LES ASTRONEWS de planetastronomy.com:

Mise à jour : 4 Juillet 2015     

 

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ARCHIVES DES ASTRONEWS : clic sur le sujet désiré :

Astrophysique/cosmologie ; Spécial Mars ; Terre/Lune ; Système solaire ; Astronautique/conq spatiale ; 3D/divers ; Histoire astro /Instruments ; Observations ; Soleil ; Étoiles/Galaxies ; Livres/Magazines ; Jeunes /Scolaires

Sommaire de ce numéro :    

La surprenante diversité des exoplanètes : CR de la conférence IAP de D Queloz du 30 Juin 2015. (04/07/2015)

L’Astrophysique et la Science Fiction : CR de la conférence SAF de R Lehoucq du 10 Juin 2015. (04/07/2015)

Rosetta :. Des traces de glace d’eau sur la comète. (04/07/2015)

Rosetta : MIRO cartographie l’eau autour de la comète. (04/07/2015)

Rosetta : La comète est …trouée comme du gruyère ! (04/07/2015)

Philae : Elle cause, elle cause… (04/07/2015)

New Horizons :.Des détails sur Pluton et Charon. (04/07/2015)

Une sacrée minute : Ô ! Temps suspends to vol ! (04/07/2015)

Dawn :.De plus en plus mystérieux. (04/07/2015)

Système solaire : Les poussières interplanétaires. (04/07/2015)

ALMA :.La vue la plus détaillée de l’Univers à ce jour. (04/07/2015)

Conjonction : Quand Jupiter rencontre Vénus. (04/07/2015)

Space X :.Même les meilleurs ont des problèmes… (04/07/2015)

Vu d'en haut :.Superbes vortex Von Karman aux Canaries.

Europe : Un « GO » pour la mission US vers cet intriguant satellite de Jupiter. (04/07/2015)

Venus Express :.Des volcans toujours actifs mis en évidence. (04/07/2015)

Livre conseillé :.Découvrir l’Astronomie par P Lécureuil chez Vuibert. (04/07/2015)

Livre conseillé :.Le témoin du temps, conte philosophique et musical. (04/07/2015)

 

 

 

 

ROSETTA:.DES TRACES DE GLACE D’EAU SUR LA SURFACE DE LA COMÈTE. (04/07/2015)

 

Contrairement à ce qui avait été annoncé il y a quelques mois, on a quand même trouvé de la glace d’eau en de petits endroits de la surface de Churyumov-Gerasimenko.

 

Cela s’est produit en fait avant l’atterrissage en Septembre 2014 (la comète était peu ou pas active), lors du survol à très basse altitude de Rosetta (20km et moins) et grâce à la caméra téléobjectif haute résolution Osiris.

 

 

 

Ce sont ces photos qui ont révélé des taches claires (de l’ordre du mètre) sur la surface particulièrement sombre en de nombreux endroits, dont la surface totale ne devait pas dépasser la centaine de m2. (Voir photo ci-contre)

 Les images sont un composite en fausses couleurs RGB.

 

Crédits: ESA/Rosetta/MPS for OSIRIS Team MPS/UPD/LAM/IAA/SSO/INTA/UPM/DASP/IDA

 

On a tout de suite pensé à de la glace d’eau ; en effet ces taches étaient surtout accumulées à l’ombre du pied des « falaises » ; de plus on était loin du Soleil, la glace ne sublimait pas trop vite. Elles étaient toutes situées dans des zones recevant très peu de rayonnement solaire.

Ces zones étaient aussi approximativement 10 fois plus réfléchissantes que les alentours et de couleur légèrement bleue. Ces zones sont restées identiques pendant un mois approx.

 

 

Après des simulations en laboratoire, on s’est aperçu qu’une fine couche de poussière de 1mm d’épaisseur suffisait pour masquer la couche de glace aux instruments de détection. Il semblerait donc que la surface de la comète soit couverte principalement de cette fine couche de poussière (minérale et organique) et avec par endroits (nombreux) de petites zones brillantes révélant la couche de sous surface de glace d’eau.

L’équipe du Max Planck Institute pense aussi que cette couche de glace s’est formée principalement lors du dernier passage au périhélie, il y a près de 6 ans. En effet, lors des dégazages, des blocs de glace ont certainement été  éjectés dans les zones situées dans l’ombre permanente les préservant ainsi longtemps d’atteindre la température de sublimation.

 

On attend avec impatience de savoir ce qui va se passer lors de l’approche au plus près du Soleil au mois d’Août 2015.

 Exemples de 6 différentes zones de glace repérées sur la surface et leurs localisations. Photos prises par le téléobjectif de la caméra Osiris en septembre 2014 alors que la sonde était entre 20 et 50km du centre de la comète.

 

Crédits: ESA/Rosetta/MPS for OSIRIS Team MPS/UPD/ LAM/IAA/SSO/INTA/UPM/DASP/IDA

 

 

 

 

 

 

Les résultats scientifiques sont publiés dans la revue Astronomy & Astrophysics.

 

Lors de cette campagne de photographies, on a pu aussi calculer exactement l’albédo moyen de la comète, elle est très sombre, son albédo vaut 0,04, plus noire que du charbon !

 

 

 

Une bonne nouvelle : l’ESA prolonge la mission Rosetta jusqu’en Septembre 2016, époque où elle va essayer de descendre en spirale et de…poser la sonde sur la comète !!! Bref encore de nombreux instants d’émotion en perspective !

On va ainsi pouvoir suivre l’évolution de la dégradation de la surface cométaire suite au passage au périhélie.

 

Pourquoi Septembre 2016 et pas plus tard ? On pense qu’il n’y aura plus assez d’ensoleillement pour garantir un bon fonctionnement de Rosetta, donc autant essayer quelque chose de nouveau, et les réserves de carburant pour les changements d’orbite arrivent à leur fin.

En s’approchant de plus en plus près du sol, peut-être détectera-t-on enfin la position exacte de Philae.

 

 

 

 

 

 

POUR ALLER PLUS LOIN

 

Rosetta découvre de la glace sur la comète par Science et Vie

 

Rosetta : des plaques de glace sur Tchouri par Sciences et Avenir.

 

Rosetta tracks debris around comet

 

Le survol vu par le CNES.

 

Le dossier Rosetta sur ce site.

