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Mise à jour : 25 Février 2005

 

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ARCHIVES DES ASTRONEWS

Sommaire de ce numéro :

 

qUn flash Gamma le plus puissant de l'Univers a touché la Terre. (25/02/2005)

qL'Univers en IR : Une galerie de photos interactives par Spitzer, à voir absolument! (25/02/2005)

qCassini Saturne :.Titan, de nouvelles informations. (25/02/2005)

qCassini Saturne : Rhéa et Encelade : superbe (25/02/2005)

qLes rovers martiens : Collines givrées. (25/02/2005)

qMars Express : Les premiers rapports de la conférence sur Mars Express. (25/02/2005)

qSpace Shuttle : Return to Flight!  (25/02/2005)

qObservatoire de Juvisy : Notre patrimoine astronomique en danger. (25/02/2005)

qMarc Jousset : Un amateur exigeant. (25/02/2005)

 

 

 

 

 

 

UN FLASH GAMMA LE PLUS PUISSANT A TOUCHÉ LA TERRE (25/02/2005)

 

 

Le 27 Décembre 2004 sans que vous vous en rendiez compte, un très puissant flash de rayonnements Gamma et X a traversé notre Galaxie pour nous atteindre, il a même rebondit sur la Lune et éclairé la haute atmosphère terrestre.

Ce flash a duré 1/10 sec et était ce qu'il y avait de plus puissant (équivalent à ce qu'émettrait notre Soleil pendant 100.000ans s'est produit en un dixième de seconde!) détecté hors de notre système solaire.

 

Cette nouvelle a été donnée par l'Université de Berkeley (Calif) qui a détecté cette explosion grâce notamment à son satellite RHESSI lancé dans l'indifférence générale le 5 Février 2002.

 

Il a été détecté aussi par SWIFT et par les radiotélescopes du VLA (Very Large Array).

 

La source de cet événement est ce qu'on appelle une SGR (Soft Gamma Repeater) et celle ci se nomme poétiquement : SGR 1806-20; c'est en fait comme un GRB (sursaut gamma : gamma ray burst) mais au contraire du sursaut gamma qui ne se produit qu'une fois, le répéteur comme son nom l'indique se produit de façon répétitive.

 

C'est en fait un rayonnement émis par une étoile à neutrons un peu spéciale appelée magnetar.

Magnetar est l'abréviation de Magnetic Star; étoile avec un énorme champ magnétique.

 

Rappel : étoile à neutrons :

Lorsqu'une étoile massive (3 à 10 fois plus massive que notre Soleil) arrive vers la fin de son cycle, elle explose généralement sous la forme d'une supernova. Le noyau de l'étoile s'effondre sur lui même et sa densité de matière devient si grande que les électrons généralement situés autour des noyaux se rapprochent de ceux ci et se combinent avec les protons du centre pour donner naissance à des ….neutrons. d'où le nom étoile à neutrons.

 

Ce sont en fait les restes de l'étoile originelle. Une telle étoile à neutrons a un diamètre de quelques km seulement et une masse de quelques fois la masse de notre Soleil.

 

Ces étoiles émettent un puissant rayonnement dans la bande radio, perpendiculaire au plan de rotation de l'étoile (sort par les pôles N et S) qui se comporte comme un phare céleste, que l'on peut détecter, c'est un pulsar.

 

Notre ami Norbert Rumiano a une très bonne présentation de ces étranges bêtes sur son site.

 

Nos collègues de la célèbre Université de Heidelberg (Allemagne) ont une représentation particulièrement bien faite des étoiles à neutrons.

 

 

 

Rappel : Magnetar :

 

Ces étoiles sont des étoiles à neutrons qui sont la source de champs magnétiques les plus puissants à ce jour dans l'univers.

Les magnetars émettent continuellement des éclairs de rayons X et gamma, et occasionnellement des sursauts gamma extrêmement intenses. Cela semble dû à des "tremblements de la croûte" de l'étoile analogue à des tremblements de terre, cela produisant des ruptures dans le champ magnétique de l'étoile.

 

Leur champ magnétique est de l'ordre de un million de million (1012) de fois le champ terrestre.

 

À voir absolument par l'Université du Texas toute une explication claire des magnetars, des étoiles à neutrons et des SGR, exceptionnellement bien fait.

 

De l'étoile au trou noir de JC Boulay, vie et mort des étoiles.

 

Voir aussi l'APOD du 27 Mai 1998.

 

 

 

 

Revenons à ce qui s'est passé fin 2004.

