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- Mise à jour le 14 Novembre 2008
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- CONFÉRENCE
"LA MESURE DES DISTANCES EN ASTRONOMIE
DES ORIGINES À NOS JOURS"
- Par Jean-Pierre
MARTIN Physicien Paris VI
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- Pour les RCE 2008
Cité des Sciences de Paris
- Le 10 Novembre 2008
à 11H30
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- Photos : JPM. pour l'ambiance (les photos avec
plus de résolution peuvent m'être
demandées directement)
- Les photos des slides sont de la présentation
de l'auteur. Voir les crédits
des autres photos et des animations.
- La présentation complète (en ppt), est
disponible sur
ma liaison ftp
- Elle est dans le dossier MESURE-DISTANCES-LONG
et elle s'appelle. : MESURE-DISTANCES-RCE08-long.ppt
il y a des animations aussi qui vont avec
- Ceux qui n'ont pas les mots de passe doivent
me
contacter avant.
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- BREF COMPTE RENDU
- Le CR sera bref car la présentation est
disponible sur le Net.
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- Difficile de retracer une telle aventure en si
peu de temps, la version mise en ligne est un peu plus complète que la conférence
donnée aux RCE.
- En voici un court résumé, étant donné
qu'elle est disponible au téléchargement.
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- On a tous entendu
des phrases du genre : On vient de découvrir un objet situé à 10
milliards de km de la Terre ou une supernova a explosé, elle était à 100
années lumière de nous.
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- Mais comment fait-on pour
mesurer de telles distances énormes?
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- Depuis que
l'Homme appréhende la voûte étoilée, comment a-t-il essayé d'évaluer
son environnement immédiat : la prochaine ville, le bateau à l'horizon,
les pays lointains, la forme de la Terre, la distance de la Lune, du Soleil,
des planètes et des étoiles qui nous entourent et avec quelles unités de
mesure, et avec quelle précision.
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- Cette présentation
est l'histoire résumée et modeste de cette quête.
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- Je ne prétends pas
être complet et je ne peux pas couvrir tout le sujet en détails car cela dépasserait
le cadre de cet exposé, mais je cite de nombreux ouvrages en référence
pour ceux qui veulent aller plus loin
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- AU DÉBUT ÉTAIENT LES GRECS
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- Pour être
capable d'évaluer (je ne dis pas encore mesurer) les distances, il fallait
connaître la forme de la Terre.
- De nombreuses
indications (bateau s'éloignant à l'horizon, ombre de la Terre sur la Lune
lors des éclipses de Lune, découverte de nouvelles constellations plus on
va vers le Sud…) imposent à nos grands ancêtres
(350 av. JC) une évidence:
- La terre était
ronde (Thalès de Millet qui mesure aussi la grande pyramide),.
- Vient ensuite la
question suivante : si elle est ronde, quelle est sa dimension?
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- ARISTARQUE DE
SAMOS (-280)
- Mais alors
quelles sont ses dimensions? Il avait remarqué que lors d'une éclipse de
Lune totale, la Lune restait dans l'obscurité pendant à peu près 2 heures
(en fait 2h et demi) alors qu'il lui faut une heure pour parcourir son diamètre,
il en déduisit que le diamètre de la Lune est approximativement de 1/3 le
diamètre de la Terre. (chiffre réel = 0,27) Il comprit aussi que le soleil
devait être immense et que donc logiquement c’est la Terre qui devrait
tourner autour. (HÉLIOCENTRISME)
- Malheureusement
cette idée choque ses contemporains et le grand Aristote pense lui que la
Terre est au centre du monde, erreur fatale que l’on va traîner des siècles!
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- ÉRATOSTHÈNE DE
CYRÈNE (-200)
- Bibliothécaire
de la célèbre Bibliothèque d’Alexandrie (on « empruntait »
tous les documents arrivant au port pour en faire des copies!) Le plus génial,
il trouva une méthode astucieuse pour mesurer le diamètre de la Terre. Le
jour du solstice d’été, le soleil éclairait le fond d’un puits au zénith
a Syène, par contre à Alexandrie le même jour, à la même heure, un bâton
posé dans le sable faisait de l’ombre, il mesura l’angle
Ces deux villes sont sur le même méridien
- À l’aide
d’un bâton il mesure le
rayon terrestre
- Il connaissait la
distance entre les 2 villes : 5.000 STADES
- Il l’a fait
mesurer par un marcheur professionnel ! (bématiste Béton)
- Il en déduisit que
la circonférence était 50 fois plus grande (360/7 # 50) soit 250.000
stades Soit R=6400km en unités
de notre époque EXACT!
