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planetastronomy.com:
Mise à jour : 22 Décembre 2018
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et CR
Prochaine conférence SAF.
Vendredi 11 Janvier 2019 19H00
TELECOM entrée libre, « L'exobiologie ; où et comment chercher la vie dans le
système solaire ? » par Caroline FREISSINET Astrobiologiste du LATMOS
réservation
obligatoire
à partir du 15 Dec.
Liste des conférences
SAF en vidéo.
(pas encore à jour!)
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Astrophysique/cosmologie
;
Spécial Mars ;
Terre/Lune
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Système solaire ;
Astronautique/conq spatiale
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3D/divers
;
Histoire astro /Instruments ;
Observations
;
Soleil
;
Étoiles/Galaxies ;
Livres/Magazines ;
Jeunes /Scolaires
Certains peuvent recevoir en double ces news, car ils sont inscrits sur
plusieurs listes. J’en suis désolé.
Sommaire de ce numéro :
Le nouveau SI : CR de la
séance de l’Académie des Sciences et du 5 à 7 du 4 Dec 2018.
(22/12/2018)
Le nouvel Univers : CR
séance de l’École Chalonge du 29 Nov 2018.
(22/12/2018)
Une planète : Terre : CR de
la conférence Vega de B Lelard le 17 Nov 2018.
(22/12/2018)
Apollo 8 :
Il y a 50 ans un pas décisif pour la conquête lunaire.
(22/12/2018)
Chang’e-4 :
Le nouvel An de la Chine : atterrir sur la face cachée de la Lune.
(22/12/2018)
InSight :
Tout va bien sur Mars, SEIS est sur le sol.
(22/12/2018)
Mars Express :
Un cratère rempli de glace d’eau.
(22/12/2018)
Osiris-Rex :
Il y a des minéraux hydratés sur Bennu !
(22/12/2018)
Système Solaire :
Découverte de l’objet le plus éloigné !
(22/12/2018)
BepiColombo :
Moteurs ioniques allumés !
(22/12/2018)
Prix Janssen SAF 2018 :
Remis à Alessandro Morbidelli.
(22/12/2018)
Fermi/GLAST
: Il a compté le nombre de photons de l’Univers !
(22/12/2018)
Masses négatives :
Cela résoudrait-il les problème matière et énergie noires ?
(22/12/2018)
Ondes Gravitationnelles :
Quatre nouvelles détectées !
(22/12/2018)
Comète :
46P/Wirtanen visible dans nos cieux.
(22/12/2018)
Vu d'en haut :.Genève
et la vallée du Rhône.
(22/12/2018)
APOLLO 8 : IL YA 50 ANS, UNE ÉTAPE DÉCISIVE DE LA CONQUÊTE LUNAIRE !
(22/12/2018)
Je me base sur le texte écrit il y a quelques années :
Les plus anciens (de moins en moins nombreux !) s'en souviennent, pour les
autres c'est déjà de l'Histoire.
Nous sommes à la fin des années 1960, la course à la Lune est acharnée entre
Américains et Soviétiques.
Pendant une longue période les Soviétiques ont l'air d'avoir de l'avance : le
premier satellite, le premier homme dans l'espace, la première marche dans
l'espace.
Bref les Américains ont
peur que les Russes soient les premiers sur la Lune.
Ils ne savent pas en fait, dans quel état réel se trouve l'astronautique
soviétique depuis la mort de Korolev (dans des circonstances peu claires) en
1966. Le programme russe n'avance pas comme il le faudrait.
Une fusée géante (la
N1) est construite et montée à Baïkonour, elle doit permettre aux
Soviétiques d'envoyer un
homme sur la Lune (Leonov a été choisi).
Seulement voilà, cette fusée très compliquée (32 moteurs à synchroniser) ne
fonctionnera jamais.
Mais
les Américains ne le savent pas, et lorsqu'un de leur satellite espion survole
Baïkonour, il voit la N1, fusée géante.
La CIA prend peur et prévient le Président et la NASA.
Le module
lunaire américain (le LM) a du retard, la capsule Apollo elle-même a
du retard, on n'a essayé qu'Apollo 7 après l'accident d'Apollo
1 qui a coûté la vie à 3 astronautes. On ne peut pas envoyer le LM
dans l'espace pour le moment.
Photo : FAS
Que faire ?
Les Américains tentent
un coup de poker, ils changent la mission initiale
d'Apollo 8,
qui devait tester le module lunaire en orbite terrestre et comme le LM n'est pas
prêt, ils décident de lancer le module de commande Apollo autour de la Lune pour
griller la politesse aux Russes. On prend des risques et ça marche.
L'équipage : Frank Borman, Jim Lovell et Bill Anders décolle le 21 Décembre 1968
de Cape Kennedy avec pour objectif : la Lune !
C'est une première aussi pour la super fusée Saturn
V de Von Braun, elle emporte des êtres humains pour la première fois.
Tout fonctionne à merveille. Injection trans-lunaire parfaite : en route pour la
Lune, où ils arrivent la veille de Noël, le freinage s'effectue parfaitement et
l'Homme est en orbite autour de son satellite pour la première fois au monde.
Nos astronautes nous retournent des images du sol lunaire et surtout cette
image qui restera dans les livres d'histoire : la Terre vue depuis la Lune.
Il semble que cette photo emblématique ait été prise par Bill Anders avec
l'Hasselblad et un film couleur de 70mm, en effet les astronautes étaient
tellement sous le choc du spectacle qu'ils eurent quelques problèmes à trouver
caméra et pellicule.
On connaît la suite, la lecture de quelques phrases de la Bible (controversé
d'ailleurs) le soir de Noël, une exploration visuelle et photographique des
sites d'atterrissages futurs et un retour triomphant sur Terre.
Cliché : NASA.
Le coup de poker avait fonctionné, la Lune sera américaine !
Court montage vidéo
de la NASA en l’honneur d’Apollo 8.
C'était une époque formidable, l'émulation russo-américaine faisait faire des
progrès techniques.
Je ne suis pas sûr que l'on serait capable de refaire la même chose maintenant, je crois
même que nous n'en sommes pas capables.
Saturn était la fusée la plus puissante au monde jusqu'à aujourd'hui même, Von
Braun est mort, beaucoup de ses collègues aussi les autres en retraite, les
plans et informations de l'époque ne sont pas pour la plupart numérisés, donc
pas facilement accessibles, alors……
Il faudrait un nouveau challenge, un nouveau défi pour l'esprit humain, sera-ce
Mars ? Ou bien …………
Nous entrons dans une année, 2019, de célébration de ce cinquantenaire des
premiers pas de l’Homme sur la Lune.
