LES ASTRONEWS.de planetastronomy.com:
Mise
à jour : 25 Février 2005
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Conférences et Évènements : ICI
Astronews
précédentes : ICI Infos Dernière Minute ICI
Sommaire de ce
numéro :
qUn flash Gamma le plus
puissant de l'Univers a touché la Terre. (25/02/2005)
qL'Univers en IR :
Une galerie de photos interactives par Spitzer, à voir absolument! (25/02/2005)
qCassini Saturne
:.Titan, de nouvelles informations. (25/02/2005)
qCassini Saturne : Rhéa
et Encelade : superbe (25/02/2005)
qLes rovers martiens :
Collines givrées. (25/02/2005)
qMars Express :
Les premiers rapports de la conférence sur Mars Express. (25/02/2005)
qSpace Shuttle : Return to Flight! (25/02/2005)
qObservatoire de Juvisy
: Notre patrimoine astronomique en danger. (25/02/2005)
qMarc Jousset : Un
amateur exigeant. (25/02/2005)
Le 27 Décembre
2004 sans que vous vous en rendiez compte, un très puissant flash de
rayonnements Gamma et X a traversé notre Galaxie pour nous atteindre, il a même
rebondit sur la Lune et éclairé la haute atmosphère terrestre.
Ce flash a duré
1/10 sec et était ce qu'il y avait de plus puissant (équivalent à ce
qu'émettrait notre Soleil pendant 100.000ans s'est produit en un dixième de
seconde!) détecté hors de notre système solaire.
Cette nouvelle a
été donnée par l'Université de Berkeley (Calif) qui
a détecté cette explosion grâce notamment à son satellite RHESSI lancé dans
l'indifférence générale le 5 Février 2002.
Il a été détecté
aussi par SWIFT et par
les radiotélescopes du VLA (Very Large Array).
La source de cet
événement est ce qu'on appelle une SGR (Soft Gamma Repeater) et celle ci se
nomme poétiquement : SGR 1806-20; c'est en fait comme un GRB (sursaut gamma :
gamma ray burst) mais au contraire du sursaut gamma qui ne se produit qu'une
fois, le répéteur comme son nom l'indique se produit de façon répétitive.
C'est en fait un
rayonnement émis par une étoile à neutrons un peu spéciale appelée magnetar.
Magnetar est
l'abréviation de Magnetic Star; étoile avec un énorme champ magnétique.
Rappel : étoile à neutrons :
Lorsqu'une étoile
massive (3 à 10 fois plus massive que notre Soleil) arrive vers la fin de son
cycle, elle explose généralement sous la forme d'une supernova. Le noyau de
l'étoile s'effondre sur lui même et sa densité de matière devient si grande que
les électrons généralement situés autour des noyaux se rapprochent de ceux ci
et se combinent avec les protons du centre pour donner naissance à des
….neutrons. d'où le nom étoile à neutrons.
Ce sont en fait
les restes de l'étoile originelle. Une telle étoile à neutrons a un diamètre de
quelques km seulement et une masse de quelques fois la masse de notre Soleil.
Ces étoiles
émettent un puissant rayonnement dans la bande radio, perpendiculaire au plan
de rotation de l'étoile (sort par les pôles N et S) qui se comporte comme un
phare céleste, que l'on peut détecter, c'est un pulsar.
Notre ami Norbert Rumiano a une
très bonne présentation de ces étranges bêtes sur son site.
Nos collègues de
la célèbre Université
de Heidelberg (Allemagne) ont une représentation particulièrement bien
faite des étoiles à neutrons.
Rappel : Magnetar :
Ces étoiles sont
des étoiles à neutrons qui sont la source de champs magnétiques les plus
puissants à ce jour dans l'univers.
Les magnetars
émettent continuellement des éclairs de rayons X et gamma, et occasionnellement
des sursauts gamma extrêmement intenses. Cela semble dû à des
"tremblements de la croûte" de l'étoile analogue à des tremblements
de terre, cela produisant des ruptures dans le champ magnétique de l'étoile.
Leur champ
magnétique est de l'ordre de un million de million (1012) de fois le
champ terrestre.
À voir absolument
par l'Université
du Texas toute une explication claire des magnetars, des étoiles à neutrons
et des SGR, exceptionnellement bien fait.