Dans notre cas particulier, cette étoile se trouvait dans notre galaxie à 50.000 al de nous dans le Sagittaire.

 

Voici une photo (ondes radio) du coin du ciel où cet événement s'est produit.

(photo : University of Hawaii).

 

 

 

 

 

Pour information la magnitude apparente était plus importante que celle de la pleine lune, mais dans le domaine des gamma bien sûr. Ce fut l'événement le plus puissant jamais détecté.

Heureusement qu'il était loin sinon des conséquences sur l'atmosphère terrestre auraient été désastreuses.

À priori toutes les étoiles magnétiques magnetar ou magnétoiles que l'on connaît, sont très éloignées

 

Voici le rapport de la NASA sur cet événement exceptionnel, la NASA propose quelques animations sur le sujet

 

L'endroit du ciel où cela s'est passé. (18 secondes)

SWIFT détecte le rayonnement (11 sec)

Animation de ce qui s'est passé. (15 sec)

Une étoile à neutrons en animation simulée. (15 sec)

SGR 1806-20 en animation (5 sec).

 

 

 

 

 

 

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L'UNIVERS EN IR : SPITZER NOUS PRÉSENTE UNE GALERIE DE PHOTOS INTERACTIVES SUPERBES (25/02/2005)

 

Le télescope spatial en Infra Rouge, Spitzer (anciennement SIRTF) nous propose une galerie de quelques photos consultables (et copiables) sur Internet où l'on peut avoir les comparaisons entre les images visibles et IR ainsi que les explications correspondantes.

 

Courrez les voir, vous ne le regretterez pas!

 

Vous pouvez aussi choisir la version flash (avec son) si vous préférez, elle est beaucoup plus explicative et plus claire, allez sur cette page et clic sur flash.

 

 

 

 

 

 

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CASSINI SATURNE :TITAN, DE NOUVELLES INFORMATIONS (25/02/2005)

(Photos NASA/JPL)

 

L'université de l'Arizona (UA) a communiqué ses résultats la semaine dernière à Washington à l'occasion du très célèbre et important meeting de l'AAAS (American Association for the Advancement of Science) (17-21 Février 2005) sur la mission Cassini Huygens à propos de Titan.

(À propos de cette réunion, la politique scientifique de l'administration américaine actuelle a été très fortement critiquée par tous les scientifiques participants, notamment en ce qui concerne la prise de conscience des dérèglements climatiques et la politique spatiale : Hubble etc..).

 

Johnathan Lunine, un scientifique de l'UA détaché à l'ESA était un de ceux à avoir pronostiqué de l'ammoniaque et de l'eau liquides sous la surface solide de Titan. Il avait évoqué ce cryo-volcanisme que l'on pense avoir détecté sur les récentes photos radar.

 

Les scientifiques pensent donc que Titan a un noyau solide entouré de couches de glace. L'ammoniaque présent, serait mélangé à de l'eau ce qui aurait pour effet de diminuer la température de solidification de l'eau, la viscosité étant similaire à de la lave pâteuse. D'où l'expression cryo-volcanisme (cryo = froid).

L'azote (N pour nitrogen en anglais) est présent sur Titan sous la forme principalement d'ammoniaque (NH3 gazeux ou NH4OH aqueux).

 

L'excentricité (0,03) de l'orbite de Titan laisse penser qu'un liquide est sous la surface et se déplace lorsque le satellite décrit sa trajectoire.

 

 

Gabriel Tobie de l'Université de Nantes (Planétologie) va publier bientôt un article sur ce sujet.

Il a travaillé sur la structure interne de Titan et son évolution depuis sa formation.

Il est actuellement en post-doctorat à l'université de Nantes (Laboratoire de Planétologie et Géodynamique). Il a initié ce projet sur Titan au cours de sa thèse à Nantes au laboratoire de Planétologie et Géodynamique sous la direction de Christophe Sotin, et l'a prolongé au Lunar and Planetary Laboratory avec Jonathan Lunine.

 

Le but principal de ce travail est de comprendre le rôle de l'intérieur dans le renouvellement du méthane atmosphérique sur Titan.

 

Il a la gentillesse de nous présenter ses idées pour les lecteurs de planetastronomy.com :

 

 

" L'idée d'un océan d'eau liquide à l'intérieur des plus gros satellites de glace des planètes géantes a été proposée depuis de nombreuses années(Lewis 1971). Dans les plus gros satellites (Titan, Ganymède, Europe),

l'énergie libérée lors de leur formation est capable de fondre la glace (leur principal constituant a égalité avec les silicates) et de former un océan d'eau liquide dans la partie extérieure du satellite.  Le satellite refroidit par la suite entraînant une cristallisation progressive de l'océan et la formation d'une couche de glace de plus en plus épaisse isolant l'océan de la surface.  