Beaucoup de conférences vous seront proposées à cette occasion.
CHANG’E-4 : LE NOUVEL AN DE LA CHINE, ATTERRIR SUR LA FACE CACHÉE DE LA LUNE.
(22/12/2018)
On sait que la Chine s’intéresse très fortement à la Lune, elle a lancé
un satellite de communication (baptisé Queqiao) au point de Lagrange
L2 du système Terre-Lune en Mai 2018.
Pourquoi ? Pour servir de relais à un robot qui devrait se poser au début de
2019 sur la face cachée
de la Lune, Chang’e-4.
Celui-ci devrait ressembler à son petit frère Chang’e-3 sur
la Lune depuis décembre 2013.
En fait, Chang’e-4 a été lancé le 7 dec 2018 et placé en orbite lunaire le 13.
Comme son jumeau, il comprend un atterrisseur et un rover.
Ce serait vraiment une
première mondiale si cette opération se déroulait avec succès.
Le site choisi est le cratère
Von Karman dans le bassin Aitken.
Il est situé près du Pôle Sud lunaire.
Ce cratère est un très grand et très ancien cratère lunaire.
Une belle vue
de ce cratère.
Sur cette illustration, on voit l’architecture de ces différents satellites
concourant à la réussite de ce projet.
Dessin d’après Planetary Society (Loren Roberts)
Alunissage prévu théoriquement
le 3 Janvier 2019.
Vue de la face cachée par
cette vidéo NASA.
Une vidéo simple pour comprendre la mission :
POUR ALLER PLUS LOIN :
Chang'e-4: China
mission launches to far side of Moon
par la BBC.
The Moon’s far side and
China’s space strategy
Geological Characteristics
of Von Kármán Crater, : Chang’E-4 Landing Site Region
par les scientifiques de la mission.
Chang’e 4 landing site –
Farside Von Kármán crater
How did China decide where to land its upcoming Moon missions?
Par la Planetary Society
INSIGHT :.TOUT VA BIEN SUR MARS.
(22/12/2018)
Après toutes les émotions dues à
l’atterrissage en direct sur Mars de la sonde InSight, on a commencé
à étudier le sol aux alentours, car on doit poser le sismomètre dans un endroit
le plus plat et le plus absent de cailloux possible.
Les premières photos sont arrivées (voir plus bas) et la première vérification
du bon état de SEIS a été positive.
Le sismomètre a bien survécu aux différentes épreuves comme le lancement, le vol
de croisière, l’ouverture du parachute et l’atterrissage quand même brutal sur
Mars. Le lieu d’atterrissage est parfait (un cratère d’impact), la pente très
faible (2 à 3°), les panneaux solaires sont au max : 4500W !
Le premier selfie arrive le 6 dec 2018 à sol 10. (crédit : NASA/JPL Caltech)
Quelques photos détaillées :
photo 1 ;
photo 2 ;
photo 3
Mosaïque faite de 52 photos individuelles prise par la caméra située dans le
bras robotisé, montrant l’espace qui va servir de base au sismomètre.
La zone délimitée par les arcs violets représente la zone où on devrait poser
les instruments.
Il va falloir maintenant décider…où !
Crédit : NASA/JPL Caltech
En principe le sismomètre devrait être déployé vers Noël 2018. Puis ce sera au
tour de la « Taupe » HP3.
On a même pu enregistrer le bruit du vent martien,
voir ICI. En effet le vent
martien fait vibrer les panneaux solaires et ces vibrations sont transmises au
sismomètre qui les enregistre.
Les Américains ont fait fort encore une fois, ils ont photographié l’endroit où
s’est posé InSight depuis l’orbite martienne de MRO.
Les 6 et 11 Décembre 2018, MRO a photographié le bouclier thermique (image de
gauche), le site d’atterrissage (photo centrale) où l’on voit les traces des
rétrofusées sur le sol et le parachute (photo de droite).
(J’ai éclaircie les images)
Crédit: NASA/JPL Caltech / Univ of Arizona
Photos prises par la caméra HiRISE à bord de MRO de la zone d’Elysium Planitia
où s’est posée InSight.
Sur
cette image on a positionné les 3 éléments.
LE GNOMON.
Pour pouvoir utiliser les données du sismomètre, il faut connaitre sa position
et surtout la direction du Nord par exemple.
Or Mars ne possédant pas de champ magnétique, ce n’est pas évident à déterminer
quand on est au sol.
C’est pour cette raison que la NASA a fait appel à notre grand spécialiste de
gnomonique qu’est Denis Savoie, de l’Observatoire de Paris et membre de la SAF,
pour élaborer une technique basée sur des idées très anciennes : le gnomon,
sorte de bâton planté dans le sol et dont l’usage remonte à plusieurs milliers
d’années !
En fait de bâton, nous avons ici, c’est la tige de préhension du sismomètre qui
servira de gnomon et le repérage de son ombre sera la donnée décisive pour la
détermination de l’orientation.
On voit cette tige sur la photo ci-contre prise le 4 Dec 2018.
Ce petit objet, projette une ombre quand il est éclairé par le Soleil, ce qui
permet de déterminer l’heure et le Nord.
C’est ainsi, en rgardant cette photo, que Denis Savoie a pu déterminer le
Nord sur Mars, qui est vers le bas de l’image.
Un article extrêmement technique paraitra sous peu dans la revue internationale
Space Science Reviews intitulé «
Determining true North on Mars by using a sundial on InSight »
ON DÉPOSE LE SISMOMÈTRE.
Cette information est nécessaire avant de déposer le SEIS sur le sol car il sera
ensuite recouvert par son capot de protection. Capot équipé d’une jupe
métallique pour arrêter les petites pierres éventuelles amenées par le vent
martien.
Mais on a de la chance, la zone est bien dégagée.
On peut se poser jusqu’à deux mètres de InSight avec le bras.
Voilà comment va être déplacé le sismomètre, on est en phase de répétition.
Image prise parmi les images brutes (raw
images) du 17 Dec 2018.
Crédit : NASA/JPL
On
sait maintenant que le sismomètre a été déployé sur le sol martien, cela s’est
produit le 19 Décembre
2018. Donc en avance même sur ce qui était prévu.
Beau cadeau de Noël pour l’équipe.
Il a fallu d’abord vérifier que le bras manipulateur fonctionnait correctement
et ensuite choisir le lieu le plus plat possible.
Le SEIS a été placé presque aussi loin que possible du lander : à 1,6 m.
La prochaine étape : mettre le sismomètre à niveau, en effet, comme déjà dit, la
pente est de 2° à 3°, elle doit être rattrapée, c’est la mission de petits
vérins fournis par nos amis de la DLR.
