LES ASTRONEWS.de planetastronomy.com:
Mise
à jour : 5 Mars 2005
Calendrier
Conférences et Évènements : ICI
Astronews
précédentes : ICI Infos Dernière Minute ICI
Sommaire de ce numéro
:
qConférence
"Mars Express" de JP Bibring (IAS) ; compte rendu. (05/03/2005)
qConférence
"après Einstein" de B Lelard, compte rendu. (05/03/2005)
qRosetta passe près
de la Terre pour un swing! (05/03/2005)
qLe 13 Avril 2029 :
couvrez vous, l'orbite de 2004MN04 se précise (05/03/2005)
qCassini Saturne
:.D'étranges phénomènes dans les anneaux. (05/03/2005)
qCassini Saturne : Un
dragon sur Saturne! (05/03/2005)
qLes rovers martiens.:
Spirit : un peu de sel svp! (05/03/2005)
qLes rovers martiens
: Opportunity bat des records de vitesse! (05/03/2005)
qMars Express :
Des volcans polaires encore actifs? (05/03/2005)
qMatière Sombre :
Une galaxie "invisible" découverte! (05/03/2005)
qRolf Arcan : un
amoureux de la Lune. (05/03/2005)
qDes livres magazines et DVD
Pour la Science Mars 2005. (05/03/2005)
(Photos EADS
Space)
Vous
vous rappelez tous de la sonde européenne Rosetta lancée avec succès de Kourou,
elle se trouve maintenant sur une trajectoire autour du Soleil qui lui
permettra de rejoindre la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko en 2014, après trois
survols de la Terre et un de Mars. Pendant ce voyage de dix ans dans l’espace,
Rosetta passera à proximité d’au moins un astéroïde.
Après son départ
elle s'était photographiée
elle même.
L'Europe effectue là encore une "première", car elle est conçue pour
se placer en orbite autour du noyau d’une comète et larguer un module (nommé
Philae) qui devra se poser sur ce dernier.
Pendant plus d’un
an, Rosetta analysera en détail cette boule de neige sale, témoin de la
formation du système solaire.
L'ESA nous décrit
sa mission :
Rosetta sera
réactivée lors des survols planétaires, qui imprimeront une nouvelle
trajectoire à la sonde grâce aux manœuvres d’assistance
gravitationnelle. Au cours de ce voyage la sonde pourra observer un ou
plusieurs astéroïdes, l'observation des astéroïdes étant un des objectifs
secondaires de sa mission.
La première rencontre
planétaire aura lieu en mars 2005, quand Rosetta passera une première fois à
proximité de la Terre. Ce survol, et l’effet d’assistance gravitationnelle qui
en découlera, permettra à la sonde de se diriger ensuite vers Mars, qu’elle
atteindra deux ans plus tard.
Trajectoire de
la sonde Rosetta (document ESA)
Par assistance
gravitationnelle (gravitational slingshot en anglais).
En bleu et
jaune orbites de rencontre avec les astéroïdes et en rouge avec la comète.
En février
2007, Rosetta passera à environ 200 km de la Planète rouge et réalisera une
série d’observations scientifiques. Ce survol de Mars sera suivi d’un autre
passage dans le voisinage de la Terre en novembre de la même année. A la faveur
de ces deux rencontres planétaires, la sonde bénéficiera d’un regain d’énergie
qui la propulsera dans la ceinture d’astéroïdes.
Le troisième et
dernier survol de la Terre, prévu en novembre 2009, corrigera la trajectoire de
Rosetta de manière à l’insérer sur l’orbite voulue pour atteindre la comète
Churyumov-Gerasimenko.
A la mi-2011,
alors qu’elle se trouvera à environ 800 millions de kilomètres du Soleil,
Rosetta allumera son moteur principal pour effectuer une importante manœuvre
qui l’amènera sur une trajectoire de rendez-vous avec la comète. A la suite de
cette manœuvre, la sonde devra encore cheminer presque trois ans avant
d’atteindre sa cible.
Rosetta sera
définitivement réactivée en janvier 2014. Elle amorcera alors une phase
d’approche de six mois qui la conduira lentement vers le noyau de la comète
Churyumov-Gerasimenko. Compte tenu de la grande distance séparant la comète du
Soleil à cette étape de la mission, le noyau devrait alors être inactif.
