LES ASTRONEWS de planetastronomy.com:

Mise à jour : 27 Octobre 2018 

 

Conférences et Évènements : Calendrier   .............. Rapport et CR

Prochaine conférence mensuelle SAF. Sarah Bosman astrophysicienne Sur « LA COSMOLOGIE APRÈS LES 5 PREMIÈRES MINUTES. » Vendredi 9 Nov 2018  19H00 TELECOM entrée libre, réservation obligatoire à partir du 13 Oct.  
La suivante : « La mission JUICE de l’ESA, vers les satellites de Jupiter » par Olivier Witasse de l’ESA le 14 déc 19H00 réservation à partir du 10 Nov.

Liste des conférences SAF en vidéo. (pas encore  à jour!)

Astronews précédentes : ICI        dossiers à télécharger par ftp : ICI

ARCHIVES DES ASTRONEWS : clic sur le sujet désiré :

Astrophysique/cosmologie ; Spécial Mars ; Terre/Lune ; Système solaire ; Astronautique/conq spatiale ; 3D/divers ; Histoire astro /Instruments ; Observations ; Soleil ; Étoiles/Galaxies ; Livres/Magazines ; Jeunes /Scolaires

Certains peuvent recevoir en double ces news, car ils sont inscrits sur plusieurs listes. J’en suis désolé.

Sommaire de ce numéro :  

Le télescope JWST : CR de la conf LVA (Rouen) de JP Martin du 5 Oct 2018. (27/10/2018)

Les trous noirs quantiques : CR de la conf SAF (cosmologie) de P Vanhove du 13 Oct 2018. (27/10/2018)

Mondes habitables dans Syst Sol : CR de la conf SAF d’A. Coustenis du 12 Oct 2018. (27/10/2018)

Il y a 50 ans…Apollo : CR de la conf VEGA de JP Martin du 22 Sept 2018. (27/10/2018)

Mission Insight : CR conf SAF (Planétologie) d’A. Lecocq du 29 Sept 2018. (27/10/2018)

Dynamique planétaire et galactique : CR Académie des Sciences du 25 sept 2018 (27/10/2018)

Météorite :. La plus grosse météorite française découverte ! (27/10/2018)

Hayabusa 2 : Mascot a rejoint ses deux collègues rovers ! (27/10/2018)

BepiColombo :En route pour Mercure ! (27/10/2018)

VLT :. Découverte du plus vaste super amas de galaxies (27/10/2018)

Kepler :.C’est la fin ! (27/10/2018)

JUNO :.Des vagues dans l’atmosphère jovienne. (27/10/2018)

Europe :.Un survol d’Europe, pour le plaisir ! (27/10/2018)

Space X :.Encore un beau succès, atterrissage sur la côte Ouest. (27/10/2018)

Blue Origin : Sur une barge aussi ! (27/10/2018)

Hubble :. Il va mieux, merci ! (27/10/2018)

Cassini Grand Final  : Une découverte dans les émissions radio de Saturne grâce à des Français (27/10/2018)

L’ESA : Une vision pour l’avenir de l’Europe spatiale. (27/10/2018)

Vu d'en haut :.Des icebergs parfaitement rectangulaires ! (27/10/2018)

Notre reporter au VLT : MD Osanno raconte ! (27/10/2018)

Livre conseillé :.Ils ont marché sur la Lune par Ph. Henarejos chez Belin. (27/10/2018)

 

 

 

MÉTÉORITE :.LA PLUS GROSSE MÉTÉORITE FRANÇAISE DÉCOUVERTE. (27/10/2018)

 

Notre ami Marc Chapelet, Président de la commission des météorites de la SAF, agrégé de l'Université, et Docteur en physique des plasmas, vient de m’informer d’une superbe découverte récente de la plus grosse météorite française.

 

Voici le message officiel de la SAF à propos de cette découverte :

 

Par Emmanuel Dransart

Membre de la commission Météores, Météorites et Impactisme de la SAF, engagé dans la dernière campagne de recherche en qualité de scientifique et d’expert en météorite.

 

Une opération de prospection (organisée en plusieurs campagnes), durant cette année 2018, par Pierre Antonin et Alain Gallien a permis de découvrir un important site de chute de météorite métallique, dans le département de l’Aube.

 

 

Une image contenant personne, intérieur, mur, table

Description générée avec un niveau de confiance très élevé

Vue de la masse principale de la météorite.

Avec les découvreurs, de gauche à droite :

 

Pierre Antonin, Alain Gallien, Emmanuel Dransart, et Brian Barret

Photo faite le jour de la découverte, le 3 Octobre 2018.

 

Les découvertes et extractions des fragments issus de cet impact ont eu lieu entre fin mars et début octobre.

Les prospections au moyen d’un détecteur expérimental ont permis d’identifier une ellipse de chute avec 123 points d’impact pour une masse totale sortie de terre d’au moins 6 tonnes.

C’est Pierre Antonin qui l’a extrait de la Terre, et sans son détecteur expérimental, elle ne l’aurait pas été.

 

 

 

 

L’extension de l’ellipse ne représente pas moins de 1100 m de long sur près de 900 m de large.

 

L’apothéose de la découverte a eu lieu le mercredi 03 octobre.

Un monstre de 477 kg a pu être retrouvé ; il attendait son extraction par Pierre, depuis un petit moment ; 55 000 ans d’après les toutes premières datations réalisées et publiées en 2015 par le CEREGE d’Aix-Marseille.

 

L’équipe l’a identifié comme étant la masse principale de cette ellipse. Cet heureux évènement a été fêté comme il se doit, au champagne avec Pierre, Alain, Emmanuel, Brian et les heureux propriétaires du terrain concerné.

Les expertises métallographiques et chimiques réalisées par mes soins démontrent qu’il s’agit de la suite de la météorite dite de Saint Aubin dont le tout premier fragment avait été découvert en 1968.

 

meteor

Il s’agit d’une octaédrite avec de belles figures de Widmanstätten si typique de ces météorites ferreuses.

 

Les analyses par fluorescence X donnent près de 11 % de nickel avec un peu de cobalt (0,7 %) et du phosphore (0,1 %).

 

Les coupes ont été faites sur des fragments de cette météorite et non pas sur le corps principal qui est resté intact.

L’intention étant de laisser ce gros morceau intact.

 

J’avais commencé à étudier pour la première fois cette météorite en 2002 dans le cadre de ma société EMTT et l’avais faite homologuer comme la troisième plus grosse météorite française pour une masse totale connue de 525 kg. Trois articles avaient été consacrés dans le magazine l’Astronomie.

 

 

 

Compte tenu de ces nouvelles découvertes (plus d’autres retrouvées par des propriétaires), nous arrivons en final à une masse plus qu’honorable évoluant vers les 7 tonnes.

 

Nous pouvons donc affirmer qu’il s’agit à l’heure d’aujourd’hui, de la plus grosse météorite française battant le précédent record tenu par la météorite de Mont Dieu (1,1 tonne référencée pour une masse principale de 435 kg).

 

Les principaux travaux de découverte, la mise en forme de la carte de l’ellipse de chute et les premières études de laboratoire seront publiés en co-auteurs par l’équipe d’investigation, en avant-première, en lien avec la commission météorite de la SAF, dans l’une des éditions de l’Astronomie, courant de l’année prochaine.

En final, l’équipe s’est retrouvée constituée par 4 passionnés avec des savoir-faire complémentaires mais aussi des savoir-être indispensables dans la réussite d’une telle opération.

 

Pierre Antonin : l’inventeur-concepteur du système de détection qui a permis cette incroyable découverte, chef d’orchestre de la conduite des prospections et des extractions.

 

Alain Gallien : pour la logistique, le relationnel avec les propriétaires, l’aide à la prospection et le travail de référencement sur le terrain. Un travail de préparation aux recherches avec Pierre Antonin avait aussi été mené en amont.

 

Brian Barret : pour les prises de vue aérienne au drone, photos, vidéo, montage de film.

 

Emmanuel Dransart : pour les études de terrain, les expertises métallurgiques et minéralogiques au laboratoire.

 

Il y avait aussi notre confrère André Carpentier qui a participé aux premières campagnes et apporté son aide en termes de moyen de transport et de recherche de terrain.

 

Nous signalons aussi que la totalité des découvertes ont été effectuées dans le cadre d’une action privée, sur fond financier propre et sur des terrains appartenant à des propriétaires privés sans qui cette opération n’aurait pas pu se faire ; on les remercie très vivement.

 

Compte tenu de l’importance de la découverte, un don significatif de la part des découvreurs et des propriétaires est prévu pour la collection du Muséum national d’histoire naturelle ; Muséum avec lequel nous sommes en relation et qui possède la plus importante collection de météorites en France.

 

 

Cette découverte fait partie d’une exclusivité SAF parue le 23 Octobre 2018.

 

Cette information a été reprise maintes fois, et notamment pas nos amis Américains.

 

 

 

 

 

POUR ALLER PLUS LOIN :

 

Aube : la plus grosse météorite de France découverte à Saint-Aubin par FR3 Région

 

Meteoritical Bulletin: Entry for Saint-Aubin - Lunar and Planetary Institute

 

La plus grosse météorite de France découverte à Saint-Aubin par l’Est Éclair

 

La plus grosse météorite de France découverte dans l’Aube par Futura Sciences

 

On a retrouvé les débris de la plus grosse météorite connue tombée en France article de Sciences et Avenir

 

 

 

 

 

 

HAYABUSA 2 :MASCOT A REJOINT SES DEUX COLLÈGUES ROVERS ! (27/10/2018)

 

Avant de parler de MASCOT, et à la suite du dernier article sur Hayabusa 2 et les deux rovers sauteurs Minerva posés sur la surface, de nombreuses questions ont surgi.

 

Comment ces rovers peuvent-ils sauter et comment se fait-il qu’en sautant ils ne s’échappent pas dans l’espace ?

 

Excellentes questions, merci de les avoir posées.

 

Comment faire sauter ces petites boites à chaussures ?

Voici les informations qui m’ont été fournies par des sources sures (Merci Bruno).

 

Il semble qu’il y ait plusieurs systèmes permettant de sauter, ils sont tous low cost car le budget de la mission était limité ils sont aussi de faible poids puisque l’ensemble des systèmes de sautillements fait moins de 100 grammes.

 

1)    Moteur à courant continu avec excentrique permettant de sauter grâce aux vibrations du moteur

2)   Un mécanisme de « cils » situé sur la surface de Minerva devant favorise des micro sauts

3)   Un aimant permanent basé sur l’utilisation d’un moteur à courant continu sans balais. Un aimant serait mobile et deux autres fixes, la force de l’impact devrait mettre le système en mouvement et faire sauter Minerva

4)   Un ressort métallique fin dont l’énergie est stockée au départ avec le ressort comprimé. L’ensemble comprend deux ressorts et donc ne peut être utilisé que deux fois, une fois qu’il est relâché dans certaines conditions.

5)   Alliage à mémoire de forme qui se déploie dans certaines conditions de température, système inhibé pendant le voyage

 

Ces différents systèmes très astucieux sont illustrés ICI.

 

Dernière question : pourquoi lors des sauts, les rovers ne quittent pas l’astéroïde ?

C’est étudié pour ! En fait les légers mouvements donnés aux Minerva sont extrêmement faibles et la vitesse du saut est inférieure à la vitesse de libération. La gravité à la surface est de l’ordre de 1/70.000 celle de la Terre !

