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Mise à jour le 10 Juin 2019

 

CONFÉRENCE DÉBAT

« LE TEMPS DES SCIENCES DE L’UNIVERS »

À L’ACADÉMIE DES SCIENCES    INSTITUT DE FRANCE
21 Mai 2019
      23 Quai Conti Paris 75006

 

Photos : JPM pour l'ambiance (les photos avec plus de résolution peuvent m'être demandées directement)

 

 

BREF COMPTE RENDU

 

 

 

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La grande salle des séances de l’Académie pour cet évènement exceptionnel.

 

Un prestigieux programme.

 

Vidéo de l’évènement : voir page d’accueil pour toutes les vidéos.

 

Ce colloque est introduit comme suit :

Le temps est fondamental en astronomie comme en géologie. L’observation de l’Univers primordial repose sur le temps de la physique des particules et de la théorie des champs.

L’astronomie utilise le temps atomique pour ses mesures ultra-précises et ses échelles de temps, menant à une connaissance de plus en plus fine des irrégularités de la rotation de la Terre. La paléontologie a permis au 19e une datation relative des périodes géologiques ; dans la première moitié du 20e, la géochimie a donné accès à la datation absolue par des mesures isotopiques. Dans la seconde moitié du 20e, on a pu combiner anomalies magnétiques et datations isotopiques pour construire une échelle des inversions du champ magnétique et déchiffrer la cinématique des plaques. Le calcul des cycles de Milankovitch permet désormais une calibration astronomique de l’échelle des temps géologique. Du Big Bang à la formation du système solaire, de la naissance de la Terre à l'évolution des espèces, on date les grandes étapes et les accidents de cette histoire du monde, et on tente d'en prédire les évolutions futures.

Cette conférence présentera les avancées scientifiques récentes qui en résultent dans tous les domaines des sciences de la Terre et de l'Univers.

 

 

 

Comme toutes les vidéos sont publiées, je ne fais qu’un très très court CR de cette réunion.

 

 

Plan du colloque.

 

CONFÉRENCE DÉBAT : Le Temps des Sciences de l’Univers.

 

1.     Le Temps cosmologique par N Palanque Delabrouille.

2.    L’apport du Temps atomique à l’astronomie par N Dimarcq

3.    L’évolution du vivant et les repères du Temps géologique par Ph Janvier

4.    Les âges de la Terre et du Système Solaire par M Boyet

5.    Astronomie et échelle de Temps géologiques par J Laskar.

 

 

 

 

 

CONFÉRENCE - DÉBAT

 

 

 

1- LE TEMPS COSMOLOGIQUE PAR N PALANQUE DELABROUILLE.

 

Tiré du programme :

 

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Nathalie PALANQUE-DELABROUILLE Cosmologiste, Institut de recherche sur les lois fondamentales de l’Univers (Irfu), CEA Saclay

Nathalie Palanque-Delabrouille est directrice de recherche au CEA, spécialiste de cosmologie et porte-parole de l’expérience internationale DESI dédiée à l’étude de la matière et de l’énergie noires de notre univers.

 

Très active dans la diffusion des sciences, elle donne de nombreuses conférences et a présidé en 2018 le grand prix du festival international du film scientifique Parisciences.

 

 

Son travail de recherche a été récompensé à plusieurs reprises, notamment en 2010 par le prix Thibaud de l’Académie des sciences, belles-lettres et arts de Lyon et en 2017 par le prix Irène Joliot-Curie pour la femme scientifique de l’année.

 

 

 

 

 

 

 

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Description générée automatiquementLa cosmologie donne un âge à l’Univers, mais la notion même de temps a-t-elle un sens ?

L’histoire de l’Univers repose non pas sur une datation externe, mais sur un modèle mathématique que les données observationnelles testent, valident ou infirment.

 

Dans cet exposé, nous mentionnerons les hypothèses clefs sur lesquelles le modèle est établi.

 

Nous aborderons quelques jalons cosmiques fondamentaux qui fournissent des informations sur les conditions dans le cosmos à différentes époques.

