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Mise à jour 29 Juin 2023.

CONFÉRENCE MENSUELLE DE LA SAF

D’Audrey COUTENS  Astrophysicienne à l’IRAP

LA CHIMIE DE LA RÉGION DES FORMATIONS D’ETOILES

Organisée par la SAF

En présence du public et en vidéo (direct) sur canal YouTube SAF

Le Mercredi 14 Juin 2023 à 19H00 au CNAM

 

Photos : JPM/DB pour l'ambiance. (Les photos avec plus de résolution peuvent m'être demandées directement)

Les photos des slides sont de la présentation de l'auteur. Voir les crédits des autres photos si nécessaire

La présentation est disponible sur ma liaison ftp ,

Rentrer le mot de passe, puis aller à CONFÉRENCES SAF ensuite SAISON 2022/2023

Elle s’appelle : Chimie-etoiles_SAF_Coutens.pdf 

 

Ceux qui n'ont pas les mots de passe doivent aussi me contacter avant..

 

La vidéo de la réunion est accessible :

https://youtu.be/a5Ml-Z_XCds?list=PL78ug7UrzPF1w8Tv32bQsZtE1Q5Tz7nBP

 

Tous les autres enregistrements des conférences mensuelles sont accessibles sur la playlist des conférences mensuelles d’Astronomie de notre chaine YouTube SAF.

 

Nous étions 108 dans l’amphi, et 82 sur YouTube.  

 

 

Une image contenant habits, personne, Visage humain, sourire

Description générée automatiquementAudrey Coutens est une jeune chercheuse basée à l’IRAP (Institut de Recherche en Astrophysique et Planétologie) de Toulouse. Elle est astronome adjointe à cet institut.

 

 

Elle a obtenu en 2022, le prix de la jeune chercheuse de la Société Française de Physique et d’Astrophysique (SF2A).

 

Études effectuées à l’Université de Toulouse avec Master en astrophysique. Thèse concernant l’eau dans les régions de formation d’étoiles.

 

Post doc effectué à Copenhague, puis à Londres et retour en France au LAB (Bordeaux) avant d’intégrer l’IRAP.

 

 

 

 

 

 

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Ses occupations actuelles : la formation des étoiles solaires et l’étude du milieu dans lequel ce genre d’étoiles s’est formé, ainsi que son évolution pour aboutir à la formation de planètes.

 

C’est le sujet dont elle nous parle ce soir.

 

COMMENT SE FORMENT LES ETOILES DE TYPE SOLAIRE.

 

Tout commence dans des nuages moléculaires, amas de poussières et de gaz.

Il y a effondrement (par gravité) du cœur dense, ce qui mène à la formation au centre d’une proto étoile avec disque.

Disque qui aboutira à la formation d’un disque proto planétaire et enfin aux planètes.

 

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Formation des étoiles de type solaire avec la classification des différents stades.

 

Chimie particulièrement riche au niveau des planètes (acides aminés, sucre,…).

 

Cela nous amène à nous poser certaines questions :

·         Origine et évolution de la complexité moléculaire de notre Système Solaire ?

·         Peut-on trouver une chimie similaire dans tous les systèmes extrasolaires ?

·         Quelles sont les conditions propices à la complexité moléculaire ?

 

Les éléments chimiques ne se forment pas tous à la même époque, par exemple :

 

·         H et D se forment pendant la nucléosynthèse primordiale alors que

·         Les éléments tels que C, N, P, O etc. se forment au cœur des étoiles par fusion nucléaire.

·         Les éléments au-delà du Fer se forment dans les super novae.

 

La molécule H2 a besoin des grains pour pouvoir se former.

 

Comment identifier les molécules chimiques ?

Il se trouve que l’identification est plus facile en phase gazeuse qu’en phase solide, la phase gazeuse correspondant aux régions internes chaudes, c’est-à-dire las classes 0 et 1, alors qu’au-delà la température est froide et les molécules sous forme solide.

 

LA SPECTROSCOPIE.

 

Cette identification se fait par spectroscopie dans le domaine millimétrique ou submillimétrique.

 

Télescopes permettant une détection des molécules dans les proto étoiles de classe 0 et 1.

·         IRAM en Espagne

·         APEX au Chili

·         JCMT à Hawaï

·         CSO à Hawaï et

·         Herschel dans l’espace.

 

Mais la résolution est limitée, pour améliorer on passe à l’interférométrie, c’est-à-dire à des réseaux d’antennes comme :

·         ALMA au Chili

·         NOEMA dans les Alpes

·         ATCA en Australie

·         SMA à Hawaï

 

Avec tous ses télescopes on a pu détecter de nombreuses molécules dans l’espace interstellaire, et cela à partir de 1937, où la première molécule détectée a été CH. Depuis, on détecte approx. 6 nouvelles molécules par an !

 

À l’heure actuelle on a détecté plus de 270 molécules, dont on peut trouver la liste ICI.

 

Mais ce qui est intéressant, ce sont les molécules organiques complexes (plus de 6 atomes, et contenant C et H), les COM en anglais.

