Mise à jour le 24 Juin 2009
 
Objectifs Terre
"OBJECTIFS TERRE   La Révolution des Satellites"
EXPOSITION À LA CITÉ DES SCIENCES
 
Le Mardi 23 Juin 2009.
 
 
Photos : JPM. et DB pour l'ambiance (les photos avec plus de résolution peuvent m'être demandées directement); j'ai fait de nombreuses photos en HR si certaines vous intéressent , n'hésitez pas.
Voir les crédits des autres photos éventuelles.
 
BREF COMPTE RENDU
 
 
 
 
 
Avec OBJECTIFS TERRE : la révolution des satellites, on plonge au cœur des applications spatiales et on découvre l’espace et la Terre comme jamais vus.
Cette nouvelle exposition de 1 000 m2, vient d'ouvrir à la Cité des Sciences et ne manquera pas de vous intéresser.
 
 
C'est sous la (nouvelle) direction de Claudie Haigneré, Présidente de la Cité des Sciences (voir son éditorial à la fin de ce compte rendu), qu'Éric Lapie, le commissaire de cette exposition, a conçu ce projet; c'est un gage de qualité : en effet, c'est lui qui a participé à l'élaboration de la Cité de l'Espace à Toulouse.
 
Il a séparé cette exposition en deux parties :
 
·        « Regards vers la Terre » qui montre l'influence de l'espace sur l'Homme et
·        « En route vers l’espace » qui parle plus de la conquête spatiale.
 
 
 
 
 
 
 
Voici ce qu'il dit à propos de cette exposition :
 
 
L’espace a joué un rôle primordial dans la prise de conscience collective de notre environnement. Lorsque les hommes ont pu voir la Terre depuis l’espace, avec recul, leur regard sur elle s’est radicalement transformé. Ainsi, la réelle prise de conscience écologique coïncide avec cette période. Les hommes ont pu comprendre que la Terre fonctionnait comme système global, important mais fragile.
 
Ce qu’ OBJECTIFS TERRE dévoile aujourd’hui illustre cette prise de conscience et sa traduction par le développement nécessaire des activités d’observation de la Terre. Ce qui explique, par conséquent, le rôle accru des données-satellite dans la compréhension des phénomènes terrestres, ainsi que dans la gestion de l’environnement et des activités humaines.
C’est pourquoi le renouvellement de l’exposition permanente de la Cité des sciences et de l’industrie dédiée à l’espace inverse la perspective sur le sujet, orientant le regard depuis l’espace vers la Terre.
Les exploits de la conquête spatiale se doublent aujourd’hui d’une appropriation de l’espace proche, au service des activités humaines. Notre sujet est la Terre vue de l’espace.
 
L’exposition joue sur ce paradoxe : dans l’esprit du public, l’espace est forcément lointain, c’est le territoire des sondes extra-planétaires et de la science fiction…
Or, aujourd’hui, en réalité, la majorité des activités spatiales se déroulent entre 300 et 36000 km et sont tournées vers la Terre.
C’est la raison pour laquelle le cœur de l’exposition s’intitule « Regard vers la Terre » et apporte un grand nombre de réponses.
 
Il n’y a pas de sens de visite, mais deux grandes parties. L’effort scénographique porte sur la lisibilité de la structure de l’exposition. Une numérotation extrêmement visible a été privilégiée par rapport à un parcours.
Toutes les parties sont numérotées, chaque item est numéroté...
Ainsi, dès l’entrée de l’exposition, nous découvrons de grands chiffres de plus d’un mètre : 01 et 02.
L’exposition se scinde donc en deux parties principales, « Regard vers la Terre », qui est le centre de l’exposition, et « En route vers l’espace », en périphérie de la première partie, en orbite en quelque sorte.
 
 
 
 
Ce qui frappe en arrivant : le Globaloscope, énorme boule terrestre sur laquelle on peut voir différentes vues de notre planète en fonction de nos centres d'intérêts.
 
 
Le Globaloscope utilise une technologie et des logiciels développés par la NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration), baptisée Science on a Sphere (SoS) ©.
 
Ce dispositif a été développé spécifiquement pour la diffusion de données-satellite de la Terre et de données d’autres planètes
 
 
 
 
 
 
 
Autour du Globaloscope, la « salle des cartes » présente l’utilisation des données d’observation de la Terre recueillies dans l’espace à une échelle plus resserrée, à une meilleure résolution.
 
C'est un ensemble de six tables tactiles interactives qui traitent des applications des données satellites.
 
Chaque table aborde les données d’un point de vue local et focalise sur un thème, ou une zone géographique déterminée comme on le voit sur la photo ci-contre.
 
Ce sont des tables que l'on peut toucher pour faire venir d'autres images, dossiers etc..   C'est très interactif.
 
 
Je vous recommande la superbe vue de Venise vue d'en haut.
 
