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Mise à jour : 27 Août 2018 

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Certains peuvent recevoir en double ces news, car ils sont inscrits sur plusieurs listes. J’en suis désolé.

Sommaire de ce numéro :  

Parker Solar Probe : Lancement réussi, en route pour le Soleil ! (27/08/2018)

La Lune :.De la glace d’eau confirmée aux deux pôles ! (27/08/2018)

La Lune : Un village lunaire en régolithe ! (27/08/2018)

Exoplanètes :.Beta Pictoris b « pesée » par Gaia et Hipparcos ! (27/08/2018)

ISS :.Nouvelle technique de lancer de satellites ! (27/08/2018)

Mars :La grande tempête de poussières de 2018. (27/08/2018)

Space X :.Une nouvelle combinaison spatiale pour les astronautes. (27/08/2018)

La Terre :. Interaction des cycles profonds de l’hydrogène et du carbone (27/08/2018)

Vu d'en haut :.L’Amérique du Nord a chaud ! (27/08/2018)

Photos d'amateurs :.Les Perséides par Jesús Peláez. (27/08/2018)

Livre conseillé :.Le nombre d’Or par Mario Livio chez O Jacob. (27/08/2018)

Marc Denis Osanno : Notre reporter à Fleurance cet été.

 

 

 

PARKER SOLAR PROBE : LANCEMENT RÉUSSI, EN ROUTE POUR LE SOLEIL. (27/08/2018)

 

 

Nous avions laissé notre fusée Delta IV avec sa précieuse charge le 11 Aout à cause d’un arrêt du compte à rebours à quelques instants du zéro. Le report de 24 heures a permis de résoudre le problème sur un réservoir d’Hélium et le lancement eut lieu ce 12 Août 2018 à 9H31 heure de Paris depuis Cap Canaveral.

 

Lancement parfait, PSP se dirige maintenant vers sa première assistance gravitationnelle avec Vénus prévue pour Octobre.

De nombreux autres survols de Vénus (6) sont prévus pour les prochaines 7 années de mission.

Ces survols devraient lui permettre à chaque fois de rapprocher un peu plus de l’astre du jour, qu’elle frôlera au plus à quelques millions de km de sa surface.

 

Cliché : NASA/Bill Ingalls

 

Une autre très belle photo.

 

 

 

La fusée Delta IV, la plus puissante du marché actuellement est fabriquée par ULA (United Launch Alliance, en fait partenariat Boeing Lockheed), fait 71m de haut et est propulsée par ces trois boosters Rocketdyne RS-68Aà ergols liquides.

 

 

La vidéo du lancement :

vidéo :

 

 

 

Une version un peu plus longue.

 

 

 

POUR ALLER PLUS LOIN :

 

 

Delta 4-Heavy takes off from Cape Canaveral nombreuses photos du lancement.

 

Parker Solar Probe : tout ce qu'il faut savoir sur la sonde partie frôler le Soleil par Futura Sciences

 

 

 

 

 

 

 

 

 

LA LUNE : DE LA GLACE D’EAU CONFIRMÉE AUX DEUX PÔLES ! (27/08/2018)

 

 

Un groupe de scientifiques dirigés par Shai Li de l’Université de Hawaï et de Brown ainsi que Richard Elphic de la NASA à Ames, en utilisant les données d’un instrument de la NASA mis à bord de la sonde indienne Chandrayaan-1, lancée en 2008, ont mis au jour des preuves indubitables de présence de glace d’eau aux pôles de notre compagne. Cette glace est plus importante au pôle S qu’au pôle N.

 

 

Distribution de la glace d’eau au pôle Sud (à gauche) et au pôle Nord (à droite) de la Lune. Détection effectuée par le M3 (Moon Mineralogy Mapper construit par le JPL) de la sonde indienne Chandrayaan-1. La couleur bleue représente la glace d’eau en surimpression sur une carte lunaire où les zones sombres sont plus froides que les zones claires. La glace se concentre bien évidemment dans les zones sombres dans l’ombre au fond de cratères. C’est la première fois que l’on a une observation directe de la présence de glace d’eau. Crédit : NASA.

 

Au pôle S la glace est principalement dans le fond de cratères, alors qu’au pôle N elle est répartie beaucoup plus aléatoirement.

 

L’instrument M3 a identifié 3 signatures différentes prouvant cette présence.

Son spectromètre est capable de distinguer l’eau sous forme liquide, gazeuse ou solide.

 

La glace est située dans les endroits que le Soleil n’atteint jamais (à cause de la légère inclinaison de la Lune) et où la température est de l’ordre de -170°C

Il y aurait apparemment suffisamment de glace pour servir de ressource à de futures expéditions lunaires.

 

Au pôle S les cratères les plus fournis en glace sont : Shackleton, Shoemaker, Faustini, Haworth..

 

Le but de prochaines missions lunaires serait d’en apprendre plus sur cette glace et comment on pourrait l’utliser.

 

Les résultats de ces nouvelles mesures sont parus dans les Proceedings de l’Académie des Sciences en Aout 2018 sous le titre de Direct evidence of surface exposed water ice in the lunar polar regions

 

 

La NASA (LRO + LCROSS) nous propose une vidéo correspondant à cette quête d’eau sur la Lune notamment au Pôle S :

 

 

NASA | Water on the Moon : https://youtu.be/qYW4rTrAA5I

 

 vidéo :

 

 

 

POUR ALLER PLUS LOIN :

 

Chandrayaan-1 Lunar Mission par EO portal

 

Lunar Surface Geology par le Lunar and Planetary Institute

 

Long suspected theory about the Moon holds water par l’Université du Tohoku (Japon)

 

La Lune à la NASA.

 

Direct evidence of ice on Moon surface discovered par l’Université de Hawaii.

 

Dust off your lunar colony plans. There’s definitely ice at the moon’s poles. Par Universe Today

 

 

 

 

 

LA LUNE : UN VILLAGE LUNAIRE EN RÉGOLITHE ! (27/08/2018)

 

 

UN VILLAGE AVEC DES BRIQUES LUNAIRES !

 

La Lune, on y a été il y a 50 ans et beaucoup d’agences spatiales (NASA, ESA, Chinois, Russes, Indiens etc…) espèrent y retourner dans les années qui viennent. Il serait temps !

Les entreprises privées US comme SpaceX d’Elon Musk ou Blue Origin de Jeff Bezos sont aussi sur les rangs avec des projets bien spécifiques.

 

Même si nous n’avons pas encore les moyens d’y aller (la fusée plus puissante que Saturn V n’est pas encore construite !), des équipages et des vaisseaux spatiaux de tous genres commencent à fleurir.

 

Il n’est donc pas impensable que bientôt on retourne sur la Lune, non pas pour refaire ce qu’ont fait les astronautes d’Apollo, mais pour y installer une base scientifique lunaire, internationale peut-être, un peu comme une ISS sur la Lune !

 

De nombreux projets existent (notamment US et Européens), ils ont en commun une base de vie en structure gonflable ou autre ; même si la question du transport peut être solutionnée, il ne faut pas oublier que nous sommes sur la Lune et qu’il y a des problèmes à résoudre.

 

La Lune comme tous les corps sans atmosphère est soumise au bombardement constant solaire et galactique, nos astronautes n’y résisteraient pas longtemps. Il faut les protéger. Rappelons-nous de l’énorme éruption solaire qui s’est produite en Août 1972, entre les missions Apollo 16 et 17 ; si des astronautes avaient été sur la Lune à ce moment ils auraient été vraiment très exposés.

Une idée qui germe depuis de nombreuses années est d’utiliser le matériau disponible en quantité sur place : la poussière lunaire, ou régolithe. Cette poussière est comme sur Terre, dans les régions basaltiques, d’origine volcanique, la couche de régolithe est épaisse : de plusieurs mètres à quelques dizaines de mètres.

 

 

 

Ce régolithe est composé de Silice principalement et d’Oxygène, et est très pulvérulent à cause des bombardement météoritiques permanents de la surface.

 

De plus les radiations de l’espace rendent ces poussières chargées électriquement, on s’en est rendu compte avec le fait que ces poussières collaient aux scaphandres des astronautes et se retrouvaient partout à l’intérieur du LM.

 

 

 

Illustration : On voit ici Harrison Schmitt d’Apollo 17 en train de recueillir des échantillons lunaires. Son scaphandre est couvert de poussière lunaire. Crédit NASA.

 

 

 

 

 

 

On a donc pensé utiliser ce régolithe comme revêtement de protection contre les radiations de la structure d’accueil.