 

 

 

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ROSETTA :.MIRO CARTOGRAPHIE L’EAU AUTOUR DE LA COMÈTE. (04/07/2015)

 

 

MIRO (Microwave Instrument for Rosetta Orbiter, instrument construit par le JPL du CalTech avec contributions du LESIA et du LERMA de l’Obs de Paris-Meudon et du Max Planck Intitut für Sonnensystemeforschung) est un petit télescope capable d’observer certaines raies dans le domaine micro-ondes.

 

MIRO avait déjà détecté l’émission de molécules d’eau dans la coma de 67P en Juin 2014 alors que Rosetta s’approchait de la comète, elle était alors à près de 4UA du Soleil.

 

Depuis cette période, on a continué à étudier l’eau dans l’environnement cométaire et surtout depuis que l’on est très proche de celle-ci, les mesures peuvent être beaucoup plus fines.

 

Notre ami Nicolas Biver du LESIA et ses collègues l'ont fait, ils ont ainsi pu cartographier la distribution d’eau dans la coma de la comète.

 

 

Indication de la position de chaque spectre MIRO par rapport à sa position sur la comète. Le Soleil est à gauche.

On remarque une faible absorption dans les spectres correspondant à la partie « nuit » du noyau (dans l’ombre), alors qu’une faible émission est détectée au dessus des endroits les plus froids avec à peine un signal de présence d’eau au Pôle Sud.

Les émissions en dehors du noyau de la comète correspondent à l’eau de la coma. Carte obtenue en analysant les lignes spectrales de H2 O16. Les spectres sont codés couleur en fonction de la température :Noir <3 K,  bleue: 3–50 K,  vert: 50−100 K, 
rose: 100–150 K, et rouge >150 K.

Toutes ces observations montrent que la distribution d’eau dans la coma est inhomogène.

 

Crédit : N Biver et al. ESA/LESIA/JPL/MPI/LERMA

 

 

 

 

La plus forte signature d’émission d’eau a été observée dans la partie « jour » de la coma, et la plus forte absorption sur la partie jour du noyau.

 

 

 

On a aussi mesuré la quantité d’eau autour de la comète, la plus forte concentration se trouve juste au dessus de la zone du « cou », près du Pôle Nord de la comète (axe de rotation). C’est la partie blanche de la courbe.

Dans cette étroite région, la concentration d’eau est de deux ordres de grandeur plus forte que partout ailleurs dans la coma d’après notre ami Nicolas Biver.

 

Ci-contre : courbe de la concentration d’eau (l’abondance) autour du noyau de 67P en vertical échelle de droite log en molécule/cm2, par rapport aux différents endroits de la comète. La plus faible concentration se trouve logiquement sur la partie « nuit » près du Pôle Sud.

 

Crédit : N Biver et al. ESA/LESIA/JPL/MPI/LERMA

 

 

 

Ces relevés qui viennent d’être publiés (rapport à lire pour avoir tous les détails), datent de Septembre 2014, depuis, nos amis continuent de prendre des spectres et d’étudier l’évolution due à l’approche du Soleil.

 

 

 

 

 

POUR ALLER PLUS LOIN

 

 

Le survol vu par le CNES.

 

Le dossier Rosetta sur ce site.

 

 

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ROSETTA : LA COMÈTE EST….TROUÉE COMME DU GRUYÈRE! (04/07/2015)

 

 

Les dernières mesures basées sur les images de la caméra OSIRIS ont montré un étrange phénomène : on a repéré près d’une vingtaine de cavités (appelées puits d’effondrement ou pits en anglais) parfaitement circulaires d’où un dégazage de poussières et de gaz s’opère et ceci principalement sur l’hémisphère Nord de 67P.

Ces dégazages sont de plus en plus importants alors que l’on s’approche du Soleil.

Ces puits sont de l’ordre de la dizaine à la centaine de mètres de diamètre et de profondeur, certains même atteignent 200m.

La plupart sont actifs et laissent échapper de la matière.

 

Photo : position de ces puits sur la comète Churyumov-Gerasimenko crédit : JB Vincent et al Nature 14564.

Étude menée par Jean Baptiste Vincent du Max Planck Institut de Göttingen et publiée dans la revue Nature.

 

 

 

Ils se sont formés par effondrement de la matière située au dessus, nous donnant ainsi une occasion unique de voir ce qu’il y a dans l’intérieur d’une comète.

 

Graphique décrivant comment pourrait se former un de ces puits par effondrement.

En 1 : La chaleur force la glace de la sous surface à se sublimer (flèches bleues) et crée une cavité

En 2 : Quand la partie supérieure du puits devient trop faible pour supporter le poids de la couche supérieure, il se fissure

En 3 : Puis s’effondre créant un puits circulaire profond (flèche orange), le matériau mis au jour se sublime (flèches bleues)

Ce phénomène’ se produit aussi sur Terre, ce sont les dolines.

Crédit: ESA/Rosetta/J-B Vincent et al (2015)

 

 

 

Mais quel serait la cause de la présence de ces vides ?

Il existe plusieurs hypothèses :

·         Une possibilité est qu’ils existent depuis la formation de la comète, en tant que conséquence de collisions de blocs plus petits laissant ainsi des vides entre eux

·         Une autre possibilité est la sublimation de poches de glaces de CO2 et CO situées juste sous la surface, chauffées par le rayonnement solaire et pénétrant la couche isolante de surface.

·         Encore une autre possibilité : la sublimation pourrait être provoquée par l’énergie libérée par la glace changeant d’état, passant d’amorphe à cristalline et sublimant ensuite les glaces de CO2 et CO.

 

 

 

Vue HR de la région active Seth (Seth_01) par Osiris le 20 sept 2014 depuis une altitude de 26km.

Une vue plus large.

 

Ce puits mesure 220m de diamètre et 185m de profondeur.

 

Une vue prise en Octobre 2014, faisant apparaître le dégazage le long des parois du puits en poussant le contraste peut être vue ici.

 

 

Crédits: ESA/Rosetta/MPS for OSIRIS Team MPS/UPD/LAM/IAA/SSO/INTA/UPM/DASP/IDA

 

 

 

 

 

 

Ces puits pourraient aussi être liés à l’âge de la surface, plus il y en aurait et plus la surface serait jeune et moins travaillée.

Ce qui semblerait être confirmé par la surface de l’hémisphère Sud, qui reçoit lui plus de rayonnement solaire et possède une surface bien différente.

Les puits actifs sont les plus jeunes, bien qu’ayant résisté à plusieurs orbites autour du Soleil, tandis que ceux existant depuis un certain temps ne le sont plus et ont des bords dégradés et leurs fonds remplis de poussière et de roches.

 

 

Une belle vue d’ensemble.

 

 

 

Bref, 67P, c’est du gruyère!

