J’aieulachancedepouvoirassisterles5et6février2014,àunséminairesurla formation des systèmes stellaires et planétaires, et les
conditions d’apparition de la vie.
Ilétaitorganisé parune associationnommée«Académie européenne interdisciplinaire des sciences»,
association qui organise tous lesdeuxans,surdesthèmesimpliquantl’interdisciplinarité,dechouettesconférences.Lepublicétaitmi-professionnelmi-grandpublic,cequiestuneconfigurationintéressante.Lesconférencesserontpeutêtremisesenligne,jel’espère,jevaisdoncrésumerquelques
points,sansêtrele moinsdumonde complet, eninsistantsurceuxquim’ont particulièrement frappé, et bien sûrsans certifier une totale exactitude dans la reprise des propos des
conférenciers !!
- ° -PETIT ATOME DANS MON
DOIGT, D’OÙ VIENS TU?
1)La
naissance des éléments chimiques(Nicolas Prantzos,
IAP)
Lesatomes quicomposent
notre corps viennentdes toutpremiers instants de lavie
de l’univers,puisdel’intérieurd’étoiles,
lesquelles,àlafinde leurvie,ontenrichilegaz interstellaireenexplosant.Notresystèmesolaire,avecsesplanètesetnousmêmes, sommeslerésultatdeceprocessus.Unechoseestànoter:nousconnaissonsles
abondances - les proportions - des différents éléments chimiques présents
dans l’univers actuel, eten
particuliercelles des éléments
présents dans les êtres vivants : hydrogène, carbone,azote,oxygène,soufre,etc...
Noussommescapablesd’expliquerces
abondancesàpartirdeladémographie desétoiles:combiend’étoilessont-ellesnées chaque année depuisle
tout début, combienpesaient-elles,
combien de temps ont-elles vécu.Autrementditquellesmassesdesdifférentesespècesd’élémentsont-ellesété éjectées par les étoiles mourantes pendant ces différentes
périodes de temps ?
Un
calcul simplemedirezvous!Maislaquantitéetlacompositiondugaz éjectéparl’étoileen causedépendentdesamasse;saduréedevieendépendégalement:lesétoiles massives se consumenttrès rapidement,100
millionsd’années etc’estdéjàlafin.De plus toutes les étoiles ne naissent pas avec la même masse :
existe chez elles une grande inégalité : beaucoup naissent petites ou
moyennes (comme notre soleil) d’autres huit fois, dix fois, cent fois plus
massives.
Il
faut donc avoir une bonne idée sur tous ces points.
2)
la démographie des étoiles : trois étoiles par an ? (Patrick Hennebelle, Lerma)
galaxieseraitde300environ(surcentmilliards!),c’est-à-diretrèspeu!D’autres phénomènesviennentencoreralentircerythmeenfreinantl’effondrement.Enfinde compte,dansnotre galaxie,onestime àtrois seulement le nombre annuel de nouvelles nées !Les causes de ce «déficit» sont comprises dans leurprincipe,mais dans le détail
(poids respectifs des différents facteurs de freinage) il reste encore
beaucoup àfaire. La «profusiondeprocessusphysiques»enoeuvrenécessitelamobilisationconjointede plusieurs spécialités scientifiques, autour de domaines tels que
la mécanique bien sûr (les loisdelagravité),maisaussilerayonnement,lathermodynamique,laturbulence.Le «feedback», c’est-à-dire l’effet en retour des explosions
d’étoiles en fin de vie sur le milieu interstellaire,semblejouerunrôle(defrein)important.Enquelquesorteune «autorégulation» de la démographie des étoiles !
--3)La
diversité des systèmes planétaires (Alessandro
Morbidelli, Observatoire de Nice)
Pouravancer,ilfautcomprendrecommentnaissentlessystèmesplanétaires, simultanément àl’allumage desétoiles
quileur serventde Soleil. Ils se formentdans
le cœurdensedunuageàl’originedel’étoile.
Acestade,lesloisdelamécanique impliquent que ce cœur prenne la forme d’un
disque en rotation. Ce disque est composé de gazbiensûr,maisaussidepoussières-déjàprésentesellesaussidanslemilieu
interstellaire.
Vontseformeralors,auseindudisque,desnoyauxquiagrègentou «ramassent»peuàpeulamatièredeleurvoisinageetdeviennentdesplanètes.Ici encore
une diversité de processus intervient.
Les grosses planètes
gazeuses se forment à grande distance de l’étoile, par agrégation des
gaz autour de noyaux de glace.
Les petites planètesdites«telluriques»,composéesderoches,seformentàcourtedistancepar agrégation des poussières.
Il
s’en suit que les divers systèmes planétaires devraient se ressembler
plus ou moins.
Or
il n’enest rien ;
interviennent en fait deux phénomènes, à l’origine d’une grande
diversité dans leur résultats.
Ces deux phénomènes sont la migration et
l’instabilité planétaires.
"
Lamigration estune interactionentre
laplanète gazeusedéjàformée etcequi reste dudisque : la planète se trouve freinée dans sa course parle disque et doncchute progressivement vers l’étoile, jusqu’àse stabilisersurune orbite
basse, pouvant être très prochede
l’étoile.D’oùlenomdonnéàcesplanètes,des«Jupiterschauds»,Jupiters
pour
être grosses et gazeuses - plus massives même que notre Jupiter - et
chauds de par leur position.
"
L’instabilité estpropreausystème dynamique
que forme l’ensemble desobjets présents, disque mais surtoutplanètes déjàformées
:ce système peut semblerstable, maisenfaitilévoluelentementetpeutbrusquement«bifurquer»etsestabiliserà
nouveau provisoirement dans une configuration bien différente. C’est un
phénomène bien connudes spécialistes
des systèmes dynamiques, etle
conférencieraainsipuparlerà son propos de
«puissance du chaos»
Laconjugaisondecesdeuxphénomènespermetderendrecomptedelavariétédes
configurations de systèmesplanétaires
jusqu’iciobservés,plusde 1000 :diversité dans lespositions
desplanètesgazeuses,dansl’inclinaisondes orbites lesunesparrapport auxautres auseind’unmême système,dans l’excentricité de cesmêmesorbites (leur forme plus ou moins allongée).
4)Notre
système solaire, une exception ? (Giovanna
Tinetti, University College)
Notre
système solaire, avecses planètes
gazeuses externes, ses orbites presque toutes dansle même planetquasicirculaires (saufpourlescomètes!)paraîtfaireexception dansl’ensembledessystèmesplanétairesactuellementconnus.
Lesattentesence domaine-espoirdetrouverrapidementdessystèmessemblablesaunôtre-sont «complètementbalayées»!Ilfautsansdoutenepasêtretrophâtif:lapuissance d’observation des instruments est limitée ; elle
sélectionne de fait certains systèmes et en élimined’autres.Attendonsl’avenir.
