Mise à jour le 13 Janvier 2013
 
CONFÉRENCE
«LES PLANÈTES EXTRA SOLAIRES :
LA DIVERSITÉ DES NOUVEAUX MONDES»
Par Alain LECAVELIER DES ÉTANGS   Astrophysicien IAP
Organisée par l'IAP
98 bis Bd Arago, Paris 14ème
 
Le mardi 8 Janvier 2013 à 19H30
 
Photos : JPM. pour l'ambiance (les photos avec plus de résolution peuvent m'être demandées directement)
Les photos des slides sont de la présentation de l'auteur.  Voir les crédits des autres photos
Vidéo de la conférence par le CERIMES disponible sur leur site quelques jours après (le CERIMES propose aussi toutes les vidéos des conférences IAP) :      voir : http://www.cerimes.fr/le-catalogue/institut-dastrophysique-de-paris-iap.html
 
 
 
BREF COMPTE RENDU
 
 
 
 
 
 
 
Daniel Kunth (à gauche) présente notre conférencier de ce soir, Alain Lecavelier des Étangs, depuis 20 ans, astrophysicien à l’IAP.
 
Il a passé sa thèse avec Alfred Vidal Madjar, grand spécialiste aussi des exoplanètes, que nos lecteurs connaissent bien.
 
Puis il passe quelque temps en Inde dans le domaine de la radioastronomie et ensuite se retrouve à Baltimore au GSFC.
 
Enfin il retourne en France à l’IAP vers 1992.
 
Il a publié notamment cet intéressant ouvrage :
Le ciel et les étoiles sans complexe.
 
 
 
 
Le système solaire comprend deux types de planètes :
·        Les telluriques près du Soleil
·        Les géantes gazeuses loin du Soleil
 
On pensait trouver des planètes extra solaires suivant cette architecture, or il semble que les exoplanètes découvertes à ce jour présentent une extrême diversité par rapport à ce schéma.
 
On a découvert à ce jour officiellement plus de 850 planètes extra solaires ou exoplanètes, dont une grande partie appartenant à un système planétaire de plusieurs planètes. Certaines font aussi partie d’un système solaire multiple.
 
 
Un brin d’histoire à propos des exoplanètes.
 
La première exoplanète a été probablement trouvée en 1992 autour d’un pulsar (étoile à neutrons tournant très rapidement et émettant un fort signal radio).
 
Sa présence en effet joue sur la position du pulsar par rapport à son axe de rotation (planète et pulsar tournent en fait autour de leur centre de masse) et influe sur la fréquence détectée du pulsar (effet Doppler, voir diagramme coin inférieur droit de l’image) révélant ainsi la présence d’une (ou plusieurs planètes).
 
 
 
 
 
 
Mais comme cette planète tourne autour d’une étoile un peu particulière, on date plutôt la première exoplanète détectée de 1995 avec la découverte de Peg 51B par Michel Mayor et Didier Queloz à l’Observatoire de Haute Provence.
 
 
Une surprise : la période de révolution est de 4,2 jours (0,005 UA) ! La masse : 0,5 Jupiter
 
Un schéma tout à fait différent de notre bon vieux système solaire.
Pourquoi ??
 
 
 
Un phénomène semble expliquer cela en grande partie : la migration des planètes géantes.
 
Les planètes géantes se forment loin de leur étoile, et la seule façon d’expliquer qu’elles sont détectées beaucoup plus près, est qu’elles aient migré au cours du temps.
Cette migration serait produite par des interactions gravitationnelles entre la planète géante qui vient de se former et le disque protoplanétaire (gaz et poussières). Ce disque « ralentit » la planète et la fait se précipiter en spirale vers son étoile.
 
Mais alors, une grande question : pourquoi cela ne s’est il pas produit dans le système solaire ?
Mystère, on pense que cela tient au fait qu’il y a deux planètes géants chez nous (Jupiter et Saturne) qui entrent elles aussi en interaction entre elles (résonance).
 
 
La présence de telles planètes si proches de leurs étoiles pose la question de savoir si à cause de leur position, elles ne pourraient pas s’évaporer ?
Et bien oui, Hubble semble l’avoir détecté sur une planète qui a été baptisée Osiris (de son vrai nom : HD 209458B) et qui orbite son étoile en 3 jours.
 
Voir cette animation où l’on voit la planète passer devant son étoile.
 
De telles planètes gazeuses, peuvent après évaporation devenir solides (et plus petites bien sûr), ce sont donc, des résidus d'évaporation. On les dit "chtoniennes", la racine de cet adjectif est la même que pour autochtone.
 
 
LA GRANDE DIVERSITÉ DES EXOPLANÈTES.
 