 

 

 

POUR ALLER PLUS LOIN :

 

Comet sinkholes generate jets, article de l’ESA.

 

Rosetta’s Comet Sparkles with Ice, Blows Dust From Sinkholes de nos amis de Universe Today.

 

Mission Rosetta : de profonds gouffres découverts sur Tchouri, article du Point.

 

Rosetta a trouvé les racines de la chevelure de Tchouri, article du Monde.

 

Rosetta repère les trous de Tchouri d'où s'élève sa chevelure, article de Sciences et Avenir.

 

 

 

 

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PHILAE : ELLE CAUSE, ELLE CAUSE….. (04/07/2015)

 

Nous avions laissé la dernière fois notre sympathique sonde qui venait de reprendre contact avec la Terre via Rosetta le 13 Juin.

 

Depuis elle nous a recontacté plusieurs fois et notamment deux minutes de données (annoncé comme 20 minutes, mais c’était une mauvaise interprétation) le vendredi 19 Juin 2015.

La transmission n’est pas encore parfaitement stable mais s’améliore.

D’autres communications ont eu lieu aussi les 20, 23 et 24 Juin qui permirent la transmission de 80 paquets de données, soit 185 en tout pour le moment.

 

Des données sur son état ont été transmises, on sait maintenant que la température interne est de 0°C et que la batterie fonctionne parfaitement d’après le centre de contrôle de la DLR.

 

L’ESA commence à réduire l’altitude de Rosetta (vers les 160km) afin d’avoir plus de visibilité radio au dessus de Philae.

 

Il faut lire l’interview d’Éric Jurado du SONC (CNES) qui explique les problématiques des prises de contact avec Philae :

Éric Jurado, responsable des activités de mécanique spatiale au SONC réagit à la reprise de contact avec Philae

 

On en déduit ces quelques commentaires :

·         Difficulté à dater les informations par rapport à l’heure sur la comète

·         Un premier réveil s’est peut être produit au mois de Mai

·         Philae semble bien se comporter et nous sommes confiants

 

 

Une fois les contacts parfaitement stables établis, il va falloir décider dans quel ordre on lance les expériences.

 

Puis on enverra des ordres pour activer les instruments et procéder à des expériences.

On commencera avec ce qui consomme peu puis des expériences plus gourmandes et peut être faire tourner encore une fois afin de pouvoir forer dans de bonnes condition, mais comme il n’est pas ancré dans le sol, il faudra y aller avec précaution….

Peut être faudra-t-il même envisager une rotation pour forer au bon endroit, manip dangereuse car nous ne sommes pas ancrés au sol, alors, attention Newton : action = réaction….

On pourra peut être enfin connaitre la nature des composants carbonés du sol de la comète.

 

 

Alors, à suivre…..

 

 

POUR ALLER PLUS LOIN :

 

Lire le blog d’Emily de la Planetary Society sur le sujet.

 

 

Mission Rosetta : de nouveaux contacts "instables" établis avec Philae article du Point.

 

Kontakt zu Philae weiterhin unregelmäßig und instabil par la DLR (en allemand).

 

Rosetta and Philae in contact again de l’ESA.

 

 

 

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DAWN :.DE PLUS EN PLUS MYSTÉRIEUX. (04/07/2015)

Image crédit: toutes images : NASA/JPL-Caltech/UCLA/MPS/DLR/IDA

 

 

Plus on s’approche de la surface de Cérès et plus des mystères s’ajoutent aux mystères précédents.

 

L'origine de la multitude de taches brillantes au fond d’un cratère dont on a parlé la dernière fois, n'est toujours pas élucidée.

Et récemment nous venons de découvrir une structure conique qui semble n’avoir rien à faire là où elle est ; elle est située entre deux grands cratères et ne correspond pas à un rebond d’impact météoritique. Alors…

 

 

La montagne de forme conique est située dans la partie supérieure droite de l’image. Le soleil éclaire par le haut. On distingue aussi des points brillants sur cette photo.

Un détail de cette forme conique qui culmine quand même à 5000m. photo prise de 4400km d’altitude le 6 Juin 2015.

Crédit photos : NASA / JPL-Caltech / UCLA / MPS / DLR / IDA

 

 

 

 

Une autre belle photo prise aussi de 4400km d’altitude montrant du matériel brillant visible à l’intérieur d’un cratère dans le coin supérieur droit.

 

Cela provient-il d’un énorme impact qui aurait fait jaillir le matériel situé sous la surface, probablement

 

Photo prise le 6 Juin 2015.

 

 

 

 

 

Crédit : NASA/JPL-Caltech/UCLA/MPS/DLR/IDA

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

POUR ALLER PLUS LOIN :

 

Lire le blog de Mark Rayman.

 

 

 

Dawn blog

 

Où est dawn?

 

Site de la mission au JPL.

 

Site de la mission à la NASA.

 

On peut visualiser sur cette animation l’orbite de DAWN dans notre système solaire lors de ces deux visites d’astéroïdes.

 

Galerie d’images.

 

http://www.jpl.nasa.gov/spaceimages/images/largesize/PIA19185_hires.jpg

 

 

 

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SYSTÈME SOLAIRE : LES POUSSIÈRES INTERPLANÉTAIRES. (04/07/2015)

 

 

 

 

 

Devant les météorites, les poussières interplanétaires sont de meilleurs marqueurs pour connaître la ceinture principale d’astéroïdes ?

C’est ce qu’annonce l’INSU dans leur dernier communiqué.

 

 

Une équipe composée principalement de chercheurs français a démontré que la plupart des poussières interplanétaires qui finissent en micrométéorites à la surface de la Terre sont les objets extraterrestres récoltés les plus représentatifs de la ceinture principale d’astéroïdes et non les météorites comme cela fut longtemps considéré. Elle a montré par la même occasion que ces poussières ont une origine principalement astéroïdale et non cométaire avec des conséquences sur les modèles d’évolution dynamique du système solaire. Cette étude est publiée le 16 juin 2015 dans the Astrophysical Journal.

 

Les micrométéorites sont des poussières extraterrestres faisant généralement une taille inférieure au millimètre et qui en masse représentent la fraction la plus importante de la matière extraterrestre accrétée par la Terre au cours du temps.

Bien que petites, ce sont elles qui sont à l’origine de la plupart des étoiles filantes que l’on observe dans le ciel.