Le maintien d'une couche liquide à l'intérieur des satellites dépend a la fois de la quantité d'énergie disponible a l'intérieur du satellite et de la capacité du satellite à l'évacuer vers l'extérieur.

Les sources de chaleur sont la désintégration radioactive des éléments lourds présents dans les silicates et la dissipation des forces de  marée due aux déformations périodiques subies par le satellite au cours de sa révolution autour de sa planète centrale (Jupiter pour Europe et Ganymède, Saturne pour Titan). Une partie de l'énergie mise en jeu par les déformations de marée est dissipée par friction dans les matériaux solides (glace et silicate) ce qui produit une source de chaleur plus ou moins important selon les satellites.

En contrepartie, cette source d'énergie pour l'intérieur constitue un puits d'énergie pour l'orbite du satellite, entraînant une circularisation de son orbite.

 

 

Plus les forces de marée sont importantes et plus l'orbite est circulaire, en effet :

Les déformations périodiques de marée ne se produisent que si l'orbite du satellite est excentrique. Plus l'excentricité est grande plus l'amplitude est grande. En effet, plus l'excentricité est grande, plus la différence de distance entre la position au périapse et a l'apoapse est grande. Cette variation de distance se traduit par une variation du potentiel de gravite exercée par la planète centrale sur le satellite ce qui induit une déformation du satellite différente entre l'apoapse et le périapse. Le satellite est légèrement plus aplati et allongé (effet ballon de rugby) dans la direction satellite-planète centrale au périapse qu'a l'apoapse.

 

Même pour une orbite synchrone et circulaire, le satellite est aplati et allongé du fait des forces de marée induites par la planète centrale. Par contre cette distorsion du satellite est statique, elle n'évolue pas dans le temps. Si l'orbite est excentrique, elle varie légèrement telle que je l'ai décrit ci-dessus. Si le satellite était parfaitement élastique, il répondrait de manière instantanée à la variation de potentiel et aucune énergie ne serait perdue. En réalité, une partie de l'énergie de déformation mise en jeu est dissipée par friction visqueuse dans l'intérieur solide du satellite, principalement dans la glace.

A chaque révolution, l'orbite perd un peu d'énergie ce qui se traduit par une réduction de l'excentricité. Plus l'excentricité diminue, plus l'amplitude des marées périodiques diminue.  Plus la dissipation de marée est importante, plus le taux de réduction de l'excentricité, donc plus la circularisation est importante.

 

Pour les satellites galiléens, la tendance à la circularisation des orbites est contrebalancée par les interactions mutuelles (résonance de Laplace) qui tendent à l'inverse a augmenter l'excentricité orbitale. Pour Titan, aucune résonance de la sorte existe. Par conséquent, l'excentricité de Titan ne fait que décroître depuis sa formation. Ceci nous indique qu'elle était plus forte dans le passé et ceci donne également de fortes contraintes sur la structure interne de Titan car seulement une catégorie limitée de modèles de structure interne permettent d'expliquer le maintien de l'excentricité sur 4.55 Milliards d'années.

 

 

Titan a une excentricité relativement élevée, 3x plus élevée que celle d'Europe et 20x plus élevée que celle de Ganymède. Cette excentricité élevée devrait a priori indiquer que Titan n'a pas subi beaucoup de dissipation de marée. Dans de telles conditions, l'océan aurait dû cristalliser fortement, formant une couche de glace externe de plus en plus épaisse. Or plus la couche de glace externe s'épaissit (c-a-d plus l'océan cristallise), plus la dissipation augmente.

Comment réconcilier cette contradiction ?

 

La présence d'ammoniaque dans l'océan interne peut résoudre ce problème.

Cette substance, très soluble dans l'eau, réduit en effet la température de cristallisation de l'océan. L'océan refroidit à une température beaucoup trop basse pour cristalliser. La couche de glace externe est par conséquent plus froide, et plus celle-ci est froide plus la dissipation diminue. Une fraction d'ammoniaque de quelques pourcents permet ainsi de limiter a la fois la dissipation de marée et la cristallisation de l'océan.

On peut ainsi  comprendre ce qui est advenu de la couche d'eau liquide de Titan et expliquer comment Titan a conservé son excentricité élevée. 