 

Différents textes en anglais sur ces méthodes.

 

Intelligent Rover with Hopping Mechanism  for Asteroid Exploration Par la JAXA

 

 

 

 

Et maintenant MASCOT (acronyme de Mobile Asteroid Surface Scout)

On se rappelle que ce rover est comme les deux autres, « sauteur » !

 

Le petit module MASCOT (une boite à chaussures de 10 kg) développé par le CNES et la DLR a été largué avec succès sur Ryugu le 3 Octobre 2018.

 

Le CNES transmet en direct les informations :

« Ce 1er contact s’est poursuivi avec une phase de rebonds pendant laquelle nous n’avions plus de communications avec Hayabusa2 car la sonde se déplaçait afin de photographier Ryugu et potentiellement MASCOT », précise Vivian Lafaille, responsable du segment sol de MASCOT, au CNES.

Une image contenant terrain, extérieur, plage, ciel

Description générée avec un niveau de confiance très élevéLorsque nous sommes parvenus à récupérer les informations de MASCOT, nous nous sommes aperçus que l'orientation de l’atterrisseur n’était pas optimale.

 

Les équipes présentes au centre de contrôle de Cologne (en Allemagne, NDLR) ont alors pris la décision, risquée mais qui s’avérait nécessaire, d’activer le mécanisme de mobilité à l’intérieur de l'atterrisseur ».

 

Ce système composé d’une masse excentrée au bout d’un bras permet aussi bien de retourner l’engin que de lui faire faire des bonds pour se déplacer

« La relocalisation de MASCOT s’est parfaitement bien déroulée, confie Aurélie Moussi, chef de projet MASCOT, au CNES.

 

 

Photo : MASCOT photographié par Hayabusa posé sur le sol. Crédit JAXA

 

 

 

 

L’atterrisseur est maintenant correctement orienté pour les opérations et sur la zone d’atterrissage visée, le site MA9.

Nous reprenons la séquence scientifique initialement prévue. »

MASCOT est donc en bonne santé, positionné sur un emplacement qui va permettra de ''faire la meilleure science'' et ses 4 instruments fonctionnent parfaitement. Les données vont continuer à affluer. Il faut 18 min pour communiquer avec la sonde Hayabusa2 à travers laquelle transitent toutes les données de MASCOT. La mission de MASCOT doit durer entre 12 et 15h seulement.

 

 

Le déroulement de la séquence :

 

 

6 minutes de chute libre, un impact tout doux (à 0,5 km/h) et ensuite 11 minutes de rebonds (8) avant stabilisation en position défavorable. L’action de saut a été donnée pour mettre la sonde en bonne position. Le site d’atterrissage est nommé MA-9 sur les cartes.

 

Une image contenant nature, terrain

Description générée avec un niveau de confiance élevé

Trajectoire d’atterrissage de Mascot sur Ryugu et ensuite déplacement à sa surface (flèche bleue).

On remarquera l’ombre portée de Hayabusa en orbite. Crédit JAXA/DLD

 

 

À 20 m du sol Mascot prend cette photo de l’astéroïde. On voit l’ombre de Mascot dans le coin supérieur droit.

 

Un paysage plein de merveilles comme il sera dit pendant la conférence de presse donnée par la DLR.

 

Une image contenant photo, terrain

Description générée avec un niveau de confiance élevé

Pendant la descente, Mascot prend une photo (à droite) du pôle Sud de Ryugu.

Sur la photo de gauche on voit l’angle de prise de vue.

Crédit JAXA/DLR

Une image contenant photo

Description générée avec un niveau de confiance très élevé

Mascot est posé et photographie son environnement (à droite).

Que des rochers de toutes tailles, pas de régolithe.

C’est une surprise.

Crédit JAXA/DLR

 

 

 

Les batteries ont permis 17 heures de science sur Ryugu ; Mascot était contrôlé par le centre de Cologne de la DLR

Les expériences ont été menées à bien à différents endroits, que l’on voit sur la photo globale de la trajectoire plus haut dans le texte.

 

Le déplacement de Mascot sur le sol s’effectuait grâce à un bras mobile en Tungstène accéléré ou décéléré par un moteur, cela permettant de le mettre du « bon côté » par rapport à la surface ou même de faire des sauts.

 

Mascot emporte 4 instruments à son bord :

 

·         MicrOmega un spectro IR pour analyse minéralogique sur le sol, développé par l’IAS.

·         Une caméra multispectrale grand angle MASCAM pour la géologie développée par la DLR

·         Un magnétomètre MASMAG développé par l’Université de Braunschweig

·         Un radiomètre MARA pour mesurer la température de surface et l’inertie thermique de l’astéroïde dé

 

 

On a déplacé Mascot encore une fois avec un grand bond et il put effectuer des mesures.

 

Au bout de 17 heures sur le sol, le contact a été perdu, les batteries étaient à plat.

 

Une vidéo qui résume la mission de MASCOT avec F Rocard du CNES. 3 minutes, intéressant.

 

 

 

Alors maintenant on pense à la suite : la prise d’échantillons du sol.

 

En effet, le cœur de la mission est quand même de ramener sur Terre quelques échantillons du sol de cet astéroïde carboné de type C.

 

La sélection des possibles sites d’atterrissage bat son plein.

Deux membres du PSP (Planetary Science Institute) sont rattachés à cette mission : Deborah Dominique de l’ONC (Optical Navigation Camera) et de du NIRS3, instruments à bord de Hayabusa et Lucille Le Corre aussi sur l’ONC.

 

Il y a des contraintes à cette recherche : ce sont des zones de 100 m au moins avec une pente inférieure à 30° et des roches de moins de 50 cm de haut. La température doit aussi être inférieure à 100°C. cela limite la zone de recherche à +/- 30° autour de l’équateur.

 

Mais il y a quand même un problème, les premières photos transmises à la fois du vaisseau mère et de Mascot semblent indiquer le peu de poussière présente sur cet astéroïde.

 

 

Actuellement il semble que le secteur suivant (baptisé L08-B) tienne la corde.

 

 

Image de la surface de Ryugu prise par la caméra ONC-T (Optical Navigation Camera-Telescopic) le 15 Octobre 2018 d’une altitude de 47 m.

 

Le cercle rouge marque la zone L08-B, candidate pour le prélèvement.

 

 

Crédit photo: JAXA, University of Tokyo, Kochi University, Rikkyo University, Nagoya University, Chiba Institute of Technology, Meiji University, University of Aizu, AIST

 

Une autre photo prise avec une très bonne résolution de 47 m, la résolution est de 4,6 mm par pixel !

 

 

 

 

 

 

Une animation gif du survol d’une partie de Ryugu par Hayabusa.

 

 

 

 

 

POUR ALLER PLUS LOIN :

 

 

Numerous boulders, many rocks, no dust: MASCOT's zigzag course across the asteroid Ryugu conf de presse de l’atterrissage Mascot

 

Mascot, le petit robot largué à 325 millions de kilomètres de la Terre article du Monde

 

Touchdown! Japan space probe lands new robot on asteroid par Phys.org

 

Operation status for the asteroid explorer, Hayabusa2   September 27, 2018  à consulter absolument pour les dernières Nouvelles.

 

MASCOT Deploys from Hayabusa-2, Lands on Ryugu de Sky & Telescope

 

A third box bounced its way across asteroid Ryugu par l’ESA

 

Des Tweets sur l’atterrissage de Mascot avec une photo intrigante.

 

Pourquoi il ne faut pas perdre une miette de la mission Hayabusa 2, la «Rosetta» japonaise, article du Parisien.

 

Les instruments de Mascot par le CNES.

 

Hayabusa2 team prepares for asteroid sample collection par Phys.org

 

 

 

Le site de la mission Hayabusa 2.

 

 

 

 

 

 

BEPICOLOMBO :EN ROUTE POUR MERCURE ! (27/10/2018)

 

L’Europe a lancé avec succès sa première mission vers la planète mystérieuse, Mercure, la planète tellurique la moins explorée.

 

Jusqu’à présent seuls deux missions américaines avaient exploré cette petite planète : Mariner 10 dans les années 1970 et Messenger plus récemment dans les années 2010.

 

De nombreux communiqués officiels ont été publiés soit par l’ESA soit par Arianespace, soit par Airbus, je m’en inspire fortement pour écrire cet article.

 

Le lancement.

 

 

Une image contenant extérieur, fumée, ciel, vapeur

Description générée avec un niveau de confiance très élevé

La mission BepiColombo de l’ESA et de la JAXA à destination de Mercure a décollé à bord d’une Ariane 5 depuis le port spatial de l’Europe à Kourou à 1 h 45 mn 28 s (TU) le 20 octobre 2018 pour une mission audacieuse qui a pour but de percer les mystères de la planète la plus proche du Soleil.

Le centre de contrôle de l’ESA à Darmstadt (Allemagne) a reçu à 2 h 21 TU, par l’intermédiaire de la station de poursuite de New Norcia, des signaux confirmant que le lancement s’est bien déroulé.

 

Pour son 5ème lancement de l’année 2018, Ariane 5 a décollé depuis Kourou pour placer cette sonde sur son orbite de libération, lui permettant d’échapper au « puits de gravité » de la terre pour commencer son voyage de 7 années vers la planète Mercure via Venus.

 

C’est la première fois qu’une version ECA du lanceur Ariane 5 atteint ce type d’orbite, la précédente orbite de libération avait été atteinte par une version A5G+ pour la mission Rosetta en mars 2004.

 

Photo : lancement d’Ariane . Copyright: 2018 ESA-CNES-Arianespace

 

 

 

 

Pour cette mission particulièrement complexe, Ariane 5 a libéré BepiColombo de l’orbite terrestre pour le placer sur sa trajectoire de transfert dans le système solaire vers Mercure en lui communiquant une vitesse absolue de 10,99 km/s (39 570 km/h), soit 1,15 km/s (4140 km/h) de plus que pour l’orbite habituelle de transfert vers la position géostationnaire.

Cette mission profite de la première application de l’augmentation de débit du moteur Vulcain 2 (+ 2,25%), décidée dans le cadre de l’amélioration de la performance du lanceur Ariane 5 ECA.

« Alors qu’Ariane 5 lance le plus souvent des missions d’environ 10 tonnes vers l’orbite de transfert géostationnaire, il s’agissait cette fois de lancer une charge utile de 4 tonnes, tout en donnant au lanceur une vitesse supérieure à celle d’un lancement classique pour permettre au satellite de se libérer de l’orbite terrestre. Des réglages spécifiques ont donc été nécessaires pour le pilotage et la propulsion, et même si la structure du lanceur n’est pas modifiée, cela engendre des vérifications supplémentaires qui ont nécessité le travail d’une trentaine d’ingénieurs d’ArianeGroup pendant deux ans » a expliqué Alain Charmeau, Président exécutif d’ArianeGroup.

 

Les chiffres du vol Ariane 245 communiqués fièrement par ArianeGroup:

·         101ème lancement d’Ariane 5

·         76ème fonctionnement nominal consécutif du moteur Vulcain® 2

·         101ème fonctionnement nominal consécutif des étages propulsifs EAP (étages à poudre)

·         141ème fonctionnement nominal consécutif du moteur HM7B

 

Maître d’œuvre industriel du développement et de l’exploitation des lanceurs Ariane 5 et Ariane 6, ArianeGroup coordonne un réseau industriel regroupant plus de 600 sociétés dans 13 pays européens, dont 350 Petites et Moyennes Entreprises.

