Mise à jour le 30 Octobre 2008
 
 
                
Compte rendu de la visite au
"Royal Observatory of Greenwich" (ROG) et de la
Royal Astronomical Society" (RAS).
Par Jean-Pierre MARTIN
 
Les 20 et 21 Octobre 2008
 
Photos : JPM et DB. (les photos avec plus de résolution peuvent m'être demandées directement je les envoie gracieusement).
Ayant fait de nombreuses photos, je ne peux pas les mettre toutes dans ce dossier (trop volumineux et pas assez de résolution).
Ceux qui sont intéressés peuvent consulter/télécharger gratuitement ma présentation PPT de cette visite sur ma ligne http.
Dans le dossier HISTOIRE ASTRO, c'est le dossier appelé ! GREENW & RAS.pps (il fait 23 MB);pour télécharger,  me demander les noms utilisateurs et mot de passe par mail, je les renvoie de suite.
 
 
BREF COMPTE RENDU
 
 
Grâce à la SAF (Société Astronomique de France), nous avons pu effectuer cette visite haute en astronomie à Londres et dans sa région. Qu'elle en soit ici remerciée!!
 
Les quelques étapes de la visite avec accès direct :
 
·        LE MUSÉE NATIONAL MARITIME AVEC LES VIEUX INSTRUMENTS
·        L' OBSERVATOIRE DE GREENWICH (ROG) ET LE MÉRIDIEN DE RÉFÉRENCE.
·        LA ROYAL ASTRONOMICAL SOCIETY (RAS) AVEC VIEUX LIVRES ET VIEUX INSTRUMENTS.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Le site de Greenwich (prononcez Greenich sans le w) situé en face de Londres sur la Tamise comprend le musée national maritime (nmm) et l'Observatoire lui-même décomposé en plusieurs éléments.
 
 
On peut s'y rendre de Londres soit par métro et train , soit ce qui est beaucoup plus sympathique par bateau, notamment du pied de la Tour de Londres (recommandé).
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
GREENWICH : LE NATIONAL MARITIME MUSEUM (NMM).
 
Musée principalement consacré à la Marine et à la navigation, mais il contient une énorme collection d'instruments anciens de navigation ou astronomiques comme astrolabes, cadrans solaires, sphères armillaires, horloges, etc..
 
 
 
Collection très riche de :
Plus de 150 horloges et sphères armillaires, près d'une centaine d'astrolabes, plus de 350 cadrans solaires, 450 télescopes, lunettes, sextants, cercles de Borda etc…
 
 
 
 
 
 
La plupart de ces instruments sont situés dans deux énormes vitrines au premier étage du bâtiment sous la verrière.
 
 
Examinons quelques uns de ces instruments et pour en voir plus avec plus de précision consultez le diaporama annoncé au début.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
­Horloge de table de Caspar Buschman datant de 1586
­En laiton dorée
 
 
­Globe céleste avec horlogerie de Isaac Habrecht, Strasbourg 1646, globe en cuivre supporté par Atlas. Le globe tourne autour de l’axe des pôles en 24h.
 
 
 
­Télescope Grégorien (inventé par James Gregory) de 1770
­Similaire à un Cassegrain dans lequel le miroir secondaire est convexe et placé  à l’intérieur du premier foyer
 
­Cadran solaire universel annulaire équinoxial (équatorial)  Universal equinoctial ring dial
­Allemand Augsburg 18ème siècle
 
 
 
Nombreuses sphères armillaires, dont celles ci :
 
 
­Différents globes et sphères armillaires   Presque toutes du 16ème siècle
 
­Sphère armillaire italienne (Armillary sphere) de Joannes Paolo Ferreri , Rome 1624 Type Ptolémée avec la Terre au centre
 
 
 
Mais évidemment le gros intérêt, ce sont les merveilleux astrolabes.
 
 
­Astrolabe hispano-mauresque, un des plus vieux de la collection : 1230   (The Caird astrolabe)
­Laiton diamètre 155mm Probablement fabriqué en France (des noms sont en français) mais pour l’Islam.
 
­Astrolabe français de Jean Naze datant de 1553 en laiton  Diamètre 139mm   Origine : Lyon,
 
 
 
 
­Astrolabe de Bohème, fabriqué par le célèbre Erasmus Habermel à Prague en 1590  C’était un des plus prolifiques fabricants d’astrolabes de l’époque (150).
­En cuivre, 272mm de diamètre
 
Détail de la vue arrière.
 