Maisques’est-ilproduitpourquenotresystème solaire soit si particulier ?
Un
évènement semble être advenu, voicienviron4 milliards
d’années - soit500 millions
d’annéesaprèssesdébuts.Cetévènementexpliqueraitlaconfigurationactuelle:les caractéristiques
des orbites de Jupiter, Uranus,etNeptune, lapetitesse enmasse de la planète Mars (un dixième seulement de la masse de laterre), la ceinture d’astéroïdes, et les traces d’un «grand bombardement tardif» dont laLune nous donne chaque mois une image.
Il
s’agirait d’une bifurcation survenue dans l’évolution du système,
laquelle aurait arrêté la migrationde
Jupiteretauraitrenvoyécetteplanète etses consœurs(Saturne,Uranus, Neptune)plusloinversl’extérieur. Dessimulationssurordinateur,intégrantce que l’on
connaît de la situation initiale et les différentes interactions en jeu,
permettent de s’assurer de la possibilité de telles modifications
brutales. Plusieurs articles sont parus surce sujet, voir par exemple Morbidelli & Crida 2007, Walsh &
Morbidelli 2011, Levison 2011
A
partirde ce scénario, ilfaut entrerdans
le détail et tenterd’expliquerpourquoiles trois planètes
Vénus, Terre et Mars sont si différentes, alors qu’elles se situaient au
départ dans desconditionsrelativementsimilaires
(exposédeThérèseEncrenaz,Observatoirede Meudon).
--5)Une
typologie (provisoire?) des systèmes planétaires
Lessystèmessontfortementdéterminésparlaprésenceetlesorbitesdesplanètes géantes.
Ces dernières, du fait de leurs grandes masses en effet, ont un impact
important sur les champs de gravité et leurdynamique. Aussi quatre grandes classes de systèmes
apparaissent-elles pour l’instant :
•
Systèmes de planètes géantes semblables au nôtre
•
Systèmesdanslesquelslesplanètesgéantes,ayantmigréàtraversla«zone habitable»,
ont quasiment tout ramassé : trop peu de matière reste alors dans cette
zone habitable pour former des terres. Mais ?
•
Systèmes où les planètes géantes ont une grande excentricité (quasi cométaire
?) : tantôt elles se trouventtrès
près de l’étoile, tantôttrès
loin, passantaudelàde la zone
habitable ; même conséquence : pas de terres !
•
Systèmes n’ayant pas de planètes géantes
Ilen ressort que laproportionde
systèmes planétaires ayant des planètes de type «terre habitable»estpeutêtreassezfaible.Delarésultelapropositionduconférencier:
«Probablementlaplupartdesplanèteshabitablessont«exotiques».sous-entendu,ne
ressemblentpasànotreTerre,parexempledeslunesdeplanètesgazeuses,comme Europe (satellite de Jupiter) ou Titan (satellite de Saturne)
6)Peut
on détecter la vie sur les planètes extra-solaires ?
Pourpouvoir détecterdes traces de vie - sous forme d’une certaine «bio-signature»
dans l’atmosphère de la planète : présence d’oxygène, de molécules
organiques - il faut pouvoir disposerd’observationsspectroscopiques.Actuellement,surlesmilleplanètes découvertes,
200 ont pu être observées spectroscopiquement. Mais - si j’ai bien
compris - lesabondancessupposéesdesmoléculesrecherchées-siellessontprésentes- sont trois
fois plus faibles que ce que les instruments actuels sont capables
d’observer ; on est doncaudessousduseuil. Les progrèsinstrumentaux
permettentd’espérerla possibilité effective de conclure surla présence de bio-signatures dans une deuxième génération
de missions spatiales.
Rappelons
à ce sujet que la distance à laquelle nous sommes actuellement capables de
détecterdes planètes, par
toutes les méthodes disponibles, est de 600 parsecs (le parsec est ladistance àlaquelle unobservateurvoitladistance entre laterre etle soleil- 150 millions de km-sousunangle d’une seconde d’angle,un3600 tième de degré).
Cette distance de 600 pcdélimite dans l’espace une sphère allantdéjàlargementaudelàdu voisinage immédiat de notre système solaire.
7)Abondance
comparée des éléments dans l’univers et dans la chimie du vivant.
Mes
notes sontdans cette partie duséminaire plus succinctes,incomplètesetpas très précises;Lachimieduvivantmobilise-danslesprotéines,l’ARNetl’ADN-unpetit nombre d’éléments, savoirl’hydrogène (H),l’oxygène
(O), le carbone (C),l’azote
(N),le soufre (S), le phosphore (P). Ces éléments sont parmiles plus abondants dans l’univers.
Rappelonscetordred’abondance:vientl’hydrogène
(74%),puisl’hélium(24%),et ensuitejustementl’oxygène (1%),lecarbone (0.5%),suiviparlenéon,lefer,l’azote(0.1%),lesilicium(0.07%),lemagnésium(0.06%),le soufre (0.04%)lesodium,le phosphore,l’argon,le
calcium.Ontrouve ensuite unpaquetcomprenant l’aluminium,le
sodium,lechlore,lepotassiumetdansunautreregistre,lenickel,lechrome,le manganèse,le
titane,le cobaltle zincetle cuivre.(cf.Wikipédia,sur«Abondancedes éléments
chimiques»). Il est clair que ces abondances, couplées avec les
potentialités des éléments-l’argonparexemple,gaz«neutre»,nepeutintervenirchimiquement- constituent des contraintes fortes de toute chimie complexe
dans l’univers: il n’est pas très étonnant de retrouver les éléments
de la vie, H,O,C,N,S,P dans le peloton de tête !
8)La
chimie du milieu interstellaire (le «MIS») : plus de 200 molécules
identifiées ! (Louis le Sergeant d’Hendecourt,
IAS)
Une
discipline, l’astrochimie, s’efforce d’identifierles molécules présentes et les réactions chimiques enoeuvre dans dans le milieuinterstellaire.Elle aaboutiàladécouverte de plusde200molécules.Unebasededonnéesrépertorieetmetconstammentàjour l’ensembledecesmolécules,c’estla«CologneDatabaseforMolecular Spectroscopy» (CDMS)
Enpremierlieu,danslesgaz,autrementdit«enphasegazeuse»Onytrouve effectivementdesmoléculesconstituéesde 2,3,4,...10 atomesetplus,l’abondance étantengrosdiviséepar10àchaqueajoutd’unatomesupplémentaire.Comme
exemples :une molécule àdeux
atomes, le monoxyde de carbone CO ;àtrois atomes l’eau ; à10
atomes l’acétone (cf. Wikipédia, sur«Liste des moléculesdétectées
dans le milieu interstellaire»). Mais lacomplexité de lachimie
enphase gazeuse est très
limitée, les conditions ne sont pas remplies pour des réactions ou chaînes
de réactions, capables de produire de très grosses molécules.
