LES ASTRONEWS de planetastronomy.com:
Mise à jour : 11 Avril 2015
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Astrophysique/cosmologie ; Spécial Mars ; Terre/Lune ;
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/Instruments ; Observations ; Soleil ; Étoiles/Galaxies ; Livres/Magazines ;
Jeunes /Scolaires
Sommaire de ce numéro :
École Chalonge : CR du colloque d’ouverture du 26 Mars 2015 à l’Observatoire de Paris. (11/04/2015)
La Mission Dawn vers Vesta et Cérès : CR de la conf SAF (Planétologie) du 28 Mars 2015. (11/04/2015)
La Théorie de l’Inflation : CR de la conférence SAF (Cosmologie) de Jérôme Martin du 27 Mars 2015. (11/04/2015)
Il y a 50 ans : Leonov la première sortie dans l’espace ! (11/04/2015)
L’éclipse éclipsée : Dommage, tout était prêt…même le scandale. (11/04/2015)
Rosetta :.Une molécule trouvée très recherchée ! (11/04/2015)
Rosetta : Plein de nouvelles photos ! (11/04/2015)
Les comètes : La queue de Sodium. (11/04/2015)
LHC : Modifications et améliorations vues par Xavier Colas de la Noue. (11/04/2015)
Dawn :.On en sait un peu plus sur la mise en orbite autour de Cérès. (11/04/2015)
La chasse aux ondes gravitationnelles : Un superbe film découvert grâce à Maria Curlin. (11/04/2015)
Galileo :.Et vous nous dites : je continue ! (11/04/2015)
Curiosity :.On a de la « veine » à Garden City ! (11/04/2015)
Curiosity : SAM découvre de l’Azote dans les derniers prélèvements. (11/04/2015)
Messenger :.Les observations à basse altitude, cadeau d’adieu. (11/04/2015)
Vu d'en haut :.Mississipi, Mississipi, old man river…. (11/04/2015)
Livre conseillé :.Histoire de la Physique par JC Baudet chez Vuibert. (11/04/2015)
Les magazines conseillés :.Science et Vie sur les anomalies de l’Univers (11/04/2015)
IL Y A 50 ANS : LEONOV, LA PREMIÈRE SORTIE DANS L’ESPACE. (11/04/2015)
Toutes photos : DR
En ce printemps 2015, nous fêtons le demi-siècle de la première sortie d’un homme dans l’espace.
On en a malheureusement très peu parlé aux nouvelles.
Comment s’est donc passée cette aventure ?
Dès la fin de la guerre, les alliés s’intéressent aux différentes armes mises au point par les Allemands, et notamment aux fusées qui ont dévasté les champs de bataille, comme la célèbre V2, ancêtre de tous les lanceurs modernes.
Bref les ingénieurs allemands et notamment leur chef Wernher Von Braun, après des péripéties dignes d’un film d’aventure, se retrouvent aux USA pour faire ce qu’ils savent faire de mieux ; des fusées pour le compte de l’armée (photo).
Pendant ce temps les Russes, eux aussi, ont mis la main sur des ingénieurs allemands et sur des restes de V2. Ils travaillent aussi à la mise au point d’engins balistiques sous la direction d’un véritable génie, Sergei Korolev.
Nous sommes fin des années 1950, et les Russes arrivent à mettre en orbite le premier satellite artificiel, au grand désespoir des Américains, qui réagissent mais avec toujours une longueur de retard.
Même situation pour Gagarine, le premier homme dans l’espace en avril 1961.
Les Américains réagissent avec le projet Mercury puis Gemini, mais les Soviétiques mènent toujours la course en tête, et en ce printemps 1965, ils vont tenter un exploit inédit : faire sortir pour la première fois un homme dans le vide spatial.
Les nouveaux lanceurs sont dérivés du lanceur de Sputnik développé par Korolev, la Semiorka (R7)
Son idée originale : le montage de la fusée est horizontal!!!
Les moteurs à multiples tuyères sont de Valentin Glouchko. L’ensemble est de conception simple mais solide.
C’est pratiquement la même fusée (Soyuz) qui met aujourd’hui hommes et satellites en orbite (plus de 1700 lancements !).
Le 4 Octobre 1957 : Octobre rouge comme on le dira dans les journaux : lancement du premier satellite artificiel en catimini
Personne en URSS n’en comprend l'importance, cela fait 5 lignes dans la Pravda, mais le monde entier est secoué et a compris
Plus rien ne sera comme avant.
Dès les années 1950 on commence en Union Soviétique à s'intéresser à de futurs vols habités et on recrute des pilotes de l'armée.
L'entrainement est dur car on ne sait pas à quoi on s'expose. Ils s’entrainent en secrets dans ce qui va devenir la Cité des Étoiles (Est de Moscou), véritable ville interdite. On parlait d’eux sous le terme d’"étudiants" et non de cosmonautes tellement on avait peur des espions. Une base secrète est construite : Baïkonour.
Après ces premiers vols humains, il faut faire toujours mieux.
Par décret d’avril 1964, il est prévu de modifier la capsule Vostok pour accueillir deux (ou trois dans certaines configurations) cosmonautes et de la modifier de telle façon qu’elle puisse être équipée d’un sas permettant une sortie dans l’espace, elle s’appellera Voskhod.
Les Américains développeront eux la capsule Gemini pour deux astronautes et sortie spatiale.
La première mission du Voskhod avec deux pilotes et sortie prévue, est décidée pour mars 1965 ; l’équipage est composé de Pavel Belyayev et de Alexei Leonov (photo), prévu pour effectuer la sortie spatiale
Lancement sans problème avec la fusée Soyuz, le sac à dos de survie (climatisation et air) de Leonov est fixé à son scaphandre, tout est prêt.
Et après la deuxième orbite terrestre, on ouvre l’écoutille.
Avant on a déployé un sas gonflable en plastique monté à l’extérieur du vaisseau qui doit accueillir le cosmonaute une fois le sas ouvert puis refermé (on ne laisse pas le sas ouvert comme à bord de Gemini).
Une caméra est attachée au sas pour retransmettre en direct à la télévision l’exploit (une première !). Il sort, il flotte dans l’espace à 190km d’altitude, attaché à la capsule par un cordon ombilical d’une douzaine de m. Il est les premier « piéton » de l’espace, la Russie a encore battu les Américains. Le ciel est noir la Terre est bleue.
Il reste 15 minutes dans l’espace hors de la capsule. Il doit en effet rentrer avant d’être dans l’ombre de la Terre, ce serait le noir total et aussi le froid intense.
Une fois sorti, Leonov remarque que son scaphandre se gonfle anormalement (en effet à l’extérieur, c’est le vide et on n’avait pas encore d’expérience avec les scaphandres spatiaux), il n’aurait pas pu rentrer dans le sas! Il se transforme en Bibendum.
Avec sang froid, il dévisse une partie de son scaphandre pour diminuer la pression, il prend un risque énorme, mais perdu pour perdu…Il commence d’ailleurs à ressentir la perte d’oxygène et est à la limite de l’accident respiratoire. Mais finalement tout rentre dans l’ordre.
Un très rare film en couleur de cette sortie vient d’apparaitre sur le Net depuis quelques années, le voici :
Cet extrait est tiré du film russe La Lune : https://www.youtube.com/watch?v=aT1s5s2LurM
Les techniciens au sol se rendent compte que quelque chose ne va pas, alors étrangement la liaison TV directe est interrompue
La procédure prévoit de rentrer dans le sas les pieds en avant, pour pouvoir refermer la trappe, mais Leonov n’y arrive pas, il rentre la tête la première et après de multiples contorsions, (il ne voit presque rien à cause de sa transpiration), il arrive à se retourner, à fermer la bonne trappe et pénètre à l’intérieur de la capsule. (Voir illustration de la séquence)
On apprendra par la suite qu’il a perdu un grand nombre de kg pendant cette sortie.
