’effet s’appelle QPO en anglais (Quasi Periodic Oscillation ou
Oscillation Quasi Périodique), c’est
une caractéristique des disques d’accrétion qui entourent généralement
la plupart des objets compacts (par ex naines blanches, étoiles à
neutrons, trous noirs…) dans l’Univers. Cet effet permet aussi d’étudier
la nature des TN.
Ce
phénomène avait déjà été repéré pour des trous noirs de masses
stellaires mais pas encore pour des TN de masse plus importante comme les
Trous Noirs super massifs.
Cette
source X baptisée Swift J1644+57, d’après ses coordonnées
astronomiques, située dans la constellation du Dragon, a été découverte
par le satellite Swift, plutôt spécialisé dans la détection des sursauts
gamma.
Cet
événement est situé dans une galaxie distante de 3,9 milliards d’années
lumière.
Les
astronomes se sont rendus compte que ce n’était pas un sursaut gamma,
mais un événement extraordinaire : le réveil d’un TN dormant qui
avale une étoile se trouvant dans son entourage. Cette étoile, en train
d’être absorbée par le TN, est soumise à des forces de marées si
importante qu’elle se déchire et que sa matière forme le célèbre
disque d’accrétion autour du TN.
La
partie interne de ce disque tombant sur le TN est chauffée à des températures
si énormes qu’elle émet des rayons X.
Ceci
génère (on en connaît pas encore tout le processus) l’émission de jets puissants de matière perpendiculaires au
disque et dont la vitesse frôle celle de la lumière. (voir schéma
Crédit: NASA's GSFC) Comme dit à l’époque, un de ces jets était dirigé
vers notre planète.
9
jours après cette émission de jets, ce TN fut observé par les satellites
X : Suzaku
et XMM-Newton.
Les
jets étant dirigés vers la Terre, il fut possible de détecter ces
fameuses QPO comme l’annonce Tod Strohmayer du GSFC, responsable du
programme d’étude.
Comment
se produit cette émission X ? On imagine que lorsque le gaz chaud
tombe en spirale sur le TN, il atteint un point appelé ISCO (innermost
stable circular orbit ou orbite intérieure la plus stable) et lorsqu’il dépasse
cette orbite, il plonge au delà de l’horizon des évènements et c’est
un point de non retour. Cet empilement autour de cette orbite échauffe énormément
le gaz et c’est cela qui émet un rayonnement X puissant. Cette émission
se répète à intervalle régulier (3,5 minutes dans le cas de notre TN,
cela correspondant après calcul à une distance entre 4 et 9 millions de km
du centre du TN), créant ainsi le signal QPO.
AURORE
AUSTRALE : SUPERBE AU DESSUS DE CONCORDIA. (17/08/2012)
Credits:
ESA/IPEV/ENEAA/A. Kumar & E. Bondoux
On
est habitué à voir surtout des aurores boréales (vient de Borée, en grec
, le vent du Nord) mais il s’en produit autant dans l’hémisphère Sud,
ce sont des aurores australes (Southern lights en anglais).
Voici
une très belle proposée
par l’ESA et prise par deux célèbres photographes le 18 Juillet 2012
au dessus de la station antarctique franco-italienne de Concordia.
Photo
prise à 1km de la station par Alexander Kumar et Erick Bondoux.
On
voit cette aurore en avant plane sur une vue superbe de notre Voie Lactée.
Les
aurores sont plus fréquentes cette année due à l’activité solaire
importante.
En
hiver Concordia
est dans le noir presque total, la température extérieure étant entre
–50°C et un record de –85°C.
LE
SOLEIL : UN ÉNORME FILAMENT.! (17/08/2012)
Crédit photos : NASA/SDO
La
sonde SDO a surpris début Août 2012, un extraordinairement long
filament au dessus de la surface du Soleil.
Il
ferait plus d’un demi
million de km de long.
Les
filaments sont des nuages de matière solaire plus froides que le reste,
elles voyagent au dessus de la surface au gré des forces magnétiques.
Au
bout de quelques jours, ces filaments se brisent.