Puis après de nombreux tests ce sera le capot de protection à être mis en place
début Janvier. On sera alors prêt à écouter Mars !
Fin Janvier ce sera au tour de la Taupe.
Vue d’ensemble de la mission en vidéo :
POUR ALLER PLUS LOIN :
NASA's Mars InSight Flexes Its Arm
NASA InSight Lander 'Hears' Martian Winds
SEIS enregistre le bruit du vent sur Mars,
par le CNES.
InSight : la Nasa donne son feu vert pour poser au sol le sismomètre français
de Futura Sciences
Mars : la sonde InSight va déployer son sismomètre cette semaine
de Sciences et Avenir
Briefing Materials - December 7,
2018
avec B Banerdt
Le paysage martien d’Elysium se dévoile lentement
de Ciel et Espace.
InSight sur Mars : « Les données du
sismomètre SEIS sont très bonnes »
article du Point.
NASA's InSight Places First Instrument on Mars
Site de la
mission
à la NASA.
MARS EXPRESS : UN CRATÈRE REMPLI DE GLACE D’EAU.
(22/12/2018)
Un beau cadeau de Noël que nous fait la sonde européenne Mars Express (lancée en
Juin 2003, il y a 15 ans !), elle vient de publier
une photo étonnante d’un cratère martien de l’hémisphère N, le
cratère Korolev, rempli de glace et non pas de neige.
La cratère Korolev de 82 km de diamètre recouvert de glace, photo prise avec la
HRSC le 4 Avril 2018. Résolution 21 m/pixel.
Le cratère est situé à : 165° E, 73° N sur Mars, on peut voir sa position
vue de haut ici.
Crédit : ESA/DLR/FU Berlin,
CC BY-SA 3.0 IGO
Cette image correspond à l’assemblage de 5 passages au-dessus du cratère.
On peut voir aussi une superbe photo directement
en prise Nadir (perpendiculaire à la surface).
Ce cratère, particulièrement bien préservé, est rempli de glace d’eau. On pense
que l’épaisseur de cette couche de glace serait
de 1,8 km.
Cette couche serait présente toute l’année due à un phénomène local appelé
« cold trap », que l’on pourrait traduire par piège à froid. Le fond du cratère
contenant de la glace favorise la présence d’air froid au-dessus de sa surface
qui provoque un dépôt de glace et ainsi de suite.
La carte topographique de ce cratère
se trouve ici (bleu : basse altitude, marron, haute).
POUR ALLER PLUS LOIN :
Toute l’actualité sur Mars Express
sur votre site préféré.
OSIRIS-REX : IL Y A DES MINÉRAUX HYDRATÉS SUR BENNU !
(22/12/2018)
Ça y est, depuis la
dernière fois, Osiris-Rex est maintenant en orbite autour de Bennu,
où il va passer un an à étudier la surface, ce qui devrait permettre de décider
où se ferait le prélèvement de régolithe. Et ensuite de ramener ces échantillons
sur Terre en 2023.
Bennu est un astéroïde du type potentiellement dangereux (géocroiseur), en effet
il s’approche de la Terre tous les six ans et une rencontre éventuelle pourrait
se produire à la fin du siècle prochain (avec très peu de probabilités quand
même d’après les spécialistes)
L’intérêt de Bennu tient au fait qu’il est
très ancien,
peut-être même plus ancien que le système solaire.
Il est aussi de faible taille (500m) mais pas trop et sa rotation est plutôt
lente, 4,3 heures.
Tout ceci est favorable à une prise d’échantillons sur le sol.
Et il y a du nouveau avec Bennu : les observations faites durant l’approche ont
montré que cet astéroïde a été dans le passé en
contact avec …de l’eau !
Et c’est fondamental pour comprendre comment les astéroïdes auraient pu amener
l’eau (et peut être aussi des matières organiques) sur les planètes internes du
Système Solaire.
Ces résultats ont été présentées lors du meeting annuel de l’American Geophyscal
Union (AGU) le 10 Dec 2018 à Washington par les membres de l’équipe
scientifique, notamment Dante Lauretta de l’ASU, PI de la mission.
La
conférence de presse à ce sujet est
visible ICI en anglais.
Position des instruments à bord d’Osiris Rex. Crédit NASA/GSFC/UA
Ce sont les deux spectromètres, OVIRS (OSIRIS-REx Visible and Infrared
Spectrometer) et OTES (OSIRIS-REx Thermal Emissions Spectrometer) qui sont à la
base de cette découverte.
Ils ont mis au jour des
radicaux hydroxyles (OH) présents dans les molécules qui contiennent H et
O appartenant à des minéraux hydratés comme des argiles et régulièrement
répartis sur la surface.
Bennu étant trop petit pour avoir contenu de l’eau, il semble bien que cette
découverte signifie que le corps parent de Bennu en contenait.
Spectre
de Bennu (en bleu) comparé à différents spectres de météorites.
Crédit : NASA/GSFC/UA/NASA Johnson Space Center/K.H. Joy
Sur
cette slide on voit l’absorption à 2,7 microns du radical OH dans ce
minéral hydraté.
L’intérêt de ramener sur Terre des échantillons devient maintenant vraiment un
but essentiel.
De
plus, les images de la caméra OCAMS (OSIRIS-REx Camera Suite) ont permis de
conforter
le modèle physique de l’astéroïde qui avait été élaboré théoriquement
dans les laboratoires, grâce aux relevés radio d’Arecibo.
En étudiant Bennu, on remarque un gros rocher situé au Pôle Sud (le bas de la
photo) de l’astéroïde, celui-ci fait approx 50 m de haut et 55 m de large
(n’oublions pas que Bennu a une taille de 500 m seulement).
On peut voir
sur
cette vidéo, la comparaison entre le modèle à droite et la réalité.
Mosaïque de la surface de Bennu (12 images) prises le 2 Dec 2018 à l’aide de la
caméra OCAMS depuis une altitude de 24 km.
Crédit: NASA/Goddard/University of Arizona
On peut voir la rotation complète sur
cette animation gif prise de 80 km.
La surface de Bennu est un mélange de gravats (rubble
pile en anglais) et possède très peu de zones relativement planes.
Ce qui peut poser des problèmes pour le recueil d’échantillons prévu en Juillet
2020.
On remarque vraiment très peu de traces de cratères d’impact, on en a trouvé un
que
voici, il fait 20 m de diamètre.
Nous sommes toujours dans la phase préliminaire, on survole Bennu en passant par
les pôles pour le moment, à une altitude de l’ordre de 7 km, afin de mieux
calculer la masse de l’astéroïde grâce à l’altimètre Laser Canadien.
