LES ASTRONEWS de
planetastronomy.com:
Mise à jour : 28 Septembre 2018
Conférences et Évènements :
Calendrier .............. Rapport
et CR
Prochaine conférence SAF.
Athena Coustenis Astrophysicienne
LESIA Observatoire de Paris
Sur « L’EXPLORATION DU SYSTÈME SOLAIRE EXTERNE. »
Vendredi 12 Octobre 2018 19H00
TELECOM entrée libre,
réservation obligatoire à partir du 15 Septembre
Liste des conférences
SAF en vidéo.
(pas encore à jour!)
Astronews précédentes :
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dossiers à télécharger par ftp :
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ARCHIVES DES ASTRONEWS
: clic sur le sujet désiré
:
Astrophysique/cosmologie
;
Spécial Mars ;
Terre/Lune
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Système solaire ;
Astronautique/conq spatiale
;
3D/divers
;
Histoire astro /Instruments ;
Observations
;
Soleil
;
Étoiles/Galaxies ;
Livres/Magazines ;
Jeunes /Scolaires
Certains peuvent recevoir en double ces news, car ils sont inscrits sur
plusieurs listes. J’en suis désolé.
Sommaire de ce numéro :
Le mécanisme d’Anticythère :
CR conf SAF de James Evans du 14 Sept 2018.
(28/09/2018)
Pontecorvo-Majorana-neutrinos :
CR de la conf d’E. Klein du 5 Sept 2018.
(28/09/2018)
Pleins feux sur la matière noire :
CR de la conf IAP de N. Pal. Delabrouille du 4 sept 2018
(28/09/2018)
L’astronomie multi-messagers :
Une victoire avec IceCube.
(28/09/2018)
VLT :.
Première image confirmée d’une protoplanète acquise par le VLT.
(28/09/2018)
Antimatière :
Permettrait-elle de nous passer de matière noire ?
(28/09/2018)
LHC :
Une nouvelle particule qui a du charme !
(28/09/2018)
Système Solaire :
Des nouveautés sur sa formation.
(28/09/2018)
Jupiter :
De l’eau dans les couches nuageuses de la planète géante !
(28/09/2018)
JUNO :.De
superbes nouvelles images.
(28/09/2018)
Hayabusa 2 :
Un exploit : Les rovers Minerva ont atterri sur Ryugu !
(28/09/2018)
Rosetta :.
Archives photos complètes !
(28/09/2018)
BepiColombo :
On se prépare au lancement !
(28/09/2018)
Encelade :.Des
molécules organiques complexes découvertes.
(28/09/2018)
Spitzer
:.15 ans dans l’espace !
(28/09/2018)
Spatial :
Un bouclier thermique flexible mis au point par la NASA.
(28/09/2018)
Ariane 5 :.
100ème Ariane 5 de l’histoire !
(28/09/2018)
Les magazines conseillés :.Pour
la Science Octobre
(28/09/2018)
L’ASTRONOMIE MULTI-MESSAGERS : UNE VICTOIRE AVEC ICECUBE.
(28/09/2018)
Une équipe internationale menée par l’Université du Wisconsin agissant pour la
NSF (National Science Foundation) a trouvé la première preuve de la
localisation de la
source d’émission de neutrinos très énergétiques.
Ces particules très légères et sans charge traversent l’espace à des vitesses
proches de la lumière sans interactions pour ainsi dire. Depuis plus d’un siècle
on cherche la source d’émission de ces particules très énergétiques et la cause
qui les propulsent ainsi.
De façon plus générale, les
rayons cosmiques,
particules chargées de haute énergie (principalement des protons) pénètrent
notre atmosphère avant d’être détectés. En revanche ils sont déviés par le champ
magnétique terrestre. On ne peut donc par remonter à leur origine dans le ciel.
Mais ces particules chargées produisent aussi des neutrinos qui eux, étant
neutres ne sont pas sensibles au champ magnétique et dont on peut remonter la
trace. D’où leur grand intérêt.
Il
semble bien que le télescope à neutrinos, IceCube situé dans l’antarctique à la
station Amundsen-Scott au Pôle Sud, ait résolu ces questions pendantes.
Ses découvertes ont été confirmées par plus de 20 télescopes terrestres et
spatiaux.
C’est ce que l’on appelle
l’astronomie
multi-messagers.
Cette astronomie est basée sur l’information conjointe de différentes particules
astrophysiques indices de phénomènes très énergétiques.
Cette découverte a été faite sur le site d’IceCube.
On rappelle ce qu’est IceCube.
Extrait de ce précédent astronews :
Le
Icecube Neutrino Observatory, est un piège à neutrinos
de 1km3 est construit au Pôle Sud géographique, sous la glace à côté de la
base polaire US Amundsen-Scott.
La question se pose alors de la détection de telles particules
insaisissables, peut-on vraiment les détecter ?
On a calculé la section efficace (probabilité de rencontre) des neutrinos :
une année lumière de plomb (soit approx 10.000 milliards de km!), comment
va-t-on faire; il faudrait une quantité énorme de neutrinos pour en faire
interagir un seul.
Ils sont donc très difficiles à détecter, mais de temps en temps quand ils
rencontrent un atome de glace, ils émettent un muon et
une faible lumière bleue (effet
Tcherenkov) que l’on peut détecter. Mais les probabilités étant
tellement faibles, il faut être dans un environnement très favorable (sous
terre, loin de toute autre source) et posséder un nombre énorme de
détecteurs afin de pouvoir mettre en évidence quelques dizaines de
neutrinos.
De plus pour détecter les plus énergétiques, il faut se protéger de toutes
autres influences et des autres neutrinos moins énergétiques, d’où l’idée de
creuser des galeries dans la glace du Pôle Sud afin de détecter, les
neutrinos venant……de l’hémisphère Nord, et qui auront donc traversé toute la
Terre avant de donner de temps à autre une petite lumière bleue que l’on va
recueillir
La Terre aura fait effet de filtre pour les neutrinos les moins
énergétiques.
Cela a donné le projet IceCube, un km cube de détecteurs à neutrinos sous la
glace.
Il consiste en plus de 5000 détecteurs (les DOM : Digital Optical Modules)
installés entre 1500 et 2500m de profondeur sur 86 colonnes de 60 capteurs.
Pourquoi si profond ? Jusqu’à 1500m de profondeur, la glace n’est pas encore
assez tassée et possède des petites bulles d’air qui peuvent produire du
bruit de fond et dévier les photons de la lumière Tcherenkov et ainsi
fausser les mesures, après cette profondeur de 1500m il n’y a plus de
bulles.
La construction a officiellement démarré en 2004 et s’est terminée fin 2010.
Signalons qu’un principe similaire a été utilisé dans
l’expérience Antares au large de Toulon avec des
centaines de détecteurs au fond de la Méditerranée.
Vue de IceCube avec en surimpression le km3 de détecteurs situés sous
la station à 2500m.
La couleur indique le moment de l’arrivée sur les DOM : rouge en premier vert en
dernier.
La taille des sphères est liée à la quantité de lumière détectée. Comme on le
voit
sur cet exemple.
Crédit : IceCube Collaboration/NSF
Que s’est-t-il donc passé ce 22 Septembre 2017 ? La base IceCube a détecté
UN (oui je dis
bien un seul) neutrino de très haute énergie (près de 300TeV, Tera = 1000 Giga =
1012 au-delà Peta
= 1015 ; ici les 300 TeV sont approximativement 50 fois plus
énergétiques que les protons les plus énergétiques (6,5 TeV) du LHC !).
La puissance de cette nouvelle astronomie, c’est son système d’alerte !
Donc l’alerte a été donnée aux autres observatoires, ce qui a permis de
déterminer la source d’émission de ce neutrino : le
blazar TXS
056+056 à 4 milliards d’al.
Un
blazar (acronyme de blazing quasi-stellar radiosource) est
une galaxie elliptique (que l’on dit « active » ou AGN) possédant en son centre
un trou noir super massif tournant très rapidement.
La particularité de ces blazars, est l’émission de deux jets de lumière et de
particules le long des pôles de l’axe de rotation du TN , un de ces jets est
dirigé vers…la Terre. En simplifiant on peut dire que ce sont des quasars avec
un jet pointant vers la Terre.
Un blazar émet des gammas de haute énergie ainsi que des neutrinos.
Vue d’artiste : Crédit : Marscher et al., W. Steffen, Cosmovision, NRAO/AUI/NSF
Un mot sur le système d’alerte.
Certains télescopes parmi les 20 impliqués, étaient plus concernés que d’autres,
ce 22 septembre 2017 ; notamment :
·
L’observatoire spatial gamma
Fermi spécialiste de la
découverte de blazars (plus de 2000)
·
L’observatoire
MAGIC (Major Atmospheric Gamma Imaging Cherenkov Telescope) aux
Canaries
·
L’observatoire Gamma
HESS (High Energy
Stereoscopic System) en Namibie
Deux articles ont été publiés récemment dans le journal Science à la suite de
cette découverte :
Multimessenger observations of a flaring blazar coincident with high-energy
neutrino IceCube-170922A
Et
Neutrino emission from the direction of the blazar TXS 0506+056 prior to the
IceCube-170922A alert
L’IRFU (CEA) qui participe à cette étude, précise qu’il faut quand même garder
la tête froide, car, je cite « il reste une probabilité de 0,1% que la
coïncidence de l'événement neutrino avec le sursaut de TXS 0506+056 soit
purement aléatoire ». Je reprends aussi leur conclusion :
« La corrélation observée entre le neutrino énergétique IceCube-170922A et le
blazar TXS 0506+056 pourrait indiquer que
les blazars gamma sont
effectivement des sources, pour au moins une fraction des neutrinos
astrophysiques observés et peuvent donc faire partie des sources
produisant des rayons cosmiques de haute énergie.
Grâce à cet événement remarquable, la fenêtre vers l'astrophysique
multi-messager avec des neutrinos de haute énergie et des rayons gamma de haute
énergie vient donc d’être entrouverte.
Ces nouvelles possibilités devront être vérifiées et exploitées par des
observations futures.
