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- Mise à jour le 17 Janvier 2012
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- Astrophysicien
Observatoire de Paris LUTh
- Directeur de
recherche CNRS
- " PULSARS ET
ÉTOILES À NEUTRONS"
- Organisée par la
SAF
- Dans ses locaux, 3
rue Beethoven, Paris XVI
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- Le Samedi 14
Janvier 2012 à 15H00
à l'occasion de la réunion de la Commission de Cosmologie.
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- Photos : JPM pour l'ambiance. (les photos avec
plus de résolution peuvent m'être
demandées directement)
- Les photos des slides sont de la présentation
de l'auteur. Voir les crédits des autres photos si nécessaire
- (Le conférencier a eu la gentillesse de nous
donner sa présentation complète (en pdf) elle est disponible sur le site
de la SAF et également disponible sur
ma liaison ftp au téléchargement et s'appelle. Mottez-pulsars_SAF_2012.pdf
elle est dans le dossier COSMOLOGIE SAF de la saison 2011-2012,).
- Ceux qui n'ont pas les mots de passe doivent me
contacter avant.
- Pour info les actualités cosmo présentées ce
jour là sont aussi disponibles sur le
site de la commission.
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- BREF COMPTE RENDU
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- La présentation de l’auteur étant
disponible au téléchargement, le compte rendu sera succinct.
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- Nouvelle disposition des chaises pour
permettre au plus grand nombre de suivre la conférence plus agréablement !
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- Fabrice Mottez est astrophysicien au LUTh (Laboratoire
Univers et Théories) à l’Observatoire de Paris Meudon.
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- Il a appartenu précédemment au LPP
(Laboratoire de Physique des Plasmas).
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- Il a aussi écrit récemment
un livre sur les soit disant catastrophes prévues pour 2012 et en a tiré
un article qui vient de paraître dans la revue l’Astronomie de Janvier
2012 qu’il nous montre sur cette photo.
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- Mais cet après midi il nous parle de son sujet
de prédilection, les pulsars et les étoiles à neutrons.
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- LE
GRAND VIDE DE L’ATOME ET L’EXTRÊME DENSITÉ DU NOYAU
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- Fabrice Mottez commence sa conférence en nous
parlant du grand vide de l’atome, ce qui a pour conséquence une énorme
densité du noyau de celui-ci.
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- Et de nous citer quelques images :
- Si l’atome avait la taille de la Tour Eiffel,
le noyau serait…………….une coccinelle!
- De même, si on grossissait un atome d’Hydrogène,
mille milliards de fois (109) :
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Le noyau (proton) aurait une taille de 1mm et une masse de 1,7
millions de tonnes
- ·
L’électron aurait une taille inférieure à 1 micron et une masse
de 900 tonnes !
- ·
Cet électron tournerait dans un volume (vide) de 100m de diamètre.
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- Tout ceci pour nous faire toucher du doigt les
densités énormes mises en jeu au niveau nucléaire.
- Et la question qui en découle pour les
astronomes : existerait-il
des étoiles aussi denses que les noyaux atomiques ?
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- Baade
et Zwicky imaginèrent en 1934 une
nouvelle forme d’étoile composée de neutrons qui seraient l’étape
ultime de l’évolution stellaire.
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- Un peu plus tard, Richard Tolman, Robert
Oppenheimer et George Volkof (on dira T.O.V.) mettent au point les
équations des conditions d’équilibre de telles étoiles à neutrons :
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- La 1ère équation relie la masse et
la densité de l’étoile.
- La deuxième exprime la force gravitationnelle j
relativiste.
- La troisième représente l’équilibre entre
les forces de gravitation et de pression. (équation d’état).
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- Ces trois scientifiques calculent les modèles
d’équilibre de telles étoiles, ils trouvent une masse de l’ordre de la
masse du Soleil, mais un rayon de l’ordre de 20km !! ce qui
confirment les hypothèses de Zwicky et Baade.
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- Mais ils ne sont pas pris au sérieux, car de
tels astres seraient impossible à détecter avec les moyens de l’époque.
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- Au début des années 1960, une idée est émise :
la source d’énergie de la
nébuleuse du Crabe serait une étoile à neutrons en rotation rapide.
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- LA
DÉCOUVERTE DES PULSARS.
