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Mise à jour le 9 Février 2018

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CONFÉRENCE
«IMPOSSIBLE LE MARIAGE DE LA RELATIVITÉ ET DES QUANTA?»

Par Claude COHEN-TANNOUDJI, Astrophysicien CEA

Université Paris Saclay

Organisée par l'IAP

98 bis Bd Arago, Paris 14ème

Le Mardi 6 Février 2018 à 19H30 (Exceptionnellement à Farabeuf)

 

Photos : JC Bercu pour l'ambiance et pour les slides (les photos avec plus de résolution peuvent m'être demandées directement)

Textes de Bruno Beckert ; merci à eux, n’ayant pas pu assister personnellement à cette conférence.

Les photos des slides sont de la présentation de l'auteur.  Voir les crédits des autres photos

Vidéos des conférences proposées par l’IAP sur Canal U

 

 

Ce fut un jour de chaos en région parisienne, et j’ai eu la bonne idée de ne pas assister malheureusement à cette conférence que j’attendais depuis longtemps, mais je n’ai pas voulu prendre le risque. Et j’ai eu raison, quand j’ai vu tous ces pauvres gens qui ont été bloqué sur la N118 (mon chemin pour rentrer) et qui ont dormis dans leur voiture. Merci donc à mes amis qui ont pris notes et photos.

 

 

Le titre complet et l’introduction de l’auteur :

 

«Impossible le mariage de la relativité et des quanta ?»

Dès la naissance des deux grandes théories à la base de la physique du vingtième siècle, la relativité et les quanta, le problème de leur possible unification a paru comporter des difficultés insurmontables (des difficultés qui, comme le dit Einstein s'élèveraient « jusqu'au ciel »).

Une cause essentielle de ces difficultés est due au fait que, d'un côté, la théorie de la relativité générale, au fondement de la cosmologie moderne est d'une très grande beauté du point de vue conceptuel mais semblait, à l'origine, ne comporter que très peu de conséquences vérifiables par l'observation, et que, de l'autre côté, la théorie des quanta, dont les applications ont envahi toutes les sphères de la vie en société (de la recherche à l'industrie), semblait, jusqu'à récemment souffrir de manquer de fondements conceptuels convaincants.

La bonne nouvelle en provenance de l'univers des trois infinis (le petit, le grand et le complexe) est que l'astrophysique observationnelle a accompli en quelques années des spectaculaires progrès qui permettent de vérifier les implications de la théorie de la relativité générale et de découvrir de nouveaux moyens d'explorer les confins de l'espace-temps, et, qu'en même temps, semble se dégager une nouvelle interprétation de la physique quantique comportant des fondements conceptuels plus solides, et suggérant de nouveaux liens possibles entre la physique de l'infiniment petit et les physiques de l'infiniment grand et de l'infiniment complexe.

Le mariage de la relativité et des quanta n'est peut-être pas impossible, tout compte fait.

 

 

 

 

 

 

BREF COMPTE RENDU

 

 

Gilles Cohen-Tannoudji est physicien au CEA (au LARSIM) et enseignant à Paris-Saclay.

 

Polytechnique en 1957, doctorat de physique en 1967, prix Jean Perrin de la SFP en 1996.

 

 

Il met à la disposition des internautes, son blog, un site extraordinaire qu’il fait vivre régulièrement :http://www.gicotan.fr/

 

 

Il y a eu trois avancées majeures de la physique au XXème siècle :

         -cosmologie scientifique (expansion, …)

         -physique des particules et des interactions

         -convergence de ces deux disciplines avec chacune un modèle standard

 

 

 

 

 

 

On peut parler avec Lemaître, de cosmogonie scientifique à la recherche des conditions initiales, simples, d’où découlera le monde que nous connaissons et ses lois.

On peut parler de relations Temps / énergie :

-        En cosmologie avec un univers primordial défini par densité et température

-        En physique des particules avec les inégalités de Heisenberg

On peut parler de  la gravitation universelle et en relativité générale : localement, changement de référentiel et champ gravitationnel, sont équivalents (principe) et on a une théorie géométrique de la gravitation.

 

Tout part de l’équation d’Einstein :

 

Cette équation lie la géométrie de l'espace-temps à la répartition de matière et d'énergie.

 

R est le tenseur de Ricci qui caractérise la courbure spatio-temporelle. T est le tenseur énergie-matière.

 

Ces équations sont valables dans tout l’Univers.

 

Les équations d’Einstein correspondent à l’espace-temps à 4 dimensions.

 

 La matière dit à l’espace-temps comment il doit se courber, et l’espace-temps dit à la matière comment elle doit bouger.

 

 

 

 

L’équation d’Einstein donne la géométrie de l’espace-temps en fonction du contenu de l’univers

 

Einstein pensait l’univers statique et ajoutait une constate « cosmologique 

 

Il évoluera après des débats avec de Sitter, Friedman, Lemaître…

 

Plus tard, Hubble posera l’expansion de l’univers.

 

 

L’espace-temps de De Sitter.

 

 

En O = observateur, nous par exemple.

 

Les rayons lumineux au-delà de notre horizon ne nous ont pas encore atteints.

