Mise à jour 24 Oct 2025.
CONFÉRENCE MENSUELLE
De Didier MASSONNET chef du projet Pharao au CNES.
« PHARAO, UNE HORLOGE ATOMIQUE DANS L'ESPACE »
Organisée par la SAF
En présence du public et en vidéo (direct) sur canal YouTube SAF
Le Mercredi 15 Octobre 2025 à 19H00
Photos : TM et BZ pour l'ambiance. (Les photos avec plus de résolution peuvent
m'être demandées directement)
Les photos des slides sont de la présentation de l'auteur. Voir les crédits des
autres photos si nécessaire
La présentation est disponible sur
ma liaison ftp ,
Rentrer le mot de passe, puis aller à CONFÉRENCES SAF ensuite SAISON 2025/2026 ;
Elle s’appelle : PHARAO-CNAM-15-oct-2025.pdf
Ceux qui n'ont pas les mots de passe doivent aussi me
contacter avant..
La vidéo de la réunion est accessible à cet URL : INACCESSIBLE suite à un énorme
problème de son (inaudible) nous avons préféré de ne rien mettre en ligne.
Nous sommes désolés et avons trouvé la source du problème, qui ne se reproduira
plus.
Par contre j’ai trouvé sur le Net une conférence similaire de D Massonnet,
quoique que légèrement plus ancienne, à la Cité de l’Espace, voici son
emplacement :
https://youtu.be/c-6-qBR1EPo
Tous les autres enregistrements des conférences mensuelles sont accessibles sur
la playlist
des conférences mensuelles d’Astronomie de notre chaine YouTube SAF.
Nous étions approx 80 dans la salle et 67 à distance sur YouTube, qui après tous
les problèmes de son, ont abandonné !

Brigitte Zanda introduit Didier Massonnet pour le public.
En quelques mots pour présenter la conférence : afin de tester la théorie de la Relativité Générale (RG) on a envoyé une horloge atomique sur l’ISS.
En effet d’après Einstein le temps s’écoule moins vite plus on est proche d’une
masse (pensez aux Trous Noirs), or l’ISS est à 400 km de la Terre.
Comment va se comporter notre horloge ?
Après une intro sur le Temps et sa mesure D Massonnet nous parlera des
performances de Pharao.
LE TEMPS ET SA MESURE.
Si dans les siècles passés on a utilisé des sabliers, clepsydres, horloge à
pendule etc.. ce n’était pas assez précis, on s’est alors tourné vers la Terre.
Jusqu’en 1956 la seconde était une fraction du jour solaire (1/86400) puis de
1956 à 1967 la seconde a été définie comme une fraction de l’année tropique
(365,2422 jours solaires, intervalle de temps pour que le soleil retourne à la
même position).
Mais ce n’était pas encore assez précis (la Terre ralentit et accélère…), aussi
à partir de 1967, la seconde a été définie à partir d’horloges atomiques.
C’est quoi une horloge
atomique ?
Le principe repose sur un principe quantique fondamental : un atome ne peut
exister que sous différents niveaux d’énergie bien quantifiés dépendant de la
nature de cet atome
LES RELATIVITÉS.
PHARAO (Projet d'Horloge Atomique à Refroidissement d'Atomes en Orbite) fait
partie de l'ensemble ACES (Atomic Clock Ensemble in Space) construit par Airbus
Allemagne, et qui devrait permettre de mesurer le ralentissement du temps entre
le sol et l’ISS avec une précision sans précédent (quelque chose de l’ordre de
0,4 10-10). Construite par le CNES.
Bref, vérifier la Relativité.
De nombreuses expériences de vérification de la relativité générale ont eu lieu
dans le passé :
POURQUOI LE Cs 133 ?
Le Cs 133 a un nombre impair de nucléons et d’électrons, il possède donc un
moment magnétique total non nul — autrement dit, un “spin total” non nul.
Ce spin non nul crée une
structure hyperfine
dans les niveaux d’énergie de l’atome.
Cela permet une interaction entre spins du noyau et de l’électron, l’interaction
hyperfine. Elle est constante, forte et nette.
