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- Mise à jour le 6 Janvier 2011
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- CONFÉRENCE
"LA TRANSMISSION DE L’ASTRONOMIE ANTIQUE"
- Par Denis SAVOIE
- Directeur du Planétarium
et du département Astronomie-astrophysique
du Palais de la Découverte, SYRTE Observatoire de Paris
Organisée par l'IAP
- 98 bis Av Arago,
Paris 14ème
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- Le mardi 4 Janvier
20101 à 19H30
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- Photos : JPM. pour l'ambiance (les photos avec
plus de résolution peuvent m'être
demandées directement)
- Les photos des slides sont de la présentation
de l'auteur. Voir les crédits
des autres photos
- Vidéo de la conférence par le CERIMES
disponible sur leur site quelques jours après (le CERIMES propose aussi
toutes les vidéos des conférences IAP) :
voir : http://www.cerimes.fr/le-catalogue/institut-dastrophysique-de-paris-iap.html
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- BREF COMPTE RENDU
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- Denis Savoie est bien connu de nos lecteurs, il
a en charge notamment le planétarium du Palais de la Découverte qui mérite
le détour (il existe même une séance spéciale pour enfants).
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- Il est aussi responsable du département
astronomie et gère 8 personnes.
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- Il a intégré depuis quelques années le SYRTE
(Système de Référence Temps Espace) de l’Observatoire de Paris.
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- C’est un historien des sciences bien connu.
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- Il fait aussi parti de la SAF (commission des
cadrans solaires).
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- L’origine de notre astronomie occidentale est
basée principalement sur l’astronomie
babylonienne et plus tard hellénistique.
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- En fait contrairement à ce que l’on pourrait
croire, l’astronomie purement égyptienne (avant la période grecque) a
apporté très peu.
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- Il y a eu aussi des échanges permanents entre
astronomie babylonienne et grecque, représentés par les flèches en gras
sur ce graphique.
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- LA
PIERRE DE ROSETTE DE L’ÉCRITURE BABYLONIENNE.
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C’est
la roche de
Behistun, découverte en 1851 par Sir Henry Rawlinson qui a servi à déchiffrer
l’écriture cunéiforme de ces mystérieuses tablettes d’argiles des
Babyloniens.
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- Sur les flancs de cette montagne, étaient
inscrits des textes sur de nombreuses colonnes.
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- Rawlinson en a fait des moulages pour les étudier.
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- Elle a été découverte en Iran, et possède
la particularité d’être écrite en trois langues :
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Le babylonien
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L’élamite et
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L’akkadien
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- La
traduction complète de ces textes.
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- On va enfin comprendre le sens de ces tablettes
d’argile.
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- Surprise : ce sont principalement des éphémérides.
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- L’ASTRONOMIE
BABYLONIENNE.
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- Elle a surpris tout le monde, la plupart des
textes sont des éphémérides arithmétiques.
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- Ils sont très précis, ces éphémérides sont
d’un très haut niveau ; on
trouve la position jour après jour de la Lune, la longitude, la latitude,
la prévision des éclipses, etc, mais on ne sait pas comment ils faisaient.
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- On peut voir une éphéméride
lunaire de l’ère Séleucide.
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- Une partie de l’astronomie grecque dérive de
l’astronomie babylonienne.
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- MAIS
COMMENT CE SAVOIR EST-IL PASSÉ AUX GRECS ?
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- Denis nous fait remarquer qu’il n’existe
aucun texte , aucun écrit original de la plupart des grands astronomes
grecs.
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Rien de la part du grand Thalès
de Milet, qui était capable de déterminer les dates d’éclipse.
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Aucun écrit aussi d’Eudoxe
de Cnide, il l’Univers comme des sphères emboîtées les unes dans
les autres.
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Ératosthène,
de Cyrène, célèbre directeur de la grande bibliothèque d’Alexandrie,
mesure par une méthode originale le rayon terrestre ; rien ne nous est
parvenu de lui, seul un texte postérieur de 5 siècles l’évoque.
- ·
Sur Aristarque
de Samos, un seul ouvrage nous est parvenu ; il a évalué la
distance de la Terre à la Lune et au Soleil ; d’après ses calculs,
il trouve que le Soleil est 20 fois plus éloigné que la Lune, cette
« erreur » va perdurer jusqu’au 17ème siècle.
C’est aussi le précurseur de l’héliocentrisme.
- ·
De Géminos de
Rhodes, il nous reste quelques écrits. Il a écrit un traité de
cosmographie.
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C’est Apollonius
de Perge qui imagine les épicycles, il est connu aussi pour son traité
des coniques dont un extrait nous est parvenu.
- ·
Le grand Hipparque,
premier à lister les étoiles dans le ciel, il en dénombre plus de 800 ;
il décrit aussi la précession des équinoxes. Pour ainsi dire pas d’écrit
de lui.
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- En fait, après cette liste non exhaustive, on
peut dire que l’essentiel du savoir grec vient de Claude Ptolémée,
astronome du IIème siècle après JC. Ce savoir a été consigné dans un
grand nombre d’ouvrages tels que :
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Le plus célèbre : l’Almageste,
ouvrage de 13 livres comprenant, trigonométrie, astronomie, phases de la
lune, conjonction, etc Il
faut noter le très haut niveau atteint par cette œuvre.