 

On produirait à l’aide d’imprimante 3D des briques de régolithe que l’on plaquerait sur les murs extérieurs de la structure de vie.

 

Incroyable n’est-ce-pas,

 

Une telle idée, avant d’être mise en pratique sur la Lune, doit être testée sur Terre.

L’ESA l’a fait ! Il se trouve que dans la région de Cologne, près du Centre Européen des Astronautes (EAC), il y a une région où le sol ressemble beaucoup au basalte lunaire ; on s’en est servi pour élaborer ces fameuses briques.

 

Ces briques sont donc fabriquées à partir de poussières de ces roches volcaniques similaires à celles de la Lune, puis passées dans une imprimante 3D couplée à un four et ensuite chauffées à 1000°C.

Ces expériences ont été menées à la DLR, l’agence spatiale Allemande. Une brique standard nécessite 5 heures d’élaboration pour le moment. Elles sont aussi résistantes que les briques ordinaires.

 

Voici un bloc de 1500 kg de briques produites sur imprimante 3D, avec du sol terrestre similaire au régolithe lunaire.

 

Crédit ESA.

 

 

 

 

On poursuit les expériences pour se rapprocher le plus possible de l’environnement lunaire.

Et avant de valider cette technique il faut aussi comprendre quelle serait l’influence de charges électrostatiques et des rayonnements sur ce procédé.

 

 

Cette nouvelle aventure lunaire va forcément permettre de mettre au point de nouvelles technologies et développer des partenariats industriels, comme par exemple l’ESA avec Foster & Partners, un grand cabinet d’architectes qui propose un concept de village lunaire.

 

Nous en avions parlé il y a quelques temps dans cet astronews.

 

Illustration : une possible habitation lunaire avec protection par briques de régolithe.

 

 

 

 

 

 

 

 

Mais comment amener ces briques sur la structure gonflable ou autre ?

 

À l’aide de tracteur automatique comme représentés sur cette animation par exemple.

 

(Source : ESA)

 

 

 

 

 

L’ESA (et d’autres) pensent construire leur village lunaire près du Pôle S de la Lune, là où se trouve énormément de réserves d’eau sous forme de glace (voir article précédent).

 

 

 

L’ANALYSE DU SOL LUNAIRE.

 

Néanmoins cette zone doit être analysée en détail avant d’y envoyer des humains. C’est pour cette raison que l’ESA envisage un prospecteur baptisé PROSPECT (acronyme de Package for Resource Observation and in-Situ Prospecting for Exploration, Commercial exploitation and Transportation) qui ferait partie de la mission Russe Luna 27 prévue pour 2022 ( ?).

 

Cette mission, une coopération entre l’ESA et Roscosmos devrait se poser au Pôle Sud-Aitken ; la partie Russe fournissant l’atterrisseur et l’ESA l’ensemble Prospect.

Celui-ci contiendra une foreuse (ProSEED) chargée d’extraire des échantillons du sous-sol lunaire dans cette région polaire. Ces échantillons seront analysés dans un four (ProSPA) pour déterminer la composition des volatils.

Une technique similaire à ce qui est prévu sur la sonde ExoMars.

On devrait ainsi pouvoir déterminer l’attractivité de certains composants du sous-sol.

 

Illustration : Une vue d’artiste de Luna 27 avec Prospect (DR)

 

 

 

 

 

La NASA ne veut pas être en reste sur ces projets de bases lunaires ; elle veut avant tout, envoyer un robot explorateur chargé d’étudier le sous-sol. C’était, j’emploie le passé, car ce projet vient d’être annulé, c’était donc le projet Ressource Prospector. Il était intéressant dans le sens qu’il devait rechercher l’eau et autres composants du sol. Peut-être sera-t-il remplacé par une autre mission.

 

 

 

LE GRAND RETOUR DE LA NASA ?

 

 

Néanmoins, la NASA continue toujours de s’intéresser à la Lune, mais au travers de leur nouveau projet appelé Deep Space Gateway que j’ai décrit succinctement dans cet astronews.

 

En résumé, c’est une nouvelle station spatiale en orbite lunaire vers les points de Lagrange, dans une sorte d’orbite halo.

Une première marche vers la Lune. Ce pourrait être une version mini de l’ISS avec 4 modules principaux

Les Russes et les Européens pourraient y participer.

Cet habitat pourrait accueillir 4 membres d’équipage pendant 1 à 2 mois.

 

Les modules seraient plus grand qu’Orion.

Électricité fournie par des panneaux solaires.

Propulseurs pour les modifications d’orbite.

 

Le but étant d’étudier la vie des astronautes au-delà de la protection de la magnétosphère terrestre pendant un an afin de voir l’influence des radiations sur le corps humain.

 

Les entreprises privées (comme Boeing, Lockheed Martin, Bigelow etc..) commencent à travailler sur ce projet.

 

Illustration : DSG vu par Boeing.

 

 

 

 

 

Mise en service prévue : 2020 ou au-delà !

On commencerait par un séjour en orbite basse avec le premier module du Deep Space Gateway, puis on rajouterait un module habitation etc. On est presque en 2025 !

 

 

Une vue d’ensemble de ce que l’on imagine pour le DSG. (NASA)

 

 

 

 

 

LA TOXICITÉ DE LA POUSSIÈRE LUNAIRE.

 

Mais attention, il y a de nombreuses difficultés qui ont déjà été énumérées et un problème connu depuis les années Apollo : la poussière lunaire est extrêmement abrasive et possède des bords très tranchants.

 

 

Elle est probablement toxique pour les humains. Elle est tellement abrasive que l’on a constaté une érosion de la couche extérieure des combinaisons spatiales et des bottes lunaires ainsi que de certains joints d’étanchéité.

 

Cela sentait la poudre commentaient les astronautes à leur retour au LM.

 

Quand ils sont rentrés de la Lune, les astronautes d’Apollo ont eu tous les symptômes d’une forte allergie (yeux et nez qui coulent, toux, etc..).

 

D’où la question, la poussière lunaire peut-elle mettre en danger les séjours futurs sur la Lune ?

 

Photo : Gene Cernan à l’intérieur du LM couvert de poussière lunaire lors de la mission Apollo 17. Crédit : NASA.

 

 

 

 

De plus sur la Lune la gravité étant beaucoup plus faible que sur Terre, ces fines particules restent plus longtemps en suspension avant de se déposer et pénètrent plus facilement dans les poumons ou tout interstice.

Alors, y-a-t-il un risque pulmonaire pour les futurs visiteurs ? On sait que sur Terre, les mineurs souffraient de silicose à force d’inhaler les poussières de mines similaires à la poussière lunaire.

 

 

 

 

MAIS POURQUOI LA LUNE SERAIT-ELLE DEVENUE SI INTÉRESSANTE ?

 

Bien entendu il y a l’aspect scientifique, c’est le prétexte, mais il doit y avoir d’autres raisons.

 

La lune pourrait être un avant-poste avant de partir pour Mars, cela nous permettrait de mettre au point toutes les techniques nécessaires à ce long voyage. C’est un des buts de la NASA.

La lune doit servir de marchepied à une mission plus lointaine (astéroïdes, Mars..)

 

Mais il y a aussi la présence entre autres d’Hélium 3 sur la Lune. Cet isotope non radioactif de l’Hélium (2 protons 1 neutron), ne se trouve pour ainsi dire pas sur Terre, il provient du vent solaire (dévié par notre champ magnétique) et se dépose sur la surface lunaire où il se mélange au régolithe.

Le sol lunaire présenterait une concentration de He-3 de l’ordre d’une dizaine de ppb (parties par milliard !), ces mesures sont les résultats d’analyse des échantillons ramenés par les missions Apollo.

 

Pourquoi donc un tel engouement pour l’He-3 ?

C’est la clé d’une énergie nucléaire de fusion propre et probablement peu chère et pour ainsi dire inépuisable.

 

Ce n’est pas tout à fait le même genre de fusion que pour ITER (on rappelle qu’il n’y a pas d’He-3 sur Terre) qui est à base de Deutérium et de Tritium et qui est moins énergétique et un peu plus polluante (les neutrons).

 

On va faire fusionner l’Hélium 3 avec du Deutérium et selon les lois de la physique, cette réaction est fortement exothermique et produit une énorme quantité d’énergie et pour ainsi dire sans pollution radioactive longue durée.

La réaction produit en plus des protons alors que celle comme ITER produit des neutrons, beaucoup plus gênant à se débarrasser.

