LES ASTRONEWS.de planetastronomy.com:
Mise
à jour : 17 Novembre 2004
Astronews
précédentes : ICI
Sommaire de ce
numéro :
Ce numéro est un peu plus court que d'habitude, car je suis très pris par le compte rendu des conférences des RCE 2004.
DERNIÈRE NOUVELLE : SMART 1 S'EST BIEN MISE EN
ORBITE LUNAIRE
ON EN PARLE LA PROCHAINE FOIS (voir communiqué de presse
de l'ESA en français)
qLes Rencontres du Ciel
et de l'Espace 2004 : elles ont été un réel succès, le compte rendu préliminaire
est disponible, il devrait être complété bientôt avec moult photos et rapports
de conférences
qÉchelle cosmique : Le
VLT s'attaque aux Céphéides.
qCassini Saturne :.
Des volcans de glace sur Titan??
qLes rovers martiens :
Je vais sortir enfin de mon trou!
qMars Express :
Phobos avec tous ses détails.
qUranus : Les nuages
se lèvent à l'approche de l'équinoxe.
qNotre Galaxie : Un
trou ça va, deux trous bonjour les dégâts!
qDes livres magazines et DVD:."De
la pierre à l'étoile" de Claude Allègre
Photos et
graphiques : ESO
Une équipe
franco-suisse d'astronomes de l'ESO au Chili, a mesuré directement grâce au
VLTI (Very Large Telescope Interferometer) la variation de diamètre angulaire
de quatre céphéides , étalons de lumière et donc de distance.
Que ceux qui ne
connaissent pas les Céphéides et leurs
particularités lèvent le doigt!
Ah bon!, vous êtes
si nombreux, alors,
Faisons le point
et un retour historique.
(texte extrait de
l'article sur la mesure
des distances en astronomie)
Comme vous le
savez peut être il est très difficile en astronomie de mesurer les distances
(absolues) d'objets lointains. En fait on procède de proche en proche par
différentes méthodes qui se recouvrent les unes les autres.
Une de ces
méthodes fait appel aux Céphéides, alors embarquons pour l'espace.
Cela pourrait
s'appeler Henrietta et les Céphèides.
Ce titre
ressemble à celui d'un livre d'aventures, et cela en est presque une.
Henrietta
Leavitt était une jeune astronome américaine du début du XX ème siècle qui
s'intéressait aux étoiles variables des nuages de Magellan (pourquoi pas!!).
Elle remarqua en 1912 qu'une classe d'étoiles avait une magnitude variable dans
le temps, bref elles pulsaient. Comme les premières étoiles de ce type furent
découvertes dans la constellation de Céphée (entre le Cygne et Cassiopée), on
appela ce genre d'étoiles variables des Céphéides.
Or notre
Henrietta s'aperçut que dans ce nuage de Magellan, il y avait des Céphéides qui
changeaient de magnitude apparente périodiquement, elles passaient de 7 à 4,6
en 5 jours et 8 heures (voir figure). (En fait on sait maintenant que ces
étoiles se dilatent périodiquement et donc en se dilatant gagnent en éclat)
Plus
la période était longue, plus l'éclat était important et donc plus la magnitude
était faible.
Elle
étudia différentes Céphéides dans le même endroit galactique et eut une INTUITION GÉNIALE : elle trouva une relation directe
entre la magnitude apparente et la période de variation : la magnitude
apparente (du max de luminosité par exemple) ou la luminosité apparente était
linéaire avec le log de la période.
En
effet supposons que l'on observe deux Céphéides qui ont une période qui
diffèrent d'un rapport 2 par exemple, la luminosité de celle qui a la période
la plus longue est approx. 2,5 fois plus lumineuse que celle de période la plus
courte.(c'est la définition de la magnitude) Comme il est très facile de
mesurer la période de ces étoiles variables, on peut ainsi déterminer la
distance de galaxies lointaines (en relatif)
Les
nuages de Magellan étant très loin (même si on ne sait pas encore les mesurer
exactement à l'époque), on ne peut pas distinguer les variations individuelles
de luminosité (ou de magnitude apparente), c'est à dire qu'elles apparaissent
comme ayant une magnitude moyenne.