Les physiciens de l’Irfu, qui coordonnent ces observations avec H.E.S.S.,
s’affairent à la construction de l’observatoire de rayons gamma de nouvelle
génération CTA (Chenrekov Telescope Array) et auront bientôt à leur disposition
un instrument de tout premier plan pour continuer ces recherches. »
POUR ALLER PLUS LOIN :
IceCube neutrinos point to long-sought cosmic ray accelerator
sur la récente découverte
New era of astronomy uncovers clues about the cosmos
de Phys.org
Follow-up of the IceCube neutrino source candidate TXS 0506-056 par l’APC
Un premier indice multi-messager d’un accélérateur de rayons cosmiques ?
Photos et vidéos sur IceCube et l’évènement récent
sur le site de IceCube
Is the Antarctica ice sheet the key to understanding neutrinos?
Un premier indice multi-messager d’un accélérateur de rayons cosmiques ?
par l’IRFU
Un blazar identifié comme source d'un neutrino ultra-énergétique
Les blazars, sources de neutrinos de haute énergie
de Pour la Science
Ondes Gravitationnelles : Encore une première ! Deux étoiles à neutrons se
rencontrent !
des Astronews.
VLT :.PREMIÈRE IMAGE CONFIRMÉE D’UNE PROTOPLANÈTE PAR LE VLT.
(28/09/2018)
L’ESO vient de
publier un communiqué confirmant que SPHERE, un instrument
chasseur d’exoplanètes installé sur le Very Large Telescope de l’ESO, a capturé
la toute première image d’une protoplanète en formation dans le disque de
poussière d’une jeune étoile. La jeune planète trace un chemin au travers du
disque primordial de gaz et de poussière qui entoure la très jeune étoile
baptisée PDS 70. Les données obtenues suggèrent que la planète est dotée d’une
atmosphère nuageuse.
Voici ce communiqué :
Des
astronomes pilotés par un groupe de l’Institut Max Planck dédié à l’Astronomie à
Heidelberg en Allemagne, ont capturé une spectaculaire image de la formation
d’une planète autour de la jeune étoile naine PDS 70. Grâce à l’instrument SPHERE qui
équipe le Very
Large Telescope (VLT) de l’ESO –
l’un des chasseurs d’exoplanètes les plus performants à l’heure actuelle –
l’équipe internationale a effectué la toute première détection robuste d’une
jeune planète baptisée PDS 70b, creusant un sillon dans le disque de matière
entourant la jeune étoile.
L’instrument SPHERE a par ailleurs permis à l’équipe de mesurer la brillance de
la planète à différentes longueurs d’onde, ce qui a conduit à la détermination
des propriétés de son atmosphère.
La
planète se détache nettement des nouvelles observations. Elle apparaît sous la
forme d’un point
brillant situé à droite de la zone centrale et sombre de l’image.
Elle
se situe à quelque trois milliards de kilomètres de l’étoile centrale, ce qui
équivaut à la distance séparant Uranus du Soleil. L’analyse montre que
PDS 70b est une géante gazeuse dotée d’une masse
supérieure à plusieurs fois la masse de Jupiter. La température de surface de la
planète avoisine les 1000 degrés Celsius, ce qui est largement supérieur à celle
de toute planète de notre Système Solaire.
La
région sombre au centre de l’image témoigne de l’utilisation d’un coronographe,
ou masque qui bloque la lumière aveuglante en provenance de l’étoile centrale et
permet aux astronomes de détecter le disque de luminosité moindre ainsi que son
compagnon planétaire. En l’absence de ce masque, la faible lueur issue de la
planète se trouverait noyée dans l’intense luminosité de PDS 70.
Crédit : ESO/A. Müller et al.
“Ces
disques qui encerclent les jeunes étoiles constituent de véritables cocons
planétaires. À ce jour toutefois, seule une poignée d’observations ont conduit à
la détection de protoplanètes en leur sein” précise
Miriam Keppler, qui dirige l’équipe à l’origine de la découverte de la
protoplanète PDS 70. “Jusqu’à présent,
la plupart de ces planètes candidates pouvaient n’être que des artefacts du
disque.”
La
découverte du jeune compagnon de PDS 70
constitue un résultat
scientifique d’importance qui mérite déjà d’être approfondi. Ces derniers
mois, une seconde équipe impliquant de nombreux astronomes ayant contribué à la
découverte, y compris Keppler, a étudié le jeune compagnon planétaire de PDS 70
dans le détail. Elle a acquis cette spectaculaire image de la planète, et obtenu
un spectre de la planète. L’analyse de ce spectre conduit à penser que son
atmosphère est nuageuse.
Le
compagnon planétaire de PDS 70 a sculpté un disque de transition – un disque
protoplanétaire percé en son centre. Ces trous internes sont connus depuis des
décennies et attribués aux interactions entre disque et planète. Il est
désormais possible d’observer la planète.
“Les
résultats de Keppler ouvrent une nouvelle fenêtre de compréhension sur les
premières étapes de l’évolution planétaire” ajoute André Müller, chef de la
seconde équipe chargée d’étudier la jeune planète. “Il nous était nécessaire
d’observer une planète dans le disque d’une jeune étoile pour réellement
comprendre les processus à l’origine de la formation planétaire”. La
détermination des propriétés physiques et atmosphériques de la planète permet
aux astronomes de tester les modèles théoriques de la formation planétaire.
Cet
aperçu de la naissance d’une planète enveloppée de poussière résulte des
impressionnantes capacités technologiques de l’instrument SPHERE de l’ESO, dédié
à l’étude des exoplanètes et des disques qui entourent des étoiles proches au
moyen d’une technique d’imagerie à contraste élevé – un défi de taille. Bien
qu’il bloque la lumière en provenance d’une étoile avec un coronographe, SPHERE
doit utiliser d’intelligentes stratégies d’observation et des techniques de
traitement de données pour filtrer le faible signal lumineux émis par les
compagnons planétaires autour des jeunes étoiles brillante à différentes
longueurs d’onde et à diverses époques.
Thomas
Henning, directeur de l’Institut Max Planck dédié à l’Astronomie et chef de
l’équipe, résume ainsi l’aventure scientifique : “Après
plus d’une dizaine d’années consacrées à la fabrication de cet instrument
high-tech, SPHERE récolte une moisson de données et découvre des protoplanètes
!”
POUR ALLER PLUS LOIN :
Les articles techniques correspondant.
Discovery of a planetary-mass companion within the gap of the transition disk
around PDS 70
Orbital and atmospheric characterization of the planet within the gap of the PDS
70 transition disk?
Un bébé planète photographié pour la première fois !
De Futura Sciences.
Des exoplanètes observées en train de se former
article de Pour la Science.
La première image confirmée d’une planète en formation âgée “seulement” de 5 à 6
millions d’années
ANTIMATIÈRE : PERMETTRAIT-ELLE DE NOUS PASSER DE MATIÈRE NOIRE ?
(28/09/2018)
Notre
ami Gabriel Chardin, que nos membres de la SAF connaissent bien, est physicien,
et président du comité des Très grandes infrastructures de recherche (TGIR) du
CNRS depuis le 1er septembre 2014.
Il était avant à l’IN2P3, haut lieu de la physique des hautes énergies en
France.
Il a travaillé à la collaboration Edelweiss aussi.
Il a reçu en 2007 la médaille d’argent du CNRS pour ses travaux sur la recherche
de la matière cachée de l’Univers.
Il vient de publier un ouvrage
L’Insoutenable gravité de l’Univers aux éditions Le
Pommier.
Ce livre fait débat, car il propose une idée plutôt iconoclaste : l’antimatière
résoudrait le problème de la matière noire et de l’énergie noire !
On sait que 95% de notre Univers nous est inconnu, matière noire et énergie
noire qui semblent nécessaires pour structurer notre Univers, sont des entités
très énigmatiques. Mais depuis leur introduction, on n’a rien trouvé.
Or, d’après G Chardin, ces problèmes pourraient être résolus si on imaginait
qu’il reste de
l’antimatière dans notre Univers et que celle-ci possède une
masse négative !
Évidemment, c’est audacieux et à contrecourant des pensées actuelles, mais on
devrait bientôt pouvoir tester cette hypothèse.
Le CNRS vient d’ailleurs de publier un long article sur le sujet (Un
Univers sans matière noire ?), dont je m’inspirerai
grandement :
Quelques extraits de l’article :
Sans parler de crise, cette situation est très frustrante pour une discipline
dont l’objectif est d’aboutir à une théorie décrivant exhaustivement le contenu
de notre Univers et son évolution.
G Chardin, pense qu’il serait possible d’en sortir en envisageant, comme
Einstein en son temps, un nouvel accroc au sens commun :
accepter qu’il
existe des masses négatives
dans notre Univers,
tout comme il existe des charges
électriques
positives et négatives.
À partir de là, il envisage un nouveau modèle cosmologique avec un Univers
comportant autant de matière que d’antimatière, où il n’est plus nécessaire de
faire appel aux concepts de matière ou d’énergie noire. « Cet
Univers, développé depuis dix ans avec Aurélien Benoit-Lévy, est encore très
loin d’être accepté comme une alternative au modèle standard cosmologique, avec
matière noire et énergie noire, reconnaît Gabriel Chardin, qui développe en
détail ses idées dans l’essai L’Insoutenable gravité de l’Univers.
Mais il ne repose pas que sur des spéculations, il reproduit de façon assez
étonnante un grand nombre de données dont on dispose et fait des prédictions qui
pourront être testées dans les prochaines années, voire les prochains mois. »
…./….
« S’il
reste la solution de référence
pour la majorité
des physiciens,
à
mon sens comme dans l’esprit
d’un
nombre croissant de mes collègues,
le modèle
standard cosmologique possède
plusieurs aspects très
inélégants,
nuance Gabriel Chardin. Il marche assez bien, c’est vrai, mais il apparaît de
moins en moins vraisemblable dans sa composition, et compte un trop grand nombre
de paramètres libres, qu’il faut réajuster à chaque nouvelle observation. Bref,
quelque chose cloche dans l’Univers qu’il décrit… »
Et c’est
pour cette raison que de nouveaux modèles
ont récemment
été
proposés
par des théoriciens
comme André
Maeder, de l’université
de Genève,
ou Thomas Buchert, du Centre de recherche astrophysique de Lyon :
des Univers n’ayant
besoin ni d’énergie noire, ni de matière noire pour expliquer les observations
actuelles.