 

 

 

L’abondance de l’Hélium 3 a été évaluée à partir de calculs théoriques et des analyses des échantillons retournés par Apollo. On estime sa quantité a 100.000 tonnes à 1 million de tonnes.

On a calculé qu’une centaine de tonnes suffirait à toute la Terre pendant un an.

Les Chinois prétendent que l’He-3 pourrait régler les problèmes énergétiques de l’Humanité pour 10.000 ans au moins !

Des experts économiques pensent que malgré les coûts du transport, ce serait une méthode valable pour produire de l’énergie à moindre coûts que maintenant.

Au début on pourrait se limiter à l’utilisation des centrales à fusion nucléaire type ITER mais en employant l’He-3 et une température beaucoup plus haute

 

Alors, est-ce une solution miracle ? De toutes façons il faudra aller le chercher, et là on n’a pas encore la solution.

 

Mais ce n’est pas tout, la Lune possède de l’eau on l’a déjà dit, donc on pourra utiliser cette ressource pour fournir eau, H et O à nos astronautes.

Elle possède en outre des métaux rares utilisés de plus en plus dans nos appareils tels mobile, PC etc..

Ce sont par exemple du Platine, du Titane, de l’Iridium du Rhodium, du Cérium, du Samarium, du Scandium, du Gadolinium et tout un tas d’autres terres rares. Voir la référence plus concernant ces éléments.

 

 

 

Tout cela étant dit, comment aller sur la Lune ou plutôt comment y retourner ?

 

Ce sera pour un prochain article !

 

 

 

 

 

 

POUR ALLER PLUS LOIN :

 

 

ESA Releases New Video Concept and Dialogue On How to 3D Print Moon Bases

 

Village lunaire : Le prochain sera construit grâce à une imprimante 3D !

 

Building Bricks on the Moon From Lunar Dust - Universe Today

 

Comment va-t-on fabriquer des briques sur la Lune ?

 

Claudie Haigneré détaille les étapes de la construction d'un village sur la Lune  Le Parisien

 

What’s your idea to 3D print on the moon par l’ESA

 

The Second Conference on Lunar Bases and Space Activities of the 21st Century

 

 

 

 

Exploration of the moon, Prospect from ESA

 

PROSPECT: ESA’S PACKAGE

 

Réunion INSU sur les volatils dans le Système Solaire.

 

Prospect présentation ESA

 

La Nasa va construire une station-service sur la Lune Ouest France

 

First human outpost near the Moon par Russian Space Web

 

About Prospect par l’ESA

 

 

NASA's Exploration Campaign: Back to the Moon and on to Mars

 

NASA Shapes Science Plan for Deep-Space Outpost Near the Moon par Space.com

 

The Orion Spacecraft as a Key Element in a Deep Space Gateway par Lockheed Martin

 

Where Do We Go Next? Building the Deep Space Gateway - Universe .Today

 

 

The toxic side of the Moon par l’ESA

 

La poussière lunaire pourrait bien être un problème pour les futurs astronautes

 

La poussière lunaire potentiellement mortelle

 

 

Hélium-3 lunaire : la fusion nucléaire et le futur de l'humanité dans le système solaire

 

L’extraordinaire hélium 3 de la Lune peut-il régler les problèmes d’énergie de la Terre?

 

L’Hélium 3, principale source d’énergie lunaire

 

La Lune, immense réservoir d’énergie

 

Helium 3 mining on the lunar surface par l’ESA

 

Harnessing Power from the Moon par la NASA

 

Practical Lunar He-3 mining approach?

 

 

Sources of Extraterrestrial Rare Earth Elements:To the Moon and Beyond

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

LES EXOPLANÈTES :.BETA PICTORIS b « PESÉE » PAR GAIA ET HIPPARCOS ! (27/08/2018)

 

 

L’ESA vient d’annoncer que ses satellites Gaia et Hipparcos ont permis de déterminer pour la première fois la masse d’une exoplanète (en l’occurrence Beta Pictoris b) grâce à des relevés astrométriques de position.

 

Ce sont les astronomes I. Snellen et A. Brown de l’Université de Leiden qui sont à l’origine de cette annonce.

 

Beta Pictoris située à une soixantaine d’années-lumière de nous est une jeune étoile (10 à 20 millions d’années).

On y a découverte en 1993 un disque protoplanétaire et plus tard en 2008, une planète orbitant ce disque grâce au VLT.

 

 

 

Cette planète est une géante du style Jupiter dont la masse était difficile à évaluer, elle est très chaude, sa rotation est très rapide et elle pulse, de plus, la présence du disque ne facilite pas les choses. Cela rend la méthode des vitesses radiales dure à mettre en œuvre

 

 

 

Les astronomes de Leiden ont eu l’idée d’utiliser les données très précises de position à très long terme (d’où Hipparcos à la retraite maintenant) obtenues grâce à Gaia (30 mesures) et à d’Hipparcos (111 mesures).

 

En effet, les mouvements de l’étoile centrale sont dus à différentes causes :

·         Le mouvement propre de l’étoile dû à son mouvement autour du centre galactique

·         L’effet de parallaxe dû aux mesures effectuées à partir de la Terre qui nous la fait voir sous différents angles.

·         Le mouvement imperceptible dû à la présence d’une planète en orbite, c’est ce mouvement qui est la base de la méthode de mesure des vitesses radiales. Plus la planète est massive et plus ce petit décalage est important.

Illustration de ces différents mouvements (ESA)

 

 

 

Ils en déduisirent la masse de l’exoplanète : entre 9 et 13 masses de Jupiter. Donc vraiment très massive !

 

C’est la première fois que la masse d’une si jeune planète est déterminée par des moyens astrométriques, et je suppose que cela va continuer en exploitant de plus en plus les dernières données de Gaia.

 

 

 

 

 

 

POUR ALLER PLUS LOIN :

 

The mass of the young planet Beta Pictoris b through the astrometric motion of its host star, article technique correspondant.

 

Infant exoplanet weighed by Hipparcos and Gaia de l’ESA.

 

La masse de l'exoplanète de beta Pictoris déterminée par des mesures astrométriques

 

 

 

 

 

 

ISS :.NOUVELLE TECHNIQUE DE LANCER DE SATELLITES ! (27/08/2018)

(photos : NASA/ESA)

 

L’ISS emporte toujours avec elle des petits satellites (appelés soit nanosatellites soit CubeSat) qui doivent être lancés à partir de l’ISS.

Il existe deux techniques pour cela que je vous montre en images :

 

 

Le 15 Août 2018 lancé d’un parmi 4 nanosatellites par le cosmonaute Prokopyev à partir du module Russe Pirs de l’ISS. Le satellite est visible sur la droite de l’image

Une autre méthode qui ne nécessite pas d’EVA, lancé à partir d’un compartiment de l’ISS dans l’espace. Ici par l’Expédition 53 lancement de l’EcAMSat. en Nov 2017.

 

 

 

La lancer de satellites, bientôt une discipline olympique ??

 

 

 

 

 

 

MARS :LA GRANDE TEMPÊTE DE POUSSIÈRES DE 2018 ! (27/08/2018)

 

 

Depuis fin Mai 2018, une tempête globale obscurcit la surface de la planète rouge. Ce genre de tempête apparait régulièrement, tous les 5 à 7 ans en principe.

 

Cela a des conséquences sur le rover Opportunity en bloquant ses panneaux solaires et qui donc ne peut plus communiquer avec la Terre.

La NASA est inquiète car on ne sait pas si on sera capable de réactiver le robot.

 

En effet la tempête se calme en ce moment et toujours rien d’Opportunity.

Crédit : NASA/JPL-Caltech/MSS

 

 

 

 

Stormy Weather ! Vidéo de comparaison entre avec et sans tempête :

 

 

 vidéo :

 

 

Cette animation est basée sur les données de la sonde MRO. Crédit : NASA/JPL-Caltech/MSSS

 

 

Les tempêtes martiennes sont très différentes des tempêtes terrestres, car la pression atmosphérique y est très faible.

Les variations de pression peuvent atteindre 30% sur la planète rouge (impensable, heureusement sur Terre) !

Même si les vents peuvent être violents (100 km/h), ils ont peu d’action destructrice sur les rovers, sauf….le dépôt de poussières sur les panneaux solaires (ouf ! Curiosity n’est pas touché à cause de son générateur nucléaire) et bien entendu l’opacification de l’atmosphère qui diminue la qualité des photos.