 

L'incorporation d'ammoniaque dans Titan lors de sa formation permet en outre d'expliquer l'atmosphère riche en azote. Une solution alternative serait que l'intérieur était totalement solide depuis sa formation, c'est à dire qu'un océan n'a jamais été présent. Cette dernière solution poserait néanmoins de gros problèmes pour expliquer l'origine de l'atmosphère de Titan.

Ces prédictions théoriques indiquent que si un océan est toujours présent, Titan contenait initialement quelques pourcents d'ammoniaque. Si aucun océan n'est présent de nos jours, il n'y a jamais eu d'océan dans Titan

dans le passé et pas d'ammoniaque.

 

Mais alors d'où vient l'ammoniaque?

Concernant l'ammoniaque, cette dernière serait présente au moment de la condensation de la nébuleuse solaire au voisinage de Saturne. Elle serait incorporée dans les planétesimaux lors de la condensation sous la forme

d'hydrate d'ammoniaque, puis incorporée dans l'intérieur de Titan qui se forme par accrétion de ces planétesimaux. Sa présence dans la nébuleuse solaire est soutenue par sa détection dans plusieurs comètes

 

 

Pourquoi s'intéresse t'on a cette couche d'eau liquide ???

D'une part dans le passé quand l'intérieur était plus chaud, cet environnement pouvait être propice aux développements de la vie. L'est t'il toujours ? Ca c'est une autre histoire.

D'autre part, l'existence de cette couche d'eau liquide nous apprend beaucoup sur l'origine et l'évolution de Titan. Comme je l'ai montré, si Cassini détecte la présence d'un océan interne, ceci impliquera que plusieurs pourcents d'ammoniaque étaient initialement présents dans Titan, ce qui contraindra les scénarios de formation de Titan.

A l'inverse, si Cassini ne détecte aucun océan, ceci impliquera que Titan était solide et froide depuis sa formation, suggérant que son accrétion a été très lente.

La signature gravitaire de cet océan putatif pourra être révélée par le Radio Science Subsytem a bord de Cassini qui déterminera la déviation de la trajectoire de Cassini durant le survol de Titan. Selon l'amplitude de

cette déviation, on pourra montrer la présence ou non de cet océan. "

 

 

 

 

 

Une des questions fondamentales est maintenant de savoir pourquoi Titan a une atmosphère plutôt que pas d'atmosphère du tout? Dégazage de l'intérieur de la planète, apport de l'atmosphère primitive de Saturne, …

 

Une autre question toute aussi fondamentale est l'origine du méthane sur Titan sachant que celui ci se détruit naturellement (par action du rayonnement solaire) en quelques siècles, quelle est donc la source?

 

 

 

Le peu de cratères découvert par Cassini et Huygens sur Titan prouve la jeunesse de la surface de ce satellite.

 

 

 

 

Voici les dernières photos radar prises par Cassini lors de son 4ème passage au dessus de Titan.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Image nouvelle de Titan prise par le grand angle en couleur "naturelle" à une distance de 230.000km.

 

C'est ce que verrait un œil humain.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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CASSINI SATURNE :RHÉA ET ENCELADE : SUPERBE! (25/02/2005)

(Photos NASA/JPL)

 

Voici parmi les raw (images brutes) de Cassini une merveille : Rhéa se détachant devant les anneaux de Saturne

 

 

 

Prise le 18 Février 2005 de 500.000km d'altitude avec les filtres CL1 et CL2 (voir explication filtres)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Cassini s'est aussi intéressé à Encelade.

 

 

Image du 17 Février 2005 dans le visible, alors que Cassini était à 20.000km d'Encelade, satellite de 500km de diamètre.

 

Ce satellite glacé a beaucoup de similitudes avec Europe et Ganymède de Jupiter.

On voit ici un système complexe de fractures, le terrain semble jeune à cause du manque de cratères.

 

 

 

Les analyses spectrales montrent que la surface est composée essentiellement de glace d'eau sans ammoniaque ni CO2.

 

 

 

 

 

 

Encelade est aussi proposé en 3D anaglyphe.

 

 

 

 

 

Notre ami belge, Raoul Lannoy a fouillé pour vous les images brutes (les "raw") de Cassini et nous propose les images suivantes qui sortent un peu de l'ordinaire, merci à lui.