De
l'étoile au trou noir de JC Boulay, vie et mort des étoiles.
Voir aussi l'APOD du 27 Mai
1998.
Revenons à ce qui
s'est passé fin 2004.
Dans notre cas
particulier, cette étoile se trouvait dans notre galaxie à 50.000 al de nous
dans le Sagittaire.
Voici une photo
(ondes radio) du coin du ciel où cet événement s'est produit.
(photo : University of Hawaii).
Pour information
la magnitude apparente était plus importante que celle de la pleine lune, mais
dans le domaine des gamma bien sûr. Ce fut l'événement le plus puissant jamais
détecté.
Heureusement qu'il
était loin sinon des conséquences sur l'atmosphère terrestre auraient été
désastreuses.
À priori toutes
les étoiles magnétiques magnetar ou magnétoiles que l'on connaît, sont très
éloignées
Voici le rapport
de la NASA sur cet événement exceptionnel, la NASA propose quelques
animations sur le sujet
L'endroit
du ciel où cela s'est passé. (18 secondes)
SWIFT détecte le rayonnement (11 sec)
Animation de ce qui s'est passé. (15 sec)
Une étoile à neutrons en animation simulée. (15 sec)
SGR 1806-20 en animation (5 sec).
Le télescope
spatial en Infra Rouge, Spitzer (anciennement SIRTF)
nous propose une galerie de quelques photos consultables (et copiables) sur
Internet où l'on peut avoir les comparaisons entre les images visibles et IR
ainsi que les explications correspondantes.
Courrez les voir,
vous ne le regretterez pas!
Vous pouvez aussi
choisir la version flash (avec son) si vous préférez, elle est beaucoup plus
explicative et plus claire, allez sur cette page et clic sur
flash.
(Photos NASA/JPL)
L'université de l'Arizona
(UA) a communiqué
ses résultats la semaine dernière à Washington à l'occasion du très célèbre
et important meeting de l'AAAS
(American Association for the Advancement of Science) (17-21 Février 2005) sur
la mission Cassini Huygens à propos de Titan.
(À propos de cette
réunion, la politique scientifique de l'administration américaine actuelle a
été très fortement
critiquée par tous les scientifiques participants, notamment en ce qui
concerne la prise de conscience des dérèglements climatiques et la politique
spatiale : Hubble etc..).
Johnathan Lunine, un
scientifique de l'UA détaché à l'ESA était un de ceux à avoir pronostiqué de
l'ammoniaque et de l'eau liquides sous la surface solide de Titan. Il avait
évoqué ce cryo-volcanisme que l'on pense avoir détecté sur les récentes photos radar.
Les scientifiques
pensent donc que Titan a un noyau solide entouré de couches de glace.
L'ammoniaque présent, serait mélangé à de l'eau ce qui aurait pour effet de
diminuer la température de solidification de l'eau, la viscosité étant
similaire à de la lave pâteuse. D'où l'expression cryo-volcanisme (cryo =
froid).
L'azote (N pour
nitrogen en anglais) est présent sur Titan sous la forme principalement
d'ammoniaque (NH3 gazeux ou NH4OH aqueux).
L'excentricité (0,03)
de l'orbite de Titan laisse penser qu'un liquide est sous la surface et se
déplace lorsque le satellite décrit sa trajectoire.
Gabriel
Tobie de l'Université de Nantes
(Planétologie) va publier bientôt un article sur ce sujet.
Il a travaillé sur
la structure interne de Titan et son évolution depuis sa formation.
Il est
actuellement en post-doctorat à l'université de Nantes (Laboratoire de
Planétologie et Géodynamique). Il a initié ce projet sur Titan au cours de sa
thèse à Nantes au laboratoire de Planétologie et Géodynamique sous la direction
de Christophe Sotin, et l'a prolongé au Lunar and Planetary Laboratory avec
Jonathan Lunine.
Le but principal
de ce travail est de comprendre le rôle de l'intérieur dans le renouvellement
du méthane atmosphérique sur Titan.