Ensecondlieu,danslesglaces,àlasurfacedesgrainsdepoussières.Dansle milieuinterstellaire,lesmoléculestellesquecellesdel’eau(H2O),del’ammoniaque (NH3), du méthane (CH4) une fois produites, forment
des glacesqui constituent la phase moléculaire laplus abondante.Ces glaces s’agrègent aux grains de poussières (formés
de silicates + ..., le
silicium,après le fer,étant luiaussidans le pelotonde tête).C’est
danscesglaces,etàlasurfacedesgrainsdepoussière,qu’ontlieudes réactions
chimiquespluscomplexes,àmêmedeproduiredesmoléculesorganiquesvoire des acides aminés.
9)La
chimie des systèmes planétaires en formation hérite-t-elle de celle du
MIS ? (Thérèse Encrenaz, Observatoire de Meudon et
Valentine Wakelam, Université de Bordeaux)
Le
milieu interstellaire, constitué de nuages formés d’un mélange de gaz
et de poussières, est doncen
finde compte le lieu de
nombreuses réactions chimiques aboutissantàdes moléculescomplexes, dontcertainesfontpartie dece qu’onappelleles «briques dela vie».Maiscesmoléculesvont-ellessubsister
lorsdelacontractiondesnuages aboutissantàlanaissancedesétoiles etàlaformationdeleurcortègedeplanètes ? Autrementdit,vont-ellessurvivreautraumatismequeconstituel’augmentationde température, de pression, d’expositionaurayonnement de lanouvelle étoile résultantde cettecontraction?Autrementditencore,quelestl’héritage dansle«disqueprotoplanétaire»,auseinduquelvontseformerlesplanètes, dela chimiedesétapes antérieures.
Il
faut avoirà l’esprit, dans
tous ces processus, l’énorme variété des conditions de densité etdetempérature enjeu,depuislemilieuinterstellaire «presquevide»-10particules seulement par cm3 - jusqu’aux nuages denses -
1000 milliards de particules par cm3 - et encore au delà dans les disques
proto-planétaires.
Quoi
qu’ilensoit, le support de lachimie
auseindudisque
proto-planétaire est toujours constitué de grains de poussières(silicates) recouverts d’un«manteauglacé» d’eau,de
monoxyde de carbone, de gaz carbonique et autres composants. Bien entendu,
la taille et la composition exactes du noyau de ces grains et de son manteau
glacé dépendent de la distance àl’étoileenformation.Ilexiste ainsiune «lignede
glace»:endeçàde cette ligne,endirectionde l’étoile, latempérature est trop élevée,les élémentsvolatiles
telle que l’eausont absents
(àl’étatsolide).Dans le système
solaire, la ligne de glace passe entre Mars et Jupiter.
La
dynamique chimique en équation. Des modèles de ladynamique chimique au sein du disque ont puainsi être construits. Ils permettent d’approcherquelles peuvent être les différentesespèceschimiquesprésentesàchaqueendroitdudisqueauxdifférents momentsdesonévolution.Cesmodèlesprennentlaformed’équationsdifférentielles,
bienconnuesendynamiquedespopulations,avecdestermesdeproductionetde destruction. Elles prédisentle destinde quelques
600 espèces chimiques, enmobilisant
del’ordrede6000réactions.Lavisualisationquinousaétéprésentéeesttrès spectaculaire. On peut voirparexemple l’évolutiondu disque vue à travers laprésence
- différenciée selonladistance àl’étoile
-duméthaneoudetelle molécule organique. A noterquelesdynamiquesenoeuvre sonttoujours«horséquilibre»:ellesn’atteignent jamaisuneconfigurationstablequiseraitlaconfigurationd’équilibredusystème d’équations. Une base de données a été élaborée à
l’université de Bordeaux pour dresser et mainteniràjouruntableaudes réactions chimiques étudiées ; cette base a pournom
KIDA,
Kinetic Database for Astrochemistry.
En
fin de compte, comme résultats et si j’aibien compris, il n’y a pas au bout de l’histoire de modification
majeure de lacompositionen espèces chimiques, telle qu’observée dans lemilieuinterstellaire:prèsdelamoitiédesespècesprésentesinitialement survivent selon ces modèles et vont se retrouver dans
les comètes....
MAIS ALORS, LA VIE ?
1)L’histoire
de la Terre découpée en tranches (Emmanuelle
Javaux, Université de Liège)
Lorsque
l’onétudie comment apuapparaître,puis évolueretse
diversifierlavie surla terre, une
des questions immédiates est celle de savoirquand notre planète est devenue habitable et quels sont les grands
évènements qui ont marqué son existence.
L’exposé
d’Emmanuelle Lavaux (Université de Liège) rappelle d’abord les quatre
grandes périodes-onditlesquatre éons -parlesquellesondécoupedanslavisionactuelle
l’histoire de la terre. Celles çi sont dans l’ordre :
1.L’Hadéen,
depuis la terre une fois formée (il y a 4.56 milliards d’années)
jusqu’à 4 ou 3.8 milliards d’années.
2.L’Archéenentre
la fin de l’Hadéen et 2.5 milliards d’années
3.Le
Protéozoique, entre la fin de l’Archéen et 0.54 milliards d’années
4.Le
Phanérozoique, éon actuel
Ce
découpage enquatre périodes
etles frontières dans le
temps quiluisontassociées est calé
sur les grandes étapes du développement de la vie, vues à travers
l’analyse des rochesetladécouvertedesfossiles.
Lestroispremierséons(Hadéen,Archéen, Prototéozoique) forment ce qu’on appelle communément le
Précambrien.
La
fin de l’Hadéen, voicidoncenviron 3.8 milliards d’années. Les conditions d’apparition de
lavie semblent être remplies
: la structure de laterre est
celle que nous connaissons actuellement :unnoyau,unmanteau,une croûte,de l’eauliquide,une atmosphère.La découverte de (rares) roches sédimentaires datant de ces
premiers âges prouvent en effet la présence d’océans. L’origine de
l’eauouencore l’enrichissement eneau
sont toujours discutés:unepartde l’eaupourraitavoirétéapportée parle«grandbombardement
tardif», bombardement de météorites couverts de glace.
La
fin du Protéozoique, il y a 0.54 milliards d’années. Elle correspond à
l’âge des roches oùontétédécouvertslespremiersfossiles«d’animauxconnussouslenomde trilobites» (Wikipédia).
Le
dernier éon, le Phanérozoique. C’est la période de l’émergence des
formes de vies quenousconnaissons:plantes,poissons,reptiles,mammifères.Avecledécoupage auquelnoussommesfamiliarisésdepuisnotreenfanceenèreprimaire,secondaire,
tertiaire et quaternaire.