 

De gauche à droite: Janus, Pandore, Mimas (sous les anneaux)

http://photojournal.jpl.nasa.gov/jpeg/PIA06588.jpg

 

Éclipse du soleil par Titan:

http://photojournal.jpl.nasa.gov/jpeg/PIA06184.jpg

 

Dioné et Titan:

http://saturn.jpl.nasa.gov/multimedia/images/raw/casJPGFullS08/N00028445.jpg

 

Dioné et Téthys:

http://saturn.jpl.nasa.gov/multimedia/images/raw/casJPGFullS08/N00028847.jpg

 

Mimas et les anneaux:

http://saturn.jpl.nasa.gov/multimedia/images/raw/casJPGFullS08/N00028876.jpg

 

 

Voici Téthys passant devant Dioné

 

 

Émouvant n'est ce pas!

 

 

Avec toutes les raw de cette éclipse, je suis sûr qu'un petit malin pourrait en faire une superbe animation; allez je donne l'idée et on me fournit le résultat que je mettrai sur le site.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Comme d'habitude, vous trouverez toutes les dernières images de Cassini au JPL:

 

 

 

 

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LES ROVERS MARTIENS : COLLINES GIVRÉES. (25/02/2005)

(Photos NASA/JPL)

 

Spirit grimpe toujours sa colline et nous transmet sol 399 une photo sur laquelle je discerne du givre au sol.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La NASA nous propose cette semaine deux autoportraits des robots qui sont à mon avis trop sombres il faudra les éclaircir (comme je l'ai fait sur les petites images jointes) avec votre logiciel de traitement habituel.

Voici ces photos à télécharger.

 

 

 

Je reviens sur l'astronews de la semaine dernière, où je montrais une roche qui semblait avoir éclaté puis les deux morceaux séparés, je me demandais quelle pouvait en être la cause.

 

Gilles Dawidowicz (photo JPM) nous fait parvenir son commentaire : je le cite :

 

Il est très probable que la roche que tu signales soit en effet issue de la cryoclastie (alternance gel/dégel) qui l'a cassé en plusieurs morceaux. Si c'est bien le cas, cela signifie qu'elle contenait de l'eau ou un élément qui l'a fait geler !

Par ailleurs, on peut penser en regardant les autres débris tout autour qu'ils sont de même nature, de même couleur et surtout tous très anguleux, comme les silex cassés par le gel dans les champs, avant de se faire éroder...

Enfin, tout en bas de la même image, tu as l'exemple d'une roche cassée également en deux par le même processus, mais les morceaux sont toujours en place !

 

Alors, qu'est-ce qui aurait pu faire bouger des blocs de la sorte ?

Et bien le gel lui même lors de l'éclatement de la roche !

Mais, crois moi, le vent aussi peut des fois entraîner des roches à quelques centimètres de là, surtout sur des longues périodes de temps (avec des pressions atmosphériques pas forcément identiques à celles d'aujourd'hui).

 

 

 

 

Les meilleures photos sont classées dans le planetary photojournal que vous pouvez retrouver à tout instant:

http://photojournal.jpl.nasa.gov/targetFamily/Mars

 

 

 

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MARS EXPRESS : LES PREMIERS RAPPORTS SUR LA CONFÉRENCE SUR MARS EXPRESS  (25/02/2005)

 

La première conférence sur Mars Express qui se tient aux Pays Bas à l'ESA en ce moment tient toutes ses promesses, ils ont fait très fort!!!!

 

PREMIER SCOOP : DE L'EAU GELÉE SOUS MARS

 

Les responsables de la super caméra allemande la HRSC dont notamment Gerhard Neukum de l'Université Libre de Berlin, en charge de la HRSC et le Dr John Murray de l'Open University de Grande Bretagne viennent de lancer une nouvelle extraordinaire qui est parue aussi dans la revue scientifique "New Scientist" dans une de ses éditions de Février et que l'on retrouve sur le Net sur Newscientist.com à propos d'un océan d'eau glacée sur Mars.

 

 

 


 

 

Ce papier est basé sur les observations de la sonde européenne Mars Express qui tendraient à prouver qu'un océan glacé serait situé juste au dessus de l'équateur martien dans la région d'Elysium Planitia que l'on voit sur la photo de gauche.

(Photo ESA)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Plus exactement dans la région de Cerberus Fossae qui est indiquée sur la carte fournie par l'ESA.

 

La zone concernée étant située dans le carré blanc.

 

La photo de l'ESA est très semblable à des photos analogues prises dans l'Antarctique.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mars Express aurait donc décelé des blocs de glace sous la surface de Mars près de l'équateur; découverte faite après analyse des clichés de la caméra martienne HRSC. Cette zone de Cerberus Fossae serait de 800km par 900km et de 45m d'épaisseur, recouverte probablement par une couche de cendre volcanique isolante empêchant la sublimation de la glace.