Il a la
gentillesse de nous présenter ses idées pour les lecteurs de
planetastronomy.com :
" L'idée
d'un océan d'eau liquide à l'intérieur des plus gros satellites de glace des
planètes géantes a été proposée depuis de nombreuses années(Lewis 1971). Dans
les plus gros satellites (Titan, Ganymède, Europe),
l'énergie
libérée lors de leur formation est capable de fondre la glace (leur principal
constituant a égalité avec les silicates) et de former un océan d'eau liquide
dans la partie extérieure du satellite.
Le satellite refroidit par la suite entraînant une cristallisation
progressive de l'océan et la formation d'une couche de glace de plus en plus
épaisse isolant l'océan de la surface.
Le
maintien d'une couche liquide à l'intérieur des satellites dépend a la fois de
la quantité d'énergie disponible a l'intérieur du satellite et de la capacité
du satellite à l'évacuer vers l'extérieur.
Les sources de
chaleur sont la désintégration radioactive des
éléments lourds présents dans les silicates et la dissipation des forces de marée
due aux déformations périodiques subies par le satellite au cours de sa
révolution autour de sa planète centrale (Jupiter pour Europe et Ganymède,
Saturne pour Titan). Une partie de l'énergie mise en jeu par les déformations
de marée est dissipée par friction dans les matériaux solides (glace et
silicate) ce qui produit une source de chaleur plus ou moins important selon
les satellites.
En contrepartie, cette source d'énergie
pour l'intérieur constitue un puits d'énergie pour l'orbite du satellite,
entraînant une circularisation de son orbite.
Plus les forces de marée sont importantes et plus l'orbite est
circulaire, en effet :
Les
déformations périodiques de marée ne se produisent que si l'orbite du satellite
est excentrique. Plus l'excentricité est grande plus l'amplitude est grande. En
effet, plus l'excentricité est grande, plus la différence de distance entre la
position au périapse et a l'apoapse est grande. Cette variation de distance se
traduit par une variation du potentiel de gravite exercée par la planète
centrale sur le satellite ce qui induit une déformation du satellite différente
entre l'apoapse et le périapse. Le satellite est légèrement plus aplati et
allongé (effet ballon de rugby) dans la direction satellite-planète centrale au
périapse qu'a l'apoapse.
Même
pour une orbite synchrone et circulaire, le satellite est aplati et allongé du
fait des forces de marée induites par la planète centrale. Par contre cette
distorsion du satellite est statique, elle n'évolue pas dans le temps. Si
l'orbite est excentrique, elle varie légèrement telle que je l'ai décrit
ci-dessus. Si le satellite était parfaitement élastique, il répondrait de
manière instantanée à la variation de potentiel et aucune énergie ne serait
perdue. En réalité, une partie de l'énergie de déformation mise en jeu est
dissipée par friction visqueuse dans l'intérieur solide du satellite,
principalement dans la glace.
A
chaque révolution, l'orbite perd un peu d'énergie ce qui se traduit par une
réduction de l'excentricité. Plus l'excentricité diminue, plus l'amplitude des marées
périodiques diminue. Plus la
dissipation de marée est importante, plus le taux de réduction de
l'excentricité, donc plus la circularisation est importante.
Pour
les satellites galiléens, la tendance à la circularisation des orbites est
contrebalancée par les interactions mutuelles (résonance de Laplace) qui
tendent à l'inverse a augmenter l'excentricité orbitale. Pour Titan, aucune
résonance de la sorte existe. Par conséquent, l'excentricité de Titan ne fait
que décroître depuis sa formation. Ceci nous indique qu'elle était plus forte
dans le passé et ceci donne également de fortes contraintes sur la structure
interne de Titan car seulement une catégorie limitée de modèles de structure
interne permettent d'expliquer le maintien de l'excentricité sur 4.55 Milliards
d'années.
Titan a une
excentricité relativement élevée, 3x plus élevée que celle d'Europe et 20x plus
élevée que celle de Ganymède. Cette excentricité élevée devrait a priori
indiquer que Titan n'a pas subi beaucoup de dissipation de marée. Dans de
telles conditions, l'océan aurait dû cristalliser fortement, formant une couche
de glace externe de plus en plus épaisse. Or plus la couche de glace externe
s'épaissit (c-a-d plus l'océan cristallise), plus la dissipation augmente.
Comment
réconcilier cette contradiction ?