En
effet si vous regardez une ville de très haut (avion) vous ne voyez pas les
différences de luminosité des différents éclairages de rue ou de maison, vous
n'avez qu'une vue moyenne de la luminosité ambiante.
Vous
voyez en fait quelque chose de lumineux liée à la magnitude absolue de cette
ville.
Donc
pour ces Céphéides, leur magnitude apparente est proportionnelle à leur
magnitude absolue dans ce cas (à un facteur près).
La
courbe de Miss Leavitt se transforme donc en une relation MAGNITUDE ABSOLUE –
PÉRIODE (voir figure).
Elle
est de la forme :
M = a + b log10P
Les
coefficients a et b doivent être déterminés : b est la pente de la courbe
déterminée par les mesures mais a (l'ordonnée à l'origine) est inconnue.
Cette
courbe permet en fait de calculer LA DISTANCE RELATIVE ENTRE DEUX CÉPHÉIDES, en
faisant la supposition que toutes les Céphéides de
l'Univers ont la même luminosité intrinsèque.
Par
exemple, si deux Céphéides ont la même période mais que A est 4 fois plus
brillante que B, cela veut dire que A est deux fois plus près que B.
Mais
nous n'avons toujours pas de distance absolue.
Il
nous faudrait UNE SEULE Céphéide de distance connue pour étalonner la courbe (c'est à dire de déterminer le
coefficient a)
Et
alors? Et alors?
Zorro-Shapley
est arrivé!!!
Donc si on
arrivait à mesurer la distance d'une seule Céphéide (Calibration de notre
courbe) on aurait une échelle pour étalonner l'Univers, car on trouve des
Céphéides partout et elles sont très brillantes (10.000 fois notre soleil en
moyenne).
Malheureusement,
il n'y en a pas dans notre voisinage pour être mesurée par parallaxe et de
toutes façons c'est une méthode extrêmement imprécise pour les objets très
lointains, mais il n'y a rien d'autre.
La
plus proche est Polaris et elle est très loin aussi.
Harlow
Shapley (voir photo de l'American Institute of Physics), un jeune astronome :
en fait, il est devenu astronome par hasard, il voulait être journaliste, mais
l'école où il devait y apprendre son futur métier n'était pas finie de
construire, il s'inscrivit alors aux cours d'astronomie qu'il choisit au hasard
dans la liste des cours. Il devint astronome quelques années plus tard au
célèbre Mont Wilson.
Shapley
donc en 1917, utilisa les informations de Henrietta et mit au point une méthode
s'inspirant des parallaxes statistiques (non expliquée ici, car un peu
"complexe", basée sur la combinaison de mouvement propre d'étoiles
par rapport au Soleil et sur l'effet Doppler).
Cette
méthode proche de la méthode des parallaxes séculaires lui permet de déterminer
la distance d'étoiles variables de notre Galaxie similaires aux Céphéides (RR
Lyrae).
Il
put ainsi étalonner la courbe relative en courbe de magnitude absolue fonction
de la période.
En
d'autres mots, les Céphéides devenaient ainsi DES
ÉTALONS DE LUMIÈRE (ou chandelles standard) (Standard
candles en anglais)
On
put ainsi calculer la distance les nuages de Magellan : 50.000 parsecs approx
puis la distance à Andromède : 2MAL .
Mais
ce n'était pas un long fleuve tranquille : il y avait deux classes de Céphéides
et des erreurs s'étaient glissées dans les calculs de Shapley…bref, c'est une
autre histoire qui nécessiterait plus de temps.