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- HIPPARQUE DE NICÉE
(-150)
- Il est le
premier à classer les étoiles visibles en 6 catégories (toujours
actuel) ce sont ce qu’on appellera les magnitudes
- Il rend compte du
phénomène des saisons et découvre la précession des équinoxes
- Malheureusement, il
place la Terre au centre du monde et introduit un système compliqué pour
expliquer les mouvements des planètes, il sera repris par Ptolémée
- Il utilise la
parallaxe pour évaluer la distance terre-lune (exacte)
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PTOLÉMÉE
(vers 120)
- Les Grecs étaient
très troublés par le fait suivant : si la Terre n’est pas fixe au centre
de “l’Univers”, comment n’est-on pas emporté par la vitesse? (En
fait l’atmosphère tourne avec la terre) Il semblait donc raisonnable que
la Terre soit fixe, ce fut la seule erreur des grecs.
Cette notion de géocentricité a été reprise par le plus célèbre
des astronomes grecs du début de notre ère: Claude
Ptolémée
- Problème du géocentrisme
: Avec la terre au centre comment
expliquer le mouvement rétrograde apparent par rapport au fond du ciel de
certaines planètes (Mars,
Jupiter..)? Il reprend le système d’Hipparque et met au point un système
de cercles se déplaçant dans des cercles : les épicycles rendant compte
exactement des mouvements des planètes
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- L’ALMAGESTE : Il
publie ses tables dans un livre célèbre où il fait une synthèse de
toutes les connaissances de l’époque (notamment Hipparque)
- de al = le et
megistos = très grand en arabe
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- Ce système fondé
sur une base fausse expliquait presque parfaitement les mouvements dans
l’espace et permettait de s’y retrouver
(astrologie)
- La Terre était au
centre du monde, cela allait plaire à la nouvelle religion montante qui
adopta tout de suite ce dogme Il remesure le diamètre de la Terre, mais le
sous-évalue de 30%, c’est cette valeur qui sera malheureusement maintenue
au cours des siècles
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- MERCI AUX ARABES
- Tout le savoir Grec
aurait été perdu si les Arabes n’avaient pas été là
- Le savoir grec
parvient au monde arabe par les Indes (conquête d’Alexandre) ils
traduisent les textes grecs et améliorent l’Astrolabe notamment
- Arrive en Europe
par l’Espagne (al andalus!)
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- 15 SIÈCLES DE PERDUS LE GRAND
OUBLI
- Personne n’osait
contester le nouveau dogme introduit par Ptolémée, l’homme était le
centre du monde Il ne s’est donc (presque) rien passé en Europe pendant
près de 15 siècles après l’époque des Grecs.
Quel gâchis!!!
- Heureusement les
savants Arabes étaient là pour retransmettre progressivement le savoir des
anciens Grecs
- AU MOYEN AGE : Les
croyances et l’intolérance religieuse construisent un mur de plomb sur
les connaissances scientifiques
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- À L’AUBE DES DÉCOUVERTES LES TROIS MOUSQUETAIRES
- Ils étaient 4, ils
ont révolutionné la vie scientifique et notre vie à tous
- Ils ont participé
à l’élaboration d’une nouvelle forme de pensée en astronomie et
favorisé l’éclosion de nouvelles méthodes de mesure
- Accueillons-les, ce
sont
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Copernic, Galilée, Kepler et le
petit génie, Newton
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- NICOLAS COPERNIC
(1473-1543)
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- Copernic
était polonais, contemporain de Colomb, Leonardo, Luther, fit ses études
à Bologne, déjà l’Europe.
- On s’intéressait
à l’astronomie pour déterminer la date de Pâques avec précision, or
les calculs de Ptolémée avec le temps ne collaient plus.
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Il
reconsidéra les idées d’Aristarque avec le Soleil au centre
- Mais il avait un
problème, c’était ……un homme d’église, alors, dilemme!
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- Il est le premier
à mettre en cause le système de Ptolémée il le trouve trop compliqué Ne
serait-il pas plus simple et plus logique d’avoir le soleil au centre?