La
présence d'ammoniaque
dans l'océan interne peut résoudre ce problème.
Cette
substance, très soluble dans l'eau, réduit en effet la température de
cristallisation de l'océan. L'océan refroidit à une température beaucoup trop
basse pour cristalliser. La couche de glace externe est par conséquent plus
froide, et plus celle-ci est froide plus la dissipation diminue. Une fraction
d'ammoniaque de quelques pourcents permet ainsi de limiter a la fois la
dissipation de marée et la cristallisation de l'océan.
On peut
ainsi comprendre ce qui est advenu de
la couche d'eau liquide de Titan et expliquer comment Titan a conservé son
excentricité élevée.
L'incorporation
d'ammoniaque dans Titan lors de sa formation permet en outre d'expliquer
l'atmosphère riche en azote. Une solution alternative serait que l'intérieur
était totalement solide depuis sa formation, c'est à dire qu'un océan n'a
jamais été présent. Cette dernière solution poserait néanmoins de gros
problèmes pour expliquer l'origine de l'atmosphère de Titan.
Ces prédictions
théoriques indiquent que si un océan est toujours présent, Titan contenait
initialement quelques pourcents d'ammoniaque. Si aucun océan n'est présent de
nos jours, il n'y a jamais eu d'océan dans Titan
dans le passé
et pas d'ammoniaque.
Mais
alors d'où vient l'ammoniaque?
Concernant
l'ammoniaque, cette dernière serait présente au moment de la condensation de la
nébuleuse solaire au voisinage de Saturne. Elle serait incorporée dans les
planétesimaux lors de la condensation sous la forme
d'hydrate
d'ammoniaque, puis incorporée dans l'intérieur de Titan qui se forme par
accrétion de ces planétesimaux. Sa présence dans la nébuleuse solaire est
soutenue par sa détection dans plusieurs comètes
Pourquoi
s'intéresse t'on a cette couche d'eau liquide ???
D'une part dans
le passé quand l'intérieur était plus chaud, cet environnement pouvait être propice
aux développements de la vie. L'est t'il toujours ? Ca c'est une autre
histoire.
D'autre part,
l'existence de cette couche d'eau liquide nous apprend beaucoup sur l'origine
et l'évolution de Titan. Comme je l'ai montré, si Cassini détecte la présence
d'un océan interne, ceci impliquera que plusieurs pourcents d'ammoniaque
étaient initialement présents dans Titan, ce qui contraindra les scénarios de
formation de Titan.
A l'inverse, si
Cassini ne détecte aucun océan, ceci impliquera que Titan était solide et
froide depuis sa formation, suggérant que son accrétion a été très lente.
La signature
gravitaire de cet océan putatif pourra être révélée par le Radio Science Subsytem a bord de
Cassini qui déterminera la déviation de la trajectoire de Cassini durant le
survol de Titan. Selon l'amplitude de
cette
déviation, on pourra montrer la présence ou non de cet océan. "
Une des questions
fondamentales est maintenant de savoir pourquoi Titan a une atmosphère plutôt
que pas d'atmosphère du tout? Dégazage de l'intérieur de la planète, apport de
l'atmosphère primitive de Saturne, …
Une autre question
toute aussi fondamentale est l'origine du méthane sur Titan sachant que celui
ci se détruit naturellement (par action du rayonnement solaire) en quelques
siècles, quelle est donc la source?
Le peu de cratères
découvert par Cassini et Huygens sur Titan prouve la jeunesse de la surface de
ce satellite.
Voici les
dernières photos radar prises par Cassini lors de son 4ème passage
au dessus de Titan.
Image nouvelle de
Titan prise par le grand angle en couleur "naturelle" à une distance
de 230.000km.
C'est ce que
verrait un œil humain.
(Photos NASA/JPL)
Voici parmi les
raw (images brutes) de Cassini une merveille : Rhéa se détachant devant les
anneaux de Saturne
Prise le 18
Février 2005 de 500.000km d'altitude avec les filtres CL1 et CL2 (voir explication filtres)
Cassini s'est
aussi intéressé à Encelade.
Image du 17
Février 2005 dans le visible, alors que Cassini était à 20.000km d'Encelade,
satellite de 500km de diamètre.
