Les photos des slides sont de la présentation
de l'auteur.Voir les crédits
des autres photos et des animations.
REMARQUE : Les comptes rendus des conférences
sont mis en ligne au fur et à mesure
Vous vous en apercevrez en allant voir la
page du compte rendu général de temps en temps à l'index
"conférences", je
signalerai les mises en ligne dans la fenêtre des mises à jour du site
BREF COMPTE RENDU
Patrick Michel, que nos lecteurs connaissent
bien, il nous donne très souvent des nouvelles de première main sur les
astéroïdes, a la chance de travailler à l’Observatoire de la Côte d’Azur
(OCA) sur les hauteurs de Nice, est responsable du groupe planétologie et
membre du laboratoire Cassiopée
(acronyme approximatif de Laboratoire de Cosmologie, Astrophysique Stellaire
& Solaire, de Planétologie et de Mécanique des Fluides)
Il a participé très activement à la mission
japonaise Haybusa vers l’astéroïde Itokawa dont les principaux événement
vous
on été contés sur ce site.
INTRODUCTION
SUR LE SYSTÈME SOLAIRE.
Il y a 4,556 milliards d’années, un disque
de gaz et de poussières tourne autour d’une étoile naissante, le Soleil.
Dans ce disque Jupiter se forme en moins de 10
millions d’années et notre Terre en moins de 100 millions d’années.
On passe d’un disque de poussières et de gaz
en si peu de temps à l’échelle géologique, à un système planétaire, un challenge pour les
astrophysiciens pour trouver les bons modèles et les bonnes explications.
Deux groupes de planètes naissent :
·Les planètes géantes : Jupiter, Saturne, Uranus et Neptune,
faites de gaz (H, He) , légères, densité de 0,7 à 2.
·Les planètes telluriques : Mercure, vénus, Terre, Mars ;
faites de roches, plus lourdes, densité 4 à 5,5.
Les
petits corps du système solaire (astéroïdes, comètes) sont les restes
des briques qui ont façonné ces planètes.
On les retrouve principalement :
·dans la ceinture des astéroïdes entre Mars et Jupiter et
·dans la ceinture de Kuiper au delà de Neptune et
·dans le nuage de Oort aux ultimes confins du système solaire.
Les astéroïdes de la ceinture principale dont
la taille est supérieure à 1km, représentent une masse totale de
approximativement 1/1000ème de la masse de la Terre
Mais parmi les astéroïdes, une catégorie revêt
une plus grande importance pour nous, ceux qui croisent l’orbite de la
Terre :les géocroiseurs
(NEA en anglais : Near Earth Asteroids).
Il y aurait plus d’un millier de corps de
taille supérieure au km.
LES
MISSIONS SPATIALES VERS LES PETITS CORPS.
Quelques missions ont déjà été lancées
vers les comètes et astéroïdes :
Missions cométaires :
·Giotto
vers la comète de Halley en 1986, notre première rencontre avec une comète.
·Deep
Impact en 2005 a impacté la comète Tempel-1, elle rencontre en
novembre 2006 Hartley-2.
·Stardust
capture de la poussière de la comète Wild 2 en 2004 et la ramène sur
Terre.
·Rosetta
doit se mettre en orbite et lancer un atterrisseur sur la comète Churyumov
– Gerasimenko en 2014
Mission vers les astéroïdes (hormis les
sondes qui en ont photographié en passant) :
·NEAR se met en orbite autour
d’Eros en 2000 et se pose en 2001
·Hayabusa
récolte des échantillons d’Itokawa en 2005 et ramène sa capsule sur
Terre.
On peut voir
sur cette image une vue des différents astéroïdes et comètes déjà
visités.
LA
MISSION HAYABUSA VERS ITOKAWA.
Rappel succinct de la mission :
C'est une sonde japonaise dirigée vers un
petit astéroïde "japonais" baptisé 25143-Itokawa.
C’est en fait un démonstrateur technologique
qui donnera une totale satisfaction.
Cette cible, un NEA (géocroiseur) située
actuellement à 300 millions de km de nous, est relativement petite : 500m dans sa plus grande dimension, période de
rotation : 12h.
La caractéristique de cette mission est la présence
à bord de moteurs ioniques (comme sur Smart 1 et sur Deep Space 1). Après
approche de l'astéroïde, il est prévu une méthode originale de retour d'échantillons
suite à une série de "Touch and Go" comme on dit en aviation.