 

Une équipe menée par un chercheur du Laboratoire d’Astrophysique de Marseille (LAM - CNRS/AMU) a comparée les propriétés spectrales des astéroïdes riches en glace (comme Cérès par exemple, visité en ce moment par la sonde américaine DAWN) avec celles de toutes les classes de météorites et de poussières interplanétaires récoltés sur Terre ou dans la stratosphère.

L’étude montre que seules les poussières interplanétaires anhydres sont compatibles avec les propriétés spectrales des astéroïdes riches en glace.

 

Tout d’abord, ce constat remet en cause le statut de référence des météorites dans la connaissance de la ceinture d’astéroïde, et cela au profit des poussières interplanétaires. Mais aussi, et en conséquence, il faut reconsidérer l’origine que l’on attribuait à ces poussières qui au lieu de provenir principalement des comètes comme on le supposait, proviennent essentiellement de la ceinture principale. En effet la comparaison avec les propriétés spectrales des comètes donne de moins fortes similitudes.

 

Ainsi la fraction la plus importante de la matière accrétée par la Terre – les poussières interplanétaires – est représentative de la fraction la plus importante des astéroïdes formant la ceinture principale – les astéroïdes glacés.

En d’autres termes, la ceinture principale d’astéroïdes est la source principale de la matière accrétée aléatoirement par la Terre ; et les poussières interplanétaires - de part leur diversité spectrale - en sont les meilleures représentantes.

Cette étude résout un malaise de longue date puisqu’aucune roche extraterrestre n’apparaissait comme un analogue convaincant des astéroïdes riches en glaces qui dominent outrageusement (en masse) la ceinture principale.

Elle conforte par ailleurs l’aspect cométaire de ces objets ; en effet, certains dégazent comme les comètes (c’est notamment le cas de Cérès) et d’autres possèdent de la glace à la surface (comme 24 Thémis).

 

Illustration des liens entre les différents groupes de petits corps du système solaire (astéroïdes, comètes) et les deux groupes de matériaux extraterrestres (météorites, IDPs). © Vernazza et al. 2015 (ApJ)

 

 

 

 

 

Par ailleurs, il faut savoir que, le modèle de Nice de formation du Système solaire prédit grosso modo que des objets du Système solaire externe, tels que les Objets Trans-Neptuniens (TNOs), ont été implantés dans la ceinture principale.

De ce point de vue, les présents résultats abondent dans ce sens en apportant une preuve supplémentaire de l’aspect cométaire de ces objets. En se basant sur les modèles récents de l’évolution dynamique du système solaire, il apparait également que les météorites échantillonnent la diversité des planétésimaux qui se sont formés dans la région interne du système solaire (0.5-4 UA) alors que les poussières interplanétaires échantillonnent la diversité des planétésimaux qui se sont formés dans la région externe du système solaire (au delà de 5 UA).

 

 

 

  

 

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ALMA :. LA VUE LA PLUS DÉTAILLÉE À CE JOUR DE L'UNIVERS LOINTAIN! (04/07/2015)

 

L’ESO communique sur la campagne d’observations effectuée par ALMA (réseau de radio télescopes au Chili) qui a permis d'obtenir une image spectaculaire et détaillée à la fois d'une galaxie lointaine subissant un effet de lentille gravitationnelle.

 

Voici le communiqué officiel :

 

 

Sur cette image figure une vue amplifiée des régions de formation d'étoiles au sein de la galaxie distante. Le degré de résolution qui caractérise ces nouvelles observations est inédit. Il surpasse nettement le niveau de détail qu'offre le Télescope Spatial Hubble du consortium NASA / ESA, et révèle l'existence, au sein même de cette galaxie, de régions de formation d'étoiles semblables à la Nébuleuse d'Orion, quoique de dimensions nettement supérieures.

 

 

La campagne d'observations d'ALMA en configuration étendue a donné lieu à quelques résultats surprenants, et permis de recueillir des informations d'une précision inégalée concernant les “habitants” de l'Univers proche et distant.

Des observations effectuées fin 2014 dans le cadre de cette campagne visaient une lointaine galaxie notée HATLAS J090311.6+003906, par ailleurs connue sous l'appellation SDP.81.

La lumière en provenance de cette galaxie subit les effets d'un phénomène de lentille gravitationnelle.

Une galaxie massive située entre SDP.81 et ALMA agit telle une lentille en effet, déformant la lumière émise par la galaxie plus lointaine et générant un anneau d'Einstein quasi-parfait.

 

Plus de sept équipes de scientifiques ont analysé, indépendamment les unes des autres, les données d'ALMA relatives à SDP.81. Cette flopée de publications scientifiques a révélé certaines caractéristiques inconnues de cette galaxie: les détails de sa structure, son contenu, son mouvement, et quelques autres propriétés physiques.

 

ALMA fonctionne à la manière d'un interféromètre. En quelques mots, les nombreuses antennes qui composent le réseau travaillent de concert afin de collecter la lumière, comme le ferait un télescope virtuel de vastes dimensions.

En conséquence, les nouvelles images de SDP.81 obtenues par ALMA sont dotées d'une résolution quelque six fois supérieure à celles acquises dans l'infrarouge par le Télescope Spatial Hubble du consortium NASA/ESA.

 

Les modèles complexes des astronomes révèlent l'existence d'une structure fine, jamais observée auparavant, au sein de SDP.81. Cette dernière arbore la forme de nuages poussiéreux, probablement de vastes réservoirs de gaz moléculaire froid – ou lieux de naissance des étoiles et de leurs cortèges de planètes. Ces modèles ont été en mesure de corriger la distorsion géométrique générée par l'effet de lentille gravitationnelle.

 

Les observations d'ALMA présentent un tel degré de résolution que les chercheurs peuvent détecter,  au sein de cette lointaine galaxie, des régions de formation stellaire dont les dimensions n'excèdent pas les 100 années-lumière – soit l'équivalent de gigantesques nébuleuses d'Orion produisant, à l'autre extrémité de l'Univers, de nouvelles étoiles à un rythme mille fois supérieur. C'est la toute première fois que ce phénomène peut être observé à une distance aussi élevée.

 

“L'image de la galaxie recomposée par ALMA est spectaculaire”, s'enthousiasme Rob Ivison, co-auteur de deux des publications scientifiques et Directeur de la Science à l'ESO. “La vaste surface collectrice d'ALMA, la grande distance qui sépare ses antennes, et la stabilité de l'atmosphère qui surplombe le désert de l'Atacama, contribuent chacune à l'obtention d'images et de spectres extrêmement résolus. En d'autres termes, les observations obtenues sont très détaillées, ainsi que les informations concernant les mouvements qui animent les différentes régions de la galaxie. Nous pouvons désormais étudier des galaxies situées à l'autre extrémité de l'Univers, au moment où elles fusionnent et donnent naissance à un grand nombre d'étoiles.