Ce satellite glacé
a beaucoup de similitudes avec Europe et Ganymède de Jupiter.
On voit ici un
système complexe de fractures, le terrain semble jeune à cause du manque de
cratères.
Les analyses
spectrales montrent que la surface est composée essentiellement de glace d'eau sans
ammoniaque ni CO2.
Encelade est aussi proposé en 3D anaglyphe.
Notre ami belge,
Raoul Lannoy a fouillé pour vous les images brutes (les "raw") de
Cassini et nous propose les images suivantes qui sortent un peu de l'ordinaire,
merci à lui.
De gauche à
droite: Janus, Pandore, Mimas (sous les anneaux)
http://photojournal.jpl.nasa.gov/jpeg/PIA06588.jpg
Éclipse du soleil
par Titan:
http://photojournal.jpl.nasa.gov/jpeg/PIA06184.jpg
Dioné et Titan:
http://saturn.jpl.nasa.gov/multimedia/images/raw/casJPGFullS08/N00028445.jpg
Dioné et Téthys:
http://saturn.jpl.nasa.gov/multimedia/images/raw/casJPGFullS08/N00028847.jpg
Mimas et les
anneaux:
http://saturn.jpl.nasa.gov/multimedia/images/raw/casJPGFullS08/N00028876.jpg
Voici
Téthys passant devant Dioné
Émouvant n'est ce
pas!
Avec toutes les raw de cette éclipse, je suis sûr qu'un
petit malin pourrait en faire une superbe animation; allez je donne l'idée et
on me fournit le résultat que je mettrai sur le site.
Comme d'habitude,
vous trouverez toutes les dernières
images de Cassini au JPL:
(Photos NASA/JPL)
Spirit
grimpe toujours sa colline et nous transmet sol 399 une photo sur laquelle je
discerne du givre au sol.
La NASA nous
propose cette semaine deux autoportraits des robots qui sont à mon avis trop
sombres il faudra les éclaircir (comme je l'ai fait sur les petites images
jointes) avec votre logiciel de traitement habituel.
Voici ces photos à
télécharger.
Je reviens sur
l'astronews de la semaine dernière, où je montrais
une roche qui semblait avoir éclaté puis les deux morceaux séparés, je me
demandais quelle pouvait en être la cause.
Gilles Dawidowicz
(photo JPM) nous fait parvenir son commentaire : je le cite :
Il
est très probable que la roche que tu signales soit en effet issue de la cryoclastie (alternance gel/dégel) qui l'a cassé en
plusieurs morceaux. Si c'est bien le cas, cela signifie qu'elle contenait de l'eau ou un élément qui l'a fait geler !
Par ailleurs,
on peut penser en regardant les autres débris tout autour qu'ils sont de même
nature, de même couleur et surtout tous très anguleux, comme les silex cassés
par le gel dans les champs, avant de se faire éroder...
Enfin, tout en
bas de la même image, tu as l'exemple d'une roche cassée également en deux par
le même processus, mais les morceaux sont toujours en place !
Alors,
qu'est-ce qui aurait pu faire bouger des blocs de la sorte ?
Et bien le gel lui même lors de l'éclatement de la roche !
Mais, crois
moi, le vent aussi peut des fois entraîner des
roches à quelques centimètres de là, surtout sur des longues périodes de temps
(avec des pressions atmosphériques pas forcément identiques à celles
d'aujourd'hui).
Les meilleures
photos sont classées dans le planetary photojournal que vous pouvez retrouver à
tout instant:
http://photojournal.jpl.nasa.gov/targetFamily/Mars
La première
conférence sur Mars Express qui se tient aux Pays Bas à l'ESA en ce moment
tient toutes ses promesses, ils ont fait très fort!!!!
PREMIER
SCOOP : DE L'EAU GELÉE SOUS MARS
Les responsables
de la super caméra allemande la HRSC dont notamment Gerhard Neukum de
l'Université Libre de Berlin, en charge de la HRSC et le Dr John Murray de l'Open University
de Grande Bretagne viennent de lancer une nouvelle extraordinaire qui est parue
aussi dans la revue scientifique "New Scientist" dans une de ses
éditions de Février et que l'on retrouve sur le Net sur Newscientist.com
à propos d'un océan d'eau glacée sur Mars.