Comme la comète
46P/Wirtanen, initialement prévue comme objectif avant le report du lancement
de Rosetta début 2003, la
comète 67P/Churyumov-Gerasimenko est une comète périodique, qui a été «
piégée » dans le système solaire interne après avoir frôlé Jupiter de trop
près. Elle a été découverte en septembre 1969 à l’Institut d’astrophysique
d’Almaty (Kazakhstan) par l’astronome Klim Churyumov, de l’Université de Kiev
(Ukraine), sur des photographies prises par sa collègue Svetlana Gerasimenko,
de l’Institut d’astrophysique de Douchanbe (Tadjikistan).
Rosetta se
mettra en orbite autour du noyau en août 2014, à une altitude d’environ 25 km.
Elle dressera alors une cartographie détaillée de la surface et un site sera
choisi pour l’atterrissage du module Philae. Cet atterrisseur de 100kg sera
largué à environ 1 km d’altitude et il se posera à la vitesse d’un marcheur, en
raison de la faible force d’attraction du noyau. Il faudra même que
l’atterrisseur s’ancre à la surface du noyau à l’aide de deux harpons pour
éviter de rebondir. Il est prévu que Philae mènera ses activités pendant
plusieurs semaines; il transmettra des images de très haute résolution ainsi
que des informations sur la surface du noyau. Ces données seront retransmises à
la Terre par l’orbiteur Rosetta.
La sonde
Rosetta poursuivra pour sa part ses observations du noyau de la comète pendant
plus d’un an, au moins jusqu’en décembre 2015, et sera aux premières loges pour
suivre le « réveil » de la comète tandis qu’elle s’approchera du Soleil et passera
au périhélie en octobre 2015.
Voir aussi une autre belle vue
d'artiste de Rosetta et Philae.
EADS
Astrium est le maître d’œuvre de cet ambitieux projet, réalisé pour le
compte de l’Agence Spatiale Européenne (ESA). Une équipe internationale a
adapté la sonde à sa nouvelle destination et intégré dans le lanceur, sous la
supervision des ingénieurs d’EADS Astrium.
Le CNES propose
aussi de très bonnes animations de la mission (en Windows media ou real player)
que vous pouvez voir ICI
.
Rosetta, fera ce 4
mars 2005 à l'occasion d'un "swing" gravitationnel, un passage
rapproché avec la Terre que les astronomes pourront observer à la jumelle ou à
la petite lunette si le temps le permet (il faudra viser entre les flocons de
neige!!), annonce l'ESA (Agence spatiale européenne),elle sera entre Leo et
Sextans.
La sonde sera au
plus près de notre planète, soit à 1.900 kilomètres, vers 22h GMT 23H heure de
Paris). Elle se trouvera alors au-dessus du Mexique, après avoir
"survolé" l'Europe.
Voir cette page de l'ESA qui donne tous les détails.(en anglais)
Le site
de Rosetta avec les rapports de mission fréquents.
Nous avions parlé
dans un précédent
Astronews de cet astéroïde 2004MN04 qui est supposé nous frôler ce Vendredi
13 Avril 2029, et bien de nouvelles observations radar faites par le radar
d'Arecibo (Porto Rico) ont permis d'affiner le calcul de sa trajectoire.
Il s'approche de
plus en plus de la Terre, les derniers calculs donnent un "frôlement"
de la Terre de seulement 5,7 rayons terrestres (36.000km du centre) donc EN DESSOUS de l'orbite de satellites géosynchrones.
Il sera
parfaitement visible à l'œil nu d'Europe (magnitude 3) dans la constellation du
Cancer, préparez vos instruments mes frères!
La NASA ne prévoit
pas d'impact avec la Terre (mais si elle le prévoyait le dirait elle?).
Ils ont été étudié
aussi les géocroiseurs connus et ne prévoient pas non plus d'impact pour le XXI
ème siècle, on est rassuré!
|
|
Voici sur ces
diagrammes (NASA/JPL) la trajectoire estimée de cet astéroïde. La zone de trait
blanc correspond à la zone d'incertitude de passage.
Les dernières
mesures d'albedo donnent un diamètre de 320m
Le Minor Planet Center
publie son bulletin correspondant.
Voir aussi l'article de la NASA/JPL
sur ce NEO.