C'est le genre de truc qui m'incite à me lever le matin !”

 

L'information spectrale recueillie par ALMA a par ailleurs permis aux astronomes de mesurer la vitesse de rotation de la galaxie et d'estimer sa masse. Les données indiquent que le gaz de cette galaxie est instable : certains amas de gaz sont en cours d'effondrement en effet, et probablement sur le point de se changer en vastes régions de formation stellaire.

 

En outre, la modélisation de l'effet de lentille gravitationnelle révèle l'existence d'un trou noir supermassif au cœur de la galaxie lentille d'avant-plan. Les régions centrales de SDP.81 sont trop peu lumineuses pour être détectées, ce qui laisse à penser que la galaxie d'avant-plan abrite un trou noir supermassif doté d'une masse supérieure à 200 ou 300 millions de masses solaires.

 

Le nombre d'articles publiés à partir de ce simple ensemble de données collectées par ALMA montre l'enthousiasme suscité par le haut pouvoir de résolution et la formidable puissance collectrice du réseau. Il témoigne également du rôle majeur d'ALMA dans les découvertes astronomiques à venir et la formulation de nouvelles questions concernant la nature des galaxies lointaines.

 

 

 

POUR ALLER PLUS LOIN :

 

 

Un petit film bien fait sur ALMA et VLT peut être visionné sur ce site.

 

Info générale sur ALMA.

 

 

 

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CONJONCTION : QUAND JUPITER RENCONTRE VÉNUS. (04/07/2015)

 

Il y a des moments comme cela, où le ciel devient magique, et ce 30 Juin 2015, c’était le cas.

Nous avons assisté à une rencontre céleste entre la planète géante Jupiter et l’étoile du Berger, la planète Vénus.

Leur séparation (distance apparente entre elles) était de seulement la moitié de la largeur du disque lunaire.

 

Phénomène parfaitement visible au moment du coucher de Soleil vers l’Ouest.

 

 

En principe ce phénomène de conjonction est relativement fréquent puisque toutes les planètes se baladent dans le même plan, l’écliptique, même si il existe des petites variations.

 

Justement ce sont ces petites variations qui font que des conjonctions aussi belles comme celles du 30 Juin sont rares.

 

Je ne suis pas un grand photographe, mais je ne pouvais pas laisser passer un tel moment, alors voici ma photo.

 

 

On pense que c’est une telle conjonction qui aurait pu donner naissance au début de notre ère à l’étoile de Bethléem.

 

 

 

 

 

POUR ALLER PLUS LOIN :

 

Un APOD à ce sujet. Avec une superbe photo où l’on voit même les satellites de Jupiter.

 

Venus and Jupiter Meet At Last, article de Universe Today.

 

Jupiter et Vénus vont s'embrasser et éblouir le ciel dans la nuit de mercredi à jeudi, article d’Atlantico.

 

Le 30 juin 2015, Vénus frôle Jupiter de Ciel et Espace.

 

 

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NEW HORIZONS :. DES DÉTAILS SUR PLUTON ET CHARON. (04/07/2015)

 

 

New Horizons est en bonne forme et comme le dit Alan Stern le PI de la mission : all systems are Go for the flyby !

 

L’équipe est très prise en ce moment avec les derniers réglages et manœuvres de navigation (une le 14 Juin, une autre petite devrait suivre le 1er Juillet).

Toute l’équipe de mission est particulièrement motivée, ils ont pour la plupart investi plus de 15 ans de leurs vies et de leurs carrières dans ce projet.

 

 

On est dans la phase d’approche finale maintenant (AP3).

 

Pluton et son gros satellite Charon deviennent de plus en plus visibles aux yeux de LORRI, la caméra de New Horizons.

 

Le site de la mission nous donne à voir un ensemble de photos de Pluton prises entre le 5 et le 18 Juin 2015, mais je choisis de vous montrer une image du 22 Juin traitée par nos amis de la Planetary Society :

 

On voit Pluton et Charon (image traitée par B Jonsson) alors que la sonde est à seulement 27 millions de km de son but.

 

On remarque des zones brillantes et sombres sur Pluton et aussi sur Charon notamment un point brillant près de son centre.

 

 

Crédit : NASA / JHUAPL / SwRI / Björn Jónsson

 

 

De nouvelles lunes n’ont pas été découvertes jusqu’à présent, ce qui est une bonne nouvelle pour la future rencontre.

 

 

 

 

La sonde est maintenant suffisamment proche de sa cible pour que l’on puisse mettre en œuvre la caméra couleur MVIC  de RALPH (Multicolor Visible Imaging Camera) on a ainsi accès à une animation gif du système Pluton/Charon en couleur.

C’est encore un peu simpliste mais cela va s’améliorer.

 

 

On a aussi maintenant des images un peu plus précises de Charon comme celle-ci du 18 Juin.

 

L’image de gauche est l’image améliorée par déconvolution.

 

On remarque parfaitement la zone sombre près du Pôle, on espère voir se confirmer ce détail dans les jours qui viennent.

 

 

Crédit: NASA/Johns Hopkins University Applied Physics Laboratory/Southwest Research Institute

 

 

 

 

 

 

 

Voici les dernières photos couleur de Pluton, on y voit deux hémisphères nettement différents.

 

Ces photos ont été prises les 25 et 27 juin 2015, l’image de gauche représente la face que l’on verra avec le plus de résolution lors du passage du 14 Juillet. Une zone très sombre entoure l’équateur.

L’image de droite est l’hémisphère qui fait face à Charon, on Remarque aussi des points sombres le long de l’équateur.

 

Crédit photo : NASA/Johns Hopkins University Applied Physics Laboratory/Southwest Research Institute

 

 

 

 

 

Un rappel: à l’occasion du passage de New Horizons dans le monde de Pluton, la SAF, l’Observatoire de Paris et la Cité des Sciences et de l’Industrie vous proposent une grande soirée le :

 

MERCREDI 15 JUILLET À PARTIR DE 18H00 À LA CITÉ DES SCIENCES DE PARIS

ENTRÉE LIBRE    AUDITORIUM

TOUTES LES IMAGES DU PASSAGE, NOMBREUX INTERVENANTS SCIENTIFIQUES, 
ON PARLERA AUSSI DE CÉRÈS ET ON FÊTERA LES 50 ANS DE MARINER 4 AUTOUR DE MARS

 

Venez nombreux !