On dit qu’il avait avec lui une pilule empoisonnée au cas où il aurait été bloqué à l’extérieur.
Mais les ennuis ne s’arrêtèrent pas là.
Ils font encore une quinzaine d’orbites avant de déclencher le retour sur Terre, mais ils sont obligés de rentrer manuellement, et la rentrée se produit avec quelques dizaines de secondes de retard sur le plan de vol, ils vont manquer le point de chute prévu.
En effet, ils atterrissent dans la taïga, à 400km du point prévu, dans un endroit particulièrement hostile de la Sibérie. On est le 19 Mars 10H30. Les loups et les ours sont autour d’eux ! La neige est épaisse, ils ne peuvent pas se déplacer, ils passent la nuit dans leur capsule avec l’écoutille ouverte car larguée à l’atterrissage. On les repère enfin le lendemain, mais l’hélicoptère en peut pas se poser, on leur fait parvenir des habits et de la nourriture pour leur deuxième nuit sur
place.
Le lendemain une équipe arrive à ski mais on ne peut pas les évacuer aussi rapidement, on construit une cabane pour passer la nuit.
La délivrance viendra le lendemain, donc 3 jours après l’atterrissage lorsque les deux cosmonautes pourront enfin monter à bord de l’hélicoptère.
Je suis sûr que tout cela fait des souvenirs inoubliables…..
Mais ce n’est pas tout….
Dans la course à la Lune, officiellement les Russes (en fait les Soviétiques) n’avaient pas de projet, mais c’est faux, l’URSS avait mis au point un (ou même plusieurs projets concurrents ???) programme lunaire.
La mort soudaine (et étrange) de Korolev en 1966 sema le trouble dans toute la classe astronautique soviétique, il manquait un chef et cela allait se sentir. En fait on préparait depuis des années, un voyage un peu « spartiate » vers la Lune pour essayer de battre les Américains.
Il s’agissait de voyager vers la Lune à bord d’une capsule Soyuz modifiée accrochée à un module lunaire (le LK).
Il fallait aussi une super puissante fusée (la N1) qui n’a jamais fonctionné.
Quelques photos du LK.
Le cosmonaute choisi pour mettre le pied sur la Lune (tiens tiens c’est Leonov !) doit nager vers le LK, y pénétrer, se séparer, atterrir sur la Lune, effectuer une sortie et effectuer un rendez vous avec le Soyuz en orbite lunaire, larguer le LK et retourner sur Terre.
Tout cela s’est écroulé quand Neil Armstrong posa le pied sur la Lune, il n’était pas question d’être second !
Leonov a aujourd’hui 81 ans et s’intéresse toujours aux voyages dans l’espace.
POUR ALLER PLUS LOIN :
Awe and fear: Russian cosmonaut recalls mankind's first spacewalk, souvenirs de Leonov sur Spacedaily.
L’ESA fête à sa manière avec cette galerie de photos ces 50 ans.
La sortie en 3D chez nos amis de Universe Today.
Voir le dossier conquête lunaire sur ce site.
L’ÉCLIPSE ÉCLIPSÉE : DOMMAGE, TOUT ÉTAIT PRÊT……MÊME LE SCANDALE. (11/04/2015)
Tout était prêt, les instruments, le public, les TV, les organismes officiels, seul le Soleil n’était pas au courant…en tout cas en région parisienne, ce 20 Mars 2015.
Bref un rendez vous sympathique mais manqué..
À la prochaine fois
À Meudon il y avait foule, un millier de personnes qui attendaient que le Soleil perce les nuages mais …en vain.
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À Plaisir l’association Vega avait eu le soutien de la Mairie et la venue de nombreux jeunes avec leurs parents et de chaînes de télévision, mais là aussi rien n’y a fait.
Les élèves étaient déçus, et la séance s’est terminé sur Internet avec l’éclipse en direct de l’Observatoire de Berlin.
Mais quand même nombreux ont été les observateurs à voir l’éclipse comme ici au Pic du Midi.
Mais évidemment l’idéal était d’aller aux Iles Féroé pour avoir la totale que l’on peut voir sur cette vidéo. Mais comme on s’en aperçoit le temps n’était pas magnifique. Mieux aux
Iles Svalbards.
BFM a monté un ensemble de quelques vidéos résumant cette éclipse.
Mais évidemment l’idéal pour voir une éclipse est d’être dans l’espace.
C’était le cas du satellite Proba-2 de l’ESA qui a filmé cette éclipse depuis son orbite en ultraviolet (Proba étudie le Soleil).
Proba a filmé le passage de la Lune à deux instants différents.
Mais le champion comme très souvent c’est notre ami Thierry Legault, qui nous offre un spectacle magnifique, qui a réussi à capturer un transit de l’ISS durant l’éclipse.
Pour cela il avait choisi le sud de l’Espagne.
On peut aussi voir la vidéo (rapide) correspondante.
On ne peut pas passer sous silence le couac de l’Éducation Nationale concernant cette éclipse qui nous replonge au Moyen-Âge.
La plupart des élèves (probablement à cause d’une impréparation de l’EN à commander des lunettes) ont été consignés à l’intérieur des classes, rideaux fermés afin qu’ils ne voient pas l’éclipse (protection des yeux normale bien entendu).
On ne dira jamais assez de mal de ce µµ$£@# principe de précaution (si il avait été en vigueur il y a des siècles, C Colomb n’aurait jamais découvert l’Amérique et on n’aurait jamais été sur la Lune).
Il y avait bien d’autres moyens de montrer cette éclipse à des jeunes : projection sur une feuille blanche, lunette munie d’un filtre solaire, jumelle tournée à l’envers pour projection, écumoire (mais oui !) etc…bref quand on veut on peut !
C’est notre ami astrophysicien et Directeur adjoint à l’IAS, Hervé Dole qui a aussi été scandalisé par cette réaction de nos éducateurs, il a même publié un papier à ce sujet dans Le Monde, article qu’il m’a envoyé ; le voici :
Éclipse : non à l’obscurantisme dans certaines écoles de la République !
Le Monde.fr| 19.03.2015
Vendredi matin, entre environ 9 h 30 et 11 h 30 en France métropolitaine, aura lieu une éclipse partielle de Soleil, durant laquelle la Lune masquera en grande partie notre étoile – jusqu’à 80 % lors du maximum vers 10 h 30.
Ce phénomène naturel est assez impressionnant à voir, surtout quand c’est la première fois qu’il est observé, par exemple par des enfants. Cela tombe bien, cette éclipse aura lieu durant le temps scolaire, voire même durant la récréation : idéal pour les élèves des écoles élémentaires. Bon nombre d’enseignants prennent cette opportunité rare pour proposer à leurs élèves d’effectuer de véritables observations, avec leurs
aléas possibles – ainsi en est-il de toute mesure ou expérience scientifique. Quelle chance de pouvoir, à peu de frais et dans le cadre scolaire, goûter à l’excitation d’assister à un phénomène unique, de comparer prédictions et observations, et de tenter de comprendre ce grand ballet cosmique ?
Des précautions doivent évidemment être prises. L’observation directe du Soleil est interdite – sous peine de lésions oculaires irréversibles – en toute occasion, et pas seulement durant une éclipse. A moins, comme quelques écoles, de disposer de lunettes spéciales « éclipse » qui, elles seules, à l’exclusion de tout autre moyen, absorbent les rayons UV, infrarouges et visibles, comment observer le phénomène ?
Simplement par projection, c’est-à-dire en regardant sur le sol les ombres portées par nos doigts croisés, ou des écumoires, ou passoires, ou encore des feuilles cartonnées dans lesquelles sont pratiqués des petits trous au compas ou au stylo-bille.