En
fait après beaucoup de tâtonnements, on montra que la courbe des magnitudes
avait la forme suivante :
M = -1,4 – 2,8 log10P
Notre
ami Shapley fut aussi célèbre pour ses études des amas globulaires et il fut le
premier à déterminer la forme de notre Galaxie et à imaginer que le Soleil
n'était pas au centre de la Galaxie (complexe de Ptolémée!).
La
méthode Leavitt-Shapley permit de mesurer des distances énormes jusqu'à
approximativement 100 Millions d'années lumière.
Et bien c'est le
coefficient "a" de la courbe que nos amis de l'ESO (Notamment Pierre Kervela
de Paris Meudon et Denis Mourard de l'OCA) ont réussi à déterminer avec grande
précision, en calibrant ou étalonnant la courbe Luminosité –Période.
On consultera le rapport de l'ESO pour tous les détails, mais en
voici un résumé.
Une méthode pour déterminer la distance
d'étoiles variables est appelée méthode de Baade-Wesselink noms de deux
astronomes du XXème siècle où la mesure du diamètre angulaire est dérivée de la
mesure de variations de luminosité. Ensuite on utilise la méthode
spectrométrique ou aussi appelée vélocimétrique (radial velocity en anglais)
pour mesurer les variations de dimension du diamètre de l'étoile.
Ayant ces deux
paramètres on en déduit la distance, mais ce n'est pas aussi simple que cela en
a l'air.
En effet les
Céphéides sont situées très loin, (la plus proche est à 800al) et même la plus
imposante ne sous tend dans le ciel qu'un angle de 0,003 seconde d'arc (pour
mémoire Saturne fait au maximum 20 arcsecondes soit près de 70.000 fois plus
grand en diamètre angulaire). Pour corser le tout ce que veulent mesurer les
astronomes ce ne sont pas ces dimensions absolue mais les variations de ces
dimensions qui sont encore un ordre de grandeur au moins plus faible. Donc
c'est pas simple!!
C'est pour cette raison qu'on ne peut
résoudre ce genre de problème que par de l'interférométrie.
(à longue ligne de base).
On voit sur la
photo ci-contre l'assemblage des télescopes du Paranal servant à la mesure, il
y en a deux fixes (1 et 3 de 8,2m) et d'autres plus petits mobiles.
L'interférométrie
consiste à utiliser les informations de plusieurs télescopes (ligne de base)
que l'on synchronise exactement en tenant compte du léger retard en temps entre
eux (ligne à retard : delay line).
Comme dans le
cours de physique de Terminale (fentes de Young etc..) il se produit un
phénomène d'interférences.
On obtient donc
des franges d'interférence, qui peuvent
être plus ou moins visibles en fonction de la ligne de base.
En réglant
certains paramètres de la ligne de base, on peut grandement améliorer le
rapport signal/bruit et atteindre une meilleure résolution.
On consultera avec
intérêt les principes de l'interférométrie
écrit par l'ESO, une révision des transformées de Fourier est conseillée! Une
présentation un peu plus simple par le même auteur peut être trouvée ICI.
Sept Céphéides
visibles du Paranal ont été étudiées, elles avaient des périodes de 7 à 35
jours et la distance à quatre d'entre elles ont été mesurées par le VLTI, les 3
autres étant déterminées par d'autres méthodes.
Les mesures ont
été effectuées dans le proche Infra Rouge.
La combinaison de
toutes ces mesures a eu pour résultat la courbe Période Luminosité présentée.
On a pu déterminer
ainsi l'ordonnée à l'origine de la courbe imaginée il y a près de 100 ans par
Henrietta. Ce résultat est en ligne avec des résultats précédents obtenus de
façon indépendante.
Futur : le projet AMBER (Astronomical Multiple BEam
Recombiner) doit améliorer le VLTI , il est en cours d'installation à l'ESO qui
devient un des sites astronomiques les plus performants du monde.
Bravo l'Europe!