Ce n’est que vers le 31 Dec 2018 que le vaisseau effectuera son premier
changement d’orbite en survolant Bennu entre
1400 m et 2000 m
d’altitude (par rapport au centre de l’objet !), un record !
Ceci jusqu’au prochain changement vers la mi-Février 2019.
La sonde a permis de déterminer plus précisément les caractéristiques physiques
de l’astéroïde Bennu :
·
Densité : 1,19 (par effet
Yarkovsky, voir ci-après)
·
Astéroïde de type C
chondrite carboné, très primitif
·
Aspect : rubble pile
(gravats) donc cailloux peu liés et corps probablement « poreux »
·
Masse : 7 1010
kg (détermination par les survols)
·
Gravité de surface : 9,8 10-5
m/s2. Soit 1/100.000 de la gravité terrestre !
·
Albédo variable, approx
0,05
L'évaluation de la densité a été effectuée à l’aide d’une méthode originale :
l’effet Yarkovsky ou
YORP.
Rappel :
Ce nom vient d’Ivan Yarkovsky qui en 1902 suggéra que le réchauffement
journalier (par les IR) d’un objet en rotation dans l’espace (un astéroïde par
exemple), devrait ré émettre une partie de ce rayonnement vers l’extérieur et
ainsi exercer une force (très petite) sur cet objet. Cet effet peut ainsi
rendre très difficile les prédictions orbitales à long terme de certains
astéroïdes.
Si la surface ainsi chauffée pointe dans la direction du mouvement orbital, les
radiations qui s’en échappent jouent le rôle de petits moteurs fusée,
ralentissant le mouvement et rapprochant l’astéroïde du Soleil.
Même si insignifiante, cette poussée s’exerçant tous les jours sur plusieurs
millénaires peut modifier l’orbite de façon conséquente. Si la surface chauffée
pointe dans l’autre sens on s’éloigne lentement du Soleil.
Cet effet n’a jamais été étudié en détail sur un vrai astéroïde, ce sera l’un
des buts de la mission
Illustr : D Lauretta.
Cet effet est aussi appelé YORP acronyme des noms des personnes qui l’ont
étudié : Yarkovsky, O’Keefe, Radzievskii, et Paddack.
On pense justement que l’orbite de Bennu a ainsi été modifiée au cours du temps
pour se rapprocher de plus en plus du Soleil et donc de la Terre.
Cet effet a été mesuré sur l’orbite de Bennu depuis la Terre, et on en a déduit
la densité du corps.
Antonella Barucci de l’Observatoire de Paris impliquée dans cette mission nous
montre l’effet YORP à l’aide d’une
petite animation que j’ai retrouvée.
Comme on le voit la plupart des astéroïdes démarrent leur vie en tant que corps
seul, l’effet YORP pouvant à la longue le transformer en deux parties.
C’est Kevin
Walsh du SwRI (il est impliqué dans la mission Osiris-Rex) qui s’est
spécialisé sur ce sujet et propose un article intéressant expliquant la
création d’astéroïdes binaires avec l’effet YORP.
Bonne continuation !
Toute la mission bien résumée sur cette vidéo.
Plus de détails et de personnages impliqués dans celle-ci
POUR ALLER PLUS LOIN :
"We
have arrived!" OSIRIS-REx is officially at asteroid Bennu
par la planetary Society à lire
News
brief: OSIRIS-REx finds water on Bennu
par la planetary Society à lire aussi
UA-Led OSIRIS-REx Discovers Water on Asteroid Bennu
OSIRIS-REx Finds Water On Asteroid Bennu
OSIRIS-REx has Finally Caught up with Asteroid Bennu.
De Universe Today
OSIRIS-REx discovers water on asteroid, confirms Bennu as excellent mission
target
NASA’s Newly Arrived OSIRIS-REx Spacecraft Already Discovers Water on Asteroid
La sonde Osiris-Rex déniche des traces d'eau sur Bennu
de Sciences et Avenir
Osiris-Rex autour de l’astéroïde Bennu : premières découvertes et réactions
de Futura Sciences
Galerie d’images et de
données
de la sonde sur le site de la mission.
Asteroid Bennu & the
Yarkovsky Effect
de Spaceflight 101
The geophysical environment of Bennu
par D Lauretta et al.
Planetary Defense: The Bennu Experiment
OSIRIS-REx Begins To Examine Asteroid Bennu
de SpaceRef
Le dossier Osiris-Rex
sur votre site favori.
Site de la mission à
la NASA.
Le site de la mission à
l’Université d’Arizona.
SYSTÈME SOLAIRE : DÉCOUVERTE DE L’OBJET LE PLUS ÉLOIGNÉ !
(22/12/2018)
Lors de la réunion UAI consacrée aux petites planètes, le 17 Dec 2018, les
chercheurs d’objets lointains bien connus,
Scott S Sheppard
de la Carnegie Institution,
David Tholen de
l’Université de Hawaï et
Chad Trujillo
de la Northern Arizona University ont annoncé la découverte
de l’objet le plus
lointain de notre Système Solaire.
Il s’appelle 2018 VG18 et rebaptisé Farout (ce qui veut dire très lointain en
anglais) et est situé à
120 Unités Astronomiques du Soleil, un vrai record ! Ce n’est plus Eris
maintenant le plus lointain, il n’était « qu’à » 96 UA, ni Sedna situé à 86 UA.
Pour information Pluton est situé en ce moment à 34 UA.
Position de la planète naine 2018 VG18 (Farout) comparée aux autres planètes du
système solaire.
Crédit : Roberto Molar Candanosa et Scott S. Sheppard, Carnegie Institution for
Science
2018 VG18 a été découvert lors de la traque de la fameuse et hypothétique
Planète 9.
On se rappelle de la découverte par ce même groupe, à cette occasion de l’objet
2015 TG387 dont
nous avons parlé dans ces colonnes, il y a peu. Il est situé à
approx. 80 UA. On pense que cet objet a une orbite qui peut être influencée par cette fameuse
Planète 9.
Mais contrairement à 2015 TG387, ce nouvel objet est si lointain que l’on ne
pense pas que son orbite puisse être influencée par cette planète mystérieuse.
Sa distance (approx. 120 UA) lui donne une période orbitale de l’ordre de
1000 ans mais le
déplacement étant tellement lent il faudra encore quelques années pour la
déterminer exactement.
La découverte a été faite en Novembre 2018 au télescope Subaru de 8 m du Mauna
Kea à Hawaï, et ensuite confirmée par le télescope Magellan de l’organisation
Carnegie à Las Campanas au Chili.
On peut voir le léger déplacement de ce corps au centre de
cette animation gif.