ArianeGroup pilote l’intégralité des activités industrielles, depuis les améliorations de performances et les études nécessaires autour d’Ariane 5 jusqu’à sa production, la fourniture des données ou des logiciels propres à chaque mission, sans oublier la commercialisation via Arianespace. Cette chaîne inclut les équipements et structures, la fabrication des moteurs, l’intégration des différents étages, puis l’intégration du lanceur en Guyane.

 

Pour rejoindre son objectif, BepiColombo utilisera l’assistance gravitationnelle de la Terre, de Vénus et de Mercure, combinée à la poussée fournie par son système de propulsion électrique solaire (SEP).

À l’approche de Mercure fin 2025, le module de transfert libérera les deux orbiteurs scientifiques.

La gravité considérable exercée par le Soleil constitue en soi un véritable défi pour la mission et rend particulièrement difficile l’insertion d’un véhicule spatial sur une orbite stable autour de Mercure : il faut pour cela encore plus d’énergie que pour envoyer une mission vers Pluton.

« BepiColombo est l’une des missions interplanétaires les plus complexes que nous ayons jamais lancée », a précisé Andrea Accomazzo, responsable de la trajectoire de vol de BepiColombo à l’ESA.

 « L’un des défis les plus importants à relever est la gravité considérable exercée par le Soleil, ce qui rend particulièrement difficile l’insertion d’un véhicule spatial sur une orbite stable autour de Mercure.

En effet, il faudra constamment exercer un freinage afin de garder sous contrôle la trajectoire en direction du Soleil, tandis que les 4 propulseurs ioniques (au Xénon) du MTM fourniront la faible poussée requise durant de longues séquences de la phase de croisière ».

 

 

Le voyage de 7 ans et de 8,5 milliards de km de BepiColombo dans l’espace interplanétaire en vidéo :

https://dlmultimedia.esa.int/download/public/videos/2017/07/004/1707_004_AR_EN.mp4

 

 

 

La (les !) sonde BepiColombo.

 

Nous en avons déjà parlé dans ces colonnes, mais voici un résumé pour ceux qui ont manqué les épisodes précédents ;

 

Réalisée sous l’initiative commune de l’Agence spatiale européenne, l’ESA et de l’agence japonaise d’exploration spatiale JAXA, la mission BepiColombo se compose d’un Module de Transfert vers Mercure (MTM) et de deux orbiteurs scientifiques :

·         Mercury Planetary Orbiter (MPO ou Bepi) de l’ESA, qui réalisera une cartographie complète de Mercure,

·         Mercury Magnetospheric Orbiter (MMO), rebaptisée MiO par l’agence spatiale japonaise, la JAXA, qui analysera le champ magnétique de Mercure et sa magnétosphère.

Un module de transfert (MTM) fait aussi partie de l’ensemble, il est construit par l’ESA.

L’ensemble est haut de 6,4m.

 

Une image contenant satellite, transport

Description générée avec un niveau de confiance très élevé

La sonde BepiColombo au cours de son voyage (illustration d’artiste)

On remarque, dans la partie inférieure, le module MTM avec ses panneaux solaires dépliés, 30m d’un bout à l’autre,
puis, le module MPO avec un panneau solaire de 7,5m et enfin caché et protégé dans sa protection solaire,
le module japonais MMO. Crédit : ESA/ATG medialab.

 

 

 

Les caractéristiques de cette sonde.

 

"L'une des spécificités de Mercure, c'est que c'est une planète qui tourne très vite autour du Soleil," précise Johannes Benkhoff, responsable scientifique du projet BepiColombo à l'ESA. "Donc, d'un côté, on doit freiner en s'opposant à la gravité du Soleil et d'un autre, on doit faire accélérer notre vaisseau pour pouvoir voler aux côtés de Mercure," poursuit-il. "Quand on sera sur place, on pourra placer nos deux sondes en orbite pour qu'elles réalisent leur mission scientifique," déclare-t-il.

 

Une fois dans la chaleur de l'orbite de Mercure, le chemin des deux sondes se séparera.

Celle de l'ESA volera près de la planète tandis que celle de la Jaxa l'observera à distance.

Les sondes emmènent avec elles, seize instruments au total, un nombre record pour une mission visant Mercure.

 

Les instruments devront résister à des températures extrêmes comprises entre -180° C et plus de 450° C.

Les trois modules sont eux aussi conçus de façon à pouvoir affronter des conditions extrêmes. Les grands panneaux solaires du module de transfert MTM doivent être inclinés à angle droit pour éviter d’être endommagés par des radiations, tout en fournissant en même temps suffisamment d’énergie au véhicule spatial.

Quant au MPO, son radiateur de grande taille lui permettra de dissiper efficacement la chaleur produite par ses sous-systèmes ainsi que celle provenant de l’extérieur lorsqu’il survolera Mercure à des altitudes très basses où aucun autre engin spatial ne s’est risqué auparavant. Ayant la forme d’un prisme octogonal, le module Mio effectuera sur lui-même 15 rotations par minute afin de répartir la chaleur du Soleil de manière homogène sur ses panneaux solaires et éviter ainsi tout phénomène de surchauffe.

 

La haute intensité solaire qui sera subie au cours du voyage puis durant la phase d’étude autour de Mercure a nécessité la mise au point de nouvelles technologies - notamment des revêtements de protection contre les hautes températures et une isolation multicouche, un radiateur destiné au MPO et un procédé de rotation novateur pour Mio - afin d’éviter tout phénomène de surchauffe. Ne se trouvant pas en rotation durant la phase de croisière, Mio sera également protégé par un bouclier thermique.

 

Certains instruments des orbiteurs pourront fonctionner au cours de la phase de croisière, ce qui permettra par exemple de recueillir de précieuses données scientifiques concernant Vénus. Même s’il ne sera pas possible d’utiliser la caméra scientifique durant le voyage, trois caméras de contrôle fixées au MTM donneront une confirmation visuelle du déploiement des panneaux solaires et des antennes après le lancement ; elles fourniront en outre des clichés lors des survols planétaires.

 

Hauke Hussmann du DLR utilisera pour sa part un altimètre laser pour étudier les cratères, les vallées et les plaines à sa surface. "Nous réalisons une carte 3D, nous scannons l'ensemble de la surface de Mercure avec des rayons laser et grâce aux informations sur l'orbite de la sonde et sur son comportement, on peut reconstruire la topographie de la surface et donc créer un modèle réel de la surface en 3D," insiste-t-il.

Ce modèle servira à étudier l'un des aspects les plus intrigants de Mercure : le fait que la planète rétrécisse.

D'après les calculs, son rayon mesure aujourd'hui 7 kilomètres de moins que lors de sa formation.

"La planète se contracte ou rétrécit et à sa surface, on pense voir des caractéristiques qui seraient la conséquence de ce rétrécissement," dit Johannes Benkhoff. "C'est l'une des choses que nous aimerions comprendre : est-ce quelque chose de typique pour une planète ou quelque chose d'unique à Mercure ?" se demande-t-il.

 

L'un des objectifs majeurs de BepiColombo, c'est d'en savoir plus sur la composition de la surface de Mercure.

Des missions précédentes ont décelé la présence de glace d'eau au niveau des pôles et trouvé largement moins de fer et beaucoup plus de matières volatiles qu'attendu.

"L'un des objectifs de BepiColombo," assure Johannes Benkhoff, "c'est aussi de cartographier les cavités qui ont déjà été observées par Messenger et de voir quelles sont les différences entre elles : nous pourrions avoir des preuves que même encore aujourd'hui, des choses se passent sur Mercure et ce serait un résultat fantastique."

 

Le fait que deux engins spatiaux surveilleront Mercure en même temps depuis deux orbites différentes rend cette mission tout à fait unique : cela sera fondamental pour comprendre les processus liés à l’impact du vent solaire à la surface de Mercure et dans son environnement magnétique

 

L’idéal serait que Mercure nous fasse comprendre comment le système solaire s’est formé, car actuellement, notre modèle de formation des planètes s'applique à toutes sauf à Mercure. Il faudra attendre l’arrivée en 2025.

 

 

Les premières photos.

 

 

Après le lancement, on a demandé aux différentes caméras spécialisées (signalées par les chiffres 1, 2 et 3) de prendre une photo de leur environnement.

Tout va bien à bord, les panneaux sont déployés, ainsi que l’antenne de communication.

Ces caméras situées sur le MTM, appelées Monitoring Cameras seront utilisées au cours du voyage, notamment lors des survols de la Terre, de Vénus et de Mercure pour les assistances gravitationnelles.

Le MPO est équipé, lui, dune caméra HR qui ne peut être utilisée qu’après séparation du MTM.

Crédit : ESA/BepiColombo/MTM, CC BY-SA 3.0 IGO

 

 

 

 

L’antenne du magnétomètre s’est bien déployée comme on le voit sur cette animation gif.

 

 

 

Bonne route !

 

 

 

 

 

POUR ALLER PLUS LOIN :

 

Revoir les phases principales du décollage en vidéo

 

La mission BepiColombo chez Airbus.

 

BepiColombo part percer les mystères de Mercure par Euronews avec une longue vidéo explicative.

 

BepiColombo décolle pour aller percer les mystères de Mercure par l’ESA.

 

Lancement de BepiColombo vers Mercure par l’ESA.

Photos, vidéos, infographies et interviews sont disponibles sur le site d’Airbus.

 

BepiColombo beginning ends.

 

 

 

 

 

 

Toutes les images ESA de BepiColombo.

 

La mission BepiColombo chez EO Portal. Très complet.

 

La mission à la DLR.

 

BepiColombo trajectory options to Mercury in 2016 and 2017 R. Jehn & J. Schoenmaekers par l’ESOC.

 

Mercure : de Messenger à Bepi-Colombo : CR de la conférence SAF de F Leblanc du 9 Mars 2016

 

Tout ce que vous avez voulu savoir sur Mercure… présentation pdf de la conf de JP Martin aux RCE 2016.

 

 

 

 

 

 

VLT :.DÉCOUVERTE DU PLUS VASTE SUPER AMAS DE GALAXIES. (27/10/2018)

 

L’ESO communique une découverte importante portant sur un énorme amas de galaxies situé dans l’Univers encore jeune.

 

 

Grâce à l’instrument VIMOS installé sur le Very Large Telescope de l’ESO, une équipe internationale d’astronomes a découvert une structure colossale au sein de l’Univers jeune. Ce proto-superamas de galaxies – qu’ils ont baptisé Hyperion – a été mis au jour grâce à de nouvelles mesures et à l’étude approfondie de données d’archives.

Il s’agit de la structure la plus étendue et la plus massive découverte à ce jour à si grande distance et datant d’une époque si reculée – seulement 2 milliards d’années après le Big Bang. 

 

Une équipe d’astronomes emmenée par Olga Cucciati de l’Institut National d’Astrophysique (INAF) de Bologne, a utilisé l’instrument VIMOS qui équipe le Very Large Telescope (VLT) de l’ESO pour identifier un gigantesque proto-superamas de galaxies en cours de formation dans l’Univers jeune, quelque 2,3 milliards d’années après le Big Bang.

