LES ASTRONEWS de planetastronomy.com:

Mise à jour : 9 Décembre 2017  

       

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Prochaine conférence SAF « Amas de galaxies et galaxies dans les amas » par Florence Durret astrophysicienne à l’IAP le Vendredi 15 dec   Suite pendant la conférence. (Complet)   La suivante : « Une vie d’astronaute et de nouvelles missions » par Claudie Haigneré astronaute ESA, réservation à partir du 16 Décembre 09H00 . Clic sur la ligne de réservation

Liste des conférences SAF en vidéo. (pas encore  à jour!)

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ARCHIVES DES ASTRONEWS : clic sur le sujet désiré :

Astrophysique/cosmologie ; Spécial Mars ; Terre/Lune ; Système solaire ; Astronautique/conq spatiale ; 3D/divers ; Histoire astro /Instruments ; Observations ; Soleil ; Étoiles/Galaxies ; Livres/Magazines ; Jeunes /Scolaires

Sommaire de ce numéro :  

Horloges atomiques et Temps : CR conf VEGA de N Dimarcq du 25 Nov 2017. (09/12/2017)

École Chalonge : CR de la session du 23 Nov 2017. (09/12/2017)

Neutrinos, de B Pontecorvo au Nobel 2015 : CR conf SAF de D Vignaud du 10 Nov 2017. (09/12/2017)

Un autre regard sur vie/mort des galaxies : CR conf IAP de PA Duc du 7 Nov 2017. (09/12/2017)

Astéroïde : Un visiteur extraterrestre (suite) (09/12/2017)

Village lunaire : Le prochain sera construit grâce à une imprimante 3D ! (09/12/2017)

Exoplanètes :. On en a trouvé une proche et de type terrestre autour de Ross 128 (09/12/2017)

Quasar : Le plus lointain de l’Univers vient d’être découvert ! (09/12/2017)

Un kilo : Au fait combien ça pèse un kilogramme ? (09/12/2017)

Ondes Gravitationnelles : Encore une détection ! (09/12/2017)

Voyager 1 : Après 37 ans, il rallume son moteur ! (09/12/2017)

JUNO :.L’étonnant Pôle Sud de Jupiter ! (09/12/2017)

Encelade :.On a trouvé le secret de ses sources hydrothermales ! (09/12/2017)

ALMA :.Des ceintures de poussières détectées autour de Proxima. (09/12/2017)

Vu d'en haut :.La Corse. (09/12/2017)

Les magazines conseillés :.Sciences et Avenir de Décembre. (09/12/2017)

 

 

 

ASTÉROÏDE : UN VISITEUR EXTRASOLAIRE (SUITE) ! (09/12/2017)

 

La dernière fois nous avions parlé de cet objet bizarre venant de l’extérieur du système solaire.

 

C’est le premier objet interstellaire détecté au monde !

 

On a un peu plus de détails maintenant.

D’abord il a un nom, bizarre d’accord, mais un vrai nom : (éclaireur en hawaïen), son nom officiel a été amélioré : 1I/2017 U1 (le I pour interstellaire).

 

 

Ensuite on a déterminé sa forme : allongée et inhabituelle pour un astéroïde, un gros cigare de 400m de long, et sa couleur : plutôt rouge foncé.

 

Sa couleur semble indiquer qu’il serait plutôt rocheux ou métallique.

 

Apparemment inerte, sans poussière.

 

Sa rotation autour de son axe, basée sur les variations de luminosité, a été évaluée à 7,3 heures.

 

Illustration : Crédit: ESO/M. Kornmesser

 

 

 

 

 

Il provient de Vega dans la Lyre, et les calculs des scientifiques montrent qu’il voyage depuis plus de 300.000 ans depuis Vega, étoile qui d’ailleurs n’était pas à la même place que maintenant dans le ciel à l’époque.

On pense même qu’il aurait avant cela, erré pendant des millions d’années dans notre galaxie !

 

C’est évidemment une découverte extraordinaire qui nous fait entrevoir une fenêtre sur la formation de systèmes planétaires autres que le nôtre.

 

Cet astéroïde a été détecté le 19 Oct 2017 par le télescope automatique Pan-STARRS-1 d’Hawaï et observé par le VLT ou le CFHT notamment.

 

La rapidité d’observation était nécessaire, car l’étrange objet s’éloignait de plus en plus.

 

On peut voir sa trajectoire sur cette animation gif de la NASA de haute définition.

Il va passer l’orbite de Jupiter en Mai 2018 et celle de Saturne en janvier 2019.

 

Les études concernant cet « astéroïde » ont été publiées dans la revue Nature.

 

Cet objet externe au système solaire a donné l’idée à certains d’essayer de l’intercepter pour en apprendre plus sur son origine et sa composition. Mission impossible, diriez-vous ?

Peut-être pas, en effet des scientifiques pensent pouvoir, malgré l’énorme vitesse, élaborer une mission. La mission Lyra.

Consulter cet intéressant article de Futura Sciences sur le sujet.

 

 

 

 

 

POUR ALLER PLUS LOIN :

 

Des observations de l’ESO témoignent de l’étrange nature du tout premier astéroïde interstellaire détecté à ce jour

 

Earth's First Known Interstellar Visitor Unmasked par l’IFA d’Hawaii

 

The First Interstellar Object to Visit Us Is More Incredible Than We Ever Expected par Science Alert

 

Small Asteroid or Comet 'Visits' from Beyond the Solar System par la NASA

 

Project Lyra: Sending a Spacecraft to 1I/'Oumuamua (former A/2017 U1), the Interstellar Asteroid

 

Project Lyra, a mission to chase down that interstellar asteroid

 

 

 

 

 

VILLAGE LUNAIRE : LE PROCHAIN SERA CONSTRUIT AVEC UNE IMPRIMANTE 3D ! (09/12/2017)

 

 

Va-t-on enfin retourner sur la Lune ????

Il semblerait qu’il y ait un mouvement général dans les agences spatiales internationales pour répondre oui à cette lancinante question.

 

Du côté de l’ESA, Jan Wörner, son directeur général annonce la volonté de vouloir construire une base lunaire permanente.

Une base ouverte à tous mais sous quelles conditions ?

Évidemment on pense tout de suite aux difficultés de la construction et du transport des matériaux de la Terre vers la Lune.

De plus une telle station est exposée aux rayonnements en provenance de l’espace et aux météorites et aux variations extrêmes de température (la Lune ne possède pas d’atmosphère), comment s’en protéger ?

Où la situer ? Probablement au pôle Sud dans un des cratères exposés en permanence au Soleil (par exemple le Shackleton Crater) et où de la glace a été détectée.