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Mais
la révolution arrive, au milieu des années 1960, l’Université de
Cambridge lance un programme pour détecter des quasars en observation
radio. C’est Anthony Hewish qui est le chef du projet avec son étudiante Jocelyn Bell.
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- Celle-ci quelques mois après le début des
mesures (le 6 Août 1967) découvre ce qui va devenir le
premier pulsar radio (CP 1919 période ultra stable 1,337sec), on
envisagea même une source extra terrestre, c’est la raison pour laquelle
on écrivit sur les enregistrements tout d’abord lgm (little green men :
petits hommes verts). Les observations sont publiées dans la revue Nature.
- C’est son patron qui aura le Prix Nobel !!!
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- La régularité des pulsations prouve que
c’est une rotation d’étoile ; la rapidité des pulsations laisse
à penser que c’est un petit objet, naine blanche ou étoile à neutrons.
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En
quelques mois on va découvrir de nouveaux pulsars.
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- En étudiant la période de ceux-ci, on
remarque qu’il en existe deux groupes principaux :
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Les pulsars
lents (de l’ordre de la seconde) les plus importants et
- ·
Les pulsars
rapides (millisecondes) comme le Crabe ou Vela.
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- En mesurant la vitesse de rotation des pulsars,
on constate que celle-ci diminue (peu) mais de façon constante. De temps en
temps, on remarque aussi que la vitesse augmente de façon discontinue. (glitch !).
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- On pense que les pulsars rapides sont jeunes,
les lents, plus vieux.
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- On imagine aussi que plus le pulsar est jeune
et plus il ralentit vite.
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- Ce phénomène de ralentissement des pulsars
provoque une lente augmentation de la période P du pulsar au cours du
temps, cela est noté par les spécialistes par la lettre P point (dot P en
anglais) et donne naissance au diagramme P-P point.
- Le taux d’accroissement de la période des
pulsars est extrêmement lent à l’échelle humaine. Ce ralentissement est
dû à la perte d’énergie du pulsar par émission de rayonnement.
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- Que remarque-t-on sur ce diagramme (en
vertical le ralentissement) :
- ·
La plupart des pulsars (période autour de la seconde) ont un
ralentissement entre 10-14 et 10-16 (ralentissement
d’un facteur 2 en quelques millions d’années !)
- ·
Certains pulsars sont très rapides (milliseconde) avec un
ralentissement très faible (10-20)
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- QUELLE
EST L’ORIGINE DES PULSATIONS DES PULSARS ?
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- Ce ne peut être que l’oscillation d’une étoile
très petite (genre étoile à neutrons ou naine blanche) qui tourne sur
elle même très rapidement qui donne naissance à des émissions si
rapides..
- En effet, à la suite de l’effondrement
d’une étoile massive, sa taille diminuant drastiquement, son moment cinétique
(ou angulaire) est augmenté dans les mêmes proportions (conservation du
moment cinétique) ; pensez à la patineuse qui rapproche ses bras pour
tourner de plus en plus vite. Cette rotation rapide est accompagnée d’un
intense champ magnétique.
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- Le
pulsar du Crabe est affecté d’une période
de 33ms, cela tend à prouver que c’est une étoile à neutrons, ce fut
une grande avancée.
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Le
champ magnétique des pulsars est énorme.
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- Comme on s’en rend compte à l’aide de
cette diapo.
- Pourquoi une telle valeur? C’est la
conservation du flux magnétique.
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- Le plasma se contractant lors de
l’effondrement de l’étoile, la champ magnétique associé à ce plasma
accroît son intensité.
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- Ce champ magnétique n’est généralement pas
aligné avec l’axe de rotation de l’étoile.
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- Il y a aussi perte d’énergie dans la
rotation du pulsar, ce qui allonge sa période.
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- On le remarque sur le diagramme ci-contre,
appelé diagramme P-Bs.
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- Il représente le champ magnétique (Bs) en
vertical et la période en horizontal de pulsars de notre Galaxie.
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- On note que plus le champ magnétique est fort,
et plus lent est le pulsar.
- Exception : les pulsars doubles (ceux
entourés d’un cercle).
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- LA
MAGNÉTOSPHÈRE DES PULSARS.
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- Les particules suivent les lignes de champ magnétique.
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- Elles sont émises dans un cône axé sur B.
- Si la particule est lente le cône est très
ouvert, si elle est rapide, il est plus fermé.
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- L’axe de rotation est vertical, l’axe du
champ magnétique est incliné (axe B).