Cette structure, que les chercheurs ont baptisée Hyperion, est la plus vaste et la plus massive découverte à ce jour dans l’Univers primitif. L’énorme masse du proto-superamas est estimée à plus d’un million de milliards de fois la masse du Soleil. Cette masse colossale est semblable à celle des structures les plus étendues de l’Univers contemporain. L’existence d’un objet si massif dans l’Univers jeune a toutefois surpris les astronomes.   

 

Une image contenant objet d’extérieur, arbre, étoile

Description générée avec un niveau de confiance élevé

“C’est la toute première fois qu’une structure aussi étendue est identifiée à une époque seulement 2 milliards d’années après le Big Bang”, déclare le premier auteur de l’article, Olga Cucciati

“Normalement, ce type de structure se rencontre à des redshifts moindres, correspondant à des stades plus avancés dans la formation de l’Univers.

Ce fut une réelle surprise de constater l’existence d’une structure aussi évoluée au sein d’un Univers relativement jeune !”

 

Crédit : ESO/L. Calçada & Olga Cucciati et al.

 

 

 

 

 

Situé dans le champ COSMOS de la constellation du Sextant, Hypérion fut découvert grâce à l’analyse d’une vaste quantité de données acquises lors du Sondage Ultra-Profond VIMOS (VUDS) conduit par Olivier Le Fèvre du Laboratoire d’Astrophysique de Marseille (LAM – Aix-Marseille Université, Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), et Centre National d’Études Spatiales (CNES)).

Le Sondage VUDS a permis de réaliser une cartographie 3D inédite de la distribution spatiale de plus de 10 000 galaxies de l’Univers distant.

 

L’équipe a découvert qu’Hyperion est doté d’une structure complexe, composée d’au moins 7 régions de densité élevée liées entre elles par des filaments de galaxies. Ses dimensions sont comparables à celles de superamas dans l’univers proche, mais sa structure est très différente.

“Les superamas situés à plus grande proximité de la Terre sont caractérisés par une distribution de masse plus concentrée et une architecture davantage structurée” explique Brian Lemaux, astronome à l’Université de Californie, Davis et LAM, et membre de l’équipe à l’origine de la découverte.

“A titre comparatif, Hyperion est doté d’une distribution de masse plus uniformément répartie avec une série de régions sur-denses connectées entre elles et peuplées de galaxies éparses.”   

Cette différence d’aspect résulte sans doute des effets prolongés de la gravité : contrairement à Hyperion, les superamas observés dans l’univers proche, à plus de 13 milliards d’années après le Big Bang, ont disposé de plusieurs milliards d’années supplémentaires pour condenser leur matière en des régions de densité plus élevée.  

 

Les dimensions qu’arbore Hyperion dans un Univers si jeune laissent présager qu’il évoluera en une structure semblable aux superamas qui composent l’Univers local, tels le Grand Mur du Sloan ou le Superamas de la Vierge – hôte de notre galaxie, la Voie Lactée. “Comprendre Hyperion et le comparer à de structures semblables récentes offre un aperçu de l’évolution des structures les plus massives de l’univers  depuis un lointain passé, ainsi que l’opportunité de tester les modèles de formation des superamas” conclut Cucciati. “La découverte de ce géant cosmique dévoile le passé de ces vastes structures”.

 

Remarque : Le surnom d’Hypérion a été emprunté à la mythologie grecque : les dimensions et la masse particulièrement élevées de ce proto-superamas font écho à ce géant mythique. Par le passé, un proto-amas découvert au sein d’Hypérion avait été baptisé Colossus. Similairement, les autres régions de densité élevée d’Hypérion ont été dotées de surnoms empruntés à la mythologie grecque, tels Theia, Eos, Selene et Helios, ce dernier faisant l’objet d’une représentation dans l’ancienne statue du Colosse de Rhodes.

La masse colossale d’Hypérion, qui équivaut à un million de milliards de fois celle du Soleil, est de 1015 masses solaires en notation scientifique.

 

 

 

 

 

 

KEPLER : C’EST LA FIN ! (27/10/2018)

Crédit dessin : NASA Ames/

 

 

La NASA nous prépare au pire, elle publie régulièrement des annonces pré-mortuaires concernant le plus célèbre chasseur d’exoplanètes, le télescope spatial Kepler.

En effet, il va être à court de carburant (hydrazine) et on espère qu’il va encore être capable de faire parvenir à la Terre les informations des ses dernières découvertes stockées dans sa mémoire correspondant à sa dernière campagne en cours (la 19ème).

De plus il a des problèmes de pointage précis vers les étoiles.

 

 

Les campagnes d’observation de Kepler le long de l’écliptique, depuis sa transformation en mission K2.

Illustration : NASA

 

 

 

En attendant il est en mode économie (sleep mode) afin d’économiser son précieux carburant.

 

 

Une image contenant satellite, transport

Description générée avec un niveau de confiance élevéOn rappelle que Kepler, lancé en 2009, a mis au jour près de 3000 planètes reconnues et de nombreuses autres en cours d’analyse.

 

Depuis cinq ans il est en mode réduit dit K2 dû à la panne de deux roues à réactions (gyroscopes), mais il continue ses découvertes.

 

À court de carburant, il continuera à glisser dans l’espace sur son orbite.

 

 

Illustration : NASA.

 

 

 

 

 

 

On compte maintenant sur son successeur le satellite TESS (Transiting Exoplanet Survey Satellite) dont nous avons déjà parlé dans ces colonnes.  TESS aurait déjà identifié quelques exoplanètes.

 

 

 

 

 

POUR ALLER PLUS LOIN :

 

 

The End of Kepler – It’s not over yet but it’s happening soon! Par le SETI

 

La mission Kepler va s’achever après avoir découvert des milliers d’exoplanètes par P Brisson du Temps. Excellent !

 

NASA's Ailing Planet-Hunting Kepler Telescope Is Offline Again par Space.com

 

Kepler : bientôt la panne sèche pour le célèbre chasseur d'exoplanètes par Futura Sciences

 

 

 

 

 

 

 

JUNO : DES VAGUES DANS L’ATMOSPHÈRE JOVIENNE. (27/10/2018)

 

 

Des structures massives de l’atmosphère de Jupiter ont été détectées par Juno lors de son 4ème survol de Jupiter. Celles-ci avaient déjà été mise au jour par les sondes Voyager en 1979.

 

C’est la JunoCam qui a imagé ces structures que ‘on voit sur l’image ci-contre. On y voit principalement 3 trains d’ondes sur cette photo prise le 2 Février 2017, elles font approximativement 40 km de long 7 km de large et auraient une hauteur approximative de 10 km.

 

Crédit photo : NASA/JPL-Caltech/SwRI/MSSS/JunoCam

 

 

 

La JunoCam a pu résoudre des distances entre les creux et les bosses de ces ondes plus petites que lors de précédentes rencontres.

 

Apparemment ces vagues d’ondes peuvent avoir une distance entre elles d’une soixantaine de km et être longue de 1200 km, leur hauteur est estimée à 10 km. La plupart sont dirigées Est/Ouest.

On pense qu’elles sont dues à des ondes de gravité atmosphériques.

 

 

 

 

 

POUR ALLER PLUS LOIN :

 

NASA's Juno Mission Detects Jupiter Wave Trains par le SwRI

 

 

 

 

La mission Juno à la NASA.

 

Le site de la mission Juno au SwRI. Le mieux !

 

Dossier de presse de la mission et du lancement.

 

Le site de la mission à la NASA.

 

Juno chez Wikipedia, un bon résumé

 

 

 

 

 

 

 

EUROPE : UN SURVOL POUR LE PLAISIR ! (27/10/2018)

 

Voici une vidéo montrant un survol à basse altitude du satellite glacé de Jupiter, Europe.

 

Ce survole est basé sur des images de 1998 de la sonde Galileo et recalibrées.

 

vidéo :

 

https://youtu.be/nHU35L3mtGc

 

 

 

Enjoy !

 

 

 

 

SPACE X :ENCORE UN BEAU SUCCÈS, ATTERRISSAGE SUR LA CÔTE OUEST. (27/10/2018)

 

 

Le 7 Octobre 2018, le satellite argentin de télécommunication SAOCOM 1A de 3.000 kg a décollé de la base de Vandenberg en Californie (pas de tir SLC-4E) à bord s’un lanceur Falcon 9 de SpaceX.

Cette mission, indépendamment du fait qu’elle doit mettre un satellite en orbite, doit faire récupérer le premier étage tout près de son lieu de lancement, sur la base de Vandenberg.

Un deuxième satellite identique devrait être lancé dans les mois qui viennent.

 

Une image contenant ciel, extérieur, soleil, personne

Description générée avec un niveau de confiance élevé

Il s’agit d’une grande première, car la plupart des atterrissages se faisaient sur la côte Est, et ceux sur la côte Ouest se sont fait sur une barge en mer.

Après un lancement parfait et une mise en orbite au bout d’une douzaine de minutes, le premier étage a été récupéré à côté du site de lancement au point LZ-4.

 

Vue impressionnante du lancement et de la récupération.

On remarque la trace principale qui aboutit dans les nuages et sur sa droite une trace plus faible correspondant au retour du premier étage vers son lieu d’atterrissage.

 

Photo exposée 9 minutes : Joaquin Baldwin

 

 

 

 

 

 

 

Une image contenant fumée, extérieur, futur, ciel

Description générée avec un niveau de confiance élevé

 

 

 

Avant ce lancement SpaceX avait réussi à poser 27 fois les premiers étages des Falcon 9

 

 

Photo de l’atterrissage à Vandenberg.

 

Photo crédit : Elon Musk SpaceX

 

 

 

Ce lancement est le 62ème d’un Falcon 9 et le 68ème d’un lanceur SpaceX en tout.

 

 

 

 

 

 

On rappelle que la Falcon 9 comprend 9 moteurs Merlin 1D pour le premier étage, le deuxième étant propulsé par un 10ème Merlin 1D un peu différent et plus adapté à au vide spatial.

Le premier étage du lancement concerné était une récupération, il a été utilisé précédemment pour envoyer des satellites Iridium en juillet.

Les moteurs utilisent du RP-1 (Rocket Propellant 1 similaire au kérosène) et de l’Oxygène liquide

 

 

Le premier étage brule pendant 2 minutes et 20 secondes. Puis il y a séparation et le deuxième étage prend le relais.

Le premier étage revient sur Terre grâce à des allumages contrôlés et est récupéré.

Le deuxième étage brule pendant 7 minutes et 30 secondes, plaçant le satellite sur son orbite.

 

 

La mission SAOCOM 1A en vidéo (30 minutes)

 

 

 

 

 

 

POUR ALLER PLUS LOIN :

 

 

SpaceX Falcon 9 launches with SAOCOM 1A and nails first West Coast landing de NASA spaceflight. Très détaillé, à lire.

 

SpaceX successfully lands rocket on the west coast

 

SpaceX Falcon 9 launches with SAOCOM 1A and nails first West Coast landing

 

SpaceX performs more aggressive boostback on SAOCOM-1A Mission avec explications de la superbe photo du décollage.

 

SpaceX : premier atterrissage réussi du Falcon 9 sur la côte Ouest des États-Unis de Numerama

 

 

 

 

 

 

 

BLUE ORIGIN : SUR UNE BARGE AUSSI ! (27/10/2018)

 

La firme spatiale Blue Origin de Jef Bezos, le patron d’Amazon, n’est pas en reste sur SpaceX.