- ·
Les tables faciles.
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Le Phaseis sur le levé et couché des étoiles.
- ·
L’hypothèse des planètes sur la structure du monde.
- ·
Le Tétrabible concerne l’astrologie.
- ·
L’analemme etc… et ne pas oublier
- ·
Sa Géographie avec les
premières cartes du monde.
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- C’est Théon
d’Alexandrie qui fut le
commentateur de Ptolémée.
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- MAIS
COMMENT NOUS SONT PARVENUS CES TEXTES ?
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- À l’époque on écrivait soit :
- ·
sur du papyrus, superposition de plusieurs tiges de cette plante du
Nil, on en faisait des rouleaux de 10m et on écrivait dessus avec une encre
indélébile.
- ·
Sur du parchemin, c’est à dire des peaux d’animaux. Son avantage ;
on pouvait effacer ce qui était écrit et écrire par dessus (palimpseste).
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- Le type d’écriture utilisée : l’onciale,
c’est du grec majuscule sans séparation des mots et des phrases, donc pas
facile à lire.
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- Dans l’Empire Byzantin, vers le 9ème
siècle, il y a des problèmes de fourniture de parchemin, on en manque.
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- On décide alors de changer de type d’écriture,
on va passer de l’onciale à la minuscule
caroline avec séparation des mots par des espaces.
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- Tout le savoir grec est ainsi retransmis en
minuscules.
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- On voit ici deux chefs d’œuvres de l’Almageste
qui ont survécu :
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à gauche, en onciale, qui a survécu, le Codex Parisinus
- ·
à droite le codex Vaticanus
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- En 1896, se produit une découverte intéressante,
en effectuant des fouilles à Oxyrhynchos
sur le Nil, on découvre une mine de milliers de papyrus, qui sont immédiatement
envoyés à Oxford.
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- Ils sont en grec et en démotique, une petite
part concerne l’astronomie, et on découvre que ce sont principalement des
horoscopes.
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- L’INFLUENCE
DES ARABES : LES ABBASSIDES .
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- Au VIIIème siècle, les
Abbassides délogent les
Omeyyades, c’est le règne de Bagdad, maintenant.
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- C’est
une période où le savoir explose !
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- Il y a un mouvement important de traduction des
textes grecs en arabe, et c’est à cette époque que tout le corpus grec
sera traduit en arabe.
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- Lee
calife Al Mamoun, finance des astronomes chargés d’observer le ciel.
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- De célèbres astronomes illustrent cette époque
comme :
- ·
Nasir
ad Din At Tusi
- ·
Al-Khwarizmi
- ·
Al
Battani
- ·
Al
Toussi
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- Le
monde arabo-islamique pénètre en Europe par le sud de l’Espagne. (Tolède,
Grenade…).
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- Mais
le monde occidental lutte contre l’influence islamique, et en 1204 c’est
la chute de Constantinople.
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- Malgré
cela, s’installe dans le Sud de l’Espagne une école de traduction à
Tolède, dirigée par Gérard
de Crémone, qui va traduire tous les principaux textes arabes
(provenant du grec) en latin.
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- Ce sera une étape
fondamentale pour la pénétration ensuite en Europe.
- C’est
en effet par cette voie arabo-latine que nous est parvenu tout le savoir
grec et arabe.
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- On
voit ci-contre la liste des œuvres et des auteurs traduits par G de Crémone
et ses collègues.
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- Ce
ne sera que beaucoup plus tard que les premiers ouvrages imprimés paraîtront.
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- Merci
Denis, pour ce voyage extraordinaire dans le temps.
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- POUR ALLER PLUS LOIN.
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- Les
livres conseillés par Denis Savoie sur le sujet :
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- - D'Homère à Erasme, La transmission des
classiques grecs et latins, de D. Reynolds et N. Wilson, ed. CNRS, 1984
- Les sciences exactes dans l'antiquité, de O. Neugebauer, ed. Actes Sud,
1990
- La tradition des textes grecs, de J. Irigoin, ed. Les Belles Lettres, 2003
- Pensée grecque, culture arabe, de D. Gutas, ed. Aubier, 2005
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- Quelques
sites Internet :
-
- L’astronomie
en Mésopotamie.
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- Le
déchiffrement de l’écriture cunéiforme.
-
- L’astronomie
grecque antique.
-
- Une
biographie de Ptolémée.
-
- L’astronomie
de Ptolémée.
-
- Une
chronologie des mathématiques par
Serge Mehl.
-
- Sur
Ératosthène.
-
- Histoire
de l’astronomie, de l’antiquité au moyen age
par l’Observatoire de Paris.
-
- Comment
Aristarque de Samos mesurait les distances de la lune et du soleil
par F Dubois.
-
- Écriture
grecque et latine
par le BnF.
-
- Sur
l’astronomie arabe.
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- Sur
mon site Planetastronomy, on peut consulter :
-
- Les
articles de B Lelard sur les
maths de l’Astronomie.
-
- Visite
de l’exposition L’age
d’or des sciences arabes.
-
- Visite
du Louvre
astronomique.
-
- L’astronomie
islamique par G Saliba à l’Unesco.
-
- Les
grandes dates de l’astronomie CR de
la conf de JPM aux RCE 2008.
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-
- Bon ciel à tous !
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- Jean Pierre Martin
.
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