Vous serez émerveillés de voir que les ombres prennent la forme… d’un Soleil éclipsé ! On peut même dessiner la forme sur une feuille de papier déposée sur le sol, et observer la progression du phénomène. Rester dans une classe est également possible, si les rideaux tirés laissent passer quelques rais de lumière qui formeront sur le sol l’image tant convoitée.
Dès lors que des moyens sûrs et simplissimes d’observer l’éclipse existent, pourquoi certaines circonscriptions ou écoles interdisent aux élèves d’observer le phénomène ?
Par quelle pensée magique ou peur digne du Moyen Age certains adultes vont parquer les enfants à l’abri du Soleil ?
Notre société est-elle à ce point malade que personne ne fait la différence entre le plan Vigipirate et une éclipse ?
A ces messieurs qui prétendent protéger nos enfants, sachez plusieurs choses.
Premièrement, hier en Ile-de-France le taux de pollution aux particules fines a été scandaleusement élevé. Que n’a t-on alerté les familles et les enfants de ne plus respirer, afin de garder la santé ? Alors que les embouteillages fleurissaient en toute impunité, que ne les a-t-on informés de ce danger quotidien ?
Secondement, les sorties scolaires à la piscine sont notoirement dangereuses : outre les passages piétons létaux, qui pourrait dire que respirer dans l’eau est possible ? Nos enfants frôlent la mort à chaque brasse, et personne ne s’en alarme ? Quelles mesures sont engagées pour contrer ces risques majeurs ? Peu… Heureusement, un risque a bien été identifié et correctement traité, celui de la très dangereuse éclipse !
Comment former l’esprit critique de nos enfants, citoyens de demain, si notre société actuelle post-Charlie, déjà bien traumatisée, ne leur propose que des remèdes infantilisants et injustifiés – ici, se cacher dans une classe pour ne pas observer l’éclipse ? Certains cadres de notre pays sont-ils à ce point incultes scientifiquement qu’ils
ignorent la capacité essentiellement sans limite de curiosité et de passion des élèves exposés à des phénomènes naturels de toute nature (de la structure d’un cheveu à la moisissure, de la fourmi jusqu’à l’éclipse) ?
Nos jeunes générations ont aussi droit à être exposées, dans tous les domaines, à la découverte, la passion, l’expérimentation.
Un seul remède : sortez tous voir l’éclipse. Faites des ombres chinoises avec vos doigts et regardez les ombres, vous ne le regretterez pas ; partagez le mot et les images, soyez curieux du monde qui vous entoure.
Bravo Hervé, on est avec toi !
ROSETTA:.UNE MOLÉCULE TROUVÉE TRÈS RECHERCHÉE ! (11/04/2015)
Rosetta, grâce à son instrument ROSINA (Rosetta Orbiter Spectrometer for Ion and Neutral Analysis instrument), a mesuré pour la première fois de l’azote moléculaire dans la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko.
Rosetta en orbite depuis le mois d’août 2014, étudie l’environnement de cette comète.
Depuis longtemps on cherche à mettre en évidence l’azote moléculaire (N2) et non pas l’azote lié à d’autres composants comme C ou H (au travers de HCN ou NH3), que l’on a déjà trouvé. Pourquoi ? C’est, du moins le pense-t-on l’azote moléculaire qui était présent à l’origine du système solaire, surtout dans les zones froides pour participer à la formation des planètes gazeuses et de leurs satellites. N’oublions pas que Pluton, Titan et Triton possèdent de l’azote dans leurs atmosphères.
C’est aussi dans ces zones éloignées du Soleil (ceinture de Kuiper) qu’on pense que 67P s’est formée à l’origine.
Ces résultats sont basés sur les mesures de ROSINA en Octobre 2014 quand la sonde était très proche du sol de la comète : à 10km du centre,
approx 8km d’altitude.
La découverte d’azote moléculaire est importante, car elle nécessite des basses températures pour pouvoir être incorporé à la glace. (M Rubin de l’Uni Berne).
Justement ce piégeage de l’azote dans la glace de la nébuleuse protosolaire s’effectue à des températures proches de celles du CO.
Il est donc intéressant de mesurer le rapport azote/Monoxyde de Carbone, soit N2/CO et de le comparer aux valeurs du vent solaire et planètes géantes.
Ce rapport (voir illustration ci-dessus), pour 67P est 25 fois plus faible que celui de la nébuleuse protosolaire.
Sa valeur moyenne : 5,7 10-3.
Il nous permet (Olivier Mousis, du laboratoire d'Astrophysique de Marseille) d’évaluer la température de formation de cette comète ; aux alentours de -250°C. si la température avait été plus basse, ce rapport aurait été beaucoup plus important.
Pour information, l’azote terrestre est principalement lié à l’activité volcanique.
Mais, l’azote est aussi un élément essentiel pour les molécules vivantes.
Les comètes ont-elles apporté l’azote sur Terre (au moins en partie), est une question que l’on peut se poser.
À cet effet on s’intéresse au rapport isotopique N14/N15 dans la comète, est-il le même que celui du vent solaire censé refléter la nébuleuse originale. Voir aussi ce diagramme du rapport pour les différents corps du système solaire.
Mais ce rapport (valeur = 441 celui du vent solaire et d’autres comètes = 130 ; celui de la Terre = 272) est beaucoup plus important que celui mesuré dans des composés azotés d’autres comètes. De plus le rapport pour notre Terre est compris entre ces deux valeurs. Cela pourrait vouloir dire que l’azote terrestre proviendrait en partie des comètes.
Mais à contrario, cet azote moléculaire (d’après Bernard Marty du CRPG dans l’article du CNES) serait minoritaire par rapport à d’autres composés cométaires azotés (CN, HCN, ..) qui sont plus riches en N15 par rapport à la Terre. Donc d’après lui, ce type de comète ne peut pas être à l’origine de notre atmosphère.
Donc à suivre…et à voir le comportement lors du passage au périhélie.
POUR ALLER PLUS LOIN
Rosetta détecte de l'azote moléculaire pour la 1ere fois dans une comète sur le site du CNES.
Rosetta makes first detection of molecular Nitrogen at a comet sur le site de l’ESA.
Rosetta détecte de l'azote moléculaire sur Tchouri, article du Point.
Le dossier Rosetta sur ce site.
ROSETTA : PLEIN DE NOUVELLES PHOTOS. (11/04/2015)
Voici une image du “pied” de la comète, de la région baptisée Imhotep (voir la nomenclature des régions), prise d’une distance de 82km du centre de la comète le 20 Mars 2015 par la Navcam. 7m/pixel.
C’est donc le dessous du pied que l’on voit ici.
À gauche la région Imhotep, à droite la région Ash séparée par la crête rocheuse. La région Apis située en bas à droite, en partie dans l’ombre.
On remarquera les jets de gaz émis.
© ESA/Rosetta/NAVCAM – CC BY-SA IGO 3.0
Pour info la NAVCAM du 18 Mars.
Cette photo annotée a pour but de nous montrer les champs de vision de la NAVCAM et d’Osiris lors du survol de cette zone.
Image supérieure : NAVCAM du 20 Mars 2015.
Rangée inférieure : à gauche et au centre images de la NAVCAM du 14 Février 2015, à droite image OSIRIS du 124 Février aussi.
On a aussi examiné de l’autre côté du pied, les régions Anubis et Atum.
Le montage ci-contre nous montre les régions qui ont été détaillées avec des photos de plus grande résolution.
Notamment :
·
L’image du bas qui est une partie du cou de la comète avec la région plutôt plate Anubis jouxtant le terrain plus accidenté de Seth et allant vers l’autre partie plate de Hapi.
·
L’image en haut à droite est aussi une portion d’Anubis proche de Seth. On y voit des blocs rocheux répartis sur la surface.
· Et enfin
l’image de gauche représente une vue rapprochée de la zone Atum. Avec ses reliefs linéaires que l’on ne comprend pas bien. Le rocher perché sur ce monticule linéaire fait approx. 30m.