 
 
 
 
 
Mais le plus impressionnant reste le film en vrai relief et sans lunettes qui nous permet de voir l'histoire des représentations de la Terre et les façons dont nous avons imaginé la Terre depuis quelques millénaires.
C'est une vraie innovation.
 
Bien entendu la vue photographiée ne peut pas être en relief, mais croyez moi si vous êtes situés au bon endroit par rapport à l'écran, c'est formidable.
 
 
(photo : DB).
 
 
 
 
 
 
La deuxième partie de l’exposition nous fait aller de la Terre à l’espace, c'est la conquête spatiale, à la fois le passé et le futur.
 
 
Impressions :
 
 
La vitrine des souvenirs spatiaux : gants et équipements de JP Haigneré et divers éléments provenant des stations spatiales.
 
 
 
 
 
Le présent avec des vidéos prises à bord de l'ISS.
 
 
Diverses expériences sur la lumière ou sur la gravité sont aussi proposées au public.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Au cœur du dispositif historique, une installation vidéo prend la forme d’un grand écran panoramique sur lequel défilent des fragments de l’histoire de la conquête spatiale.
 
 
Ces extraits sont de petits films de 2 minutes maximum chacun, totalisant un peu plus d’une heure d’échantillons.
 
Ils défilent, au hasard, non organisés dans une chronologie historique, comme un flux, que l’on peut sélectionner, arrêter et regarder en touchant le pavé désiré.
 
 
(Photo : DB).
 
 
 
 
 
 
 
Pour les jeunes, les fusées à eau ont toujours autant d'intérêt.
 
 
 
Grand succès auprès de ces futurs scientifiques!
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Bref un beau succès pour les sciences.
 
 
 
 
 
En conclusion Claudie Haigneré nous donne une conférence de presse sur les lieux de l'exposition.
 
On la voit ici en compagnie de H Laporte-Weywada Dr Technique adjoint de EADS Astrium, sponsor important de cette exposition.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Le livre de l'exposition :
 
A quoi servent les satellites ? Comment les images qu’ils nous envoient sont-elles récupérées puis exploitées ?
Comment la mise à distance de notre planète a-t-elle changé nos représentations, nos croyances, nos idéaux ?
Préfacé par Claudie Haigneré, écrit par une dizaine de chercheurs et de spécialistes, ce très bel ouvrage riche de plus de 150 photos, illustre l’apport des observations des satellites à la connaissance de notre planète.
 
Contribution d’une dizaine de chercheurs et de spécialistes (Vincent Cassé, Michel Kasser, Robert Lainé, Marie-José Lefèvre-Fonollosa, Hervé Le Treut, Volker Liebig, Bernard Mathieu, Marcello de Michele, Hormoz Moradessi, Daniel Raucoules, Isabelle Sourbès-Verger) et d’un philosophe, Jean-Michel Besnier.
 
Coédition avec les Éditions Le Pommier - 192 p. - 39 euros.
 
 
 
 
 
ÉDITORIAL DE CLAUDIE HAIGNERÉ SUR CETTE EXPOSITION.
 
Un vaisseau spatial se déplace dans le système solaire. Il est habité par plus de six milliards de passagers.
Les astronautes et cosmonautes ont été les premiers à voir ce monde fragile dans sa globalité.
 
 
Ce vaisseau, la planète Terre, est isolé dans un monde hostile et il faut absolument le préserver pour assurer l’avenir de l’humanité. Aujourd’hui, le changement climatique et le développement durable sont au cœur des préoccupations au niveau mondial.
Au cours de ces cinquante dernières années, la conquête de l’espace nous a véritablement fait découvrir la Terre.
 
Parmi les satellites en orbite, certains sont nos yeux tournés vers la Terre. Notre planète « bleue », dont nous n’avons pas encore trouvé de jumelle dans l’univers, est un système complexe dans lequel inter-agissent une atmosphère (air), une lithosphère (sols), une hydrosphère (eau), une cryosphère (glace) et une biosphère (êtres vivants).
 
Chacun de ces éléments est observé et scruté par les satellites qui fournissent des données nécessaires à l’amélioration de notre savoir et de notre connaissance du milieu dans lequel nous vivons.
 
 
 
Mais le satellite n’est pas le seul outil qui permet d’obtenir des informations. Il est utilisé conjointement avec des avions, des ballons, des balises ou des bouées. Par ailleurs, ce que nous appelons les applications intégrées réunit divers types de satellites – météorologie, imagerie, télécommunications, navigation – pour répondre à des besoins spécifiques comme, par exemple, l’épidémiologie pour les risques
sanitaires avec l’OMS (Organisation mondiale de la santé).
 