- Son livre révolutionnaire
: De Revolutionibus va vraiment révolutionner le monde
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- Il faudra 50 ans
pour que ses idées commencent à percer
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- NE PAS OUBLIER :
UN OBSERVATEUR EXCEPTIONNEL : TYCHO BRAHE
- Extravagant, riche
et truculent astronome
Danois , « nez d’or » perd son nez suite à un duel
absurde Construit un château-observatoire : Uraniborg : la ville des étoiles
- Manufacture ses
propres instruments Obsession de la précision : note les positions exactes
des étoiles et planètes pendant des décennies
- Découvre une
nouvelle « étoile » en 1572 : Nova Stella qui va donner
naissance aux Novas et super Novas car il croyait qu'une étoile venait de
naître, en fait c'était le contraire l'expression nova est restée. Et en
1577 une comète!
- Une révolution :
le ciel n’est plus immuable Le
Maître de J Kepler
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- JOHANNES KEPLER
(1571-1630)
- Pauvre, chétif et
myope, mauvais départ dans la vie pour un futur génie
de l’astronomie Il fit
donc ….Des maths
- Utilise les données
de son maître Tycho Brahé Les
mesures accumulées pendant des décennies par Tycho vont lui permettre de
trouver le secret des orbites planétaires!
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- Notamment avec la 3ème
Loi de Kepler : T2/a3 est
constant, où T est la période de révolution de la planète et a son
demi-grand axe (distance au Soleil), ceci va permettre de calculer
exactement en RELATIF la distance de toutes les planètes du système
solaire . Par exemple on
sait maintenant que Saturne est 10 fois plus loin du Soleil que la Terre ne
l'est,
mais c’est tout ce que l’on peut dire.
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- GALILEO GALILÉE
(1564-1642)
- Galilée
utilise pour la première fois en 1609 une lunette pointée vers le ciel
- 2009 = année de
l’astronomie
- Les satellites de
Jupiter et les phases de Vénus le confortent dans l’idée que Copernic a
raison
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- ISAAC NEWTON
(1643-1727)
- Et enfin Newton
vint!
- Issu d’une
famille modeste étudie à Cambridge, mais la grande peste de 1665,
l’oblige à rentrer chez lui (Woolthorpe)
- Pendant cet exil
forcé, à 25 ans, il fait ses plus grandes découvertes
- La pomme de Newton
et la Lune sont attirées toutes les deux par la Terre!!!
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- En ce qui nous
concerne, il mit de l'ordre dans les découvertes précédentes notamment
les lois de Kepler., en énonçant la loi de la gravitation universelle.
- La 3ème loi de
Kepler devenait un cas particulier de la loi de la gravitation.
- Newton, a donné
une toute nouvelle approche, plus mathématique des phénomènes régissant
l'Univers ainsi qu'une nouvelle forme de pensée plus analytique.
- D'autre part la
contribution de Newton à l'optique et à la spectroscopie a été
fondamentale pour l'astrophysique.
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- PENDANT CE TEMPS
LÀ
- Un certain Jean
Dominique Cassini, citoyen du compté de Nice (appartenant à l’Italie)
est professeur d’Astronomie à l’Université de Bologne
- Louis XIV charge
Colbert de l’engager et de l’inviter à Paris où l’Observatoire est
en construction. Il arrive en 1669 et prend la nationalité française
quelques années plus tard
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- Il va diriger l’Observatoire
et être le précurseur d’une dynastie d’astronomes
- Cassini s’occupe
surtout à mesurer la Terre et il définit le Méridien de Paris
- Il mesure la France
à la demande du Roi Aie ! Elle est plus petite (tracé en gras) que sur les
cartes officielles Louis lui fait remarquer que les astronomes lui ont fait
perdre plus de terrains que toutes ses batailles réunies!
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- À LA FIN DU XVIIème SIÈCLE QUE SAIT-ON?
- La Terre est ronde
et tourne autour du Soleil
- 5 autres planètes
connues
- Rayon de la terre
connu, diamètre du soleil et de la lune connus en angle
- Distances relatives
entre les planètes connues (proportions)
- Mais aucune
distance absolue connue
- La bande des Quatre
nous a maintenant confirmé les DISTANCES RELATIVES des planètes connues
dans le système solaire, c'est à dire les PROPORTIONS de ce système.
- Mais de valeur
absolue permettant de connaître l'ÉCHELLE RÉELLE que nenni!
- Les instruments de
mesure sont rudimentaires :
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- La prochaine étape
relate la recherche d'une mesure absolue quelconque, car une seule valeur détermine
toutes les autres.
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- Alors à quoi
a-t-on pensé? A la distance la plus élémentaire et la plus fondamentale :
- la distance
Terre-Soleil appelée Unité Astronomique (UA).
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- LA QUÊTE DE L’UNITÉ
ASTRONOMIQUE (UA)
- Des astucieux
savants : Cassini, Halley, Le Gentil, Cook .. à l’aide de mesures géométriques
simples à partir de points différents de la Terre vont réussir à mesurer
la distance Terre-Soleil (UA).