Credits: ESA/Rosetta/NAVCAM – CC BY-SA IGO 3.0
Mais le 28 Mars 2015, Rosetta a effectué encore un survol proche du sol, à 14km, et la Navcam nous a permis de voir une superbe vue rapprochée de la même région Imhotep dont nous parlons plus haut, mais avec un angle très oblique de l’éclairage.
Vue de la région Imhotep le 28 Mars 2015, dimension de l’image : 3,1kmx1,7km.
Copyright ESA/Rosetta/NAVCAM – CC BY-SA IGO 3.0
Lors de ce dernier passage (du 28 Mars), Rosetta a eu quelques problèmes de navigation due à l’augmentation d’activité de la comète qui se rapproche inexorablement du Soleil. Cette augmentation du dégazage provoque un freinage (drag en anglais) plus important à cause des énormes panneaux solaires. De plus le pointeur d’étoiles servant à la navigation commence à être perturbé en confondant les débris éjectés et les étoiles.
Maintenant Rosetta se trouve à une distance plus confortable de la comète : 400km.
Bref, il faudra de plus en plus tenir compte de tout cela lors des prochains survols rapprochés.
Tous les détails des petits problèmes de navigation ont été publiés par l’ESA.
POUR ALLER PLUS LOIN
Cometwatch du 20 Mars 2015. Du 28 Mars.
Chilly Philae still slumbering, says comet mission de Phys.org.
Le dossier Rosetta sur ce site.
LES COMÈTES : LA QUEUE DE SODIUM. (11/04/2015)
Crédit photo : J. Wilson, J. Baumgardner, M. Mendillo (Boston University)
Le bulletin de l’INSU publie un article sur ce que l’on essayait de mettre en évidence depuis longtemps : une queue supplémentaire de comètes, la queue de Sodium.
L’observation de la comète Hale-Bopp, véritable boule de roches et de glaces, a conduit à la découverte en 1997 d’une nouvelle queue reliée à l’émission de la raie D du sodium neutre.
Ce résultat a priori surprenant pourrait s’expliquer par un scénario purement chimique.
Le sodium, initialement piégé sous forme d’ions Na+ serait transféré dans la glace à la suite du lessivage des roches ; il se transformerait progressivement en atome neutre lors de l’érosion de la couche de glace par sublimation à l’approche du soleil.
Ce résultat, obtenu par une équipe pluridisciplinaire conduite par des chercheurs issus du Laboratoire de chimie théorique (CNRS / UPMC) et du Laboratoire d’astrophysique de Marseille (CNRS / AMU), est publié dans la revue "The Astrophysical Journal Letters".
La queue de sodium neutre observée dans les comètes est complètement différente des queues d’ions et de poussières déjà connues. Comment le sodium neutre est-il éjecté du noyau de la comète ou des grains cométaires composés d’une large proportion de glace d’eau alors que l'on sait qu'il n’est pas stable dans l’eau liquide?
Plusieurs mécanismes s’appuyant sur des chocs entre les particules de poussière et la pression de radiation du vent solaire ont été proposés mais les observations suggèrent plutôt une désorption thermique.
Une équipe interdisciplinaire vient de proposer un scénario totalement différent basé sur un processus chimique.
Partant du sodium piégé sous forme ionique dans les matériaux réfractaires au cours de la condensation de la nébuleuse protosolaire, les chercheurs ont suivi le cheminement chimique de l'ion sodium jusqu’à sa transformation en atome neutre au moment de la sublimation de la glace cométaire.
Des calculs d’équilibres thermochimiques montrent que le sodium est d’abord piégé dans les roches au cours du refroidissement de la nébuleuse protosolaire. Dans une seconde étape, les corps parents des comètes, composés initialement d’un conglomérat de roches et de glaces, subissent une
altération significative due à la chaleur dégagée par la désintégration des éléments radioactifs de courtes périodes. Il s’en suit un lessivage des roches par l’eau ainsi formée avec transfert du sodium dans la phase aqueuse sous forme d'ion Na+.
Lorsque la glace s’est reformée, l’ion sodium se retrouve dispersé dans des cages d’eau au sein du système cristallin.
Les calculs de chimie quantique montrent que ce sodium retrouve progressivement une forme neutre au fur et à mesure que la sublimation des couches supérieures de la glace le rapproche de la surface.
A la fin du processus, la couche superficielle est vaporisée, emportant avec elle le sodium sous forme neutre.
Ce scénario est le fruit d’un travail concerté entre équipes des deux instituts du CNRS (INSU et INC), et synchronisé avec la mission spatiale Rosetta/Philae sur la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko.
Comet Observations with the Boston University Imaging System
LHC : MODIFICATIONS ET AMÉLIORATIONS VUES PAR XAVIER COLAS DE LA NOUE. (11/04/2015)
Notre ami Xavier Colas de la Noue nous propose un petit résumé d’un article du journal Le Monde daté 18 Mars 2015 sur les améliorations apportées au LHC.
Le budget des améliorations n’est que de 140 M€.
**Au total, le coût de cette mise à niveau est estimé à 150 millions de francs suisses (140 millions d’euros), mais sans augmentation du budget du CERN.
* Le LHC saison 2 sera plus costaud, avec des énergies mises en jeu 60 % plus élevées que lors de la campagne précédente, entre 2010 et 2013.
*Pour augmenter l’énergie des collisions, il faut augmenter l’intensité du courant qui circule, de 6 500 ampères, entre 2010 et 2013, à 11 000
ampères, à partir de 2015.
*Tout a été vérifié et renforcé. 10 170 interconnexions électriques entre les câbles supraconducteurs ont été scrutées et consolidées. La solution trouvée par les ingénieurs a été de poser sur le chemin du courant des petites dérivations en cuivre. De simples plaques de 5 centimètres de long et de 2 millimètres d’épaisseur. 27 000 de ces plaques ont été posées par brasure au lieu de soudure. Soit une toutes les trois minutes environ, au cœur des
éléments cylindriques constituant l’anneau.
*. « En cas de problème, pour préserver l’accélérateur,
nous devons arrêter le courant le plus vite possible. C’est comme bloquer un paquebot filant à 80 kilomètres par heure. Pendant ces quelques minutes, le courant passe par ces plaques de cuivre », rappelle Jean-Philippe Tock. « Ce sont nos
“airbags”. Depuis qu’ils sont posés, je dors mieux !, sourit Frédérick Bordry, responsable de l’ensemble de cette phase de consolidation. Un travail prodigieux. »
*600 soupapes de plus ont été posées afin d’évacuer le gaz de la Cocotte-Minute si les « airbags » ne marchent pas. Des armoires électriques ont aussi
été déplacées dans des pièces annexes, derrière des murs de béton,
pour éviter que le rayonnement des particules n’abîme l’électronique. Dix-huit (18) aimants, servant à guider et à focaliser les protons le long de l’anneau, ont
également été remplacés. Les plus longs, de 15 mètres, sont au nombre de 1 232 – lors de l’incident de 2008, 39 avaient été
touchés. « Au final, c’est presque comme si nous avions affaire à un nouvel accélérateur »,
résume Frédérick Bordry.
*« Depuis l’été 2014, ces aimants sont à l’entraînement, comme des
sportifs ! », s’amuse Jean-Philippe Tock. En effet, ils sont constitués de bobinage des fameux câbles supraconducteurs qui, lors du refroidissement intense et du passage du courant, subissent des forces et des contraintes énormes et « bougent »
de quelques centimètres. Il faut donc progressivement injecter du courant. Peu à peu, la structure prend ses aises et se comporte de mieux en mieux. D’où l’incertitude
sur la date exacte des premiers tours de piste. Les entraînements étant minutieux.
* Du côté des détecteurs aussi, le travail a été intense. « Nous avons utilisé les rayons cosmiques pour tester nos détecteurs. Nous avons pu aussi injecter électroniquement des données dans la chaîne de
traitement », note Alexandre Zabi, spécialiste du traitement des données sur l’expérience CMS. La nouvelle machine a imposé de changer cette partie capitale pour les expériences : le tri des événements.