Elle devrait pour la PREMIÈRE FOIS AU MONDE ramener des échantillons de
cet astéroïde
L’atterrissage une fois décidé se passe en
larguant un marqueur à basse altitude (100m) Il sert de signal radar pour
un atterrissage en CHUTE LIBRE (faible gravité), ceci afin d’éviter une
contamination avec les carburants chimiques.
La densité moyenne a été calculée, elle est
de 2g/cm3. Relativement basse, donc c’est un corps poreux et peu compact.
(rubble pile comme on dit en anglais littéralement tas de gravas).
Photo : crédit : JAXA.
On s’interroge beaucoup sur la constitution
de ces petits objets (taille inférieure à 50km) ; on pense qu’ils
se sont probablement formés par fragmentation d’autres corps. Il sont de multi-génération.
Lors
de ces ré-agrégations, les rochers vont combler les trous dus à d’éventuels
cratères ; ce qui expliquerait le peu de cratères sur Itokawa ou que
ceux-ci soient pleins.
Il semble aussi que les impacts provoquent des vibrations qui font glisser les gravats
dans les points bas (fonds des cratères par exemple).
Un petit corps vibre plus facilement qu’un
gros corps, suite à un impact.
QUELQUES
DÉTAILS SUR LA MISSION ELLE-MÊME.
La recherche de zones lisses était importante,
car nécessaires pour prévoir l’atterrissage.
Il
y avait en effet une différence notable avec le sol de Eros, Eros était
couvert d’une couche de sable fin de plusieurs dizaine de m de profondeur,
et les rochers avaient une taille de 1 à 10m.
Alors que la surface d’Itokawa était
recouverte de gravier et de cailloux.
Cela a conditionné le choix des sites
d’atterrissage.
Elle s’est posée dans la « mer »
appelée Muses-C Regio.
Elle a même rebondi deux fois et est restée pendant 30 minutes à la surface (non
prévu) on le constate sur les enregistrements des faisceaux Laser LRF
mesurant l’altitude que l’on peut voir
sur cette courbe, où l’altitude est en échelle verticale et le temps
en horizontal.
C’était la première tentative du 19 Nov que
l’on croyait ratée, et qui donna naissance à une deuxième le 25 Nov.
(crédit photo : JAXA)
Cette
mission a joué de malchance quand
même malgré la réussite qu’on lui connaît.
Le lancement a eu lieu lors d’une forte éruption
solaire qui a provoqué des perturbations dans la sonde.
·Un des 4 moteurs ioniques est mort rapidement
·Une partie des panneaux solaires est endommagée.
·Une fois en orbite autour d’Itokawa, le robot Minerva qui devait être
lancé, l’a été trop tôt et a raté l’astéroïde.
·Le 19 Nov 2005, on doit se poser, mais en fait on n’en est pas sûr,
plus tard on saura que ce fut trop parfait ; et alors que l’on
craignait de rebondir trop facilement (gravité extrêmement faible) on
reste 30 minutes sur la surface , surface qui est très chaude (plus de
100°C ?). Un panneau solaire s’abîme de nouveau.
·Comme conséquence de l’atterrissage, les ergols commencent à fuir
à cause de la température aussi, la sonde chauffe.
·Quelques jours plus tard, le 25, on recommence.
·Bref on repart mais le projectile pour recueillir des échantillons
n’a pas été lancé, mais par chance le réceptacle était ouvert, alors
peut être que l’on a pu capturer naturellement un peu de poussière.
·On rate la fenêtre du retour sur Terre, il faut attendre la
prochaine fenêtre.
·Pour la phase retour, tous les moteurs ioniques sont HS à un degré
différent chacun.
Là, coup de génie des Japonais ; ils
arrivent à bricoler à distance les 4 moteurs HS pour en faire un qui
marche et va ramener la sonde sur Terre.
Et c’est le glorieux retour sur Terre avec récupération
de la capsule dans le désert australien.
Au moment de la conférence Patrick Michel ne
savait pas encore si le réceptacle contenait ou non de la poussière
d’astéroïde ; maintenant
on le sait, c’est …….OUI !
Qui a dit que la chance n’était pas nécessaire
en astronautique ?
Science
Return from Hayabusapour l’ International Symposium Marco Polo and other Small Body
Sample Return Mission présenté
par Makoto Yoshikawa Hayabusa Science Team de la Japan Aerospace Exploration
Agency (JAXA). Excellent
à voir absolument.