 

Le graphique sur la gauche montre six vues de Mars (prises par MARCI à bord de MRO) à différentes époques et l’influence de la tempête sur la visibilité d’Opportunity. Le graphe de droite, montre la perte en énergie (en jaune) des panneaux solaires, en temps normal approx 600 W/h, il est descendu à moins de 20 W/h.

La courbe bleue représente le degré d’opacité (appelé Tau) qui est passé de 0,6 à plus de 10. En horizontal, les jours martiens.

Crédit: gauche: NASA / JPL-Caltech / MSSS / TAMU; droit: NASA / JPL-Caltech / New Mexico Museum of Natural History

 

Sans panneaux solaires actifs, le vétéran Opportunity ne peut plus recharger ses batteries, c’est là, le danger.

Il y a bien des modes de sécurité enclenchés par la NASA, il s’est mis en mode « hibernation » en attendant un réveil éventuel (qui nécessite 200 W/h approx), mais au bout du bout, s’il n’y a plus de « jus », c’est fini !

 

On n’en est pas encore là, la NASA a espoir qu’Opportunity se réveille et reprenne contact dans les semaines qui viennent.

 

Opportunity a atterri sur Mars en Mars 2004 (au début de la création de mon site Internet) et depuis, malgré de nombreuses vicissitudes, il a parcouru plus de 45 km.

 

 

 

POUR ALLER PLUS LOIN :

 

 

The Mars Exploration Rovers Update: Opportunity Sleeps as Storm Chasers Study Planet-Encircling Dust Cloud par la Planetary Society. À lire absolument.

 

La tempête se dissipe sur Mars, mais toujours pas de nouvelles d’Opportunity

 

See How Huge the Monster Dust Storm on Mars Is in This Stunning Image par Space Com

 

Six Things About Opportunity's Recovery Efforts

 

“Opportunity Calling!” –With Mars’ Global Dust Storm Ebbing, NASA’s Rover Will Attempt to ‘Phone Home’

 

Sur Mars, les tempêtes de poussière planétaires imposeront l’utilisation de l’énergie nucléaire par P Brisson, le Temps Suisse.

 

Quelles nouvelles d'Opportunity en pleine tempête martienne ? de Sciences et Avenir

 

‘Storm chasers’ on Mars searching for dusty secrets par Astrobiology Magazine

 

 

 

 

 

 

SPACE X :.UNE NOUVELLE COMBINAISON SPATIALE POUR LES ASTRONAUTES. (27/08/2018)

 

On sait que SpaceX veut envoyer des astronautes vers l’ISS en 2019, Boeing aussi, d’ailleurs.

 

La firme d’Elon Musk a mis au point un scaphandre un peu moins encombrant que celui de la NASA.

 

SpaceX vient de dévoiler ce nouveau scaphandre, pour la première mission qui devrait avoir lieu théoriquement en Avril 2019.

Les premiers astronautes volant pour les sociétés privées (SpaceX et Boeing) ont été présentés il y a peu, il y a parmi eux des nouveaux et des vétérans.

 

Le vol vers l’ISS du premier vaisseau privé US sera une nouvelle étape dans l’aventure spatiale américaine, depuis la fin des vols navettes en 2011.

Si ces premiers vols réussissent, les USA ne dépendront plus des Soyuz Russes.

 

Voici donc ci-contre la nouvelle tenue des astronautes de SpaceX.

C’est un vêtement « près du corps », on peut s’interroger sur la façon dont est faite l’étanchéité au niveau du casque, des gants et des bottes.

De même, je n’ai pas vu où était branchée l’arrivée d’Oxygène à la combinaison.

Cette combinaison n’est faite que pour le trajet Terre-ISS et n’autorise pas des sorties dans l’espace.

 

SpaceX signale que ces combinaisons sont pressurisées et que chacune pèse 9kg.

 

 

Photo AFP Robyn Beck

 

 

 

 

Détails des différentes parties de cette combinaison sur ce site.

 

 

En principe ce devrait être Bob Behnken et Doug Hurley, des vétérans de la NASA qui sont prévus pour le premier vol.

 

 

 

POUR ALLER PLUS LOIN :

 

 

SpaceX Will Send People To The ISS, And The Ship They Built Is So Sci-Fi Sleek

 

NASA signs off on SpaceX’s “load-and-go” procedure for crew launches par spaceflight now

 

Quelles combinaisons pour les astronautes qui iront sur l’ISS ?

 

Ces astronautes écrivent un nouveau chapitre des vols spatiaux américains

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

LA TERRE : INTERACTION DES CYCLES PROFONDS DE L’HYDROGÈNE ET DU CARBONE (27/08/2018)

 

L’INSU vient de publier un communiqué intéressant dont je vous fais part :

 

Une équipe franco-chilienne vient de mettre en évidence l’existence probable, dans le manteau terrestre profond, d’une réaction s’accompagnant de la production d’eau.

Ce nouveau mécanisme de production d’hydrogène sous la forme d’eau pourrait être à l’origine de phénomènes de magmatisme dans le manteau inférieur et de modifications de l'état mécanique et d'oxydo-réduction du manteau très profond.

Cette réaction conduit en outre à la formation de substances carbonées qui pourraient être à même de transporter du dioxyde de carbone superficiel jusqu'au au noyau de la Terre.

 

Après l'eau, le dioxyde de carbone est le deuxième composé volatil le plus important dans la Terre profonde.

L’hydrogène et le carbone jouent tous deux un rôle clé dans l'évolution de la Terre en influençant fortement les propriétés chimiques et physiques des minéraux, des matières fondues et des fluides.

Les matériaux sédimentaires ainsi que les roches altérées qui constituent les plaques en subduction transportent à la fois l'hydrogène et le carbone, ainsi que d'autres substances volatiles éventuellement jusqu'à la limite noyau-manteau.

Le transport de ces éléments au travers de la zone de transition jusqu’au manteau inférieur a d’ailleurs fait l'objet de nombreuses études mais reste un sujet de débats.

 

Pour avoir une compréhension plus complète de l'influence mutuelle des deux composés volatils principaux H2O et CO2 dans la Terre profonde, des expériences ont été réalisées sur la goethite, une phase porteuse d’hydrogène (FeOOH), en présence de CO2.

Ces expériences ont été réalisées en cellules à enclumes de diamants à des pressions de 110 GPa (plus de 1 million de fois la pression atmosphérique correspondant à près de 3000 km de profondeur dans la Terre).

 

Lors d'un chauffage par laser infra-rouge à 2000 K, les mesures par diffraction de rayons X in situ sous haute pression et température montrent que la goethite se transforme en une phase de structure pyrite et de formule FeO2Hx. où x est une variable variant entre 0 et 1 avec des valeurs plutôt proches de 0.6. Chauffé à plus haute température, au-delà de 2300 K toujours à ~110 GPa, comme dans une plaque en subduction dite "chaude", le CO2 réagit avec FeO2Hx pour former une phase carbonatée de haute pression : Fe4C3O12 dans laquelle le carbone est présent sous la forme de groupements tétraédriques CO4.

 

Cette réaction de carbonatation de FeO2Hx s’accompagne de la production d’eau dans le manteau profond.

Il s’agit là d’un nouveau mécanisme de production d’hydrogène sous forme d’eau qui pourrait être à l’origine de phénomènes de magmatisme dans le manteau inférieur et de modifications de l'état mécanique et d'oxydo-réduction du manteau très profond.

 

Ces résultats montrent en outre que les phases carbonatées contenant des groupements tétraédriques CO4 et par ailleurs riches en fer sont de bonnes candidates pour transporter du CO2 dans le manteau profond jusqu'à la limite noyau-manteau.

 

 

Aux conditions proches de la limite noyau-manteau de la Terre, la goethite se transforme en un peroxyde FeO2Hx de structure pyrite (en haut à droite).

 

En présence de dioxyde de carbone, ce dernier réagit avec FeO2Hx pour former une phase de haute pression des carbonates constituée de groupements tétraédriques CO4 (en bas à gauche).

 

 

© Églantine Boulard, IMPMC

 

 

 

 

 

 

 

À 107 GPa et 2000 K (conditions de P et T d’une plaque en subduction dite froide), formation de FeO2Hx.

 

 

Chauffé au-delà de 2300 K, FeO2Hx réagit avec le CO2 environnant (dans les conditions de P et T d’une plaque en subduction dite chaude) et forme une phase carbonatée de haute pression : Fe4C3O12.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

N’ayant pas tout compris de la finalité de ces mesures, j’ai demandé à Églantine Boulard de résumer ses expériences en quelques phrases pour les lecteurs des Astronews :

 

Photo : E Boulard au synchrotron.