 

Et c’est là que le projet est innovant, on va utiliser les matériaux et ressources de notre satellite.

 

Exemple de base lunaire (crédit Foster & partners et ESA)

 

 

On pense que le régolithe lunaire pourrait servir de protection aux habitats amenés depuis la Terre, comment ?

En le travaillant grâce à une imprimante 3D automatique et géante qui fabriquerait des briques de revêtement des modules habités (par exemple des dômes gonflables) et qui l’es appliqueraient couche par couche.

 

Non, vous ne rêvez pas, on l’a simulé sur Terre avec de la matière analogue au sol lunaire et ça marche.

Bernard Foing, directeur du Groupe international d'exploration lunaire de l'ESA, avec ses collègues ont effectué ces simulations dans le massif de l’Eiffel en Allemagne avec les roches volcaniques locales.

 

Une photo d’un prototype d’imprimante 3D lunaire. De nombreuses sociétés sont sur les rangs pour fournir une telle imprimante.

 

 

Exemple de base lunaire (crédit Foster & partners et ESA)

 

 

 

Un autre projet de base lunaire en imprimante 3D (crédit Regolight)

 

 

Bien entendu, de nouvelles techniques doivent être mises au point, mais ce n’est qu’une question de temps, nous avons la technologie pour cela. Même si les premières missions ne devraient pas coûter énormément, on peut commencer petit, avec un atterrisseur et un robot, il faut quand même ALLER sur la Lune, or, nous les Européens, nous n’en avons pas les moyens pour le moment !! Il est là le hic !

 

Alors comme toujours on va se tourner vers les Américains ou les Russes, qui eux-mêmes sont intéressés par une telle base.

Et que dire de la Chine ? Une coopération ESA-Chine est-elle possible ? Elle est interdite en tous cas pour les Américains.

 

Et du côté des privés, Elon Musk (SpaceX) et Jeff Bezos (Blue Origin), vont-ils rester sans projets lunaires ?

Ils vont surement être aussi des acteurs incontournables de ce nouveau projet.

 

Ce nouveau projet devrait galvaniser la communauté astronautique internationale, alors que la fin approche pour l’ISS, cela devrait devenir le nouveau défi pour la deuxième moitié des années 2030 !

 

 

Et en conclusion, en parodiant quelqu’un de connu :

 

 

 

Une telle mission présentée en vidéo (5 minutes) :

 

 

https://youtu.be/pk9PWUGkz7o

 

 

 

 

Et une vidéo plus complète : https://youtu.be/6_yIsLwI0H4

 

 

 

 

 

POUR ALLER PLUS LOIN :

 

Building a lunar base with 3D printing par l’ESA.

 

En version fançaise.

 

ESA Moon Village – what it really is?

 

Moon village the first stop to Mars: ESA par Phys.org

 

MOON VILLAGE COMING: Space agency boss says moon-base will be built ‘SOON

 

La Chine veut participer au projet du village sur la Lune de l'ESA par Futura Sciences

 

NASA Has Big Plans for the Moon — and Big Competition par NBC News

 

Orbital space solar power option for a lunar village par le Marshall Space Flight Center

 

 

 

 

 

 

LES EXOPLANÈTES :. UNE PROCHE ET DE TYPE TERRESTRE AUTOUR DE ROSS 128  (09/12/2017)

 

Une équipe d’astronomes installée au Chili a découvert à très grande proximité du Système Solaire, un monde tempéré autour d’une étoile calme.

Ce serait donc une super Terre située dans notre environnement très proche ; à à peine 11 années-lumière de nous.

 

L’ESO vient de publier un communiqué à cette occasion repris par tous les organes de presse :

 

Grâce à l’instrument HARPS de l’ESO optimisé pour la quête d’exoplanètes, une équipe a découvert, à seulement 11 années-lumière du Système Solaire, une planète tempérée de type Terre. Ce nouveau monde baptisé Ross 128 b constitue, à ce jour, le second monde tempéré le plus proche du Système Solaire après Proxima b.

Ross 128 b est également la planète la plus proche de nous en orbite autour d’une naine rouge inactive, ce qui pourrait renforcer la probabilité qu’elle abrite la vie. Ross 128 b constituera une cible de choix pour l’Extremely Large Telescope de l’ESO qui sera en mesure de détecter, au sein de son atmosphère, la présence ou non de biomarqueurs.

 

Une équipe de chercheurs a découvert, au moyen de l’instrument HARPS (High Accuracy Radial velocity Planet Searcher) installé à l’Observatoire de La Silla au Chili, la présence d’une exoplanète de faible masse en orbite autour de la naine rouge Ross 128. La période orbitale de cette planète de dimension semblable à celles de la Terre est de 9,9 jours. Sa température est peut être également voisine de celle de la Terre.

Enfin, Ross 128 est l’étoile proche la plus calme autour de laquelle orbite une exoplanète tempérée.

 

 

“Cette découverte vient couronner plus d’une décennie d’observations répétées au moyen de l’instrument HARPS, combinées à l’utilisation de techniques de pointe en matières de réduction et d’analyse des données. HARPS est le seul instrument capable d’atteindre un tel degré de précision.

 

À ce jour, soit 15 ans après sa mise en service, il demeure le meilleur instrument de mesure des vitesses radiales” précise Nicola Astudillo-Defru (Observatoire de Genève – Université de Genève, Suisse), co-auteur de la publication consacrée à cette découverte.

 

 

Illustration : Vue d’artiste de la planète tournant autour de Ross 128

Crédit: ESO/M. Kornmesser

 

 

 

 

Les naines rouges figurent parmi les étoiles les plus froides, les moins brillantes – et pourtant les plus abondantes – de l’Univers.

À ce titre, elles constituent d’excellentes hôtes potentielles d’exoplanètes et font l’objet d’études toujours plus nombreuses.

Parce qu’il est bien plus facile de détecter des exoTerres à proximité de ces étoiles qu’autour d’étoiles semblables au Soleil , Xavier Bonfils (Institut de Planétologie et d'Astrophysique de Grenoble – Université Grenoble-Alpes/CNRS, Grenoble, France), qui dirigea l’équipe, baptisa le programme HARPS : “Un raccourci vers le bonheur”.

 

De nombreuses étoiles de type naine rouge, y compris Proxima Centauri, s’embrasent parfois, baignant leurs planètes dans des rayonnements ultraviolet et X mortel. Il semble toutefois que Ross 128 soit une étoile bien plus calme, de sorte que les planètes qu’elle abrite pourraient constituer les mondes habitables les plus proches de notre Système Solaire.