Des astrophotographes amateurs (cela me gène
toujours d’employer ce qualitatif pour de telles qualité d’images !),notamment,
Paul Andrew et Leonard Mercer, ont réussi des assemblages de leurs photos
du Soleil (en H alpha) et nous proposent ces superbes vues :
LE
SOLEIL : LA CME LA PLUS RAPIDE DÉTECTÉE PAR STEREO. (17/08/2012)
Les
sondes STEREO d’étude du Soleil ont
noté ce 23 Juillet 2012, l’émission d’une éjection de masse
coronale (CME) géante s’éloignant du Soleil à la vitesse
vertigineuse de 3000km/s. c’est la CME la plus rapide jamais observée
par STEREO depuis son lancement en 2006.
Lorsqu’un
événement aussi important arrive sur Terre, il peut causer des tempêtes géomagnétiques
qui perturbent notre environnement électromagnétique et peut affecter nos
satellites en orbite et même créer des pannes électriques.
Le
champ magnétique de cette CME était de 80 nano Tesla ; pour
comparaison, le champ magnétique terrestre est de l’ordre de 50 micro
Tesla et un deschamp le plus
puissant du monde (ceux des anneaux du LHC) est de 9 Teslas. (1 Tesla =
10.000 Gauss ancienne unité).
En complément la NASA nous offre une superbe
vidéo résumé de l’action de notre Soleil et de sa prédiction pour
Solar Max.
J'AI
LU POUR VOUS PAR JEAN HOLTZ :.ET SI LE TEMPS N’EXISTAIT PAS ? (17/08/2012)
Notre ami breton, du Far-Ouest comme il dit,
nous propose une description complète du dernier livre de Carlo Rovelli « Et
si le temps n’existait ? » édité chez Dunod., merci à lui !
L'auteur
est actuellement Professeur de Physique Théorique à l'Université de la Méditerranée
et Physicien au Centre de Physique Théorique de Luminy (Marseille). Il est
un des concepteurs de la Gravité Quantique à Boucles.
Cet ouvrage est assez facile à lire quand on
possède une culture plutôt scientifique.
Après un rappel sur sa vision de la Relativité
Générale et de la Mécanique Quantique, l'auteur parle de la Gravité
Quantique et de la Théorie des Boucles, puis de la nécessité de la
recherche fondamentale.
Dans ce livre l'auteur intercale dans les
chapitres de physique théorique, des réflexions sur la mission du
chercheur, sur le dialogue entre la science et la philosophie, sur sa vie et
ses relations avec d'autres chercheurs, en particulier Lee Smolin.
Remarque : Pour assimiler ces notions, il vaut
mieux avoir à l'esprit ce que disait le mathématicien Liouville en parlant
de la Théorie des Groupes d'Évariste Gallois : "Ce n'est pas vraiment
difficile, il suffit d'y réfléchir constamment pendant un mois"
Voici une tentative de résumé :
Le livre de Carlo ROVELLIET SI LE TEMPS N'EXISTAIT PAS ?
ESPACE,
PARTICULES ET CHAMPS _ La RELATIVITÉ GÉNÉRALE
La vision de l'espace de NEWTON est celle d'un
"espace-boite" dans lequel se déplacent tous les objets que nous
connaissons.
A la fin du XIXèmesiècle FARADAY introduit la notion de "champ" - entité diffuse qui rempli tout l'espace - à
propos de son étude des forces électrique et magnétique (le champ électromagnétique).
L'espace est rempli de "lignes"
allant des charges positives aux charges négatives. En l'absence de charges
ces lignes se ferment sur elles-mêmes en faisant des boucles.
Maxwell va décrire mathématiquement ce
"champ".
Les lignes de champ se déforment
continuellement sous l'action des lignes voisines et des charges électriques.
À "l'espace-boite" et aux objets qui
se déplacent dans cet espace, s'ajoute une troisième entité le champ électromagnétique.
En 1915, EINSTEIN ajoute la notion de champ
gravitationnel : de même que la force électrique entre deux charges, est
portée par le champ électromagnétique qui occupe l'espace où elles se
trouvent, il existe un champ gravitationnel portant la force
gravitationnelle attirant les objets – qui nous tire vers le sol, qui fait
tourner la Terre autour du Soleil - et décrit par les équations
d'EINSTEIN.