Ce papier est basé
sur les observations de la sonde européenne Mars Express qui tendraient à
prouver qu'un océan glacé serait situé juste au dessus de l'équateur martien
dans la région d'Elysium Planitia que l'on voit sur la photo de gauche.
(Photo ESA)
Plus exactement
dans la région de Cerberus Fossae qui est indiquée sur la carte fournie par
l'ESA.
La zone concernée
étant située dans le carré blanc.
La photo de l'ESA
est très semblable à des photos analogues prises dans l'Antarctique.
Mars Express
aurait donc décelé des blocs de glace sous la surface de Mars près de
l'équateur; découverte faite après analyse des clichés de la caméra martienne
HRSC. Cette zone de Cerberus Fossae serait de 800km par 900km et de 45m
d'épaisseur, recouverte probablement par une couche de cendre volcanique
isolante empêchant la sublimation de la glace.
L'analyse de la
cratérisation donne un age de approximativement 5 Millions d'années à cet
endroit.
C'est
extrêmement jeune.
Le Dr Murray pense
qu'il y a possibilité pour que des organismes primitifs survivent encore à
notre époque.
De même dans la
même région on a aussi mesuré du Méthane signes que des organismes peuvent peut
être survivre dans cet environnement.
La célèbre revue
Nature va publier le 18 Mars 2005 un autre article sur le même sujet par les
mêmes auteurs, il peut être consulté (pour le moment, mais sous embargo
jusqu'au 18 Mars pour reproduction que je vous prie de respecter) ICI en tant que document pdf qui est
téléchargeable et mémorisable : clic droit, enregistrer la cible sous… (ftp
file pour ceux qui connaissent).
Ces observations
et supputations doivent encore être vraiment confirmées par le très attendu Radar
MARSIS qui doit être bientôt déployé. Il est lui capable de mesurer des
grandes étendues d'eau sous la surface jusqu'à 5km.
DEUXIÈME
SCOOP : PAS DE CARBONATES SUR MARS
Le spectromètre français
OMEGA (Observatoire pour la minéralogie, l'eau, les glaces et l'activité),
qui analyse très finement le sol martien vient de porter son jugement : il n'a
pas détecté de carbonates sur Mars.
Cela a une
implication immédiate : il n'y aurait pas eu pendant de longues périodes des
grandes étendues d'eau liquide sur Mars, comme on le croit, car le CO2 de
l'atmosphère aurait dû se dissoudre naturellement et précipiter en carbonates
que l'on retrouverait après disparition de l'eau.
C'est un mauvais
coup pour les tenants d'une Mars chaude et humide pendant une longue période.
L'atmosphère
martienne a dû s'échapper très tôt et très vite. Cela met en cause aussi un
effet de serre indispensable au réchauffement de la planète, qui ne se serait
pas produit dû à l'absence de CO2.
Mars devenait une
planète froide et sèche, bref un désert glacé.
Ce qui ne veut pas
dire qu'il n'y ait pas eu de période avec de l'eau liquide, mais certainement
moins fréquentes que ce que l'on pensait (souhaitait?).
Omega a trouvé
aussi comme le précise Yves Langevin de l'IAS, du gypse (dont on extrait le
plâtre sur Terre, formule chimique : CaSO4, 2H2O) vers le Pôle Nord sur une grande
surface, cela implique la présence d'eau et de soufre.
Le puzzle se
complique!!!
JP Bibring le
responsable de Omega publie un article fort
intéressant dans Libération du 18/02/2005.
(Photos NASA)
Vous
le savez tous, la dernière mission de la navette spatiale STS107 s'est terminée
par un épouvantable accident, elle a brûlé à l'occasion de l'entrée dans
l'atmosphère.
C'était le 1er
Février 2003, il y a un peu plus de deux ans.
La reprise des
vols devrait intervenir avec STS114 le 15 Mai de cette année 2005, aussi il est
bon de faire le point sur cet accident et de savoir si des leçons ont été
tirées.
Je résume d'abord
la situation que j'avais vécue presque en direct à l'époque.