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- Les émissions des pulsars : elles peuvent
être dans toutes les longueurs d’onde :
- Par exemple le Crabe émet en tout :
radio, visible, X, gamma etc.. ;
mais certains pulsars n’émettent qu’en radio, d’autres n’émettent
qu’en gamma comme Geminga.
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- LES
PULSARS CONNUS.
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- Il y a plus de 1300
pulsars répertoriés, dont 73 sont des systèmes binaires et 90 des
rapides (des millisecondes).
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- La plupart sont dans notre galaxie, sauf
quelques uns dans les nuages de Magellan
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- Le plus rapide :
PSR B937 +21 de
1,56ms.
- Le plus lent :
J2144-3933
de 8,5sec.
- Le plus proche :
PSR
B0950 +08 à 120pc.
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- À ce propos quelle est la nomenclature des pulsars ?
- Diverses notations ont été utilisées au
cours du temps.
- Le premier style de notation était de mettre
deux lettres représentant le lieu de l’observation : CP pour
Cambridge, JP pour Jodrell Bank, AP pour Arecibo etc..
- Cela fut ensuite unifié en PSR suivi de
l’ascension droite et de la déclinaison comme par exemple PSR 1919+21.
- Mais à l’époque de la découverte des
pulsars, le système de coordonnées équatoriales était celui démarrant
en 1950 et était noté B1950.0, maintenant on est passé à J2000.0 on y
ajoute bien entendu l’ascension droite et maintenant la déclinaison en
degré et minutes pour éviter toute confusion, donc on précise la lettre B
pour la première époque et J pour la plus récente, par exemple :
- J2144-3933
(signifie AD : 21H44 D : -39°33’).
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- On peut aussi se poser la question : les étoiles à neutrons sont-elles toutes des pulsars?
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- Quand un pulsar vieillit, sa rotation ralentit,
mais on n’observe pas de pulsars lents ou très lent, il y a donc une zone
appelée cimetière des pulsars (graveyard) et marquée par la ligne de mort
(death line en rouge sur le graphique), si on se reporte au diagramme du
ralentissement précédent, plus haut, au chapitre découverte des pulsars.
- En dessous de cette ligne, il y a des étoiles
à neutrons mais elles ne pulsent plus, ce ne sont plus des pulsars, donc
toutes les étoiles à neutrons ne sont pas (ou plus ?) des pulsars.
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- Les pulsars ont favorisé l’étude plus poussée
des étoiles à neutrons.
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- LES
ÉTOILES À NEUTRONS.
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- Ce sont les objets les plus denses de
l’Univers. Mais leur équation d’état est mal connue.
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On
imagine leur structure comme sur le schéma ci-contre.
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- De l’extérieur vers l’intérieur :
- ·
Une croûte de Fer de quelques km
- ·
Des neutrons et des protons
- ·
Le noyau avec quarks
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- Tout ceci est quand même sujet à caution.
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- Peut être une nouvelle catégorie d’étoiles
encore plus étrange : les
étoiles à quarks !
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- C’est la nouvelle cible des astrophysiciens !
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- POUR ALLER PLUS LOIN.
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- Les
pulsars, CR de la conférence à l’UNESCO
de Jocelyn Bell.
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- The
pulsars’magnetospheres par F Mottez,
présentation pdf.
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- Les
étoiles à neutrons par F Mottez, présentation
pdf.
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- Les
étoiles à neutrons chez nos amis
d’Astropolis.
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- Gravitational
Field of Relativistic Stars par Max
Camenzind (Heidelberg).
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- Neutron
Star Equations of State par James M.
Lattimer (Stony Brook University). Complexe
mais intéressant.
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- Les
objets compacts par E Gourgoulhon du
LUTh. À lire.
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- Étoiles
à neutrons et trous noirs par E Gourgoulhon du LUTH, très bon.
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- Objets
compacts par Ph Grandclément du LUTh,
très intéressant travail qui parle aussi des étoiles à neutrons au
chapitre 5.
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- Les
pulsars chez Cosmovisions.
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- Populating
the Galaxy with pulsars I: stellar & binary evolution
par Paul D. Kiel et al.
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- Les
étoiles à neutrons par N Rumiano.
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- Bon ciel à tous
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- Jean Pierre MartinSAF
Président de la Commission de Cosmologie
- www.planetastronomy.com
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