 

Bien qu’elle se situe actuellement à 11 années-lumière de la Terre, Ross 128 s’approche de nous.

Elle pourrait devenir notre plus proche voisine stellaire d’ici moins de 79 000 ans – un clin d’œil à l’échelle cosmique.

Ross 128 b détrônera alors Proxima b, devenant l’exoplanète la plus proche de la Terre.

 

Sur la base des données de HARPS, l’équipe a découvert que Ross 128 b se situait à une distance 20 fois plus petite de son étoile hôte que la distance séparant la Terre du Soleil. En dépit de cette proximité, Ross 128 b ne reçoit qu’1,38 fois plus de rayonnement que la Terre.

En conséquence, la température d’équilibre de Ross 128 b est estimée entre – 60 et + 20°C, grâce à la nature froide et peu brillante de la petite naine rouge autour de laquelle elle se meut, et dont la température de surface équivaut à la moitié de celle du Soleil.

Les scientifiques impliqués dans cette découverte assimilent donc Ross 128 b à une planète tempérée.

L’incertitude demeure toutefois quant à la localisation de la planète à l’intérieur, à l’extérieur ou à l’orée de la zone habitable , condition requise pour que de l’eau liquide couvre tout ou partie de sa surface.

 

Les astronomes détectent à présent un nombre toujours croissant d’exoplanètes tempérées. L’étape suivante consistera à étudier plus en détail leurs atmosphères, leur composition et leur chimie. La détection potentielle de la présence de biomarqueurs tel l’oxygène au sein des atmosphères des exoplanètes les plus proches constituera une étape importante, que l’Extremely Large Telescope (ELT) de l’ESO sera en mesure de franchir .

 

“Les nouvelles installations de l’ESO joueront un rôle essentiel dans l’établissement de la liste des planètes de type Terre susceptibles d’être caractérisées. En particulier, NIRPS, le bras infrarouge de HARPS, augmentera notre capacité à observer les naines rouges qui émettent principalement dans le domaine infrarouge. Ensuite, l’ELT offrira l’opportunité d’observer et de caractériser la majorité de ces planètes”, conclut Xavier Bonfils.

 

 

Ce travail de recherche a fait l’objet d’un article intitulé “A temperate exo-Earth around a quiet M dwarf at 3.4 parsecs”, par X. Bonfils et al., à paraître au sein de la revue Astronomy & Astrophysics.

 

 

On rappelle que l'ESO gère trois sites d'observation uniques, de classe internationale, au Chili : La Silla, Paranal et Chajnantor.

À Paranal, l'ESO exploite le VLT « Very Large Telescope », l'observatoire astronomique observant dans le visible le plus avancé au monde et deux télescopes dédiés aux grands sondages. VISTA fonctionne dans l'infrarouge. C'est le plus grand télescope pour les grands sondages. Et, le VLT Survey Telescope (VST) est le plus grand télescope conçu exclusivement pour sonder le ciel dans la lumière visible. L'ESO est le partenaire européen d'ALMA, un télescope astronomique révolutionnaire. ALMA est le plus grand projet astronomique en cours de réalisation. L'ESO est actuellement en train de programmer la réalisation d'un télescope géant (ELT pour Extremely Large Telescope) de la classe des 39 mètres qui observera dans le visible et le proche infrarouge. L'ELT sera « l'œil le plus grand au monde tourné vers le ciel.

 

 

Il semble que la vie sur cette exoplanète soit peut être plus favorable que sur l’autre exoplanète la plus proche, Proxima b, son étoile hôte semble de meilleure composition ! Il semble en effet que cette naine rouge (Ross 128) ne soit pas soumise aux rayonnements dangereux que la plupart des naines rouges émettent et qui sont un facteur négatif pour toute vie extraplanétaire.

On attend l’EELT pour la caractériser plus finement, notamment atmosphère ou pas ?

 

 

 

 

 

POUR ALLER PLUS LOIN :

 

Découverte de Ross 128 b : cette planète proche peut-elle héberger la vie ? De Futura Sciences

 

Article du Point à ce sujet.

 

Scientists Will Look For Signs of Life on This Newly Discovered Earth-Size Planet

 

 

 

 

QUASAR : LE PLUS LOINTAIN DE L’UNIVERS VIENT D’ÊTRE DÉCOUVERT ! (09/12/2017)

 

Qu’est-ce donc un quasar d’abord ?

Quasar = Quasi Stellar Astronomical Radiosource.

C’est une galaxie comportant un noyau très actif et un des objets les plus lumineux de l’Univers.

Il comporte en son centre un trou noir supermassif (SMBH en anglais) qui peut aller jusqu’à plusieurs milliards de masses solaires.

Bien entendu, ce n’est pas le trou noir qui rayonne, mais le disque d’accrétion de matière autour de lui, matière happée par l’énorme force de gravitation.

 

Ils sont généralement lointains et même très lointains, proches du Big Bang. Leurs proximités avec le « début » de l’Univers font qu’ils sont un outil idéal pour sonder cette partie moins bien connue de notre Univers.

 

Ce que l’on vient de découvrir, est un trou noir absolument énorme, de 800 millions de masses solaires (200 fois plus que le TN de notre Galaxie) situé à 13 Gal (milliards d’années-lumière), c’est le plus distant (approx 690 Ma après le BB) jamais identifié.

Son redshift z est évalué à 7,5, voir courbe du z en fonction du temps depuis le BB.

 

Il s’appelle J1342+0928 (ce sont ses coordonnées).

C’est un ensemble de télescopes (WISE, Magellan et Gemini North) qui ont participé à cette découverte.

 

 

Ce quasar est si ancien, qu’il est proche de ce que l’on appelle l’époque de la réionisation.

 

Rappel : (je fais simple !!!)  Au début de l’Univers, si début il y a, on se pose quand même beaucoup de questions maintenant ; mais, soit, disons au début, il y a 13,8 Ga, l’Univers était une soupe très chaude et très dense de particules.

Celles-ci étaient animées de mouvements dans tous les sens et s’entrechoquaient en permanence, si bien que ce n’était qu’un brouillard si dense que même à Londres ils n’en ont jamais vu de semblables.

L’Univers était complètement ionisé (il n’y avait aucun corps neutre) à cause de ces multiples chocs. Tout ceci empêchait toute lumière (photons gamma) de sortir à cause des diffusions successives avec les électrons.

 

La température baissant et le volume de l’Univers augmentant, progressivement, les particules dont les noms nous sont familiers apparaissent : neutrons, protons, électrons etc..; ce sont pour la plupart des particules chargées.

Il arriva un moment où électrons et protons et neutrons se combinèrent pour donner enfin naissance aux…atomes !

