mise à jour le 10 Mai 2006

 

 

CONFÉRENCE

«L'OBSERVATOIRE AUGER, à la recherche des rayons cosmiques»

Par Jim CRONIN Prix Nobel de Physique, Université de Chicago

Bibliothèque nationale de France
Organisée par le laboratoire APC

Quai François Mauriac Paris 13ème.

 

le samedi 6 Mai 2006 à 14H00

 

 

 

Photos : JPM.pour l'ambiance Les photos en haute définition sont disponibles sur simple demande pour ceux qui le souhaitent

 

À l'occasion de la création du laboratoire APC (astroparticules et cosmologie) la BnF organisait un cycle de 4 conférences exceptionnelles sur ce sujet. Voir présentation générale de cette manifestation.

 

LES VIDÉOS DES CONFÉRENCES SONT MAINTENANT VISIBLES SUR LE SITE DE L'APC. 

 

 

BREF COMPTE RENDU

 

 

Jim Cronin a reçu le Prix Nobel de physique en 1980 pour ses concepts sur la violation de la symétrie CP, il est né en 1931 à Chicago et a eu comme professeur Murray Gell-Man et Enrico Fermi ; il travaille à Brookhaven où il fait connaissance de Val Fitch qui partagera le prix Nobel avec lui sur cette violation de symétrie CP qui est à la base du fait qu'il y ait aussi peu d'anti matière dans l'Univers (heureusement).

 

Jim est à l'origine de l'observatoire Pierre Auger en Argentine, qui étudie les rayons cosmiques de très haute énergie.

 

 

Il commence sa conférence en expliquant pourquoi avoir choisi le nom de Pierre Auger pour cet observatoire.

 

Et  nous montre le premier article de Pierre Auger sur ce sujet.

 

 

 

 

 

 

Ce papier montre une origine commune de ces particules  hors de l'atmosphère terrestre dont il évalue l'énergie à 1015 ev.

 

Pierre Auger participe à la Cosmic Rays conference de 1939 à Chicago quelques jours avant le déclenchement de la deuxième guerre mondiale, il y reste pendant la guerre.

 

On pense maintenant que les rayons cosmiques les plus énergétiques ont une énergie de l'ordre de 1020 ev pour les protons et il semble qu'il n'y ait pas de sources astrophysiques connues à l'origine de telles énergies.

 

 

Les lecteurs de ce site connaissent bien les rayons cosmiques que nous avons évoqués plusieurs fois notamment au cours de la conférence à l'IN2P3 de 2005.

 

 

Le graphique suivant (tiré de IN2P3) donne les fréquences d'observations des rayons cosmiques en fonction de leur énergie.

 

On voit que :

 

 

Les particules de 1015 ev ont une fréquence de 1 par an et par m2.

 

Les particules de 1020ev ont une fréquence de 1 par siècle et par km2.

 

Donc si on veut détecter ces événements énergétiques et si on ne veut pas attendre des siècles, il faut augmenter la surface de détection, c'est l'objet de l'observatoire Pierre Auger.

 

 

 

 

 

 

 

 

Il a fallu décider de l'endroit où on allait construire cet observatoire, à cet effet on peut consulter la carte routière des protons de la galaxie

 

Voici plus bas cette carte qui représente toute la sphère céleste.

 

 

 

Les points rouges correspondent aux grandes concentrations de ces protons.

 

La ligne verte est ce qui est visible de l'hémisphère Nord.

 

La ligne marron ce qui est visible de l'hémisphère Sud.

 

Il est dommage que l'on n'ait pas pu implanter un tel observatoire dans l'hémisphère Nord qui correspond aux plus grandes concentrations, il va être implanté dans la Pampa Argentine sur une surface de 3000km2

 

 

 

 

 

 

 

 

Il y a deux types de détecteurs :

·        des cuves d'eau (1600!) équipées de détecteurs photo multiplicateurs (PM)pour les particules des gerbes (par effet Cerenkov : la lumière bleutée que l'on voit dans certaines centrales)

·        et des télescopes (24, en fait 4 sites de 6 secteurs) détectant la fluorescence (excitation de N2) de l'atmosphère au passage de la gerbe. Ceux ci ne pouvant fonctionner que lors de nuit très noires.

 

 

 

Ces réservoirs contiennent de l'eau pure dé-ionisée.

