Mise à jour 15 Mai 2015

 

CONFÉRENCE MENSUELLE DE LA SAF
 «AUDOUIN DOLLFUS , UN ASTRONOME EXTRAORDINAIRE»

Par Gilles DAWIDOWICZ
Planétologue, Président de la commission de Planétologie SAF

À l’AgroParisTech 16 rue C Bernard Paris 5.

Le Mercredi 6 Mai 2015 à 19H00  Amphi Tisserand

 

Photos : JPM. pour l'ambiance (les photos avec plus de résolution peuvent m'être demandées directement)

Les photos des slides sont de la présentation de l'auteur.  Voir les crédits des autres photos et des animations.

Le conférencier a eu la gentillesse de nous donner sa présentation, elle est disponible sur ma liaison ftp et s'appelle :

Dawido-Dollfus-SAF2015.pdf, elle est dans le dossier CONF-MENSUELLES-SAF/ saison 2014-2015. .

Ceux qui n'ont pas les mots de passe doivent me contacter avant.

 

Cette conférence a été filmée en vidéo (grâce à UNICNAM et IDF TV) et est accessible sur Internet

On la trouve à cette adresse   disponible dans quelques jours

 

 

 

 

 

Gilles Dawidowicz, que le public connait bien, est planétologue et Président de la commission de planétologie de la SAF.

 

Il anime de nombreuses manifestations astronomiques comme des premières, que nous faisons voir au public : l’atterrissage des sondes martiennes, l’atterrissage de Philae sur la comète récemment et prochainement le passage de la sonde New Horizons près de Pluton.

 

Il fait aussi partie de l’association Planète Mars.

 

C’était un grand ami et émule d’Audouin Dollfus, son maître dans le domaine de l’astronomie ?

C’était donc lui le plus qualifié pour nous tracer le portrait de cet astronome hors du commun.

 

 

 

 

Audouin Dollfus, est un astronome qui a marqué la période charnière entre l’avant et l’après de l’astronautique spatiale.

 

Il est né en 1924 au sein d’une famille protestante et aisée, il a bénéficié d’une jeunesse éclairée, passée en partie au Lycée Janson de Sailly.

Il était très doué pour la mécanique, on s’en rendra compte plus tard lorsqu’il fabriquera ses propres instruments, sa première lunette sera montée à l’âge de 15 ans.

Son premier télescope, aujourd’hui exposé au Parc aux Étoiles de Triel, a été construit de ses propres mains dans les ateliers du Musée de l’Air du Bourget, apprenant ainsi à construire lui même ses appareils de laboratoire ou d’observation.

Il était aussi fasciné par les livres d’astronomie.

 

Son père Charles Dollfus (photo) est un aéronaute célèbre, il a effectué des voyages transatlantiques notamment ; et il épaulera toujours son fils.

 

Audouin choisit le métier d’astronome, il se spécialisera dans la physique du système solaire et passera plus tard sa thèse en 1955.

 

 

 

 

Il travaille au début (1946) avec son maître Bernard Lyot à l’Observatoire de Meudon, l’inventeur du coronographe, celui-ci meurt en 1952, et c’est un grand choc pour Audouin. Il prend sa succession et devient le patron.

 

Il va observer de nombreuses fois en fait à partir de l’Observatoire du Pic du Midi.

 

Il faut se souvenir qu’au milieu du XXème siècle, on ne connait pas bien le système solaire.

 

Notre astronome va s’intéresser à la planète Mars et aussi poursuivre et terminer l’œuvre de son maître sur le Soleil.

Il ajoute au coronographe, un polarimètre et développe de nouvelles techniques d’observation.

Il a beaucoup travaillé sur la polarimétrie, il a même restauré à l’Observatoire de Paris le polarimètre d’Arago.

 

En 1955 il soutient sa thèse devant le célèbre astronome Gerard Kuiper qui l’introduit à l’Union Astronomique Internationale (UAI) dont il deviendra plus tard responsable des activités planétaires.

 

 

 

 

 

Les séjours au Pic sont difficiles à l’époque, en effet il faut y aller…à pied (ski de fond) et à dos d’âne !

 

Mais les observations sont magnifiques, il fera les plus belles observations de Mars de la Lune et de Vénus pendant 20 ans

 

Grâce au coronographe du Pic du Midi, Audouin Dollfus déterminera, avec d’autres, la température de la couronne solaire (2 millions de degrés) selon les différentes longueurs d’ondes.

Grâce à de nouvelles observations au coronographe du Pic du Midi, il contribue aux études des grands jets coronaux et à la cartographie de la couronne solaire.

 

Ses premiers résultats sur la température de la couronne solaire sont ainsi couronnés de succès, c’est le cas de le dire !

 

 

 

 

 

 

L’AÉROSTATION : LA PASSION FAMILIALE.

 

Issu d’une famille d’aéronautes Audouin Dollfus vole en ballon très jeune avec son père.

Il passe son brevet d’aéronaute à Meulan et effectue ce jour là un vol au dessus de l’Hautil à Triel où se trouve le Parc aux Étoiles dont il sera le Président.

 

Un des problèmes du moment était la détection de la Vie sur Mars. Pour cela, il fallait détecter la présence de vapeur d’eau – l’eau supportant la vie -, ce que faisaient certains, ignorants qu’ils mesuraient en fait la vapeur d’eau de l’atmosphère de la Terre.