Pas de réservation possible, donc entrée réservée aux premiers arrivés.

 

 

 

POUR ALLER PLUS LOIN:

 

Resolving features on Charon and seeing in color blog d’Emily L.

 

 

 

Site de la mission à la NASA.

 

Site de la mission au JHUAPL.

 

The New Horizons Spacecraft document pdf sur la sonde elle-même.

 

NH mission timeline.

 

Tout sur la mission New Horizons sur votre site préféré.

 

 

 

 

 

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UNE SACRÉE MINUTE : Ô ! TEMPS SUSPENDS TON VOL ! (04/07/2015)

 

La dernière minute de ce mois de Juin 2015 comptera une longue minute de 61 secondes grâce à l’ajout d’une seconde intercalaire.

 

Cela doit permettre de compenser la rotation pas parfaitement régulière de la Terre autour du Soleil et de caler ainsi le temps atomique universel (UTC : temps universel coordonné, appelé à tort GMT par certains) sur le mouvement de notre planète.

 

Sur le long terme, l’influence de la Lune fait ralentir la Terre de 2ms par siècle (la Lune elle s’éloigne de 4m par siècle).

 

En effet depuis près de 50 ans ce n’est plus l’astronomie qui dicte le temps, mais ce sont des horloges ultra stables, des horloges atomiques, celles-ci définissent le temps atomique universel (TAI).

Leur précision est faramineuse, de l’ordre de la seconde sur quelques centaines de millions d’années.

 

La décision d’introduire cette seconde intercalaire est prise au niveau international par la composante « Service de la Rotation de la Terre » du Service international de la rotation de la Terre et des systèmes de référence – IERS. Implantée à l’Observatoire de Paris au sein du département SYRTE - Observatoire de Paris La dernière en date remonte à 2012.

Depuis l’instauration de ce système en 1972, on aura rajouté 26 secondes au 1er juillet prochain.

 

Des discussions ont lieu pour savoir si l’on doit continuer à utiliser ce système de seconde intercalaire qui ne satisfait pas les utilisateurs d’équipements sophistiqués ayant leur propre horloge interne (notamment Google !).

 

 

 

 

POUR ALLER PLUS LOIN :

 

Communiqué de presse Observatoire de Paris Ajout d’une seconde intercalaire dans la nuit du 30 juin au 1er juillet 2015

 

L'année 2015 durera une seconde de plus article du Figaro.

 

Vers une nouvelle définition de la seconde article du Figaro sur les horloges atomiques.

 

Cette nuit, pour une seconde, le temps va suspendre son vol, article du Point.

 

NASA Explains Why June 30 Will Get Extra Second

 

 

 

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SPACE X :.MÊME LES MEILLEURS ONT DES PROBLÈMES. (04/07/2015)

 

 

La fusée Falcon 9 de SpaceX, transportant la capsule de ravitaillement Dragon (mission CRS-7 avec 2500kg de chargement) vers l’ISS a explosé deux minutes après son lancement ce dimanche 28 Juin 2015 de Cape Canaveral.

 

 

Le lancement avait pourtant été parfait, il semble que qu’il y ait eu un problème après l’extinction du premier étage au moment de la séparation.

 

Les neuf moteurs Merlin du premier étage ont bien fonctionné et le lanceur avait atteint une vitesse supersonique, il était à 50km d’altitude.

D’après les premières indications, il y aurait eu une surpression dans le réservoir d’oxygène liquide de l’étage supérieur.

 

Crédit: Ken Kremer/kenkremer.com

 

Une autre photo.

 

 

 

 

C’est un sale coup pour SpaceX, car c’est le premier échec de la fusée Falcon 9 après 18 succès consécutifs.

 

La capsule transportait en plus du cargo habituel, un scaphandre d’EVA, un système de filtration d’eau  et des pièces d’adaptation (les International Docking Adapters développé par Boeing) des capsules Dragon à l’ISS de façon à accepter le plus grand nombre de capsules à s’arrimer (notamment Boeing).

 

 

En tout cas pas de problème pour le ravitaillement des astronautes, il y a suffisamment à bord pour le moment ; un cargo Progress est prévu pour début Juillet et un Japonais pour le mois d’Août.

Néanmoins c’est la troisième perte d’un vaisseau cargo cette année : un Progress, une capsule d’Orbital Sciences et Dragon.

Trois échecs sur trois types de véhicules différents, ce n’est pas commun.

 

Les causes exactes de cet échec sont, à ce jour, inconnues d’après le CEO, Elon Musk.

 

Cela doit nous rappeler que l’espace n’est pas une affaire de routine, c’est un défi permanent.

 

Rappelons que SpaceX envisage de transporter ses premiers astronautes en Décembre 2017 à bord de Dragon.

 

 

Vidéo du lancement.

 

 

 

 

 

 

POUR ALLER PLUS LOIN :

 

La nouvelle chez nos amis de Universe Today.

 

Et chez Space Ref.

 

 

 

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VENUS EXPRESS :.DES VOLCANS TOUJOURS ACTIFS MIS EN ÉVIDENCE ! (04/07/2015)

 

La sonde européenne aurait mis en évidence la preuve d’un volcanisme toujours présent à la surface de notre planète sœur.

 

 

Vénus planète hostile par excellence, est de la taille de la Terre et possède une composition similaire, elle aurait donc aussi une source de chaleur interne, probablement due à la radioactivité comme pour nous.

Sa surface, jeune, est manifestement d’origine volcanique et recouverte de lave refroidie.

Mais contrairement à la Terre, elle ne possède pas de système de plaques tectoniques.

Il ne serait donc pas absurde d’envisager que cette chaleur doive bien s’échapper quelque part, par exemple sous forme d’éruption volcanique.

Mais jusqu’à présent, ni les sondes soviétiques posées sur la surface ni les satellites en orbite, n’étaient parvenus à mettre ce phénomène en évidence.

 

La sonde européenne Venus Express (VEX) qui a terminé fin 2014 sa mission autour de la planète a procédé quelques années auparavant à des observations dans différentes longueurs d’onde afin d’essayer de résoudre ce problème.

 

Il y avait bien eu des indices détectés par VEX il y a quelques années, où on avait remarqué des émissions IR de trois régions volcaniques que l’on interpréta comme des éruptions récentes de lave.

Et ensuite pendant la période 2006/2007 on nota une augmentation brutale de la concentration de SO2 dans la haute atmosphère suivi d’une chute plus lente pendant les 5 années suivantes. On était bien sur la piste d’éruptions volcaniques.