C’est également le cas de
l’Univers de Dirac-Milne
élaboré par Gabriel Chardin. Celui-ci le fait reposer sur deux hypothèses
révolutionnaires. Il considère d’abord que cet Univers contient autant de
matière que d’antimatière, et que l’antimatière possède une masse
gravitationnelle négative. « La
disparition totale, du moins apparente, de l’antimatière
de notre Univers demeure
à
ce jour un autre des grands mystères
du modèle
standard :
celui-ci indique pourtant que l’Univers
comprenait pendant ses tout premiers instants après
le Big Bang autant de matière
que d’antimatière,
insiste-t-il. Dans l’Univers
de Dirac-Milne, plus besoin d’expliquer
la disparition de l’antimatière :
elle est toujours là, cachée dans les vides intergalactiques. »
La supposition que l’antimatière
possède
une masse négative
est une supposition plausible, car,
à
ce jour, aucune expérience
n’a
pu mesurer la masse de
l’antimatière.
« À
l’échelle
atomique, si on le compare à l’électromagnétisme ou à l’énergie cinétique des
particules, l’effet de la gravité est négligeable, explique le physicien. On
sait produire depuis plus de vingt ans des atomes d’antihydrogène, mais on vient
tout juste de trouver le moyen de les ralentir suffisamment pour pouvoir
bientôt les peser. »
Des masses négatives dans l’Univers ?
Les théoriciens ont en tout cas démontré que l’existence de masses négatives est
parfaitement compatible avec la relativité générale, même si les mouvements
qu’auraient ces masses les unes par rapport aux autres sont très étranges :
tandis
que les masses positives s’agrègent
entre elles, les masses négatives
se repoussent et s’écartent
les unes des autres !
« Dans
un tel
Univers,
sous l’effet
de la gravité, la matière – de masse positive – s’agrège et forme de grandes
structures. En revanche, les particules d’antimatière, de masse négative,
s’étalent en gaz froid dans ce que nous prenons pour de grands vides cosmiques. »
Des vides qui, en s’étalant,
et en repoussant les structures de masse positive, expliqueraient, sans avoir
besoin d’énergie noire, l’expansion de l’Univers telle qu’elle est observée.
…./….
Peser l’antimatière : lourde tâche !
L’antimatière posséderait une masse négative et se comporterait différemment de
la matière quand elle est soumise à la gravité. Cette hypothèse, proposée par le
physicien Gabriel Chardin, est plausible, mais très audacieuse. Car si l’on
maîtrise désormais assez bien la production d’antiprotons dans les
accélérateurs, « peser » ces antiparticules chargées négativement est presque
impossible tant l’effet de la gravité est négligeable par rapport à celui de
l’interaction électromagnétique.
Un moyen de neutraliser cette force consiste à créer des atomes neutres
d’antihydrogène en combinant un antiproton et un positron (anti-électron).
La difficulté est alors de parvenir à confiner et ralentir ces anti-atomes avant
qu’ils rencontrent des atomes de matière et qu’ils s’annihilent.
En utilisant un piège magnétique, la collaboration Alpha du Cern est parvenue
récemment à confiner pendant plusieurs heures un millier d’antihydrogènes.
Illustration : L’expérience Alpha du CERN (crédit CERN)
D’ici à la fin de l’année, Alpha va tenter de déterminer ce qui se passe
exactement quand on « lâche » ces anti-atomes dans un champ gravitationnel.
À suivre…
Des esprits simplistes diront qu’avec l’antimatière et les masses négatives,
les pommes
tomberont…vers le haut !
Ce n’est pas aussi simple, mais c’est quand même le principe.
L’antimatière, « découverte » par Paul Dirac dans les années 1930 est similaire
à la matière à l’exception que la charge électrique est de signe opposé. À
l’Hydrogène (un proton un électron) correspond un antihydrogène (un antiproton
un antiélectron) etc..
Autre caractéristique de l’antimatière, en présence de la matière, annihilation
par émission d’énergie puissante.
L’expérience ALPHA en cours au CERN veut montrer qu’un atome d’antihydrogène,
tombe …vers le haut soumis à un champ de gravité !
C’est le rôle de ELENA, (Extra Low ENergy Antiproton) un
décélérateur d’antiprotons de produire ces particules de
basse énergie pour les envoyer vers les expériences voulues. En 2011 Elena a
produit de grandes quantités d’antihydrogène pendant une
quinzaine de minutes afin d’étudier leurs propriétés.
Afin de montrer que l’antihydrogène monte au lieu de tomber (qu’elle antigravite
comme on dit), il faut s’assurer qu’il soit presque au repos, donc loin de toute
agitation thermique, c’est-à-dire à très basse température.
Les scientifiques de l’expérience vont devoir le refroidir à quelques
microkelvins, c’est là une des difficultés de cette expérience, dont on devrait
avoir les résultats dans les mois qui viennent.
Si les résultats sont ceux escomptés par G Chardin, on pourrait se passer de
matière noire et d’énergie noire.
À cet effet il introduit un nouvel Univers qu’il a baptisé « Univers de
Dirac-Milne " dans lequel il y a autant de matière que d’antimatière.
Elle serait présente dans les vides intergalactiques qui repousseraient ainsi
les grandes structures.
Nous en reparlerons plus en détail lors
de la séance de la
commission de cosmologie de la SAF le samedi 9 Février 2019.
En attendant je vous recommande son ouvrage « L'Insoutenable Gravité de
l'Univers " que j’évoquerai dans la rubrique ad hoc.
POUR ALLER PLUS LOIN :
Un univers sans matière noire,
du journal du CNRS.
L'antimatière, clef du mystère de l'Univers ?
article des Échos.
ALPHA se penche sur les secrets de l’antimatière
Antimatière :
Première spectroscopie d’antihydrogène ; d’un précédent astronews
ELENA Project
du CERN.
CERN physicists trap antihydrogen atoms for more than
16 minutes (w/
video)
LHC : UNE NOUVELLE PARTICULE QUI A DU CHARME !
(28/09/2018)
L’année dernière a été annoncée la découverte au LHC d’une nouvelle particule
lourde, même très lourde.
Son existence a été confirmée les mois suivants.
C’est une nouvelle découverte à mettre au compte du LHC après le Higgs en 2012.
Si on connait bien les grandes expériences comme CMS et Atlas, on connait moins
bien les deux plus petites que sont
Alice (étude des quarks et gluons) et
LHCb (étude asymétrie matière-antimatière). C’est LHCb qui
est en cause cette fois-ci.
Le « b » de LHCb vient du quark b (pour beauty, ancienne dénomination : bottom),
source idéale de violations CP.
Le LHC en produit d’énormes quantités.
Lorsqu’ils se désintègrent, un hadron possédant un quark b et son antiparticule
(avec un antiquark b), ont des comportements différents. On étudie les traces
(la collaboration LHCb a mis au point des trajectographes mobiles perfectionnés)
laissées par ces collisions qui donnent des informations sur les violations CP.
L’expérience LHCb a annoncé, donc, cette observation d’une nouvelle particule,
baptisée Ξcc++ (prononcez Xi).
Extrait de l’annonce
du CERN :
Cette nouvelle particule contient
deux quarks charmés et
un quark up.
Les
théories actuelles prédisaient l'existence de cette particule de la famille des
baryons, mais, malgré de nombreuses années de recherche, ces baryons à deux
quarks lourds échappaient aux physiciens.
La masse de la nouvelle particule identifiée est d'environ
3621 MeV, soit
près de quatre fois celle du proton (le baryon le plus connu), propriété qu’elle
doit à ses deux quarks charmés.
C'est la première fois
qu'une telle particule est détectée sans ambiguïté.
Illustration : CERN
Pratiquement toute la matière que nous observons autour de nous est faite de
baryons, particules courantes composées de trois quarks ; les baryons les plus
connus sont les protons et les neutrons.
Mais il existe six sortes de quarks, et, en théorie, de nombreuses combinaisons
différentes pourraient former d'autres types de baryons.
Jusqu'ici, les baryons observés étaient tous constitués d'un quark lourd au
maximum.
« Le fait d'avoir trouvé un nouveau baryon, contenant deux quarks lourds,
présente un grand intérêt car celui-ci nous offre un outil exceptionnel pour
sonder plus avant la
chromodynamique quantique, à savoir la théorie décrivant l'interaction
forte, l'une des quatre forces fondamentales, déclare Giovanni Passaleva,
nouveau porte-parole de la collaboration LHCb. Ces particules nous aideront par
conséquent à améliorer la capacité prédictive de nos théories. »
« Contrairement aux autres baryons, dans lesquels les trois quarks effectuent
une danse subtile les uns autour des autres, un baryon à deux quarks lourds
devrait se comporter comme un système planétaire, où les deux quarks lourds
jouent le rôle d'étoiles lourdes en orbite l’une autour de l’autre, le quark
léger étant, lui, en orbite autour de ce système binaire, » ajoute Guy
Wilkinson, ancien porte-parole de la collaboration.
Mesurer les propriétés du Ξcc++ nous aidera à établir comment un système de deux
quarks lourds et un quark léger se comporte. Nous pourrons obtenir des
informations importantes en déterminant précisément les mécanismes de production
et de désintégration ainsi que la durée de vie de cette nouvelle particule.
L'observation de ce nouveau baryon, opération délicate, a été rendue possible
grâce au taux de production élevé de quarks lourds au LHC, ainsi qu’au potentiel
exceptionnel de l'expérience LHCb, qui est capable d'identifier les produits de
la désintégration de particules avec une efficacité remarquable.
Le baryon Ξcc++ a été identifié grâce à sa désintégration en un baryon Λc+ et en
trois mésons, plus légers, K-, π+ et π+.