Les atomes sont neutres (protons positifs au centre et électrons négatifs à la périphérie), l’Univers n’est plus ionisé, le brouillard se dissipe enfin, et la première lueur apparait au bout de 380.000 ans, la température a beaucoup baissée, il fait 3000K ; FLASH.

 

C’est ce que l’on détecte maintenant, que l’on appelle le rayonnement fossile (CMB) le premier cri de l’Univers bébé.

(À notre époque, la température a vraiment baissée, il fait 2,7K dans l’Univers.)

 

Mais bizarrement, cette première lumière est suivie d’une période où les premières étoiles ne se sont pas encore allumées, normal ; il n’y a que H et He dans l’Univers, cela va prendre du temps. Cette période s’appelle les âges sombres (dark ages).

Ce n’est qu’au bout de quelques centaines de millions d’années (on ne sait pas bien, d’où l’intérêt des quasars) que les premières étoiles vont naître ! Et ces étoiles naissantes ont la particularité d’émettre des UV qui vont ioniser les atomes interstellaires de H et He, on entre dans une nouvelle phase d’ionisation, la deuxième, c’est pour cela qu’on la nomme réionisation.

 

Voilà, fin du rappel.

 

 

Et justement ce nouveau quasar, est situé dans cette période de réionisation que l’on aimerait bien étudier.

 

En effet on ne connait pas bien son début et ses mécanismes.

 

 

Illustration : un télescope Magellan dans le coin inférieur gauche, les bulles  de la réionisation et dans le coin supérieur droit, le CMB avec le BB.

 

Robin Dienel Carnegie Institute of Science

 

 

 

 

 

Ce quasar pose aussi un problème pour les scientifiques, sa masse est énorme par rapport aux théories actuelles sur la formation des trous noirs ; on ne comprend pas comment en si peu de temps (690 millions d’années) on peut former un tel trou noir.

On aimerait bien trouver d’autres quasars aussi lointains, à cet effet beaucoup d’astronomes se mettent en chasse.

 

Ces découvertes ont été publiées dans Nature et librement dans Arxiv.org sous le titre de :

An 800 million solar mass black hole in a significantly neutral universe at redshift 7.5

 

À suivre….

 

 

POUR ALLER PLUS LOIN :

 

Gargantua in the Mist: A Precocious Black Hole Behemoth at the Edge of Cosmic Dawn

 

Found: the most-distant supermassive black hole ever observed par Carnegie

 

Astronomers Just Discovered The Most Distant Black Hole Ever Seen par Science Alert

 

Découverte du premier quasar situé avant la réionisation complète de l’Univers, 690 millions d’années après le Big Bang

 

Un quasar à la croissance ultrarapide défie les cosmologistes de Futura Sciences

 

La fin des ages sombres : CR de la conférence SAF de M Langer de l'IAS le 17 Mars 2007

 

Les galaxies lointaines, age sombre : CR conf D Kunth RCE2012 du 1er Nov 2012

 

Les quasars : CR de la conf IAP par P. Noterdaeme du 2 Février 2016

 

Le mystère des trous noirs : CR conf VEGA de S Collin Zahn du 10 nov 2012

 

 

 

 

 

 

UN KILO : AU FAIT COMBIEN ÇA PÈSE UN KILOGRAMME ? (09/12/2017)

 

 

Le Kilogramme ne pèse plus un kilogramme.

Cette nouvelle déroutante a été annoncée lors d’un séminaire au CERN, jeudi 26 octobre 2017, par Klaus von Klitzing, qui a reçu en 1985 le prix Nobel de physique pour la découverte de l’effet Hall quantique.

« Nous allons être témoins d’un changement révolutionnaire dans la manière de définir le kilogramme », a-t-il indiqué.

 

Photo : L'étalon international du kilogramme (nommé le grand K), est un cylindre en platine iridié (90%Pt-10%Ir), il est conservé au Bureau international des poids et mesures à Sèvres, dans la région parisienne, depuis 1889. Crédit : BIPL.

(Dans le temps on disait au Pavillon de Breteuil à Sèvres !).

 

Mais, cette unité de masse, le kilogramme, possède une définition un peu trop complexe et non basée sur des constantes universelles.

De plus il semblerait qu’il perdre du poids, approximativement 50 microgramme.

Ce ne serait donc plus un étalon.

 

Il est protégé sous plusieurs cloches de verre et gardé dans un coffre, il n’est sorti qu’exceptionnellement aux fins de comparaison avec d’autres étalons.

 

 

 

 

Ce comité qui s’est réuni communique (extraits) :

 

Pour résoudre ce problème de poids, les scientifiques ont cherché une nouvelle manière de définir le kilogramme.

Lors de la Conférence générale quadriennale des poids et mesures de 2014, la communauté scientifique de la métrologie a décidé officiellement de redéfinir le kilogramme en fonction de la constante de Planck (h), quantité issue de la mécanique quantique qui met en relation l’énergie d’une particule avec sa fréquence, mais aussi, grâce à l’équation d’Einstein E=mc2, avec sa masse.

La constante de Planck est lun des nombres fondamentaux de notre Univers, une quantité dont la valeur reste universellement fixe dans la nature, comme la vitesse de la lumière ou la charge électrique dun proton.

Une valeur fixe exacte sera déterminée pour la constante de Planck, sur la base des meilleures mesures obtenues dans le monde entier.

Le kilogramme sera ainsi redéfini grâce à la relation existant entre la constante de Planck et la masse.

 

Le K 20, réplique de l’étalon du kilogramme et prototype national, conservé par le gouvernement des États-Unis au NIST à Bethesda, Maryland. (Image: NIST)

« Il n’y a pas lieu de s’inquiéter, assure Klaus von Klitzing. Le kilogramme sera redéfini d’une manière qui ne changera (presque) rien dans notre quotidien. Sa valeur ne gagnera pas en précision ; elle deviendra néanmoins plus stable et plus universelle. »

Le processus de redéfinition n’est pourtant pas aussi simple qu’il n’y paraît.

 

Le Bureau international des poids et mesures, organe responsable de la gestion des accords internationaux sur les mesures, a imposé des exigences strictes pour la procédure à suivre : trois expériences indépendantes mesurant la constante de Planck devront se mettre d’accord sur la valeur qui en sera dérivée pour le kilogramme, avec une marge d’incertitude inférieure à 50 parties par milliard (ppb), et à 20 ppb pour l’une d’entre elles au moins. 50 parties par milliard équivaut, dans le cas présent, à environ 50 microgrammes, soit à peu près le poids d’un cil.

Deux types d’expériences se sont révélés capables de lier la constante de Planck à la masse avec une précision aussi exceptionnelle.