Le 16 Janvier 2003
départ de 7 astronautes commandés par Rick Husband (d'où le nom de Husband
Hills en hommage sur le site de Spirit sur Mars) pour une mission scientifique:
un laboratoire (SPACEHAB) installé récemment dans la baie cargo de la navette
Columbia, donc cette fois ci on n'allait pas s'accrocher à l'ISS.
16
jours dans l'espace, tout se passe bien à bord, le retour est décidé pour le 1er
Février.
08H44 c'est la
rentrée dans l'atmosphère, 08H54 les capteurs de température près de la trappe
gauche du train d'atterrissage indiquent des valeurs anormalement élevées.
C'est fini!
Voir sur la photo
de gauche ce que voyait les contrôleurs sur leurs écrans.
Si vous cliquez
sur l'image vous verrez exactement l'évolution des témoins et capteurs et
l'enchaînement des problèmes sur l'aile gauche avec les infos reçues aux
consoles des contrôleurs de Houston (en fait ce qu'ils voyaient sur l'écran) au
moment de la rentrée (c'est une animation Flash très bien faite). Si vous avez
un problème quelconque allez directement
ICI.
Quelques instants
plus tard après de nombreux appels de Houston : "Columbia –
Houston UHF Comm Check?"
demandant des vérifications de communications UHF à la navette.
Plusieurs de ces
demandes demeurent sans réponse. Le directeur des vols se tient la tête dans
les mains, il a compris. Il ne dit que deux phrases que je vous livre en
anglais :
"Close the
doors" (fermez les portes) et
"No phone-calls
outside" (pas de coups de téléphones extérieurs).
L'enquête sur
l'accident de Columbia commence!!
Un ancien amiral
Hal Gehman est nommé responsable de cette enquête un organisme officiel est
crée : le CAIB : Columbia Accident Investigation Board.
Il est chargé de
faire la lumière sur les causes de l'accident et d'émettre des recommandations
pour que cela ne se reproduise plus.
Pendant plusieurs semaines on va
parcourir trois états à la recherche des restes pour investigation; on va
récupérer ainsi a peu près 1/3 de la navette. On va avoir la chance de
récupérer la bande vidéo amateur d'un membre de l'équipage filmée pendant la
rentrée et qui va nous indiquer que personne ne se doutait du problème.
Mais au fait quel problème???
Le retour dans l'atmosphère ne
s'effectue pas comme au temps d'Apollo, où une couche de résine ablative se
consume dans la rentrée, sinon on ne pourrait pas réutiliser la capsule. Non il
fallait inventer quelque chose de nouveau qui soit réutilisable et qui puisse
protéger le corps en aluminium de la navette. . Ce sont les fameuses tuiles isolantes qui recouvre entièrement l'extérieur
de la navette.
Il y en a trois sortes dans la navette
:
La
partie supérieure de la navette est recouverte de tuiles blanches en céramique
résistant jusqu'à 650°C.
Le
dessous est recouvert de tuiles noires spéciales résistant jusqu'à 1300°C
Les
bords d'attaque (leading edge en anglais) des ailes, parties soumises à la plus
grande friction sont équipés de tuiles en fibres de carbone résistant jusqu'à
1650°C.
Il était clair à la vue des capteurs et
des enregistrements que le problème venait d'une perte d'isolation thermique du
coté de l'aile gauche.
On se mit à chercher un objet ayant pu
abîmer le revêtement, on imagina des météorites percutant les tuiles etc..
Puis en examinant avec attention les
bandes, on se rendit compte d'un incident qui s'était produit au décollage; une
partie de l'isolant en mousse expansée du réservoir principal (celui qui est en
orange sur les photos) avait heurté le bord d'attaque gauche. Voir photo.
Ce morceau de moins de 1kg de mousse
aurait-il pu endommager le bord d'attaque?
Des tests furent conduits qui ont
apporté la réponse : OUI ce morceau de mousse de 1kg lancé à 800km/h sur le
bord d'attaque peut dans certaines conditions percer une tuile du bord
d'attaque.
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Photos : CAIB : tests des bords
d'attaque.
Donc on sait maintenant ce qui s'est
passé : au moment du décollage (81 secondes après) un morceau de l'isolant du
réservoir principal a endommagé une tuile du bord d'attaque, créant un point
fragile au point de vue thermique. Ce n'était pas visible depuis la navette, et
personne en s'était aperçu du problème (controverse sur ce point là quand
même).