L'observation du Ξcc++ à LHCb ouvre de nouvelles perspectives pour détecter
d’autres représentants de cette famille de baryons à deux quarks lourds. Ils
peuvent désormais être recherchés auprès du LHC.
Ce résultat a été obtenu à partir d'un ensemble de données
à 13 TeV
enregistrées durant la deuxième période d'exploitation du Grand collisionneur de
hadrons, et confirmé au moyen de données à 8 TeV enregistrées lors de la
première période d'exploitation.
La collaboration a soumis un article rapportant ces résultats à la revue
Physical Review Letters.
Ce genre d’observations est une confirmation du modèle standard des particules.
POUR ALLER PLUS LOIN :
Discovery of the doubly charmed baryon Ξ++cc at LHCb,
presentation pdf de la découverte. (attention hard!)
Longue vie à la particule doublement charmée
Mystère autour de la durée de vie d’une particule
LHCb - Large Hadron Collider beauty experiment,
le site du LHCb
Viewpoint: A Doubly Charming Particle
Une nouvelle particule découverte au LHC !
par Futura Sciences
Une nouvelle particule pointe son nez au Cern
par Sciences et Avenir
SYSTÈME SOLAIRE : DES NOUVEAUTÉS SUR SA FORMATION.
(28/09/2018)
Des astronomes du SwRI (Southwest Research Institute) viennent de chambouler un
peu l’histoire de la formation du système solaire.
Et ceci en étudiant deux astéroïdes troyens situés au point de Lagrange L5 du
système Soleil-Jupiter.
On rappelle que les points de Lagrange (il y en a 5 en tout, dont deux stables)
sont des points dans un système à deux corps, les endroits où l'attraction
solaire et l'attraction de Jupiter (dans ce cas) sont exactement compensées par
la force centrifuge sur orbite. Ils tournent en même temps que Jupiter autour du
Soleil.
Les deux points stables sont L4 situé en avant de Jupiter qui abritent les
asteroides que l’on appelle les
Grecs et L5 en
arrière de Jupiter qui abritent les
Troyens.
Illustration d’après Cseligman.
La
découverte s’est produite parmi les Troyens de L5, un couple binaire
d’astéroïdes (Patroclus et Menoetius ou P&M de taille 130km approx.) qui semble
être le seul couple parmi les astéroïdes Troyens. On se demande pourquoi.
Sur cette
animation gif, on voit le mouvement de ces deux
astéroïdes.
L’auteur de l’article dans Nature Astronomy, David Nesvorny, pense que cela est
dû à une période chaos dans le Système Solaire plus précoce que ce que l’on
avait imaginé.
Les Troyens auraient été capturés par Jupiter durant cette période d’instabilité
du système externe des planètes géantes au tout début de la formation de notre
Système Solaire (approx 100 millions d’années après sa formation), à savoir, 600
millions d’années plus tôt que ce que l’on pensait.
Illustration : SwRI
À cette époque, on pense que Jupiter s’est approché du Soleil et que Neptune et
Uranus ont été repoussées vers l’extérieur où se trouvaient de petits corps
disséminés, vers ce que l’on appelle actuellement la ceinture de Kuiper.
Certains de ces petits corps sont devenus des Troyens.
D’après l’étude, les binaires étaient très courants à cette époque, mais à part
P&M on n’en trouve plus aujourd’hui, où sont-ils donc ?
La plupart des modèles actuels sur la formation de notre Système Solaire
invoquent une migration de planètes qui se serait produite approximativement 700
millions d’années après la formation du Soleil.
Elle serait liée à ce que l’on a appelé le grand bombardement tardif (LHB en
anglais), période pendant laquelle de nombreux astéroïdes et petits corps ont
sillonné l’espace et laissé des traces notamment avec les cratères lunaires, qui
ont aussi pu être datés.
Les auteurs de l’article pensent que ces deux phénomènes (migration et LHB)
étaient distincts dans le temps et séparés par près d’un demi-milliard d’années.
Ils pensent que P&M étaient liés dans cette danse frénétique et déjà en place
autour de Jupiter, bien avant que le LHB ne se produise. D’après eux, une
période d’instabilité trop longue (comme un LHB autour des 700 millions d’années
après la naissance du Système Solaire) aurait été néfaste pour ce binaire P&M
qui aurait dû être détruit par collision. En effet plus la période d’instabilité
est longue et plus les chances de destruction de cette paire P&M est grande.
Ils suggèrent donc que la
migration des planètes
s’est produite en fait beaucoup plus tôt, vers
les 100 Ma après la
formation du Système Solaire.
Il n’y aurait donc, d’après eux,
aucun lien entre la
migration des planètes et le grand bombardement tardif.
Si cela se confirme, cela a des implications importantes concernant ce LHB.
D’où viennent donc les cratères lunaires si nombreux sur la Lune et datés de
approx 3,9 Milliards d’années ? Ceux de Mercure, de Mars ?
D’où proviennent donc tous ces impacts ?
Une des possibilités envisagées par nos scientifiques est qu’ils ne proviennent
pas du chamboulement des planètes extérieures, mais des restes de la formation
des planètes terrestres nouvellement formées.
Encore un mystère à résoudre.
On espère que la future
mission Lucy (conçue par le SwRI avec Harold Levison comme
PI) prévue au lancement en 2021 et qui doit atteindre les astéroïdes Troyens
(dont P&M et 5 autres) 12 ans après, pourrait commencer à donner un début de
réponse.
À suivre……
POUR ALLER PLUS LOIN :
SwRI Scientists find evidence for early planetary shake-up
par le SwRI
Timing Planetary Migration in the Early System
intéressant à lire.
Trojan asteroids reveal evidence of early skirmish between gas giants
Bousculade planétaire au début du Système solaire
par Radio Canada
Evidence for Very Early Migration of the Solar System Planets from the
Patroclus-Menoetius Binary Jupiter Trojan,
article de Nature.
JUPITER : DE L’EAU DANS LES COUCHES NUAGEUSES DE LA PLANÈTE GÉANTE !
(28/09/2018)
C’est une question que se posent les astronomes depuis longtemps,
y-a-t-il de l’eau dans
l’atmosphère de Jupiter ? Et combien ?
Ce ne serait pas étonnant, car Jupiter est entourée de mondes de glaces (3 lunes
glacées) et sa gravité étant tellement forte, on peut imaginer qu’elle attire
tout, même la glace !
Un astrophysicien du GSFC (Goddard Space Flight Center à Greenbelt, Maryland)
Gordon Bjoraker et son équipe sont sur le point d’apporter une réponse à cette
question.
Il se sont basés sur des mesures en Infra Rouge de la Grande Tache Rouge de
Jupiter (GTR) à l’aide de télescopes terrestres (Keck
et
IRTF) situés à Hawaï pour détecter la signature de l’eau
dans les couches de nuages les plus profondes. Ils ont aussi mis au jour des
concentrations importantes d’Oxygène.
Ces mesures viennent en complément des mesures effectuées par la sonde Juno en
orbite autour de Jupiter.
Juno s’intéresse aussi à l’eau avec son spectromètre IR et son radiomètre
micro-ondes très pénétrant, jusqu’à 100 bars.
On attend les résultats de Juno pour confirmer ces dernières nouvelles.
Illustration : Jupiter et la GTR à 5,1 micron. Les pixels en jaune sont les
mesures utilisées dans cette étude. Crédit : G. Bjorajker et al.
C’est important de le savoir, car on se pose encore des questions sur la nature
du noyau de Jupiter, est-il vraiment fait de roches et de glaces ?
Il devrait, car c’est la première planète à s’être formée en absorbant tout ce
qui tournait autour d’elle. Pendant longtemps on a cru que la planète géante
n’était composée que de H et He gazeux, presque sans noyau.
De nos jours on pense que le noyau de Jupiter aurait une masse de 10 fois la
Terre et qu’il contiendrait glaces et roches mélangées aux gaz.
Les scientifiques ont trouvé en analysant la Grande Tache Rouge, 3 couches de
nuages :
·
La plus profonde (5 bars de pression) composée de glace d’eau et d’eau liquide
·
Une couche intermédiaire avec du Soufre et de l’ammoniac
·
La couche supérieure avec seulement de l’ammoniac.
Résultats publiés dans
The Astronomical Journal
Illustration : les différentes couches de nuages vues entre 4,6 et 5,3 micron
Courbe rouge : température mesurée par Galileo. Crédit : G. Bjorajker et al.
La NASA fournit une vidéo explicative :
POUR ALLER PLUS LOIN:
How a NASA scientist looks in the depths of the Great Red Spot to find water on
Jupiter
par la NASA
The Gas Composition and Deep Cloud Structure of Jupiter's Great Red Spot
De l'eau dans la tache rouge de Jupiter ?
de Sciences et Avenir
The Gas Composition and Deep Cloud Structure of Jupiter's Great Red Spot [EPA]
JUNO :.DE SUPERBES NOUVELLES IMAGES.
(28/09/2018)
Tous les 53 jours, période orbitale de la sonde Juno, celle-ci passe au périjove
et nous réserve des prises de vue magnifiques dues à la JunoCam.
Ces photos sont retraitées grâce au public et à de nombreux amateurs chevronnés.
Les dernières sont dues à Gerald Eichstädt et Sean Doran, on y voit une séquence
« time-lapse » de l’atmosphère de la planète géante.
Images prises le 16 Juillet 2018 et traitées au niveau des couleurs. Prises de g
à dr : entre 12:54 et 01:11 (heure d’été de la côte Est) durant le 14ème
passage. L’altitude était comprise entre 25.000 et 6000km.
On y distingue l’orage anticyclonique N5-AWO , c’est l’oval blanc de la photo de
gauche. Il se propage sur les deuxièmes et troisièmes photos. On remarque aussi
la petite tache rouge dans la partie inférieure des photos 2 et 3.
Crédit : NASA/JPL-Caltech/SwRI/MSSS/Gerald Eichstad/Sean Doran
Par comparaison on peut voir une photo brute (correspondant à la photo du
milieu) reçue au centre mission
ICI.
Toutes les photos sont
accessibles au public.
La NASA met à notre disposition une vidéo des derniers exploits de la sonde
Juno :
Bonne continuation Juno.