- Ce fut une aventure
à la Indiana Jones qui a déjà été contée dans une présentation antérieure
(Le Transit de Vénus) Ces savants étaient les aventuriers de la science
- GLOIRE LEURS SOIT
RENDUE ICI
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- HALLEY : IDÉE GÉNIALE
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Edmund
Halley, (celui de la comète!) jeune astronome anglais a une idée géniale
:
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- Il va se servir du
passage de Vénus (transit) devant le Soleil pour en déduire la distance
Terre Soleil ou Terre Vénus
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- Halley prévient le
monde scientifique, Halley sait qu’il ne pourra pas assister lui même au
prochain transit de 1761 (il meurt en 1742)
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- Il prévient la
communauté scientifique de l’époque de l’importance du phénomène
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- Malgré
l’antagonisme français-anglais, ce sont les Français qui s’engagent à
fond dans l’expérience et vont remuer ciel et terre pour lancer des expéditions
dans le monde entier
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- LE MONDE TRAQUE
LE TRANSIT DE 1761
- L’astronome Français
Joseph Nicolas DELISLE (un étudiant de Cassini et futur patron de Charles
Messier) alarma plus d’une centaine d’astronomes de par le monde : il
leur envoya la carte qui localisait les lieux du transit
- L’Académie
Royale organisa plusieurs expéditions: L’Abbé JB CHAPPE D’AUTEROCHE en
Sibérie, Alexandre Guy PINGRÉ à Madagascar et Joseph Hyacinthe Jean
Baptiste LE GENTIL DE LA GALAISIÈRE prévu à Pondichéry, Cook à Tahiti
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- Toutes les mesures
ramenées par nos vaillants explorateurs/astronomes ont permis d’atteindre
l’évaluation de l’Unité Astronomique
Halley avait eu raison.
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- Distance
Terre-Soleil : 150 000 000 km (8 minutes lumière)
- L’Univers
devenait soudain immense
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- LA RÉVOLUTION FRANÇAISE ET
L’ASTRONOMIE
- Tout ce que je
viens de dire est faux, ou presque.
- Pourquoi? Une unité
de mesure universelle (comme le mètre) n’existe pas encore.
- Chaque ville avait
“sa” référence de mesure, différente de celle de la ville voisine.
- Rien qu’en France
il existait plus de 2000 unités de mesure différentes en cette fin de
XVIIIème siècle. Pour se rendre compte de cela jetons un œil à ce qui
existe en France assez représentatif de tous les pays :
- Il y a 2000 mesures
différentes en cette fin de siècle dont : la lieue de Picardie (4444km),
la lieue de Touraine (3933), la lieue de Brest (4181) etc.. la toise du Châtelet,
la toise du Pérou, la ligne, la logne, le mille, la perche, la palme, le
doigt, le trait, la brasse, le pied horaire, le pied national, l'aune de
Laval, la canne de Toulouse, la verge de Norai, etc…j'arrête là l'énumération
car je pense que vous avez compris le problème.
- La notion d'Égalité
de la Révolution a tout de suite imposé une unité qui aurait une seule
valeur valable tout le temps et dans tout le pays. Il fallait donc une
unification des unités en vigueur et si possible définir une unité qui
soit NATURELLE et INVARIABLE.
- Les plus grands
savants de l'époque (Cassini, Lagrange, Condorcet, Lavoisier,….) se réunirent
et discutèrent de la meilleure méthode (brain storming on dirait
maintenant) et il devint rapidement évident que l'unité nouvelle à définir
devait être universelle et donc indépendante du pays inventeur.
- Un tel système ne
devait appartenir à personne, et ne devait pas dépendre ni des hommes ni
des évènements, bref être UNIVERSEL ET ÉTERNEL.
- Révolution
--> égalité
--> unité
valable dans tout le pays si possible : naturelle, invariable, universelle,
éternelle
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- Quoi de plus
universel que la terre, il fut donc décidé par décret que la nouvelle
unité serait
- LA DIX MILLIONIÈME PARTIE DU
QUART DU MÉRIDIEN TERRESTRE
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- Pourquoi le quart,
car on pensait à l'époque que 90° était un angle "magique".(Ce
n'est donc pas un hasard si la circonférence terrestre est de 40.000.000m).