 

Une image contenant extérieur, transport, personne, homme

Description générée avec un niveau de confiance élevé

Après de nombreux essais réussis de son lanceur New Glenn, et de sa récupération, il vint d’indiquer qu’il va maintenant comme son concurrent californien, récupérer son premier étage en mer, sur une barge.

C’est un cargo récupéré, le Stena Freighter.

Il est ancré pour le moment à Pensacola en Floride.

 

 

Illustration d’artiste d’un atterrissage sur le cargo. Crédit BO

 

 

 

 

 

Le premier vol de son lanceur orbital New Glenn devrait se produire en 2021, avec récupération du premier étage sur le cargo.

 

Quelques mots sur ce nouveau lanceur, New Glenn

 

Il est récupérable au moins 25 fois d’après la firme. Le premier étage comprend 7 moteurs fusée délivrant 17.000 kN de poussée.

 

Son pas de tir : Cape Canaveral pas n° 36.

 

 

Une image contenant ciel, carte, texte, intérieur

Description générée avec un niveau de confiance très élevé

Profil de vol typique d’un lancement New Glenn (crédit BO)

 

 

C’est un superbe lanceur de capacité : 45 t en LEO (orbite basse) et 13 t en GTO (orbite géostationnaire), ce qui est beaucoup !

 

Il devrait mesurer un peu moins de 100 m en hauteur.

 

 

Une image contenant extérieur, ciel, fumée, volant

Description générée avec un niveau de confiance très élevé

Une vidéo explicative d’un lancement New Glenn. https://youtu.be/BTEhohh6eYk

 

Les vols humains nécessiteront une capsule, ce sera la New Shepard.

 

 

Un vol précédent de New Glenn avec récupération sur Terre.

 

 

La firme de J Bezos viserait la Lune en 2023 !

 

 

 

 

 

 

Blue Origin will be Landing its Rockets on a Used Cargo Ship. It'll get Converted in Time for First Flights in 2021

 

Building on New Shepard, Blue Origin to pump a billion dollars into New Glenn readiness par NASA Spaceflight.com

 

La capsule New Shepard par Blue Orign.

 

SpaceX competitor Blue Origin targets first Moon landing for 2023

 

Blue Origin push New Shepard safety regime with successful ninth test

 

Blue Origin Launches New Shepard Space Capsule on Highest Test Flight Yet par Space.com

 

New Shepard has successful 8th test flight

 

 

 

 

 

 

HUBBLE : IL VA MIEUX MERCI ! (27/10/2018)

 

Début Octobre 2018, on a détecté un problème avec le télescope spatial Hubble, il est entré de lui-même en mode de sécurité (safe mode).

En effet un de ses trois gyroscopes servant à se positionner, est tombé en panne.

Ce mode met le télescope dans une position stable et alerte le contrôle au sol.

 

En 2009, on avait installé six nouveaux gyroscopes lors de la mission de maintenance 4 ; on a besoin en permanence de 3 gyroscopes afin d’assurer un positionnement correct. On imagine quand même qu’on peut fonctionner en mode dégradé avec un seul gyro, donc on a encore de la marge. Il reste trois gyros en fonctionnement actuellement.

Le gyro en panne présentait en fait des signes d’usure depuis un certain temps et on s’attendait à sa fin prochaine.

 

 

Mais comment vise-t-on les étoiles ?

 

Le positionnement des satellites dans l’espace se fait généralement à l’aide de moteurs chimiques, on déclenche une réaction chimique dans le sens opposé auquel on veut se déplacer.

Avec Hubble prévu pour vivre des décennies, ce système qui consomme du carburant (et donc à durée de vie limitée) n’est plus possible.

Il nous faut un système à longue durée de vie sans consommation de carbura

 

 

Le pointage exact du télescope est basé sur trois éléments :

 

·         4 roues à réaction qui ajustent l’orientation (Newton : action = réaction)

·         6 (dont 3 de réserve) gyroscopes qui mesurent la position

·         3 capteurs d’étoiles guide (FGS), sorte de guide Michelin du ciel (15 millions d’étoiles en catalogue)

·         Hubble peut rester pointé sur un même objet pendant 24 heures sans dévier (0,01 arcsec)

 

Les roues à l’intérieur des gyros tournent à la vitesse constante de 19.200 t/min !

 

 

 

 

 

 

Les gyros qui restent, sont d’une technique plus récente et devraient avoir une espérance de vie nettement plus grande.

 

Le contrôle au sol ont donc mis un gyro de secours en action, mais ses performances ne sont pas celles que l’on attendait, probablement parce qu’il était éteint depuis plusieurs années.

De nombreux tests sont en cours.

 

Des manœuvres ont été exécutées au niveau de Hubble et sur le gyro de secours (séquences ON/OFF), afin de le remettre en mode normal de fonctionnement.

 

Celles-ci semblent avoir bien fonctionné. Hubble devrait retourner au travail bientôt !

 

Rappelons que Hubble a près de 30 ans et qu’il a révolutionné l’astronomie auprès du grand public surtout avec ses images merveilleuses.

 

Le JWST (James Webb Space Telescope) est en principe son remplaçant, il devrait être lancé en Mars 2021, mais à mon humble avis ce ne sera pas le même émerveillement, le Webb est en Infra Rouge, les photos seront différentes.

De plus il sera loin (en L2 à 1,5 millions de km donc indépanable).

 

 

POUR ALLER PLUS LOIN :

 

 

Backup Hubble gyroscope encounters anomaly during recovery efforts

 

Hubble Moving Closer to Normal Science Operations par la NASA

 

Le télescope spatial Hubble va mieux par Sciences et Avenir

 

Rebooté, le télescope Hubble sera bientôt opérationnel par LCI

 

 

 

 

 

 

 

CASSINI GRAND FINAL :.UNE DÉCOUVERTE IMPLIQUANT DE NOMBREUX LABOS FRANÇAIS. (27/10/2018)

 

L’Observatoire de Paris nous annonce une découverte importante faite lors du Grand Final de Cassini plongeant dans Saturne.

 

Une fois l’embargo passé, nous pouvons en parler :

Un an après la fin de la mission Cassini, la moisson de données collectée lors du « Grand Finale » commence à livrer ses premiers résultats. Dans une étude à paraître dans un numéro spécial de la revue Science le 5 octobre 2018, une équipe internationale menée par Laurent Lamy, astronome de l’Observatoire de Paris - PSL au Laboratoire d’études spatiales et d’instrumentation en astrophysique - LESIA (Observatoire de Paris / CNRS / PSL / Sorbonne Université / Université Paris Diderot) a identifié et caractérisé in situ les régions d’émission du rayonnement radio auroral de Saturne.

 

Voici le communiqué que l’on peut retrouver sur Internet d’ailleurs.

 

Cassini Grand Finale : une plongée au cœur des aurores radio de Saturne

 

 

Une image contenant animal

Description générée avec un niveau de confiance élevé

Représentation des orbites effectuées par la mission Cassini entre 2010 et 2017. Le « Grand finale » correspond à des orbites polaires courtes (en couleur).

 

Dans cette étude, les auteurs ont étudié les 20 orbites dont le périkrone était situé juste au delà de l’anneau F (en jaune, « F-ring ») ainsi que les 7 orbites d’approche (« pre F-ring») qui les ont précédés.

 

 

 

Crédit : NASA/JPL-Caltech/Erick Sturm

 

 

 

 

Les planètes dotées d’un champ magnétique comme la Terre ou les planètes géantes génèrent des émissions lumineuses au voisinage de leurs pôles magnétiques : ce sont les aurores polaires. Elles sont produites par l’afflux de particules énergétiques, essentiellement des électrons, accélérés dans la magnétosphère - l’environnement planétaire magnétisé – via des mécanismes complexes, puis guidés vers la planète le long des lignes de champ magnétique de haute latitude. Lorsqu’ils précipitent dans l’atmosphère, ces électrons génèrent des émissions par collision, qui sont observées dans le domaine optique (visible, ultraviolet ou infrarouge).

 

Au-dessus de l’atmosphère, et jusqu’à quelques rayons planétaires de distance, ces mêmes électrons amplifient également des ondes dans le domaine radio. Ce rayonnement radio est très intense. Son étude in situ est essentielle pour comprendre comment il est émis et quelles informations apporte son observation à distance sur la magnétosphère. L’exploration des magnétosphères du Système solaire doit, de plus, établir la référence qui permettra d’interpréter les émissions radio en provenance d’exoplanètes, de naines brunes ou d’étoiles, dont la recherche bat son plein .

 

Lors du « Grand Finale », ultime phase de la mission Cassini, la sonde spatiale a exécuté des passages répétés à basse altitude au-dessus des pôles magnétiques, où le rayonnement radio auroral de Saturne prend naissance. En analysant les données in situ acquises par l’instrument radio et le magnétomètre de la sonde, les auteurs de l’étude ont identifié les « sources » d’aurores radio lointaines, à environ 3 rayons planétaires (180 000 km) au-dessus de l’atmosphère. Ils ont pu ainsi caractériser les propriétés des ondes radio, de leur lieu d’émission et les confronter avec succès aux prédictions théoriques.

 

Résultat : le rayonnement radio auroral de Saturne est produit par le même mécanisme d’émission que celui identifié à la Terre et tout récemment à Jupiter- une instabilité de plasma connue sous le nom d’Instabilité Maser Cyclotron - qui permet à des électrons, ici mesurés avec des énergies de quelques kilo-électronvolts, de céder une partie de leur énergie aux ondes radio lors de leur mouvement de giration autour des lignes de champ magnétique.

 

 cassini mag

Une image contenant CD

Description générée avec un niveau de confiance élevéÀ gauche : Émissions radio aurorales de Saturne observées depuis la sonde Cassini au voisinage d’une traversée de source radio. La position des émissions radio a pu être retrouvée grâce à l’analyse gonio-polarimétrique de données acquises avec un instrument radio sophistiqué.

À droite : Aurores ultraviolettes observées simultanément par le télescope spatial Hubble. La flèche grise indique le pied magnétique de Cassini le long de sa trajectoire. L’intervalle correspondant à la source radio traversée (en orange) correspond à l’intérieur de l’ovale auroral.

Crédit : L. Lamy, Observatoire de Paris – PSL

 

 

 

Cependant, ce mécanisme opère dans des conditions très différentes de celles rencontrées à la Terre.

Les régions d’émission radio sont situées bien plus loin de Saturne et les électrons impliqués, mesurés localement, nécessitent d’avoir été préalablement accélérés vers la planète plus loin que la région d’émission, ce qui bouscule notre compréhension des processus d’accélération à l’œuvre dans la magnétosphère.

 

De plus, les sources radio ont été rencontrées sur des lignes de champ magnétique précisément connectées à des régions particulières des aurores ultraviolettes observées simultanément par le télescope spatial Hubble depuis l’orbite terrestre.

Les auteurs ont mis en évidence que cette association partielle entre sources radio lointaines et aurores ultraviolettes était imputable à une densité de plasma locale très variable, dont l’origine reste à identifier, parfois trop élevée pour que l’instabilité fonctionne.

 

Ces résultats confirment qu’un même mécanisme d’émission universel est capable de produire des ondes radio aurorales dans les environnements d’objets magnétisés très différents les uns des autres.