POUR ALLER PLUS LOIN :
New Science from Jupiter
par la NASA.
Another Juno flyby, another amazing sequence of images of Jupiter
par Universe Today
La mission Juno
à la NASA.
Le site de la mission Juno au SwRI.
Le mieux !
Dossier de
presse
de la mission et du lancement.
Le site de la
mission
à la NASA.
Juno chez
Wikipedia,
un bon résumé
HAYABUSA 2 : UN EXPLOIT : LES ROBOTS MINERVA ONT ATTERRI SUR RYUGU !
(28/09/2018)
La mission
Hayabusa-2 doit remplir plusieurs fonctions :
·
Largage de deux rovers Minerva II-1A et B
·
Largage d’un troisième rover Minerva II-2
·
Largage du robot MASCOT devant analyser le sol, développé par la DLR et le CNES
·
Prise d’échantillon du sol avec retour sur terre (2020) de la capsule
Le 21 septembre 2018, la sonde Japonaise Hayabusa-2 qui orbitait autour de
l’astéroïde Ryugu (900m de dimension ; 300 millions de km de nous) s’est
approchée de la surface jusqu’à 55m pour y larguer deux petits rovers d’une
vingtaine de cm, éjectés du module Minerva II-1.
Minerva II est un acronyme de MIcro Nano Experimental Robot Vehicle for Asteroid
de deuxième génération. En effet la première génération était à bord de la
mission Hayabusa-1.
Les rovers Minerva II-1A et B ont atterri avec succès
sur la surface et ont rebondi avant de se stabiliser. Ils sont en bonne
condition.
On voit ici l’ombre de la sonde Hayabusa-2 sur Ryugu (crédit JAXA).
Une
autre belle image avec ombre de la sonde.
Ces deux rovers ne se déplacent pas comme les rovers martiens, en effet la
gravité sur Ryugu est trop faible (1/80.000
de la gravité terrestre), en fait, ils se déplacent en …sautant ! Chaque
saut dure 15 minutes en l’air avant de se poser à une quinzaine de m de la
position précédente.
Voici la première photo prise par le 22 sept par le rover 1A lors d’un premier
saut.
À droite on remarque le Soleil qui illumine une partie de l’image, et à gauche
la surface de Ryugu, on y voit l’ombre du rover.
Crédit JAXA.
Photo prise par le Rover 1B le 21 sept juste après la séparation avec Hayabusa.
On reconnait la surface de Ryugu dans le coin inférieur droit de l’image.
Le soleil se réfléchit dans la partie supérieure gauche.
Ce sont les premiers rovers à s’être posés et à se déplacer sur un astéroïde !
En plus de Minerva II-1, la sonde Hayabusa-2 emporte un autre module Minerva
II-2 avec un petit robot, le Rover 2 devant être largué ultérieurement. Le robot
développé par la DLR et le CNES,
MASCOT sera lui largué théoriquement le 3 octobre 2018.
La sonde comprend notamment sur sa face antérieure deux containers pour ces deux
types de rovers. On les voit bien
sur cette photo, marqués par des cercles.
Minerva II-2 doit être déployé l’année prochaine.
Illustration : JAXA.
Planning du déploiement des Minerva à la surface de l’astéroïde.
Explication du graphique :
En vertical l’altitude par rapport à la surface, en horizontal le temps.
Largage vers les 60/55m puis chute libre soumise à la (très faible) gravité de
l’astéroïde.
Vers les 30m d’altitude séparation des deux Minerva. (Point A)
La sonde Hayabusa reprend sa position vers les 20km d’altitude.
Premier contact au point B puis rebond jusqu’à la position finale (Point C).
LIDAR : Laser altimétrique, ONC-T : caméra de navigation téléobjectif ; ONC-W :
caméra de navigation grand angle
Pour information, la sonde descend au début à une vitesse de l’ordre de 40cm/s
et vers 5km de 10cm/s.
Illustration des deux Minerva, l’un posé, l’autre sautant à sa prochaine
position.
Des capteurs mesurent la température du sol et de l’environnement.
Ces rovers sont de
forme hexagonale et pèse 1kg sur Terre.
Le rover 1A possède 4 caméras et le rover 1B trois caméras.
Celles-ci devraient pourvoir fournir des images stéréo de la surface.
Les rovers communiquent avec la sonde en orbite
Ces rovers ont la particularité de sauter (to hop en anglais) grâce à un moteur
dédié à cet effet.
Illustration : JAXA.
Une vidéo explicative :
POUR ALLER PLUS LOIN :
La sonde japonaise Hayabusa 2 a largué deux atterrisseurs sur l'astéroïde Ryugu
par Sciences et Avenir
Hayabusa 2 : deux petits rovers déployés sur l'astéroïde Ryugu
par Futura Sciences
Atterrissage de Mascot sur Ryugu le 03/10 : quels risques ?
par le CNES.
Japan's Hayabusa2 spacecraft successfully drops rovers on asteroid Ryugu
de la Planetary Society
Le site de la mission Hayabusa 2.
ROSETTA : ARCHIVES PHOTOS COMPLÈTES !
(28/09/2018)
L’ESA signale que toutes les photos prises au cours de la mission Rosetta sont
maintenant archivées
et à la disposition du public pour visualisation et téléchargement.
Elles se trouvent
ICI dans deux dossiers, les photos d’Osiris et les photos
de la Navcam.
Ces photos concernent la comète 67P Churyumov-Gerasimenko ainsi que les
rencontres avec les astéroïdes Steins et Lutetia.
Une photo prise au hasard dans la photothèque, cette vue du sol de la comète
depuis une altitude de 2100m prise le 2 septembre 2016 (la sonde s’est écrasée
le 30 sept).
La résolution au sol est de 4cm/pixel.
On remarque bien la nature tourmentée du sol.
Crédit : ESA/Rosetta/MPS for OSIRIS Team MPS/UPD/LAM/IAA/SSO/INTA/UPM/DASP/IDA
Dans cette archive il y a plus de 100.000 photos prises au cours des 12 ans de
mission.
On se rappelle la photo découvrant
le robot Philae posé à la surface.
La toute dernière photo prise de la surface avant l’atterrissage de Rosetta vous
a déjà été montrée
dans ces colonnes.
Espérons que les scientifiques feront des découvertes en étudiant avec précision
ces images. De nouveaux rapports et articles seront certainement publiés.
Bonne chasse !
L’ESA publie
une vidéo de 3 minutes résumant les images les plus
intéressantes.
POUR ALLER PLUS LOIN :
Le dossier Rosetta sur ce site.
BEPICOLOMBO : ON SE PRÉPARE AU LANCEMENT !
(28/09/2018)
La sonde mercurienne est sur la bonne piste pour le lancement prévu ce 19
Octobre 2018 à Kourou avec une fusée Ariane 5.
De gauche à droite : le MTM, le MPO, la protection solaire et le MMO. (crédit
Airbus)
On vient de procéder à Kourou, à l’accrochage des deux modules MPO (Mercury
Planet Orbiter) de l’ESA et MMO (Mercury Magnetospheric Orbiter) de l’agence
Japonaise, la JAXA.
Le remplissage des réservoirs de carburant des satellites doit se produire ces
jours-ci. Après cela le point de non-retour avant lancement est atteint. Le
module MTM (Mercury Transfer Module) sera ajouté ainsi que la protection
solaire.
Airbus est le maitre d’œuvre de la mission, il dirige un consortium de plus de
80 entreprises de 16 pays.
Le module de transfert utilise deux types de propulsion : ionique et chimique en
plus de l’assistance gravitationnelle.
Un fois l’ensemble complètement monté (les 4 éléments principaux) il fera 6,4m
de haut.
MMO (en noir) monté sur le MPO (grand cube blanc), l’ensemble sur le module MPT
avec ses panneaux solairs (en rouge) repliés, à Kourou
Copyright : ESA/B. Guillaume
J’avais écrit il y a un peu plus d’un an un long article pour l’Astronomie sur
ce sujet, je le reprends en partie pour expliquer la mission.
Les premières informations scientifiques sur Mercure proviennent de la sonde
Mariner 10 des années 1970.
C’est le physicien Italien Giuseppe Bepi-Colombo de l’Université de Padoue qui
avait imaginé la trajectoire de la sonde, d’où le nom donné (BepiColombo attaché
en un seul mot) à la future mission de l’ESA en son honneur.
La sonde Messenger a pris la suite de Mariner 10, elle a notamment mis au jour à
cette occasion, de la glace d’eau au fond des cratères du Pôle Nord, qui ne sont
jamais éclairés par le Soleil. Messenger a aussi détecté une magnétosphère
particulièrement dynamique.
LA MISSION BEPICOLOMBO DE L’ESA.
Cette sonde doit nous aider à percer les mystères de Mercure, notamment sa
structure interne, ses liens avec le vent solaire, la composition de sa surface
et de son atmosphère très ténue.
Ce sont tous ces points que cette nouvelle mission, cette fois, européenne et
japonaise, doit étudier plus profondément.
Peut-être en apprendrons nous plus aussi sur la formation de notre Système
Solaire ?
Rappelons qu’il est difficile de viser une planète proche du Soleil comme
Mercure, car on ne veut pas être happé par la gravité du Soleil, on veut se
mettre en orbite autour de Mercure. On veut décélérer et à cet effet, on va
procéder à diverses assistances gravitationnelles
La trajectoire pour atteindre Mercure sera compliquée et fera donc appel à de
nombreuses assistances gravitationnelles (1 survol de la Terre, 2 survols de
Vénus, et 6 survols de Mercure) afin d’être ensuite attirée par la gravité de
Mercure, le voyage durera un peu plus de 7 ans ! En effet les forces de gravité
sont énormes et l’orbite de Mercure très elliptique, ce qui rend la navigation
astronomique délicate. Il est en fait plus difficile au point de vue navigation
d’aller vers Mercure que vers le fond du système solaire !
Après un voyage de 7 ans et 18 orbites solaires, arrivée aux alentours de
Mercure, où le MTM sera éjecté.