La préservation de la Terre est une mission de l’humanité tout entière.
Déjà, le programme mondial GEOSS (Global Earth Observation System of System) et le programme européen GMES (Global Monitoring for Environment & Security) sont des mises en commun de moyens pour la communauté scientifique internationale.
Ce sont des systèmes basés sur la coopération la plus large possible. Dans ce domaine, l’Europe se place en leader mondial, les autres puissances spatiales nous enviant notre programme de satellites d’observation de la Terre. Au départ, les satellites sont d’abord des engins expérimentaux développés par les agences spatiales. Puis lorsque les applications deviennent opérationnelles, il faut en assurer une exploitation pérenne.
Tous ces moyens sont mis au service des citoyens. Des citoyens qui doivent être conscients de ce que ces outils représentent dans leur vie quotidienne. Les satellites sont au service des politiques publiques européennes comme la réduction de la fracture numérique, la navigation avec Galileo, l’environnement et la sécurité avec GMES, la météorologie avec Eumetsat...
 
De plus, le spatial est un secteur commercial qui doit être compétitif pour prendre des parts de marchés au niveau mondial.
Ainsi, Arianespace est le leader mondial dans le domaine du lancement, EADS Astrium fait partie des leaders dans les satellites...
Car l’industrie spatiale européenne a acquis en cinquante ans un savoir-faire exceptionnel.
L’Union européenne devrait bientôt mettre ces outils spatiaux dans le cadre des « marchés porteurs » (lead market) dans ses programmes liés à l’innovation, comme la commission l’a fait pour ses programmes scientifiques et d’applications ou de sécurité.
Ainsi, les satellites qui nous ont permis de nous éloigner de la Terre nous permettent désormais de nous en rapprocher. Certes nous avons une responsabilité immédiate et à court terme vis-à-vis de notre environnement, mais nous devons aussi nous préoccuper
des horizons nouveaux de demain et d’après-demain.
 
C’est pourquoi l’exploration robotique et humaine doit être au cœur de notre réflexion.
Les robots planétaires et les observatoires astronomiques nous aident à mieux comprendre le système solaire et l’univers.
Les astronautes, eux, incarnent le désir d’explorer de chacun d’entre nous. Les puissances spatiales ont appris à travailler ensemble en construisant la station orbitale internationale.
Désormais, elles veulent retourner sur la Lune. La machine est lancée et l’Europe doit y prendre toute sa place.
 
En règle générale, l’aventure spatiale répond aux fondamentaux de l’humanité comme la quête, la conquête, le questionnement, l’incertitude ou encore l’imprédictibilité. Car la connaissance ne recouvre qu’une faible partie de nos incertitudes et ignorance. Beaucoup reste encore à expliquer et découvrir.
 
Pour cela, il faut des innovations pour continuer de progresser. Alors la science est au service de la technologie, la technologie et l’innovation permettent, à l’inverse, d’avoir une meilleure science.
Le lancement réussi, le 14 mai dernier, d’Ariane 5 qui a mis sur orbite les deux satellites Planck et Herschel, chargés de mieux comprendre la physique de l’univers primordial et de percer les secrets de la formation des galaxies et des étoiles, illustre combien l’aventure spatiale est mise tout particulièrement au service de la science la plus fondamentale.
Il faut conserver à la science et la technique leur sens de création et d’émerveillement.
Elles doivent donner l’envie, susciter des vocations ou générer de la passion chez les jeunes qu’il faut attirer vers les professions scientifiques et techniques, en les motivant par de grands projets scientifiques et techniques audacieux.
 
Notre rôle de médiateur est de mettre cette connaissance à la disposition du public pour qu’il puisse en comprendre les enjeux et l’utiliser au mieux.
L’exposition OBJECTIFS TERRE : la révolution des satellites, qui ouvrira le 23 juin, est une nouvelle façon d’appréhender le domaine spatial. Elle aborde les questions de l’espace et de temps (évolution climatique, expansion de l’univers...).
 
Au centre, le Globaloscope donne la vision globale de la Terre. Réalisée avec le concours de l’ESA, du Cnes et d’EADS Astrium, elle sera permanente et dynamique, c’est-à-dire qu’elle sera liée en temps réel aux événements d’actualité, avec le réseau régional des établissements comme la Cité de l’Espace de Toulouse, avec le réseau associatif des passionnés de l’aventure spatiale.
 
L’exposition suivra l’actualité grâce aux outils modernes de communication.
Ainsi, elle est inaugurée au cours de l’Année internationale de l’Astronomie et du quarantième anniversaire du premier pas d’un homme sur la Lune.
Et le spatial, dont le but est de repousser les frontières de l’inconnu, est porteur de promesses d’avenir.
 
Claudie Haigneré
 
 
 
Voir aussi l'exposition "COSMOS" au Palais de la Découverte qui commence aussi ces jours-ci.
 
 
 
 
 
 
Bon ciel à tous!
 
 
Jean Pierre Martin 
Abonnez-vous aux astronews du site en envoyant votre nom et votre e-mail.
 
www.planetastronomy.com