 

 

Ces travaux sont le fruit d’une collaboration internationale comprenant quatre chercheurs français : L. Lamy (astronome de l’Observatoire de Paris – PSL), P. Zarka (directeur de recherche CNRS), B. Cecconi (astronome de l’Observatoire de Paris – PSL), R. Prangé (directeur de recherche CNRS), ainsi que six chercheurs étrangers : W. S. Kurth, G. Hospodarsky, A. Persoon, M. Morooka, J.-E. Wahlund, G. J. Hunt.

 

 

 

Vidéo

Découvrir en animation sur la chaine Youtube de l’Observatoire de Paris – PSL : Les observations radio du rayonnement kilométrique de Saturne    :https://youtu.be/MkJtSBzCu74

 

 

 

Ce dernier passage de Cassini a donné lieu aussi à d’autres découvertes que l’on retrouvera dans les références citées plus bas.

 

 

 

POUR ALLER PLUS LOIN :

 

 

Un bouquet final d’aurores sur Saturne pour Cassini

 

Groundbreaking Science Emerges from Ultra-Close Orbits of Saturn par la NASA

 

New Radiation Belt Discovered at Saturn par Saturn Daily

 

Latest insights into Saturn's weird magnetic field only make things weirder par Phys.org

 

In its final days, Cassini bathed in 'ring rain' par Phys.org

 

Close Orbits of Saturn By Cassini Yield Surprising Results par Space Ref

 

 

Toute l’actualité de la mission Cassini/Huygens sur votre site préféré.

 

 

 

 

 

L’ESA : UNE VISION POUR L’AVENIR DE L’EUROPE SPATIALE. (27/10/2018)

 

 

 

Communiqué de presse de l’ESA N°28-2018

 

Paris, 25 Octobre 2018

 

Les ministres entérinent une vision pour l’avenir de l’Europe spatiale

 

Les ministres en charge des affaires spatiales dans les États membres de l’ESA se sont réunis aujourd’hui au Centre européen d’astronomie spatiale à Villanueva de la Cañada (Madrid, Espagne) pour une session intermédiaire du Conseil de l’ESA au niveau ministériel (IMM 2018), présidée par le ministre espagnol de la Science, de l’Innovation et de l’Enseignement supérieur, Pedro Duque. Conclue avec succès, l’IMM 2018 marque une étape importante en vue de la prochaine session ministérielle de l’ESA, baptisée « Space19+ », qui se tiendra en novembre 2019 à Séville (Espagne).

 

Les ministres ont pris connaissance de la proposition de l’ESA concernant l’avenir de l’Europe spatiale, qui leur sera soumise lors de la session Space19+.

 

Cette proposition contient une feuille de route visant à permettre à l’ESA et l’UE de continuer à financer et mettre en œuvre des programmes spatiaux en Europe de manière durable et efficace. Le document expose également les projets de modernisation du fonctionnement interne de l’Agence, qui doivent permettre à celle-ci de s’adapter au changement de paradigme dans le secteur spatial. Enfin, il présente les programmes spatiaux que le Directeur général de l’ESA propose de mener à bien après 2019.

 

Cette proposition programmatique traite tous les aspects des activités spatiales : science et exploration, applications, accès à l’espace, activités opérationnelles et R&D, ainsi que le domaine émergent de la sûreté et de la sécurité spatiales. Consacré à la protection de nos infrastructures, ce dernier pilier englobe la météorologie de l’espace et la défense planétaire contre les géocroiseurs et les débris spatiaux, qu’il s’agisse de stratégies de prévention ou d’élimination. Il couvre également les questions de cybersécurité et l’utilisation des technologies spatiales pour des applications concrètes dans le domaine de la sûreté et de la sécurité sur Terre (ex. : sûreté et sécurité maritimes — domaine qui comprend la navigation autonome —, gestion des catastrophes, sécurité aux frontières et soutien à la sécurité du trafic aérien grâce aux télécommunications par satellite).

 

Lors de la session Space19+, les États membres devront prendre un certain nombre de décisions, dont les plus importantes sont énumérées ci-après.

 

Au plan programmatique :

 

- Rétablir le leadership du Programme scientifique de l’ESA dans le domaine de la physique de l’Univers en remédiant à la lente érosion de pouvoir d’achat du niveau de ressources.

 

- Faire de l’Europe un acteur incontournable des nouvelles initiatives mondiales d’exploration spatiale – à destination de la Lune et de Mars – en collaboration avec des partenaires actuels (ex. : États-Unis) ou nouveaux (ex. : Chine).

 

- Travailler en coopération avec l’industrie au bénéfice de la croissance économique et de la société dans les domaines traditionnels ainsi que dans le domaine émergent de la sûreté et de la sécurité spatiales (ex. : inclusion de satellites dans les réseaux mondiaux de télécommunications 5G, gestion des menaces découlant de phénomènes extrêmes de météorologie de l’espace, ouverture de nouveaux marchés spatiaux et opportunités, tels que les services logistiques en orbite), dans le cadre de partenariats et projets traditionnels, mais également de mécanismes fondés sur une implication et une responsabilité industrielles accrues.

 

- Renforcer les transferts d’innovations techniques vers et depuis le secteur spatial.

 

Eu égard à la consolidation du partenariat ESA/UE sur la base de projets de développement communs :

 

- Assurer la continuité et l’évolution de la composante spatiale Copernicus.

 

- Assurer la conduite d’activités de Recherche et développement dans le domaine de la navigation afin de poser les jalons du GNSS européen de prochaine génération.

 

 

Aux plans politique et réglementaire :

 

- Améliorer la politique industrielle de l’ESA afin d’accélérer le processus décisionnel, de rationaliser les procédures et d’adapter ces dernières aux différents types d’activité/projet.

 

- Établir des priorités en matière de sûreté et de sécurité spatiales afin de créer de nouveaux marchés.

 

- Soutenir la compétitivité européenne dans le domaine de l’accès à l’espace en appliquant aux missions de l’ESA une politique de préférence européenne.

 

 

L’IMM 2018 a permis aux États membres de l’ESA de se confronter dès à présent à ces décisions importantes, qui devront être prises à l’occasion de la session ministérielle Space19+.

 

 

Les résolutions adoptées seront publiées sur le site Internet de l’ESA (www.esa.int

http://www.esa.int/  ). Résolution donnant au Directeur général le mandat d’instaurer des relations adéquates entre l’Agence spatiale européenne et l’Union européenne

Résolution fixant des orientations stratégiques pour la préparation des programmes et activités de l’Agence

 

 

En marge de la réunion des ministres, deux documents importants ont été signés :Une déclaration conjointe relative à l’exploitation institutionnelle d’Ariane 6 et de Vega C, dans laquelle les signataires expriment leur plein soutien à la filière européenne des lanceurs et aux lanceurs Ariane 6 et Vega C, et reconnaissent l’intérêt de fédérer la demande institutionnelle de services de lancement afin d’assurer à l’Europe un accès à l’espace d’un bon rapport coût-efficacité, abordable, indépendant, fiable et autonome.

Un accord entre l’ESA et l’Agence spatiale italienne (ASI) concernant leur coopération relative au futur déploiement du nouveau télescope « œil de mouche » sur le site du mont Mufara, en Sicile. Ce télescope haute performance permettra, grâce à une surveillance systématique et régulière du ciel, de détecter d’éventuels astéroïdes s’approchant de la Terre et risquant d’entrer en collision avec celle-ci.

 

 

 

 

 

 

VU D’EN HAUT : DES ICEBERGS PARFAITEMENT RECTANGULAIRES ! (27/10/2018)

 

 

Une image contenant extérieur, ciel, terrain, plage

Description générée avec un niveau de confiance très élevé

Quelle ne fut pas la surprise Jeremy Harbeck de l’opération IceBridge, de voir par le hublot de son avion de surveillance de la couche de glace polaire, un iceberg (en fait deux) de forme bien régulière et rectangulaire.

ET serait-il parmi nous ?

 

Les icebergs de forme régulière ne sont pas du tout une rareté d’après Jeremy, mais comme celui-là, il n’en avait jamais vu.

 

Photo crédit : NASA /J Harbeck.

 

En fait on les voit aussi de plus haut comme sur ce montage gif de Sentinel.

 

 

 

 

 

Une image contenant extérieur, eau, nature, ciel

Description générée avec un niveau de confiance très élevé

 

 

Cet iceberg provient du glacier Larsen C, c’est un iceberg tabulaire que l’on voit mieux sur la photo ci-contre.

 

La mission IceBridge, couplée avec les satellites IceSats,  survole en permanence l’Atlantique Nord afin de mesurer les variations dans la hauteur des glaciers, principalement concernant les Larsen A, B et C.

 

C’est ainsi que cet iceberg fut découvert.

 

Rien d’extraterrestre, c’est une forme qui arrive de temps en temps.

 

 

Photo crédit : NASA/J Harbeck.

 

 

 

 

POUR ALLER PLUS LOIN :

 

Polar Researchers Spot Two Rectangular Icebergs par Universe Today

 

2 Rectangular Icebergs Spotted on NASA IceBridge Flight par la NASA

 

Les images sur Flickr

 

 

 

 

 

 

 

NOTRE REPORTER AU VLT : M .D. OSANNO RACONTE ! (27/10/2018)

 

 

Une image contenant ciel, extérieur, homme, bâtiment

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Notre ami Marc Denis Osanno (photo ci-contre) a eu le privilège d’effectuer un voyage extraordinaire au Chili où il a pu notamment visiter les hauts lieux de l’astronomie construits dans ce pays.

 

Il a participé à ce voyage avec l’agence spécialisée Escursia. Qui propose des expériences rares et authentiques, pour découvrir la Nature en compagnie de guides de qualité, naturalistes passionnés.

 

Le Chili est un pays de montagnes et son trajet le prouve : Santiago 510 à 600 m, El Pangue 1478 m, Cerro Tolodo 2200 m, San Pedro de Atacama 2500 m, Désert 2305 m entouré de sommets de 5916 m à 5971 m, lacs à 4120 m, alma 5100 m, El Paranal 2600 m, Valparaiso niveau de la mer.

 

 

 

 

 

 

Voici son reportage :

 

Toutes photos copyright MDO et LLM

 

Toutes les photos sont disponibles ici.

 

 

Antofagasta - anciennement « Penablanca » jusqu’en 1871 – le 13 octobre 2018

 

CHILI TERRE DE PARADOXE

 

Lorsqu’on balade à pied à Santiago la capitale, environ 6,5 peut-être 7 millions d’habitants, soit un tiers de la population du Chili pour l’essentiel urbaine, on n’est guère surpris de la pollution commune à la plupart des grandes villes du monde. Pourtant un métro fonctionne et un second est en projet.

Flanquée à l’est par l’immense cordillère des Andes – prononcer Andès – qui parcourt toute l’Amérique du sud, à l’ouest par celle de la côte autrement dénommée cerro Vicuna Mackenna, la capitale se modernise. Résolument tournée vers l’avenir sa jeunesse est « connectée » et vit sans inquiétude apparente dans un contexte de 500 secousses légères et 7 séismes de plus grande ampleur par an.

Le Chili a connu avant Pinochet le plus fort tremblement de terre jamais enregistré dans l’histoire, 9,5 sur l’échelle de Richter. Le dernier remonte à février 2010.