Au cœur des détecteurs, les croisements de paquets se succèdent toutes les 25 nanosecondes, une cadence doublée par rapport à la première phase. En outre, les collisions par croisement vont plus que doubler.
Résultat, les données vont pleuvoir, au rythme de 40 millions d’interactions par seconde, sept jours sur sept, vingt-quatre heures sur vingt-quatre ! Autant dire qu’il est impossible de tout garder et de tout traiter. C’est
à l’électronique de faire, avant les ordinateurs, un tri pertinent afin de ne garder « que »
1 000 événements par seconde. « Cela a nécessité d’importants changements pour le détecteur », confirme Andreas Hoecker, responsable scientifique de l’expérience concurrente Atlas. « Les systèmes
précédents de tri n’auraient pas tenu. On va les conserver, mais en parallèle nous utiliserons les nouveaux », indique Alexandre Zabi, qui a déjà
passé beaucoup de nuits à améliorer ces dispositifs. « Nous sommes stressés. Sur le papier et dans nos tests, ça marche. Mais en vrai ? »
* Du côté de l’infrastructure informatique, l’activité a été intense. « Le flux constant de données s’est arrêté
depuis deux ans. Maintenant, il va revenir avec des paramètres inconnus, comme le débit exact. On doit donc rester prêts à résoudre les problèmes
éventuels. On ne peut pas se permettre de perdre des données ! », rappelle Frédéric Hemmer, chef du département technologie de l’information du CERN. Près de 800 commutateurs réseau ont été changés,
300 kilomètres de câbles posés, 60 000 nouveaux processeurs installés, la capacité de stockage a été doublée (l’actuelle archive des données de la première saison occupe 100 pétaoctets, soit 100 millions de gigaoctets)…
*Un nouveau centre de calcul, extension de celui du CERN, a été construit en Hongrie et relié à la Suisse par des connexions à 100 milliards de bits par seconde… Les équipes informatiques ont même été mobilisées dans le tunnel. « Pour localiser précisément les personnels et
aider l’intervention de secours, nous avons posé 1 300 bornes de géolocalisation, décompte Frédéric Hemmer. Heureusement, elles n’ont pas servi. »
Les faisceaux de protons ont à nouveau parcouru le LHC le 5 avril 2015, après plus de deux ans d'arrêt. Le Grand collisionneur de hadrons, en maintenance depuis le 14 février 2013, est donc prêt à fonctionner pour permettre, durant les prochaines semaines, une montée d'énergie progressive des faisceaux, devant atteindre le record de 13 TeV.
Bref on attend beaucoup des nouvelles collisions.
Que va-t-on découvrir maintenant ??
POUR ALLER PLUS LOIN :
Le LHC en quête de la super symétrie, article de Sciences et Avenir.
L'accélérateur de particules européen LHC redémarre, article du Figaro.
Le LHC à nouveau prêt à explorer les frontières de la physique du CNRS.
Le LHC et le monde des particules.
DAWN :.ON EN SAIT UN PEU PLUS SUR LA MISE EN ORBITE AUTOUR DE CÉRÈS ! (11/04/2015)
Image crédit: toutes images : NASA/JPL-Caltech/UCLA/MPS/DLR/IDA
Le 6 Mars 2015 dernier, Dawn est arrivée enfin à sa destination, elle orbite la face nuit de Cérès.
Elle va se rapprocher de plus en plus de la surface avec sa propulsion ionique jusqu’à atteindre une orbite circulaire à 13.500km.
Une fois cette étape franchie, on va procéder aux premières séries d’investigations de la planète naine.
Merci à Marc Rayman, le PI de la mission pour ses commentaires dont je traduis l’essentiel ici :
Mais en ce qui concerne le présent, Dawn ne prend pas de photos, son élan l’a emmené à une altitude élevée, dont elle redescend maintenant (voir illustration), elle est dans le noir.
Illustration : le soleil est sur la gauche et le pôle N de Cérès pointe vers nous. Les petits cercles blancs sont des intervalles d’une journée. Entre les points OpNav5 et OpNav6, Dawn n’a pas pu prendre de photos car Cérès était trop près du Soleil.
Apodometer signifie l’altitude la plus haute de l’orbite (analogue d’apogée qui s’applique en principe pour la Terre). Ici 75.400km le 18 Mars 2015.
Demeter est le terme grec pour la déesse Cérès.
Crédit: NASA/JPL
La reprise des photographies du sol commencera début Mai avec l’étude des deux points brillants dont nous avons déjà parlé
On a beaucoup à apprendre sur Cérès, et d’ailleurs c’est seulement il y a quelques semaines que nous avons déterminé exactement les pôles N et S de cet objet. À cet effet on a mesuré exactement la rotation de Cérès (9 heures et quelques minutes), cette valeur précise est importante pour pouvoir viser un point sur la planète, comme les deux points brillants énigmatiques.
Dawn est en train de parfaire son orbite circulaire (RC3 acronyme de rotation characterization 3) jusqu’au 23 Avril, ce qui l’amènera de la face nuit à la face ensoleillée ; à ce moment là, elle arrêtera sa propulsion ionique.
Le 24 Avril Dawn passera au dessus du pôle Sud et commencera les observations photographiques.
Cela lui prendra 15 jours pour effectuer un tour complet de Cérès.
Mapping |
Dawn code |
Tentative dates (changes are guaranteed) |
Altitude |
Resolution in |
Resolution compared to Hubble |
Orbit |
1 |
April 23 – |
8,400 |
4,200 |
24 |
15 |
|
2 |
June 6-30 |
2,700 |
1,400 |
72 |
3.1 |
|
3 |
Aug 4 – |
900 |
450 |
215 |
19 |
|
4 |
Dec 8 – |
230 |
120 |
850 |
5.5 |
Les différentes orbites de Dawn autour de Cérès.
La navigation est complexe car Dawn a perdu 2 de ses 4 roues à réaction (similaires gyroscopes), mais l’équipe pense pouvoir effectuer tout le programme d’étude prévu malgré cet inconvénient.
L’ouverture de la caméra est importante car Cérès possède un albédo très faible (9% alors que Vesta avait 42%)
La meilleure période d’observation sera au mois de Mai où l’on espère voir en détail ces deux points brillants.
Après la période RC3, Dawn va baisser d’orbite trois fois, comme on le voit sur le tableau ci-dessus, chaque orbite a pour but de donner une meilleure vue que la précédente.
Il y aura :
Survey : orbite intermédiaire menant à
HAMO : high altitude mapping orbit, cartographie à haute altitude
LAMO : low altitude mapping orbit cartographie à basse latitude
Pendant que Dawn orbite Cérès, elle orbite aussi le Soleil ainsi que notre Terre. Celle-ci voyage plus vite sur son orbite que Cérès car elle est plus près du Soleil. Le 12 Avril 2015, Dawn sera à égale distance de la Terre et du Soleil. (voir la carte).
Elle sera à 2,9UA de chacun.
POUR ALLER PLUS LOIN :
Site de la mission au JPL.
Site de la mission à la NASA.
On peut visualiser sur cette animation l’orbite de DAWN dans notre système solaire lors de ces deux visites d’astéroïdes.
http://www.jpl.nasa.gov/spaceimages/images/largesize/PIA19185_hires.jpg
LA CHASSE AUX ONDES GRAVITATIONNELLES : UN SUPERBE FILM GRACE À MARIA CURLIN. (11/04/2015)
Merci à notre fidèle amie Maria Curlin qui vient de découvrir un superbe film (de 1 heure) sur Daily Motion qui parle de la chasse aux Ondes Gravitationnelles et de l’échec de l’expérimentation BICEP2.