- Ceci étant il
fallait mesurer ce quart de méridien et définir d’où partir. En
principe il suffit de mesurer une toute petite partie de ce méridien et si
possible en son milieu (vers le 45°). En regardant les cartes de l'époque,
seule la France présentait un arc de méridien relativement grand et avec
terrain relativement plat facilitant les mesures (triangulations) et climat
tempéré.
- Il fut donc décidé
en 1795, par décret, de mesurer sur le terrain un arc de méridien autour
du méridien de Paris de Dunkerque à Barcelone (soit à peu près 8°).
- Les astronomes Delambre
et Méchain y consacrèrent une partie de leur vie, ils devaient partir
chacun d'une extrémité et se rejoindre vers Rodez
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- Toutes ces idées
font appel à un vieux principe : LA
TRIANGULATION, connue de Thalès en 600 av JC Il s’agit de voir un même
objet de deux points différents dont la distance est parfaitement connue
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- VITE UN NOM!
Nom universel : basé
sur le latin (metrum) et sur le grec (metros) pour mesure, on inventa le….MÈTRE
- Mais ce fut plus
que cela : un concept complet: LE SYSTÈME MÉTRIQUE DÉCIMAL, cela ne
concernait pas que les mesures de longueur mais aussi les mesures de poids
(kilo). Ces unités ne dépendaient pas d’un pays, elles furent donc
acceptées progressivement par tout le monde
- Il fallait donc créer
des multiples et sous-multiples, encore une fois le plus international
possible; il fut donc décidé que les multiples seraient à racines grecs :
deca, hecto, kilo.. et les sous-multiples à racines latines : milli, centi,
deci….
- Le mètre est
défini
en fonction de la toise du Pérou, cette unité était manufacturée en
platine et poinçonnée par l‘Etat et déposée au pavillon de Breteuil à
Sèvres. Des copies furent envoyées dans toute la France.
- Petit à petit
cette nouvelle unité fut acceptée dans le monde entier. (avec les Anglais
en échange du méridien de Greenwich!!)
- On peut maintenant
admettre ce qui a été dit en introduction comme vrai.
- La route est libre
pour de nouvelles découvertes.
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- LES NOUVELLES PLANÈTES
- En 1781 William
Herschel, un astronome amateur a découvert une petite lueur se déplaçant
dans le ciel de nuit en nuit.
- C’était une planète;
la première planète découverte depuis l’antiquité. De plus sa position
aussi lointaine (presque 20 UA), doublait la taille du système solaire
connu qui s’arrêtait alors à Saturne.
- Dans les années
suivant la découverte d'Uranus , on s'aperçut que son mouvement ne
correspondait pas à ce qui était prédit par les lois Képleriennes et
Newtoniennes.
- Il pourrait y avoir
donc une autre planète plus loin qui perturberait son orbite.
- Indépendamment
l'un de l'autre deux jeunes savants, l'un Anglais, l'autre Français se sont
mis à faire chauffer leurs règles à calculs et découvrirent une nouvelle
planète : Neptune
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- ET AU-DELÀ DU SYSTÈME
SOLAIRE?
- Il faut inventer
d’autres méthodes et procéder pas à pas On va utiliser de nouvelles
techniques qui vont s’appuyer les unes sur les autres et nous faire pénétrer
de plus en plus loin dans l’Univers De proche en proche on va évaluer nos
distances cosmiques.
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- LA PARALAXE
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Lorsque
l'on regarde une étoile depuis la Terre, le mouvement de celle-ci autour du
Soleil provoque un mouvement APPARENT de l'étoile; cette orbite apparente
est une ellipse plus ou moins aplatie.
C’est la seule estimation directe des distances, elle se base sur
la mesure de la parallaxe d'une étoile, c'est-à-dire l'angle sous lequel
le diamètre de l'orbite du Soleil est vu depuis l'étoile
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- (schéma : document
astro-Rennes)
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- Deux points
d'observations situés à 6 mois d'intervalle offrent une base de mesure très
grande (2 UA) permettant de déterminer des objets plus éloignés que les
planètes.
- L'angle p (la moitié
de l'angle de vision entre les 2 positions extrêmes) est appelé parallaxe
de l'objet. Une étoile est située à une distance de un parsec quand elle
a une parallaxe de une seconde Elle est donc située á 206.265 UA (3,26 années
lumière) par exemple Proxima : p= 0,76" donc 1,32 parsec (4,3AL)
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- C'est le célèbre mathématicien
allemand Bessel qui le premier mesura en 1838 une telle quantité : Il
mesura le déplacement annuel de l'étoile 61 Cygni comme étant de
0,29" (depuis cette étoile est aussi appelée, Étoile de Bessel).