 

L’objectif de mes recherches est de comprendre les cycles des éléments volatiles qui ont lieu à très grande échelle : depuis la surface de la planète à la limite noyau-manteau.

 

Ce sont des cycles qui se font à des échelles de temps géologiques, de l’ordre du milliard d’années. Ces cycles peuvent permettre d’expliquer l’évolution de l’atmosphère au cours de l’histoire de la planète, mais encore une fois sur des milliards d’années, donc ayant aucunes incidences sur le réchauffement climatique que l’on voit actuellement sur notre planète. 

 

 

Mais ils peuvent permettre d’expliquer l’enrichissement en oxygène, en eau, en carbone de l’atmosphère au cours de l’évolution de la Terre.

 

Étant donnée, les profondeurs (jusqu’à 2900 km de profondeur), il n’est pas question de prélever d’échantillons.

Il y a aussi très peu d’échantillons naturels qui remontent à la surface, seuls de très rares diamants contenant des inclusions sont à notre disposition pour « observer » la minéralogie profonde.

Par contre nous avons une bonne idée des roches qui entrent en subduction, des quantités de minéraux et éléments volatiles, et nous commençons à avoir une bonne image de ce qui ressort, notamment au niveau des volcans.

Afin de comprendre comment les matériaux passent de l’un à l’autre nous avons une approche expérimentale où nous reproduisons de très haute pression et température en laboratoire et pouvons analyser les minéraux (leur cristallographie, leur chimie ou autre) grâce au rayonnement synchrotron puis en microscopie électronique en transmission.

C’est cette approche que j’ai suivie dans le cadre de cette étude.

 

Dans le cas du projet qui fait l’objet de cet article, je me suis intéressée aux interactions du cycle de l’hydrogène/eau avec le cycle du carbone, cycles généralement étudiés séparément de par la complexité des expériences.

 

Il faut savoir qu’une nouvelle phase, FeO2Hx a récemment été découverte (Hu et al., Nature, 2016).

Elle permettrait de transporter l’hydrogène jusqu’à la base du manteau, à 2900 km car stable à de très haute pressions et températures.

Elle a aussi été proposée comme à l’origine des zones sismiques que l’on appelle ULVZ, les ultra-low velocity zones que l’on observe par analyses sismiques à la limite noyau-manteau.

Toutes ces premières études ont été faites sur des compositions Fe - O - H.

Dans mon étude j’ai choisi d’y rajouter du carbone, il s’agit d’un autre élément volatile très important des plaques en subduction et constituant de gaz à effet de serre, de la matière organique.

Notre étude montre que si nous rajoutons le carbone, la phase FeO2Hx devient instable et est remplacée par une phase carbonée.

Cela signifie que si l’on prend en compte le carbone, l’hydrogène n’est pas transporté jusqu’à la base du noyau-manteau mais seulement le carbone. L’hydrogène est relâché dans le manteau, abaissant localement la température de fusion et donc pourrait permettre d’expliquer l’origine de zone fondues dans le manteau profond.

Notre étude montre aussi que les phases riches en carbone synthétisées, phases que j’avais décrites en 2012, sont très stables et semblent jouer un rôle majeur dans le transport du carbone dans la Terre profonde.

Elles ont la particularité d’être formées de groupements CO4, au lieu des groupements CO3 que nous avons l’habitude de voir dans les carbonates.

 

Une modification cristallochimique importante, avec de nombreuse conséquence.

L’une des plus importante étant que si ces phases fondent, par exemple dû au température extrême existant à la base noyau-manteau, une couche limite-thermique, le liquide formé serait tellement visqueux qu’il pourrait difficilement se déplacer.

On pourrait avoir des zones fondues riches en carbone piégées ne permettant pas au carbone de remonter vers la surface.

 

 

 

 

 

POUR ALLER PLUS LOIN :

 

 

CO2-induced destabilization of pyrite-structured FeO2Hx in the lower mantle d’Eglantine Boulard et al.

 

 

 

 

 

 

 

VU D’EN HAUT : L’AMÉRIQUE DU NORD A CHAUD ! (27/08/2018)

 

 

L’Amérique du NW a eu très chaud cet été en plus des nombreux incendies de forêts (pas encore éteints !).

 

De nombreux records de température ont été atteints, notamment une température de l’air de 38°C dans le Montana ; ce qui est exceptionnel etc..

 

 

Cette image de la région (température de surface et non pas de l’air) est due à MODIS, le spectromètre à bord du satellite Aqua de la NASA.

 

L’échelle correspond aux anomalies de température, le rouge étant 10 à 15°C de plus que la normale !

 

 

Cliché : NASA

 

 

 

 

 

 

 

 

PHOTOS D’AMATEUR : LES PERSÉIDES PAR JESÚS PELÁEZ. (27/08/2018)

 

 

 

Un ami, astronome amateur Espagnol, m’a fait parvenir cette superbe photo des Perséides prise le 15 Aout dans la nuit.

 

On y remarque Cassiopée au centre de l’image, à droite Andromède et en bas le double amas de Persée.

 

Son nom : Jesús Peláez

 

Son site où vous pouvez voir d’autres photos superbes :

Astrobin.com .

 

Clic sur l’image pour la HR.

 

 

 

 

 

 

Une petite surprise, en haute résolution, vous pouvez voir aussi la comète 21P juste au début de la Perséide la plus brillante.

 

(à ce propos on voit très bien cette comète sur cette photo publiée par M Jäger d’Autriche)

 

 

 

 

 

 

 

LIVRE CONSEILLÉ : LE NOMBRE D’OR PAR MARIO LIVIO CHEZ O JACOB (27/08/2018)

 

 

 

Le nombre d’Or, quel nombre fascinant !

On le retrouve partout : en architecture, en physique etc…

Il est à la fois mystérieux et simple ; il a passionné les mathématiciens et philosophes depuis des siècles.

 

Il fallait un grand physicien comme Mario Livio, qui a été en charge de Hubble pendant de nombreuses années pour faire le point sur ce nombre et sur ce qui lui est associé : la suite de Fibonacci.

Mario Livio est aussi l’auteur de nombreux ouvrages de vulgarisation à succès.

 

Voici ce qu’en dit l’éditeur :

 

 

 

 

Le nombre d’or, proportion géométrique simple définie par Euclide, hante depuis plusieurs siècles les mathématiciens, les esthètes et les amateurs d’ésotérisme. À les en croire, on trouverait cette « divine proportion » dans la mesure des pyramides d’Égypte et du Parthénon, dans les tableaux de Léonard de Vinci et de Manet, dans les partitions de Bach et de Bartók, dans les pétales de la marguerite et la spirale du nautile. En bref, il serait partout, témoignant d’une mystérieuse et fascinante magie géométrique.

 

Il fallait un mathématicien amateur d’art et de mystère pour pénétrer les arcanes du nombre d’or. Toutes les clés de compréhension sont données ici pour apprécier l’étrange beauté d’un nombre pas comme les autres.

 

Mario Livio dévoile l’histoire et le mystère du remarquable nombre d’or de façon à permettre aux illettrés mathématiques de célébrer ses merveilles... Vous ne verrez plus jamais une pyramide, une pomme de pin ou un Picasso de la même manière.

Dan Brown

 

Un merveilleux tremplin vers l’univers mathématique et ses relations avec le monde physique, de l’Antiquité à nos jours.

Roger Penrose

 

 

 

320 pages   9782738143068      24,90 €

 

 

Rappelons que le nombre d’Or ou divine proportion est une solution de l’équation : x2 - x - 1 = 0

 

   C’est-à-dire : 1,6180…..

 

 

La suite de Fibonacci est caractérisée par : le nème terme = somme des deux termes précédents.

 

 

 

Très vite (Kepler) on remarqua que la limite du rapport entre les deux derniers termes (Fn / Fn-1) tendait vers….le nombre d’Or !

 

Si vous voulez en savoir plus précipitez-vous sur cet ouvrage.

 

 

 

 

 

 

 

M.D.OSSANO : NOTRE REPORTER À FLEURANCE CET ÉTÉ.

 

 

Marc Denis a participé à ce festivale, je lui laisse la parole :

 

A l'heure où à Collonges, Orgeval, Marseille, Plaisir, St Jean des Vignes, Vaulx en Velin, Lille, St Genis Laval, … et partout en France et dans le monde on célébrait la 28ème nuit des étoiles dont il fut l'un des inspirateurs, acteurs, promoteurs, majeur Monsieur Hubert Reeves a ouvert la 28ème édition du festival d'astronomie de Fleurance dans le Gers.