·        Une des méthodes, pratiquée par une équipe internationale connue sous le nom Avogadro Project, consiste à compter les atomes contenus dans une sphère de silicone 28 ayant exactement le même poids que l’étalon du kilogramme.

·        La deuxième méthode requiert une balance d’un type particulier, appelée balance du watt. Elle fonctionne en équilibrant des forces électromagnétiques avec une masse, la masse utilisée pour ce test étant calibrée pour correspondre exactement à l’étalon du kilogramme.

 

C’est là qu’entre en jeu la découverte majeure faite par Klaus von Klitzing en 1980, qui lui a valu le prix Nobel de physique.

Pour obtenir des mesures de très haute précision du courant et de la tension des forces électromagnétiques se trouvant dans la balance du watt, les scientifiques utilisent deux constantes universelles. La première est la constante de von Klitzing, qui est connue avec une extrême précision et qui peut à son tour être définie en fonction de la constante de Planck et de la charge de l’électron.

La constante de von Klitzing décrit la manière dont la résistance est quantifiée dans le cadre d’un phénomène de mécanique quantique appelé « effet Hall quantique », observé lorsque des électrons sont confinés dans une couche de métal extrêmement fine soumise à des températures basses et à de forts champs magnétiques.

« Il s’agit vraiment d’une révolution majeure, conclut Klaus von Klitzing.

En fait, on a même dit qu’il s’agissait de la plus grande révolution, dans la métrologie, depuis la Révolution française, quand le premier système international d’unités avait été introduit par l’Académie française des sciences. »

 

Le CERN participe à cette révolution : le Laboratoire a pris part à un projet de métrologie, initié par l’institut suisse de métrologie METAS, visant à construire une balance du watt qui jouera un rôle dans l’harmonisation de la nouvelle définition du kilogramme en fournissant des mesures extrêmement précises de la constante de Planck. Le CERN a fourni un élément essentiel de la balance du watt : le circuit magnétique nécessaire pour créer les forces électromagnétiques qui seront équilibrées par la masse de test. L’aimant doit être extrêmement stable pendant la mesure, et fournir un champ magnétique très homogène.

Le kilogramme, unité de masse, fait partie avec six autres unités (le mètre, la seconde, l’ampère, le kelvin, la mole et la candela) du Système international d’unités (SI), qui sert de référence pour exprimer par des nombres tout objet ou phénomène naturel mesurable.

 

 

 

Je reprends une explication que j’avais donnée il y a quelques temps dans ces colonnes :

 

UN PEU D’HISTOIRE :

 

Le kilo est un enfant de la Révolution Française, comme le système métrique auquel il appartient.

Avant la Révolution, il y avait en France des milliers d’unités différentes, soit pour les poids (une once n’avait pas la même valeur partout, la livre non plus) soit pour les longueurs (plusieurs milliers d’unités dépendant du lieu géographique).

Tout ceci n’était pas acceptable pour les Pères de la Révolution, où égalité  avait un sens. Il fallait définir des unités universelles valables en tout endroit du territoire.

Et quoi de plus universel que notre propre planète. Il fut donc décidé par décision de la Constituante de prendre comme unité (qui n’a pas encore de nom) la dix millionième partie du quart du méridien terrestre.

Des expéditions sont montées pendant cette période trouble par des courageux et intrépides scientifiques qui au péril de leurs vies mesurèrent sur le terrain une partie de ce méridien, celle située en France. Gloire leur soit rendue ici.

 

À leur retour le méridien est effectivement mesuré, et la nouvelle unité définie ; il faut lui trouver un nom, si possible acceptable par tout le monde, ce sera le mètre, compromis entre metros (grec) et metrum (latin) pour mesurer.

Des mètres étalons seront disposés dans toutes les grandes villes et accessibles à tous.

Progressivement il sera adopté par la plupart des pays du monde.

Mais en fait, c’est plus que cela, c’est tout un système qui va en découler, le système métrique qui touche à toutes les autres unités et notamment le gramme et le kilogramme (masse d’un cube d’eau pure de 10cm de côté).

 

RETOUR À AUJOURD’HUI.

 

Toutes ces unités vont être progressivement remplacées par des définitions basées sur des constantes physiques plus fondamentales.

Par exemple, le mètre, est défini, depuis 1983, comme la distance parcourue par la lumière dans le vide en 1/299 792 458 de seconde, donc basé sur la vitesse de la lumière.

La seconde n’est plus liée à la vitesse de la rotation de la Terre (1/86.400 du jour solaire moyen), mais  aux nombres d’oscillations d’un atome de Césium etc..

 

Mais c’est la seule des unités fondamentales à dépendre d’une grandeur physique.

Seul le kilogramme restait lié à une grandeur étalon  déposé dans un laboratoire. Même situé dans une salle à température contrôlée et s’il est protégé jour et nuit et que personne ne peut le sortir de ses cloches de protection (une fois tous les 50 ans en moyenne), ce n’est pas satisfaisant.

Et bien, beaucoup de métrologistes (ceux qui étudient les unités de mesure) pensent qu'il est temps de changer cela et d'y apporter un peu plus de précision et de le faire dépendre comme pour le mètre d'un phénomène naturel, d’une constante physique ou de la masse d'un certain nombre d'atomes.

 

Depuis une dizaine d’années, on souhaite trouver une meilleure définition pour le kilo.

 

Il y a actuellement deux voies possibles :

·        Lier le kilo à la constante de Planck de la mécanique quantique (MQ). On chercherait à équilibrer sur une balance, la masse de 1Kg dans le champ de gravité terrestre par une force issue d'un champ magnétique délivré par un enroulement en cuivre lui-même soumis à un enroulement d'un supra conducteur. La quantité de courant et de tension nécessaire définirait le nouveau kilogramme. Des calculs mathématiques montreraient que cette méthode revient à donner une valeur précise à cette fameuse constante de Planck ce qui n'est pas le cas actuellement.

·        Lier le kilo au nombre d’Avogadro (nombre d’atome dans une mole de matière : 6,023 1023 !) ce qui reviendrait à compter un certain nombre d’atomes (de Silicium, car très pur et réseau cristallin très simple) pour atteindre un kilo. Cela correspond en gros à une sphère de 94mm de diamètre. C’est le projet Avogadro. Avantage : la masse des atomes est invariable dans le temps, elle ne s’érode pas comme le kilo étalon.

 

 

La prochaine conférence des Poids et Mesures se tiendra en 2018 à Paris et une décision devrait être prise.

 

 

 

POUR ALLER PLUS LOIN :

 

conf T Quinn sur le système d'unités SI du 9 Nov 2016

 

How much does a kilogram weigh? De Phys.org.