(Photos NASA/JPL)
Les photos prises
par Cassini alors qu'il entrait en orbite autour de Saturne sont maintenant
analysées avec plus de finesse. Et on y trouve des phénomènes d'accrétion de
particules d'anneaux due aux influences parfois contraires des différents
satellites.
(vous pouvez voir cette image en grand en
cliquant dessus)
L'image A présente
une bande (blanche) irrégulière (à droite de la lettre A) de largeur variable
(ne se voit qu'en agrandissant), elle est située à 60km du bord de l'anneau A.
L'image B est un
agrandissement de la zone considérée
Le bord externe de
l'anneau A est irrégulier, il est en fait en plusieurs parties (comme on le
voyait déjà sur les premières
photos de Juillet 2004) dues aux perturbations gravitationnelles de Janus
et Epimetheus.
Ces perturbations
ont un nom, cela s'appelle des résonances de Lindblad, cela se produit aussi dans
les galaxies. Dans les galaxies comme dans les anneaux de Saturne, cela
correspond à une interaction entre les ondes de densité et le mouvement propre
des étoiles (des particules des anneaux).
L'image C
correspond au bord extérieur de la division de Encke (Encke gap en anglais), là
les ondes de densité sombres et claires sont créées par Pan qui se balade dans
cette division. Ce phénomène est connu, ce qui l'est moins sont ces petites
interactions irrégulières près du bord (sur la gauche), c'est la première fois
qu'on les voit, on ne sait pas exactement ce que c'est.
De nouveaux noms
de baptême dus à l'incroyable précision des caméras de Cassini :
Une autre image de
Cassini : (voir en grand en cliquant dessus)
L'image A est une vue de la division Maxwell
dans l'anneau C, elle fait 270km de large. La flèche de droite pointe l'annelet
(ringlet en anglais) Maxwell, celle de gauche un petit annelet à l'intérieur de
cette division.
Image B : vue de
la division de Huygens de 350km de large, située entre le bord extérieur de
l'anneau B (à gauche) et les bandes sombres de l'intérieur de la division de
Cassini. La flèche de droite pointe l'anneau Huygens celle de gauche un petit
annelet à l'intérieur.
Image C : annelets
à l'intérieur de la division de Encke.
Image D :
représente sur la partie surexposée
gauche l'extrémité de l'anneau A où l'on voit que de la matière est présente
(sur 400km a peu près) au delà du bord supposé. On remarque même deux nouveaux
anneaux fins marqués par les deux flèches près des orbites d'Atlas et de
Prométhée.
Vous n'y comprenez
plus rien dans la numérotation des anneaux et satellites, vous avez raison ce
n'est pas simple, allez voir cet astronews
précédent pour un petit schéma.
Cassini a encore
fait d'autres découvertes, une petite lune de 5km de diamètre nommée
Polydeuces, lune "troyenne" (au sens de Lagrange) de Dioné.
L'aventure
continue!!
(Photos NASA/JPL)
Vue en proche
Infra Rouge en septembre 2004 d'un ouragan en forme de dragon.
(le rouge indique
une forte abondance de méthane)
Cette tempête a
été la source de fortes émission radio pendant cette période que Cassini a
enregistrées.
La magnétosphère
de Saturne est donc complexe, c'est ce que viennent d'indiquer les scientifiques
du SwRI (South West Research Institute) de San Antonio, Texas dans un communiqué de presse.
Daté du 25 Février 2005 (en anglais bien sûr).
Les particules
(plasma)qui sont prisonnières de notre champ magnétique et qui proviennent du
vent solaire, n'ont en fait très peu à voir avec notre satellite. Ce n'est pas
du tout le cas dans le système saturnien, où les satellites, les anneaux et
l'atmosphère du géant Titan contribuent aux mouvement du plasma autour de
Saturne.
Le Dr David Young
du SwRI et ses collègues essaient de déchiffrer les processus de la
magnétosphère de Saturne, en utilisant l'instrument CAPS de Cassini (Cassini Plasma
Spectrometer), ils ont déjà identifié plusieurs régions à forte concentration
de plasma, dont les sources sont les principaux satellites dont Titan et les
anneaux..
D'autre part, ces plasma
interagissent chimiquement et électromagnétiquement, ce qui provoque des dépôts
chimiques sur les lunes et sur les anneaux.
Bref un processus
beaucoup plus complexe que sur Terre.
