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Mise à jour le 26 Juillet 2009
SÉMINAIRE SUR L’UNIVERS INVISIBLE
Organisé par l’Observatoire de Paris (LUTH)
Conférence de Jean AUDOUZE, VP de la commission nationale française de l'UNESCO, Astrophysicien, Directeur de Recherche au CNRS, IAP  sur
« LES PARADOXES DE L’INVISIBLE »
Le 6 Juillet 2009 à l’UNESCO.
 
Remarque : Cette conférence fait partie d’un ensemble de conférences données à l’occasion de ce séminaire, dont on peut consulter le compte rendu sur ce site.
Photos : JPM. pour l'ambiance. Voir les crédits des autres photos éventuelles.
Je ne propose que des comptes rendus succincts de ces conférences, le site Univers 2009, dédié aux manifestations de l'Univers Invisible devrait mettre en ligne bientôt le texte de toutes les conférences.
NOTA : j'ai fait de nombreuses photos en haute résolution que je ne peux pas mettre sur le site question volume, ceux qui seraient intéressés par certaines photos en plus haute définition que celles qui suivent n'ont qu'à me contacter, je les envoie par e-mail.
 
 
  La présentation de J Audouze est disponible sur le Net.
 
 
invisible-unesco-06jul09-0016-alow.jpgJean Audouze nous présente d’abord les différentes sortes d’invisibles :
·        L’invisible imaginaire
·        L’invisible mathématique
·        L’invisible physique
 
Exemple : Neptune, jusqu’en 1830, on imaginait qu’il existait peut-être une planète au-delà d’Uranus ; mais en 1843 Adams et Le Verrier calculent mathématiquement la position que devrait avoir ce nouveau corps, il devient invisible mathématique, jusqu’en 1846 où il est vraiment découvert dans une lunette, il devient un invisible physique. (à la limite de l’observation).
 
Ce n’est qu’en 1989 que la sonde Voyager l’image complètement.
 
 
QUE PEUT-ON PERCEVOIR ?
Nous ne disposons que de notre cerveau et de nos sens. Ils ne peuvent percevoir que des ondes ou des éléments matériels.
 
La lumière que nous percevons n’est qu’une toute petite partie du spectre émis. (atmosphère = filtre)
 
Le ciel nous envoie aussi des particules (neutrinos, rayons cosmiques..) et de la matière (météorites..).
 
Quelles doivent donc être les qualités d’un instrument d’observation ?
 
·        Sa sensibilité qui augmente avec la surface collectrice
·        Son pouvoir séparateur (faculté de distinguer deux points différents), il correspond à un angle qui est proportionnel à la longueur d’onde du rayonnement et inversement proportionnel au rayon du collecteur.
 
On en déduit que pour observer avec un pouvoir séparateur de très bonne qualité, il faut une très grande surface collectrice, ce qui se traduit en radioastronomie à interférométrie par une très longue base entre les instruments.
C’est le cas du VLBI (Very Long Base Interferometry) avec une base de l’ordre de 5000km.
 
Donc deux paradoxes liés à ces mesures :
·        Il faut d'énormes instruments pour observer des objets de plus en plus faibles.
·        On peut aussi étudier l’infiniment grand sous terre : le LHC traque l’invisible dans un anneau grand comme le périphérique parisien ou mines à neutrinos (Kamiokande) qui a « vu » la super nova de 1987 par exemple.
 
Dans le futur on pense même mettre en orbite d’immenses détecteurs à ondes gravitationnelles, c’est le projet LISA.
 
LA TRAQUE DE L’INVISIBLE.
 
Les progrès techniques l’ont grandement améliorée :
 
·        L’optique adaptative pour les télescopes terrestres
·        Les techniques cryogéniques pour les télescopes spatiaux (Planck, Herschel, sont refroidis en dessous de 1K !!)
·        Les traitements informatiques de plus en plus perfectionnés qui détectent un faible signal parmi le bruit.
 
 
 
invisible-unesco-06jul09-0025-low.jpgLes sens humains ne sont pas toujours fiables, on peut les tromper comme ces illusions d’optique sur la diapo ci-contre.
 
L’œil n’est pas un instrument d’optique mais un prolongement du cerveau.
 
L’esprit de l’Homme est un mélange d’objectivité et de subjectivité.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
LA SUPRÉMATIE DE L’INVISIBLE.
 
On est convaincu maintenant des faits suivants :
·        L’accélération récente de l’expansion de l’Univers, donc l’énergie noire est confortée, elle représente 70% de la composition de l’Univers.
·        L’existence de la matière noire confirmée par l’observation de l’abondance des éléments légers et notamment du rapport D/H ; les très faibles irrégularités du fond cosmologique (CMB) impliquent une contrainte sur la matière, qui serait de 27% de matière noire (non nucléaire) et de 3% de matière nucléaire.
A priori tous ces arguments sont solides.
 
Donc l’Univers serait composé à près de 97% d’invisible.
 
Les traces de l’invisible sont parfois plus perceptibles que celles du visible.
Le meilleur exemple en est celui des trous noirs (TN) qui par définition sont invisibles.
 
Mais les TN sont des aspirateurs cosmiques ; la matière environnante leur tombe dessus à grande vitesse et s’échauffe à cette occasion. Cet échauffement est détectable.
 
La détection des exoplanètes en est un autre exemple, on ne les détecte qu’indirectement, leur présence est perçue par diverses méthodes comme l’effet Doppler ou le transit.
 
 
LA COMPLEXITÉ DU VISIBLE.
 
L’invisible est perçu de façon relative. Par les anomalies que sa présence produit.
 
On le décrit alors souvent plus simplement que le visible qui paraît plus complexe.
 
Quel est alors l’avenir de l’exploration de l’invisible ?
 
·        En cosmologie, la détermination de la nature de la matière noire et de l’énergie noire
·        La détection directe des ondes gravitationnelles
·        La détection directe des exoplanètes
·        La détection de multivers ?
 
La science traque l’invisible, notre seule limite est notre intelligence !!
 
 
 
 
Bon ciel à tous!
 
 
Jean Pierre Martin  membre de la Commission de Cosmologie de la SAF.
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