 

Plus récemment la caméra VMC de la sonde basée sur un canal proche IR a pu cartographier les émissions thermiques de la surface à quelques jours d’intervalle et noter des variations importantes notamment dans la région Ganiki Chasma.

La température de ces points chauds est nettement supérieure à la température moyenne du sol, près de 800°C au lieu de 450.

 

Quatre points chauds (de quelques km2 à quelques centaines de km2) ont particulièrement été mis en évidence indiquant fortement la présence d’un volcanisme actif en cours.

C’est ce qu’affirment l’ESA et l’équipe du Max Planck Institut (Eugene Shalygin and Wojciech Markiewicz) qui publie ces informations dans Geophysical Research Letters.

 

On voit ici les variations de température d’un des 4 points chauds (objet A) de la région Ganiki Chasma. Le rouge indique une augmentation et le bleu une diminution par rapport à la température moyenne. On remarque l’augmentation de température de l’objet A entre le 22 et le 24 Juin 2008. © Shalygin et al (2015)

 

Voir aussi cette image plus détaillée et un poster résumant la situation.

 

Bienvenue à Vénus dans le cercle très fermé des corps du système solaire possédant un volcanisme actif (la Terre et Io).

 

 

 

 

POUR ALLER PLUS LOIN :

 

Découverte : des volcans en activité sur Vénus ! Article de Science et Vie de Serge Brunier.

 

Supportive information for “Active Volcanism on Venus in the Ganiki Chasma Rift Zone” document pdf.

 

Des volcans toujours actifs sur Vénus, article du Point.

 

Venus' volcanoes are likely still spewing out lava, a new study suggests. Sur Space Com

 

Planetary Scientists Detect New Signs of Active Volcanoes on Venus

 

 

 

Des infos sur VEX au CNES.

 

Le site de Venus Express à l’ESA.

 

Le dossier Venus Express sur ce site

 

 

 

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SYSTÈME SOLAIRE : LES POUSSIÈRES INTERPLANÉTAIRES (04/07/2015)

 

 

 

 

Devant les météorites, les poussières interplanétaires sont de meilleurs marqueurs pour connaître la ceinture principale d’astéroïdes ?

C’est ce qu’annonce l’INSU dans leur dernier communiqué.

 

 

Une équipe composée principalement de chercheurs français a démontré que la plupart des poussières interplanétaires qui finissent en micrométéorites à la surface de la Terre sont les objets extraterrestres récoltés les plus représentatifs de la ceinture principale d’astéroïdes et non les météorites comme cela fut longtemps considéré. Elle a montré par la même occasion que ces poussières ont une origine principalement astéroïdale et non cométaire avec des conséquences sur les modèles d’évolution dynamique du système solaire. Cette étude est publiée le 16 juin 2015 dans the Astrophysical Journal.

 

Les micrométéorites sont des poussières extraterrestres faisant généralement une taille inférieure au millimètre et qui en masse représentent la fraction la plus importante de la matière extraterrestre accrétée par la Terre au cours du temps.

Bien que petites, ce sont elles qui sont à l’origine de la plupart des étoiles filantes que l’on observe dans le ciel.

 

Une équipe menée par un chercheur du Laboratoire d’Astrophysique de Marseille (LAM - CNRS/AMU) a comparée les propriétés spectrales des astéroïdes riches en glace (comme Cérès par exemple, visité en ce moment par la sonde américaine DAWN) avec celles de toutes les classes de météorites et de poussières interplanétaires récoltés sur Terre ou dans la stratosphère.

L’étude montre que seules les poussières interplanétaires anhydres sont compatibles avec les propriétés spectrales des astéroïdes riches en glace.

 

Tout d’abord, ce constat remet en cause le statut de référence des météorites dans la connaissance de la ceinture d’astéroïde, et cela au profit des poussières interplanétaires. Mais aussi, et en conséquence, il faut reconsidérer l’origine que l’on attribuait à ces poussières qui au lieu de provenir principalement des comètes comme on le supposait, proviennent essentiellement de la ceinture principale. En effet la comparaison avec les propriétés spectrales des comètes donne de moins fortes similitudes.

 

Ainsi la fraction la plus importante de la matière accrétée par la Terre – les poussières interplanétaires – est représentative de la fraction la plus importante des astéroïdes formant la ceinture principale – les astéroïdes glacés.

En d’autres termes, la ceinture principale d’astéroïdes est la source principale de la matière accrétée aléatoirement par la Terre ; et les poussières interplanétaires - de part leur diversité spectrale - en sont les meilleures représentantes.

Cette étude résout un malaise de longue date puisqu’aucune roche extraterrestre n’apparaissait comme un analogue convaincant des astéroïdes riches en glaces qui dominent outrageusement (en masse) la ceinture principale.

Elle conforte par ailleurs l’aspect cométaire de ces objets ; en effet, certains dégazent comme les comètes (c’est notamment le cas de Cérès) et d’autres possèdent de la glace à la surface (comme 24 Thémis).

 

Illustration des liens entre les différents groupes de petits corps du système solaire (astéroïdes, comètes) et les deux groupes de matériaux extraterrestres (météorites, IDPs). © Vernazza et al. 2015 (ApJ)

 

 

 

 

 

Par ailleurs, il faut savoir que, le modèle de Nice de formation du Système solaire prédit grosso modo que des objets du Système solaire externe, tels que les Objets Trans-Neptuniens (TNOs), ont été implantés dans la ceinture principale.

De ce point de vue, les présents résultats abondent dans ce sens en apportant une preuve supplémentaire de l’aspect cométaire de ces objets. En se basant sur les modèles récents de l’évolution dynamique du système solaire, il apparait également que les météorites échantillonnent la diversité des planétésimaux qui se sont formés dans la région interne du système solaire (0.5-4 UA) alors que les poussières interplanétaires échantillonnent la diversité des planétésimaux qui se sont formés dans la région externe du système solaire (au delà de 5 UA).

 

 

 

 

 

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VU D'EN HAUT : SUPERBES VORTEX VON KARMAN. (04/07/2015)

 

 

 

Le 20 mai 2015, la caméra MODIS (Moderate Resolution Imaging Spectroradiometer) du satellite Terra de la NASA a capturé cette vue exceptionnelle d’un phénomène météorologique rare.

 

Des nuages en forme de vortex s’enroulant près des Iles Canaries et de Madère au large de l’Afrique.

 

On les appelle les vortex Von Karman du nom de de physicien Américain d’origine Hongroise qui décrivit le premier ce processus.