De même, un autre
instrument de Cassini, le
INMS (ion and neutral mass spectrometer instrument) a détecté de l'oxygène
moléculaire au dessus du plan des anneaux (voir l'article de l'Université du Michigan à ce
sujet), ce qui étonne car ils sont faits de cristaux de glace.
Ceci tend à
prouver encore une fois que seul l'indicateur
"oxygène" n'est pas un marqueur biologique fiable.
Cela veut aussi
dire que on n'a pas besoin de biologie ("vie") pour créer de
l'oxygène.
C'est une
information importante pour la recherche de futures exo-planètes abritant une
certaine forme de vie.
UN
CADEAU DE CASSINI : UN FOND D'ÉCRAN AVEC LA PHOTO DE SATURNE LA PLUS
"PIQUÉE" DU MONDE.
Voici le poster de
Saturne pris par Cassini en Octobre 2004, il est constitué d'une mosaïque de
126 images couvrant la planète entière. Ces images ont été prises pendant 2
heures continues le 2 Octobre 2004 alors que Cassini était à plus de 6 millions
de km de Saturne.
3 images à travers chacun des filtres RGB
ont été prises en 42 endroits différents de la planète, (donc 3x42 images =
126).
La mosaïque
originales a pour taille : 8888 pixels par 4544 pixels,
le plus petit détail est de 38km.
Les couleurs
correspondent à ce qu'un oeil humain verrait.
Pour voir tous les
détails il faut cliquer sur l'image. Mais attention elle fait 5,6MB!
On aperçoit le
très tenu anneau F et les satellites Mimas et Janus dans le coin inférieur
gauche.
Si vous voulez
l'avoir en fond d'écran, une fois chargée, et mise à la bonne résolution, clic
droit, et "établir en tant qu'élément d'arrière plan" (wall paper en
anglais).
Vous aimez les
fonds d'écran sur Saturne et ses anneaux, vous avez raison, voici où
vous pouvez en avoir plein d'autres.
Merci Cassini!
Comme d'habitude,
vous trouverez toutes les dernières images
de Cassini au JPL:
(Photos NASA/JPL)
On a pu
reconstituer la parcours du robot Spirit depuis osn arrivée en Janvier 2004
jusqu'au sol 404 (20 Février 2005) : 4143m de couvert au compteur!
Ces jours ci
Spirit a reçu aussi une mise à jour de ses logiciels (de navigation) elle sera
mise en service une fois que les contrôleurs qui les testent sur Opportunity en
ce moment seront satisfaits.
Mais
Spirit a fait une nouvelle découverte tout à fait fortuite, ces jours ci, le
sol sur lequel il est, sur ces collines Columbia contient une grande partie
d'un produit blanc qui ressemble à du sel.
Comme on le voit
sur cette photo prise sol 399.
Effectivement
cette partie du sol avait une très forte concentration de sulfate de Fer, en
fait la plus forte de tout ce qui a été mesuré sur Mars. Cela porte la
signature de présence passée d'eau.
Le problème actuel
avec Spirit :
Vous le voyez, les
cellules solaires se couvrent de plus en plus de poussières, cela va bientôt
être critique.
(Photos NASA/JPL)
Le 19 Février 2005
Opportunity a parcouru l'énorme distance de 177m. le chemin était programmé en
partie à l'avance par les contrôleurs au sol mais pendant deux heures le robot
s'est promené en "liberté" laissé à ses seules décisions de conduite.
Il avance de 2m, s'arrête puis étudie
le nouveau terrain le met dans sa mémoire, et détermine le meilleur chemin (le
plus sûr) et continue.
Le lendemain il a
utilisé son nouveau logiciel de navigation qui a fonctionné parfaitement, et
aussi le surlendemain. Pendant ces trois jours exceptionnels, il a parcouru un
total de 390m. Totalisant maintenant une distance de 3014m depuis son arrivée.
Revenons sur ces
derniers exploits avant ce record. Il avait étudié son bouclier thermique, nous
en avons déjà parlé ici. La NASA dévoile quelques photos en couleurs de ce
bouclier et des vues de près qui sont intéressantes.
En voici une.
On voit ici de
très près et en couleur l'intérieur du bouclier.
Photo prise sol
339.
Une très belle
photo aussi représente "une
tranche" de ce bouclier qu'il est intéressant de voir. C'est presque
une coupe de la structure constituant le bouclier
(Photos ESA)
La première
conférence sur Mars Express qui s'est tenue récemment aux Pays Bas tient
vraiment toutes ses promesses, vous vous en êtes rendus compte avec le dernier
Astronews. Mais il y a encore du nouveau.