Mais EINSTEIN comprend surtout que le champ
gravitationnel et l'espace-boite de NEWTON sont une seule et même chose :
L'espace absolu fixe et rigide n'existe pas, il
est, en réalité, le champ gravitationnel élastique et dynamique, du même
genre que le champ électromagnétique.
Le monde n'est pas fait de particules et de
champs qui vivent dans l'espace, mais uniquement de particules et de champs.
Une comparaison :
Nous voyons des animaux qui vivent sur une île.
Après enquête cette île est en réalité une énorme baleine.
Donc les animaux ne vivent pas sur une île
mais sur un autre animal.
Il n'y a pas 2 entitésde nature différente, des animaux et des îles, mais une seule entité,
des animaux.
EINSTEIN a compris que les champs n'ont pas
besoin d'être dans une "boite-espace", mais peuvent être empilés
les uns sur les autres: L'espace est lui-même un champ qui peut bouger et
se déformer, régit par des équations d'EINSTEIN, comme le champ électromagnétique
est régit par les équations de MAXWELL. .
Dans la Théorie de la Relativité générale,
des concepts apparemment déconnectés – l'espace, la force de gravité,
les champs – sont différents aspects d'une même entité, le champ
gravitationnel.
Le GPS est une application directe de cette théorie.
La
MÉCANIQUE QUANTIQUE
A très petite échelle, il y a toujours une
certaine "granularité"
: l'énergie d'un atome ne peut prendre que certaines valeurs, le champ électromagnétique
est fait de grains (de quanta) les photons.
Dans le mouvement de toute chose, il y a une
indétermination intrinsèque : on ne peut parler que de la probabilité
qu'une chose se produise et non de prédiction sure du futur.
Une particule en mouvement n'a plus une
trajectoire mais "une évolution dans le temps d'une probabilité de présence."
Le déterminisme et le continu qui structure la
pensée classique sur la matière sont caducs : vu de "très près"
le monde est discontinu et probabiliste.
La Relativité Générale et la Mécanique
Quantique qui sont à la base de notre technologie actuelle, ont été vérifiées
avec une grande précision.
La
GRAVITE QUANTIQUE
En regroupant ces deux théories, il en résulte
que l'Espace, c'est-à-dire le champ gravitationnel, a une structure
granulaire dont les mouvements sont probabilistes.
En 1905, EINTEIN a découvert que l'Espace et
le Temps ne peuvent être décrits qu'ensemble (Théorie de la Relativité
Restreinte).
L'Espace-temps est "un nuage de probabilités
de grain d'espace-temps".
Le problème de la Gravitation Quantique est de
construire une mathématique décrivant ces nuages de probabilités et de
comprendre ce qu'ils signifient : qu'est ce qu'un temps probabiliste ?
Le temps n'est plus une variable continue qui
s'écoule mais autre chose fondé sur un nuage de probabilité de grains
d'espace-temps.
La
THÉORIE DES BOUCLES
La description du champ Gravitationnel
Quantique est l'équation de Wheeler-De Wittqui combine les 2 théories.
Cependant cette équation reste mathématiquement
mal définie et sa signification physique est obscure.
Au cours d'études sur la Relativité Générale,
l'auteur et Lee Smolin découvrent que les solutions trouvées à l'équation
de Wheeler-De Witt, sont associées à des boucles. Ils ont l'intuition que
ces boucles sont l'équivalent pour le champ gravitationnel, des lignes de
Faraday pour le champ électromagnétique. Il y a un réseau de lignes
individuelles au lieu d'un ensemble continu des lignes car il s'agit d'une
théorie quantique : Le champ gravitationnel se brise en lignes séparées
comme le champ électromagnétique se brise en photons.
De fait, puisque le champ gravitationnel est
l'espace, ces boucles sont elles-mêmes, l'espace.
C'est ainsi que naît la Gravitation Quantique à Bouclesaprès réécriture de l'équation de Wheeler-De Witten termes de boucles.