 

Cette année la manifestation se tourne vers la terre et les grandes questions en suspens :

        comment garder la planète terre habitable ?

        Comment lutter contre l'érosion de la biodiversité ?

        Comment « raisonnablement » continuer de transmettre la vie, nos connaissances, l'être quand tous les clignotants sont au rouge égrenant les secondes avant la fin du show : élévation des températures, recul des glaciers, …

Après s'être entre-tués au cours du XXème siècle les hommes, au XXIème, vont-ils éteindre leur race, leur civilisation, leur culture, leur science en continuant de se comporter comme des bêtes ? L'Homme est-il définitivement un loup pour l'homme ou est-il capable de relever la tête, se ressaisir, …, de nouveaux Progrès porteur d'Espérance.

 

Le Festival astronomique de Fleurance a débuté il y a 28 ans au château de Lavardens avec une ou deux conférences puis un feu d'artifice.

 

Il se tint les premières années à Fleurance dans une salle de conférences, selon le cas, le Théâtre du Méridional ou la Halle Eloi Castaing toutes proches du collège portant le nom d'Hubert Reeves.

 

Aujourd'hui avec le concours du Département, de la région Occitanie et ses fleurons industriels et universitaires, il est devenu une manifestation incontournable pour les amateurs d'astronomie, la seule et unique du genre durant l'été en France.

 

Foule cette année (cf. photos) pour le marathon des sciences, les conférences d'Hubert Reeves, Nuccio Ordine, Trinh Xuan Thuan auquel a été décerné le prix d'astronomie de littérature Ciel et Espace pour « une nuit », le prix André Brahic de littérature astronomique pour les jeunes étant lui attribué à « Système Solaire », foule au Planétarium, foule au village des sciences, foule au 13ème festival Astro-Jeunes.

 

 

Foule pour les cafés-astro, les conférences du matin, de l'après-midi, du soir, de la nuit.

 

 

 

 

 

 

Samedi 4 août s'est déroulé le « marathon des sciences » avec Peter Von Ballmaas son inspirateur comme troisième intervenant.

 

Se tenant « de midi à minuit » on peut ainsi assister à 12 interventions qui se succèdent au rythme d'une par heure.

 

On se souvient que l'an passé le thème en était « attraction-répulsion ». Cette année le thème retenu « le mouvement ».

 

Le principe du marathon des sciences pour les cherchants que nous sommes qui symboliquement travaillent de « midi à minuit »: on prend un thème que l'on développe sous les différents angles. Cela a pour effet d'enrichir nos connaissances. Pluridisciplinarité et non spécialisation !!!

 

Vincent Bontems chercheur en philosophie développe l'histoire du mouvement au plan des idées. Le mouvement décrit à l'origine ce qui bouge, se déplace mais est-ce bien exact ? Parlons-nous tous du même phénomène ?

Car certaines choses paraissent être en mouvement et sont en réalité au repos quand elles ne font pas machine arrière : lorsqu'il recule ce plaisancier sent-il le mouvement ? Il sait que son véhicule et son attelage reculent vers la Baïse mais ce que j'observe n'a rien à voir. Et pourtant nous pensons tous deux au même mouvement lui de son véhicule tracteur moi qui assiste à la scène.

V. Bontems cite Descartes « Comment se fait-il qu'en même temps une chose se meuve et ne se meuve pas ? »

En fait qu'est-ce qui existe : LE mouvement ou DES mouvements ?

Bachelard « l'être est à la fois mu et mouvant » L'essentiel ne consiste-t-il pas pour le mouvant en le processus en cours, ce qui s'y passe ? Et que dire du mouvement qui est comme s'il n'était pas. Réalité métaphorique ?

 

 

Parmi les intervenants qui se succéderont : J-M Lévy-Leblond de l'Université de Nice : le mouvement fût récusé mais il a permis de découvrir sans la nommer la relativité.  Pour lui la géométrie est théorie de la structure de l'espace et la chronogéométrie théorie de la structure de l’espace-temps.

 

Avec Jérôme Pérez qui avec Bruno Monflier, Jean-Philippe Uzan (rendant hommage ici à S Hawking), Roland Lehoucq (sans doute en ai-je oublié, qu'ils me pardonnent !) le mouvement se révèle comme révélateur des objets célestes : planètes, étoiles, galaxies, … du Cosmos, dans son infiniment gigantesque en expansion qui s'accélère, s'étend et se renouvelle chaque jour.

 

Dans le ciel de cet été pas moins de 5 planètes visibles à l'œil nu : Vénus, Mars, Jupiter, Saturne, la lune

 

 

 

Christophe Clamet intervient sur le point précis : le mouvement optimisateur de performance sportive. Cela est rendu possible par la synchronisation des forces. Nous en apprécierons les objectifs donnés au sportif français par la ministre des sports : 80 médailles en 2024. Jusqu'à présent seules deux nations y sont parvenues entre deux olympiades : l'Australie, la Grande-Bretagne ;

 

Hugues Chaté nous cause des oiseaux et des bancs de poissons qui pourraient être plus solidaires et « intelligents » que les hommes dans la mesure où ils n'ont pas besoin d'un duce : « leur déplacement ne révèle pas l'existence d'une autorité »

 

Prendront tour à tour la parole durant ce marathon : Elodie Chabrol. Olivier Stasse.

 

Catherine Withol de Wender sur les mouvements de populations, les flux migratoires (je renvoie à ses ouvrages). Sont également traité-e-s la danse, la représentation imagée du mouvement, l'évolution des idées politiques.

 

Peter von Ballmoos nous a bluffé lorsqu'il a affirmé preuve à l'appui que nos connaissances astrophysiques, cosmologiques, astronomiques avaient doublé en 60 ans quand notre savoir lui en avait été réduit à seulement 5% : que savons-nous en effet du monde non pas sublunaire mais du monde invisible : matière noire et énergie noire ?

 

Plus nous découvrons plus nous sommes conduits à constater avec humilité que nous ne savons rien ou si peu.

 

 

 

R. Lehoucq se montre plus volontariste. En cent ans l'astronomie a considérablement progressé. Nous disposons désormais d'une meilleure connaissance de l'univers. Pour autant, le travail ne s'arrêtant jamais, citant G. Lemaître « nous continuons de chercher des traces (Reeves parle de « fossiles ») de la formation des mondes »

 

Vous l'aurez compris les conférences et ateliers ont déjà pris la suite du marathon.

 

Sylvain Chaty dans le cadre du cycle « LES NOUVELLES ASTRONOMIES » a conté l'histoire de l'astronomie photonique » de la vision oculaire aux plus récentes découvertes observées dans l'Antarctique depuis un trou noir, expression qui d'ailleurs ne satisfait en rien S. Chaty : un trou n'est pas alimenté par la matière qu'il éjecte.

 

Son horizon serait alors sa « percée » par un photon qui parviendrait à le traverser.

 

S. Chaty parle des objets, des instruments, des disciplines, des événements observés, de ceux que l'on espère à nouveau voir telle l'explosion d'une super nova.

 

 

 

Les jours suivant seront présentés les astéroïdes, les rayons cosmiques d'ultra-haute énergie, les neutrinos, l'astronomie gravitationnelle.

 

 

Pour Roger Mansuy mathématicien le désordre n'existe pas. Toute structure apparaît dans des systèmes suffisamment grands.

 

 

Chacun sait que Fleurance a accueilli les plus grands.

 

Cette année les festivaliers ont le privilège d'écouter religieusement Trinh Xuan Thuan qui venu des USA nous a fait l'honneur et l'amitié de sa présence.

 

Il nous invite à contempler le mystère de l'harmonie et de la beauté du Cosmos.

 

Fruit du hasard comme le disait J. Monod ou d'un dessein pour l'homme ? Par son action, son activité, l'individu, la société s'ils s'y consacrent peuvent ré enchanter le monde au lieu de le mépriser, le haïr et le détruire.

 

Tandis que salle du Conseil Municipal on simule une catastrophe naturelle - éruption volcanique -, ailleurs on s'interroge « qu'est-ce qu'une onde ? », quels instruments pour l'imagerie d'exoplanètes, la xénobiologie, 13 ans avec Cassini-Huygens, on dédicace un magnifique ouvrage sur 4000 ans d'astronomie chinoise, ailleurs on s'initie (fil vert), on approfondit (fil rouge), on apprend à observer le ciel, à la Ferme des Etoiles à Mauroux près de St Clar.