MMO et MPO seront alors capturées par Mercure, le MPO se séparera et ira sur une
orbite plus basse grâce à sa propulsion chimique.
Le MMO sera aussi éjecté pour atteindre son orbite plus haute.
Les deux orbiteurs vont permettre une bien meilleure couverture de la planète et
surtout des synergies. (voir schéma des orbites)
Il y a de nombreux instruments à bord des deux sondes, dont une partie livrés
par des labos français (IRAP, IAS, LATMOS..)
Illustration : MPS
LES OBJECTIFS.
·
L’origine et l’évolution de cette planète
·
Sa géologie, est-elle encore active ?
·
Étude de son exosphère
·
Et de sa magnétosphère, origine de son champ magnétique aussi curieux
·
Étude de l’énorme noyau métallique, solide ou liquide ?
·
Nous donner des indications sur le fait d’être si près de son étoile, comme
beaucoup d’exoplanètes
·
Test de la Relativité Générale d’Einstein avec une meilleure précision….
LES SONDES DE BEPICOLOMBO.
La sonde complète BepiColombo telle se présentera sous la coiffe d’Ariane.
De gauche à droite :
·
Le module de transfert (MTM) qui doit amener l’ensemble à proximité de Mercure
depuis la Terre, utilise propulsion électrique (Xenon) et chimique (contrôle
d’attitude). Largué à l’arrivée de Mercure.
·
La sonde MPO (ESA)
·
Le bouclier thermique MOSIF (Magnetospheric Orbiter Sunshield and Interface
Structure) qui protège le MMO pendant le voyage
·
Le module MMO (JAXA)
Extrait d’un texte d’Airbus :
C’est pourquoi les ingénieurs d’Airbus ont recouvert toutes les surfaces
externes de l’orbiteur MPO de l’ESA - sauf une, celle du radiateur- d’une
isolation multi-couches le protégeant des températures élevées.
Composé de 50 couches de
céramique et d’aluminium, le matériau fut spécialement conçu pour la
mission BepiColombo.
Les antennes sont fabriquées en
titane réfractaire
et recouvertes d’un nouveau revêtement spécialement développé.
L’orbiteur MPO étant chargé d’observer la surface de Mercure, l’un de ses côtés
sera toujours tourné vers la planète pour permettre à ses instruments de
surveiller la surface en permanence, tandis que le coté du radiateur lui tourne
le dos afin de rejeter la chaleur vers l’espace.
Les panneaux solaires du MPO et du MTM sont aussi conçus pour résister jusqu’à
190°C.
Le module MTM
C’est Airbus Espagne qui a développé le système de propulsion électrique, les
PPU (Poweer Processin Units), il y en a deux ; chacun fournit 5kW de puissance.
Ils vont alimenter les 4 moteurs ioniques de ce module.
Les panneaux solaires (14m chacun) du MTM peuvent supporter 190°C.
Photo : Test des panneaux solaires du MTM (ESA)
Le
problème de l’exposition aux fortes températures a été le plus dur à résoudre ;
en effet la surface de Mercure peut atteindre 450°C côté Soleil, et les sondes
doivent pouvoir résister à ces températures ainsi qu’aux infra rouges émis par
la planète surchauffée.
Les surfaces du MPO (sauf le radiateur) ont été à cet effet recouvertes d’un
revêtement d’une cinquantaine de couches de céramique et d’aluminium protégeant
contre ces températures élevées. Même les antennes ont été protégées, elles sont
en Titane réfractaire.
Illustration : le MPO, le radiateur à lamelles
contient l’instrument Phebus, le panneau solaire est triple. (Crédit ESA)
Le problème de l’exposition aux fortes températures a été le plus dur à
résoudre ; en effet la surface de Mercure peut atteindre 450°C côté Soleil, et
les sondes doivent pouvoir résister à ces températures ainsi qu’aux infra rouges
émis par la planète surchauffée.
Les surfaces du MPO (sauf le radiateur) ont été à cet effet recouvertes d’un
revêtement d’une cinquantaine de couches de céramique et d’aluminium protégeant
contre ces températures élevées. Même les antennes ont été protégées, elles sont
en Titane réfractaire.
Illustration : le MPO, le radiateur à lamelles
contient l’instrument Phebus, le panneau solaire est triple. (Crédit ESA)
Malgré les isolants, une grande quantité de chaleur doit être évacuée, c’est le
rôle du radiateur (circulation d’eau), qui tourne le dos en permanence à la
planète.
Le panneau solaire est prévu pour résister jusqu’à 190°C, il fournit 2kW.
La sonde MMO.
Le
MMO, Mercury Magnetospheric Orbiter, développé par la JAXA a pour but principal
d’étudier l’atmosphère et la magnétosphère de la planète.
C’est une sonde octogonale de 270kg (1,8m de diamètre) dont l’axe principal est
perpendiculaire à l’équateur.
MMO est sur une orbite fortement elliptique (12.000km – 600km) ce qui lui permet
de ne pas être soumis aux températures extrêmes du MPO, car en plus il est en
rotation et expose toutes ses faces de façon bien répartie au Soleil.
Il
est à noter que la partie supérieure de cet octogone est couverte de cellules
solaires alors que la partie inférieure est couverte de miroirs pour réfléchir
le rayonnement.
Le satellite tourne à raison de 15 t/min autour de son axe
Photo : MMO à l’ESTEC crédit ESA – Anneke Le Floc'h
LES INSTRUMENTS SCIENTIFIQUES.
Les instruments de MPO :
·
Un spectromètre imageur (SIMBIO-SYS) : caméra HR et stéréo et spectro vis et IR
VIHI fournis par nos amis Italiens
·
Un spectromètre et radiomètre à IR (MERTIS) par les Allemands
·
Un altimètre Laser (BELA) Suisse
·
Un
spectromètre UV (PHEBUS) fourni par le LATMOS
·
Un spectromètre X (MIXS) des Anglais
·
Un spectromètre/détecteur de particules solaires (SIXS) Finlandais
·
Un spectromètre à neutrons et gamma (MGNS) Russe
·
Un magnétomètre (MERMAG) Allemand
·
Un analyseur de particules neutres et ionisées (SERENA) Italien
·
Un accéléromètre (ISA) Italien
·
Une expérience radio-science (MORE) aussi Italien
Bref toute l’Europe spatiale est là !
Illustration : ESA/ATG medialab
Les instruments de MMO tous fournis par la JAXA:
·
Détecteur de poussières (MDM)
·
Magnétomètre (MMO/MGF)
·
Détecteur de particules et de plasma (MPPE)
·
Spectromètre pour détection de Sodium (MSASI)
·
Détection d’ondes plasmiques (PWI)
·
Analyseur de vent solaire (MIA)
·
Spectromètre à électrons (MEA)
MMO va s’intéresser principalement à la magnétosphère de Mercure.
Il doit étudier le couplage entre Mercure sa magnétosphère et le vent solaire.
Il doit aussi mesurer les éléments chimiques présents dans l’exosphère.
MMO va s’intéresser principalement à la magnétosphère de Mercure.
Il doit étudier le couplage entre Mercure sa magnétosphère et le vent solaire.
Il doit aussi mesurer les éléments chimiques présents dans l’exosphère.
Une vidéo explicative de la mission :
https://dlmultimedia.esa.int/download/public/videos/2018/06/033/1806_033_AR_EN.mp4
Donc maintenant c’est GO BepiColombo, GO !
POUR ALLER PLUS LOIN :
Les dernières nouvelles de BepiColombo
par l’ESA.
BepiColombo science orbiters stacked together
de l’ESA.
En octobre deux sondes de la mission spatiale BepiColombo prendront la route de
Mercure
Toutes les images ESA de BepiColombo.
La mission BepiColombo chez EO Portal.
Très complet.
BepiColombo
trajectory options to Mercury in 2016 and 2017
R. Jehn & J. Schoenmaekers par l’ESOC.
Mercure : de Messenger à Bepi-Colombo :
CR de la conférence SAF de F Leblanc du 9 Mars 2016
Tout ce que vous avez voulu savoir sur Mercure…
présentation pdf de la conf de JP Martin aux RCE 2016.
ENCELADE :.DES MOLÉCULES ORGANIQUES COMPLEXES DÉCOUVERTES !
(28/09/2018)
Crédit images : NASA/JPL-Caltech
Même si la sonde Cassini a fini sa vie en 2017 en plongeant dans Saturne, les
scientifiques travaillent toujours sur les nombreuses données envoyées par ses
instruments.
Ce sont des astrophysiciens de Heidelberg menés par Frank Postberg et Nozair
Khawaja et aussi du SwRI (Southwest Research Institute de San Antonio Texas) qui
se sont intéressés à Encelade et ses geysers.
On sait en effet, grâce à Cassini que le pôle Sud de ce petit corps glacé de
500km de diamètre émet des geysers d’eau salée contenant notamment des matières
organiques simples, du méthane et de l’Hydrogène.
C’est la preuve qu’un océan énorme se situerait sous sa croûte de glace.
Les grains de glace et matière émis forment pour la plupart l’anneau E de
Saturne.
Ce qu’il y a de nouveau est que nos scientifiques ont après analyse fine des
mesures des spectromètres de masse
Cosmic Dust Analyzer (CDA) et
Ion and Neutral Mass Spectrometer (INMS), ont pu découvrir
dans les grains de glace, des fragments
d’énormes molécules
organiques, d’au moins 200 atomes, soit en gros 10 fois plus grosses que
celles du méthane. Comme ils ont percuté à très grande vitesse le capteur, on
pense qu’ils étaient encore plus massifs à l’émission. C’est une très grande
avancée par rapport aux précédentes mesures de Cassini, où ces molécules étaient
beaucoup moins complexes et plus petites.
C’est la première
détection directe de tels organiques complexes sur un monde
extraterrestre !
Illustration : activité hydrothermale au niveau du noyau et la montée des
bulles.
À gauche l’intérieur d’Encelade avec une couche de glace plus fine dans la
région du pôle Sud (encadré). Sous celle-ci un océan d’eau liquide.