L'ESA vient de rendre
public de nouvelles photos de Mars, semblant indiquer que des volcans
seraient peut être encore en activité sur cette planète.
Je ne sais pas si
ils commencent à faire comme les américains qui sortent de temps en temps des
scoops plus ou moins "douteux" pour avoir plus de crédit, mais cela
vaut le coup de s'intéresser à la question.
En fait je vous
laisse juge.
Voici la photo (©
HRSC ESA) : http://www.esa.int/export/SPECIALS/Mars_Express/SEMLF6D3M5E_0.html
avec la position des volcans dont il est question.. Elle représente une partie
du Pôle Nord de Mars avec des cônes volcaniques, une zone où se mêle cendre
volcanique et glace d'eau.
Plus de résolution
pour le volcan de gauche
et de droite.
Nos amis scientifiques
de la mission pensent que les éruptions étaient récentes. Au sens commun ou au
sens astronomique du terme? C'est là la question.
Voir aussi le
rapport de la conférence sur Mars Express donnée
par JP Bibring à l'IAP dont a parlé plus tôt.
Voir aussi cette
superbe photo de Kasei
Vallis, qui contient beaucoup de signes évidents d'activité fluviale et
voici aussi un terrain
typique transformé par l'érosion de glaces de glaciers et non pas d'eau
liquide.
On termine par une
vue en perspective de la
caldera d'Olympus Mons qui est l'endroit où il y a eu de la glace de la
neige et de l'eau. (0,8 MB) et une vue du
flanc Est de ce volcan où la lave produite a fait fondre la couche de glace
et de neige il y a quelques dizaines de millions d'années
Des astronomes de l'Université de
Cardiff (Pays de Galles) ont découvert un objet qui serait une galaxie
"invisible" constituée presque entièrement de matière sombre, en fait
une galaxie "sombre".
C'est la première
fois qu'on trouve un tel objet.
Une telle galaxie
contient une grande quantité de matière en rotation mais AUCUNE ÉTOILE.
Alors me direz
vous, comment peut on détecter un tel objet. Très bonne question merci de
l'avoir posée.
Bien évidemment,
on ne peut pas la voir, on ne peut la détecter qu'en ondes radio à l'aide d'un
radio télescope.
Rappel :
matière sombre certains disent noire
(mais dark veut dire sombre en anglais!).
L'univers
serait en fait composé principalement de :
** 4 à 5% de
matière visible (nous) dont à peine 0.5% de matière lumineuse comme les
étoiles!
** Près de 25%
de matière sombre (dark matter en anglais). :
particules élémentaires massives qui auraient été produites en grand nombre
dans l'univers primitif de très haute énergie comme les neutrinos et peut être
d'autres particules que l'on recherche; et
** Le reste
(près de 70%) d'une nouvelle composante qui s'appelle l'énergie
sombre (dark energy) ou énergie du vide (vacuum energy) qui entraîne
l'univers dans une accélération et qui serait maintenant la force dominante.
Mais pour être
juste, on est sûr de rien, sauf de la matière visible, mais il y a de grandes
chances (!) pour que ces deux concepts sombres existent.
Cette galaxie de matière sombre a été
détectée d'abord par le célèbre radiotélescope de Jodrell Bank en Grande Bretagne
(Télescope Lovell) puis confirmée par le non moins célèbre radiotélescope
d'Arecibo à Puerto Rico.
Photo : © University of Manchester Clic pour agrandir l'image.
Représente la
coupole du radiotélescope , le graphique représente lui le pic de signal de
cette galaxie à la longueur d'onde de l'Hydrogène : 21cm
(1420MHz)
(l'Hydrogène froid
comme dans les nuages entre galaxies émet cette longueur d'onde due à des
couplages magnétiques entre proton et électron au sein de l'atome, c'est sa
signature caractéristique, son empreinte).
Pourquoi a t on
fait cette découverte? Ce n'était pas par hasard, nos astronomes cherchaient en
fait la distribution des atomes d'Hydrogène dans l'Univers, en effet H émet des
radiations dans le domaine des ondes radio (la célèbre signature de 21cm). Ils
ont trouvé dans l'amas de la Vierge, situé à 50 millions d'al une grande
quantité d'H (100 millions de fois notre Soleil). et c'est le Dr R Minchin de
Cardiff qui a eu la main heureuse et qui a fait le premier cette découverte de
cette galaxie bien mystérieuse baptisée VIRGOHI21 (Virgo pour amas de la
Vierge, HI je crois pour Hydrogène neutre).