Les planètes extra solaires qui ont une masse comprise entre 2 et 10 masses terrestres peuvent appartenir à diverses catégories :
·        Des mini Neptune
·        Des super Terre
·        Des planètes océan
·        Des chtoniennes
 
 
 
La sonde américaine Kepler est à l’origine de nombreuses découvertes de planètes extra solaires.
 
Examinons quelques unes des récentes découvertes :
 
KEPLER 11 :
 
 
C’est un système solaire comportant 6 planètes dont quelques unes probablement rocheuses.
 
L’étoile est du type solaire, située dans le Cygne, proche de nous, à 2000 années lumière, donc dans notre galaxie.
 
Le nouveau système découvert semble être très « plat » et très serré, il ressemble un peu au nôtre, sauf que la plupart des planètes sont plus proches de leur étoile que les nôtres, elles s’inscrivent en effet, pour ainsi dire dans l’orbite de Mercure.
 
Donc elles ont …chaud !
 
Crédit image : NASA/Wendy Stenzel
 
 
 
 
KEPLER 47 :
 
 
Après la découverte par Kepler d’une étoile binaire (Kepler 16b) avec une planète orbitant les deux étoiles, Kepler vient de découvrir Kepler-47b et 47c, qui sont des planètes orbitant un système de deux étoiles, mais ce qui est intéressant est le fait qu’une de ces planètes se trouverait dans la zone habitable (où l’eau liquide pourrait exister) de ce système binaire.
 
Une année de 47-c : 303 jours, mais on pense qu’elle est inhospitalière (géante gazeuse similaire à Neptune).
(47-b en 50 jours).
 
Crédit: NASA/JPL-Caltech/T. Pyle
 
 
 
 
Cette découverte est intéressante, dans le sens que l’on pensait jusqu’à présent que des planètes auraient du mal à se former autour d’étoiles binaires, mais Kepler 47 semble nous prouver le contraire.
 
 
 
Toutes ces récentes découvertes nous font nous poser des questions sur la définition de la zone habitable, en effet celle-ci dépend du type de l’étoile et si la planète est synchronisée ou pas.
Cela a été le cas pour Gliese 581c notamment, cousine de la Terre.
 
Le graphique suivant reprend toutes ces hésitations.
 
 
Au début (figure de gauche) on pense que 581c est dans la zone habitable, quelques mois après, on refait les calculs (figure du milieu), 581c est trop près (rond jaune proche de l’étoile rose) amis 581d serait trop loin légèrement en dehors de la zone bleue. Puis on réfléchit, on se dit que 581d étant très proche de son étoile, est comme la Lune synchronisée avec celle-ci ; cela change les conditions et Gliese 581d pourrait être dans la zone habitable (figure de droite).
 
 
ATMOSPHÈRE DES EXOPLANÈTES.
 
Le passage d’une planète extra solaire devant ou derrière son étoile, donne des indications sur son atmosphère. Lors de ce transit on voit la signature de son atmosphère.
 
C’est ce qu’a observé le télescope spatial en IR Spitzer avec la planète HD 189733b
 
Cette planète est du type Jupiter chaude et est si proche de son étoile que sa période orbitale est de deux jours !
 
 
 
 
 
 
 
POUR ALLER PLUS LOIN :
 
Les archives du site sur les exoplanètes, dont notamment :
 
Les exoplanètes : CR de la conférence de M Mayor à l'IAP du 2 Mai 2006 à l'IAP. (05/05/2006)
 
Les planètes extra solaires : CR de la conf de R Ferlet de l'IAP à la SAF (Planétologie). (24/12/2007)
 
Corot et exoplanètes par Claude Catala : CR conférence SAF 13 Nov 2008 ; (29/11/2008)
 
Alfred Vidal-Madjar : CR de la conf. "Il pleut des planètes" pour l'AMA09 le 12 Fev 2009 (22/02/2009)
 
Michel Mayor : Sur les exoplanètes UNESCO 15 Janv. 2009 (22/02/2009)
 
Les exoplanètes par S Udry au COSPAR Janv 2010  (04/02/2010)
 
À la recherche de nouveaux mondes : CR de la conférence SAF de R Ferlet du 9 Fev 2011.(09/03/2011)
 
La révolution des exoplanètes : CR de la conf. IAP de G Hébrard du 4 Octobre 2011. (05/11/2011)
 
Conditions d’habitabilité des planètes : CR de la conférence IAP d’A. Maeder du 5 Juin 2012. (28/06/2012)
 
À la recherche de planètes habitables : CR de la conf. de F Forget à l’IAP le 2 Oct 2012. (08/11/2012)
 
 
 
 
 
 
Bon ciel à tous !
 
 
Jean Pierre Martin .Commission de Cosmologie de la SAF.
www.planetastronomy.com
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