 

Ce pays du bout du monde sait depuis longtemps que la plaque pacifique soulève régulièrement la croûte terrestre chilienne. Amis géologues vous êtes les bienvenus !

Lorsqu’on sillonne le nord du pays on traverse inévitablement le désert d’Atacama, le plus aride du monde.

Ici et là les paysages sont durablement entamés : mines de salpêtre, de cuivre plus que jamais en activité s’agissant du cuivre.

Le Chili possède à Chuquimata – Calama – 13% des réserves mondiales et deux siècles de « récolte assurée » souterraine cette fois. Les défilés de camion qui se suivent sont impressionnants.

 

Une image contenant mammifère, terrain, animal, extérieur

Description générée avec un niveau de confiance très élevéLes environs d’Antofagasta ne ressemblent à rien, paysages dévastées, usines bordées de murs pour cacher la misère. La promotion immobilière marche à fond les tours pullulent. Plus loin dans l’altiplano la population autochtone maintient des traditions millénaires : on élève des lamas, des chèvres. Guanacos, renards vivent en liberté. Les condors, si on a la chance de les voir, passent …

Bref tourné vers l’océan le plus vaste du monde : Valparaiso l’exubérante, Vina del Mar aux accents de Costas touristiques espagnoles, la Serena plage des argentins de l’ouest de l’argentine, avec un centre et un sud agricole, viticole, gastronomique, riche et l’exploitation de son sol, le dos courbé vers la terre, rien ni personne depuis Magellan ne prédispose le Chili, territoire immense, 4000 kms du nord au sud, 1 à 1,1 millions de kms 2 si l’on y rajoute la partie chilienne de l’antarctique, à observer les étoiles.

 

Un peu partout de touchants petits monuments – il faudrait y consacrer un reportage photo ou un documentaire spécifique – sont érigés à la mémoire des conducteurs tués sur les routes à la faveur de la fatigue. Le corps n’est pas là mais l’âme y demeure dit-on.  On leur rend régulièrement visite. On maintient le lien. Il n’y a pas de mirages mais les distances sont longues.

À lui seul le désert d’Atacama couvre l’équivalent de la surface du massif central.

Et pourtant …

 

CHILI TERRE D’ASTRONOMIE

 

C’est ici qu’avec Luc Le Maître et Laurent Michaud, avec l’aide de l’agence Esscursia., guidés par Me Nayaret Ferreira Poblete, nous avons eu le bonheur, que dis-je une sublime rencontre s’est opérée, magique.

Avec Hawaï et son Mauna Kéa à 4000 mètres superbement conté par Trinh Xuan Thuan dans « une nuit » prix du livre d’astronomie 2018 décerné par l’AFA dans le cadre du festival d’astronomie de Fleurance (Gers), le Chili constitue aujourd’hui le site d’observation le plus majestueux au monde : 45% des observatoires, lunettes astronomiques, télescopes, radiotélescopes mondiaux y sont implantés.

 

La magie de l’astronomie, de la cosmologie, de l’astrophysique y sont transcendées comme le souhaitait André Brahic pour la science dans un cadre de coopération mondiale ou presque. L’Europe à laquelle tournent le dos nos nationalistes de tous bords réconcilie et concilie chercheurs du monde entier. Dans l’hypothèse où l’humanité concourrait à sa ruine : course frénétique au profit, perte d’âme, guerres, surpopulation, indifférence aux inégalités, l’astronomie chilienne nous élève.

Elle fait comprendre aux petites fourmis que nous sommes que l’univers est immense, gigantesque en expansion. Infini, il nous questionne et offre ce qu’il y a de plus beau. Dans ce pays au visage multiple, qui a connu le pire, le Chili nous accueille, les gens y sont adorables, souriants, aimables, au point qu’avec près de 3% de croissance par an l’ensemble des pays d’Amérique latine se tournent vers lui Argentine, Pérou, Bolivie, non sans poser des problèmes de migrations. Les chiliens ne parlent pas plus français que nous réglons en pesos en France ! Mais le nombre de français et d’européens qui y vivent croit régulièrement, ..., ne manque qu’un tout petit effort à la francophonie pour que le français s’y apprenne et s’y parle.

 

La toute première rencontre ne s’effectue pas, ce qui aurait été pourtant plus simple dans les bureaux et laboratoires des chercheurs de l’ESO à Santiago mais à Vicuna petite cité de 15000 habitants berceau de la poétesse Gabriela Mistral prix Nobel de littérature 1945.

Vicuna nichée dans la luxuriante vallée del Elqui réputée entre autre pour son pisco la boisson – apéro - nationale, ses avocats – délicieux - est déjà prête à accueillir les professionnels, les passionnés d’astronomie, les millénaristes, en juin 2019 pour l’éclipse totale de soleil.

Elle n’est d’ailleurs pas la seule. Plus de 500 personnes ont déjà demandées à l’ALMA de les recevoir pour cet événement. Où les héberger ?  Pas d’Hilton ou de Sofitel en projet en tout cas.

 

Éric Escalera astrophysicien et Chris son partenaire scientifique ont créé en à peine un an l’observatoire d’El Pangue à 1478 m perché sur un Cerro (une montagne) isolé à 17 kms au sud de Vicuna. Accueillant, chaleureux, pédago au possible, Éric propose dans la journée l’observation du soleil et des nuits fascinantes. Il dispose d’un Schmidt-Cassegrain de 63 cm de diamètre dont je ne me risquerai pas à décrire le fonctionnement aux amateurs et professionnels que vous êtes !

Éric décrit d’abord l’environnement et le positionnement géographique. À l’ouest le pacifique, dans telle direction Gémini Norte, dans telle autre le futur EEVLT. Le ciel est superbe.

L’air pur nous permet de découvrir le ciel de l’hémisphère sud. Notre Galaxie est visible à l’œil nu, une simple paire de jumelles permet de découvrir les millions, les milliards ? D’étoiles qui la composent. C’est tout simplement fascinant. Tout à l’écoute des passionnés que nous sommes nous observons Vénus, Mars, le grand amas du Toucan, les nuages de Magellan – déjà observé à l’œil nu à plusieurs reprises dans le ciel austral de l’ile de la Réunion -, un amas proche de Saturne, Jupiter, les dentelles du Cygne, les 3 galaxies de la Grue à 80 millions d’al miroir de notre Galaxie, d’Andromède, la Tarentule, des naines blanches, Canopée, la Croix du Sud (je cite dans le désordre).

Éric ne dispose que de … 7 à 8 jours de pluie par an !!! La nuit bien entamée, passionnant, sensible, adorable, Éric nous sert : « des gens passionnés comme vous seront toujours ici les bienvenus. Je me souviendrai de votre passage. A très bientôt ici ou ailleurs »

 

 

Le lendemain Luc Le Maître (Luc a aussi mis des photos disponibles sur le Net) féru d’astronomie depuis 35 à 40 ans pilier de son club dans le 78 et hyper compétent et connaisseur mais frustré du fait du ciel de la région francilienne m’explique de manière détaillée le fonctionnement des lentilles et précise à mon attention les différents types de lunettes.

Nous parlons aussi photo, comparons les avantages et inconvénients – rapport diamètre/focale -, s’il en est des différentes marques et instruments : Célestron, Head, Schmidt-Cassegrain, Newton, Dobson, … , néophyte j’apprends qu’il y a différents types de monture : azimutale, équatoriale (horizontale), qu’on peut manipuler avec raquettes ou sans, le progrès allant dans le sens d’un pilotage automatique ou numérique positionnant automatiquement la lunette de l’observatoire sur l’objet recherché, un peu à la manière des programmes informatiques des iphones et smartphones, ou des stellariums.

 

 

Une image contenant montagne, extérieur, ciel, terrain

Description générée avec un niveau de confiance très élevéNous ne pouvons tout voir donc exit l’observatoire astronomique municipal de Vicuna sur le Cerro Mamalucca.

 

 

Dans le ciel pur comme l’azur de Vicuna nous poursuivons nos visites à l’observatoire de Cerro Tololo.

 

Financé par l’AURA association d’universités nord-américaines et chiliennes et jumelé avec l’observatoire de Kit-Pick (Arizona), Cerro Tololo basé à 2200 m est doté de 8 télescopes dont un et non des moindres GEMINI sur le Cerro Pachon voisin.

 

Tololo est le plus ancien observatoire du Chili : il a été réalisé entre 1962 et 1967.

 

 

 

 

 

 

Une image contenant intérieur, plancher, assis, table

Description générée avec un niveau de confiance très élevéLes deux plus grands télescopes possèdent un miroir de 4 m et 4,10 m de diamètre. Dixon notre correspondant enseigne à l’université. Il a connu et vécu une révolution : le tout premier télescope pouvait au mieux observer 3 à 4 galaxies. Aujourd’hui le nouveau : 180 000 !!!

 

Tololo a vu la super nova 1987 phénomène bien particulier à 3 millions d’al.

 

Avec 300 jours de clarté par an Tololo a permis à trois chercheurs https://www.pourlascience.fr/sd/cosmologie/le-prix-nobel-de-physique-2011 -pour-lacceleration-de-lexpansion-cosmique-11089.php  d’obtenir le prix Nobel de physique 2011. Cette palme n’est pas sans intérêt.

 

Dans la foulée Tololo s’est vu offert une nouvelle caméra par Chicago. Le projet des trois chercheurs ayant démontré l’accélération de l’expansion de l’univers, le projet va pouvoir se prolonger durant encore 4 à 5 ans.

 

 

 

 

 

Nous visitons avec Dixon l’ensemble des installations. Un groupe de 30 à 40 jeunes ados du lycée de Talaoante – « sorcière en chilien » située près de Santiago est là ce jour.  Quel frisson pour nous de voir que l’astronomie les passionne. Alice il me semble a même décidé d’en faire son métier. Cela me rappelle qu’une jeune fille française de 14 ans s’entraîne dès à présent pour copier Claudie Haigneré. Celles-là ont déjà tout compris à la vie.

Dixon explique aux jeunes le fonctionnement du télescope et surtout nous livre en toute transparence l’objet actuel des travaux et recherche de Tololo organisme public :

-        Photos destinées à la recherche spatiale

-        Travaux sur notre Galaxie

-        Observation et tentative de compréhension du fonctionnement du trou noir situé au cœur de notre Galaxie

Hormis le prix décerné aux trois chercheurs américains, Tololo a pu observer une galaxie dont l’existence remonterait à 1 200 000 années après le Big Bang !

Tout comme Éric Escalera s’est prêté à une photo avec notre groupe, Dixon – questionné à ce sujet – est persuadé que l’expansion de l’univers va se poursuivre. À l’infini ?

Il distribue une abondante documentation sur Gemini l’observatoire au dôme transparent, le NOAO, le CTIO, et nous dédicace une autographe qui ira droit au cœur des lecteurs réguliers d’astronews : « Saludos desde Tololo Chili. Encantado con la pasion de nuestos amigos franceses. Un abrazo trad. Accolade fraternelle » Dixon 06/10/2018.

 

C’est plus au nord en plein désert d’Atacama dans ce paysage apparemment ingrat, voire hostile, où les cultures ancestrales ont su courageusement résister aux saisons, au temps, aux envahisseurs que notre petit groupe poursuit son exploration « spatiale ».

