Mise à jour le 20 Février 2020
CONFÉRENCE de Jean Pierre MARTIN
Physicien, membre de la SAF
Sur « LES EXPLORATIONS HUMAINES FUTURES :
RETOUR SUR LA LUNE, LES ASTÉROÏDES, MARS
Organisée par la SAF
Dans ses locaux, 3 rue Beethoven, Paris XVI
Le Samedi 15 Février 2020 à 15H00
à l'occasion de la réunion de la Commission de Planétologie.
Photos : JPM pour l'ambiance. (Les photos avec plus de résolution
peuvent m'être
demandées directement)
Les photos des slides sont de la présentation de l'auteur. Voir
les crédits des autres photos si nécessaire
J’ai mis la présentation des actualités
sur ma liaison ftp
elle est disponible au téléchargement et s’appelle.
MOON MARS AND FUTURE.pdf (Je ne
mets que le pdf en accès Internet, la présentation complète est très longue à
cause des nombreuses vidéos, ceux qui la veulent doivent me contacter
directement)
Elle est dans le dossier PLANETOLOGIE SAF de la saison 2019-2020.
Ceux qui n'ont pas les mots de passe doivent
me contacter avant.
BREF COMPTE RENDU
Cette réunion est particulière dans le sens ou nous accueillons
des collègues de la commission d Astronautique et Techniques Spatiales (CATS),
le sujet pouvant les intéresser.
Après une présentation de l’actualité planétaire, on entame la
conférence sur le futur de l’exploration spatiale humaine.
RETOUR SUR LA LUNE, EXPLORATION DE MARS ?
Depuis quelques temps, les agences spatiales semblent vouloir
s’intéresser de plus en plus à un retour d’astronautes sur la Lune et même au
voyage vers la lointaine planète Mars.
Quelle est notre expérience dans l’espace pour nous permettre une
telle vision ?
En avons-nous les moyens, la technologie, le budget, la volonté
politique ?
Quels sont les projets en cours pour la Lune, les astéroïdes,
pour Mars ?
C’est le but de cette présentation de faire le point à ce sujet.
Toute la technologie actuelle est basée sur notre expérience
spatiale actuelle. À savoir :
·
L’épopée Apollo : 12 hommes sur la Lune entre
1969 et 1972, expérience de la mise en orbite lunaire et des EVA
·
Vols dans l’espace autour de la Terre : la
Navette, les stations spatiales : Mir, Skylab, ISS, autres
·
Exploration de toutes les planètes du système
solaire, navigation spatiale. Mise en orbite de sondes lunaires.
·
Nouvelles nations spatiales : Chine, Japon, Inde,
Europe etc..
Je passe sur les rappels de nos expériences passées.
QUE
FAUT-IL POUR RETOURNER SUR LA LUNE ?
·
Une volonté politique
·
Un budget conséquent
·
Un lanceur au moins aussi performant que Saturn V
·
Une capsule type Apollo
·
Des astronautes
·
Un nouveau scaphandre
·
Un module d’atterrisseur lunaire
·
Une mini station en orbite lunaire servant de
base de départ, le Gateway
·
Vaincre les dangers du voyage
·
La construction d’une base au cas où on veuille
rester plus longtemps.
LA VOLONTÉ
POLITIQUE.
En s’opposant un peu au patron de la NASA (Jim Bridenstine) le
Président Trump exige que la NASA renvoie des astronautes sur la Lune pour 2024
et sur Mars en 2030.
Cela semble-t-il réaliste, beaucoup pense que non.
De plus il y a eu plusieurs annonces contradictoires de la
Présidence, certains semblant indiquer que Mars serait prioritaire par rapport à
la Lune.
Bref, tout n’est pas encore clair !
LE BUDGET
NÉCESSAIRE.
Le programme Apollo avait monopolisé près de 500.000 personnes
qui travaillaient plus ou moins pour ce programme.
Le budget des missions Apollo a atteint en dollars de maintenant
la somme de : 150 milliards de $ (G$)
Le budget actuel de la NASA est de 21 G$ pour toutes missions,
ISS, Lune, Mars, planètes, Terre…
Cela fait une sacrée différence ! Il semble bien que la NASA
réclame maintenant 35 G$.
La Chine n’aurait pas un tel problème, officiellement leur budget
2019 serait de 6 G$ et ils ont la volonté d’être les premiers !