Cet objet massif
n'était par ailleurs pas du tout visible au télescope, bien que peu éloigné.
De
tels objets ont déjà été découverts dans le passé mais une fois étudiés par un
télescope puissant on finissait toujours par trouver quelques étoiles, ici ce
n'est pas le cas, il n'y a aucune étoile visible.
C'est donc
apparemment bien une galaxie de matière sombre.
Photo : © University of Manchester
L'ellipse
représente la portion d'espace où est cette galaxie sombre et où on a recueilli
la raie de 21cm. On se serait attendu à voir plutôt une galaxie similaire à celle
de droite si cela avait été dans la visible.
La notion de
matière sombre a été introduite il y a plusieurs années, car les mesures et les
observations semblent prouver qu'il y a plus de matière que ce que l'on voit.
C'est quand même un mystère pour beaucoup de personnes aussi, trouver une
galaxie composée de cette matière exotique est un pas important vers sa
meilleure connaissance.
À ce sujet je vous
conseille l'excellente
conférence donnée par Alain Bouquet à La Villette que vous pourrez lire ou
relire avec intérêt, elle concerne la matière sombre.
Si vous vous
intéressez à la raie de 21 cm voici une explication en anglais
et une autre
en français par notre ami Marcel Besnier, merci à lui.
L'Observatoire
de Paris donne aussi la nouvelle de cette découverte.
Si vous vous
intéressez à la radioastronomie, voici son histoire.
Rolf Arcan nous
communique ses dernières œuvres, comme c'est un passionné de la Lune voici
quelques unes de ces dernières photos.
Ces photos datent
du 21 Février 2005 faites dans la région de Chartres avec son Dobson avec table
équatoriale. La focale a été portée à 7 m environ à l’aide de la Barlow FFC de
Baader avec trois tubes d’allonges. Camera Toucam pro 2 avec capteur noir et
blanc.
Pour chaque photo à peu près 500 sur 1600 ont été choisies par Régistax.
Les ondelettes
réglées à 5,1 à chaque niveau et deux petits renforcements sous photoshop, et
voilà tout pour le traitement.
J'ai choisi deux
images représentatives de son talent, pour consulter les autres allez sur astrosurf
ou sur son propre site
Internet.
Rima Sirsalis
Rainure (Rima)
longue de 400km (vue partiellement sur la photo) près du cratère double
Sirsalis (43km de diamètre)
La vallée Schröter
(160km de long) et Aristarque, le cratère brillant au premier plan (diamètre
40km)
Il
y a plusieurs articles très intéressants ce mois ci dans Pour la Science, l'édition française de Scientific
American.
Notamment :
L'affaire de la planète volée (Neptune bien sûr)
William Sheehan - , astronome amateur
et écrivain, est psychiatre à l’Hôpital Rice Memorial à Willmar, dans le
Minnesota.
Nicholas Kollerstrom - est historien des sciences à l’Université de Londres.
Craig Waff - est historien au Laboratoire de recherche de l’armée de l’air
américaine, à Dayton.
La réapparition d’un document subtilisé
il y a 30 ans relativise le rôle de l’astronome anglais John Couch Adams dans
la découverte de Neptune et rétablit la primauté de l’astronome français Urbain
Le Verrier.
«Cette étoile n’est pas sur la carte !
» Cette exclamation de l’étudiant en astronomie Heinrich Louis d’Arrest a
retenti sous la coupole de l’Observatoire de Berlin dans la nuit du 2 septembre
1846, et son écho n’a cessé de résonner depuis dans les instituts
d’astronomie du monde entier. À l’aide d’une carte céleste, d’Arrest assistait
l’astronome Johann Gottfried Galle pour tester l’extraordinaire prédiction du
mathématicien français Urbain Jean Joseph Le Verrier. Le Français avait publié
le dernier jour d’août un article expliquant que les minuscules déviations
d’Uranus – alors la planète la plus lointaine connue – par rapport à l’orbite
attendue résultaient de l’attraction gravitationnelle d’une planète non
identifiée, dont il prédisait la localisation. Cinq jours avant sa découverte,
il avait écrit à Galle : « Vous verrez, Monsieur, que je peux rendre compte des
observations en introduisant la force d’une planète encore inconnue, et ce qui
est remarquable, c’est qu’il n’y a dans le plan de l'écliptique qu’un seul
endroit où elle puisse se trouver. » Moins d’une heure plus tard, ce soir-là,
Galle repéra un petit disque bleu à moins d’un degré d’angle de la position
prédite par Le Verrier. Quand il l’observa à nouveau la nuit suivante, le
disque s’était légèrement déplacé ; ce n’était ...