La luminosité (relative) de cet objet et sa couleur lui donne un diamètre
théorique de l’ordre de
500 km donc probablement sphérique et sa couleur rose/violet laisse à
penser qu’il est recouvert de glace.
C’est manifestement la catégorie
planète naine.
On continue les recherches dans la même zone du ciel.
Va-t-on enfin toucher les limites de notre Système Solaire.
POUR ALLER PLUS LOIN :
Discovered: the most-distant solar system object ever observed
par la Carnegie Institution.
Dont les images.
Farout, l'objet le plus lointain jamais observé dans le Système solaire
par Futura Sciences
Outer solar system experts find 'far out there' dwarf planet
de Phys.org
BEPICOLOMBO : MOTEURS IONIQUES ALLUMÉS !
(22/12/2018)
Le 17 Décembre 2018, notre sonde mercurienne, BepiColombo a allumé ses
propulseurs ioniques
(SEPS acronyme de Solar Electric Propulsion System) pour son premier « arc » de
poussée qui devrait durer
deux mois afin de
placer la sonde sur la bonne trajectoire, dont le but ne sera atteint que dans
….7 ans après de nombreuses assistances gravitationnelles jusqu’à la prochaine
rencontre en avril 2020 avec notre planète.
Mais nous en avons
déjà parlé.
Le moteur ionique est quadruple, voir
photo d’essais au Royaume Uni chez le fabriquant QuinetiQ à
Farnborough.
De nombreux autres allumages sont prévus pour atteindre Mercure.
Vue d’artiste de BepiColombo en configuration de croisière.
On trouve de bas en haut : le module de croisière MTM, le MPO (ESA) au milieu et
le MMO (JAXA) en haut.
On voit dans la partie inférieure du MTM les deux propulseurs ioniques allumés
avec leur couleur bleue.
Les panneaux solaires font 14 m de long. Au-dessus : le panneau du MPO.
Copyright ESA/ATG medialab
Avant l’allumage des moteurs, l’antenne a été tournée vers la Terre (voir
ce gif montrant son déplacement) pour des communications correctes.
Les panneaux solaires ont aussi été dirigés vers le Soleil pour une puissance
maximum nécessaire pour les moteurs ioniques.
En salle de contrôle
on vérifie que l’allumage a bien eu lieu, la poussé étant passée de
75 à 108 mN chacune. C’est comme on le sait ridiculement petit mais …..constant,
c’est là sa force.
Les moteurs ioniques sont les plus performants du marché, ils sont utilisés par
paire (afin de répartir les efforts) pour le vol de croisière. Puissance maxi de
chaque moteur : 125 mN !
POUR ALLER PLUS LOIN :
BepiColombo’s first routine
firing in space
par l’ESA
Super-efficient ‘electric engines’ set BepiColombo on its trajectory to Mercury
de QinetiQ
Mercury-Bound BepiColombo is About to Start Using the Most Powerful Ion Engines
Ever Sent to Space
Toutes les images ESA de BepiColombo.
La mission BepiColombo chez EO Portal.
Très complet.
BepiColombo
trajectory options to Mercury in 2016 and 2017
R. Jehn & J. Schoenmaekers par l’ESOC.
Mercure : de Messenger à Bepi-Colombo :
CR de la conférence SAF de F Leblanc du 9 Mars 2016
Tout ce que vous avez voulu savoir sur Mercure…
présentation pdf de la conf de JP Martin aux RCE 2016.
PRIX JANSSEN SAF 2018 : REMIS À ALESSANDRO MORBIDELLI.
(22/12/2018)
La Société astronomique de France (SAF) a décerné le 13 décembre 2018 le
prestigieux prix international d’astronomie, le Prix Jules-Janssen à Alessandro
Morbidelli (Italie – 2018).
La cérémonie a eu lieu dans la salle Cassini de l’Observatoire de Paris.
La remise de la médaille est faite par Madame Teresa Lago, Secrétaire Générale
de l’Union Astronomique Internationale.
Photo : JC Bercu
D’après le communiqué de presse :
Alessandro Morbidelli,
de nationalité Italienne, est Directeur de recherches au CNRS (au Laboratoire
Lagrange de l’Observatoire de la Côte d’Azur à Nice). Il a obtenu un doctorat en
mathématique en Belgique en 1991.
Il s’intéresse à la formation et à la dynamique des systèmes planétaires. Après
avoir modélisé le transport des astéroïdes géocroiseurs et des météoroïdes de la
ceinture principale vers la Terre, il a étudié la formation des planètes
telluriques, avec le premier modèle expliquant quantitativement l’origine de
l’eau terrestre.
Avec plusieurs collègues il a développé le "modèle
de Nice", qui reconstruit la structure du Système solaire externe par le
biais d’une phase d’instabilité dynamique des planètes géantes. De plus, il a
montré que la présence de super-Terres proches de l’étoile centrale devrait être
anti-corrélée avec la formation des planètes géantes.
Il est aussi actif dans la communication vers le public, par le biais de
conférences et la collaboration avec les journalistes scientifiques de magazines
et quotidiens français ou étrangers.
Il est intervenu dans les documentaires « birth of the Oceans » du National
Geographics, « Océans, les derniers
mystères de la Lune » de Thalassa (France Télévision) et « Origin of Uranus and
Neptune » de la NHK japonaise.
Il a été aussi membre du comité scientifique de l’exposition « météorites » qui
va prochainement se terminer au Muséum National d’Histoire Naturelle de Paris.
À propos de
Jules Janssen :
Le célèbre astronome Jules Janssen (1824-1907), président de la SAF entre 1895
et 1897, a créé par testament un certain nombre de prix parmi lesquels – le plus
connu – est celui que décerne chaque année, depuis 1897, la Société astronomique
de France.
Ce prix est alternativement attribué à un astronome français et à un astronome
étranger pour la valeur internationale de ses travaux scientifiques ainsi que
pour sa contribution à la large diffusion des sciences de l’Univers.
Parmi les lauréats du prix, citons notamment : Percival Lowell (1904), Max Wolf
(1912), Robert Esnault-Pelterie (1930), Albert Einstein (1931), André Danjon
(1950), Evry Schatzman (1973), Audouin Dollfus (1993), Michel Mayor (1998),
Jean-Paul Zahn (2003), Françoise Combes (2017).
Fondée par Camille Flammarion, la Société astronomique de France a fêté en 2017
ses 130 ans d’existence. Réunissant astronomes professionnels et amateurs depuis
son origine, la SAF tient une place incontournable dans l’histoire de la
diffusion au plus grand nombre de ce que l’on appelle aujourd’hui les sciences
de l’Univers.