 

 

Le modèle dit de « big bang chaud » utilise les équations relativiste de la gravitation, relie le rayon de l’univers observable à la densité de matière ; l’équation de conservation de l’énergie mécanique relie la densité à la pression (modèle d’un fluide parfait) ; l’équation d’état de la matière relie densité et pression en fonction de la température.

 

 

 

 

 

 

Beau succès du modèle du BB chaud, car il explique :

 

·         récession des galaxies,

·         abondances relatives des éléments,

·         fond diffus à 3 K,

·         abandon de la constante cosmologique…*

 

Ce modèle est devenu le modèle standard de la cosmologie.

On exploite le modèle dit Lambda Cold Dark Matter modèle de concordance, courbure spatiale nulle

 

L’inflation permet de corriger certains défauts du modèle : la singularité elle-même, la platitude, l’homogénéité du fond diffus, …

 

Ce modèle cosmologique évite la difficulté du big bang en invoquant l’incapacité de la théorie de la relativité générale à prendre en compte les effets quantiques dans la gravitation.

 

On s’attend à ce que de tels effets interviennent aux échelles, dites de Planck, de longueur, temps et énergie, obtenues par combinaison des trois constantes universelles, h, c et G:

 

Le big bang est alors considéré comme le « mur de Planck », la longueur en deçà de laquelle, ou l’énergie au-delà de laquelle la théorie de la relativité non quantique est en défaut

 

 

 

 

 

 

 

Rayon de l’Univers (a(t)) en fonction du temps.

 

 

 

Le retour de la constante cosmologique permet d’envisager le destin de l’Univers.

 

La densité d’énergie du vide relance une constante cosmologique et oriente le destin futur de l’univers (nouvelle inflation)

 

 

Le vide quantique (qui n’est PAS le néant, juste un état minimal d’énergie), les champs quantiques (lire Rovelli : Reality is not what it seems)

 

 

 

 

 

 

 

 

Finalement on doit parler d’une thermodynamique d’intrication laquelle fait disparaître les statistiques qui déplaisaient d’ailleurs tant à Einstein, au niveau conceptuel.

 

 

Voici représenté l’évolution de l’Univers telle qu’on l’imagine aujourd’hui.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le nouveau trépied de la physique théorique. (d’après GCT et Michel Spiro).

 

 

Pour conclure, laissons la parole à Anton Zeilinger :

 

“Contrairement aux théories de la relativité, la mécanique quantique ne repose pas encore sur une base conceptuelle généralement acceptée.

Il est proposé ici que le principe manquant puisse être identifié par l'observation que toute connaissance en physique doit être exprimée dans des propositions et que par conséquent le système le plus élémentaire représente la valeur de vérité d'une proposition, c'est-à-dire qu'elle ne contient qu’un seul bit d’information. Un système élémentaire ne peut donc donner qu'un résultat défini dans une mesure spécifique.

L'aléatoire irréductible dans d'autres mesures est alors une conséquence nécessaire. "

L'univers est participatif au moins en ce sens que l'expérimentateur en choisissant l'appareil de mesure, définit un ensemble d'observables mutuellement complémentaires dont la propriété possible d'un système peut se manifester comme réalité et le hasard des événements individuels provient de la finitude de l'information . (...)

 

En conclusion, on peut très bien dire que l'information est le noyau irréductible d'où tout le reste s'écoule. Alors la question de savoir pourquoi la nature apparaît quantifiée est simplement une conséquence du fait que l'information elle-même est quantifiée par nécessité. "

 

 

 

 

 

POUR ALLER PLUS LOIN :

 

Emergence, matière sombre, vide : CR conf SAF (Cosmologie) G Cohen Tannoudji du 19 Mars 2016

 

La longue traque du boson de Higgs : CR de la conf. SAF (cosmo) de G Cohen-Tannoudji du 5 Mai 2012

 

Une brève histoire de la matière : CR de la conf. De G Cohen Tannoudji à l'IAP le 3 Mars 2009

 

COHEN-TANNOUDJI : Une révolution scientifique à l'horizon? CR conf. du 8 Juillet 2009

 

 

La théorie quantique des champs   par G Cohen-Tannoudji, présentation ppt

 

Le mouvement brownien CR de la conf de G Cohen-Tannoudji pour l'année Einstein.

 

 

Prédiction et probabilités par G Cohen-Tannoudji, présentation ppt.

 

 

Le modèle standard par le CERN.

 

Cosmologie, paradigme actuel et nouvelles perspectives par F. Bernardeau  de Saclay. Présentation ppt.

 

 

 

LIVRES DE GILLES COHEN-TANNOUDJI:

 

Relativité et quanta par GCT et M Spiro chez Le Pommier

 

Le boson et le chapeau mexicain par GCT et M Spiro chez Folio

 

La Matière-espace-temps , la logique des particules élémentaires avec Michel Spiro chez Fayard.

 

Les constantes universelles chez Pluriel.

 

Particules élémentaires et cosmologie : les lois ultimes avec Michel Spiro chez Pommier.

 

 

Bon ciel à tous !

 

 

Jean Pierre Martin .Commission de Cosmologie de la SAF. (avec JC Bercu et B Beckert)

www.planetastronomy.com

 

Les autres CR des conférences IAP.

 

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