L’eau, en contact avec le noyau rocheux se réchauffe, car le noyau est chauffé
par effet de marée avec Saturne. Des cheminées hydrothermales se forment
laissant ainsi pénétrer l’eau chaude dans l’océan. (Image centrale). Des
molécules organiques complexes emprisonnées dans des bulles sont entrainées vers
la surface. Arrivées en surface, ces bulles éclatent (image de droite) et
dispersent les molécules qui se couvrent de glace. Celles-ci sont détectées par
les instruments de Cassini. Crédits : ESA; F. Postberg et al (2018)
On pense qu’elles sont produites par activité hydrothermale et qu’elles peuvent
provenir soit d’un procédé lié au vivant soit purement chimique.
Produites au niveau du contact entre le noyau et l’océan, elles remonteraient
avec des organiques sous forme de bulles à la surface avant de se couvrir d’une
pellicule de glace, comme le montre le schéma ci-dessus.
Ces études ont été publiées
dans Nature.
On ne peut pas encore conclure sur l’origine exacte de ces composés organiques
complexes, il faudrait y retourner pour effectuer de nouvelles mesures. Rien
n’est prévu pour le moment !
Il faudra se contenter des missions vers les lunes glacées de Jupiter comme
JUICE de l’ESA et Europa Clipper de la NASA pour en apprendre plus sur ces
mondes.
Mais, Encelade serait un bon candidat pour abriter une certaine forme de vie
extraterrestre dans notre Système Solaire.
POUR ALLER PLUS LOIN :
Complex Organics Bubble up from Enceladus
par la NASA
Complex organics bubble from the depths of ocean-world Enceladus
par l’ESA
Cassini Scientists Find Complex Organic Molecules in Geyser-Like Plumes of
Enceladus
The Discovery of Complex Organic Molecules on Saturn’s Moon Enceladus Is a Huge
Deal
Découverte de molécules organiques complexes sur Encelade, une lune de Saturne
par Sciences et Avenir
Encelade : une forme de vie pourrait vraiment y exister...
par Futura Sciences
Des macromolécules organiques complexes dans l'océan d'Encelade
Encelade :.On
a trouvé le secret de ses sources hydrothermales !
Encelade :..Un
survol de plus en plus près
SPITZER : 15 ANS DANS L’ESPACE !
(28/09/2018)
Peu de gens le savent, mais c’est
Lyman Spitzer, astrophysicien américain, qui est à
l’origine de l’idée de mettre des télescopes dans l’espace. Il a notamment
défendu l’étude et la réalisation du télescope spatial Hubble.
En son honneur, la NASA a donné le nom de Spitzer au télescope spatial en IR
lancé en 2003.
On fête cette année ses 15 ans dans l’espace.
Sa durée de vie nominale était prévue pour deux ans et demi ! Beau succès.
Mais pourquoi l’infra-rouge ?
Les étoiles naissent de l’effondrement gravitationnel de la matière stellaire.
Elles sont entourées d’un « cocon » de poussières au début de leur formation :
le disque protoplanétaire, il absorbe presque tout le rayonnement visible de la
jeune étoile Mais cette poussière est TRANSPARENTE en proche IR
L’IR est donc un outil indispensable pour étudier la jeunesse des étoiles.
De même l’IR est utile pour pénétrer les nuages interstellaires comme le cœur de
notre galaxie
L’IR détecte aussi les étoiles froides comme les naines brunes
L’IR permet aussi de détecter la signature chimique des planètes : H2O; CO2, O3
etc..
Les objets très lointains (très vieux) à cause du redshift émettent dans l’IR
aussi, c’est un marqueur de l’Univers primordial.
Le télescope Spitzer est dédié à l’étude du ciel dans le
proche et lointain IR :
3 à 180µ.
Il fait partie des 4 grands télescopes spatiaux lancés à cette époque (Hubble,
Chandra, WMAP et Spitzer) et pendant ces 15 années il a participé à de
nombreuses découvertes, malgré un fonctionnement dégradé vers la fin.
Spitzer fonctionnant dans l’IR, il doit être moins froid que les objets qu’il
observe, ça parait évident.
À cet effet on utilise un cryostat à l’Hélium de 360 litres pour refroidir son
détecteur à 1,4K !
Mais ce refroidissement consomme peu à peu une partie de cet Hélium, si bien que
la durée de vie est ainsi limitée.
Illustration: Ball Aerospace.
Spitzer est sur
une orbite qui suit la Terre et il s’en éloigne de plus en
plus, cela lui permet d’être loin de la Terre et de ses perturbations.
Maintenant il est relativement loin de notre planète ce qui pose des problèmes
de transmission.
Spitzer a ainsi eu plusieurs périodes de fonctionnements :
·
La première phase (appelée « cold phase ») où l’Hélium refroidissait
l’instrument, elle a duré 5 ans et demi. C’est la phase où Spitzer a été le plus
sensible pour les objets les plus froids.
·
En Juillet 2009, l’Hélium est épuisé, on entre dans une nouvelle phase (appelée
« warm phase »), celle-ci permet à deux des caméras parmi les 4 disponibles
de l’IRAC, de
fonctionner quand même dans ces conditions dégradées en modifiant les canaux de
mesure (changement de longueur d’onde).
·
En 2016, on arrive au bout du bout, on entre dans la phase finale (appelée
« Spitzer beyond », au-delà de Spitzer !), période qui devrait se terminer en
Novembre 2019.
Pendant ces 15 années d’opération, Spitzer a procédé à plus de 100.000 heures
d’observation.
Résumons ce que Spitzer nous a apporté pendant ces 15 années :
·
Découverte du plus grand anneau de Saturne qui est très large (entre 100 et 200
rayons de Saturne, très diffus et incliné de 27°. Il serait aussi très épais. Il
correspond à
l’orbite
de Phoebe, certains l’appelle l’anneau Phoebe. Il est très ténu
et froid (80K) et visible
principalement en IR.
·
La première carte météo
d’une exoplanète. L’exoplanète HD 189733b est un Jupiter (très)
chaud qui tourne autour de son étoile très rapidement, et en est très proche.
Elle est donc synchronisée par effet de marée. Spitzer a pu analyser les
différentes températures suivant les faces (l’étoile est relativement proche de
nous) et en a déterminé la
carte « météo » de cette planète. La température de la face
cachée est de 650°C et celle de la face proche de l’étoile de 930°C. Les
scientifiques pensent que la surface est balayée par des vents puissants. Ces
vents expliqueraient que la surface cachée soit aussi très chaude.
·
Collision entre
deux astéroïdes
dans le système solaire d’une étoile lointaine, NGC 2547-ID8. Spitzer a remarqué
une explosion soudaine de luminosité dans le disque de poussières de cette
étoile située à 1200al. Cela ne peut s’expliquer que par la collision de deux
corps du disque.
·
Spitzer assiste en direct à
la collision de Deep Impact avec la comète Tempel-1. Cela a
permis de détecter avec l’instrument IRS, la composition de la poussière dans
les éjectas et d’en déduire la composition de celle-ci. Elle contient notamment
des argiles, des silicates, de l'acide cyanhydrique et du cyanure de méthyl.
·
Vue imprenable
du creuset
où sont formées les nouvelles étoiles. Une des régions les plus proches de nous
où naissent les étoiles est Rho Ophiuchi à 400al ; c’est un énorme nuage
d’Hydrogène moléculaire, élément qui est à la base des jeunes étoiles. Plus de
300 étoiles y ont été détectées, elles ont 300.000 ans en moyenne, donc très
jeunes à l’échelle stellaire.
·
Des
assemblages géants de molécules de Carbone (surnommés Buckyballs
en anglais) ont été trouvés dans l’espace grâce à Spitzer. Ce sont les plus
grosses molécules connues pour exister dans l’espace. Elles sont constituées de
60 atomes de Carbone arrangés suivant une structure sphérique à base de
pentagones et d’hexagones un peu comme un ballon de football. Des structures à
70 atomes ont aussi été trouvées. Ces molécules ont été découvertes dans une
nébuleuse planétaire. De nombreuses questions se posent suite à cette
découverte.
·
Spitzer a découvert de nombreux (près d’une trentaine)
amas de galaxies très éloignés. Notamment en 2006, l’amas le plus
éloigné, situé à près de 9 milliards d’al.
·
Une des plus belles vues de notre Galaxie en IR. En 2013 les scientifiques
ont assemblé plus de 2 millions d’images de Spitzer afin de créer
l’image à 360° de notre Galaxie. C’était le projet
GLIMPSE360.
Spitzer grâce à ses yeux IR permettait de percer les nuages de poussières
donnant ainsi
une vue étonnante
de notre environnement.
·
Une des exoplanètes
les plus distantes a été découverte grâce à Spitzer. C’est une
planète gazeuse située à 13.000al de nous vers le centre de la galaxie, elle
s’appelle OGLE-2014-BLG-0124L, elle a été mise au jour par effet de
microlentilles. Indépendamment, Spitzer a étudié de nombreuses exoplanètes,
notamment des Jupiters chauds comme
HD
209458b. sa participation a été fondamentale pour
l’identification du système
Trappist-1 de
7 sept planètes.
POUR ALLER PLUS LOIN :
15 of Spitzer's greatest discoveries from 15 years in space
par Phys.org
15 Years in Space for NASA's Spitzer Space Telescope
par le site de Spitzer.
NASA Space Telescope Discovers Largest Ring Around Saturn
Biggest Ring Around Saturn Just Got Supersized
par Space.com
The Phoebe ring
par la Planetary Society
The Evolution of Protostars
par le Max Planck Institute
Buckyballs in space solve 100-year-old riddle
par la revue Nature
Spitzer, OGLE Spot Planet Deep Within Our Galaxy
par Space Ref
Sept exoplanètes découvertes grâce au télescope Spitzer
par l’Usine Nouvelle
SPATIAL : UN BOUCLIER THERMIQUE FLEXIBLE MIS AU POINT PAR LA NASA.
(28/09/2018)
Le problème avec les boucliers thermiques des sondes spatiales envoyées dans la
coiffe d’une fusée, est qu’ils doivent être plus petits que la coiffe pour
rentrer dedans.
La NASA travaille à un autre système dans lequel ce bouclier thermique serait
pliable et flexible.