LE LANCEUR
APPROPRIÉ.
Il faut un lanceur capable de vaincre l’attraction terrestre (11
km/s) et de transporter une charge utile de l’ordre de 30 à 50 tonnes.
Jusqu’à présent, il n’existe pas.
De nombreuses tentatives sont en développement dans divers pays.
Comparaison des
lanceurs actuels (à gauche du trait vertical) et en cours d’élaboration (à
droite)
avec la Saturn comme
référence. (Illustration
Blue Origin & J Tinker)
Les futurs projets.
Il faut attendre le début de la deuxième décennie du XXIème
siècle pour que les USA décident enfin de reconquérir la Lune avec un programme
ambitieux. Leur but : débarquement
en 20?? de 4 astronautes
Cela ressemble beaucoup à Apollo, c'est un Apollo sous stéroïdes
ou super Apollo.
Comme vous le savez tous, nous (les Terriens) ne sommes plus
capables d’emmener des Hommes sur la Lune, en effet, Von Braun est mort, la
fusée Saturn V n'existe plus et tous les ingénieurs de cette époque glorieuse
sont soit morts soit à la retraite.
Mais comme l'idée était bonne, on la remet au goût du jour en
l'adaptant avec ce que l'on a appris de la navette ; on va séparer la charge
utile non humaine des hommes.
C'est la GRANDE DIFFÉRENCE AVEC APOLLO
Le projet SLS (Space Launch System) proche du projet Ares
mort-né.
Une capsule multifonction :
Orion un peu plus grande qu’Apollo
Vols habités vers les astéroïdes, la Lune et peut être Mars
Le nouveau projet spatial s’appelle Artemis (sœur d’Apollon)
Le SLS est
un concept de différents lanceurs plus ou moins lourds suivant la charge
utile.
Mais il y aune grosse différence avec l’époque Apollo :
l’espace devient
PRIVÉ !!!
Des entreprises privées sont devenues des acteurs incontournables
dans ce domaine.
SpaceX ; Blue
Origin ; Orbital, Boeing, …
Elon Musk, milliardaire et surtout ingénieur, il fonde SpaceX et
propose des lanceurs RÉCUPÉRABLES.
Et ça marche avec ses Falcon 9 et Falcon Heavy et Pour Mars BFR
Voir la vidéo :
https://youtu.be/wtMzTAaR7W4
Il met au point une fusée géante, le Starship !
Starship complet (avec son booster) devrait avoir près de
118 m de haut, la
version qui a été présentée récemment à la presse (voir photo ci-contre), est en
fait la partie « noble » du lanceur et ne fait « que » 50 m, elle s’appelle
Starship Mk1.
Tout est en inox !
Starship sera propulsé par le premier étage appelé Super Heavy.
Ces deux engins seront équipés du même moteur :
le Raptor de nouvelle
génération (O2 et CH4), Starship en aura trois, de deux sortes
différentes suivant qu’ils sont dans l’atmosphère ou dans le vide), Super Heavy
en aura au maximum 37 suivant les missions !
Tout sera réutilisable facilement.
Le modèle final, devrait, d’après Musk permettre d’envoyer une
centaine de personnes vers Mars, suivant sa devise que l’Homme devienne une «
espèce multiplanétaire »
Illustration : SpaceX
Jeff Bezos, milliardaire aussi (Amazon) crée l’entreprise Blue
Origin
Il veut lui aussi se consacrer à l’espace avec ses lanceurs New
Shepard et New Glenn.
Mais son but est peut-être plus commercial au début au moins, il
s’intéresse aux tourisme spatial.
Voir la vidéo :
https://youtu.be/H2RAMuAi6yQ
Il y a aussi les autres nations :
Beaucoup de nations veulent se lancer dans la course à l’espace
lointain (Lune, Mars..)
Il y a les dangereux : Chine, Inde,
Les moins dangereux (pour le moment) : Europe, Japon, Russie,
Israël,..
La Chine
a un véritable programme spatial très ambitieux :
·
Station en orbite terrestre pour accueillir des
astronautes
·
Programme lunaire avec des robots, dont un sur la
face cachée de la Lune
·
Des astronautes chinois aluniront bientôt sur la
Lune
Le lanceur
Long March 5, le plus puissant actuellement, s’appelle en chinois CZ-5, il
fait 57 m de haute et sa masse est de 867 tonnes. Il est capable de mettre en
orbite basse (LEO) 25 t et en géostationnaire 13 t.