la suite dans le magazine
et aussi :
Premières vues d'un nouveau
monde (Titan)
C’est en ces termes que John Zarnecki,
le responsable des instruments d’analyse de la surface de la sonde Huygens,
décrit le sol sur lequel s’est posée, le 14 janvier dernier, la sonde
européenne au terme d’un voyage de sept ans et de quatre milliards de
kilomètres. [...]
Et encore :
La naissance de la Terre.
Par Marc Javoy – il est professeur de
géochimie à l’Université Denis Diderot (Paris 7) et à l’Institut de physique du
globe de Paris
Les premiers instants de la Terre,
c’est-à-dire ses 100 premiers millions d’années, ont déterminé sa structure
interne. Le noyau métallique et le manteau silicaté formés, une pluie
météoritique a parachevé l’apparence de notre planète, la parant de ses océans
et de son atmosphère
Extrait :
Le Système solaire est probablement né de l’explosion d’une supernova. Elle a
provoqué l’effondrement sur lui-même d’un nuage moléculaire dense de quelques
milliards de kilomètres de diamètre. L’effondrement de ce nuage a conduit à la
naissance d’une étoile de 1,4 million de kilomètres de diamètre : le
Soleil. Le reste du nuage, la nébuleuse solaire, s’est progressivement organisé
en un système planétaire. Cette « naissance » du Système solaire n’a duré que
10 à 15 millions d’années, pendant lesquelles l’environnement solaire a
beaucoup évolué : les particules composant la nébuleuse solaire se sont
modifiées avant de « s’accréter », c’est-à-dire de s’agréger pour former des
objets plus gros, tels les planétésimaux (quelques mètres à quelques dizaines
de mètres de diamètre), des petits corps célestes (moins de 500 kilomètres de
diamètre) et enfin les planètes. [...]
Et pour finir :
Les étoiles déformées par
leur rotation
Par Pierre Kervella – il est astronome
adjoint à l’Observatoire de Paris-Meudon.
À l’instar du Soleil, les étoiles sont
supposées sphériques. Toutefois, les astres tournant très vite sur eux-mêmes
subissent d’énormes forces centrifuges, qui engendrent d’étonnantes
déformations et modifient leur évolution.
Extrait :
Vingt-neuf octobre 2001. Au cœur du désert d’Atacama, au Nord du Chili, les
deux télescopes de huit mètres de diamètre Antu et Melipal du Very
Large Telescope s’ouvrent doucement. Pour la première fois, ils vont
observer ensemble la même cible, selon une technique nommée
interférométrie qui décuple leur pouvoir de résolution. Pour ce baptême, c’est
vers Achernar, la neuvième étoile la plus brillante du ciel, que les astronomes
dirigent les deux miroirs. Cette étoile tourne sur elle-même 50 fois plus vite
que le Soleil, la vitesse à l’équateur dépassant 250 kilomètres par seconde, et
les chercheurs veulent observer les déformations qu’entraîne cette rotation
effrénée. Les résultats sont
stupéfiants : Achernar est aplatie comme une dragée, son disque apparent étant
plus d’une fois et demie plus long que large ! En comparaison, l’aplatissement
du Soleil est infime, puisque son diamètre équatorial n’est que 1,00001 fois
supérieur à son diamètre polaire. Quelle est la cause d’une telle déformation ?
Pour le comprendre, détaillons les conséquences de la rotation des étoiles sur
leur forme et sur leur fonctionnement. Après avoir évoqué les observations
récentes, nous examinerons les modèles élaborés pour décrire ces objets
atypiques, puis nous décrirons l’impact d’une rotation rapide sur la vie d’une
étoile. [...]
Bonne lecture
C'est tout pour
aujourd'hui!!
Bon ciel à tous!
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