2)Les
premières traces de la vie
L’apparitiondelaviecoïncide, pardéfinition,avecledébutdel’Archéen;ilsubsiste encore de
grandes incertitudes. D’une façon certaine, Il semble que la vie soit présente
il y a 3.5 milliards d’années, même si certains articles mentionnent une
présence plus précoce (3.7 millions d’années plus tôt pourVan Zuilen etal. 2002,
voir aussiSchopf et al 2002,
Derenne et al 2008).
Les
premières traces consistent endes
roches spécifiques, appelées stromatolithes, que l’on a pu dater. On a
de fortes raisons de penser - du fait de leur ressemblance avecdes formations contemporaines-que ces roches trèsanciennes ontété construitespardes communautés bactériennes. Il existe en effet, dans un certain
nombre de lieux particuliers (labaieSharksurle littoralouestdel’Australieparexemple),des roches de structures similaires maisà l’état actif, clairement biogéniques, c.a.d.encours de constructionpar des organismes vivants, en autres des cyanobactéries.
3)Les
grandes divisions du vivant
La
suite de la compréhension du développement de la vie sur la Terre exige
que l’on ait à l’espritlavisionactuelledudécoupagedeladiversitédesêtresvivantsengrand domaines. Si
l’on met à part les virus, dont le statut est controversé, ces domaines
sont au nombredetrois:les archées,les bactéries,etles eucaryotes.Donnonsiciquelques éléments (cf Wikipédia).
Lesarchéesetlesbactéries sontdesprocaryotes,c.a.d.desêtresformésd’une seule cellulesans
noyau etsansorganites.
Leseucaryotessontaucontrairedesêtres constitués d’une ou de plusieurs cellules, avecprésence dans ces cellules d’un noyau et de mitochondries.
La
distinction entre archées et bactéries a mis du temps à s’imposer, et
est encore parfois contestée. Les archées paraissent en effet parcertains traits être proches des bactéries, et par d’autres
traits proches des eucaryotes. Si bien que plusieurs scénarios évolutifs
(les archées sont elles par exemple, apparues les premières ?) ont pu être
suggérés ; on peut consulter sur ses sujets un livre qui recoupe en partie
le thème du séminaire : L’Univers, la Vie, l’Homme, Émergence de la
conscience,Henry de Lumley Ed.CNRS Editions, 2012, notamment le chapitre 3 sur l’origine de la
vie.
Quoiqu’ilensoit,unconsensuss’estétablipourconsidérerqu’archées,bactérieset eucaryotesontlesmêmesancêtres.Ledernierancêtre commun,leplusrécent,juste avantlapremièredifférenciation,estappeléLUCA.Pour Last Universal Common Ancestor. Mais LUCA était déjà
unêtre complexe, avecuncode génétique
semblable au
nôtre(ouvragecitéchapitre3,PatrickForterre,page88).Ilétaitluimêmeissud’une longue lignée
d’ancêtres, ayant engendré d’autres descendants, des ramifications
depuis longtemps disparues !
4)quelques
dates repères
Jusqu’à
la finde l’Hadéen, pas de
vie. Audébutde l’Archéen,ily a3.5 (oumême peut être3.8)milliardsd’années,ce nesontpasdes fossilesd’organismes vivantsquisont observés, mais seulement leurs constructions «macroscopiques»
fossilisées.
Les
premiers micro-fossiles de bactéries actuellement identifiés remontent à
2.1 milliards d’années, soit àlafindel’ArchéenouaudébutduProtéozoïque.Cesbactériessontàl’originede
l’oxygènelibredenotreatmosphèrequis’estdonc«oxygénée»àcetteépoque.Les premierseucaryotesfossilesdécouvertsdatentd’ily1.5milliardsd’années(voire1.8
selon
certains travaux). Mais la date d’apparition des premiers eucaryotes - et
de leur type d’organisationmono-oupluri-cellulaire,estencorediscutée.Ellepourraitêtreplus ancienne, autour d’il y a 2 milliards d’années voire
davantage. Retenons que cette époque paraît être le début d’un développement
accéléré de la vie.
5)La
vie, une «dure à cuire ?» (Bruno Franzetti,
Université de Grenoble)
La
manière d’aborder la question de l’émergence de la vie dans les
conditions de la Terre primitive, et celle de la vie surd’autres planètes, a été bouleversée par la découverte de
formesdeviedansdesmilieuxoùl’onpensaitqu’elleétaitimpossible.Unegrande attentionaété portée
àces «extrêmophiles»,
adaptés aux milieux extrêmes enterme
de température,depression,desalinité.Cetermedemilieuxextrêmesesttrès
anthropomorphique : ils sont normaux pour les espèces en cause !
La
première idée qui vient à l’esprit est celle que les conditions
primitives de la Terre étant «extrêmes» (pournous humainsetles animauxquinousentourent),ces extrêmophiles seraienteuxmêmes de bonsreprésentantsdes formesdevie primitive.Ilsemble bien qu’iln’ensoitrien.Ce sontdesêtres «évolués»,complexes,très
performants dans leur adaptationàcesmilieux.Lesétudeslesconcernantportentprécisémentsurleur organisation,
et leur métabolisme - leurmode
de fonctionnement dans les échanges avec l’environnement - qui président
àces performances (enrésumé,
qu’est-ce qui les rend si adaptés ? commentrelèvent-ils le défi?
).Ellesportentaussisurlamanièredontces principes se sont misenplace au coursde l’Evolution,et àpartirde quelles espèces à l’origine (en résumé, comment et quand se
sont-ils adaptés ? ).
Audelàde cette première
constatation- ce ne sontpas des fossiles vivants - plusieurs points doivent être soulignés
à leur propos :
•Ils
ne sont pas une composante marginale de la vie sur la Terre !.
•Ils
présentent une très grande diversité
•Ilsjouentunrôleimportantdanslesgrandscyclesgéo-chimiques(enparticulierles archées
vivant en profondeur dans les océans)et finalement :
•Il
n’y a que très peu d’environnements stériles sur la terre !
•Ies
contraintes des «milieux extrêmes» ne sont pas insurmontables.
•la
vie s’installe etrésiste aufroid, aux hautes pressions, aux fortes salinité, etde plus, aux variations importantes qui sont souvent la marque des
milieux concernés.
La
limite des hautes pressions est d’environ250 bars. Les limites de température - telles que constatées
actuellement - sont 121° C du coté du chaud, et -20° C ducôté du froid.
C’estbienducoté dufroidqu’ilestplusdifficiledes’adapter.L’adaptationauxhautes températurepourraitêtrela plusancienneetfournirunmodèledesformesdevie primitives, la résistance
à la salinité étant au contraire une adaptation moderne.