Puis le chemin étant ouvert d'autres astronomes ont commencé la chasse, on
trouva la parallaxe de Alpha Centauri: 0,8" approx. soit une distance
de 1,2 parsec (4 AL) la plus proche des étoiles.
- Des milliers d'étoiles
furent mesurées dans ce XVIIIème siècle, mais les limites furent vite
atteintes : la plupart des étoiles sont très loin et donc inaccessibles à
la mesure par parallaxe.
- En fait dans notre
Galaxie, il n'y a pas plus d'un millier d'étoiles (sur 100 Milliards!) qui
sont accessibles à la mesure de parallaxe depuis la Terre. (nous sommes
dans un coin relativement vide de notre Galaxie)
Les déplacements à mesurer sont tellement faibles que la limite correspond
vite aux variations d'atmosphère terrestre, pour cette raison le satellite
Hipparcos a été envoyé en orbite terrestre , là, affranchi des
contraintes atmosphériques, il put mesurer les parallaxes de plus de
100.000 étoiles avec précision, et ceci jusqu'à quelques centaines d'AL..
- Alors que faire
pour les étoiles et galaxies très éloignées qui composent d'ailleurs 99%
de l'Univers??
- Henrietta a la
solution, mais avant il faut parler de magnitude
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- RAPPEL : MAGNITUDES
- Hipparque,
l'astronome Grec du IIème siècle av JC avait effectué le classement d'un
millier d'étoiles visibles en six catégories, qu'il appelait première
magnitude pour les plus brillantes et 6ème magnitude pour les moins
brillantes.
- Le terme magnitude
est resté et on a pris l'habitude d'utiliser ce classement, en fait on
appelle ce terme la MAGNITUDE APPARENTE (ou VISUELLE), car c'est ce que l'on
voit, c'est l'intensité lumineuse mesurée, ce n'est pas l'intensité
lumineuse émise.
- La MAGNITUDE
ABSOLUE est la magnitude apparente CONVENTIONNELLE d'une étoile si sa
distance était de 10 La magnitude est liée à la distance, si on connaît
la distance et la magnitude apparente, on connaît la magnitude absolue, si
on connaît la magnitude apparente et la magnitude absolue, on connaît la
distance.
- Revenons en ce début
de XXème siècle..
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- L’ÉPOQUE MODERNE :TOUT S’ACCÉLÈRE
- Des nouveaux télescopes
voient le jour
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- LES TÉLESCOPES
PROFESSIONNELS : Des vraies bêtes à recueillir la lumière!! (on dirait en
langage astro des pièges à photons)
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- À la même époque
: On découvre PLUTON
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- HENRIETTA ET LES CÉPHÉIDES
- Henrietta
Leavitt était une jeune astronome américaine du début du XXème siècle
qui s'intéressait aux étoiles variables des nuages de Magellan (pourquoi
pas!!).
- Elle était sourde
et avait du mal à se faire sa place dans un monde machiste
- Elle se tourne vers
les étoiles Elle remarqua qu'une classe d'étoiles avait une magnitude
variable dans le temps, bref elles pulsaient. Comme les premières étoiles
de ce type furent découvertes dans la constellation de Céphée (entre le
Cygne et Cassiopée), on appela ce genre d'étoiles variables des Céphéides.
- Elle découvrit
plus de 2000 étoiles variables au cours de sa carrière!
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- LES VARIABLES
PULSANTES OU CÉPHÉIDES
- Certaines Étoiles
se dilatent et se contractent menant à une variation de luminosité. (La
première étoile variable que l'on découvrit fut une géante rouge appelée
Mira Ceti, en 1596) La première étoile connue des temps modernes , était
située dans la constellation de Céphée ; a donné son nom aux Étoiles présentant
les mêmes caractéristiques. Or notre Henrietta s'aperçut que dans ce
nuage de Magellan, il y avait des
Céphéides qui changeaient de magnitude apparente périodiquement,
elles passaient de 7 à 4,6 en 5 jours et 8 heures
- Plus la période était
longue, plus l'éclat était important et donc plus la magnitude était
faible.
- Elle les classa par
période croissante, et remarqua que les luminosités augmentaient également.
Or comme toutes ces étoiles se trouvaient dans la même galaxie, on pouvait
les considérer comme étant globalement à la même distance.
- La luminosité
intrinsèque n’était donc liée qu’à la période.
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- C’était une INTUITION
GÉNIALE : elle trouva donc une relation directe entre la magnitude
apparente et la période de variation : la magnitude apparente (du max de
luminosité par exemple) ou la luminosité apparente était linéaire avec
le log de la période.