 
 
Un nécessaire astronomique (traduction de Astronomical Compendium).
 
­Rome vers 1582
­3 parties séparées : cadran, nocturlabe, calendrier perpétuel
 
 
Un nocturlabe permet de lire l'heure aux étoiles circumpolaires la nuit, en voici un bel exemplaire italien datant de 1589.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Il existe aussi une vitrine avec de nombreux instruments comme les quadrants, sextants, cercles de Borda etc..
 
 
 
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LE ROYAL OBSERVATORY OF GREENWICH (ROG).
 
 
 
 
­Il faut savoir que l'Observatoire de Greenwich a été fondé en 1675, c'est à dire après l'Observatoire de Paris dont les travaux débutèrent en 1666 grâce à Colbert et Louis XIV.
 
L'architecte de l'Observatoire fut le célèbre Christopher Wren.
­
C'est Charles II d'Angleterre qui le crée en même temps que le poste d'Astronome Royal.
­Liste des astronomes royaux :
­
C'est Sir Martin Rees qui est l'astronome royal actuel,
 
 
 
Ci-contre l'observatoire lui même (il n'est plus en service, il a été déménagé dans le Sussex).
 
 
 
 
 
­Le but principal à l'époque, n'était pas tant d'étudier les astres que d'établir des tables de navigation, la marine anglaise étant la reine des Mers à l'époque.
 
­Le problème récurrent, c'était la détermination de la Longitude en mer qui sera résolu plus tard par un simple horloger .
 
­C'est John Flamsteed qui a été le premier astronome royal, poste qu'il occupa pendant près de 45 ans.
 
Il a consacré sa vie à la création de tables et de catalogues utilisés par la marine Britannique.
 
­Il préconisait de déterminer la longitude en étudiant les satellites de Jupiter, ce qui s'avère un exercice de haute volée en mer.
 
 
­C’est Edmund Halley, le deuxième astronome royal qui a ré-équipé le ROG à son arrivée (la veuve de Flamsteed avait tout déménagé!)
 
On peut y découvrir son télescope, et son  quadrant mural en Fer de 8 pieds (244cm) de 1725 , construit par G. Graham en 1725 et  un quadrant mural de Bradley, troisième astronome royal en laiton de 8 pieds de 1750.
 
 
­
Merci à Gloria Clifton, ici à droite, elle est responsable de l'Observatoire de Greenwich et nous a montré toutes ces merveilles.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Ci-contre Flamsteed House, qui jouxte les autres bâtiments et qui contient les pièces les plus précieuses de la collection de montres maritimes de J Harrison notamment.
 
À remarquer aussi au ROG; la boule rouge située au sommet de Flamsteed House descend son mât chaque jour à 13 heures précises, un signal visuel (et sonore) qui est utilisé par les bateaux naviguant sur la Tamise afin de régler leurs chronomètres.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
­Mais si Greenwich est connu, c'est aussi grâce à l'expression GMT que tout le monde emploie, cela signifie : Greenwich Mean Time, ou temps moyen de Greenwich ou Zulu Time pour les militaires
 
­Il a été remplacé par le temps moyen coordonné (ou UTC Universal Coordinated Time ) compromis entre le temps atomique international (TAI ) et le temps universel (TU)
 
 
 
Marine timekeeper (ZAA0037) Repro ID: D0789_1
­Greenwich est aussi le lieu où l'on trouve les fameux chronomètres de John Harrison, le sauveur de la Marine Britannique, en fournissant une montre précise embarquable,  permettant de calculer très exactement la longitude en mer.
 