6)Approcher
expérimentalement le passage de l’inerte au vivant.
Il
apparaît donc bien que les conditions régnant dans le milieu
interstellaire, puis dans les disquesproto-planétaires,permettentl’apparitiondemoléculesorganiques.L’analyse
chimique de fragments de météorites vient confirmer cette conclusion (cf
exposé de Sylvie Derenne sur la matière organique insoluble de la météorite
de Murchison, tombée en 1969 à 100 km au nord de Melbourne, en Australie).
Maislacompréhensionfinedesprocessusenoeuvrepasseparleurreproductionen
laboratoire. Unexpérience
souvent citée,dontje me souvenais carelle
s’est passée du temps de monadolescence,
est celle de Miller-Urey, en 1953. Cette expérience testait la possibilitédeproductiondemoléculesorganiquescomplexesdansuneatmosphère supposée-àl’époque-êtrecelledelaterreprimitive(cfWikipédia).Unmélange d’ammoniaque, de méthane, d’hydrogène moléculaire et
de vapeur d’eau, soumis pendant
Lesexposésde Rafaele
Saladino (Université de laTuscia,Viterbo,Italie),d’ErnestoDi Mauro
(Université Sapienza, Rome), et en partie celui de Sylvie Derenne - se
situent dans lecadredetellesapprochesexpérimentales.R.Saladinoamontréainsicommentla chimiedelaformamide(HCONH2),enprésencedematériauxminérauxservantde catalyseurs,
aboutissait - je cite - à lasynthèse de «plusieurs éléments intermédiaires de
l’appareil autant génétique que métabolique, soulignant la capacité
pources systèmes de fournirles bases moléculaires de l’origine de la vie». Ernesto DiMauro soutient lamême
orientation.Ildéfendl’idée-sij’aibiencompris-quelesélémentschimiquesprotométaboliques(conduisantauxprotéines)etproto-génétiques(conduisantauxacides nucléiques,àl’ARNetàl’ADN),ontétéproduitsenmêmetempspourconstituerla
première
génération des systèmes débouchant sur la vie
D’autresexposésontconcernédesthèmestelsquelesparticularitésdel’eauliquide. (exposé
de Guiseppe Zaccai, Institut de biologie structurale, Grenoble). L’eau
n’est pas en effetunliquidesimple.La«dansedel’eau»,c.a.d.lesrupturesetrecombinaisons permanentes de liens entre les molécules H2O ausein duliquide est à
labase de l’effet «hydrophobe»
:«les moléculesd’autres éléments chimiques quine peuvent pas danser avecl’eauchercheronsàl’éviteretàseregrouperensemble»,favorisantparlàdes réactions
chimiques spécifiques. Ou encore les mathématiques permettant de représenter
lescontraintesopérantsurlesprocessusdecroissanceetexpliquerparlàlesformes
spatiales des tissus et des organes vivants. (exposé de Martine Ben Amar,
ENS)"
- ° -POUR CONCLURE.
Je
résumerai le sentiment qui se dégage pour moi de ce séminaire par les
points suivants, en rappelantque
le terme de précurseur désigne iciles
molécules organiques évoquées antérieurement dans ce texte.
1)lesprécurseursdescomposantsduvivant(composantsquesontlesprotéines,les acides nucléiques) sont finalement «faciles à faire», et se
rencontrent de fait aussi bien dans le milieu interstellaire que dans les
systèmes planétaires.
2)La
présence de ces nombreux précurseurs vacertes dans le sens d’une plus grande complexité. Mais elle relève
plus d’un foisonnement aléatoire que d’une tendance nette dansunedirectionidentifiable(SylvieDerenneparle,àproposdesmolécules organiques identifiées dans les météorites, d’une
biologie - d’une chimie ? - aléatoire...)
3)Le
comment du passage de ces précurseurs à la vie installée reste inconnu.
4)La
facilité d’apparition des précurseurs, jointe à lafacilité aveclaquelle
la vie a conquis pratiquementtouslesmilieuxexistantssurlaTerre,peutfairepenserquecette apparitionestinéluctable.Ceseraitunemanifestation
obligatoiredespropriétés combinatoires de la matière (un conférencier, citant
Christian de Duve 1990).
Les
points 3 et4 ont été au
centre de latable ronde, à
laquelle participait le philosophe des sciences canadien Christophe
Malaterre, université de Montréal. Plusieurs questions émergent de la
discussion :
1)Puisque
l’onparlede passage,commentcaractérise t-onle pointd’arrivée.
A savoir, dans le cas présent, quelles définitions donne-t-on de la vie ?
Parexemple, a été citée une
définition du bio-physicien Edward Trifonov, la vie comme capacité d’un
système de s’auto-reproduire avec variations. Mais faut-il se polariser
sur les définitions ? Chercher àdéfinirle pointd’arrivée,avantd’avoirobservé et comprisle commentdupassage, n’est-ce pas une perte de temps ?
2)Si
à l’inverse l’attention se porte, non pas surle point d’arrivée, mais surle passage lui même, peut-on en caractériserdès à présent la nature ? Un des participants à la table rondelevoitd’unefaçonabstraitemaisayantunsensenphysique,commeun changement de phase : le passage brusque d’unétat d’organisation de la matière à un autre état
d’organisation, plus stable. Cette vision rejoint ainsi le caractère «obligatoire»
del’apparitiondelavieévoquéeparleconférencier.Elleestaussireliéeàune conceptiondupassage du«rien» au«quelque chose» , comme avecVictorStenger, cité avant la table ronde, ayant écrit (je cite de mémoire)
«Something com from Nothing, but is more stable than Nothing».
3)Aquellevitessepeut-onavancerdanslasolutiondecesgrandesquestions?Là encore plusieurs
opinions ontcours :pourles uns,l’échelle de temps est celle d’une décennie:ilsestimentquedesavancéesmajeuresseproduiront-pendantcette période
de temps - dans les laboratoires travaillant sur les processus d’émergence
de la vie.Cette rapidité
s’accorde aveclaconceptiond’une émergenceconçue commeun
changement de phase, quise
produitdansundélaicourt et nécessairementdès
lors que les conditions sont réunies. D’autres, au contraire, voient un
terme beaucoup plus lointainetincertain.Ceuxlàs’inscriventdansunevisiondel’apparitiondelavie comme résultat
d’une histoire longue, aléatoire, non prévisible tant que non
survenue.Pierre Joliot-Curie, lors de la clôture du congrès, exprimeraje crois un sentiment partagé partous les participants : la recherche de l’origine de la vie sur la
Terre et de sa présence dans les autres systèmes planétaires est une
aventure majeure, que l’humanité se doit de poursuivre au cours du XXI siècle,
en s’y investissant le plus et le mieux possible
Jean
Pierre TREUIL
PLATO :
L’ESA PART À LA CHASSE AUX PLANÈTES.