Liste complète des lauréats du
Prix Janssen ICI
POUR ALLER PLUS LOIN :
L'origine dynamique du système solaire et des exoplanètes par Sean Raymond
Chaos dans le syst. Solaire :
CR des conf Vega et SAF (Planeto) de B Lelard les 22 et 29 Avr 2014
La formation
du système solaire
par Luxorion
Le grand Tack
sur planetastronomy
FERMI/GLAST : IL A COMPTÉ LE NOMBRE DE PHOTONS DE L’UNIVERS !
(22/12/2018)
Des scientifiques de l’Université de Clemson en caroline du Sud ont réussi à
mesurer toute la lumière produite dans ce que l’on appelle l’Univers observable.
On rappelle que notre Univers, vieux de 13,8 milliards d’années (Ga) a donné
naissance aux premières étoiles quelques centaines de millions d’années après sa
naissance.
Depuis ce temps, les étoiles se forment de plus en plus et disparaissent aussi.
Il y aurait des centaines de milliards de galaxies et probablement mille fois
plus d’étoiles dans l’Univers.
En utilisant des nouvelles méthodes pour mesurer la lumière, Marco Ajello est
son équipe se sont penchés sur les données du
télescope spatial Gamma Fermi
(lancé il y a exactement 10 ans en 2008) pour déterminer l’historique de la
formation des étoiles.
À cette occasion ils ont publié un article intitulé : « A
gamma-ray determination of the Universe’s star-formation history »
dans le journal Science.
Les données de Fermi ont permis de mesurer la quantité globale de lumière émise
depuis l’origine, cela n’avait jamais été fait avant.
Ils en déduisent le nombre de photons émis (toutes longueurs d’onde confondues)
qui serait de :
4 1084 !!!!
(Le 4 m’étonne toujours !)
C’est la lumière émise par toutes les étoiles depuis approx 1 Ga après le BB.
Ce nombre parait (est) immense, mais quand on y réfléchit, si on élimine notre
Soleil et notre Galaxie, ce qui reste est extrêmement ténu : une ampoule de 60 W
située à quelques km de distance, d’après leurs calculs. ! Pourquoi ?
L’Univers est immense !
(Pour info une ampoule ordinaire émet approx 1020 photons/s, le
Soleil 1045 photons/s)
Fermi nous donne énormément d’informations sur le rayonnement gamma et son
interaction avec le rayonnement de fond extragalactique (EBL en anglais).
L’Univers est rempli de galaxies qui nous envoient leurs différents rayonnements
dans différentes longueurs d’onde représentées sur le graphique ci-contre
représentant le fond extragalactique (EBL : Extragalactic Background Light)
C’est-à-dire, tout sauf le CMB. Il est caractérisé par :
·
Rayonnement 50 fois moins
intense que le CMB
·
Son maximum est dans
l’Infra Rouge lointain
·
Il correspond à l’histoire
des galaxies.
En horizontal : la fréquence du rayonnement
En vertical : son intensité.
Les deux sont en échelle log.
CIB : cosmic infra red background ou fond infra rouge.
COB : cosmic optical background ou fond optique (visible)
XRB : fond X et GRB : fond gamma
Illustration : d’après conf H Dole.
L’EBL pourrait être comparé à une sorte de brouillard permanent composé de
toutes ces longueurs d’ondes.
Ajello et ses collègues ont analysé près de 9 années de données correspondant à
739 blazars pour
estimer le nombre de photons présents dans l’Univers aujourd’hui.
Un blazar (acronyme de blazing quasi-stellar radiosource) est une galaxie
elliptique (que l’on dit « active » ou AGN) possédant en son centre un trou noir
super massif tournant très rapidement. La particularité de ces blazars, est
l’émission de deux jets de lumière et de particules le long des pôles de l’axe
de rotation du TN , un de ces jets est dirigé vers…la Terre.
Un blazar émet des gammas de haute énergie ainsi que des neutrinos.
En simplifiant on peut dire que ce sont des quasars avec un jet pointant vers la
Terre.
Quand un de ces jets pointe la Terre directement il est détecté, ses photons
interagissent avec le brouillard cosmique (l‘EBL) laissant une empreinte
détectable permettant de mesurer la densité du brouillard et donc de savoir
combien de gamma ont été absorbés sur le chemin.
Carte du ciel entier montrant la position des 739 blazars (les points verts)
utilisés par le télescope Fermi pour mesurer l’EBL.
Le ciel représenté ici est le ciel gamma d’énergie supérieure à 10 MeV basé sur
9 années d’observations.
Crédit : NASA/DOE/Fermi LAT Collaboration
Comme la lumière des blazars de distances différentes a été utilisée, on voit
l’Univers tel qu’il était à différentes périodes dans le temps depuis un
milliard d’années après le BB.
Les rayons gamma de haute énergie en se propageant dans l’Univers, rencontrent d’autres
photons moins énergétiques et perdent progressivement leur énergie. On peut lé
détecter et remonter à l’énergie originelle.
On s’aperçoit aussi que la formation des étoiles n’a pas été constante au cours
du temps, il y a eu un maximum il y a approx 10 Ga, et depuis cette formation
diminue, si bien qu’actuellement le taux de formation d’étoiles dans notre
propre galaxie est l’ordre de quelques-unes par an !
POUR ALLER PLUS LOIN:
On connaît désormais le nombre de photons dans l’Univers !
article de Science et Avenir
Fermi et l’Univers en rayons gamma
de Reflets de la Physique par I Grenier et J Ballet CEA
NASA’s Fermi Traces the History of Starlight Across the Cosmos
Planck et les grandes structures par
H Dole de l’IAS.
Astronomers Count all the Photons in the Universe
par Universe Today
Measuring all the light in the universe. All of it. Ever
How
Much Light Is in the Universe?
De Space.com
Clemson scientists measure all of the starlight ever produced by the observable
universe
MASSES NÉGATIVES : CELA RÉSOUDRAIT-IL LES PROBLÈMES MATIÈRE ET ÉNERGIE NOIRES ?
(22/12/2018)
Le modèle standard de la physique des particules, appelé Lambda CDM (Lambda
Cold Dark Matter, où Lambda représente la partie énergie sombre et la
matière noire appelée froide, ce qui correspond à la vitesse des particules
plutôt lente) est
actuellement la
meilleure explication de l’Univers et de son histoire.
Mais il se trouve que dans cette histoire, la matière visible baryonique comme
nous et les étoiles ne représentons que 5% du total Masse/Énergie.
Les 95% restant seraient une mystérieuse matière noire (nécessaire à la
structure des galaxies) et une encore plus mystérieuse énergie noire
(responsable de l’expansion accélérée de l’Univers). Ils ne sont connus que par
leur effet gravitationnel.
Bref pas très satisfaisant tout cela !