 
Et notamment son dernier modèle "de poche" la H4 ci-contre (© ROG).
­
Je vous ai conté son aventure que vous pouvez retrouver dans cette présentation succincte
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­Le désastre maritime de Sir Clowdisley en 1707 (2000 marins morts) suivi et précédé par beaucoup d’autres ne pouvait pas laisser l’Angleterre reine des mers indifférente.
­La couronne promit une prime de 20.000 £ (une petite fortune) à celui qui permettrait de calculer la longitude à bord des navires
­C’est ce que nos amis anglais appellent le « Longitude Act » voté en 1714
­La chasse à la longitude était ouverte!
­
Toutes les méthodes (ou presque) sont basées sur le fait que la longitude est donnée par :
­La différence de temps entre l’endroit où l’on se trouve et un point de référence
­En sachant que 15° d’arc = 1 heure
­Connaissant la différence d’heure on en déduit la différence en degrés d’où la position en longitude
­
Ceci aboutit à ce décret royal de la Reine Anne, le Longitude Act du 8 Juillet 1714 qui promit une récompense à toute personne résolvant le problème de la longitude:
­20.000£ (une somme énorme: plusieurs M$ aujourd’hui) à celui qui pouvait déterminer la longitude en mer avec une précision de ½°
­15.000£ avec précision de 2/3°
­10.000£ avec précision de 1°
­On notera que ½° longitude = 3secondes par jour pour une montre, précision qui n’existait pas à l’époque, et en distance approx. 60km à l’équateur.
­
John Harrison, naît pauvre en 1693 dans le Yorkshire, il devient charpentier
­Pour s’amuser il construit sa première horloge à 20 ans …….en bois (presque entièrement)
­Rouages en chêne, pivot en buis, balancier (qui normalement se dilate à la chaleur) il a l’idée d’utiliser 2 métaux dont les dilatations se compensent (laiton et acier) etc..
­On ne sait pas comment il a entendu parler du prix mais il va s’attaquer au problème.
­
À cette époque, le conseil de la longitude était noyauté par la tendance « astronome », qui ne jurait que par les phénomènes astronomiques pour résoudre le problème.
­Il a du mal à persuader les astronomes qui lui font construire plusieurs modèles de plus en plus perfectionnés :
les H1, H2, H3 et enfin le modèle « de poche » H4.
 
­Elle va faire seulement 1,5kg et utilise diamants et rubis
­
 
C’est la H4, modèle définitif de chronomètre marin qui une fois remontée peut fonctionner pendant 30 heures
­
Nous sommes en 1759, 29 ans après sa première visite à Londres!!
­Après 3 mois d’atlantique, le chronomètre avait ……5 secondes de retard!!!!!!
 
 
Tableau représentant ce modeste horloger qui a tant fait pour la science astronomique.
 
Bravo John!
 
 
 
 
 
 
 
 
­Mais le nom de Greenwich est surtout connu pour son méridien qui a supplanté celui de Paris.
­
C'est une histoire qu'il me faut absolument conter où notre Albion mérite bien l'attribut de perfide.
 
­Les deux grands pays maritimes de l'époque, la France et l'Angleterre avaient chacun leur méridien d'origine, celui de Paris et celui de Greenwich; pensez aux mésaventures du Capitaine Haddock dans "Le trésor de Rackham le Rouge"
 
 
 
Un système universel favorisant le commerce international devenait de plus en plus nécessaire, évidemment chaque pays favorisait le sien.  La France après la mesure épique d'une partie d'un arc de méridien par Delambre et Méchain, venait de mettre au point le système métrique qu'elle mettait à la disposition du  monde entier, nos amis anglais proposèrent d'adopter le système métrique en échange de l'adoption par la France du méridien de Greenwich, situé 2°20'14"à l'ouest de celui de Paris.
 
­L'accord fut signé à Washington en 1884 et …..nos amis Britanniques n'ont toujours pas adopté complètement le système métrique à la date d'aujourd'hui.
 
­
Ce méridien d'origine (Prime Meridian en anglais ) traverse l'Observatoire, il a d'abord été marqué par un fil de cuivre mais remplacé maintenant par une bande en inox dans le sol.
Récemment il est aussi matérialisé par un laser nocturne vert.
 
À Greenwich, au méridien zéro, on n'échappe pas à ce genre de photo!
 
 
 
 
 
 
 
 
 
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LA ROYAL ASTRONOMICAL SOCIETY (RAS).
 
La Royal Astronomical Society (RAS) homologue de la SAF en Grande Bretagne, est située en plein cœur de Londres sur Picadilly, dans Burlington House, immeuble dont l'origine date du XVII ème siècle.
 
 
 
Nous avons été reçus de façon très chaleureuse et notamment grâce à son responsable en chef de la Bibliothèque, le Dr Peter Hingley que nous tenons à remercier.
 