Voici l’URL : http://www.dailymotion.com/video/x2jda68_aftershock-the-hunt-for-gravitational-waves-720p_tv
Le titre original: Aftershock: The Hunt for Gravitational Waves
On parle d’ondes primordiales et d’inflation, on y voit notamment Alan Guth un des pères de la théorie de l’inflation ainsi que François Bouchet de la collaboration Planck expliquant les divers modes de polarisation.
À voir au calme.
Il y a d'autres documentaires intéressants de la même série, toujours sur Dailymotion: sur les trous noirs, la matière noire, Mars, le système solaire etc..
Pour la liste complète:
https://en.wikipedia.org/wiki/Horizon_(BBC_TV_series)
GALILEO :.ET VOUS NOUS DITES : JE CONTINUE ! (11/04/2015)
Il y a du nouveau chez Galileo, on commence à mettre (enfin) l’accélérateur.
Après le semi échec des n° 5 et 6, car placés sur une mauvaise orbite ; on avait pu sauver le n°5 et rétablir son orbite grâce à la prouesse des techniciens de navigation.
Et bien, on a pu faire de même avec le n°6 qui se trouve maintenant dans une orbite fonctionnelle.
Les artisans de ces deux miracles sont l’équipe de vol Galileo à l’ESOC, le CNES, l’opérateur des satellites SpaceOpal et le fabricant allemand OHB.
Maintenant les 6 satellites sont sur la même orbite.
Après ce succès, l’ESA a lancé les deux suivants (n° 7 et 8) le 27 Mars sans problème.
Ce lancement aurait dû avoir lieu à la fin de l'année dernière, mais il a été reporté dans l'attente des conclusions d'une enquête sur les causes d'une anomalie survenue au niveau de l'étage supérieur de Soyouz, qui avait entraîné l'injection des 5e et 6e satellites Galileo sur une orbite plus basse que celle qui était visée. Dès la correction de cette anomalie, en l'occurrence le gel de la ligne d'alimentation en hydrazine, le
déploiement du réseau Galileo a pu redémarrer.
Voici le communiqué de presse de l’ESA concernant ce lancement.
Deux nouveaux satellites rejoignent la constellation Galileo
Avec les deux satellites qui viennent d'être lancés, le système de navigation Galileo de l'Union européenne (UE) compte désormais huit satellites.
Les exemplaires 7 et 8, embarqués sur un lanceur Soyouz, ont décollé le 27 mars à 21h46 TU (22h46 heure de Paris, 18h46 heure de Kourou) du Port spatial de l'Europe en Guyane française.
Tous les étages du Soyouz ont fonctionné nominalement et l'étage supérieur Frégate a largué les satellites sur leur orbite cible, à une altitude proche de 23 500 km, 3 heures et 48 minutes après la mise à feu du lanceur.
Dessin d’artiste du lancement des deux satellites Galileo (Arianespace).
Après les vérifications initiales, qui seront exécutées conjointement par l'ESA et le CNES à partir du centre du CNES à Toulouse, les deux satellites seront pris en charge par le centre de contrôle Galileo d'Oberpfaffenhofen (Allemagne) et par les installations spécifiques d'essai en orbite du site de Redu (Belgique). Ils seront alors soumis à différents essais préalablement à la recette qui les déclarera aptes au service
opérationnel au début de l'été.
La nouvelle paire de satellites rejoindra les six premiers, lancés en octobre 2011, octobre 2012 et août 2014.
"Ce lancement marque la reprise du déploiement de la constellation Galileo," déclare Jean-Jacques Dordain, Directeur général de l'ESA.
"Les résultats de l'essai en orbite des exemplaires 5 et 6 prouvent la qualité des satellites et leurs performances, et la production des prochains exemplaires suit son cours. Bonne nouvelle pour Galileo ! "
Quatre autres satellites Galileo actuellement à l'essai ou en fin d'intégration doivent encore être lancés dans le courant de 2015.
"Avec les six nouveaux satellites qui doivent fonctionner d'ici la fin de l'année, nous approchons désormais du rythme de croisière pour la production, l'essai et le déploiement des satellites de la constellation," constate Didier Faivre, Directeur Programme Galileo et Activités de navigation de l'ESA.
L'objectif fixé par la Commission européenne consiste à fournir en 2016 un bouquet de services initiaux incluant un service public en libre accès, un service public crypté à accès règlementé et une fonction de recherche et sauvetage qui passeront sous la responsabilité de l'Agence du GNSS européen (GSA).
Une constellation à capacité complète offrant notamment un service commercial crypté, composée de 24 satellites opérationnels et de six satellites de réserve, devrait être en place en 2020.
À propos de Galileo
Galileo est le système de navigation par satellite à couverture mondiale de l'UE. Il se compose de 30 satellites et de l'infrastructure au sol associée.
La phase de définition, de développement et de validation en orbite (IOV) du programme Galileo a été conduite par l'ESA et financée conjointement par l'ESA et la Commission européenne ; elle a débouché sur la mise en place d'une mini-constellation de quatre satellites et d'un segment sol limité axé sur la validation du concept d'ensemble de Galileo.
La phase FOC est intégralement financée par la Commission européenne. La Commission et l'ESA ont signé une Convention de délégation en vertu de laquelle l'ESA oeuvre en tant qu'agent de conception et d'approvisionnement pour le compte de la Commission.
Pour en savoir plus sur Galileo : http://www.esa.int/Our_Activities/Navigation
C’était le 11ème lancement Soyuz (VS11 dans la nomenclature du CSG)
Avec la poursuite du déploiement de ce projet emblématique, Arianespace remplit sa mission de garantir à l’Europe un accès indépendant à l’espace.
Le programme Galileo permettra ainsi à l’Europe de disposer de son propre système de navigation par satellites, dont les applications seront multiples. Placé sous contrôle civil, il offrira un service de localisation garanti et de haute précision, indépendant des autres dispositifs existants. Galileo disposera de 5 services de couverture mondiale destinés à des usages distincts : grand public, commercial, sauvegarde de la vie, public réglementé, recherche et
sauvetage. Les premiers services seront disponibles dès 2016. (D’après Arianespace).
Encapsulation des satellites en vue du lancement par l’ESA.
Une vue des deux satellites à l’intérieur de la coiffe.
Le replay du lancement de Soyuz avec Galileo 7 et 8 : partie 1 et partie 2
CURIOSITY :.ON A DE LA « VEINE » À GARDEN CITY ! (11/04/2015)
Photos : © NASA/JPL-Caltech/MSSS
Curiosity se promène depuis plusieurs mois dans à peu près la même zone, et en ce moment il est dans un endroit qui a été baptisé Garden City, et il vient de faire une découverte remarquable.
Il vient de mettre au jour un réseau de crêtes minérales à l’aspect bizarre. Cela ressemble à des veines (d’où mon titre se voulant amusant !) de matériaux de deux couleurs différentes émergeant du sol.
Ces crêtes font quelques cm de haut et aussi quelques cm d’épaisseur.
Il semble bien que cela confirme encore la présence passée d’eau dans cette région ; en effet ces curieuses formations ne peuvent se former qu’en présence d’eau (ou tout autre liquide, mais lequel ?) qui se déplace dans des anfractuosités rocheuses.
Curiosity avait déjà foré plus bas sur les flancs de cette montagne et avait découvert un minéral silicaté, la cristobalite.
Il semble que les veines que l’on voit aujourd’hui situées plus hautes sur la colline, aient une composition différente, montrant ainsi les différentes étapes de l’évolution autour de cette montagne.
Ces veines se forment lorsque le fluide passe au travers des fissures de la roche et y déposent des minéraux. Ces fractures se sont probablement formées lorsque le lac dans lequel se trouve le robot s’est évaporé au cours du temps.
Garden City se trouve situé 12m plus haut que le bas des Pahrump Hills dont nous avons déjà parlé.