PS : une superbe
présentation sur les VLTI a eu lieu à la Cité des Sciences pour les journées
Ciel et Espace 2004, par Pierre Kern, dont je vous conseille de lire le résumé
sur ce site qui sera publié avec le rapport complet de cet évèenement.
(Photos NASA/JPL)
Notre
célèbre André Brahic national (et international!) nous a montré pendant les
journées RCE de La Villette au cours de sa conférence une photo du globe de
Titan que l'on ne trouve pas facilement sur les sites NASA à la disposition du
public.
Voici cette photo
plus bas, prise pendant sa conférence.
(Photo JPL/NASA
prise en salle par JPM/planetastronomy.com)
Je pense qu'elle
devrait apparaître sur le net bientôt, me prévenir si vous la trouvez.
C'est bien entendu
une photo en IR car l'atmosphère de Titan est opaque dans le visible.
Retournons
maintenant à la mission elle même :
Cette image du sol de Titan a été prise au
SAR (Radar à Synthèse d'Ouverture) le 26 Octobre alors que la sonde était à
2500km de sa surface. L'image couvre une superficie de 150 km carré.
La tache claire
qui couvre la région du coin supérieur gauche au coin inférieur droit est
absorbante aux rayonnements du radar.
On se demande à
Pasadena, siège du JPL, si ce ne serait pas l'écoulement d'un cryo-volcan (un volcan qui cracherait de l'eau du sous
sol et qui se figerait en glace!).
D'autres
informations sont nécessaires pour se déterminer.
La NASA diffuse
aussi ces jours ci une image des ondes de densité dans l'anneau A de Saturne.
En voici une belle
en fausse couleur qui a été prise quand Cassini était à près de 7 millions de
km.
On voit
parfaitement ces deux ondes de densité (qui nous ont été expliquées par S
Charnoz, voir compte
rendu de la conférence) en UV.
La zones claire à
gauche, correspond à des pics (maximum) de densité dus aux forces de marée du
satellite Janus.
La zone claire
vers la droite correspond aussi à un pic de densité dû lui à Pandora.
En fait cette
photo a été faite au moment de l'occultation d'une étoile par les anneaux et
les variations de luminosité ont été converties en image photographique.
Largeur de l'image
: 720km.
Comme d'habitude,
vous trouverez toutes les
dernières images de Cassini au JPL:
(Photos NASA/JPL)
Photo assemblage
du fond du cratère Endurance (Burns Cliff exactement) que je me suis permis de
"coloriser" pour rendre plus agréable à regarder.
La NASA s'est
enfin déterminée a sortir Opportunity de son cratère (Endurance), après
discussions avec les spécialistes du déplacement des rovers (la pente est très
forte et le robot dérape, "slippage" = dérapage, glissement en
anglais). On avait d'abord pensé à un trajet tout à fait différent du chemin
d'entrée comme annoncé dans une des dernières éditions, mais on a finalement
opté pour reprendre exactement le même chemin en
sens inverse.
De là où il est en
effet la pente était trop forte à sa droite (30°) et à sa gauche, le sol est
trop sableux.
On ne veut plus
aussi avancer de trop à cause du banc de sable situé dans le fond du cratère.
Les malheurs de
Spirit avec son arthrose semblent se calmer, on a trouvé certaines parades et n
envisage l'avenir avec optimisme.
Les meilleures
photos sont classées dans le planetary photojournal que vous pouvez retrouver à
tout instant:
http://photojournal.jpl.nasa.gov/targetFamily/Mars
(Photos: ESA)
Brave petite sonde
européenne qui travaille sans cesse autour de Mars, et cette fois-ci elle s'est
attaquée au plus gros (un tout petit caillou) satellite de Mars : Phobos.