Cette transition hyperfine donne une fréquence de résonance
ultra stable (qui
servira à définir la seconde)
HORLOGES ET FONTAINES ATOMIQUES.
Une horloge atomique mesure le temps en se basant sur les oscillations
naturelles des atomes.
Chaque type d’atome (comme le césium ou le rubidium) oscille à une fréquence
extrêmement stable et précise — bien plus que n’importe quel pendule ou quartz.
Les atomes bougent tout le temps, et cette agitation crée de petites erreurs
dans la mesure du temps.
Pour les rendre plus précis, on ralentit les atomes en les refroidissant avec
des lasers jusqu’à des températures proches du zéro absolu (environ -273 °C).
Des atomes “froids” bougent lentement
→
donc on peut les observer plus longtemps
→
donc la mesure est plus précise.
Cette découverte des atomes froids a valu le prix Nobel à Claude Cohen-Tannoudji
en 1997 (note perso : c’était mon prof de MQ à la Fac des Sciences !!).
On capture des atomes (souvent de césium ou de rubidium) dans un piège
magnétique ou optique.
On les refroidit avec des faisceaux laser spéciaux.
On leur envoie des micro-ondes à une fréquence réglable.
On observe comment les atomes réagissent : à une fréquence très précise, ils
changent d’état énergétique.
On ajuste la fréquence du signal micro-ondes jusqu’à ce qu’elle corresponde
parfaitement à celle de la transition atomique.
Cette fréquence est ensuite utilisée comme référence pour mesurer le temps : une
“seconde” est définie à partir d’un nombre fixe de ces oscillations.
Les horloges atomiques à atomes froids sont si stables qu’elles ne perdent
qu’une seconde tous les 30 millions d’années (voire mieux pour les versions les
plus avancées).
L’oscillateur : produit la fréquence stable mais pas forcément exacte
Le résonateur atomique : la référence absolue, les atomes ont des niveaux
d’énergie très précis qui vont servir de base du temps
Cela donne la courbe de résonance (en bas à gauche du schéma) : un pic quand la
fréquence est parfaite.
Le quartz (ou laser) donne le tempo,
Les atomes disent si le tempo est juste,
Et le système ajuste en continu pour que le rythme reste parfaitement calé sur
les atomes.
Mais ces horloges ont été améliorées grâce au principe de « FONTAINE
ATOMIQUE » : (texte avec l’aide de l’IA)
Le principe de la fontaine atomique est une amélioration ingénieuse des horloges
atomiques à atomes froids — et le nom “fontaine” vient vraiment du fait que les
atomes montent puis redescendent comme dans une fontaine d’eau.
Comme dans les horloges à atomes froids, on commence par ralentir les atomes
avec des lasers pour qu’ils bougent très lentement (quelques centimètres par
seconde seulement).
On envoie un petit “coup de pouce” lumineux (avec des faisceaux laser) qui
projette les atomes vers le haut.
Ils montent, ralentissent sous l’effet de la gravité, puis redescendent. Cela
forme une trajectoire en cloche, comme l’eau
d’une
fontaine.
Pendant que les atomes montent puis redescendent, on leur fait traverser deux
fois une cavité micro-ondes :
une fois à la montée, une autre fois à la descente.
Entre les deux passages, les atomes “oscillent” librement (ils battent leur
propre rythme).
En comparant les deux interactions, on peut mesurer leur fréquence de résonance
avec une précision encore meilleure.
Les atomes sont très lents, donc on a plus de temps pour les observer (jusqu’à
environ 1 seconde).
Moins de mouvements = moins d’erreurs dues au Doppler ou à la chaleur.
La double mesure (aller + retour) annule plusieurs perturbations.
Résultat : une horloge “à fontaine” est 10 à 100 fois plus précise qu’une
horloge atomique classique.
LES CONTRAINTES SPATIALES.