La Chine a de fortes ambitions spatiales et notamment lunaire.
Elle veut s’installer de façon permanente sur la Lune.
Cela va impliquer en premier lieu des robots performants comme
Chang’e-5 avec les retours d’échantillons.
Ces échantillons devraient permettre aux scientifiques chinois de
voir ce que l’on peut faire avec le régolithe lunaire (comme l’ESA le propose
aussi) au point de vue construction. Des robots devraient aussi se poser sur les
deux pôles lunaires.
Les premiers astronautes à poser le pied sur la Lune au milieu
des années 2020.
Cela nécessitera une fusée du type Saturn, ce sera Long March 9
avec ses 93 m de haut.
Signalons que le rover Chang’e-5 est depuis plus d’en an sur la
face cachée de la Lune, et a survécu à plus d’une douzaine de nuits lunaires. Il
a déjà parcouru plusieurs centaines de m.
Il faudra aussi compter avec l'Inde.
Depuis 2008, l’Inde met avec succès en orbite des sondes autour
de la Lune, Chandrayaan-1 et maintenant -2
C'est une mission de l'ISRO, Indian Space Research Organization,
nom auquel il faudra s'habituer maintenant.
Outre la cartographie, la mission principale est la recherche de
métaux, d'eau (glace) et d'Hélium 3 ce matériau magique que l'on ne trouve pas
(ou peu) sur Terre, qui pourrait être source inépuisable pour la fusion
nucléaire.
LA CAPSULE
SPATIALE APPROPRIÉE.
Pour le moment, seuls les Américains semblent avoir ce genre de
vaisseau capable d’aller jusqu’à la Lune.
Ce sont la NASA et des entreprises privées.
La NASA a démarré avant les autres, mais cela ne veut pas dire
qu’elle sera prête avant les partenaires privés.
La capsule de la NASA s’appelle
Orion, c’est une super Apollo, elle est construite par Lockheed Martin.
Signalons que la partie module de service est fabriqué par l’ESA,
basée sur la technologie de l’ATV.
Première mission d’Orion,
Artemis 1, le tour de la Lune en
2023, sans et après Artemis 2
avec astronautes.
Mais les entreprises privées vont-elles brûler la politesse aux
missions strictement NASA ?
Pour la première fois une société privée américaine (SpaceX) a
envoyé une capsule prévue pour transporter des astronautes s’amarrer à l’ISS, y
rester une semaine et délivrer la charge utile, puis se désamarrer pénétrer dans
l’atmosphère, et se poser délicatement dans l’Atlantique.
On sait que la NASA a mis en concurrence des sociétés privés pour
ses futurs vols spatiaux, ce sont SpaceX et Boeing qui ont obtenu le marché.
C’est SpaceX qui dégaine le premier avec sa nouvelle capsule pour
transporter des astronautes, la Crew
Dragon (ou Dragon 2) qui est une évolution de sa capsule de transport,
maintes fois envoyée vers l’ISS, la Dragon.
Voir la vidéo de cette mission :
https://youtu.be/NhKFBW3S8Pg
La mission s’appelle Demo-1, la prochaine (Demo-2) transportera
des hommes.
L’Amérique devrait maintenant être capable d’envoyer des
astronautes américains à partir du sol américain et avec un lanceur américain.
En effet depuis la fin de l’ère navette, en Juillet 2011, les USA
dépendaient du bon vouloir (et du prix de plus en plus cher) des Russes.
Un grand
bravo pour les sociétés privées qui ont pu à partir de (presque) zéro, se
hisser au niveau de la NASA.
Quelques mots sur Crew Dragon (ou Dragon 2) :
Ce
doit être la capsule de base pour les astronautes pour se rendre soit à l’ISS
soit au Gateway lunaire.
La Dragon 2 est une évolution de la capsule de ravitaillement
Dragon, elle doit transporter des astronautes et est donc en partie pressurisée.
Le module de service est un peu différent de celui du Dragon. Les
panneaux solaires sont contre la paroi
La plupart des capsules seront reconditionnées pour de futurs
vols.
Documents : SpaceX
Pour l’amarrage (docking) le cône avant s’ouvre.
La capsule pourrait au maximum abriter 7 astronautes.