- Mesurer la période
d'une céphéide permettait ainsi de connaître la luminosité intrinsèque
et, mesurant aussi la luminosité apparente (vue depuis la Terre), on put déterminer
la distance (le rapport entre la luminosité apparente et la luminosité
intrinsèque est proportionnel à l'inverse du carré de la distance).
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- C'est cette
relation qui fait des Céphéides l'un des outils de base de l'astrophysique
en tant qu’élément pour apprécier les distances.
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Plus
la période est faible, plus la luminosité est faible Les céphéides sont
des étoiles très lumineuses et peuvent ainsi servir de chandelle
standard pour la mesure de distances dans l'Univers. Le phénomène
physique étant le même pour toutes les Céphéides, la période donne une
indication de l’éclat absolu!
- La période donne
l'éclat intrinsèque de l‘étoile observée qui, comparé à la magnitude
apparente de l‘étoile, permet de déterminer sa distance relative.
- Mais nous n'avons
toujours pas de distance absolue.
- Il nous faudrait
UNE SEULE Céphéide de distance connue pour étalonner la courbe (déterminer
le coefficient a) Et
alors? Et alors?
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- SHAPLEY EST
ARRIVÉ
- Donc si on arrivait
à mesurer la distance d'une seule Céphéide on aurait une échelle pour étalonner
l'Univers, car on trouve des Céphéides partout et elles sont très
brillantes (10.000 fois notre soleil en moyenne).
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- Harlow Shapley en
1917, utilisa les informations de Henrietta et mit au point une méthode
s'inspirant des parallaxes statistiques (non expliquée ici, car un peu
"complexe", basée sur la combinaison de mouvement propre d'étoiles
par rapport au Soleil et sur l'effet Doppler).
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- Cette méthode
proche de la méthode des parallaxes séculaires lui permet de déterminer
la distance d'étoiles variables de notre Galaxie similaires aux Céphéides
(RR Lyrae). Il put ainsi étalonner la courbe relative en courbe de
magnitude absolue fonction de la période.
- En d'autres mots,
les Céphéides devenaient ainsi DES ÉTALONS DE LUMIÈRE.
- On put ainsi
calculer la distance les nuages de Magellan : 50.000 parsecs approx puis la
distance à Andromède: 2MAL .
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- La méthode
Leavitt-Shapley permit de mesurer des distances énormes jusqu'à
approximativement 100 Millions
d'années lumière.
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- COMMENT MESURER DONC LA
DISTANCE AU DELÀ ??
- Par la
relation Tully-Fisher!
- Dans les années
1970 les astronomes Tully et Fisher remarquèrent qu'il y avait une relation
entre la vitesse de rotation maximale des galaxies spirales et leur
luminosité intrinsèque. Plus
une galaxie tourne vite, plus elle est brillante.
- Si on pouvait
mesurer V, on en déduirait M et avec la magnitude apparente on calculerait
d Cette méthode permet de
mesurer, je dirai plutôt d'évaluer, car la marge d'erreur est grande, les
galaxies lointaines.
- Une autre méthode
beaucoup plus simple et directe a vu le jour depuis plusieurs décennies :
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- LA LOI DE HUBBLE
- Dans les années
1920, Edwin Hubble, jeune astronome américain, en étudiant les galaxies
lointaines, trouva qu'il y avait une relation entre l'éloignement de
celles-ci et leur vitesse d'éloignement. En fait plus elles étaient loin,
plus elles semblaient s'éloigner vite de nous. Il
montra ainsi l’expansion de l’Univers.
- Il généralisa
cette trouvaille aux galaxies qu'ils ne pouvaient pas mesurer, et en déduisit
leurs distances basées sur leur vitesse d'expansion.
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- Cette découverte
(qui a été plusieurs fois améliorée bien après) a donné des arguments
à ceux qui voyaient l'Univers en expansion continue, cette théorie se
trouva donc confirmée par les mesures de "redshift".
- La loi de Hubble
peut s'exprimer ainsi : V
= H0 d où V est la vitesse radiale de la galaxie en question et d
sa distance. H0 est appelé la constante de Hubble et sa valeur est encore
en débat
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- Le vrai challenge
pour les années futures sera de déterminer avec précision cette constante
et de prouver définitivement que c'en est une, constante. Ce sera
passionnant.
- Connaissant la
vitesse de récession de la galaxie étudiée, on peut ainsi en déduire une
estimation de sa distance.