Évidemment positionner un tel instrument ultrasensible dans l’espace va le
soumettre à de nombreuses contraintes :
Illustration : ESA Ducros
Quelques infos supplémentaires :
Ce 21 Avril 2025, une Falcon 9 a lancé depuis Cape Canaveral en accompagnant de
la mission de ravitaillement 32 vers l’ISS, deux horloges atomiques européennes
extrêmement précises. C’est l’ensemble ACES de
l’ESA, comprenant les deux horloges PHARAO développée par le CNES SHM (Space
Hydrogen Maser) de Safran Timing Technologies en Suisse. Installation sur le
module Columbus par le bras Canadarm.
Voici le film explicatif passé lors de la conférence : CNES Pharao l'horloge
atomique de l'espace (3 min)
Un film similaire :
https://www.youtube.com/watch?v=JRa-kB7TpmM
LE SYSTÈME PHARAO.
PHARAO fait partie d’un instrument plus vaste appelé ACES, qui comporte deux
horloges :
• PHARAO, l’horloge à césium refroidi (ultra précise)
• SHM (Space Hydrogen Maser), une horloge à hydrogène, qui a une grande
stabilité à court terme
Ces deux horloges sont “internes” à ACES et peuvent être comparées l’une à
l’autre pour vérifier et calibrer PHARAO
Pour pouvoir vérifier que Pharao bat le temps moins vite dans l’espace que sur
Terre, il faut pouvoir
la comparer de façon très précise à des horloges restées au sol.
Le
Laboratoire Temps-Espace
(LTE) de l’Observatoire de Paris joue un rôle dans l’opération des horloges au
sol et leur synchronisation avec les terminaux micro-ondes situés dans les
bâtiments de l’observatoire
Plus bas, une image très importante : les premières “franges de Ramsey”
observées par l’horloge atomique PHARAO en orbite.
Ces franges prouvent que l’horloge fonctionne correctement dans l’espace.
Méthode de Ramsey :
Quand la fréquence
micro-onde est très proche de la fréquence atomique, les deux impulsions
interfèrent :
cela crée un motif d’interférences, qu’on appelle franges de Ramsey.
L’axe
horizontal représente la différence de fréquence entre la micro-onde envoyée
et la fréquence de résonance atomique (Δν).
Le pic central (au milieu du graphique, autour de Δν = 0) correspond à la
résonance parfaite :
La fréquence micro-onde correspond exactement à la transition atomique.
Les oscillations de part et d’autre sont les franges d’interférences de Ramsey.
Plus elles sont fines et bien dessinées
→
plus la mesure est précise.
On peut en conclure que :
La vitesse des atomes, indiquée ici comme
montre à quel point ils sont lents — c’est environ 1000 fois plus lent qu’un
atome à température ambiante !
Cela confirme le refroidissement laser et le contrôle des atomes dans la
fontaine PHARAO.
Ces franges sont la “signature” du battement d’une horloge atomique parfaitement
réglée
Les “premières franges de Ramsey” que l’on voit ici, confirment que
PHARAO fonctionne
parfaitement en orbite et qu’il peut maintenant être comparé aux horloges
terrestres.
LE FUTUR DE LA MESURE DU TEMPS.
De plus, Pharao est capable de détecter
d’infimes variations du
potentiel gravitationnel équivalent à un changement d’altitude de 1
mètre. Les dernières horloges optiques au sol, encore plus précises, peuvent
détecter un changement dans le potentiel gravitationnel équivalent à une
variation d’un centimètre."
Conclusion : le Temps est au service d l’Astronomie.
Complément ajouté par votre serviteur sur le temps qui passe sur l’ISS :
POUR ALLER PLUS LOIN :
PHARAO : mesurer le temps avec une précision inégalée !
Lancement de PHARAO le 21 avril 2025 dans le cadre de la mission ACES
Bon ciel à tous
Prochaine conférence SAF. : le mercredi 12 Nov 2025 (CNAM amphi déterminé quelques jours avant) 19 H
avec Jean Michel FAIDIT
Historien sur
« FLAMMARION
ET SON ŒUVRE, de l'Astronomie populaire au manuscrit des objets de Messier.»
Réservation comme d’habitude à
partir du 16 Oct 9h00 ou à la SAF directement.
La suivante : le 10 Dec : HERA et DART, missions de défense planétaire
Bon ciel à tous !
Jean Pierre
Martin
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