(27/02/2014)
L’ESA
a choisi la mission scientifique qui deviendra la troisième de sa série de
missions de moyenne catégorie ; un observatoire spatial capable de repérer
des planètes appartenant à d’autres systèmes solaires devrait ainsi être
lancé en 2024.
La
mission PLATO (pour PLAnetary Transits and Oscillations of stars), qui étudiera
les transits planétaires et les oscillations stellaires, a été sélectionnée
par le Comité du Programme scientifique de l’ESA dans le cadre de son
programme Vision Cosmique pour la période 2015–2025.
Cette
mission s’efforcera de répondre à deux des grandes questions sur
lesquelles porte Vision Cosmique, à savoir : quelles sont les
conditions nécessaires pour que se forment les planètes et pour
qu’apparaisse la vie d’une part, et comment le Système solaire
fonctionne-t-il d’autre part ?
PLATO
observera des étoiles relativement proches à l’affût de légères
baisses de luminosité se produisant régulièrement, au moment où leurs
planètes transitent devant elles, masquant alors temporairement une partie
infime de la lumière émise par ces étoiles.
Grâce à ses 34 petits télescopes
et caméras, PLATO recherchera des planètes orbitant autour
d’un million d’étoiles dispersées à travers la moitié du ciel.
Cet
observatoire spatial aura recours à la sismologie pour étudier ces étoiles,
ce qui permettra de connaître précisément les caractéristiques de l’étoile
hôte de chaque planète découverte, notamment sa masse, son rayon et son
âge.
En
effet, une fois associées aux mesures de vitesse radiale réalisées au
sol, les observations de PLATO permettront de calculer la masse et le rayon
d’une planète, et donc sa densité, laquelle nous donnera une idée de sa
composition.
Cette
mission, qui permettra de localiser et d’étudier des milliers de systèmes
exoplanétaires, s’attachera à repérer et à caractériser des planètes
de la même taille que
la Terre, ainsi que des super-Terres, situées dans la zone
d’habitabilité de leur étoile hôte, c’est-à-dire à une distance
telle de cette étoile que de l'eau peut exister à l'état liquide à la
surface de la planète.
« PLATO,
avec sa capacité exceptionnelle à débusquer les systèmes semblables à
notre couple Soleil-Terre, pourra tirer parti des avancées réalisées grâce
à plusieurs autres missions européennes, notamment CoRot et Cheops, »
a expliqué Alvaro Giménez, Directeur Science et Exploration robotique à
l’ESA.
« Ses
découvertes nous aideront à comparer l’architecture de notre propre système
solaire à celle d’autres systèmes planétaires.
« Toutes
les missions candidates M3 disposaient du potentiel nécessaire pour répondre
aux grandes questions scientifiques qui sont au cœur de notre programme
Vision Cosmique. »
Les
quatre autres concepts de mission en lice pour l’occasion de lancement M3
étaient les suivants : EChO (observatoire de caractérisation
d'exoplanètes), LOFT (grand observatoire d'étude des variations du
rayonnement X), MarcoPolo-R (collecte et retour d’échantillons
d’un astéroïde géocroiseur) et STE-Quest (explorateur espace-temps et
essai spatial du principe d’équivalence quantique).
PLATO
rejoint donc les missions Solar
Orbiter et Euclid,
qui sont devenues en 2011 les premières missions scientifiques de classe
moyenne de l’ESA. Solar Orbiter sera lancée en 2017 et étudiera le
Soleil et le vent solaire à une distance inférieure à 50 millions de
kilomètres, tandis qu’Euclid, dont le lancement est prévu en 2020, se
penchera sur les mystères de l’énergie noire, de la matière noire et de
la structure de l’Univers.
L’observatoire
PLATO sera lancé par une fusée Soyouz depuis le port spatial de l’Europe
à Kourou en 2024 pour une mission d’une durée initiale de six ans. Il
sera placé en orbite autour du point de Lagrange L2, une zone précise
dans l’espace située à 1,5 million de kilomètres derrière la
Terre vue du Soleil.
Les
données obtenues grâce à la mission Gaia lancée par l’ESA en décembre
dernier aideront PLATO à nous fournir les caractéristiques précises de
milliers de systèmes exoplanétaires qui pourront ensuite faire l’objet
d’observations de suivi minutieuses grâce à de futurs grands télescopes
installés au sol et dans l’espace
Voici
un des concepts de PLATO (crédit ESA) avec ses nombreux instruments
d’optique de 120mm et associés aux CCD correspondants.
Les
variations de luminosité lors d’un transit planétaire sont infimes et
ces caméras devraient être capables de détecter plus d’un millions de
systèmes.
Associées
aux télescopes terrestres, PLATO devrait pouvoir mesurer précisément
masses et diamètres des planètes détectées.
L’effet
de bougé est plus important à gauche qu’à droite après correction des
infos CCD par les techniciens ; cet effet est dû à la rotation de la
sonde. Ces corrections seront encore plus efficaces dans quelques semaines.
D’après
mes dernières
informations, il y aurait trop de lumière parasite qui pourrait
provenir du bouclier thermique, les responsables de la mission travaillent
sur le problème.
Les
télescopes du VLT ont réussi à localiser la sonde Gaia dans le ciel.
Le
petit point blanc cerclé de rouge est le satellite Gaia repéré par le
VLT du Paranal (Chili)
en mode VST (Very Large Telescope Survey Telescope) crédit : ESO.
CYGNUS/ANTARES : ELLE SE SÉPARE DE L’ISS ET
PLONGE DANS L’OCÉAN. (27/02/2014)
La
capsule spatiale Cygnus qui s’était amarrée à l’ISS il y a quelques
semaines vient de se désamarrer de la station une fois sa mission
accomplie. Elle a apporté du ravitaillement aux astronautes et maintenant
elle emporte les « ordures » qui vont brûler avec elle dans
l’atmosphère.
La
capsule en train d’être désarrimer de la station avec le bras
manipulateur Canadarm2 le 18 Février 2014.
SPACE X : LE PROCHAIN VOL AURA DES JAMBES !
(27/02/2014)
Le
prochain vol commercial de la fusée Falcon 9 aura lieu en Mars, elle
transportera une capsule Dragon sans équipage.
Mais
l’originalité ne viendra pas de cela ; la fusée sera équipée à
cette occasion de jambes d’atterrissage qui devraient permettre sa récupération,
faisant ainsi de Falcon 9 un lanceur
ré-utilisable et bon marché. C’est ce que vient d’annoncer Elon
Musk le président directeur général (CEO = Chief Executice Officer en
anglais) fondateur de la compagnie Space X.