Après un vol d’un peu plus d’une journée pour atteindre l’ISS,
l’amarrage automatique s’est produit avec succès le 3 Mars 2019 avec une
capsule sans astronaute à bord. Prochaine étape, printemps 2020, une mission
vers l’ISS avec deux astronautes.
Vidéo de la mission Demo-1 vers l’ISS :
https://youtu.be/l8ITqofUwKc
Demi-échec pour
Boeing en Décembre 2019 pour atteindre l’ISS avec Starliner sans astronaute.
Après avoir procédé avec succès au test « mission abort », Boeing
devait lancer sa capsule vers l’ISS.
Répétition de mise en orbite avec amarrage à l’ISS décolle le 20
dec 2019 de Cap Canaveral, à l’aide d’une fusée Atlas 5.
Après le lancement on s’est vite aperçu que la capsule n’était
pas sur la bonne trajectoire, ses moteurs ne se sont pas allumés, rendant la
rencontre avec l’ISS impossible.
D’après
Boeing, c’est une panne du compteur interne qui en est la cause.
Le système automatique du Starliner a tenté de compenser, mais en
dépensant trop de carburant, nécessitant alors un retour sur Terre, prévu pour
le 22 décembre.
La capsule s’est posée correctement sur terre, à l’aide de
parachutes et de coussins d’air amortisseurs.
Photo : NASA
IL FAUT AUSSI
DES ASTRONAUTES !
Avec tous ces nouveaux projets, il faut des Hommes, des
astronautes, pour piloter ces nouvelles capsules.
La NASA a autorisé
ses astronautes à se faire engager par ces sociétés privées.
La plupart sont des astronautes ayant déjà volé à bord de l’ISS.
Ils vont devenir les premiers astronautes « privés » de
l’histoire spatiale.
Sunita Williams et Josh Cassada seront les premiers de Boeing à
aller à l’ISS
Doug Hurley et Bob Behnken seront eux les premiers de SpaceX à
aller à l’ISS
ET DONC DES
NOUVEAUX SCAPHANDRES !
Les dernières combinaisons spatiales portées actuellement par les
astronautes datent des années 1970 !
Une combinaison spatiale c’est une mini station spatiale, elle
doit assurer la fourniture en oxygène, la régulation thermique, les
communications, la protection contre les micrométéorites…bref comporter tout un
système de survie.
En principe, il existe deux types de combinaisons : une pour les
travaux en apesanteur (comme pour les EVA de l’ISS) et une pour les marches et
travaux sur la surface de la Lune ou de Mars ou autres corps
Dans le premier cas, la partie inférieure est plutôt rigide car
les jambes ne servent pas à grand-chose en apesanteur.
Dans le deuxième cas elle doit être suffisamment flexible comme
pour les astronautes Apollo en EVA sur la Lune, et aussi trouver une solution à
la poussière lunaire
De plus il existe certainement des différences entre scaphandres
américains et russes.
Les différents types de scaphandres actuels (ISS, navette) :
Il y a deux types de scaphandre, l'américain et le russe.
L'américain s'appelle EMU : Extra Vehicular Mobility Unit et le
russe Orlan (veut dire aigle en russe).
Pour les futurs vols spatiaux, chaque compagnie met au point ses
propres combinaisons spatiales.
La plus belle : SpaceX, cette combinaison n’est faite que pour le trajet
Terre-ISS et n’autorise pas des sorties dans l’espace.
La plus bleue : Boeing, plus légère et plus souple et zippable, à mon avis
que pour l’intérieur de la capsule, donc pas d’EVA non plus.
Indépendamment de ces deux firmes, le MIT travaille pour la NASA,
sur une combinaison juste au corps qui colle à la peau, le biosuit Cette
combinaison crée une pression à même la peau contrairement aux autres
scaphandres.
Il y 3 couches : interne pour réguler la température ; centrale
assure la stabilité et externe pour la protection.
Est-ce la solution aux deux types de combinaisons nécessaires (en
apesanteur et sur la Lune) ?
LE MODULE
LUNAIRE.
Le fameux LM du programme Apollo a fonctionné sans faille, il
faut élaborer un système au moins aussi performant.
Mais il est possible qu’on lui demande une fonction un peu
différente, car certains pensent à un module partant de la station lunaire
Gateway pour aller sur la Lune y rester longtemps et y revenir
Le rendez-vous au lieu de se faire avec le module de Commande se
ferait avec le Gateway.