 

 

 

Toutefois, seul le modèle cosmologique nous permet d’associer ces événements à un temps donné.

Une autre histoire serait-elle possible ?

Jusqu’où pouvons-nous remonter la flèche du temps ? Existe-t-il un « temps zéro » ?

 

 

POUR ALLER PLUS LOIN :

 

Pleins feux sur la matière noire : CR de la conf IAP de N. Pal. Delabrouille du 4 sept 2018

 

Les nouveaux messagers du cosmos : CR de la conf. SAF (Cosmo) de N Pal. Delabrouille du 20 sept 2014

 

Matière et énergie noires : CR de la conf. de N Palanque Delabrouille à l’IAP le 5 Avr 2011

 

Du temps physique au temps cosmologique : le rétablissement de la flèche du temps par H Barreau

 

Qu'est que le temps : vision cosmologique. A. Barrau

 

La disparition du Temps en relativité par M Lachièze Rey

 

 

 

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2- L’APPORT DU TEMPS ATOMIQUE À L’ASTRONOMIE PAR N DIMARCQ.

 

 

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Description générée automatiquementNoël DIMARCQ Physicien, Laboratoire Astrophysique relativiste théories expériences métrologie instrumentation signaux (Artemis), Observatoire de la Côte d’Azur, université Côte d’Azur

 

Après avoir dirigé le laboratoire Systèmes de référence temps-espace (SYRTE) à Paris et le réseau d'excellence national Formation, innovation, recherche, services et transfert en temps-fréquence (FIRST-TF), Noël Dimarcq, directeur de recherche CNRS au laboratoire Artemis (Nice), est actuellement directeur adjoint de l’Observatoire de la Côte d’Azur.

 

Son domaine de recherche concerne les mesures de très haute précision par interférométrie atomique et la métrologie du temps et des fréquences.

Noël Dimarcq a reçu pour ses travaux plusieurs distinctions dont la médaille d’argent du CNRS. Il est membre du Bureau des Longitudes et du Comité international des poids et mesures.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Pendant des siècles, la mesure précise du temps a été réalisée à partir d’observations astronomiques.

 

Mais, depuis plusieurs décennies, ce sont les horloges atomiques qui réalisent l’échelle de temps de référence UTC avec une précision exceptionnelle, avec des applications importantes pour la science et la société.

 

 

 

L’exposé présentera quelques illustrations du lien fort entre espace et temps issu du mariage entre les domaines de l’astrogéodésie et de la métrologie du temps et des fréquences.

 

 

 

 

 

 

Il décrira les principales méthodes, terrestres et spatiales, permettant de réaliser les systèmes de référence spatio-temporels et de déterminer précisément les paramètres d’orientation de la Terre, ces éléments étant indispensables à la navigation spatiale et à la compréhension de la dynamique globale de la Terre.

 

 

 

 

 

 

 

POUR ALLER PLUS LOIN :

 

Horloges atomiques et Temps : CR conf VEGA de N Dimarcq du 25 Nov 2017

 

La mesure du Temps : CR de la conf IAP de Noël Dimarcq du 5 Nov 2013

 

Les horloges atomiques par N Dimarcq.

 

A quoi servent les horloges atomiques ? conférence par C Salomon ENS

 

De la lumière laser aux atomes ultrafroids par le labo K-B

 

Qui décide de l'heure qu'il est ? Interview de N Dimarcq.

 

La Mesure du Temps, évolution historique par Jean Souchay, SYRTE, Observatoire de Paris

 

 

 

 

 

 

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3- L’ÉVOLUTION DU VIVANT ET LES REPÈRES DU TEMPS GÉOLOGIQUE PAR Ph JANVIER.

 

 

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Philippe JANVIER Paléontologue, Muséum national d’histoire naturelle et Académie des sciences

 

Philippe Janvier est paléontologue, directeur de recherche émérite au CNRS, membre de l’Académie des sciences et travaille au Muséum national d’Histoire naturelle sur les premiers vertébrés fossiles, datant de 535 à 360 millions d’années, qu’il a découvert et décrit dans les terrains paléozoïques dans diverses régions.