L’analyse des premiers forages de Pahrump Hills ont montré de vraies différences entre elles. Le premier forage (à Confidence Hills) avait le plus d’argile et d’hématite (les deux se forment en conditions humides). Le second (à Mojave) possédait le plus de jarosite (à base Fer et de Soufre) qui se forme en milieu acide. Le troisième (Telegraph Peak), ne contenait pas d’argile, très peu d’hématite et aussi de jarosite ; mais la chose importante avec cet échantillon était l’énorme quantité de
cristobalite (silicate avec des traces de métaux) et la présence de quartz. Après Telegraph Peak, les navigateurs de la NASA l’ont dirigé vers une vallée appelée Artist’s Drive vers des couches situées plus hautes.
On a aussi procédé à l’analyse de ces veines avec la caméra microscope (MAHLI) du bras articulé
Cette image peut être replacée dans son contexte en visionnant cette image composée.
Ces veines sont à la fois claires et foncées, le matériau clair semble avoir incorporé des parties du matériau foncé ainsi qu’un autre matériau (flèche blanche comme on le voit sur la photo)
Ces deux couleurs correspondent-ils à deux fluides différents ? Le dépôt blanc serait du sulfate de Calcium.
On attend avec impatience les mesures de Chemcam.
POUR ALLER PLUS LOIN :
Curiosity dans Artist’s Drive de nos amis de l’Association Planète Mars
NASA's Curiosity Eyes Prominent Mineral Veins on Mars sur le site de MSL.
Prominent Veins at 'Garden City' on Mount Sharp, Mars par le JPL
Curiosity découvre une nouvelle preuve de présence ancienne d’eau par Sciences et Avenir.
Les vidéos de la NASA et plus particulièrement celles sur Curiosity.
Le site de la mission au JPL
Le site de la mission à la NASA.
Les images brutes de Curiosity.
La page plus détaillée pour accéder à toutes les images brutes de Curiosity.
Les meilleures images prises par Curiosity
Une superbe animation de la mission du robot Curiosity sur Mars est disponible sur ce site de la NASA.
La vidéo la moins gourmande (46MB) peut se charger directement ici.
CURIOSITY :.SAM DÉCOUVRE DE L’AZOTE DANS LES DERNIERS PRÉLÈVEMENTS. (11/04/2015)
Curiosity a procédé à des prélèvements en trois endroits différents du cratère Gale (Rocknest, John Klein et Cumberland) et après passage au four de SAM (acronyme de Sample Analysis at Mars) et de leur analyse au spectromètre, la
NASA a annoncé la détection d’Azote sous la forme NO (oxyde nitrique) provenant, on le pense, du chauffage de nitrates (NO3) dans le four de l’instrument. Si l’Azote moléculaire (N2) n’est pas facilement assimilable, par contre les nitrates le sont ; ils sont utilisables par tous les êtres vivants.
L’Azote (Nitrogen en anglais) est un élément indispensable à la vie et on le trouve dans des molécules complexes comme celles de l’ADN. Mais n’allons pas trop loin, la NASA pense que l’Azote trouvé, aurait plutôt une origine non biologique comme des conséquences d’impacts météoritiques ou la foudre au dessus d’éruptions volcaniques.
Ceci prouve une fois de plus que Mars, dans le passé, a pu réunir des conditions favorables à la vie (eau, argiles, méthane, azote, matériaux organiques…)
La quête continue….
POUR ALLER PLUS LOIN :
Mars : Curiosity détecte de l'azote disponible pour la vie ! Article du Point.
Curiosity Finds Biologically Useful Nitrogen de la NASA.
More Ingredients for Life Identified on Mars de Space Com
Curiosity : il y a de l’azote sur Mars article de Sciences et Avenir.
Curiosity a trouvé sur Mars de l’azote utilisable par la vie par nos amis de l’Association Planète Mars.
MESSENGER :.LES OBSERVATIONS À BASSE ALTITUDE CADEAU D’ADIEU. (11/04/2015)
Crédit vidéo : NASA/Johns Hopkins University Applied Physics Laboratory/Carnegie Institution of Washington/
Après un long voyage de 10 ans et après 4 ans en orbite autour de Mercure, Messenger tire ses dernières cartouches.
Dans un dernier sursaut, les contrôleurs lui font effectuer un programme de survol à basse altitude (voir planning des survols) et nous donnent à voir des images surprenantes.
Messenger a découvert quelques milliers de creux (hollows) à fond plat de forme extrêmement bizarre et comme ils ne possèdent pas ou peu de cratères, on pense qu’ils sont récents, ce qui a été une surprise pour les astronomes comme David Blewett du JHUAPL, qui voyaient Mercure comme une planète morte.
On ne connait pas leur origine, mais on suppose qu’ils se forment par sublimation de matière suite à l’exposition aux conditions environnementales très rudes.
Leur profondeur est de l’ordre de la dizaine de mètres.
Depuis sa mise en orbite en Mars 2011, le spectro X (XRS) de la sonde a mesuré l’émission de fluorescence X du sol et déterminé ainsi l’abondance des différents éléments. Des hétérogénéités ont été mises en évidence.
De plus ces mesures complétées par celles du spectro à neutrons ont montré que la forte concentration en Fer était associée avec une grande région contenant la plus forte concentration en Mg, Ca et S ; probablement les restes d’un ancien bassin d’impact.
On remarque sur cette figure que la plus forte concentration en Soufre (3%) et en Fer (2 à 3%) est située dans les zones à forte concentration de Mg (sphère en haut à gauche).
La carte avec les neutrons rapides indique aussi la même concentration en Fe.
Les instruments de Messenger ont aussi confirmé que l’histoire géologique de Mercure depuis le grand bombardement tardif (LHB) est dominée par des contractions de la croûte donnant lieu à des escarpements (scarps) ou des canyons.
Ceux-ci sont souvent longs de plusieurs centaines de km et de quelques milliers de m de profondeur.
On pense que ce sont des phénomènes relativement récents, moins de 50 millions d’années, basée sur la cratérisation.
La glace sur Mercure :
De nombreuses mesures ont mis en évidence notamment grâce au spectro à neutrons, la présence de glace d’eau sur la planète, dans les zones situées en permanence dans l’ombre près des pôles.
Illustration : Pôle N de Mercure, dont la couleur reflète la température, de 400K (rouge) à 50K (viole). On remarque que certains cratères sont toujours dans le noir et que leur température maxi est extrêmement faible (50K). de la glace d’eau est présente dans ces cratères et elle est stable. Certains cratères plus éloignés du pôle ont une température qui ne permet pas de conserver la glace d’eau. Image prise par l’instrument MDIS (Mercury Dual Imaging System)
Ces dépôts de glace ont des bords saillants indiquant leur jeunesse géologique. Le grand cratère est le cratère Prokofiev de 110km de diamètre.
Messenger termine sa grande aventure et son PI Sean Solomon souhaite que ses derniers instants nous permettent de lever le voile sur les derniers
secrets de la première planète.
POUR ALLER PLUS LOIN :
La conférence de presse sur cette mission à basse altitude avec les slides de présentation. Super !
Messenger Reveals Mercury Mysteries de Sky and Telescope.
New Mercury Surface Composition Maps Illuminate the Planet’s History de Astrobiology Magazine
MESSENGER's endgame: Hover campaign promises bird's-eye view of Mercury's surface de Phys.org
Best views yet of Mercury's ice-filled craters de la BBC.
Le site de la mission au JHUAPL.
Le site de la mission à la NASA.
Le dossier sur Messenger sur ce site.
VU D'EN HAUT :.MISSISSIPI OLD MAN RIVER . (11/04/2015)
Les satellites d’observation de la Terre se sont intéressés à la région du delta du Mississipi en Février 2014.
Ce fleuve magistral (3780km de long) débouche sur la célèbre Nouvelle Orléans, en bordure du Lac Ponchartrain avant de se jeter dans le Golfe du Mexique.