Ce genre de molécules sont particulièrement abondantes dans les zones internes chaudes des proto étoiles (hot cores).

Pourquoi ?

 

Dans les zones froides, les molécules sont collées sur les grains, et au fur et à mesure, la matière tombe vers le centre, la température augmente légèrement ; autour de 20K désorption du CO et formation de molécules organiques complexes.

 

Puis la température augment, on approche des 100K, les molécules collées sur les glaces vont se retrouver en phase gazeuse.

Cela s’appelle des hot corinos.

 

 

LES GRANDS RELEVÉS SPECTRAUX.

 

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Notre conférencière s’est particulièrement intéressée à la proto-étoile de type solaire IRAS16293-2422, qui est de classe 0 et qui est une source de référence pour étudier la chimie des étoiles.

 

C’est en fait la première source solaire dans laquelle on a découvert des COM.

 

De nombreux relevés spectraux ont été effectués sur cette proto étoile.

 

 

 

 

10.000 raies mesurées !

 

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De nombreuses détections de COM comme :

 

·         Acétone

·         Propanal

·         Propylène

·         Trans Ethyl Methyl éther

·         Etc…

 

 

Isotopologue : certains atomes de ces molécules sont sous une forme isotopique.

Par exemple du Deutérium à la place de H.

 

 

 

 

 

 

DEUTÉRATION.

 

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·         Formation du deutérium pendant la nucléosynthèse primordiale (comme H, He, Li et Be)

·         Facilement détruit à haute température dans les intérieurs stellaires

·         Destruction constante de D, transformé en éléments plus lourds (astration)

 

Depuis le BB le deutérium est détruit de façon continue et donc le rapport D/H diminue avec le temps.

 

 

 

Dans le milieu interstellaire, la rapport D/H est de l’ordre de 1 à 2 10-5.

 

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Des processus chimiques favorisent la fabrication de Deutérium. Ce qui mène à des molécules pouvant avoir un D/H de quelques pourcents.

 

L’eau peut se former par différents mécanismes comme on le voit sur la slide ci-contre.

 

On peut aussi suivre l’évolution de l’eau pendant le processus stellaire. À haute température la deutération n’est pas efficace.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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On suit l'évolution de l’eau pendant la formation stellaire, et on peut effectuer des comparaisons entre le D/H pour les comètes et les proto étoiles comme on le voit sur la slide ci-contre.

 

SMOW = eau sur la Terre. (Standard Mean Ocean Water).

 

Certaines comètes ont des valeurs de D/H proche de celles des océans terrestres, d’où leur possible origine.

Même certaines proto étoiles classe 0 (amas) ont un bon accord avec le D/H terrestre.

 

 

 

Ce que l’on vient de décrire correspond à HDO, mais il existe aussi des formes doublement deutérées, c’est-à-dire D2O dans des régions internes chaudes de proto étoiles.

 

 

 

CONCLUSION.

 

·         Chimie très riche dans les proto-étoiles de type solaire

·         Beaucoup de molécules organiques complexes présentes dans les régions internes chaudes (hot corino)

·         Grands relevés spectraux très utiles pour caractériser la composition chimique des proto-étoiles et pour améliorer les modèles de chimie grâce au grand nombre de molécules détectées

·         Eau très abondante dans les hot corinos également

·         Similarité entre la proto-étoile de Classe 0 IRAS16293 et la comète 67P

·         Héritage au moins en partie de la composition des protoétoiles ?

·         Les simulations montrent aussi que la complexité a déjà lieu dans le nuage moléculaire (avant l'effondrement)

·         L'effondrement joue aussi un rôle clé dans la complexification moléculaire

 

 

 

 

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Nombreuses questions à l’issue de la conférence.

 

 

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BONNES VACANCES À TOUS ET À NOUS REVOIR LE 13 SEPTEMBRE.

 

 

 

 

POUR ALLER PLUS LOIN :

 

Alma révèle de nouveaux détails sur la naissance d'une étoile double similaire au Soleil

 

Étude de l’eau deutérée dans une proto-étoile de type solaire

 

Un ingrédient de la vie découvert autour de jeunes étoiles

 

The ALMA-PILS survey: inventory of complex organic molecules towards IRAS 16293–2422 A

 

Nébuleuse d'Orion : détection d'une nouvelle molécule organique par le télescope spatial James Webb

 

Chimie associée à la formation stellaire

 

 

 

 

 

Bon ciel à tous

 

Prochaine conférence SAF devant public :

le mercredi 13 Septembre (CNAM amphi Grégoire ou JB Say à vérifier) 19 H  
 avec Jean Pierre LUMINET sur « L’écume de l’espace-temps »

Réservation comme d’habitude ou à la SAF directement. À partir du 15 Août 9h00 :   

Transmission en direct sur le canal YouTube de la SAF : https://www.youtube.com/channel/UCD6H5ugytjb0FM9CGLUn0Xw/feautured

 

 

Jean Pierre Martin 

www.planetastronomy.com

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