Les différentes sociétés privées comme Lockheed, Boeing, Blue
Origin etc.. proposent chacune des solutions.
La plupart de ces modules devraient être
réutilisables et
devraient pouvoir permettre au moins deux semaines d’autonomie sur la Lune.
9 autres compagnies privées ont été autorisées à soumettre des
propositions à la NASA pour les atterrisseurs lunaires.
Illustration : Concept Lockheed Martin
LE LUNAR
GATEWAY.
Le Lunar Gateway (ou Lunar Orbital Platform Gateway ou LOP-G) est
le nouveau concept pour accéder à la Lune.
On pense qu’une mini station spatiale
servant d’étape vers
d’autres mission : Lune, Astéroïdes ou Mars peut être intéressante. Voici
quelques caractéristiques simplifiées.
·
Station orbitale autour de la Lune, sorte de mini
ISS
·
Une première marche vers la Lune ou vers Mars.
·
Il y aurait quelques modules permettant d’abriter
des astronautes en fixe ou en provenance de la Terre.
·
On pourrait à partir de cet avant-poste envoyer
un atterrisseur sur la Lune avec des astronautes.
·
C’est un concept intéressant et probablement une
étape nécessaire.
·
Cette station devrait être internationale,
c’est-à-dire que d’autres nations devraient y participer.
Cette station devrait être installée autour de la Lune sur une
orbite la plus stable possible et surtout la plus économique possible. Au lieu
d’orbiter la Lune sur une orbite basse, comme le vaisseau Apollo à l’époque, le
Gateway va suivre une orbite très excentrique.
Au point le plus proche, il sera à 3000 km de la surface lunaire,
au point le plus éloigné, à 70.000 km.
Une révolution prendrait 7 jours, durée de base des missions au
sol lunaire.
Concept de la station
Gateway. Document NASA.
Une autre
illustration du Gateway, par l’ESA.
Cet avant-poste devrait contenir plusieurs modules, dont certains
en cours de définition.
·
Power and Propulsion Module (PPE) fourni par le
JPL et Maxar, propulsion électrique et chimique et centre de communication.
Lancement par société privée
·
US Habitation Module construit par Northrop
Grumman, basé sur les cargos Cygnus envoyés par Orbital ATK.
·
ESPRIT (European System Providing Refuelling,
Infrastructure and Telecommunications) fourni par l’ESA.
·
International Habitation Module
·
Gateway Logistics Module avec bras robotisé
Canadarm 3 fourni par les Canadiens.
·
Airlock Module pour les EVA
Les 3 premiers modules devraient être installés en 2023.
La première mission vers le Gateway s’appellerait Artemis 3, ce
serait un rendez-vous avec le module PPE
Le programme exact est en cours de définition.
LES
DANGERS ET LES DÉFIS DES VOYAGES SPATIAUX.
Les dangers/défis des séjours dans l’espace :
·
Les radiations, les effets sur le corps humain
·
Le régolithe lunaire très abrasif
·
Les réserves (nourriture/oxygène) à trouver
·
Trouver une source d’énergie (nucléaire ?)
·
Vivre sur place.
LES
RADIATIONS.
Il y a principalement deux types de rayonnements dangereux :
·
Les rayons cosmiques galactiques ou GCR (galactic
cosmic rays), particules de haute énergie dues aux supernovae situées hors de
notre système solaire
·
Les particules solaires énergétiques ou SEP
(solar energetic particles) liées aux éruptions solaires et aux éjections de
masse coronale (CME) de notre Soleil (protons)
Les CGR sont les particules les plus dangereuses. Les particules
solaires (ions lourds et électrons) sont plus détectées avec plusieurs jours
d’avance car notre étoile est scrutée en permanence et permettent d’anticiper
leur arrivée.
Le risque d’exposition aux radiations dépend de ces trois
facteurs :
·
L’altitude plus on monte, moins il y a de
protection, de plus la zone des ceintures Van Allen est très dangereuse
·
Le cycle solaire (qui est de 11 ans) lors du max
d’activité il y a de nombreuses émissions de particules
·
Le facteur personnel, certains individus sont
plus sensibles que d’autres, les femmes sont aussi plus sensibles que les hommes
Il faut aussi garder en mémoire qu’un fort taux de radiations
peut aussi endommager les circuits électroniques, ce qui va limiter par exemple
la durée de vie de la sonde JUNO qui baigne dans le rayonnement intense de
Jupiter.