 

How much does a kilogram weigh? Par Stefania Pandolfi du CERN

 

Redefining the Kilogram, Introduction par le NIST Américain.

 

New Measurement Will Help Redefine International Unit of Mass par le NIST

 

Coming in 2018: The New Kilogram

 

 

 

 

 

ONDES GRAVITATIONNELLES :.ENCORE UNE DÉTECTION ! (09/12/2017)

 

Notre ami de Vega, Olivier Laurent a encore frappé, il nous informe sur une nouvelle détection d’ondes gravitationnelles.

 

Encore une nouvelle détection publiée, on commence un peu à s'y habituer et les grands médias n'en parlent déjà plus comme si le phénomène devait banal.

 

La détection a été faite le 8 juin 2017, donc avant que Virgo en Italie ne soit opérationnel et aussi un peu avant la première détection de Virgo, et la première détection de fusion d'étoiles à neutrons.

 

Cette observation (GW170608) correspond à la fusion de 2 trous noirs de 7 et 12 masses solaires.

Ce système possède donc la masse la plus faible actuellement détectée par le projet LIGO-Virgo via les ondes gravitationnelles.

 

 

 

Voici son signal ci-contre dans une représentation temps-fréquence.

 

 

On voit toujours cette "virgule" partant des basses fréquences et allant vers les hautes fréquences avec le temps tout en augmentant en intensité.

 

 

Puis, ensuite, le signal s'atténue brutalement lors de la fusion complète des trous noirs.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Crédit LIGO-Virgo/Frank Elavsky/Northwestern University

 

Sur le graphique ci-dessus, on peut voir en haut et en bleu les trous noirs détectés via l'émission d'ondes gravitationnelles avec les plus gros cercles qui indiquent les plus grandes masses.

En violet, on a les trous noirs détectés via les ondes électromagnétiques (rayons X et gamma essentiellement).

Et en bas avec les petits cercles, on a les étoiles à neutron avec le seul cas de fusion vue par LIGO avec un point d'interrogation sur le résidu après fusion.

 

On peut voir que cette nouvelle observation est dans l'intervalle de masses des trous noirs observés via les ondes électromagnétiques que l'on appelle des binaires X (système binaire contenant au moins un trou noir ou une étoile à neutron accrétant de la matière de l'autre étoile et cette matière en chauffant émet des rayons X). 

 

Les lignes verticales sur chaque cercle correspondent aux barres d'erreurs sur la mesure des masses. 

La répartition des cercles sur l'axe horizontal n'a aucun rôle scientifique, elle permet juste de répartir les différentes observations de façon harmonieuse. L'axe vertical correspond à la masse des objets compacts (trous noirs ou étoiles à neutron) en masses solaires.

 

 

 

 

Les détecteurs LIGO et Virgo sont actuellement hors ligne pour d'autres mises à niveau afin d'améliorer leur sensibilité. Les scientifiques s'attendent à lancer une nouvelle campagne d'observation à l'automne 2018, mais il y aura des essais occasionnels au cours desquels des détections pourraient avoir lieu.

 

Les scientifiques de LIGO et Virgo continuent d'étudier les données de la campagne d'observation O2 qui vient de s'achever, en recherchant d'autres événements déjà enregistrés mais non détectés automatiquement, et se préparent pour la plus grande sensibilité attendue pour la campagne d'observation O3 à l'automne 2018. On pourra alors s'attendre à détecter une fusion par mois en moyenne.

 

Avec ces versions améliorées de LIGO-Virgo, les scientifiques espèrent également détecter l'effondrement de supernovae et aussi le fond stochastique d'ondes gravitationnelles qui proviendrait de 2 sources : les premiers instants du "big bang" et la superposition de l'ensemble des sources distantes émettant des ondes gravitationnelles.

 

La plupart des modèles cosmologiques prédisent que nous baignons dans un fond diffus d’ondes gravitationnelles générées pendant les tous premiers instants après le Big Bang. La détection d’un tel fond nous donnerait des informations sur l’évolution de l’Univers, fournissant un aperçu unique sur les premiers instants de l’Univers.
De plus, la superposition de toutes les sources faibles et distantes qui émettent des ondes gravitationnelles depuis la naissance de l’Univers doit aussi former un fond diffus d’ondes gravitationnelles. La détection de ce fond nous aiderait à élucider l’histoire de la formation des étoiles et l’évolution des sources astrophysiques.

 

Olivier

 

 

 

LIGO and Virgo announce the detection of a black hole binary merger from June 8, 2017 par la collaboration

 

LIGO and Virgo announce the detection of a black hole binary merger from June 8, 2017 par Phys.org

 

 

 

 

 

 

VOYAGER 1 : APRÈS 37 ANS IL RALLUME SON MOTEUR! (09/12/2017)

 

 

Avez-vous essayé de faire démarrer votre voiture après une longue période de sommeil, généralement ça se passe mal.

 

Eh bien c’est ce qu’ont fait les ingénieurs du JPL avec la sonde Voyager 1 (située à plus de 20 milliards de km, elle se déplace à 17km/s), en rallumant avec succès ses propulseurs de trajectoire (il y en a 4) il y a quelques jours après 37 ans d’inutilisation !.

 

Ces propulseurs sont prévus pour donner des micro poussées par à-coups de quelques millisecondes afin de modifier l’orientation de la sonde vers la Terre.

Des propulseurs identiques sont montés sur Cassini et Dawn.

 

 

Sur ce schéma (tiré de ce site) on a représenté les différents propulseurs (tous des modèles MR 103 de Rocketdyne) de la sonde Voyager :

 

** Les 4 bleus sont les propulseurs de trajectoire (TCM thrusters en anglais) ce sont eux qui ont été allumés.

** Ceux en violet couvrent le roulis (roll en anglais)

** Ceux en vert couvrent le tangage (pitch en anglais) ou le lacet (yaw en anglais)

** Ceux en orange sont en supplément du précédent.

 

La poussée a bien fonctionné même si il a fallu d’abord vérifier les logiciels écrits en langage des années 1960 !!!!

 

 

 

 

Pourquoi une telle action ?

 

Pour optimiser l’orientation de l’antenne vers la Terre au mieux. Cela devrait étendre la vie (en fait la possibilité de communiquer avec Voyager) de quelques années supplémentaires.

Cette manœuvre a donc été effectuée et le résultat après un aller-retour de près de deux fois 20h, est positif. Succès complet !

 

 

 

 

Tout a si bien marché que les ingénieurs du JPL envisagent d’effectuer la même chose pour Voyage 2.