Dès 1954 Audouin Dollfus a donc l’idée de s’affranchir de l’atmosphère en montant en ballon le plus haut possible.

 

Les ascensions se faisaient la nuit pour pouvoir pointer Mars, ce qui ajoutait une grande difficulté. Il prend conseil auprès du Professeur Auguste Picard, un spécialise aéronaute.

 

C’est alors qu’il projette une ascension au delà de 10.000 mètres d’altitude. Il conçoit une cabine étanche en aluminium climatisée (fabrication Pechiney), première capsule spatiale – et considérée comme telle par les Américains -.

 

 

Il équipera la cabine d’un télescope Cassegrain de 50 cm muni d’un spectrophotomètre polarisant au foyer.

 

Pour une telle altitude, l’enveloppe d’un ballon libre se révélant être trop volumineuse, il opte pour une grappe de ballons testée au centre d’aéronomie de Trappes.

 

 

 

 

 

 

 

Le 22 avril 1959 à 20 h10 à la vitesse ascensionnelle de 300 m/s, Audouin Dollfus décolle de la base militaire de Villacoublay suspendu à « son grand attelage », des grappes de 3 ballons fixées sur un câble de 400 mètres de long.

Seul dans sa cabine, il peut tout à la fois piloter et effectuer ses mesures à partir d’un télescope embarqué. L’ensemble se stabilise à 14.000 mètres d’altitude à 1 h 30 du matin.

 

La descente le conduira à Préméry dans la Nièvre et les ballons, largués par un procédé pyrotechnique automatique finiront leur course à Roanne.

 

Audouin Dollfus, devint alors célèbre comme étant l’homme le plus haut du monde.

Il fut immédiatement invité en URSS et aux USA auprès de la NASA naissante et dans tous les observatoires du monde. Aux USA il essaya même au sol la capsule Mercury dont il trouva une faille dans la sécurité et rencontra Von Braun.

Sa capsule est aujourd’hui exposée au Musée de l’Air et de l’Espace du Bourget, musée qui fut crée par Charles Dollfus, père de l’aéronaute-astronome.

 

 

 

 

Plus tard il lancera des ballons automatiques (ils montent plus haut) pour l’étude du Soleil.

 

 

UN ASTRONOME COMPLET.

 

La NASA lui demandera sa collaboration pour les missions Ranger et la localisation de l'alunissage d'Apollo 11 et la fabrication des bottes des astronautes qui se poseront sur la Lune en 1969.

 

Ses études du sol martien aidèrent à la conception de la sonde Viking qui atterrit sur Mars en 1976.

 

Il possède les meilleures observations planétaires du monde, malgré ses difficultés visuelles (il avait perdu un œil dans sa jeunesse)

 

IL détermine avec son polarimètre la nature du sol martien et détecte des argiles.

 

Il détermine aussi la nature du sol lunaire avant les missions Apollo, il assure la NASA que l’on ne s’enfoncera pas.

 

En remerciement la NASA lui prêtera un échantillon de pierre de Lune.

 

Il découvrit en 1966 le satellite Janus en occultant par un montage optique la lumière de la planète qui se présentait par la tranche des anneaux, unique configuration permettant l’étude des satellites de Saturne

 

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Découverte de Janus par A Dollfus

Astronome complet Audouin dessinait aussi de qu’il voyait, ici diverses séquences de Mars.

 

 

 

LE MONDE ASSOCIATIF.

 

Très soucieux de vulgariser l'astronomie, Audouin Dollfus était un orateur passionné, prisé des clubs d'astronomie amateurs et des aéro-clubs à qui il refusait rarement leurs demandes de conférences et débats.

 

Il fut lauréat en 1993 du prix Janssen de la Société Astronomique de France (SAF) dont il assura également la Présidence

 

Il fut aussi Président du Parc aux Etoiles, membre de Planète Mars etc..

 

Chevalier de la Légion d’Honneur en 2009.

 

C’était un transmetteur de savoirs !

 

Il a écrit de nombreux ouvrages dont :

 

·         50 ans d’astronomie, comprendre l’Univers chez EDP Sciences

·         Les autres mondes, vision d’un astronome chez Belin

·         La grande lunette de Meudon, les yeux de la découverte chez CNRS éditions

·         Un siècle d’astronomie, à la SAF

 

Il meurt en 2010.

 

Une de ses dernières interventions à Triel en Mars 2009.

 

POUR ALLER PLUS LOIN :

 

50 ans d'Astronomie : conférence d'A Dollfus à Plaisir le 24 Février 2006

 

Audouin Dollfus : CR de sa conférence SAF, sur les autres mondes le 15 Janvier 2009

 

Visite du Pic du Midi.

 

 

 

 

 

Prochaine conférence mensuelle de la SAF : MERCREDI 10 Juin 2015   19H00   AgroParistech   Amphi Tisserand

Nous avons le plaisir de recevoir :

Roland LEHOUCQ   Astrophysicien CEA et auteur de nombreux ouvrages de vulgarisation

 

Peut-on parler d'astrophysique grâce à la science fiction ?.

 

Les œuvres de SF regorgent de références à l’astronomie et à l’astrophysique.

 

Le conférencier s’attachera à nous amuser avec les sciences dérivées de Tintin, Star Wars, Avatar et Interstellar

 

Entrée libre mais réservation obligatoire.

 

 

 

Bon ciel à tous

 

 

Jean Pierre Martin   Président de la commission de cosmologie de la SAF

www.planetastronomy.com

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