La solution à une seule boucle correspond à
un "filament d'espace". Pour décrire notre monde, il faut
superposer un grand nombre de boucles qui constituent un "tissu
3D". De même qu'un tee-shirt parait lisse de loin, de près on voit
qu'il est constitué de fils.
En l'absence de masse les boucles restent fermées.
Elles s'ouvrent en présence de masses.
Les boucles du champ gravitationnel ont une
taille de l'ordre de l'échelle de Planck, soit 10-33 cm.
Elles sont des milliards de fois plus petites
que les atomes.
L'espace est quantifié : il y a des
particules, des champs et des boucles de champ gravitationnel en
interaction.
La naissance de la Théorie des Boucles date de
1987, au congrès de Goa où ces résultats ont été présentés.
GRAINS
D'ESPACE, RÉSEAU DE SPIN
Pour développer cette théorie, ses
concepteurs se sont aidés des calculs de Roger PENROSE sur les réseaux de
spins. Dans cette théorie les "grains d'espace" sont aux
intersections des boucles.
Quand nous mesurons un volume, nous comptons le
nombre de grains d'espace, c'est-à-dire le nombre de quanta du champ
gravitationnel
Quand nous mesurons une surface, nous comptons
le nombre de "boucles" qui la traversent.
La Théorie des Boucles est la concrétisation
mathématique de l'idée de John Wheeler, d'un espace discontinue à très
petite échelle.
La théorie fournit des prédictions mais qui
ne sont pas actuellement vérifiables avec la technologie actuelle.
La Théorie des Boucles donne une explication
de "l'Effet Hawking", les "trous noirs" sont chauds et
émettent un rayonnement.
Ce sont les "boucles" à la surface
du trou noir qui en vibrant lui donnent sa température et émettent.
Ceci vérifie la cohérence de la Théorie mais
pas sa validation expérimentale.
Les
équations de la Théorie des Boucles sont compatibles avec le Big-bang,
alors que celles de la Mécanique Quantique et de la Relativité ne le sont
pas : de fait de la granularité de
l'espace,le Big-bang ne part pas d'une dimension nulle, mais doit être considéré
comme un rebond après une phase de contraction jusqu'à la taille minimum
de l'ordre de celle d'un grain d'espace 10-33 cm.
Des observations de plus en plus précises du
fond diffus cosmologique (satellites COBE, WAMP et maintenant Planck)
pourraient permettre d'observer les effets calculables de la Théorie des
Boucles.
LE
TEMPS N'EXISTE PAS
Dans la
Relativité Restreinte, Einstein déclare que l'espace et le temps
sont deux aspects d'une même entité : Dans l'Univers, la notion d'avant et
d'après n'a pas de sens : il n'existe pas de temps universel (paradoxe des
2 jumeaux).
Dans la
Relativité Générale, le champ gravitationnel a une influence sur
le fonctionnement des horloges. La confirmation vient du fonctionnement du
GPS qui doit la prendre en compte pour pouvoir fonctionner.
La notion de coïncidence, d'avant ou d'après
entre deux évènements très distant dans l'Univers n'a pas de sens :
chaque objet dans l'Univers a son temps propre.
La description de l'Univers ne peut se faire
qu'avec la notion d' "espace-temps".
En Gravitation
Quantique, l'espace n'existe pas, seul existe le champ gravitationnel
qui est un nuage de probabilités de grains liés en réseau. Quand on la
combine avec la Relativité Restreinte on doit conclure à la non-existence
du temps.
Les équations de la physique classique dépendent
souvent de la variable" temps".
Galilée aurait vérifié la régularité des
oscillations d'un pendule en comptant les battements de son cœur.
Mais plus tard, les médecins ont mesuré la régularité
des battements du cœur avec une horloge qui n'était rien d'autre qu'un
pendule.
De fait nous ne mesurons jamais le temps, mais
l'évolution d'évènements (de variables) que nous comparons entre eux.
Pour des raisons de commodité, Newton a
introduit une variable temps non mesurable, mais qui est commune à toutes
ces évolutions.
