Les photos des slides sont de la présentation
de l'auteur.Voir les crédits
des autres photos et des animations.
Le conférencier a eu la gentillesse de nous
donner sa présentation, elle est disponible sur
ma liaison ftp et s'appelle : Meteorites-Gounelle-SAF.pdf, elle est dans le
dossier CONF-MENSUELLES-SAF/ saison 2012/2013. .
Cette conférence a été filmée en vidéo
(grâce à UNICNAM et IDF TV) et est accessible sur Internet
On la trouve à cette adresse vidéaste
indisponible à cette séance désolé !
Le compte rendu sera succinct étant donné
que la présentation est disponible au téléchargement.
Matthieu
Gounelle est professeur au Muséum National d'Histoire Naturelle
Laboratoire de Minéralogie et Cosmochimie du Muséum (LMCM), sa spécialité :
les météorites.
Il
a passé son doctorat de physique à Paris 7 sur Matière extraterrestre
sur Terre : des Océans aux protoétoiles.
Il
a roulé sa bosse sur différentes missions : Terre Adélie, Groenland,
Atacama (plusieurs fois) et la station Concordia en Antarctique.
Sa
conférence est sous titrée : les Météorites, l’héritage extra
terrestre de la Terre.
D’OÙ VIENNENT LES MÉTÉORITES ?
Les
météorites sont des roches venues du ciel à nulles autres pareilles !
On
classe les météorites en trois grands groupes principaux :
Les pierreuses : 94% des météorites
Les ferriques ou métalliques :
5%
Les mixtes, les plus rares :
1%
De
plus il y aurait plus de 150 sous groupes.
La
plupart des météorites sont des chondrites, c’est à dire qu’elles
renferment des petites sphérules appelées chondres,
qui ne se sont pas formées sur Terre, mais dans l’espace dans
des conditions d’apesanteur.
Toutes
les météorites appartiennent au système solaire.
Il
y a très peu de météorites dont on soit certain de la provenance, comme
par exemple :
Celles de la Lune (on en compte
150), car nous avons des échantillons provenant des missions Apollo et
Luna.
Celles de Mars (on en compte aussi
150, les fameuses SNC), car
on a analysé in situ le sol et l’atmosphère martiens.
Les
autres météorites proviennent des astéroïdes et à un moindre degré des
comètes.
On
a par exemple identifié certaines météorites (type
HED) provenant de l’astéroïde Vesta en comparant les spectres
respectifs (la
Mission Dawn a été en orbite autour de Vesta pendant plus d’un an !).
Il
y a approximativement 45.000 météorites dans tous les musées du monde.
OÙ TROUVE-T-ON LES MÉTÉORITES ?
Les
météorites portent le nom de l’endroit où on les a trouvé ou de
l’endroit où elles sont tombées.
Un
distinguo important concernant les météorites :
Les chutes (Fall en anglais) correspondent aux météorites
que l’on a vu tomber réellement
Les trouvailles (Find en anglais) dont la chute n’a
pas été observée.
Ci-contre
une carte de France avec la localisation de la plupart des météorites tombées
sur le territoire.
Il
y a 1100 chutes de météorites enregistrées dans le monde.
On
trouve 70% des météorites en Antarctique et 25% dans les déserts,
notamment dans le désert de l’Atacama au Chili.
L’Atacama
est aride depuis plus de 35 millions d’années (hygrométrie inférieure
à 0,1% !!!), son
paysage ressemble à celui de
Mars.
Il
est à remarquer qu’à cause du sable, la croûte de fusion disparaît
pour les météorites tombées dans l’Atacama, ce qui les rend plus
difficiles à distinguer.
Concernant
l’Antarctique, on a
détecté de nombreuses météorites au pied de la chaîne montagneuse,
pourquoi donc ?
La
carte des trouvailles de météorites en Antarctique au pied des
montagnes
L’explication :
elles migrent avec l’avancée de la glace et sont ensuite bloquées
par les roches.
On
a découvert plus de 30.000 météorites en Antarctique, dont des rares.
LES IMPACTS DE MÉTÉORITES.
Il
n’est pas courant de pouvoir immortaliser l’arrivée d’une météorite
dans l’atmosphère, c’est arrivé quand même quelques fois :
·La météorite
de Peekskill en 1992 dans la région de New York dont on peut voir une
compilation vidéo ICI.
·La météorite
de Tcheliabinsk (chondrite de type LL5), dont j’ai rapporté la chute en détail
avec
vidéo dans cet astronews.
Heureusement
de façon générale, l’atmosphère nous protège (Jupiter aussi avec son
immense gravité) en faisant brûler la plupart (90%) des météorites dirigées
vers la Terre.
Sur
Terre, due à l’érosion (action des vents et des pluies) la plupart des
cratères d’impacts (les astroblèmes) ont disparu ; on en décompte
seulement quelques 200, dont le plus connu, le Meteor
Crater.
Certains
évènements ont été longtemps ignorés comme celui de la Tunguska
qui s’est produit en 1908 au dessus d’une région déserte de la Sibérie.
L’objet
d’une cinquantaine de mètres de diamètre aurait explosé à 10km
d’altitude soufflant une partie de la forêt.
D’autres
évènements encore plus connus, comme la météorite qui creusa le
cratère de Chicxulub il y a 65 millions d’années et on fait disparaître
les dinosaures.
LES RISQUES ENCOURUS.
Les
risques encourus par notre planète dépendent, bien entendu de la taille
des objets.
Taille
de l’Objet
Fréquence
Taille
cratère
dégâts
30m
à 100m
100
ans
100m
Local
100m
à 1km
20.000
ans
1km
régional
>
1km
100
millions d’années
100km
Catastrophe
globale
Le
flux annuel de météorites qui tombent sur notre planète est de l’ordre
de 10.000 à 20.000
t/an selon les sources ; la plus grande partie étant des micrométéorites.
Que
faire pour lutter contre ces dangers potentiels (il faut quand même
relativiser, les accidents de voiture, le tabac ou la pollution feraient
beaucoup plus de dégâts statistiquement parlant) : se résume en 3
actions :
Détecter
Évaluer
Agir
Il
existe heureusement de nombreux programmes de détection automatique des
dangers météoritiques (et astéroïdes) comme :
Les
chondrites qui sont les météorites les plus courantes, ont en fait la même
composition (sauf les gaz bien sûr) que notre Soleil.
Ce
sont comme le dit Matthieu Gounelle, les briques de formation des planètes.
Les
inclusions réfractaires (CAI) contenues dans ces météorites ont été datées ;
ce sont les plus anciennes particules du système solaire : 4,568
milliards d’années !
Concernant
la chronologie de formation du système solaire, l’analyse de ces météorites
nous en donne une idée :
Petits corps comme les astéroïdes (<10km):
au bout de 100.000 ans
Astéroïdes différenciés comme
Vesta par exemple : au bout de 1 million d’années
Planètes comme la Terre : au
bout de 100 millions d’années.
ÉMERGENCE DE LA VIE ET MÉTÉORITES.
Les
météorites, astéroïdes et peut être aussi les comètes ont apporté la
plus grande partie de l’eau terrestre.
Cela
a été prouvé en comparant les rapports isotopiques D/H de l’eau de ces
différents corps avec celui des océans terrestres.
De
plus on trouve des traces de matière organique dans certaines chondrites
carbonées.