L'analyse de la cratérisation donne un age de approximativement 5 Millions d'années à cet endroit.

C'est extrêmement jeune.

Le Dr Murray pense qu'il y a possibilité pour que des organismes primitifs survivent encore à notre époque.

 

De même dans la même région on a aussi mesuré du Méthane signes que des organismes peuvent peut être survivre dans cet environnement.

 

La célèbre revue Nature va publier le 18 Mars 2005 un autre article sur le même sujet par les mêmes auteurs, il peut être consulté (pour le moment, mais sous embargo jusqu'au 18 Mars pour reproduction que je vous prie de respecter) ICI en tant que document pdf qui est téléchargeable et mémorisable : clic droit, enregistrer la cible sous… (ftp file pour ceux qui connaissent).

 

Ces observations et supputations doivent encore être vraiment confirmées par le très attendu Radar MARSIS qui doit être bientôt déployé. Il est lui capable de mesurer des grandes étendues d'eau sous la surface jusqu'à 5km.

 

 

 

DEUXIÈME SCOOP : PAS DE CARBONATES SUR MARS

 

Le spectromètre français OMEGA (Observatoire pour la minéralogie, l'eau, les glaces et l'activité), qui analyse très finement le sol martien vient de porter son jugement : il n'a pas détecté de carbonates sur Mars.

Cela a une implication immédiate : il n'y aurait pas eu pendant de longues périodes des grandes étendues d'eau liquide sur Mars, comme on le croit, car le CO2 de l'atmosphère aurait dû se dissoudre naturellement et précipiter en carbonates que l'on retrouverait après disparition de l'eau.

C'est un mauvais coup pour les tenants d'une Mars chaude et humide pendant une longue période.

 

 

L'atmosphère martienne a dû s'échapper très tôt et très vite. Cela met en cause aussi un effet de serre indispensable au réchauffement de la planète, qui ne se serait pas produit dû à l'absence de CO2.

Mars devenait une planète froide et sèche, bref un désert glacé.

 

 

Ce qui ne veut pas dire qu'il n'y ait pas eu de période avec de l'eau liquide, mais certainement moins fréquentes que ce que l'on pensait (souhaitait?).

 

Omega a trouvé aussi comme le précise Yves Langevin de l'IAS, du gypse (dont on extrait le plâtre sur Terre, formule chimique : CaSO4, 2H2O) vers le Pôle Nord sur une grande surface, cela implique la présence d'eau et de soufre.

 

Le puzzle se complique!!!

 

JP Bibring le responsable de Omega publie un article fort intéressant dans Libération du 18/02/2005.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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SPACE SHUTTLE : RETURN TO FLIGHT ! (25/02/2005)

(Photos NASA)

 

Vous le savez tous, la dernière mission de la navette spatiale STS107 s'est terminée par un épouvantable accident, elle a brûlé à l'occasion de l'entrée dans l'atmosphère.

C'était le 1er Février 2003, il y a un peu plus de deux ans.

 

 

 

La reprise des vols devrait intervenir avec STS114 le 15 Mai de cette année 2005, aussi il est bon de faire le point sur cet accident et de savoir si des leçons ont été tirées.

 

Je résume d'abord la situation que j'avais vécue presque en direct à l'époque.

Le 16 Janvier 2003 départ de 7 astronautes commandés par Rick Husband (d'où le nom de Husband Hills en hommage sur le site de Spirit sur Mars) pour une mission scientifique: un laboratoire (SPACEHAB) installé récemment dans la baie cargo de la navette Columbia, donc cette fois ci on n'allait pas s'accrocher à l'ISS.

 

16 jours dans l'espace, tout se passe bien à bord, le retour est décidé pour le 1er Février.

08H44 c'est la rentrée dans l'atmosphère, 08H54 les capteurs de température près de la trappe gauche du train d'atterrissage indiquent des valeurs anormalement élevées.

C'est fini!

Voir sur la photo de gauche ce que voyait les contrôleurs sur leurs écrans.

 

 

Si vous cliquez sur l'image vous verrez exactement l'évolution des témoins et capteurs et l'enchaînement des problèmes sur l'aile gauche avec les infos reçues aux consoles des contrôleurs de Houston (en fait ce qu'ils voyaient sur l'écran) au moment de la rentrée (c'est une animation Flash très bien faite). Si vous avez un problème quelconque allez directement ICI.

 

 

 

Quelques instants plus tard après de nombreux appels de Houston : "Columbia – Houston  UHF Comm Check?" demandant des vérifications de communications UHF à la navette.