Cela va peut-être changer ! En effet, un astrophysicien d’Oxford bardé de
diplômes,
Jamie Farnes,
il avait effectué avant un post doc à l’Université de Sydney et ensuite complété
sa formation au Cavendish lab de Cambridge, bref une grosse tête ; eh bien le Dr
Farnes propose une nouvelle théorie modifiant la théorie de la Relativité
Générale (spéculative bien sûr) suggérant que ces deux formes d’inconnues ne
feraient qu’une et correspondrait à un phénomène unique :
un fluide « noir »
rempli de masses « négatives ».
Comme Janus, avec ses deux faces, ces deux phénomènes seraient les deux côtés
d’une même pièce. Il y aurait donc unification de la matière noire et de
l’énergie noire.
Mais que penser de ce fluide noir rempli de masses négatives, c’est à dire
possédant une gravité négative ? On remarque d’ailleurs qu’une telle gravité
« repoussante » correspond à l’effet de l’énergie noire sur l’expansion de
l’Univers.
Des masses négatives ne devraient pas forcément nous étonner, car beaucoup de
phénomènes physiques possèdent ces deux aspects.
Farnes suggère en plus que ce fluide de masses négatives
se crée en permanence
(par l’intermédiaire d’un tenseur spécial), bizarre quand même ! Cela ressemble
à l’état stationnaire cher à Fred Hoyle, retour vers le passé !
Il publie sa théorie sous le titre :
Les spécialistes pensent que ces idées sont conformes avec celles d’Einstein.
Sacré Albert, aurait-il prédit aussi ce fluide noir ?
Des scientifiques américains auraient déjà fabriqué un fluide de masses
négatives, comme décrit
dans ce document.
C’est tout à fait intéressant car cela permettrait d’un coup de
résoudre deux des
problèmes les plus fondamentaux de la cosmologie.
Mais, pas de panique, comme déjà dit ces idées sont spéculatives et il faudra
attendre des preuves expérimentales qui seront peut-être apportées par le réseau
de
radiotélescopes SKA.
Cette notion de masse négative correspond un peu à ce qu’a écrit Gabriel Chardin
et qui a fait l’objet
d’un article récemment dans les astronews, aussi je lui ai demandé ce
qu’il en pensait, voici sa réponse.
Cher Jean-Pierre,
J’ai eu la semaine dernière plusieurs questions de journalistes à ce sujet.
C’est assez différent car Jamie Farnes considère des masses négatives de Bondi
(dont la masse inertielle autant que gravitationnelle est négative), et il
invoque un mécanisme de création continue de matière sans aucune justification
ou contrainte.
Par ailleurs, il ne se préoccupe pas des tests cosmologiques comme la
nucléosynthèse, l’impact sur l’âge de l’univers, BAO, etc.
Jamie Farnes est venu nous rendre visite (Giovanni Manfredi et moi-même) au
Siège du CNRS début novembre, et donc nous connaissons assez bien son travail,
mais si nous sommes intéressés à bénéficier de certaines de ses simulations,
nous lui avons clairement dit que nous avions du mal à avaler les hypothèses ad
hoc de son modèle.
Bien amicalement,
Gabriel.
Il développera plus ses idées lors de sa prochaine intervention à la commission
de cosmologie de la SAF le samedi 9 Février 2019 à 15H au siège.
POUR ALLER PLUS LOIN :
La matière noire
a-t-elle été enfin identifiée ?
de Space News
Bizarre ‘dark fluid’ with negative mass could dominate the universe – what my
research suggests
Bringing balance to the universe: New theory could explain missing 95 percent of
the cosmos
article de Phys.org
Bringing
balance to the Universe
de l’Université d’Oxford.
Cosmologie. Les masses négatives pourraient dominer dans l'univers
Un étrange " fluide noir " réunit matière et énergie noire expliquant les 95 %
de l’Univers manquant
ONDES GRAVITATIONNELLES : QUATRE NOUVELLES DÉTECTÉES.!
(22/12/2018)
Suite à la publication du
premier catalogue
d’ondes gravitationnelles (GWTC-1 ou Gravitational Transient Catalog 1)
par la collaboration LIGO/Virgo en 2015 et 2017, qui contient 10 fusions de
Trous Noirs et une d’étoile à neutrons, on remarque
4 réellement nouvelles
fusions de TN. Une de ces fusions correspond semble être la plus
lointaine et la plus massive de tout ce qui a été détecté à ce jour.
Masses des binaires compactes détectées par LIGO/Virgo.
Ces masses sont supérieures à celles des TN découverts lors des études par
rayons X (en violet sur le graphique).
En bleu, on a représenté les dix TN détectés de façon certaine par LIGO/Virgo.
En jaune, les étoiles à neutrons de masses connues et l’étoile à neutrons
binaire (GW170817) représentée en orange.
Crédits: LIGO/VIrgo/Northwestern Univ./Frank Elavsky
Les 4 nouveaux évènements sont : GW170729, GW170809, GW170818 et GW170823
On remarquera que le
nouvel événement GW170729, détecté le 29 juillet 2017 pendant la deuxième
période de prise de données, est la source d’ondes gravitationnelles à la fois
la plus massive et la plus distante jamais observée.
Fusion de deux trous noirs (masses 50 et 34 masses solaires) produite il y a au
moins 5 milliards d’années et dont 5 masses solaires ont été transformées en
ondes Gravitationnelles.
Beau succès pour les interféromètres et la mise à jour de certains algorithmes
qui ont permis ces découvertes.
Celles-ci sont sûres à plus de 50% comme il est annoncé !
Voir le
communiqué de presse en français.
Forme des signaux détectés par LIGO/Virgo de 2015 à 2017. Cela correspond pour
10 d’entre eux à des TN et le 11ème à une étoile à neutrons (coin
inférieur droit). Fréquence en vertical et temps en horizontal.
Pour plus de détails cliquer sur l’image, les ondes en jaune correspondent aux
prédictions de la Relativité Générale d’Einstein, elles sont superposées aux
ondes en gris mesurées.
Crédit: Center for Relativistic Astrophysics
À partir des mesures effectuées pendant ces deux périodes et les améliorations
apportées, les scientifiques espèrent détecter plusieurs dizaines de nouvelles
fusions par an.
Extrait du CP :
« Ce nouveau catalogue est une preuve supplémentaire de la
collaboration exemplaire
qui règne au niveau international au sein de la communauté des ondes
gravitationnelles », ajoute Stavros Katsanevas, le directeur de
l’European
Gravitational Observatory (EGO). C’est grâce à trois analyses
indépendantes des données O1 et O2 que onze signaux d’ondes gravitationnelles au
total ont été clairement identifiés. « Ce catalogue d’événements est la
récompense du travail acharné accompli par les collaborations LIGO et Virgo.