À l’image du slogan de la compagnie aérienne intérieure « LATAM Together further »

Ce ne sont pas les opportunités qui font défaut : muséo del météorito, …

 

 

Une image contenant personne, mur, homme, intérieur

Description générée avec un niveau de confiance très élevéNous attendons que le ciel soit parfaitement dégagé pour aller à la rencontre d’un autre français Alain Maury (voir photo) qui vit à une quinzaine de kms de San Pedro. Ses 11 télescopes sont au niveau d’altitude de San Pedro : 2200 m. Installé là depuis 2003 il a construit son équipement année après année et fait découvrir le ciel aux amateurs. Son site ressemble à un site d’atterrissage : les cars amenant les touristes éteignent les feux. La soirée se passe en trois temps : debout Alain initie en cercle les débutants tout en approfondissant les connaissances des plus chevronnés s’il en est. Le ciel de l’hémisphère sud permet de voir 2/3 de la voûte céleste.

En ce soir d’été (saisons inversées) on peut voir jusqu’à 5 planètes : Vénus, Mars juste au-dessus de nos têtes, Jupiter, Saturne, Mercure – ce qui est rare - !

 

Avec son laser Alain parcourt le ciel. Tout y passe … : Véga, Antarès, Alpha du Centaure, les constellations : Scorpion, la Grande Ourse inversée par rapport à l’hémisphère nord, Andromède, l’Aigle, le Dauphin. Puis on se déplace sur le lieu des télescopes (de tout type) qui ont été braqués sur des points précis qu’Alain souhaite partager avec nous. Alain pense passer au numérique car les soirées nécessitent un travail préparatoire important. Il a également comme passion les météorites.

 

 

 

 

 

À son actif aussi la découverte de deux comètes. Ce 10 octobre le ciel n’est pas aussi dégagé qu’à El Pangue s’agissant de la Voie Lactée, mais pour ma part j’ose affirmer n’avoir jamais vu autant d’étoiles lumineuses dans le ciel. « Il était grand temps de rallumer les étoiles » (G. Apollinaire). À tel point que plusieurs jeunes posent leurs appareils photos au sol braqués sur la voie lactée, les photos – 30 secondes de pause - sont pleinement réussies. Puis se font prendre en photos sur une échelle de télescope sur fond de nuage de Magellan.

Autour d’un chocolat, d’un thé, d’un café bouillants Alain répond aux questions et passe le message suivant : « moi un jour je vendrai le site, les équipements, il y a un temps pour tout mais vous continuez, poursuivez, le travail ne fait que commencer ».

 

Le lendemain nous avons rendez-vous à l’ALMA 5100 m. Il s’agit de notre avant-dernier grand rendez-vous et ce n’est pas rien.

À l’accueil consignes de sécurité, distribution de badges, de casques. Diffusion d’un film de 12 mn.

Inauguré en 2013 ALMA qui signifie âme en espagnol est un projet développé par les USA, l’Europe et le Japon. Grâce à sa capacité de haute résolution spectroscopique, le complexe des 66 antennes connectées entre elles par interférométrie est capable d’analyser le processus de formation des planètes autour des étoiles naissantes, ALMA est également en mesure d’observer les trous noirs masqués par les nuages interstellaires et d’étudier la formation des galaxies.

 

 

Une image contenant ciel, extérieur, montagne, nature

Description générée avec un niveau de confiance très élevé

ALMA repose sur un plateau Chajnantor : en langue Kunza des atacaméens cela signifie « jour du nouveau départ ». Et si pour une fois le monde et les hommes décidaient d’offrir le meilleur d’eux-mêmes en conciliant l’aménagement de la haute technologie et le respect de la faune, de la flore, de la culture ?

 

Nous allons être pris en charge par Danino le responsable des relations publiques, de l’éducation et de la sécurité qui entre dans les détails : ALMA radio télescope, APEX Europe radio télescope, ASTE, NANTEN Japon radiotélescope, TAO Japon infométrie, ACT, CCAT radios télescope USA, il en est de même pour CLASS USA, POLAR BEAR UK, CBI Danino ne se souvient plus … il y en a tant :

 

 

 

 

Interféromètre  https://en.wikipedia.org/wiki/Llano_de_Chajnantor_Observatory

Danino nous parle longuement du processus de décision qui a conduit à implanter l’ALMA à cet endroit plutôt qu’en antarctique.

Le transport de matériel et d’équipement eût été plus complexe et c’est donc le Chili qui a été choisi … sans doute pour le rapport amoureux existant entre le désert et l’astronomie moderne du plus grand radio télescope au monde.

Nous n’aurons pas l’occasion de rencontrer les scientifiques qui travaillent sur leurs projets mais visiterons les salles de contrôle et d’entretien des « grandes oreilles », irons à la rencontre des grands camions transportant les antennes.

Danino est notamment en charge de la sécurité auprès de Sean Doultgherty.

De sécurité il sera beaucoup question : il n’est pas évident de vivre à l’année à 5100 m.

 

Les problèmes majeurs de sécurité qui se posent au personnel sont : le froid – 40 °, la conduite des engins … au volant il est facile d’oublier qu’on ne conduit pas sur du goudron, et puis quand votre Président déclare « que la Bible est plus importante que la science ! »

Un autre risque soulevé par Danino : qu’à la longue les gens se désintéressent. Le temps de la science et de la recherche n’est pas le même que celui des matérialistes, des consommateurs que nous sommes, qui avons sans cesse de nouveaux besoins à satisfaire immédiatement.

Ici les projets sont planifiés. Lorsqu’un chargement parvient contenant des projets si le chargement est défaillant et ne respecte pas les normes le projet contenu ne sera pas examiné.

L’ALMA est soucieuse de la qualité de l’air : quand la lumière traverse une molécule d’eau il y a évaporation il est particulièrement important de sans cesse améliorer la qualité des molécules d’eau dans l’atmosphère pour améliorer la captation des ondes.

La disposition des antennes a été conçue de sorte qu’existe la plus grande distance possible entre chacun des radiotélescopes afin d’améliorer la résolution de l’interférométrie située au centre.

Nous achevons cette longue après-midi d’échange par la remise d’une documentation : le numéro 171 de la revue « The Messenger » paru en mars contient en particulier un article intitulé « Exploring the Sun with ALMA », également une magnifique photo de la nébuleuse Orion.

Danino nous gratifie à son tour d’une dédicace : « Saludos desde Chili Atacama ALMA » 10 octobre 2018

 

 

Une image contenant ciel, extérieur, montagne, nature

Description générée avec un niveau de confiance très élevéC’est Sébastian qui nous guide lors de la dernière visite de notre séjour : l’observatoire EL Paranal de l’ESO à 120 kms au sud d’Antofagasta. Avec ALMA le VLT du Cerro Paranal constitue sans doute l’un des plus formidables outils d’observation astronomique de tous les temps.

 

Conçu pour explorer les galaxies lointaines et les confins de l’univers. ESO regroupe 15 pays européens et le Brésil. Il est situé à une hauteur de 2600 m d’où il domine les nuages de la vallée et au-dessus du Pacifique. Lui réside avec quelques 321 jours par an sans nuages !

 

 

 

 

 

 

Une image contenant extérieur, terrain, ciel, bâtiment

Description générée avec un niveau de confiance très élevéLe VLT comprend 4 miroirs géants de 8,20 m de diamètre chacun aux noms tirés de la langue mapuche : ANTU Soleil, KUEYEN Lune, MELIPAL Croix du Sud, YEPUN 1ère étoile paraissant le matin (Vénus) et quatre télescopes mobiles annexes de 1,80 m. Ils travaillent en interférométrie.

 

Selon l’objet des observations on couple ANTU et KUEYEN ou ANTU KUEYEN et MELIPAL. Il en est de même pour les quatre télescopes mobiles secondaires. https://fr.wikipedia.org/wiki/Tr%C3%A8s_Grand_T%C3%A9lescope  

 

 

 

 

 

 

 

 

Une image contenant texte, tableau blanc

Description générée avec un niveau de confiance très élevé

Les images qui nous parviennent sont 4 milliards de fois plus précises que ce que nous sommes capables d’observer à l’œil nu.

Récemment observés le trou noir situé au centre de notre galaxie dont nous ne savons rien ou presque de son fonctionnement, l’étoile la plus massive observée jusqu’à ce jour au rayonnement dix fois plus puissant que celui du soleil.

Pas d’observation puisque la visite s’effectue de jour mais là aussi rencontre du personnel technique en charge du contrôle.

Nous aurons préalablement pénétré dans l’enceinte de deux de 4 télescopes géants.

Sébastian me fait à son tour l’amitié d’une dédicace : « Pour mon ami de l’AFA, de la SAF, de la SLA »

 

 

 

 

 

 

 

CHILI TERRE DU FUTUR DE L’HUMANITÉ ET DE LA PLURALITÉ DES MONDES

 

Nous ressortons sur la plateforme centrale et Sébastian nous indique au loin le cerro Amazones site qui accueillera d’ici peu, 2022, c’est demain, l’European Extremely Large Télescope d’un diamètre de … 42 m.

Peut-être nos enfants ou ces jeunes astronomes en visite au Cerro Tololo (voir plus haut) découvriront-ils alors la vie sur des planètes lointaines aux conditions d’apparition semblables à la nôtre ? « To Be or not To Be, that is … »

 

 

 

 

 

 

 

 

LIVRE CONSEILLÉ : ILS ONT MARCHÉ SUR LA LUNE PAR P. HENAREJOS CHEZ BELIN. (27/10/2018)

 

Une image contenant texte, livre

Description générée avec un niveau de confiance très élevé

Un livre qui tombe à point, car nous allons fêter bientôt les 50 ans du premier pas de l’Homme sur la Lune.

 

Et voici que Philippe Henarejos nous sort un épais ouvrage sur les missions Apollo et ses inédits.

Il est journaliste scientifique, rédacteur en chef de la revue Ciel et Espace. Il est consultant sur BFM TV, France 2 et LCI. Aux éditions Belin.

 

Le 21 juillet 1969, 450 millions de terriens entendent Neil Armstrong, chef de la mission Apollo 11, prononcer ces mots célèbres : « C’est un petit pas pour l'homme, un grand pas pour l'humanité ». En tout, douze hommes marcheront sur la Lune. Mais pour aller où ? Comment ? Et surtout pour quoi faire ? Avec quels moyens, quelles difficultés ?

 

 

 

 

 

Si le contexte géopolitique et les considérations techniques des missions Apollo sont connus des amoureux de l'espace, ces explorations d’un grand intérêt historique, à la base de toutes les connaissances sur le Système solaire, restent largement méconnues du grand public, et même des spécialistes !

 

Rédigé dans un style clair et attrayant, et complété par une iconographie riche et des interviews des derniers protagonistes vivants, cet ouvrage permet au lecteur de marcher sur les traces des astronautes, comme s'il se trouvait avec eux sur le sol de notre satellite. Un véritable récit d'aventure pour découvrir ce que ces pionniers de la conquête spatiale ont vraiment accompli.

 

 

512 Pages     26,00 €      ISBN : 978-2-410-00072-6

 

 

Pour vous remémorer l’aventure la plus extraordinaire du XXème siècle.

 

 

 

 

 

 

 

 

Bonne lecture à tous.

 

C’est tout pour aujourd’hui !!

 

Bon ciel à tous !

 

JEAN-PIERRE MARTIN

 

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