 

Son ouvrage Early vertebrates synthétise l’histoire évolutive des vertébrés et les adaptations majeures qui ont marqué les premières étapes de l’histoire de ce groupe zoologique.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Clic sur l’image pour voir tous les détails.

Les âges de la Terre

 

 

 

La découverte du principe de superposition des couches de sédiments par Nicolas Steensen (Sténon) en 1669 a montré l’irréversibilité du temps.

Il fallait trouver des repères chronologiques relatifs dans ce temps « long » et linéaire.

Buffon a montré que des fossiles comptaient des « espèces perdues ».

Son élève Lamarck, savait distinguer les très petites différences entre les espèces, qu’il voyait comme la preuve d’un continuum dans l’histoire du vivant.

Il l’appliqua à la succession des espèces de mollusques trouvées dans les sédiments du Bassin de Paris, chaque couche étant repérée par une espèce particulière.

Cette méthode empirique a été étendue à tous les terrains sédimentaires par Smith, Lyell et d’Orbigny qui y ont défini des subdivisions, constituant une « échelle stratigraphique » devenue internationale et désormais bien étalonnée grâce aux datations absolues radiométriques aux limites des étages.

Darwin a conçu l’histoire du vivant comme une hiérarchie, un « arbre » qu’il était difficile d’adapter à un temps géologique linéaire. Les données paléontologiques impliquaient l’existence de nombreuses lacunes du registre fossile, que la systématique phylogénétique de Willi Hennig a permis de combler par la datation des derniers ancêtres communs.

 

La « conversion » de l’échelle stratigraphique en une hiérarchie permet une meilleure adéquation entre celle-ci et l’arbre du vivant.

 

 

 

Les premières bactéries : - 3,7 Ga

La photosynthèse vers : - 3 Ga

La reproduction sexuée vers : - 1,2 Ga

Sortie des eaux vers : - 500 Ma à – 400 Ma.

 

 

POUR ALLER PLUS LOIN :

 

International Commission on Stratigraphy

 

L’échelle chronostratigraphique

 

Histoire de l’âge de la Terre

 

 

 

 

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4- LES ÂGES DE LA TERRE ET DU SYSTÈME SOLAIRE PAR M. BOYET.

 

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Maud BOYET Géocosmochimiste, Laboratoire Magmas et volcans (LMV), université Clermont Auvergne Directrice de recherche au Laboratoire Magmas et Volcans de l’université Clermont Auvergne,

Maud Boyet est géocosmochimiste.

 

Elle travaille sur l’évolution de notre planète Terre au tout début de son histoire.

 

L’étude des couples radioactifs et le développement des radioactivités éteintes ont notamment permis d’établir un cadre chronologique relativement précis concernant la condensation du gaz de la nébuleuse solaire, la formation et la structuration chimique des corps planétaires et des planètes.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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La radioactivité naturelle des roches terrestres et extraterrestres donne accès à la mesure absolue et relative du temps, et par ce biais, à la reconstruction de l'histoire de la formation et de l'évolution précoce du système solaire et de la Terre.

 

L'événement le plus ancien que l'on peut dater est la condensation de minéraux réfractaires à très haute température dans le gaz entourant le Soleil en formation il y a 4567,3 ± 0,3 Ma.

 

 

 

 

 

 

Les simulations astrophysiques d'effondrement du nuage protosolaire et de constitution du disque d'accrétion montrent que cet âge « zéro » est à quelques 100 ka près celui du début de la formation du Soleil.

Des premières planètes de quelques centaines de km de diamètre se forment dans les 500 ka qui suivent, Mars atteint 50% de sa taille environ 2 Ma plus tard, la Terre se construit par accrétion d'embryons de taille martienne en 50 à 100 Ma avec une dernière collision géante dont la Lune est issue.