 

 

 

 

TEMPS FORTS TOUT LE CORPS ENSEIGNANT DU DÉPARTEMENT ET DE LA RÉGION PRÉSENTENT L'HOMMAGE À GIORDANO BRUNO,

 

Cette conférence a été donnée le 9 août dernier en fin d'après-midi par le célèbre professeur de littérature italienne Nuccio ORDINE auteur de « l'utilité de l'inutile » « du Mystère de l'âne essai sur Giordano Bruno ».

 

Dans l'attente de la mise en ligne de cette conférence  (script ou vidéo) j'essaierai d'y être le plus fidèle possible.

 

Je présenterai Nuccio Ordine (I) avant de reprendre mot pour mot mes notes (II) en veillant à rester fidèle et dans l'esprit et dans la forme pour une double raison : 1 fidélité à la pensée du conférencier, 2 sujet trop grave pour s'égarer.

Je conclurai (III) en insistant sur le caractère intemporel de la pensée de Giordano Bruno.

 

  

Intemporel vous le savez s'emploie pour décrire un sentiment ou un état de fait.

Exemple : la fraternité est un sentiment intemporel qui ne disparaîtra jamais.

Intemporel au sens de : que l'on ne peut dater précisément parce qu'il est de toutes les époques.

 

 

I/ Donc - tout d'abord - qui est Nuccio Ordine ?

 

Né en 1958 à Diamante, dans la province de Cosenza, en Calabre Nuccio Ordine est un philosophe, professeur d'université et critique littéraire italien.

 

Professeur de Littérature italienne à l’Université de Calabre, fellow du Harvard University Center for Italian Renaissance Studies et de l’Alexander von Humboldt Stiftung, il a été invité comme Visiting Professor dans divers instituts de recherche et universités aux États-Unis (Yale, New York University) et en Europe (EHESS Paris, École normale supérieure Paris, Paris-IV Sorbonne, Paris-III Sorbonne-Nouvelle, Centre d'études supérieures de la Renaissance Tours, Institut universitaire de France, Paris-VIII, Warburg Institute Londres, Université d’Eichstätt).

Il est considéré comme l'un des meilleurs spécialistes mondiaux de la Renaissance et de l'œuvre du philosophe Giordano Bruno.

 

Ses livres ont été traduits en plusieurs langues dont le chinois, le japonais et le russe.

En collaboration avec Yves Hersant, il dirige en France trois collections d’œuvres classiques aux Belles Lettres  : « Les Œuvres complètes de Giordano Bruno », « Bibliothèque italienne » et « Le corps éloquent ». Il codirige aussi, avec Alain Segonds, la collection « Theatrum sapientiae » (Les Belles Lettres–Nino Aragno Editore). En Italie, il dirige les collections « Sileni » et « Umbrae idearum » (Liguori), « Classici del pensiero europeo » (Nino Aragno Editore), « Classici della letteratura europea » (Bompiani).

En novembre 2015, il quitte avec Umberto Eco les éditions Bompiani pour fonder à Milan La nave di Teseo, une nouvelle maison d'édition.

Membre du comité scientifique d’« Albertiana » et du « Journal de la Renaissance »,

Secrétaire général du Centre International des Études Bruniennes et membre du conseil scientifique de l’Institut Italien pour les études philosophiques (Istituto italiano per gli Studi filosofici),

Il collabore aux pages culturelles du « Corriere della Sera ».

Distinctions

  Chevalier dans l’Ordre national de la Légion d’honneur, 2012 [1] [archive]

  Commandeur de l'Ordre du Mérite de la République italienne, 2010

  Chevalier dans l’Ordre des Palmes académiques, 2009

Membre d’honneur de l'Institut de philosophie de l’Académie russe des Sciences, 2010

Laurea Honoris Causa de l'Université fédérale du Rio Grande de Sul, 2011

 

II/ La conférence

 

 

Suivie par une assistance extrêmement nombreuse (entre 400 et 500 personnes), public d'enseignants notamment, et scientifiques, c'est avec le sourire que Nuccio démarre son propos.

 

« Il est bien connu que les gens intelligents travaillent tard … » (humour) … de là en déduire que travailler tard rend tous les gens intelligents ou qu'être intelligent nécessite de travailler tard … (A combiner dans tous les sens).

Ordine s'adressant au Président du festival - Bruno de prénom - cite Saint-Simon : « Il faut savoir se faire pardonner d'être le plus intelligent » (humour)

 

 

Nuccio s'excuse par avance d'assassiner la langue française, lui qui dispose d'un faux passeport : « je ne suis ni scientifique, ni physicien encore moins astrophysicien comme vous tous doctes membres de cette noble et illustre assemblée, juste un humaniste ». Nuccio s'excuse également de disposer d'une vision insulaire des savoirs si l'assistance était persuadée qu'elle prétendrait dominer l'enseignement, ceci n'est pas le cas et n'est pas exact.

 

Il affirme avec force qu'il partage la vision des organisateurs du festival et leur approche multi ou pluri disciplinaire des thèmes traités. Cette année le mouvement, l'an passé attraction – répulsion.

« Pour comprendre quelque chose, il faut savoir passer par autre chose ».

 

De même Nuccio Ordine insiste : « il faudrait faire comprendre que les classiques ne sont pas à lire pour obtenir un diplôme mais parce qu'ils nous apprennent à vivre en comprenant le monde dans lequel nous vivons »

 

Il enfonce le clou : un bon professeur doit partir d'un texte, un historien de l'art d'un tableau, un professeur de musique d'une œuvre à faire écouter à ses élèves ou ses étudiants.

 

 

Non seulement cela mais encore le but d'un professeur devrait être de faire comprendre qu'on ne va pas à l'université pour apprendre un métier ou gagner de l'argent. La recherche, l'université sont aujourd'hui au service du marché, nous allons tuer la nature du savoir. Il faut aller à contre-courant, à l'université pour devenir meilleur, libres et autonomes.

 

Vous savez tous qui est G. Bruno. Frère dominicain entré dans les ordres non par vocation mais pour pouvoir acquérir une éducation et une culture que sa famille ne pouvait lui offrir, G. Bruno s'est distingué en affirmant qu'existait une multitude de mondes habités. Ce qui lui valut de finir sur le bûcher sans à aucun moment revenir sur ses affirmations, ni abjurer.

 

Nuccio poursuit : Bruno était très lié à la France. Il faut absolument lire « le Chandelier » comédie satirique écrite en 1582 dans l'esprit de Rabelais. Ne pas le lire isolément mais en même temps que les 6 dialogues philosophiques publiés en 1588. De manière groupée. Cette lecture permet de mieux saisir la pensée encyclopédique de G. Bruno qui s'attaque aux castes - britanniques notamment et toutes les autres - défendant leurs intérêts : avantages, privilèges. Le caractère transgressif de la pensée de Bruno ne peut se comprendre qu'en faisant structurellement le lien entre cette œuvre et les six dialogues.

 

Nuccio explique que Bruno transpose les éléments philosophiques dans le théâtre et les éléments comiques dans les dialogues. Ce serait donc une profonde erreur de séparer la comédie des dialogues publiés en même temps. « Le Chandelier » inaugure le thème des dialogues.

 

Il convient de comprendre le lien profond entre le comique et le reste de son œuvre, saisir ce souci de mélanger les genres.

 

Citation « je désire saisir s'ils ont tort ou raison de mêler propos graves sérieux nobles ignobles ».

 

Grâce à la force corrosive du comique Bruno nous fait comprendre qu'on ne peut démarquer la philosophie/science/littérature, autrement dit pour nous maçons la pensée et la vie, la réflexion et l'action.

 

Bruno soutient en philosophe la grande révolution copernicienne. « Bruno est plus Copernicien que Copernic lui-même ». Bruno fait le constat que son époque (il n'y a que 4 siècles !!!) vit une révolution. On passe d'un système géo centré à un système hélio centré, d'un monde et d'un système fermés à un univers infini. G. Bruno prend en charge en quelque sorte la communication scientifique de Copernic.

Il fait éclater au grand jour la découverte de Copernic.

 

Le raisonnement de Bruno est le suivant : dès lors que la terre n'est plus au centre, n'occupe plus la place centrale, la centralité, pourquoi alors ne pas imaginer que le système solaire est l'un, n'est que l'un des systèmes dans un univers infini.

 

Dès lors où se trouve le centre ?

