Les photos des slides sont de la présentation
de l'auteur.Voir les crédits
des autres photos et des animations.
REMARQUE : Les comptes rendus des conférences
sont mis en ligne au fur et à mesure.
L’AFA mettra aussi les présentations des
conférenciers en ligne sur leur
site.
Vous vous en apercevrez en allant voirla page
du compte rendu général de temps en temps à l'index "conférences", je
signalerai les mises en ligne dans la fenêtre des mises à jour du site
Etienne Parizot est chercheur astrophysicien au
laboratoire APC (Astroparticule et Cosmologie)
Ses spécialités : Astrophysique des
Hautes Énergies, et Rayons cosmiques
Il est aussi professeur à Paris 7.
Il a aussi un site dédié à l’astronomie et
à l’astronautique : E.T.
d’Orion.
Les rayons cosmiques ont été découverts il y
a exactement 100 ans, d’où l’intérêt de la conférence de ce soir.
INTRODUCTION.
Quel
rapport y a t il entre ces divers éléments ??
Et bien nous allons voir que ce sont les rayons
cosmiques (RC) à divers degrés.
Les RC jouent un rôle majeur dans de nombreux
processus astrophysiques.
Ils sont généralement méconnus du grand
public et même après un siècle de leur découverte on ne connaît pas
complètement leurs origines.
Que
sont les rayons cosmiques ?
Ce sont des particules de haute énergie qui
sillonnent la galaxie et peuvent même provenir d’autres galaxies.
Ce sont principalement des ions positifs comme des protons ou des noyaux d’atomes
comme He, C , O, Fe etc..
En rencontrant la Terre, ils interfèrent avec la haute atmosphère et
produisent des particules secondaires qui arrivent au sol : neutrons,
gamma, électrons, muons, etc…
On
ne peut pas voir les rayons cosmiques.
On peut les détecter indirectement.
Avec notamment un instrument plutôt vieillot, un
électroscope.
Lorsque l’électrosocpe est chargé, les bras
se repoussent. Si des particules chargées traversent l’électroscope,
l’air va être ionisé et les bras vont perdre progressivement leurs
charges.
La décharge est d’autant plus rapide que les
particules chargées sont intenses.
C’est Coulomb qui remarque en 1785 que la décharge
spontanée des électroscopes est due à l’air. Ce sera confirmé plus
tard par Faraday.
LA
DÉCENNIE RÉVOLUTIONNAIRE.
C’est celle concernant la fin du XIXème siècle
et le début du XXème.
Quelques dates importantes :
1895 : découverte des rayons X par Röntgen
et confirmée quelques années plus tard par Von Laue
1896 : Becquerel découvre la radioactivité
de l’Uranium
1897 : découvertes des électrons
1898-1900 : Pierre et Marie Curie et
Rutherford notamment se rendent compte qu’il y a plusieurs types de
radioactivité
1901 : Wilson remarque les électroscopes
se déchargent de la même façon au centre d’un tunnel profond qu’à la
surface
1909 : Théodore Wulf fait les mêmes
manips au somment de la Tour Eiffel.
Et c’est la grande découverte par
Hess lors de son voyage en ballon en 1912.
Il y a augmentation du rayonnement avec
l’altitude. C’est un rayonnement qui vient « du haut » !
C’est Robert Milikan qui baptise ces rayons,
rayons « cosmiques ».
On ne sait pas encore trop ce que c’est
vraiment, on sait qu’ils sont très
énergétiques et chargés.
Ce sont principalement des protons.
Des
nouveaux messagers du cosmos après la lumière,
de la matière extra terrestre !
En 1936 on découvre une nouvelle particule :
le muon, similaire à l’électron mais beaucoup plus massive.
Il y a en moyenne 4 rayons cosmiques par
seconde et par cm2 !
Ils jouent un rôle essentiel dans les
processus galactiques.
Ils contrôlent l’ionisation du milieu
interstellaire et régulent la formation d’étoiles.
Mais impossible
de repérer de quelle direction ils viennent, ils sont isotropes.
Il faudrait pouvoir les « transformer »
en vrais rayons, des rayonnements secondaires que l’on pourrait plus
facilement étudier.
C’est ce qu’a entrepris le physicien Pierre
Auger.
Il corrèle en temps les particules détectées
en altitude et au sol, et découvre ainsi les gerbes
atmosphériques produites par les rayons cosmiques de très haute énergie.
Ils créent une multitude de sous particules énergétiques qui
interagissent avec l’air atmosphérique par un phénomène de cascade. Ces
particules ont une vitesse proche de la vitesse de la lumière.
Il en déduit même les énergies mises en jeu :elles seraient supérieures à 1015 eV !
On a même détecté en 1962 un rayon cosmique
d’énergie incroyable : 1020 eV (100 milliards de
particules dans l’atmosphère !).
Ces particules relativistes ne voient pas
passer le temps de le même façon que nous, en effet une seconde pour les
RC relativistes correspond à 3 semaines de notre temps (1km à 1mm !).
Il est construit sur deux sites répartis sur
les deux hémisphères : l’un en Argentine (1400m d’altitude),
l’autre dans l’Utah.
L'Observatoire Pierre Auger détecte les gerbes
atmosphériques grâce à un réseau de 1 600 détecteurs de particules,
espacés de 1,5 kilomètre, qui s'étendent sur une surface de 3 000 kilomètres
carrés.
En plus, 24 télescopes observent la lumière
fluorescente produite par la gerbe lors de son passage dans l'atmosphère.
Mais les rayons cosmiques ultra énergétiques
sont rares :
Par exemple pour 1020 eV, on compte
une particule par km2 et par siècle !!!!
LE
SPECTRE D’ÉNERGIE DES RAYONS COSMIQUES.
Donc si on veut détecter ces événements énergétiques
et si on ne veut pas attendre des siècles, il faut augmenter la surface de
détection, c'est l'objet de l'observatoire Pierre Auger.
Un spectre d’énergie qui s’étend sur 12 ordres de grandeur !
Vers les 1015 eV se produit un léger
« genou » (knee en anglais) pas encore bien expliqué.