 

La Lune et la Terre se différencient très vite et la Terre commence sa longue évolution géologique marquée par le début de la dynamo et d'une tectonique des plaques, l'apparition de la vie, et la mise en place de processus géochimiques qui modulent la composition de l'atmosphère et la température de surface à l'échelle des temps géologiques.

 

 

 

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POUR ALLER PLUS LOIN :

 

Chronologie de la formation du S. Solaire : CR de la conf SAF de M Chaussidon du 8 Mars 2017

 

Cours de géochronologie par l’Université de Lille.

 

Principe de la méthode de datation par chaînes radioactives

 

Les datations radiométriques

 

 

 

 

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5- ASTRONOMIE ET ÉCHELLE DE TEMPS GÉOLOGIQUE PAR J. LASKAR.

 

 

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Jacques LASKAR Astronome, Institut de mécanique céleste et de calcul des éphémérides (IMCCE), Observatoire de Paris et Académie des sciences

 

Jacques Laskar est astronome à l’Observatoire de Paris, directeur de recherche au CNRS, membre de l’Académie des sciences et du Bureau des Longitudes.

Il travaille sur la dynamique des systèmes planétaires.

 

En prolongeant les travaux de Laplace et de Lagrange par des calculs analytiques sur ordinateur, il a mis en évidence le mouvement chaotique des planètes du Système Solaire, ce qui rend impossible la détermination de leurs orbites au-delà de 60 millions d'années.

 

Il a aussi montré que l'axe de rotation de Mars est fortement chaotique et que l’axe de la Terre ne doit sa stabilité qu'à la présence de la Lune.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Selon la théorie de Milankovitch (1941), les grands changements climatiques du passé ont pour origine les variations de l’orbite terrestre et de son axe de rotation résultant de l’attraction gravitationnelle des autres planètes.

 

On peut suivre ces variations sur plusieurs millions d’années (Ma) dans les enregistrements sédimentaires géologiques, bien que les mécanismes qui transfèrent l’insolation forcée à la réponse climatique et aux variations des sédiments ne sont pas connus avec précision.

 

 

 

 

 

 

 

 

Cette corrélation entre les enregistrements sédimentaires des variations climatiques et les variations de l'insolation à la surface de la Terre, obtenues par les calculs de mécanique céleste tenant compte du mouvement de l'ensemble des planètes du système solaire permet d'obtenir une échelle de temps astronomique pour les temps géologiques.

 

Depuis 2004, l'échelle de temps du Néogène (0-23Ma) est calibrée astronomiquement, et ce travail se prolonge actuellement vers l'ensemble du Cénozoïque (0-66Ma).

 

Une difficulté importante existe cependant en raison de la limite de prédictibilité de la mécanique céleste due au comportement chaotique du mouvement des planètes du système solaire.

 

 

 

Tous les corps du Système Solaire s’attirent entre eux à des degrés plus ou moins importants en fonction de leurs masses et de leurs distances. Il y a donc interaction entre les orbites des planètes.

 

Les trajectoires ne sont plus les belles ellipses de Kepler, elles sont en fait plus ou moins déformées.

Mais ces déformations vont-elles s’accumuler au cours du temps ?

 

Cela induit une imprécision sur les positions des planètes à très long terme, un chaos comme le dit J Laskar.

 

 

 

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Conclusion : c’est le chaos !!!

 

 

 

 

 

 

POUR ALLER PLUS LOIN :

 

Le système solaire est-il stable ? : CR de la conf de J Laskar à l’IAP le 6 Dec 2011

 

Les planètes telluriques sont chaotiques : CR de la conférence de J Laskar au BdL

 

Dernières nouvelles de la planète IX par Jacques LASKAR

 

Le Système solaire est-il stable ? par J Laskar

 

Le passé chaotique du Système solaire trahi par la géologie

 

Quand la géologie révèle les secrets du Système solaire passé

 

Le chaos se cache un peu

 

 

 

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Jean Pierre Martin .Président de la Commission de Cosmologie de la SAF.

www.planetastronomy.com

 

 

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