- Cette méthode
prend, comme la méthode de Tully, le relais quand des Céphéides ne
peuvent plus être étudiées car trop lointaines.
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- Mais pour plus de précision à
ces énormes distances, il fallait trouver un nouveau type de phares dans
cet Univers.
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- Ce sont des étoiles
super brillantes : les Super Novæ Ia.
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- LES SUPERNOVA TYPE IA
- Très récemment
(années 80-90) on a fait une découverte immense concernant les supernova
de type Ia (système binaire d'étoiles où une naine blanche tourne autour
d'une étoile normale; le transfert de matière vers la naine blanche fait
que celle-ci explose : elle devient une supernova)
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- Au pic de leur
luminosité lors de l'explosion, elles produisent toutes la même intensité
lumineuse. De cette information on peut bien entendu en déduire la
distance.
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- LA
GENÈSE DES SUPERNOVA
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- Les SN Ia
correspondent à l'explosion thermonucléaire d'une naine blanche qui a un
compagnon plus massif qui l'alimente. Cette
explosion apparaît quand la masse de cette naine blanche dépasse une
certaine masse critique (dite de Chandrasekhar et égale à 1,4 la masse
solaire). Il y a effondrement allumage des couches supérieures (Carbone) et
destruction totale de l'étoile. C’est un phénomène doté d'un seuil et
donc qui a toutes les chances d'être reproductible d'une supernova de type
Ia à l'autre
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- La luminosité de l'étoile au
moment de l'explosion
correspondant au même phénomène physique (On suppose qu’elle expulse
toujours la même quantité d’énergie au moment de l’explosion), est
donc similaire pour toute les Ia, ce qui les rend éligibles au
titre de CHANDELLES STANDARD (standard candles en anglais) pour étalonner
l'univers.
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- D’autre part
c’est un phénomène extrêmement
lumineux qui permet donc de mesurer des distances cosmologiques.
Une lumière qui brille dans la nuit ne permet pas d'en connaître sa
distance, mais si on sait qu'il s'agit d'un phare et non d'une bougie, on
peut avoir une idée de sa distance.
- À son maximum
d'intensité une supernova brille comme un milliard de Soleils!
- Magnitude absolue
remarquablement constante : de l’ordre de -19!!
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- Les SN sont très
lumineuses et donc visibles de très grande distance; mais ces phénomènes
sont rares : une par siècle et par galaxie en moyenne, aléatoires : où
faut-il regarder? et éphémères : il ne faut pas les rater!.
- Mais c’est un étalon
de lumière pour évaluer les distances cosmologiques.
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- PLUS RÉCEMMENT ON MET AU POINT
DE NOUVELLES MÉTHODES :
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Effet S-Z (Sunyaev-Zeldovich) : méthode prometteuse pour l’Univers
lointain, on mesure la modification du CMB par un amas, dont on détermine
aussi la taille dans le ciel, ces deux informations donnent une idée de sa
distance.
- ·
Les lentilles gravitationnelles : un objet lointain passant derrière
un amas de galaxies donne plusieurs images « fantômes » dont
les apparitions sont liées à sa distance.
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- RÉSUMÉ DES DIFFÉRENTES MÉTHODES
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- Tableau résumant
les différentes méthodes de mesures de distances dans l’Univers.
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- CONCLUSION
- L’Homme a
d’abord entrepris de mesurer son environnement proche en mesurant sa planète
grâce à des outils simples comme la triangulation, puis a évalué la
taille de sa planète.
- Il s’est ensuite
tourné vers son univers proche le système solaire en déterminant
astucieusement la distance de la Terre au Soleil.
- Les étoiles
proches ont été déterminées grâce à la parallaxe.
- Les galaxies
lointaines ont eu leur distance mesurée à l’aide de phares situés de
loin en loin dans l’Univers : les Céphéides.
- Mais les distances
cosmologiques ne peuvent être évaluées que grâce à ces explosions super
lumineuses que sont les super novæ Ia.
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- Bon ciel à tous
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- POUR ALLER PLUS LOIN :
-
- L'échelle
des distances par l'observatoire de
Paris.
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- Séminaire
sur les supernovae à l'IAP.
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- Le
rendez vous de Vénus de JP Luminet,
extraits.
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- Les
distances intergalactiques par N
Rumiano.
-
- La
mesure des distances en astronomie des
origines à nos jours par JP Martin. (texte qui a servi de base à cette présentation).
-
- Le
mètre du monde de Denis Guedj,
l'histoire du système métrique.
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-
- Bon ciel à tous
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- Jean Pierre Martin
- www.planetastronomy.com
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