Qui était Phobos?,
bonne question n'est ce pas , dans la mythologie Grecque, c'était le fils de
Arès (fils de Zeus et de Héra), dieu de la guerre et d'Aphrodite, déesse de
l'amour (Vénus chez les Romains), vous ne voyez pas le rapport avec Mars, mais
si, Arès chez les Grecs, s'appelle Mars chez les Romains.
Donc Phobos est le
fils de Mars et de Vénus!
Et
bien Phobos a été cartographié avec tous les détails depuis plusieurs semaines
par Mars express.
Les photos ont été
prise à moins de 200km de distance de ce petit astre qui fait une vingtaine de
km de diamètre approximativement.
Plus de détails
sur Phobos chez solarviews.
Voici la photo
détaillée que vous pouvez avoir en cliquant sur l'image.
Elle existe aussi
en 3D et elle très impressionnante, allez la voir en cliquant sur les lunettes
et en sortant les votre.
Phobos est
couverte d'une épaisse couche de poussières (regolith) et comme vous le savez
elle s'approche dangereusement de Mars (tout est relatif quand même, cela se
passera dans quelques dizaines de millions d'années!) car elle est en dessous
de la limite de Roche.
C'est une distance
en dessous de laquelle, les forces de gravité (Newton toujours lui) sont plus
forte que la force centrifuge qui tient le satellite autour de sa planète et
l'attire vers le sol ou si il est trop gros tend à le casser (c'est comme cela
que les anneaux de Saturne se sont formés, ils sont tous en dessous de la
limite de Roche). Ce phénomène est donc lié à ce que l'on appelle les forces de marées (tidal forces) et qui façonnent
véritablement le système solaire et même les galaxies.
Cette limite,
nommée d'après un mathématicien français, Édouard Roche, est en première
approximation égale à 2,5 fois le rayon de la planète.
Nos amis du Québec, ont une très bonne
explication de cette limite, allez la voir!
Voir le rapport
de l'ESA sur ces photos.
(Photos Keck)
Deux équipes
indépendantes d'astronomes ont utilisé le télescope de Keck (Hawaï) avec optique adaptative pour améliorer les vues prises de
terre de planètes lointaines.
Le
résultat est époustouflant avec Uranus et prouvent à quel point on peut arriver
en résolution avec des télescopes terrestres.
Uranus est proche
de son équinoxe d'automne (en 2007), je vous rappelle que son année fait 84
années terrestres et que son axe de rotation est presque incliné à 90°, elle
roule sur son orbite.
Voici une image
des deux hémisphères d'Uranus, on y voit des formations blanches qui sont
d'immenses bancs de nuages. Remarquez l'anneau très fin.
En fait quand
Voyager était passé, il y a presque 20 ans maintenant, on avait cru cette
planète fade et peu intéressante, cela a l'air d'être tout le contraire
maintenant qu'elle s'approche des équinoxes.
Les deux équipes
ont effectué ce travail en proche Infra Rouge afin d'étudier les détails de
l'atmosphère. Les résultats sont surprenants et n'ont été possible que grâce à
l'optique adaptative que nos lecteurs
connaissent bien.
Ces images
prouvent qu'Uranus est en train de changer.
Tout sur Uranus
chez nos confrères de nineplanets
et un article par votre
serviteur sur la découverte d'Uranus.
Notre Galaxie (La
Voie Lactée : Milky Way, ici en photo M51 par Hubble qui pourrait
nous ressembler) a un plus d'un trou dans le cœur!
Rappel : une
galaxie comme la notre (diamètre 100.000 années
lumière 100 milliards d'étoiles,
bref une galaxie banale parmi les 100 milliards de galaxies) est composée de 3
parties :
Le bulbe central la partie la plus
dense
Les Bras qui sont les berceaux des
étoiles (nous sommes dans le bras d'Orion)
Le halo qui entoure notre galaxie :
amas globulaires et étoiles anciennes.
On soupçonne
depuis longtemps que le cœur de notre galaxie abrite un immense trou noir. C'est vrai.