 

Ce phénomène peut se produire n’importe où un fluide circule rencontre un obstacle. Ici ce sont les sommets volcaniques de ces îles qui ont perturbé les nuages.

 

 

 

 

 

 

 

 

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EUROPE : UN GO POUR LA MISSION VERS CET INTRIGUANT SATELLITE DE JUPITER. (04/07/2015)

 

 

La NASA vient de donner le feu vert à la prochaine étape de la réalisation de l’ambitieuse mission vers Europe, ce satellite de Jupiter qui pourrait abriter un océan d’eau liquide sous sa croute de glace.

La mission vient de franchir une étape importante avant son officialisation.

 

On doit définir exactement le profil et les instruments embarqués.

 

En cas d’approbation définitif, la mission partirait en 2020 et cela lui prendrait plusieurs années avant de se trouver dans l’environnement de Jupiter. Elle devrait ensuite orbiter Jupiter toutes les deux semaines et survoler plusieurs fois (au moins 45 fois) en rase mottes Europe. Ceci devrait lui permettre de recueillir plus d’informations sur cette lune glacée.

 

 

9 instruments auraient déjà été sélectionnés dont un radar capable de pénétrer la glace afin de mesurer l’épaisseur de cette couche de glace et de déterminer s’il existe des poches d’eau (des lacs) emprisonnées par la glace comme en Antarctique.

D’autres instruments devraient aussi déterminer la salinité de l’océan.

On sera attentif à la possibilité d’éruptions d’eau chaude provenant de l’intérieur de la planète comme déjà mis en évidence par Hubble.

Crédit: NASA/JPL-Caltech

Une autre vue.

 

 

 

 

La mission principale est de savoir si Europe peut accueillir la vie en son intérieur.

 

 

 

Les scientifiques ont mis aussi en évidence l’existence de plaques tectoniques sur Europe, signe d’une activité géologique sur un autre monde que notre planète Terre.

La couche de glace est évaluée à 30km.

On n’a pas pu mettre en évidence par contre les endroits où cette croûte était absorbée pour donner naissance à de la nouvelle comme sur Terre.

 

Illustration : le processus de subduction où une plaque passe sous l’autre, allant ainsi vers une zone plus chaude.

 

Crédit: Noah Kroese, I.NK

 

 

 

 

Ces découvertes sont dues à l’analyse détaillée de la dernière mission vers Jupier, la mission Galileo.

 

La surface d’Europe est couverte de craquelures et de blocs de glace en mouvement dont on a pu reconstituer (JHUAPL) comme pour un puzzle, le terrain de départ. Lors de cette reconstitution près de 20.000km2 de surface manquaient, ce terrain manquant serait passé sous une plaque (subduction).

 

 

Voici une vue remasterisée d’Europe. Elle est basée sur les images de Galileo. On peut comparer avec l’original.

 

 

Une vidéo explicative de cette future mission.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

POUR ALLER PLUS LOIN :

 

La mission Europa à la NASA.

 

La mission Europa au JPL.

 

Tout sur Europe à la NASA.

 

 

 

 

 

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LIVRE CONSEILLÉ.:. DÉCOUVRIR L’ASTRONOMIE PAR P LÉCUREUIL CHEZ VUIBERT. (04/07/2015)

 

 

http://www.vuibert.fr/sites/default/files/imagecache/ouvrage_moyen_format1/ouvrages/9782311013771/images/9782311013771-g.jpgVoici un livre qui pourra vous aider pendant vos vacances quand vous passerez les longues nuits d’été à observer le ciel.

 

Patrick Lécureuil est animateur à la Ferme des Étoiles, c’est un passionné d’astronomie et surtout d’astrophotographie.

 

Il vous donnera tous les conseils et toutes les explications dans ce livre très formateur et passionnant.

 

Pour feuilleter l’ouvrage.

 

Préface de H Reeves.

 

 

 

Depuis plus de 10 ans, l’astronomie d’amateur a subi une profonde évolution. Jamais une personne désirant se lancer dans la pratique de l’astronomie n’avait eu à sa disposition autant d’instruments d’observation. Non seulement le choix est vaste, mais les technologies de pointe développées par les fabricants permettent aux amateurs d’astronomie de disposer de matériel performant.

 

D’autre part, l’avènement (au niveau amateur) et la démocratisation de la photographie astronomique numérique ont bouleversé ce domaine. Aujourd’hui, l’astronome amateur débutant peut-être perdu devant tout ce matériel et toutes ses possibilités. Le but de cet ouvrage est de donner à ce dernier, toutes les bases pour découvrir et pratiquer l’astronomie : de l’observation du ciel à l’œil nu, au base de l’astrophotographie, en passant par l’observation aux instruments. 

 

Sommaire de l’ouvrage :

·         Le ciel à l'œil nu –

·         Le ciel aux jumelles –

·         Lunettes et télescopes –

·         Le matériel photo –

·         Faire ses premiers pas en astrophotographie –

·         Observer et photographier le système solaire –

·         Observer et photographier le ciel profond –

·         Bibliographie - Sites internet

 

 

ISBN : 978-2-311-01377-1     250 pages   29,90€

 

 

 

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LIVRE CONSEILLÉ :. LE TÉMOIN DU TEMPS CONTE PHILOSOPHIQUE ET MUSICAL ; (04/07/2015)

 

http://www.editions-harmattan.fr/catalogue/couv/f/9782343021188f.jpg

Ouvrage original, permettant l’accès à des sites musicaux.

 

Dans ce voyage initiatique, le personnage principal à "l'Election Suprême" dans la galaxie est amené à se remettre en cause à travers sa confrontation dans un rêve programmé avec un personnage énigmatique, le "Témoin du Temps".

 

Dans cette quête, le héros est censé prendre conscience du sens et de la valeur du temps. Le décor mélange science-fiction et phénomènes de la société du spectacle contemporaine.

Le récit est ponctué de QR codes faisant accéder le lecteur à des enregistrements musicaux.

 

Voyage dans l’espace-temps et réflexion sur soi.

La période des vacances se prête particulièrement bien à ce genre de réflexion.

 

 

 

 

C’est un conte philosophique et musical écrit par Stéphane Bellocine spécialisé dans l’innovation.

Préface de Ilya Platov

 

 

ISBN : 978-2-343-02118-8 • 170 pages      Prix: 18 €

 

 

 

 

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Bonne Lecture à tous.

 

 

 

C'est tout pour aujourd'hui!!

 

Bon ciel à tous!

 

JEAN PIERRE MARTIN

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