C’est un immense privilège pour moi d’avoir pris part à cette aventure et
d’avoir travaillé avec des collègues aussi talentueux pour obtenir un tel
résultat », déclare Patricia Schmidt, chercheuse à l’Université Radboud de
Nimègue aux Pays-Bas.
La publication scientifique qui décrit ces nouveaux résultats est disponible
aujourd’hui sur arXiv, l’archive de prépublications électroniques d'articles
scientifiques. Les informations détaillées qu’elle contient sont présentées sous
forme d’un catalogue regroupant toutes les détections d’ondes gravitationnelles
confirmées ainsi que les événements candidats issus des deux prises de données
O1 et O2.
Grâce aux progrès des analyses des données et au niveau de l’étalonnage des
instruments, la précision des mesures des paramètres astrophysiques des sources
d’ondes gravitationnelles déjà publiées a été grandement améliorée. « Les
résultats des deux premières prises de données démontrent le potentiel énorme du
réseau de détecteurs d’ondes gravitationnelles pour faire progresser la science
», dit Viviana Fafone, coordinatrice INFN pour la Collaboration Virgo.
« Ce catalogue marque la transition entre les premières détections innovantes et
l’exploitation scientifique systématique de chaque source d’ondes
gravitationnelles », appuie Benoît Mours, coordinateur CNRS pour la
Collaboration Virgo.
Les Collaborations LIGO est financé par la NSF et piloté par Caltech et le MIT
qui ont conçu et construit ce projet. Le soutien financier pour le projet
Advanced LIGO a été assuré par la NSF, avec des engagements et des contributions
significatives de l’Allemagne (la Société Max-Planck), le Royaume-Uni (le
Science and Technology Facilities Council) et l’Australie (l’Australian Research
Council-OzGrav). Plus de 1 200 scientifiques du monde entier participent à cet
effort au sein de la Collaboration Scientifique LIGO qui inclut la Collaboration
GEO. La liste des autres partenaires est disponible sur le site internet
http://ligo.org/partners.php .
La Collaboration Virgo compte plus de 300 physiciens et ingénieurs appartenant à
28 équipes de recherche différentes : six du Centre National de la Recherche
Scientifique (CNRS) en France, 11 de l’Istituto Nazionale di Fisica Nucleare
(INFN) en Italie, deux aux Pays-Bas dont le Nikhef, le MTA Wigner RCP en
Hongrie, le groupe POLGRAW en Pologne, l’Espagne avec l’IFAE et les Universités
de Valence et de Barcelone, les deux Universités de Liège et de Louvain en
Belgique, l’Université de Iéna en Allemagne et l’European Gravitational
Observatory, EGO, le laboratoire hôte du détecteur Virgo situé près de Pise en
Italie et financé par le CNRS, l’INFN et le Nikhef. La liste des groupes membres
de la Collaboration Virgo est disponible à l’adresse
http://public.virgogw.eu/the-virgo-collaboration . Des informations
supplémentaires peuvent être consultées sur le site Internet de Virgo :
www.virgo-gw.eu
.
POUR ALLER PLUS LOIN :
GWTC-1:
A Gravitational-Wave Transient
Catalog of Compact Binary Mergers Observed by LIGO and Virgo during
the First and Second Observing Runs
Binary Black Hole Population
Properties Inferred
from the First and Second Observing Runs of Advanced LIGO and Advanced Virgo
Catalog of Cosmic Cataclysms Helps Establish Gravitational Wave Astronomy
Le site de LIGO
au Caltech.
Four New Gravitational Wave Detections Announced
Four new gravitational wave detections announced
Ondes gravitationnelles : Ligo et Virgo ont détecté 4 nouvelles fusions de trous
noirs !
par Futura Sciences
Le premier catalogue de sources d'ondes gravitationnelles
de Sciences et Avenir
Quatre nouvelles sources d'ondes gravitationnelles identifiées
par LIGO/VIRGO par Çà se passe là-haut
Sur le site, l’historique de ces découvertes depuis le début :
Il y a du Nobel dans l’air : Les
ondes gravitationnelles sont mises en évidence. (11/02/2016)
Trous noirs et ondes gravitationnelles :
CR conf SAF d’Éric Gourgoulhon du 10 Fev 2016. (23/02/2016)
Ondes Gravitationnelles :
Encore une première ! Deux étoiles à neutrons se rencontrent ! (17/10/2017)
Ondes Gravitationnelles :
Encore une détection ! (09/12/2017)
COMÈTE : 46P/WIRTANEN VISIBLE DANS NOS CIEUX.
(22/12/2018)
La comète 49P/ Wirtanen (P pour périodique) vient nous rendre visite comme tous
les 5,44 ans.
Elle est très bien visible en ce mois de décembre 2018 et notre ami
Nicolas Biver de
l’Observatoire de
Paris nous offre cette belle image :
Photo prise au télescope le 7 Décembre 2018 en région parisienne. Crédit : N
Biver.
Une autre belle photo
de la comète.
C’est le 16 Dec 2018 qu’elle est passée au plus près de la Terre, à
12 millions de km.
Elle est approximativement à 1 UA du Soleil. Elle est visible près des Pléiades,
dans la constellation du Taureau.
On peut repérer sa trajectoire sur
cette carte de
l’IMCCE.
Le noyau de cette comète est relativement petit : 1 km, mais elle est très
active, ce qui donne ce beau spectacle nocturne.
On se souvient que c’était la destination originale de Rosetta, mais que dû à un
report de lancement d’Ariane, on a commuté sur 67P/ Churyumov-Gerasimenko.
Bonne observation !
POUR ALLER PLUS LOIN :
46P/Wirtanen : la comète de l’année passe près de la Terre ce week-end !
de Futura Sciences
2018’s brightest comet is closest Sunday
How to See Ghostly Green Comet 46P/Wirtanen Fly by Earth This Weekend
VU D’EN HAUT : GENÈVE ET LA VALLÉE DU RHÔNE.
(22/12/2018)
Un astronaute de l’ISS au travers de la fenêtre de la Coupole a pris cette photo
de Genève, de son lac et de sa région.
Le Rhône débouchant dans le lac Léman et Genève, à gauche l’aéroport de Genève.
Photo ISS055-E-10916 prise le 6 avril 2018 avec un Nikon D5 et un objectif de
1150 mm faisant partie de l’équipement de bord.
POUR ALLER PLUS LOIN :
Bonne lecture à tous.
C’est tout pour aujourd’hui !!
Bon ciel à tous !
JEAN-PIERRE MARTIN
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