Il est plus de
deux millions fois plus massif que notre Soleil pour un diamètre ridicule de
0,2 al.
Il est situé dans
la Sagittaire à approximativement 25.000al de nous, c'est un reste de
supernova, il est nommé SgrA.
Cela a été confirmé par
l'équipe de l'ESO et l'équipe de Reinhard Genzel, de
l’institut Max Planck de
Garching, près de Munich, avec le VLT et une optique adaptative.
Ci joint l'image
du centre galactique (clic sur l'image pour la voir en grand) où les flèches
jaunes indiquent la position du trou noir.
Ces photos ont été
prises grâce au NACO
(Nasmyth Adaptative Optics System) dont nous avons déjà
parlé abondamment dans cette chronique.
Nos amis de l'ESO
ont montré qu'une étoile
baptisée S2 tourne, autour de ce trou noir, à une distance approximative de
150UA, on a donc été capable (loi de la mécanique de Newton, voir article sur
la masse
du Soleil) de déterminer ainsi la masse de ce trou noir: 2,6 Millions de
masse solaires!
On voit très bien
les mouvements des étoiles autour du centre galactique (trou noir) sur cet APOD de l'an 200
que je vous conseille d'étudier, et aussi beaucoup de détails sur cet APOD du 6
novembre 2004 et du lendemain
sur le centre galactique.
L'observatoire de
Paris-Meudon a aussi publié sur Internet un article sur le trou noir
au centre de notre galaxie, notamment par Daniel Rouan qui a donné un
conférence sur ce sujet à La Villette aux Journées du Ciel et de l'Espace 2004.
Mais ce n'est pas
fini! La célèbre revue "Nature" publie ce 8 Novembre 2004 un article
d'une équipe franco-américaine emmenée par Jean Pierre Maillard de l'IAP, indiquant qu'un
DEUXIÈME trou noir se trouve au centre de notre galaxie.
On consultera avec
intérêt la conférence donnée à Grenoble par
JP Maillard sur cette source IRS13E.
Ils se sont aussi
servi de Chandra ;du CFHT et du VLA (Very Large Array) afin de compléter les
mesures du Gemini (consiste en un ensemble
de deux instruments de 8m chacun étant disposé dans chaque hémisphère)
Gemini Sud est
situé au Chili à Cerro Pachon, Gemini Nord est à Hawaï, sur le Mauna Kea.
Ce deuxième trou
noir est distinct du premier, il est situé au centre des sept étoiles de IRS13E
(IRS veut dire Infra Red Source), il aurait une masse de seulement 1300 masses
solaires. IRS13E serait les restes du noyau d'un amas plus grand.
Les cow-boys de
l'Arizona ont une page dédiée au centre galactique avec des animations
très intéressantes et je vous conseille de vous y bancher, de même je
recommande cet
article avec photos impressionnantes du centre de notre galaxie publié par
Sky and Telescope de Avril 2003 que vous pouvez charger en pdf (7 pages
seulement)
Notre
ami Pascal Gérardin de VÉGA a
la gentillesse de m'aider dans la tenue de ce site à la rubrique livres.
Il analyse pour
nous quelques livres fondamentaux de l'astronomie et des sciences qu'il nous
livre périodiquement.
C'est la rubrique J'ai lu pour vous. Écoutons le :
Périodiquement
je me propose de rédiger un article résumant un livre cité comme référence lors
de nos conférences. Cette rubrique s’intitule " J’ai lu pour vous "
Ces ouvrages ne
seront pas obligatoirement de grands succès de librairie mais toucheront bien
sûr le domaine qui nous passionne tous : l’astronomie.
Ce rendez-vous
n’a pas d’autre but que de vous faire partager l’émotion et l’intérêt que j’ai
éprouvé durant ce moment de lecture. S’il peut en plus vous inciter à lire
l’ouvrage concerné, j’en serai d’autant plus ravi.