Elle a été fondée en 1718 par des colons français qui l’ont nommé Nouvelle Orléans en l’honneur du régent Philippe d’Orléans.
Certains de ses habitants parlent encore un peu français et la fête la plus célèbre de Big Easy (le surnom de la ville) est le Mardi Gras, célèbre dans tous les USA.
Une vue de satellite de la ville elle-même.
LIVRE CONSEILLÉ.:. HISTOIRE DE LA PHYSIQUE PAR JC BAUDET CHEZ VUIBERT. (11/04/2015)
Vraiment un ouvrage qui résume les 25 derniers siècles de science. L’approche chronologique est parfaite, on comprend l’enchaînement des avancées physiques.
Bon, d’accord, il y a quelques formules, mais cela est inévitable.
Voilà ce qu’on trouve sur la page 4 de couverture :
On dit de la physique qu’elle est la « reine des sciences », source de la technologie et des plus grandes découvertes, constamment au centre des avancées les plus récentes, en astrophysique notamment.
Pas à pas, l'auteur retrace les portraits des plus grands inventeurs pour en venir à la découverte des rayons X et, plus récemment, à la recherche du boson de Higgs. Siècle après siècle, nous sommes entraînés dans une suite ininterrompue de découvertes et de théories, où l'on retrouvera notamment les noms de Copernic, de Schrödinger, d’Einstein et de bien d'autres, pour aboutir à une vision de l'univers devenue cosmologie et « théorie de tout ».
Sommaire :
1-Les Grecs, la théorie des éléments
2-Le XVIème siècle : l’instrumentation et l’héliocentrisme
3-Le XVIIème siècle : la mécanique et la gravitation universelle
4-Le XVIIIème siècle : la mathématisation de la « philosophie » naturelle
5- Le XIXème siècle : la thermodynamique, l’optique et l’électromagnétisme
6- De 1895 à 1945 : la structure de l’atome et la physique nucléaire
7- De 1945 à nos jours : les particules et la naissance de l’Univers.
Jean Baudet est un historien des techniques, il a déjà publié de nombreux ouvrages généraux, dont nous avons même parlés ici.
Voici ce que Jean Baudet dit de son dernier livre sur son blog :
Mon livre Histoire de la physique vient de sortir de presse chez Vuibert, à Paris (333 pages). Cet ouvrage est le résultat de la fusion de deux livres précédents : Penser le monde (Histoire de la physique jusqu'en 1900, Vuibert, 287 p., 2006) et Expliquer l'Univers (Histoire de la physique depuis 1900, Vuibert, 427 p., 2008). Pour passer de 714 pages à 333, il m'a fallu revoir la rédaction de fond en comble, de manière à concentrer le récit sur les expériences
vraiment cruciales et sur les théories les plus importantes, pour faire ressortir clairement la filiation des idées, depuis les premières réflexions "physiques" de Thalès de Milet jusqu'à la récente découverte du boson de Higgs.
Cette Histoire de la physique, outre qu'elle offre une passionnante exploration de l'évolution de la science de l'Univers (les étapes principales de l'astronomie sont également étudiées), constitue une introduction à l'épistémologie, puisque la physique est en réalité la base de toutes les sciences (chimie, biologie, technologie...).
La thèse principale que je développe dans ce livre est que la "science" ne se constitue pleinement comme distincte de la "philosophie" qu'au XVIe siècle, en Europe, quand les "philosophes de la nature" (Paracelse, Copernic, Kepler, Galilée...) inventent l'instrumentation. L'usage d'instruments (lunettes astronomiques, appareils de laboratoire) permet en effet à l'observation d'atteindre des réalités insoupçonnées et permet au raisonnement d'être renforcé par la
mathématisation (rendue possible par les instruments de mesure).
Les tentatives de description du monde antérieures aux années 1500 ne sont encore que de la "proto-science", par manque de moyens. On retrouve ici ce que j'ai appelé le primat de la technique (notamment dans mon livre Le signe de l'humain - Une philosophie de la technique, L'Harmattan, Paris, 2005) : la science provient de la technique et non l'inverse.
En suivant l'évolution de la physique depuis la théorie grecque des quatre éléments jusqu'à l'actuelle distinction des particules élémentaires en fermions et bosons, il est captivant de comprendre comment une petite élite (quelques centaines de physiciens, d'astronomes et de chimistes pour les milliards d'hommes "ordinaires") a su élaborer une description précise de l'Univers, dont la validité est prouvée tous les jours par les résultats de la technologie. C'est
peut-être dans la construction de la physique que l'on trouve "l'honneur de l'Humanité".
ISBN : 978-2-311-40083-0 336 pages 32€
LES MAGAZINES CONSEILLÉS:.SCIENCE ET VIE SUR LES ANOMALIES DE L’UNIVERS! (11/04/2015)
Ce numéro d’Avril parle principalement de ce que cachent les anomalies de l’Univers, comme les signaux étranges, les astres alignés ( !!) etc..
Avant propos :
Ce n’est pas en levant les yeux au ciel que nous aurions pu le voir. Mais les scientifiques armés des meilleurs outils d’observation le savent : le ciel regorge de curiosités que personne ne parvient à expliquer. Comment se fait-il que les galaxies naines soient alignées ?
Comment expliquer que les nuages de gaz soient si brillants ? Pourquoi les galaxies se déplacent-elles si vite ? Mystère, mystère et encore
mystère. Le ciel est donc le théâtre de phénomènes étranges. Si étranges qu’ils laissent les scientifiques sans voix. Quand on sait qu’ils n’ont toujours pas la moindre idée de ce à quoi pourrait ressembler 95 % de la matière
qui compose l’Univers (la fameuse “matière noire”), on se dit que la moindre des choses serait d’aller voir si elle ne se cache pas derrière ces anomalies
Sommaire :
·
· 18 > Labos
· L’homme a créé un organisme incapable de vivre sans lui ;
la diversité humaine pourrait s’enrichir de deux nouvelles espèces…
26 > Environnement
· La banquise ne cesse de s’étaler en Antarctique ;
les termites freinent la désertification…
· 30 > Médecine
· Les maladies cardio-vasculaires ne connaissent plus de frontières ;
des polluants accéléreraient la ménopause…
· 38 > Technos
· Un nouveau matériau sur lequel l’eau n’a aucune prise ;
l’exploration martienne se dote d’un drone éclaireur…
·
·
· 40 > Révélations sur la 1re liste des meilleurs médicaments
Des milliers de médicaments ne servent à rien [En savoir plus]
48 > Sortie de nouveaux jeux multijoueurs
Se créer un avatar modifie la personnalité des joueurs1
50 > Rapport sur les méthodes d’interrogatoires de la CIA
La torture pousse à avouer n’importe quoi
51 > Un climatosceptique payé par un lobby
Non, le réchauffement n’est pas dû au Soleil
·
·
· 54 > ANOMALIES DANS L’UNIVERS : signaux étranges, astres alignés… [En
savoir plus]
· 56 > Les 9 anomalies qui pourraient élucider l’Univers
· 68 > A la recherche du meilleur des mondes
·
·
·
· 74 > Biologie cellulaire [En
savoir plus]
Cellules eucaryotes : l’hypothèse que personne n’attendait
· 78 > Climatologie [En
savoir plus]
Les effets surprenants de l’homme sur le climat : quel chaos !
· 86 > Neurobiologie [En
savoir plus]
Suicide : il cache une vraie maladie
·
·
·
· 94 > Fusion nucléaire [En
savoir plus]
3 machines défient Iter
· 102 > Chasse au gaspi [En
savoir plus]
Les lignes de code passent au code vert
· 108 > Bébé à 3 ADN [En
savoir plus]
Plongée dans l’inconnu
Bonne Lecture à tous.
C'est tout pour aujourd'hui!!
Bon ciel à tous!
JEAN PIERRE MARTIN
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