Plusieurs de ces demandes demeurent sans réponse. Le directeur des vols se tient la tête dans les mains, il a compris. Il ne dit que deux phrases que je vous livre en anglais :

"Close the doors" (fermez les portes) et

"No phone-calls outside" (pas de coups de téléphones extérieurs).

 

L'enquête sur l'accident de Columbia commence!!

Un ancien amiral Hal Gehman est nommé responsable de cette enquête un organisme officiel est crée : le CAIB : Columbia Accident Investigation Board.

 

Il est chargé de faire la lumière sur les causes de l'accident et d'émettre des recommandations pour que cela ne se reproduise plus.

 

Pendant plusieurs semaines on va parcourir trois états à la recherche des restes pour investigation; on va récupérer ainsi a peu près 1/3 de la navette. On va avoir la chance de récupérer la bande vidéo amateur d'un membre de l'équipage filmée pendant la rentrée et qui va nous indiquer que personne ne se doutait du problème.

 

 

Mais au fait quel problème???

 

Le retour dans l'atmosphère ne s'effectue pas comme au temps d'Apollo, où une couche de résine ablative se consume dans la rentrée, sinon on ne pourrait pas réutiliser la capsule. Non il fallait inventer quelque chose de nouveau qui soit réutilisable et qui puisse protéger le corps en aluminium de la navette. . Ce sont les fameuses tuiles isolantes qui recouvre entièrement l'extérieur de la navette.

Il y en a trois sortes dans la navette :

         La partie supérieure de la navette est recouverte de tuiles blanches en céramique résistant jusqu'à 650°C.

         Le dessous est recouvert de tuiles noires spéciales résistant jusqu'à 1300°C

         Les bords d'attaque (leading edge en anglais) des ailes, parties soumises à la plus grande friction sont équipés de tuiles en fibres de carbone résistant jusqu'à 1650°C.

 

Il était clair à la vue des capteurs et des enregistrements que le problème venait d'une perte d'isolation thermique du coté de l'aile gauche.

On se mit à chercher un objet ayant pu abîmer le revêtement, on imagina des météorites percutant les tuiles etc..

Puis en examinant avec attention les bandes, on se rendit compte d'un incident qui s'était produit au décollage; une partie de l'isolant en mousse expansée du réservoir principal (celui qui est en orange sur les photos) avait heurté le bord d'attaque gauche. Voir photo.

 

Ce morceau de moins de 1kg de mousse aurait-il pu endommager le bord d'attaque?

 

Des tests furent conduits qui ont apporté la réponse : OUI ce morceau de mousse de 1kg lancé à 800km/h sur le bord d'attaque peut dans certaines conditions percer une tuile du bord d'attaque.

 

 

 

Photos : CAIB : tests des bords d'attaque.

 

 

Donc on sait maintenant ce qui s'est passé : au moment du décollage (81 secondes après) un morceau de l'isolant du réservoir principal a endommagé une tuile du bord d'attaque, créant un point fragile au point de vue thermique. Ce n'était pas visible depuis la navette, et personne en s'était aperçu du problème (controverse sur ce point là quand même).

Lors du retour au moment où on pénètre dans les couches les plus denses (vers 60km d'altitude), la chaleur intense pénètre dans cette tuile et fait fondre l'aluminium puis les câbles et c'est la désintégration de la navette.

 

 

POUR ALLER PLUS LOIN :

 

Le rapport complet du CAIB que vous pouvez consulter sur le Net ou commander avec CD ROM.

 

Je conseille (plus digeste) l'excellent résumé (anglais bien sûr) par nos confrères de Space.com.

 

Notre ami Daniel Deak du Québec a un dossier complet à voir absolument sur STS107.

 

L'accident de STS107 sous forme de questions et réponses (en anglais).

 

Vous voulez vivre les dernières minutes de Columbia dans la salle de contrôle, vous avez tout le texte.

 

 

Maintenant la question qui se pose : était-ce évitable???

 

Après coup c'est toujours plus facile, certains disent qu'on aurait pu visualiser les tuiles au télescope à partir de la Terre, qu'on aurait pu envoyer une mission de secours (Atlantis l'autre navette était presque prête), qu'on pouvait envoyer un astronaute inspecter les tuiles (il n'y avait que deux combinaisons à bord car les sorties n'étaient pas prévues), mais alors comment aurait on réparé? Etc..

Je pense que c'est le prix à payer pour aller dans l'espace, c'est la rançon de la Science, ils ne sont pas morts pour rien.

 

Quelles sont les améliorations apportées aux "nouvelles " navettes?