Cette semaine il
nous propose un ouvrage fondamental de Claude Allègre
: De la Pierre à l'Étoile édition Fayard
L’auteur
nous convie à un voyage extraordinaire des origines de la pierre jusqu’au cœur
des étoiles afin de situer la Terre dans le cosmos et par la même de dire ce
que l’on sait de sa genèse.
Et enfin, quoi
de plus original que de commencer cette rubrique par le plus bel objet de notre
Univers : la Terre.
Claude ALLÈGRE, ancien ministre de
l’Education Nationale, est professeur à l’Institut universitaire de France, à
l’université de Paris VII – Diderot. Il est médaillé d’or du CNRS et membre de
l’Académie des sciences et de la National Academy des Etats-Unis.
L’auteur commence naturellement son
ouvrage par la géologie, née en Écosse à la fin du 18ème siècle, science de
l’étude de la Terre. L’un des fondateurs est le britannique James HUTTON (1726
- 1797).
Il nous
explique la formation des roches. Nous découvrons avec étonnement que cette
science ne s’occupait pas de la naissance de la Terre et que les
bouleversements géologiques étaient l’œuvre de Dieu. Après chaque catastrophe
majeure Dieu recréait les espèces vivantes différemment, ce qui explique
l’évolution ! La Genèse est passée par là.
Heureusement,
C. DARWIN a prouvé qu’il n’en était rien.
Il faut savoir
également que la théorie reconnue de l’expansion des fonds océaniques et de la
tectonique des plaques est très récente (1968). Enfin nous apprenons que
l’astronomie a longtemps refusé l’intrusion de l’astrophysique.
Pour en savoir plus, Claude ALLÈGRE, à
l’image de Jules VERNE, nous invite ensuite à un voyage au centre de la Terre.
Ne pouvant forer notre globe qu’à faible profondeur (moins de 20 km), longtemps
on s’est imaginé que l’intérieur était percé de cavités et composé d’un Feu
central, reste d’une étoile avortée. Jules VERNE n’a repris qu’une idée de son
temps.
Cette thèse
subsista jusqu’à la fin du 18ème siècle et la détermination de la masse de la
Terre par Lord CAVENDISH (1731 - 1810) grâce à la balance de torsion.
L’existence d’un noyau central très dense se faisait jour et la séismologie
précisa ce schéma à la fin du 19ème siècle.
L’étude de la
propagation des ondes émises par les tremblements de terre a permis en moins de
10 années et très simplement de définir les grandes structures internes du
globe :
Un noyau dense
composé d’une graine solide et d’une enveloppe liquide (r = 3500 km)
Un manteau
solide mais moins dense (r = 2900 km)
Une croûte
mince et rigide,
comme un
œuf ! (jaune, blanc et coquille) les proportions étant presque respectées.
Grâce aux
mesures de Francis BIRCH dans les années 1950 – 70, on sait que le noyau est
riche en fer et en nickel (et non en or !), entre autres découvertes.
En ce qui
concerne le manteau, Claude ALLÈGRE nous fait découvrir l’éclogite et la
péridotite, puis la température du noyau qui avoisine 5000° C.
Enfin, il nous
propose les deux scénarii de création de la Terre : l’accrétion hétérogène
et l’accrétion homogène.
Il devient alors indispensable de
définir un calendrier géologique, car jusqu’à la fin du 18ème siècle, la date
exacte de la création de notre Terre est le 26 octobre de l’an 4004 avant Jésus
Christ à 9h du matin ! ! !
L’étude des
strates (la stratigraphie) associée aux fossiles amena l’élaboration d’une
échelle des temps géologiques.
Le calcul de
l’âge de la Terre, dans un premier temps complètement faux (des millions
d’années selon Lord KELVIN), se précise dès le début du 20ème siècle grâce à
l’étude de la radioactivité. Ainsi l’écossais Arthur HOLMES l’estime à 3
milliards d’années.