 

 

 

POUR ALLER PLUS LOIN :

 

 

Voyager 1 Fires Up Thrusters After 37 Years par la NASA

 

Voyager: la Nasa remet en service des propulseurs inusités depuis 37 ans de RTL info

 

 

 

 

 

 

JUNO :.L’ÉTONNANT PÔLE SUD DE JUPITER ! (09/12/2017)

 

 

Vue de l’hémisphère Sud de Jupiter par la sonde Juno (couleurs augmentées).

Crédit: NASA / SwRI / MSSS / Gerald Eichstädt / Seán Doran © CC NC SA

 

 

Juno en est à sa neuvième orbite autour de la planète géante, et une des dernières photos envoyées concerne le pôle Sud, on y voit plein centre une des « perles » de Jupiter faisant partie de ce que les américains appellent la rivière des perles (String of pearls), comprenant 8 de ces perles autour de la planète.

L’image ci-dessus de la JunoCam date du 24 Octobre 2017, la sonde était à 33.000km de la surface de Jupiter.

Je vous conseille un clic sur l’image pour en voir toute sa beauté en HR.

 

La sonde est proche de sa fin tragique, elle doit « terminer » sa mission en Février 2018 en ne faisant plus qu’un avec Jupiter !

 

 

Toutes les photos (brutes) du périjove 9 sont disponibles sur le site du SwRI.

 

 

À voir aussi : les aurores de Jupiter.

 

 

 

 

POUR ALLER PLUS LOIN :

 

Jupiter's Stunning Southern Hemisphere par SpaceRef

 

Grace à Juno, nous savons mieux pourquoi Jupiter scintille parfois d’un bleu électrique

 

 

 

La mission Juno à la NASA.

 

Le site de la mission Juno au SwRI. Le mieux !

 

Dossier de presse de la mission et du lancement.

 

Le site de la mission à la NASA.

 

 

 

 

 

 

 

 

ENCELADE :.ON A TROUVÉ LE SECRET DE SES SOURCES HYDROTHERMALES ! (09/12/2017)

Crédit images: NASA/JPL-Caltech/Space Science Institute

 

On s’en doutait un peu, des sources hydrothermales réchauffent l’océan interne d’Encelade (satellite de 500km de diamètre).

On sait que c’est dû à l’effet de marée de Saturne qui déforme ce corps et transforme ainsi cette énergie mécanique en énergie calorifique. (Prenez une balle de caoutchouc dans votre main et malaxez la un moment, vous remarquerez qu’elle chauffe).

 

 

Les scientifiques du Laboratoire de Planétologie et Géodynamique de Nantes ont élaboré un modèle de ce satellite.

Ce modèle tient compte bien sûr de l’océan global enfoui sous une couche de glace d’épaisseur moyenne 20-25 km, mais celle-ci s’amincit jusqu’à quelques kilomètres seulement sous son pôle sud.

Cela permettant à des jets de vapeur et de grains de glace et divers sels, d’être éjectés au travers de ce que l’on a appelé les « griffures de Tigre ». Ces fissures s’ouvrant et se refermant au gré de l’orbite autour de Saturne.

Les sels mesurés dans ces geysers par Cassini, indiquent clairement qu’ils proviennent du noyau rocheux, indiquant donc une présence d’eau chaude dans celui-ci.

 

Illustration de la structure d'Encelade. :

1. Flux d’eau froide de l’océan entrant dans le noyau poreux

2. Chauffage graduel de l’eau en profondeur et panaches ascendants étroits qui en résultent et interagissent avec les roches

3. Points chauds sur le plancher océanique

4. Transport de la chaleur et de certains composés chimiques à travers l’océan

5. Fusion/amincissement de la coquille de glace au-dessus du point chaud

6. Jets de vapeur d’eau et de particules à travers les grandes fractures du pôle Sud

Crédits : Surface : NASA/JPL-Caltech/SSI ; Intérieur : LPG-CNRS/U. Nantes/U. Angers. Création graphique : ESA

 

 

 

 

 

Mais d’après les calculs de nos planétologues, il semble que l’énergie produite par les effets de marée ne soit pas suffisante pour être pérenne et équilibrer la perte de chaleur de l’océan, qui devrait se figer en quelques dizaines de millions d’années.

Alors ? D’autres phénomènes doivent se produire !

 

Je laisse la parole à Gaël Choblet, chercheur CNRS au LPG, auteur d’un article sur ce sujet :

 

« L’origine de la puissance permettant à Encelade de demeurer active était une sorte d’énigme. Avec cette étude, nous éclairons ce mystère en soulignant le rôle clé de l’intérieur le plus profond. C’est selon nous la structure particulière du noyau rocheux, sous l’océan, qui permet la production de cette énergie. ».

 

Dans ces nouvelles simulations, le noyau est constitué de roches poreuses perméables à l’eau liquide, non consolidées et facilement déformables. Ainsi, l’eau fraiche de l’océan interne peut plonger au sein du noyau et graduellement se réchauffer en circulant à travers les grains de roche malaxés par les marées.

 

L’eau réchauffée finit par remonter quand elle devient plus chaude que les régions environnantes. Ce phénomène transfère la chaleur produite en profondeur vers la base de l’océan, sous la forme d’étroits courants chauds ascendants. En débouchant sur l’océan froid, ces courants créent des points chauds sur le plancher océanique.

 

Un seul de ces points chauds à la base de l’océan peut fournir jusqu’à 5 GW sous forme de chaleur - à titre de comparaison, cette quantité équivaut à la puissance géothermale consommée chaque année en Islande.

 

 

De tels points chauds engendrent des panaches ascendants dans l’océan dont la vitesse de remontée est de quelques centimètres par seconde. Ces panaches entraînent la fusion de la coquille de glace au dessus.

 

La localisation des points chauds dans les modèles numériques coïncide  avec les régions où la croûte de glace est la moins épaisse, d’après les mesures effectuées par Cassini (référence au communiqué de presse de Juin 2016 sur Cadek et al. 2016). Un processus d’emballement est alors envisageable car l’amincissement de la croûte de glace sous le pôle produit localement un surcroît de chauffage de marée dans le noyau poreux et entraîne donc des panaches encore plus chauds et vigoureux.

 

À l’échelle de plusieurs semaines à plusieurs mois, ces panaches permettent aussi le transport de petites particules produites par l’interaction de l’eau chaude avec les roches environnantes, certaines de ces particules étant ensuite émises dans l’espace par les jets que Cassini a observés.