 

La première des choses qui vient à l'esprit c'est de pouvoir inspecter en vol tout l'extérieur de la navette et la deuxième aussi importante comment réparer en vol un dégât sur les tuiles; voilà les axes principaux des comités de réflexion de la NASA.

 

Afin de satisfaire la première condition, on a développé une extension de 15m au bras manipulateur canadien de la navette afin de pouvoir inspecter tous les points de la navette.

 

On voit cette extension ici en cours de montage.

 

 

 

 

 

Le problème est plus compliqué pour satisfaire la deuxième condition : réparer dans le vide de l'espace avec gravité zéro, un trou dans les tuiles. Plusieurs kits de réparation à base de fibre de carbone renforcées ont été mis au point, aucun parfaitement satisfaisant, il se forme des bulles dans le mélange dans le vide et avec zéro g!

Le premier vol (STS114) aura certainement lieu sans kit de réparation définitif mais on procédera à des essais.

 

L'espace restera toujours un grand risque.

 

Le JSC (Johnson Space Center) publie un petit rapport de 25pages en format pdf où toutes les procédures sont expliquées en ce qui concerne les inspections et réparations, les américains ne cachent rien comme toujours! Voici quelques photos/graphiques tirés de ce rapport :

 

Exemple d'utilisation du bras d'inspection

Répétition en zéro g d'un kit de réparation des tuiles

 

 

Le planning maintenant :

* Discovery est la prochaine navette, elle doit prendre l'air à partir du 15 Mai 2005 avec 7 astronautes à bord, ce sera STS 114 (la numérotation des vols a changé, ne cherchez plus une certaine logique, il y en a quand même une mais c'est compliqué ce sera pour une autre fois). Un rendez vous avec l'ISS est prévu.

 

         * Puis ce sera le tour d'Atlantis à partir du 12 Juillet. Ce sera STS 121, 6 astronautes et aussi un rendez vous avec l'ISS.

 

 

 

On en reparlera!!

 

 

 

 

 

 

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OBSERVATOIRE DE JUVISY : NOTRE PATRIMOINE ASTRO EN DANGER. (25/02/2005)

 

L'observatoire de Juvisy, l'observatoire même de Camille Flammarion est en danger dû à son grand age.

Les membres de la SAF (fondée par Camille Flammarion) et nous tous, sommes concernés par son avenir.

 

Georges Saccomani (voir photo de JPM), ex secrétaire général de la SAF a attiré mon attention sur ce triste devenir.

 

Cet observatoire, patrimoine national est actuellement en danger par manque d'entretien suffisant et a un besoin urgent de rénovation.

 

La Société Astronomique de France (notamment Jean Claude Pecker, Patrick Guibert, Patrick Fuentes, Marie Claude Paskoff .et bien d'autres...) et une Association de Juvisy  "Les amis de Camille Flammarion" essayent d'obtenir des pouvoirs publics concernés les moyens de sauver ce chef d'œuvre.

 

Cher visiteur je vous tiendrai au courant des actions entreprises.

 

Voici un article du Parisien du 12 Février 2005, j'espère que la prise de conscience est en chemin.

 

Voir aussi le site des amis de Camille Flammarion.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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MARC JOUSSET : UN AMATEUR EXIGEANT (25/02/2005)

(Photo JPM et M1 de M Jousset)

 

Notre ami Marc Jousset du club VÉGA de Plaisir est un grand passionné d'imagerie astro.

 

Il nous le prouve encore une fois avec sa M1, la célèbre nébuleuse du Crabe, premier objet de la liste Messier.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Voilà pris avec son C14 à f/3.0 et sa webcam Noir et Blanc filtre H-alpha. 60 poses de 60 sec.

 

Quelques détails de la "recette" du traitement sur M1 :

- registration et addition des bruts sous IRIS.

- léger ddp et correction du fond sous IRIS.

- déconvolution (maximum entropie) sous Astroart.

- masque flou/courbe/atténuation sous Photoshop.

- correction du bruit sous Neat Image.

 

 

Remarquable n'est ce pas?

 

 

 

 

Vous aimez, alors allez voir ses dernières photos comme :

 

Celle que je trouve la plus extraordinaire : M33

(clic sur l'image)

 

 

 

Les Pléiades M45

 

Vite un clic sur l'image

 

 

M51 à voir en grand en cliquant

 

 

 

 

 

 

 

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C'est tout pour aujourd'hui!!

 

Bon ciel à tous!

 

JEAN PIERRE MARTIN

 

 

Astronews précédentes : ICI