Les dernières missions spatiales (ISS et Curiosity avec son
détecteur RAD) ont (enfin !) effectué des mesures des radiations en cours de
mission.
Les données collectées à bord de l’ISS, montrent que les
astronautes sont soumis à une dose de l’ordre de 1 mSv par jour, c’est à dire la
dose admissible pour un an pour le public. De même, les données relevées sur
Curiosity montrent que l’exposition aux radiations pour les astronautes d’un
voyage martien serait critique. On évalue un voyage sur Mars aller-retour et
séjour à 1200 mSv. On voit que ces chiffres frôlent ou dépassent largement les
limites admises, même si les astronautes sont considérés comme travailleurs du
nucléaire.
Les dernières données semblent indiquer qu’une longue exposition
aux radiations (ex : voyage vers Mars) même à faible dose, causeraient des
problèmes mémoire irréversible aux astronautes
L’idéal pour réduire le temps d’exposition est de …réduire
la durée du voyage !
Sinon pour s’en protéger, il n’y a pas à l’heure actuelle de
remède miracle.
Les matériaux plastiques contenant beaucoup de
molécules Hydrogène
sont les meilleures protections.
LES AUTRES
DANGERS.
Le vide : on a des combinaisons protectrices (à remettre au gout
du jour)
Les variations de température (jour : +130°C, nuit : -180°C) idem
Le régolithe lunaire est très très abrasif et colle à tout
vêtement, il reste stocké dans les poumons, il faut absolument s’en débarrasser
avant d’entrer dans des zones de vie
L’absence de gravité joue aussi sur le corps humain (ISS) et
surtout sur les globes oculaires, les astronautes voient moins bien De plus
l’absence prolongée de gravité lors d’un long voyage peut être handicapant lors
de l’arrivée sur place.
Tous ces dangers doivent être pris en compte lorsque nos
vaillants scientifiques élaborent la possibilité de villages lunaires.
Ceux-ci seraient probablement situés près du Pôle Sud, où on sait
qu’il y a de la glace. Les premières structures seraient gonflables mais
protégées par des briques de régolithe fabriquées sur place à l’aide
…d’imprimantes 3D.
Voir la vidéo de l’ESA :
https://youtu.be/DCoV4CHBpp0
Si cette solution n’est pas retenue, il ne restera que les
tunnels de lave !
POURQUOI RETOURNER SUR LA LUNE ?
Indépendamment de certaines réserves minérales, la Lune peut être
intéressante dans un futur lointain avec :
L’Hélium 3 : carburant pour l’énergie nucléaire de fusion (les
réacteurs actuels sont basés sur la fission), c’est l’énergie nucléaire
« propre » et probable solution aux problèmes de l’énergie mondiale.
1 tonne d’He3 fournirait assez d’électricité pour 10 millions de
personnes pendant 1 an et produirait 10.000 MW !
Problème du coût du transport sur Terre ? Construction d’une base
lunaire pour l’exploiter ?
ET
LES ASTÉROÏDES ?
La NASA pense qu’une étape intermédiaire avant la conquête de
Mars, pourrait être de s’intéresser aux astéroïdes.
Des industriels aussi, qui y voient une source précieuse de
minéraux rares.
Ces sociétés ont l’idée de
capturer un petit astéroïde géocroiseur et de le ramener sur une orbite plus
facile, par exemple, autour de la Lune, afin de procéder à l’extraction de
certaines parties.
Trois méthodes possibles :
·
Extraire et raffiner sur place
·
Prélever les minerais et les ramener sur Terre
·
Transporter l’astéroïde en un endroit plus facile
pour opérer (la Lune par ex)
Beaucoup de nations s’intéressent à cette manne financière que
pourrait rapporter l’exploitation des astéroïdes
La technologie n’est pas encore complètement prête, mais cela
évolue…
Serait-ce une nouvelle ruée vers l’or ?
LE
BUT ULTIME : MARS !!!!
POURQUOI MARS
?
Parce qu’elle est là ? Les autres planètes étant hors de portée.
La vie a-t-elle démarré sur Mars ? Si oui, cela veut dire que la
vie est peut-être plus fréquente dans l’Univers que l’on ne croit. Peut-on
trouver le maillon manquant entre l’inerte et le vivant ?