 

 

L'observatoire Pierre Auger est une collaboration internationale (Argentine, Australie, Brésil, Allemagne etc..) avec une forte dominance française : le LPNHE, le Collège de France, le LAL et l'IPNO d'Orsay, le LPSC de Grenoble, l'APC bien sûr et l'Auger European Computer Center de Lyon qui reçoit toutes les données.

 

 

 

 

 

Il n'est pas complètement terminé, sur les 1600 cuves de prévues, 1127 sont installées dont 931 en opération (état de mai 2006).

 

Une remarque cocasse: tous ces réservoirs ont un nom donné par les enfants des écoles de la région.

 

Les détecteurs couplés aux télescopes de 3,4m contiennent chacun 440 tubes photo multiplicateurs (PMT)

 

Que peut on déduire de cette première période d'utilisation de l'observatoire : il y a une bonne concordance entre les observations au sol (dans les cuves) et les observations atmosphériques (par fluorescence).

 

On a même remarqué une événement assez exceptionnel, car très incliné : 87° donc presque horizontal.

 

Voici la carte des sources cosmiques après cette première période d'observations après 71147 événements.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

POUR ALLER PLUS LOIN.

 

 

Les rayons cosmiques de très haute énergie : travail d'étude de licence de physique.

L'observatoire Auger à l'INSU (Institut National des Sciences de l'Univers).

 

Site sur les rayons cosmiques par les physiciens de Los Alamos en anglais : superbement fait et très clair.

 

Le projet Antares de détection des neutrinos sous la mer.

 

Le site de l'Observatoire Pierre Auger dans toutes les langues.

 

Présentation du projet de l'Observatoire Pierre Auger en français.

 

 

 

Quelques présentations format Power Point sur les rayons cosmiques:!

 

Présentation Power Point de l'observatoire par C Spinka du LNPHE (4MB) :

 

Les rayons cosmiques par J Paul présentation Power Point de 9,5 MB.

 

Les conférences Nepal de l'IN2P3 sur les RC avec description du projet Pierre Auger : superbe et en plus en français. 8MB

 

Très bon aussi cette présentation de B Revenu du GRECO/APC (Gravitation et Cosmologie de l'IAP et Astro Particule et Cosmologie de Paris 7) sur les rayons cosmiques à haute énergie. 6,25MB

 

Status report de l'observatoire Pierre Auger en date de l'été 2004 avec beaucoup de détails techniques. 16MB.

 

 

 

 

 

Les autres présentations de cette journée :

Cliquez sur l'icône correspondante.

 

 

15 h Gabriele VENEZIANO, Professeur au Collège de France
« D’où venons-nous ? Ou allons-nous ?
Les grands défis cosmologiques du 21ème siècle »
«Where are we coming from? Where are we going? The big cosmological challenges of the 21st century»
Conférence en français

De belles expériences sont en cours ou en projet pour tenter de reconstruire les caractéristiques de l’Univers à sa naissance et/ou pour comprendre son évolution dans un futur lointain. Un grand défi qui pourrait secouer nos idées actuelles sur les lois les plus intimes de la Nature.

 

 

 

Un petit break, tout le monde est obligé de sortir puis de ré-entrer (pourquoi??), bref on peut quand même se dégourdir les jambes, puis les deux dernières conférences arrivent.

 

 

17 h Jacques PAUL, Laboratoire APC Paris
« Violences cosmiques »
«Cosmic violence»
Conférence en français

Dans notre Voie Lactée, un trou noir dévore son étoile compagne en produisant des jets de matière, à une vitesse proche de celle de la lumière. Des éjections plus formidables encore sont le fait de trous noirs géants tapis au cœur des galaxies. Plus loin dans le cosmos, le cœur d’une étoile massive s’effondre et il s’ensuit un des événements explosifs les plus violents de l’Univers après le big bang. Ces événements constituent une nouvelle discipline est en train de se constituer, l’astroparticule, à la frontière de l’astronomie et de la physique des particules.

 

 

 

17 h 45 Stephen HAWKING, Université de Cambridge
« L’origine de l’Univers »
«The origin of the Universe»
Conférence en anglais

Le Professeur Hawking parlera des théories sur l’origine de l’Univers. Il expliquera comment le temps peut avoir un commencement et les progrès des cosmologistes dans un domaine qui a longtemps été celui des théologiens et des philosophes.

 

 

 

 

 

 

 

 

C'est tout pour aujourd'hui!

 

Bon ciel à tous

 

Jean Pierre Martin

http://www.planetastronomy.com/