 

Pour Bruno le centre n'est nulle part parce qu'il est partout ! Le centre de l'Univers est l'individu qui regarde l'infini. Dès lors, la plus petite fourmi, l'astre le plus grand ont la même dignité.

 

Imaginez que cela peut représenter pour l'église à cette époque ! On nous refait le coup du Paradis terrestre, de l'homme qui veut tout savoir, dominer, être l'égal du Principe Créateur.

 

Tout comme Pascal, G. Bruno est « tout excité » par cette découverte. Il s'exalte : toutes les hiérarchies créées dans l'univers sont factices ???? » Bruno développe : tout est mélangé, il y a des mondes innombrables.

 

Voici donc apparaître l'homme qui a outrepassé les limites du monde : l'homme met à nu la nature.

Pensez donc : pour Aristote et l'Église, le sublunaire est imparfait et le monde céleste parfait !

Le point de départ de la philosophie « brunienne » est la création d'une nouvelle cosmologie : libérer la terre de la fausse voie sur laquelle elle est. Ce qui était pratiqué jusqu'ici c'était moins de la science qu'une caricature de connaissances. Il convient d'arracher un lambeau à toutes les sciences et pratiquer selon une nouvelle méthode de connaissance qui pénétrera herméneutiquement textes et choses à l'image des dialogues.

 

Comment a-t-on pu figer Socrate dans une image ? (Banquet de Platon). « Socrate ressemble à un silène, un satyre, une image comique : à l'intérieur la divinité, mais à l'extérieur une image décevante. Or repose au centre du silène un trésor de connaissance. Tout comme le dit Érasme : le tout descend humble sur terre.

 

Bruno invite à se méfier de ces personnages - un cardinal -, de l'écorce, des apparences (thème cher à Rabelais) : au lieu de l'humilité et de la pauvreté on trouve le luxe à l'intérieur du personnage. Dès lors comment le prendre au sérieux ? Il déclare ironiquement : chez lui des trésors de bonté !

 

Ainsi derrière le comique Bruno détruit les idées du temps présent. Le comique du monde est occasion de fortune pour nombre de puissants.

 

Dans « le mystère de l'âne » Bruno conte l'histoire d'un âne et d'un lion qui partent voir le pape à Rome : faisons un pacte dit le lion à l'aller je serai sur toi, au retour ce sera l'inverse. Mais il faut traverser une rivière. Craignant tomber à l'eau le lion enfonce ses griffes dans le dos de l'âne qui ne dit mot. Au retour l'âne en profite pour – pardonnez-moi - sodomiser le lion : « c'est que moi je ne dispose pas comme toi de griffes pour me retenir ! »

 

Les dialogues philosophiques sont dominés par le comique. Quand il s'agit de donner une définition comme celle consistant à affirmer que l'univers est infini et que le centre en est l'individu qui observe l'univers, Bruno recourt à une image littéraire.

 

Les dialogues ressemblent à un banquet où chacun trouve à son goût même si ça ne convient pas suffisamment à certains (…) jamais contents.

 

Lorsque le système héliocentrique est exposé à Oxford les intellectuels s'étouffent.

 

Bruno compare cette découverte scientifique à celles des conquistadors. Les dirigeants de ce monde ne s'étaient pas trop posés de questions sur les procédés et méthodes des conquistadors : leurs conquêtes étaient pourtant dirigées contre les populations, leur culture, leur religion, leur art, leurs trésors. Nobles âmes ces conquistadors ?  Ou bien plutôt pirates tout bonnement !

 

Peu d'auteurs ont osé se livrer aussi férocement à la critique des « grandes découvertes ». Seul Las Casas l'avait fait en 1552.

 

« On nous a fait croire qu'il fallait au nom de la civilisation, de la liberté, de la démocratie coloniser, conquérir par tous les moyens (...) »

 

 

 Giordano Bruno ne déploie rien d'autre qu'une philosophie de la Tolérance

 

« On devrait, affirme Bruno, en tout temps avoir la certitude que notre vérité n'est pas absolue ». « Il n'y a pas de religion vraie, de religion fausse, seulement des religions capables de relier les gens entre eux » Relier au sens de « re-ligare : tenir unis ».

 

« Au lieu de cela il n'y a actuellement que des religions misérables n'accomplissant en rien la fonction qui devrait être la leur »

 

 

Bruno en rajoute une couche et quelle couche : « quelle importance pour un dieu qu'il y ait des hommes pratiquant des sacrifices. ?! » « Nous avons créé des religions sensément pour faire vivre les hommes entre eux, dans la beauté, la paix, l'amour. Est-ce réellement le cas ? »

 

Bruno l'illustre par une image : les passions divines des Jupiter. Les passions des dieux se déchaînent uniquement à l'encontre des Pouvoirs humains. Jupiter se dresse contre les Politiques qui pillent les caisses de l'État. Les dieux ne s'intéressent pas aux hommes qui blasphèment !

Quelle cruauté dans l'actualité de cette description !!!

 

Pour Giordano Bruno le véritable philosophe se dresse contre le sectarisme car il est en permanence chercheur de vérité.

 

La quête philosophique se nourrit de ces principes d'insaisissabilité de l'objet désiré. Toute la vie du métaphysicien sera consacrée à la quête de la vérité, ce que ne font pas les ignorants qui croient la posséder. « Nous sommes des chasseurs en quête d'une image qui nous échappe : la mal conduire est inadmissible »

Bruno est proche de la pensée de Montaigne et rejoint celle de Leibnitz : « la valeur de l'homme ne réside pas dans le mérite ou dans ce qu'il prétend posséder » (approximatif). La possession rend orgueilleux (image des deux mains). « donne moi ta main puisque la vérité absolue dis-tu n'appartient qu'à toi »

 

Alors Bruno pouvait-il se récuser ? Sa vie c'est sa pensée, sa pensée c'est sa vie. Dès lors aucun compromis n'est possible avec l'Eglise.

 

Ceci est hautement d'actualité en ce XXIème siècle hautement schizophrène par la rupture existante entre ce que je dis et ce que je fais, entre ce que nous disons et ce que nous faisons.

 

 

III/ Le caractère intemporel de la philosophie de vie de Giordano Bruno : « par le verbe et par l'exemple »

 

« La vraie philosophie dit Bruno doit provoquer une métamorphose »

 

Si notre pensée ne se traduit pas en action cela n'a alors pas de sens : « nous serions des vivants morts » « si je dois vivre comme un vivant mort alors je préfère mille fois être un mort vivant »

 

Toujours notre pensée est libre. Ainsi l'auteur doit posséder sa vision propre, le critique littéraire a le devoir de mener les élèves mais toujours en respectant la personne déclare Nuccio Ordine.

 

« Voici donc ce qui s'offre à vous Kabblistes, philosophes, théologiens : une philosophie de la kabbale tout en possédant une pensée de kabbale philosophique » « vous croyez posséder, en réalité vous ne possédez rien, cela est à la portée de tous »

 

Bruno est indifférent au culte en soi. Il ne cesse de se brouiller avec les « détenteurs de vérité » (à Genève avec les calvinistes). La liberté de parole avant tout.

 

C'est que seconde moitié du XVIème siècle on assistait à une sorte de mouvement social figeant les idées compensant la faiblesse militaire de l'Italie. En compensation se profilait une demande de certitudes. Ceci ressemble beaucoup à ce qui se passe de nos jours avec les gourous de la certitude. Montaigne déjà se méfiait des gens qui parlaient de la nature humaine.

 

Comme Socrate ou comme Brassens « mourir pour des idées plutôt que renoncer à sa liberté de pensée ».

 

On le voit ce qui est comique c'est la vie quotidienne et tragique la vie des ambitieux.

Pour conclure : dans la vie il y a le comique et la tragédie, il y a les deux, il ne faut pas les opposer ils sont ensemble.

 

Tout comme la pensée doit s'incarner dans l'action, l'action en être le prolongement fidèle et non une activité qui n'aurait rien à voir avec la pensée.

Cette leçon de vie ne peut que nous interpeller

 

Sommes-nous toujours cohérents propos/vie/pensée/action ? Seul chacun peut le dire pour lui-même faisant son examen de conscience puisque l'individu est au centre de tout.

 

 

Participation à de nombreuses autres conférences, mais on arrête là pour le moment

 

 

 

Bref encore un excellent cru pour Fleurance cette année.

 

Un grand merci à Marc Denis !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Bonne lecture à tous.

 

C’est tout pour aujourd’hui !!

 

Bon ciel à tous !

 

JEAN-PIERRE MARTIN

 

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