Le voyage vers Mars est énormément plus compliqué qu’un retour
vers la Lune, de nombreux défis doivent être relevés :
·
Le coût : des dizaines de milliards de $, peut
être des centaines, nécessite surement une coopération internationale
·
Technologique : la durée du voyage, actuellement
7 mois aller on reste sur place 18 mois et 7 mois le retour, difficile à
imaginer sans saut technologique afin de réduire le temps de parcours
·
Longue période en apesanteur alors qu’à l’arrivée
on aura besoin de toutes ses capacités pour atterrir
·
L’atterrissage pose problème, il doit être plus
doux que pour les sondes automatiques déjà envoyées
·
Longue, trop longue exposition aux radiations
·
Il faut emmener avec soi tout ce dont on a besoin
: nourriture, énergie, eau et oxygène au moins pour le début, avant de pouvoir
traiter la glace martienne
·
Sinon, il faut envoyer sur place tout un ensemble
de réserves qui attendront le premier équipage humain et (être sûr de) se poser
à côté !
Difficile à imaginer dans un avenir proche même si les Américains
pensent à 2033 !! Réaliste ???????
COMMENT ALLER
VERS MARS ?
On ne peut pas partir vers Mars à n’importe quel moment.
En effet la distance entre la Terre et Mars peut varier de 60
millions (opposition) à 400 millions de km
Chemin le plus court : départ 50 jours avant les oppositions
Il faut attendre une fenêtre de lancement pour dépenser le moins
de carburant
Une fenêtre se présente tous les 26 mois
Trajet : 6 mois à 9 mois suivant le carburant Même problématique
pour revenir de Mars
Mais, il existe parmi toutes ces fenêtres, certaines qui sont
plus économiques que d’autres, et leur fréquence est de tous les 15 ans. Les
prochaines dates favorables :
2018 ; 2033 ; 2048
etc..
Illustration : le Starship de SpaceX
Crédit : SpaceX
La durée du voyage est un facteur fondamental.
Certains proposent de réduire le temps de voyage vers Mars :
·
SpaceX pense y arriver en 100 jours ou moins (au
lieu de 200) grâce au Méthane liquide utilisé à la place de l’Hydrogène liquide
·
On investit beaucoup dans l’Hydrogène métallique
!
·
La propulsion plasmique (VASIMR) mis au point par
un ancien astronaute Frank Chang-Diaz avec sa société Astra ; il prétend pouvoir
atteindre Mars en 39 jours.
·
La NASA pense de plus en plus à la propulsion
nucléaire.
Néanmoins de nombreux autres projets existent….même des voyages
sans retour..
Tout voyage vers Mars avec des astronautes doit au moins
comprendre :
·
Des éléments d’habitation qui auront été envoyés
précédemment
·
Des machines permettant la fabrication d’air,
d’eau et de carburant avec le matériel martien
·
Un système d’atterrissage « doux », rétrofusées
et/ou nouveau parachute
·
Un système d’atterrissage précis très proche de
la base envoyée précédemment sinon…
·
Un minimum de nourriture terrestre permettant de
démarrer
Et le retour ! Une puissante fusée devra faire quitter le sol
martien et se précipiter vers la Terre.
Mais on va arriver avec une vitesse jamais atteinte, vers les 15
km/s. On ne peut pas (d’après les experts) rentrer directement dans l’atmosphère
terrestre à cette vitesse. Il faut perdre de la vitesse, on va frôler la Terre
une ou deux fois, faire le tour de la Lune et enfin pénétrer l’atmosphère et
atterrir.
Bref une belle aventure !
Ça
restera surement encore un rêve lointain, mais certains rêves deviennent
réalité….
POUR ALLER PLUS LOIN :
NASA Commits to Long-term Artemis Missions with Orion Production Contract
Vidéo de Lockheed Martin
sur Orion.
Les astéroïdes sont-ils les mines d'or du futur?
Preparing for that trip to
Mars
Le dossier astronautique sur votre site préféré.
L’espace privé US sur le même site.
La Chine dans l’espace sur le même site
L’Inde dans l’espace sur le même site.
Prochaine réunion de la
commission de planétologie :
Samedi 6
Juin 2020 15H au siège :
Sujet et invité à
définir
Bon ciel à tous
Jean Pierre
Martin SAF Commission de
Planétologie
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