Il se déploierait au moment de son utilisation pouvant couvrir ainsi une surface
rigide beaucoup plus grande comme une sorte de parapluie géant.
Il pourrait être stocké dans un espace plus petit qu’un bouclier conventionnel.
De plus sa grande taille permettrait de freiner plus efficacement la rentrée
dans l’atmosphère ou d’absorber de plus grandes vitesses d’entrée.
De même il pourrait ainsi protéger mieux de la chaleur.
Bref que des avantages.
Il suffisait de le mettre au point !
C’est le concept ADEPT (Adaptable Deployable Entry Placement Technology)
On voit ici la structure tomographique 3D du constituant principal de ce
tissu de carbone pur.
Mis au point par F Parenai, un scientifique du centre Ames de la NASA.
Les fibres sont creuses et de taille inférieure à un dixième d’un cheveu humain.
Image générée par micro tomographie X au Laboratoire Berkley, ALS (Advanced
Light Source).
Crédit : Tim Sandstrom/NASA Ames
On voit ici le bouclier déployé en cours de test dans une soufflerie.
Ce prototype fait 70cm de diamètre.
Le bouclier lui-même est en tissu de carbone pur tissé par procédé 3D.
Photo d’un
test en température.
Une mission est prévue pour vérifier les possibilités d’un tel bouclier, c’est
la mission ADEPT-SR-1 lancée par une fusée sonde dans l’atmosphère terrestre.
On devrait tester les performances d’entrée, de descente et d’atterrissage. (le
profil de la mission voir plus bas).
Illustration : NASA/Ames
Lancement à partir du Spaceport du Nouveau Mexique.
Paul Wercinski, est le chef de projet à Ames.
Profil de la mission d’essai du concept ADEPT. Crédit NASA
Le vol devrait permettre à l’engin d’atteindre 100km et une vitesse de Mach 3
pour la rentrée.
Un test avec rentrée orbitale plus importante est prévu pour après.
Une fois ce vol réalisé, la NASA envisage des boucliers flexibles faisant 23m de
diamètre pour certains vols vers Mars.
Vidéo générale sur le système ADEPT :
Autres vidéos :
Mise au point et test du
prototype en soufflerie :
https://youtu.be/yKnsdiRf50A
POUR ALLER PLUS LOIN:
Exploring the solar system? You may need to pack an umbrella
par Phys.org
NASA - Adaptable, Deployable Entry Placement Technology (ADEPT)
de la NASA
The heat is ON,
des Berkley Labs
La NASA testera un bouclier thermique fait de carbone
NASA Invites Media to Suborbital Launch of New Heat Shield Tech from Spaceport
America
Game Changing Development ADEPT SR-1 Flight Experiment
ARIANE 5 : 100ème ARIANE 5 DE L’HISTOIRE !
(28/09/2018)
Le lanceur Ariane 5 dans sa configuration « ECA » a mis en orbite de transfert
(GTO) 2 nouveaux satellites de télécommunications : Horizons 3e et
Azerspace-2/Intelsat-38.
Poids total de la charge utile : 9940kg et 10827 kg de masse brute en incluant
les adaptateurs de charge utile et le SYLDA.
Le décollage a eu lieu ce mercredi 26 septembre 2018 à 0h38 (heure de
Paris).
C'était la 100e Ariane 5 de l'histoire.
D’après le communiqué Arianespace :
A l’occasion de son 100e lancement, Ariane 5 a mis en orbite 2 satellites de
télécommunications d’un poids total de 9940 kgs
En 22 ans de service, Ariane 5 a lancé plus de 170 satellites
en orbite de transfert géostationnaire ainsi que la sonde Rosetta, les cinq
cargos automatiques ATV pour le ravitaillement de la Station spatiale
internationale ou 12 satellites du service de navigation européen Galileo
« Lancer 10 tonnes en orbite est désormais habituel pour Ariane 5 et ce 100e tir
est l’occasion de célébrer la compétence des équipes d’ArianeGroup,
d’Arianespace et de tous leurs partenaires industriels à travers l’Europe. Ils
œuvrent en permanence pour améliorer les performances et la compétitivité de
notre lanceur tout en préparant l’arrivée d’Ariane 6 dans maintenant deux ans.
Je les en remercie chaleureusement ainsi que l’Agence spatiale européenne, le
CNES et tous nos partenaires de l’Europe spatiale avec qui nous célébrons ce
succès. Sans l’intérêt et l’accompagnement permanent des pouvoirs politiques
européens pendant ces deux décennies, ces succès n’auraient pas été possibles »
s’est félicité Alain Charmeau, Président exécutif d’ArianeGroup.
« Au cours de ces 100 vols depuis 1996, Ariane 5 a non seulement accompagné le
développement de l’industrie spatiale européenne et mondiale dans le domaine des
télécommunications, mais aussi contribué à l’exploration et à la Science, avant
de transmettre le flambeau à Ariane 6. D’ici-là, d’autres belles missions
attendent Ariane 5, dont le prochain lancement n’est pas le moindre : «
Bepi Colombo » qui s’élancera vers Mercure le mois prochain. Ariane 5 n’a
pas fini d’écrire sa légende spatiale. »
Outre les 170 satellites de télécommunications placés en orbite de transfert
géostationnaire depuis 22 ans, Ariane 5 a également su lancer sur de nombreuses
orbites différentes : la capsule récupérable ARD lors de son second vol, les
télescopes XMM, Herschel et Planck, la sonde Rosetta le satellite d’observation
de la terre ENVISAT, les deux satellites de télédétection HELIOS, les cinq
cargos automatiques ATV pour le ravitaillement la Station spatiale
internationale, et plus récemment 12 satellites de navigation pour la
constellation européenne Galileo. Ariane 5 confirme ainsi sa réputation de
lanceur commercial le plus fiable au monde.
Maître d’œuvre industriel du développement et de l’exploitation des lanceurs
Ariane 5 et Ariane 6, ArianeGroup coordonne un réseau industriel regroupant plus
de 600 sociétés dans 13 pays européens, dont 350 Petites et Moyennes
Entreprises. ArianeGroup pilote l’intégralité des activités industrielles,
depuis les améliorations de performances et les études nécessaires autour
d’Ariane 5 jusqu’à sa production, la fourniture des données ou
des logiciels propres à chaque mission, sans oublier la commercialisation
via Arianespace. Cette chaîne inclut les équipements et structures, la
fabrication des moteurs, l’intégration des différents étages, puis l’intégration
du lanceur en Guyane.
Les chiffres du vol Ariane 243 :
§ 100e lancement d’Ariane 5
§ 75e
succès consécutif du moteur Vulcain® 2
§ 100e succès des étages propulsifs
EAP (étages à poudre)
§ 140e succès consécutif
du moteur HM7B
Une vidéo courte du lancement (1 minute) :
https://youtu.be/nmBD2VQTuE4
1 minute
Une version plus longue (deux heures) :
POUR ALLER PLUS LOIN :
Centième lancement d’Ariane 5
par l’ESA.
Les sites officiels :
Ten years catching rocket signals
sur les antennes telecom de poursuite.
Arianespace conducts its 300th mission with the 100th Ariane 5 launch
par NASA Spaceflight
Ariane 5 celebrates its 100th launch
par Arianegroup
LES MAGAZINES CONSEILLÉS :.POUR LA SCIENCE OCTOBRE.
(28/09/2018)
Géométrie tropicale
Un nouveau champ mathématique né d'une algèbre exotique
La géométrie tropicale est un champ mathématique récent, apparu dans les années
1980. Cette géométrie repose sur une algèbre où l’on remplace l’addition par le
maximum, et la multiplication par l’addition. Dans cette géométrie, les objets
les plus simples, les courbes tropicales, ressemblent à des réseaux de segments
et de demi-droites.
Dans ce numéro
Leopold Kronecker, mathématicien allemand du XIXe siècle, aurait déclaré :
« Dieu
a créé les nombres entiers, le reste est l’œuvre de l’homme. »
Cette remarque est plus profonde qu’il
n’y
paraît.
En effet, si l’on
y réfléchit
bien, les entiers négatifs,
les nombres rationnels ou irrationnels n’ont
pas d’existence
tangible, objective. On ne les mesure jamais directement. Ce ne sont que des
abstractions créées par l’esprit humain pour établir des relations quantitatives
entre des objets.
C'est vrai aussi de la géométrie. L’univers qui nous entoure ne présente aucun
point, aucune droite, aucun carré au sens strict. La réalité physique ne nous
montre que des approximations de ces idéalisations.
Qui plus est, les inventions (ou découvertes ?)
des mathématiciens
n’ont,
bien souvent, aucun lien
évident
avec la réalité.
C’est
le cas des nombres complexes. Un autre exemple est fourni par la géométrie
tropicale, nouveau domaine de recherche auquel le mathématicien Antoine
Chambert-Loir nous initie dans ce numéro.
Que ces inventions n’aient pas d’ancrage dans la réalité physique ne signifie
pas qu’elles soient inutiles. Ainsi, la science d’aujourd’hui ne saurait se
passer des nombres complexes, bien qu’ils soient imaginaires. Et la géométrie
tropicale fournit des résultats intéressants pour d’autres parties des
mathématiques, telles que la géométrie algébrique. Les créations mathématiques,
aussi déconnectées de la réalité soient-elles, sont parfois d’une « déraisonnable
efficacité »,
pour reprendre les termes du physicien d’origine
hongroise Eugene Wigner, qui s’étonnait
de la capacité
des mathématiques à décrire le monde.
Nombreux articles très intéressants comme :
·
Quand la géométrie devient tropicale
Mathématiques
·
Mercure est bien loin d’être une Lune-bis
Planétologie par A Doressoudiram
·
La relativité générale validée au centre de la Voie Lactée.
·
L’art et la science des mots de passe
Logique et Calcul
·
Le raisonnement qui sauva le monde
Cabinet de curiosités sociologiques
Et bien d’autres.
6,90€
Bonne lecture à tous.
C’est tout pour aujourd’hui !!
Bon ciel à tous !
JEAN-PIERRE MARTIN
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