Il nous avait été recommandé par notre amie Françoise Launay (photo), physicienne à l'Observatoire de Paris et grande spécialiste de l'histoire de l'astronomie que nous remercions.
 
 
 
 
 
Indépendamment des livres anciens dont nous allons parler plus loin, la RAS contient aussi quelques pièces uniques comme celles-ci :
 
Une partie du miroir de 9 pouces fabriqué par William Herschel
­Une portion du célèbre arbre de Newton (celui avec la pomme) de sa propriété à Woolsthorpe.
 
 
Mais évidemment ce sont les livres anciens qui nous intéressent, en voici quelques uns, les autres pourront être consultés dans la présentation en ligne.
 
­Le célèbre atlas céleste de J Bayer (1572-1625) Uranometria
 
On y remarque notamment dans cette représentation de Cassiopée la Super Nova observée par Tycho Brahé en 1572 (flèche).
 
 
 
 
C'est dans cet ouvrage que Galilée a représenté notamment le ballet des satellites de Jupiter, ce qui l'a conforté dans l'idée que Copernic avait raison avec son système héliocentrique.
 
Première édition de 1613!!!
 
C'est aussi dans ce livre qu'il parle des taches solaires, d'où le titre du livre : histoire et démonstration des taches solaires.
Le Lynx est le symbole de l'académie à laquelle Galilée vient d'être élu en 1611.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Le "ballet" des satellites de Jupiter de la main de Galilée.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Un des "clous" de la collection, un exemplaire rare de De Revolutionibus de N Copernic, je suis très fier de le tenir dans mes mains.
On y voit parfaitement représenté, un système solaire avec pour la première fois le Soleil au centre
 
 
 
Le très célèbre Almageste de Ptolémée édition de Venise en 1515
 
Les fameuses épicycles de Ptolémée qui rendent compte du mouvement des planètes avec la Terre au centre du système solaire.
 
Claude Ptolémée, né en Égypte vers 90, est un astronome et mathématicien.
Sa grande œuvre est l'Almageste  traité d’astronomie de treize livres, qui influencera pendant 15 siècles les sciences.
 
 
Ce livre a été baptisé l’Almageste par les arabes (le grand livre en arabe)
 
Il comprend de nombreuses cartes du ciel et de la Terre,, avec quelques erreurs (dimension de la Terre réduite par rapport aux mesures d'Ératosthène, ce qui motiva C Colomb pour aller "aux Indes".) et bien sûr, il place la Terre au centre du système solaire, cela deviendra un dogme de l'église qui bloquera toute avancée scientifique pendant des siècles.
 
 
 
 
 
Peter Apianus, astronome allemand du XVIème siècle, a publié un ouvrage magistral : l'Astronomicum Caesareum en 1540.
 
C'est dans cet ouvrage qu'il s'intéresse notamment aux comètes (la comète de Halley vient de passer en 1534), il constate que les queues de comètes sont toujours opposées au Soleil, comme on le voit sur les pages ci-contre.
 
Livre magnifiquement illustré en couleur du système de Ptolémée.
 
Diverses vues de ce livre, voir aussi.
 
 
   
 
Grâce à Peter nous avons pu aussi visiter les réserves (la caverne d'Ali Baba!) de la RAS et du Science Museum, extraits :
 
 
Une des vitrines d'objets astronomiques anciens.
 
 
 
 
Le musée des sphères armillaires…..
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Voilà qui termine notre visite "astronomique" à Londres, en espérant y revenir bientôt.
 
 
 
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POUR ALLER PLUS LOIN :
 
Un site classique très bien fait sur les vieux instruments, celui de Mr Dutarte.
 
Sur ce site d'autres visites et découvertes de vieux instruments astro :
 
Astro au Musée du Louvre.
 
L'âge d'or des sciences arabes à l'IMA.
 
Portes ouvertes à l'Observatoire de Paris.
 
L'exposition Lapérouse au Musée de la Marine.
 
Visite du Deutsches Museum de Munich.
 
Les aventuriers de l'Astronomie, conférence par JPM.
 
La recherche de la longitude.
 
 
Livre conseillé : Les instruments de l'Astronomie ancienne.
 
Livre conseillé : Astrolabes at Greenwich de K van Cleempoel.
 
Bon ciel à tous
 
 
 
 
Jean Pierre Martin     SAF
www.planetastronomy.com