L’invention et
le perfectionnement du spectromètre de masse, par les anglais THOMSON (1856 –
1940)et ASTON (1877 - 1945), suivie de la mesure de la composition isotopique
du plomb dans les roches et les météorites vont enfin aboutir à un âge de 4,55
milliards d’années.
La transition est faite. Nous partons
maintenant à la découverte de ces pierres du ciel que sont les météorites. Ces
aérolithes sont des messages de l’Univers, des témoins de l’histoire primitive
du système solaire. De composition différente, 80% sont des chondrites et 20%
des achondrites ou météorites différenciées.
Grâce à la
datation de ces pierres, nous savons qu’elles se sont formées en 5 ou 10
millions d’années, il y a de cela 4,565 milliards d’années. C’est donc l’âge de
notre système solaire.
Le 8 février
1969, au Mexique, la pierre d’Allende tombe du ciel et nous entraîne au sein
des mystères de la Création et dans l’aventure
de la planétologie.
Un chapitre complet du livre est
consacré à l’exploration de toutes les planètes du système solaire, de la Lune
à Neptune, les autres satellites et les anneaux, les missions Apollo, Mariner
et Voyager. Un fabuleux voyage vécu aux travers des missions planétaires des
sondes, la plus grande révolution depuis Galilée !
Pour découvrir,
en somme, que rien n’est comparable à notre Terre.
Notre système solaire, expliqué par
KEPLER, NEWTON et BODE, est une gigantesque horloge bien réglée et bien huilée
où d’immuables mouvements se déroulent suivant des règles très strictes.
Sa naissance,
il y a 4 ,5 milliards d’années, résulte de l’accrétion, et dans certains
cas de la fragmentation de matière au sein d’une nébuleuse solaire. L’étude
comparée des météorites et des planètes explique très clairement la formation
de notre système.
Mais où est
donc fabriquée la matière ?
Il faut remonter le temps, aller vers
les étoiles jusqu’au Big-Bang et la création du monde. De l’hydrogène à l’uranium,
de la chimie nucléaire à l’astronomie, de l’astration à la nucléosynthèse,
Claude ALLÈGRE nous explique le dernier scénario de la création du système
solaire à partir d’un nuage froid de gaz et de poussières que l’explosion d’une
supernova aurait " ensemencé
".
Pour comprendre
la formation de la Terre, il est nécessaire ensuite d’étudier les comportements
des 92 éléments chimiques rencontrés dans le cosmos. La classification
périodique de ces éléments par le chimiste russe MENDELEÏEV et le regroupement
de ces éléments en quatre familles géologiques par l’allemand GOLDSCHMIDT
facilitent grandement la compréhension dans la formation de notre planète.
Chronologiquement, l’auteur aborde
enfin, dans les deux derniers chapitres, l’évolution géologique de notre globe
et l’importance de la présence d’un composant chimique exceptionnel :
l’eau.
L’eau et la
présence d’une atmosphère sont à l’origine de l’apparition de la vie, il y a
3,4 milliards d’années.
C’est seulement
après une très lente évolution qu’est apparu l’homme (il y a environ 5 millions
d’années )
Nous ne sommes
qu’au début d’une fabuleuse aventure scientifique tournée vers nos origines et
vers les étoiles, mais certains esprits rétrogrades du domaine de la religion
menacent ce cheminement naturel de la science.
D’où la
nécessité d’une science séparée de la religion.
Le livre de Claude ALLÈGRE s’achève sur
cette menace, somme toute surmontable. J’ai surtout apprécié dans cette œuvre,
la simplicité et la clarté des explications, même si parfois certains chapitres
sont un peu plus compliqués. Il est à noter la présence de quelques photos
(noir et blanc) en milieu d’ouvrage et l’abondante bibliographie en fin
d’ouvrage.
Bonne lecture
et à bientôt…
C'est tout pour
aujourd'hui!!
Bon ciel à tous!
Astronews
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