Ce
sera le vol Dragon CRS-3 prévu le 16 Mars 2014 de Cape Canaveral. La
capsule s’arrimera à l’ISS et lui apportera des vivres et du matériel.
La
version de la Falcon est améliorée et est propulsée par 9 moteurs fusée
Merlin 1D (Oxygène liquide-kérosène) 50% plus puissant que les précédents
et ils sont répartis un peu différemment. C’est le système Octaweb (nid
octogonal)
Avec
cette nouvelle possibilité de récupération du lanceur, Space X espère réduire
les coûts de lancement qui sont déjà relativement bas : de l’ordre
de 50 millions $ par lancement.
Pour
ce premier essai avec atterrisseur Space X va
faire « amerrir » sa fusée dans l’Océan Atlantique en
espérant pourvoir la récupérer. Elle va descendre en parachute et des
flotteurs situés sur les atterrisseurs devraient la maintenir
verticalement.
Cette
technique sera employée jusqu’à ce que la technique de retour au sol
soit opérationnelle.
CHANG’E 3 : TOUJOURS EN VIE MALGRÉ
QUELQUES FRAYEURS. (27/02/2014)
Crédit : toutes photos : Académie
des Sciences de Chine.
Le
petit lapin chinois à la surface de la Lune a recontacté la Terre récemment.
On a eu peur qu’il ne survive pas aux longues et froides nuits lunaires
(qui durent 14 jours terrestres). Mais il s’est bien réveillé et entame
son troisième jour lunaire malgré les problèmes qu’il a eu il y a
quelques jours, en effet début février il n’avait pas réussi à se
remettre sous tension. Maintenant il semble que les efforts des techniciens
chinois aient payé.
Le
rover est situé maintenant à 100m de l’atterrisseur.
Nos
amis américains ont produit un panorama sur 360° à partir des images de
la sonde lunaire. On voit le rover en trois endroits différents en Décembre
2013.
Voir
aussi plus de détails sur les dernières photos par nos amis de
Universe Today.
ASTÉROÏDES : NOUVELLE VISION DE LA CEINTURE
PRINCIPALE. (27/02/2014)
Les
astéroïdes sont les restes de la formation du système solaire, et donc
les témoins de cette formation.
Cela
se passait il y a 4,56 milliards d’années, une étoile naissait, notre
Soleil, un disque proto planétaire l’entoure, il contient du gaz et des
poussières. Ce sera la base des planètes en formation par accrétion
gravitationnelle.
Les
astéroïdes n’ont pas (ou incomplètement) réussi à s’assembler en
corps plus importants et sont restés dans leur état d’origine, c’est
la raison pour laquelle ils sont très importants aux yeux des
scientifiques.
On
a longtemps pensé que les corps du système solaire et notamment les astéroïdes
se sont toujours trouvés là où ils sont maintenant, or les dernières théories
(voir modèle de Nice) semblent indiquer que de nombreux mouvements se sont produits dans le passé très
lointain ; ce que l’on appelle la migration
des planètes, qui se confirme indirectement par les nombreuses exoplanètes
type « Jupiter chauds » situées très près de leur étoile.
On
pensait aussi pouvoir classer les astéroïdes en fonction de leur distance
au Soleil, il y aurait les chauds proches du Soleil, évolués et les
froids, plus lointains, plus primitifs. Mais de plus en plus d’exceptions
sont apparues au cours des années.
Deux
astronomes, Francesca DeMeo (MIT, États-Unis) et Benoît Carry
(Observatoire de Paris/CNRS/Université Pierre et Marie Curie/Université de
Lille 1) viennent de publier dans la célèbre
revue Nature, une étude sur la composition des astéroïdes de la
ceinture principale en se basant sur les relevés du SDSS3
dont certains possédaient des informations sur des astéroïdes.
Ces
relevés à plusieurs longueurs d’onde ont donné des informations sur la
composition de ceux-ci, au moins pour les plus grands (supérieurs à 5km).
Les effets de la migration
des planètes sur la ceinture d’astéroïdes.
Ce
schéma montre les composants principaux de l’histoire des petits corps du
système solaire d’après les modèles actuels (tous incluant notre ami A.
Morbidelli de Nice).
Les
auteurs en déduisent que la vision traditionnelle est valable pour les gros
astéroïdes (supérieurs à 50km) ; les plus éloignés sont les plus
primitifs.
Mais
pour les plus petits ce ne serait plus vrai ; ceux près de Mars par
exemple seraient semblables aux astéroïdes « froids » situés
au delà de Jupiter.
Ces
nouvelles études semblent compatibles avec les nouvelles visions du modèle
de Nice, les astéroïdes se seraient formés en fait à différentes
distances du Soleil en fonction des migrations des planètes.
On
remarquera que les astéroïdes ont des inclinaisons beaucoup plus grandes
que les planètes et que la ceinture est divisée en plusieurs parties dues
aux résonances (c’était connu, ce sont les fameux Kirkwood gaps)
Les
« Hongrois » sont situés les plus proches du Soleil et ont tous
une inclinaison de 20° ; les « Hildas » eux sont situés
vers les 4UA.
Les
« Troyens » et les « Grecs » de Jupiter
correspondent à l’accumulation aux points de Lagrange L4 et 5 du système
Jupiter-Soleil.
À
ce propos, ceux qui sont intéressés par ce sujet ne devront pas manquer la
conférence donnée par l’Association VEGA de Plaisir (78370) le 22 Mars 2014 à 20H30 au Château de Plaisir par B
Lelard Président de l’association, qui nous parlera du chaos des planètes.Entrée libre. Une conférence similaire quoique un peu plus
technique sera donnée sur le même sujet à la commission de Planétologie
de la SAF le samedi 29 Mars à 15H au siège de la SAF 3 rue Beethoven Paris
16, réservée à la SAF et à ses invités.
ITOKAWA :.UN
ASTÉROÏDE VU DE L’INTÉRIEUR. (27/02/2014)
Vous
vous rappelez certainement l’aventure épique en 2005 de la
sonde Japonaise Hayabusa qui s’était mise en orbite autour du
minuscule astéroïde Itokawa et y avait même récolté un peu de poussière
du sol que l’on avait récupérée. De nombreuses études ont été menées
sur cet astéroïde, dont celle de l’ESO.
C’est
le NTT (New
Technology Telescope) de l’ESO situé à La Silla qui le premier a été
capable de déterminer la structure interne de cet astéroïde.
En
procédant à des mesures très précises, les astronomes (Stephen Lowryde l’Université du Kent et ses collègues) ont réussi à montrer
que cet astéroïde avait différentes densités suivant les parties de
celui-ci.