Ce schéma très efficace n'est plus valable en
Gravitation Quantique.
Pour éviter d'utiliser le temps (le "Truc
de Newton"), il convient de décrire chaque variable en fonction des
autres variables.
"Le temps n'exprime qu'une relation entre
les différents états des choses".
"L'espace et le temps usuels vont disparaître
du cadre de la physique de base, comme "le centre de l'univers" a
disparu de l'image scientifique du Monde".
Cependant, si au niveau fondamental le temps
n'existe pas, qu'en est-il du temps que nous percevons comme un temps qui s'écoule
?
Quand nous étudions un objet, nous connaissons
ses dimensions, sa masse, mais nous ignorons tout des mouvements des atomes
dont il est constitué et qui génèrent, par exemple, sa température.
Seules les équations de mécanique statistique
et de thermodynamique permettent de faire des prédictions sur cet objet.
C'est dans ce contexte statistique qu'un temps
macroscopique apparaît : "le temps est un effet de notre ignorance des
détails du monde".
Lors d'une rencontre à Cambridge, l'auteur découvre
que son approche mathématique sur le temps, n'est qu'un cas particulier,
d'une émergence du temps émise par le mathématicien Alain Connes. Ce qui
les conduira à publier en commun, un article sur ce sujet.
L'auteur continue à développer la Théorie
des Boucles, à Marseille, en s'appuyant sur les travaux du mathématicien
Richard Feynman. Sur la notion, pour aller d'un état A à un état B, de
sommer "toutes les histoires possibles", pour calculer la
"probabilité de transition", c'est-à-dire la probabilité
d'observer quelque chose si quelque chose d'autre a déjà été observé.
En gravité quantique, il s'agit de sommer les
différentes configurations du champ gravitationnel, c'est-à-dire de
l'espace-temps.
Même si le temps n'existe pas dans les équations
de la théorie, en prenant une image on peut parler d'oscillations d'un
pendule au lieu de parler de secondes. "On peut parler d'espace-temps
pour décrire les "histoires" de l'évolution des réseaux de
spins".
La
Théorie des Cordes* est aussi une
théorie de la gravitation quantique en cours de développement.
Cette théorie prend en compte un espace de
type Newtonien et non un espace quantique.
La Théorie des Boucles, "formulée sans
espace de référence", "est une véritable tentative de saisir la
nature de l'espace-temps quantique au niveau fondamental. La notion
d'espace-temps qui en émerge est radicalement différente de celle sur
laquelle sont basées la Mécanique Quantique conventionnelle ou la Théorie
des Cordes. Tout en étant capable de prédire l'évolution d'un système,
ses équations ne comporte, ni la variable "temps", ni la variable
"position".
Remarque du lecteur : Carlo Rovelli et Brian
Greene arrivent chacun de leur coté que la Théorie des Cordes et la Théorie
des Boucles pourraient s'avérer complémentaires
Dans les deux théories, "ce sont des
objets à une dimension qui sont le support du champ gravitationnel, à l'échelle
fondamentale, qu'on les appelle "boucles" ou "cordes".
D'autres descriptions mathématiques de
l'espace physique existent :
- La "géométrie non commutative"
d'Alain Connes.
- Les idées de Roger Penrose inventeur des
"réseaux de spins".
L'auteur attire l'attention du lecteur sur le
fait qu'actuellement "toutes ces théories sont hypothétiques".
C'est-à-dire qu'elles pourraient être fausses, si leurs prédictions n'étaient
pas conformes à l'expérience.
Pour l'auteur, "il y a l'enthousiasme de
formuler une nouvelle théorie...et la frustration de travailler toute sa vie sur des théories
potentiellement fausse … et le risque de ne jamais savoir si elles sont
vraies".
L'auteur rappelle la distinction entre les théories
spéculatives et les théories établies : une théorie n'est établie
qu'après de nombreusesconfirmations
expérimentales de prédictions spécifiques.
Dans leur domaine de validité, la Mécanique
Classique, l'Électromagnétisme, la Mécanique Quantique, le Modèle
Standard des particules élémentaires, la Relativité Générale sont
aujourd'hui, des théories établies.