 

Illustration : vue d’artiste de l’intérieur d’Encelade montrant l’activité thermale

Crédits: NASA-GSFC/SVS, NASA/JPL-Caltech/SwRI

 

 

 

 

« Nos simulations expliquent à la fois l’existence d’un océan à grande échelle engendré par le transport de la chaleur depuis l’intérieur profond vers la couche de glace et la concentration de l’activité dans une zone relativement étroite au niveau du pôle sud, soit les principales caractéristiques d’Encelade  révélées par les observations de Cassini » ajoute Gabriel Tobie, co-auteur de l’étude, également chercheur CNRS au LPG.

 

Les chercheurs prédisent que la déformation cyclique d’un tel noyau par les marées produit jusqu’à 30 GW de chaleur et pourrait perdurer pendant des dizaines de millions, voire des milliards d’années.

 

 

 

 

Donc, au cours du temps, l’eau froide et salée de cet océan interne pénètre le noyau poreux, des poches d’eau arrivent à atteindre l’intérieur profond et sont réchauffées par la chaleur interne (>90°C).

Elles interagissent alors avec les roches, donnant naissance à des points chauds sur le plancher océanique, les fameux évents hydrothermaux. Chaleur et particules sont ensuite dirigées vers le haut provoquant une fonte localisée de la couche de glace, jusqu’à former ces fameuses fissures par lesquelles elles s’échappent.

 

Cette simulation semble parfaitement expliquer les phénomènes se produisant dans Encelade. On n’a par contre pas encore expliqué pourquoi Mimas, satellite comparable en taille et position à Encelade, lui, semble complètement inerte.

 

Il faudra attendre de futures missions permettant l’analyse précise des molécules organiques émises, et ainsi voir si une forme de vie a pu apparaître. L’épaisseur exacte de la couche de glace devrait aussi être mesurée par radar.

 

Le financement publique de telles missions n’est pas encore envisagé, néanmoins la NASA développe des instruments en conséquence, comme le Selfi (Submillimeter Enceladus Life Fundamentals Instrument) qui devrait analyser ces panaches émis par Encelade.

 

Par contre il semble bien que des entreprises privées soient aussi intéressées par une telle mission et leur temps de réaction serait certainement plus rapide que celui de la NASA ou de l’ESA. Wait and see !

 

 

 

 

POUR ALLER PLUS LOIN :

 

G. Choblet et al., Powering prolonged hydrothermal activity inside Enceladus, Nature Astronomy

 

Heating ocean moon Enceladus for billions of years, article de l’ESA

 

New study says Enceladus has had an internal ocean for billions of years de Universe Today

 

Des sources hydrothermales chauffent l’océan d’Encelade de l’INSU

 

Des sources chaudes réchauffent l'océan sous-glaciaire d'Encelade par l’Université de Nantes.

 

Pourquoi Encelade fascine autant de Sciences et Avenir.

 

La source d’énergie de l’océan d’Encelade dévoilée par ça se passe là-haut.

 

 

 

 

 

 

 

ALMA :.DES CEINTURE DE POUSSIÈRES AUTOUR DE PROXIMA CENTAURI ! (09/12/2017)

 

L’observatoire radio astronomique ALMA au Chili a détecté la présence d’anneaux de poussières autour de l’étoile la plus proche de nous (4 années-lumière), Proxima Centauri.

 

 

Cette étoile est une naine rouge, on rappelle que l’on a mis au jour en 2016 une planète de type terrestre, Proxima b, autour de celle-ci, et dont nous avons déjà parlé ici.

 

Ces ceintures de poussières sont extérieures à l’orbite de cette planète comme on le voit sur le schéma.

En 1 : la planète Proxima b

En 2 : première ceinture de poussières (chaudes ?)

En 3 : source inconnue

En 4 : ceinture froide

En 5 : ceinture extérieure

Les distances sont en UA.

Crédit : Anglada et. al, Astrophysical Research Letters (2017)

 

 

 

On a détecté en fait le rayonnement de cette poussière froide (marquée par 4) et aussi d’une ceinture située beaucoup plus loin (5) de température plus faible.

 

Ces ceintures sont comme pour notre propre système solaire, les restes de la formation de ces systèmes, c’est de la matière non agglomérée en planète, constituée généralement de glace, de poussières et de roches. La température mesurée sur la ceinture froide est approx de -230°C, similaire à celle de notre ceinture de Kuiper.

 

En cadeau, Alma a découvert une autre ceinture beaucoup plus éloignée et beaucoup plus froide, dont on sait peur de choses. En fait le système planétaire autour de Proxima est certainement plus complexe que cela, on attend de nouvelles observations.

 

Guillem Anglada de l’Institut d’Astrophysique d’Andalousie (CSIC), Grenade, Espagne, et auteur principal de la nouvelle étude qui parait dans un texte sur Arxivx.org.

 

 

https://youtu.be/TuHj2DRGoiA

 

 

 

 

 

POUR ALLER PLUS LOIN :

 

ALMA détecte de la poussière froide autour de l’étoile la plus proche, communiqué de l’ESO.

 

ALMA Discovers Cold Dust Around Nearest Star communiqué de l’Alma

 

ALMA Discovery of Dust Belts Around Proxima Centauri d’astrobiology.com

 

 

 

 

Un petit film bien fait sur ALMA et VLT peut être visionné sur ce site.

 

Info générale sur ALMA.

 

 

 

 

 

 

VU D'EN HAUT :.LA CORSE. (09/12/2017)

 

« Une montagne dans le mer » comme on décrit la Corse généralement.

 

Cette île située entre la France et l’Italie fait rêver !

 

Le point le plus élevé de la Corse : le Monte Cinto 2706m.

 

 

Le 17 Mai 2017, le satellite Landsat 8 a capturé cette image de l’île avec sa caméra OLI (Operational Land Imager).

 

 

 

Je vous recommande de voir cette photo en HR en cliquant sur l’image ci-contre, c’est impressionnant de détails.

 

 

Le programme Landsat est le premier programme spatial d'observation de la Terre dédié à des fins civiles. Il est développé par l'agence spatiale américaine, la NASA à l'instigation de l'Institut des études géologiques américain (USGS) et du département de l'agriculture au milieu des années 1960. Sept satellites Landsat ont été lancés entre 1972 et 1999 et un huitième le 11 février 2013. (Extrait de Wikipedia)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

LES MAGAZINES CONSEILLÉS:. SCIENCES ET AVENIR DE DÉCEMBRE. (09/12/2017)

 

 

 

Au sommaire :

 

En plus de « L’avenir est Quantique » :

 

Kheops, le mystère de la grande cavité

La neuro-rééducation

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Bonne Lecture à tous.

 

 

 

C'est tout pour aujourd'hui!!

 

Bon ciel à tous!

 

JEAN PIERRE MARTIN

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