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Mise à jour le 12 Janvier 2019

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CONFÉRENCE
« Comment explorer de nouveaux mondes sans avoir à quitter la terre ferme ? »

Par Jeremy LECONTE Astrophysicien LAB (Labo astrophysique de Bordeaux)

Organisée par l'IAP   98 bis Bd Arago, Paris 14ème

Le Mardi 8 Janvier 2019 à 19H30

 

Photos : JPM pour l'ambiance (les photos avec plus de résolution peuvent m'être demandées directement)

Les photos des slides sont de la présentation de l'auteur.  Voir les crédits des autres photos

Vidéos des conférences proposées par l’IAP sur Canal U

 

BREF COMPTE RENDU

 

 

 

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Jeremy Leconte est astrophysicien au Laboratoire d’Astrophysique de Bordeaux (LAB), il travaille principalement sur les exoplanètes.

 

Il a passé sa thèse à l’ENS de Lyon sur les exoplanètes géantes, puis post doc au LMD (Laboratoire de Météorologie Dynamique) puis à Toronto et enfin Université de Bordeaux.

 

Où il travaille au sein du groupe ECLIPSE (Exoplanets, climates and planetary systems evolution).

 

 

Il veut ce soir nous faire découvrir comment on suit une découverte d’exoplanète de bout en bout, en fait de façon chronologique, et ceci en partant d’un exemple concret.

 

Cet exemple concret, ce sera les exoplanètes autour de l’étoile Trappist 1.

 

 

 

 

 

Cela se passe dans notre arrière-cour ! À à peine 40 années-lumière de la Terre ; des astrophysiciens Belges de l’Ulg (Université de Liège) et des collègues du MIT, ont découvert une étoile peu brillante, froide et de la taille de Jupiter (baptisée TRAPPIST-1, mais son nom complet est moins poétique : 2MASS J23062928-0502285) autour de laquelle tournent des exoplanètes, dont certaines seraient dans la zone que l’on considère comme habitable (eau sous ses trois formes).

Cette étoile se trouve dans le Verseau (Aquarius en anglais).

 

 

Rappelons que le télescope TRAPPIST (non ce n’est pas ici une bière fameuse !!) dont l’acronyme signifie : TRAnsiting Planets and PlanetesImals Small Telescope, est un télescope IR automatique de 60cm, de nos amis Belges, situé à La Silla au Chili, il est automatique et dédié à l’étude des transits exoplanétaires pour étoiles peu lumineuses. Il est contrôlé par les astronomes à partir de la Belgique.

Ce genre de transits n’est pas détectable à l’aide des autres télescopes terrestres ou spatiaux car ils sont plutôt axés sur des étoiles beaucoup plus grosses et lumineuses. Le télescope Trappist est donc axé sur les petites étoiles (naines brunes) dont les exoplanètes sont plus faciles à détecter.

 

Rappelons que les naines brunes (approx 100 masses de Jupiter, ce n’est pas encore une étoile mais ce n’est plus une planète géante) sont les plus nombreuses mais pas très lumineuses.

 

Ces détections se font bien entendu par la méthode du transit qui a déjà été maintes fois expliquée ici.

 

 

On a d’abord identifié 3 planètes (Trappist 1 b, c et d), qui semblent bien être de type terrestre.

 

T 1b a une période de 1,5 jours, donc probablement chaude car si près de son étoile.

 

T 1d : on a des doutes sur la période et peu d’infos.

 

 

http://www.planetastronomy.com/astronews/astrn-2017/03/clip_image003.png

Mais la Terre tournant, l’étoile a changé d’hémisphère, on fait donc appel à Spitzer le télescope spatial IR de la NASA, qui peut l’observer pendant 21 jours.

Et là, surprise, il y a en fait 7 planètes, situées dans un système très compact.

Si près de leur étoile, elles ont toutes les chances d’être synchrones à cause des forces de marée puissantes (elles présentent la même face vers l’étoile, comme la Lune vers la Terre, on dit tidal locked en anglais).

 

Crédit : NASA/R. Hurt/T. Pyle

 

 

 

 

 

 

Elles sont toutes en résonance entre elles suivant les rapports : 8 5 3 2 4/3 1

 

On peut voir sur cette vidéo les différents passages en transit des 7 planètes détectées par Spitzer jour après jour.

 

vidéo :

 

 

 

 

 

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J Leconte nous passe même un morceau de musique basé sur ces résonances.

 

 

Maintenant il est intéressant de mettre en relation le rayon de ces planètes (par rapport au rayon terrestre) avec leur masses supposées (par rapport aussi à la masse terrestre).

 

On obtient la courbe ci-dessous :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

On voit donc sur ce graphique, les six planètes les plus internes dus système Trappist-1.

 

On a aussi ajouté les planètes Terre, Mars et Vénus pour comparaison, ainsi que quelques autres comme Kepler 138 et autres.

 

Les bandes d’erreur ont aussi été figurées.

 

La courbe en blanc épaisse correspond à une planète type Terre.

 

Plus de détails si vous cliquez sur l’image.

 

Illustration : M Gillon et al.

 

 

 

 

 

 

 

Ensuite on amis Kepler dans la boucle pour avoir plus d’informations.

 

Il confirme les transits et les 7 planètes.

 

 

Et quoi dire de leurs atmosphères ? La méthode du transit permet aussi d’étudier par spectro l’atmosphère des planètes lorsque la planète passe derrière son étoile.

 

En effet la lumière de l’étoile traverse les couches atmosphériques et peut être détectée par un spectromètre qui va analyser sa composition.

 

Crédit ESA/David Sing

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

POUR ALLER PLUS LOIN :

 

 

The 7 Earth-sized Planets of TRAPPIST-1 par Spitzer

 

Exoplanet Symphony: Listen to TRAPPIST-1 Worlds' Orbital Music

 

The nature of the TRAPPIST-1 exoplanets

 

Light curve of TRAPPIST-1 — showing the dimming events caused by transits of planets par l’ESO

 

De l’eau probablement en abondance sur les planètes du système TRAPPIST-1 par l’ESO

 

Habitable Planet Reality Check: The Seven Planets of TRAPPIST-1 par A. Le Page

 

Astronomers Confirm Orbital Details of TRAPPIST-1’s Least Understood Planet

 

New Clues to TRAPPIST-1 Planet Compositions, Atmospheres

 

Hubble delivers first insight into atmospheres of potentially habitable planets orbiting TRAPPIST-1

 

Les exoplanètes : 7 d’un coup ! Grâce au Trappist ! sur votre site préféré

 

Les exoplanètes : les Trappistes sont de retour ! Idem

 

Les exoplanètes dans la Voie Lactée : CR de la conf SAF d’Arnaud Cassan du 14 Déc 2016

 

Les planètes extra-solaires : CR de la conf IAP d’A. Lecavellier des Étangs du 8janv2013

 

 

 

Bon ciel à tous !

 

 

Jean Pierre Martin . Commission de Cosmologie de la SAF.

www.planetastronomy.com

 

Les autres CR des conférences IAP.

 

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