La Théorie des Boucles, la Théorie des
Cordes, la Géométrie non commutative, la Supersymétrie, les multivers
sont des théories spéculatives.
Parfois, chez les jeunes chercheurs, la
confusion peut exister entre les théories établies et les théories spéculatives.
L'auteur discute de la recherche fondamentale
et de ses modes de financement.
LA
SCIENCE DANS LE MONDE
L'auteur rapporte les thèmes sur lesquels il a
participé lors d'un "Intellectuel Summit" européen organisé parles Pays-Bas en 2004, pour stimuler le dialogue entre
"le monde des idées" et "les décideurs" :
- rappel de la différence entre les Cités
Grecques à l'époque d'Anaximandre, il y a 26 siècles et les civilisations
antérieures Egypte, Mésopotamie : la naissance de "la connaissance
rationnelle et critique" … "savoir argumenter et
convaincre", tout en ayant conscience que l'on peut se tromper et de
changer d'avis quand on est convaincu par un argument opposé. C'est la base
de la démarche scientifique.
- Contrairement à l'enseignement en science
d'une liste de "faits vrais" et de "lois vraies", l'école
devrait enseigner le "doute et l'émerveillement" et ne pas séparer
le développement des sciences de celui des arts, de la littérature et de
la philosophie.
L'auteur rappelle la pensée, avant l'heure, de
Werner Heisenberg sur la "globalisation" et sur le rôle que
pourrait avoir la science pure, et il la remet dans le contexte actuel.
"La science est la reconnaissance de notre ignorance, de nos limites et
du fait que chez "autre" il y a plus à apprendre qu'à
redouter".
Il ajoute sur le métier de chercheur :"Je
déconseille vivement aux jeunes d'entreprendre une carrière (de recherche
fondamentale) … mais, secrètement, j'espère qu'ils auront la passion et
la force d'ignorer toutes les mises en garde … "
LA
PHILOSOPHIE ET LA SCIENCE
L'auteur parle de la différence entre les
approches européenne et américaine de la philosophie des sciences.
"…la réaction…anti-scientifique d'une
certaine philosophie continentale n'a contribué qu'à accentuer la séparation
stupide entre les cultures humaniste et scientifique, elle rend aveugle à
la complexité et à la richesse de notre compréhension du monde."
La force de la pensée scientifique est dans sa
capacité propre à se remettre toujours en cause : une découverte peut
remettre en cause ou modifier le modèle que nous avons pour penser le monde
: "la démarche scientifique est une poursuite continue de la meilleur
façon de penser le monde,…, les réponses scientifiques sont, par définition,
les meilleures qu'on a trouvées jusque-là." "Sa force réside
dans son manque de confiance en ses propres concepts. Elle sait que nous ne
pouvons penser le monde que sur la base fragile de nos connaissances, mais
cette base est en évolution constante." En prenant une comparaison :
"En cartographie, la carte n'est pas le territoire, mais c'est la
meilleure représentation qu'on puisse en faire…"
En
astronomie, Anaximandre de Millet fut le premier à donnerune représentation scientifique de la Terre dans l'espace, représentation
précisée par Copernic, Galilée, puis par Faraday et Maxwell (champs électrique
et magnétique), modifiée par Einstein…
Depuis
le XVIIème, deux visions s'opposent autour du concept d'Espace,
-
celle de Descartes, l'Espace n'est pas une entité, c'est la relation entre
les objets et
-
celle de Newton, l'Espace est une entité qui existe même en l'absence de
tout objet.
Actuellement,
une théorie de la gravitation quantique ne sera construite qu'en
abandonnant le concept d'entité Espace, seul le champ gravitationnel
existe, de même que les autres champs.
En
gravitation quantique, les "boucles" sont les quantas de champ
gravitationnel et ce sont leurs relations qui constituent l'Espace.
Chaque
modèle a son domaine d'application qui évolue avec l'acquisition de
nouvelles connaissances.
Au
départ de toute grande découverte, il y a une intuition, la rationalité
n'intervient qu'après pour formaliser la démarche de son développement...