Ils
se sont basés sur la vitesse de rotation de cet astéroïde (son spin) qui
évolue au cours du temps. Ils ont combiné ces informations avec des données
concernant la façon dont les astéroïdes dissipent la chaleur.
Itokawa
est très spécial, on voit à sa forme tortueuse (deux
patates qui se sont soudées !) qu’il a certainement été formé
en deux parties bien distinctes.
Les
astronomes ont mesuré les variations d’intensité lumineuse en fonction
de sa rotation, afin de déterminer la période exacte de rotation et de son
évolution dans le temps.
Illustration :
crédit ESO/JAXA.
Ces
données qu’ils ont couplées avec la forme leur ont permis d’avoir des
informations sur l’intérieur de l’astéroïde.
On
s’est aperçu que les deux parties distinctes avaient des densités respectivement de 2,85 et 1,75.
La
vitesse de rotation d’un astéroïde dans l’espace peut être affectée
par…..la lumière.
C’est
l’effet YORP (Yarkovsky-O’Keefe-Radzievskii-Paddack),
quand la lumière solaire absorbée par l’astéroïde (ou une sonde
spatiale) est ré-émise de la surface sous forme de chaleur. Lorsque
l’objet est irrégulier, la chaleur n’est pas émise uniformément et
cela crée une légère mais continue variation de vitesse. L’équipe
d’astronomes a démontré que le spin de Itokawa s’accélérait de plus
en plus. Cette variation était très faible, 0,045 seconde par an !
Minuscule, mais différent de ce que l’on attendait ; cela ne pouvait
être expliqué que par des différences de densité entre les deux parties
de l’astéroïde.
Nos
amis ont publié un très intéressant article technique très complet
expliquant leurs mesures, il se nomme :
On
a souvent évoqué la possibilité qu’il y ait (au moins) un autre
neutrino très différent de ses trois frères, un neutrino stérile car il
n’interagirait pas avec ses collègues. Mais jusqu’à présent nous
n’avions rien trouvé, même dans les dernières données de Planck.
Mais
il semble que l’on ait pas bien analysé toutes les données de Planck, en
effet des équipes différentes d’astrophysiciens ont mené l’enquête
à la recherche du neutrino perdu. Car avec le modèle actuel de la
cosmologie, il se trouve que nous n’avons pas assez d’amas de galaxies,
il devrait y en avoir beaucoup plus.
L’existence
d’un neutrino stérile lourd pourrait expliquer le monde actuel dans le
sens que la masse qu’ils représentent, ralentirait la formation de ces
amas de galaxies, d’où la quête de nos chercheurs.
Justement
deux chercheurs britanniques , Richard Battye de l’Université de
Manchester et Adama Moss de l’Université de Nottingham viennent de
publier un article : Evidence for massive neutrinos from CMB and
lensing observations dans les Physical
Review Letters.
Les
trois sortes de neutrinos connus jusqu’à présent sont très peu massifs
(au début on croyait qu’ils étaient sans masse comme le photon) de
l’ordre de 0,06 eV (un milliardième de la masse d’un proton !).
Il
semblerait que nos amis britanniques aient trouvé une masse possible de ce
nouveau neutrino de l’ordre de 0,3 à 0,45 eV suivant les modèles
(chiffres encore à confirmer).
La caméra MODIS
(Moderate Resolution Imaging Spectroradiometer) du satellite Terra
de la NASA a capturé cette superbe image de l’île de Hawaï le 26
janvier 2014.
On y voit clairement le célèbre Mauna Kea,
qui abrite toute une série de fabuleux télescopes.
Un astronaute avait aussi pris une photo de
l’île enchanteresse (d’un peu plus haut); la
voici.
Le Mauna Kea est en fait la plus haute montagne
de la Terre, si on tient compte de sa base sous marine : 9800m !!
LES
ROVERS MARTIENS :.LE MYSTÈRE DE LA PIERRE INCONNUE RÉSOLUE.
(27/02/2014)
(Photos
NASA/JPL-Caltech/Cornell/ASU)
Nous
avions vu il y a quelques temps qu’Opportunity
avait mis au jour sur son trajet une pierre qui n’était pas là
auparavant et qui semblait venir de nulle part.
On
se demandait si un martien facétieux n’avait pas déposé ce petit
caillou de 4cm pour nous poser une énigme.
La NASA vient de mettre fin
au suspens.
Cette
pierre est en fait un morceau d’une roche plus grande brisée et déplacée
par une des roues du rover.
Des
fragments auraient été projetés vers la face Nord en face de Solander
Point que le rover était en train de grimper, un morceau (celui qui nous
intéresse) aurait dévalé la pente et se serait posé là où on l’a
trouvé.
Des
belles photos (certaines retraitées) des
robots martiens par James Canvin.
MRO:.UN NOUVEAU CRATERE SUR MARS PRESQUE EN DIRECT!
(27/02/2014)
(Image
credit: NASA/JPL-Caltech/Univ of Arizona)
Voilà
un des avantages d’avoir une sonde martienne en orbite depuis très
longtemps : on peut détecter des modifications du relief de la planète.
C’est
ce que vient d’annoncer l’équipe de la sonde MRO, sonde équipée
d’une caméra très puissante la
fameuse HiRISE (High Resolution Imaging Science Experiment).
On
a détecté un cratère météoritique fraîchement créé de quelques 30m de diamètre dans la région polaire N de Mars.
Cette
photo a été prise le 19 Nov 2013, le cratère n’était pas là lors des
dernières observations de Mai 2012.
On
en déduit qu’une météorite de quelques m de diamètre a dû impacter la
surface à cet endroit.
Là
où s’est formé ce cratère, le terrain était très peu compact
certainement ce qui a occasionné la grande quantité d’éjectas dispersés
jusqu’à 15km du centre.
Le
cratère apparaît bleu dans cette photo car la couche superficielle rouge a
disparu et que les couleurs ont été « poussées ».
LES
MAGAZINES CONSEILLÉS.:.L’ASTRONOMIE DE MARS EST PARU.
(27/02/2014)
Encore un beau numéro de l’Astronomie, le
magazine de la SAF.
Avec en point de mire ce mois-ci un superbe
article très complet de Suzy Collin-Zahn sur comment peser les trous noirs.
De plus vous saurez tout sur la fameuse
« loi » de Titus Bode qui prétendait régir l’ordre des planètes
dans le système solaire. elle a été à la base de la découverte de la
ceinture d’astéroïdes.
Les grandes oreilles de la NASA n’auront
aussi plus de secret pour vous.
Dans la rubrique Histoire, deuxième partie de
la bio de G Rayet et l’héritage d’Alhazen.
Plus toutes les rubriques habituelles dont le
matériel : le spectroscope Alpy 600.
LES
MAGAZINES CONSEILLÉS :.CIEL ET ESPACE DE MARS EST PARU.
(27/02/2014)