Lors du retour au moment où on pénètre
dans les couches les plus denses (vers 60km d'altitude), la chaleur intense
pénètre dans cette tuile et fait fondre l'aluminium puis les câbles et c'est la
désintégration de la navette.
POUR ALLER PLUS LOIN :
Le rapport complet du CAIB que
vous pouvez consulter sur le Net ou commander avec CD ROM.
Je conseille (plus
digeste) l'excellent
résumé (anglais bien sûr) par nos confrères de Space.com.
Notre ami Daniel Deak du Québec a un dossier complet à voir
absolument sur STS107.
L'accident de
STS107 sous forme de questions et
réponses (en anglais).
Vous voulez vivre
les dernières minutes de Columbia dans la salle de contrôle, vous avez tout
le texte.
Maintenant la
question qui se pose : était-ce évitable???
Après coup c'est
toujours plus facile, certains disent qu'on aurait pu visualiser les tuiles au
télescope à partir de la Terre, qu'on aurait pu envoyer une mission de secours
(Atlantis l'autre navette était presque prête), qu'on pouvait envoyer un
astronaute inspecter les tuiles (il n'y avait que deux combinaisons à bord car
les sorties n'étaient pas prévues), mais alors comment aurait on réparé? Etc..
Je pense que c'est
le prix à payer pour aller dans l'espace, c'est la rançon de la Science, ils ne
sont pas morts pour rien.
Quelles
sont les améliorations apportées aux "nouvelles " navettes?
La première des
choses qui vient à l'esprit c'est de pouvoir inspecter en vol tout l'extérieur
de la navette et la deuxième aussi importante comment réparer en vol un dégât
sur les tuiles; voilà les axes principaux des comités de réflexion de la NASA.
Afin
de satisfaire la première condition, on a développé une extension de 15m au
bras manipulateur canadien de la navette afin de pouvoir inspecter tous les
points de la navette.
On voit cette
extension ici en cours de montage.
Le problème est
plus compliqué pour satisfaire la deuxième condition : réparer dans le vide de
l'espace avec gravité zéro, un trou dans les tuiles. Plusieurs kits de
réparation à base de fibre de carbone renforcées ont été mis au point, aucun
parfaitement satisfaisant, il se forme des bulles dans le mélange dans le vide
et avec zéro g!
Le premier vol
(STS114) aura certainement lieu sans kit de réparation définitif mais on procédera à des essais.
L'espace
restera toujours un grand risque.
Le JSC (Johnson
Space Center) publie un petit rapport
de 25pages en format pdf où toutes les procédures sont expliquées en ce qui
concerne les inspections et réparations, les américains ne cachent rien comme
toujours! Voici quelques photos/graphiques tirés de ce rapport :
|
|
Exemple
d'utilisation du bras d'inspection |
Répétition en
zéro g d'un kit de réparation des tuiles |
Le planning
maintenant :
*
Discovery est la prochaine navette, elle doit prendre l'air à partir du 15 Mai
2005 avec 7 astronautes à bord, ce sera STS 114 (la numérotation des vols a
changé, ne cherchez plus une certaine logique, il y en a quand même une mais
c'est compliqué ce sera pour une autre fois). Un rendez vous avec l'ISS est
prévu.
* Puis ce sera le tour d'Atlantis à
partir du 12 Juillet. Ce sera STS 121, 6 astronautes et aussi un rendez vous
avec l'ISS.
On en reparlera!!
L'observatoire de
Juvisy, l'observatoire
même de Camille Flammarion est en danger dû à son grand age.
Les membres de la
SAF (fondée par Camille Flammarion) et nous tous, sommes concernés par son
avenir.
Georges
Saccomani (voir photo de JPM), ex secrétaire général de la SAF a attiré mon
attention sur ce triste devenir.
Cet observatoire, patrimoine national est
actuellement en danger par manque d'entretien suffisant et a un besoin urgent
de rénovation.
La Société Astronomique de France (notamment
Jean Claude Pecker, Patrick Guibert, Patrick Fuentes, Marie Claude Paskoff .et
bien d'autres...) et une Association de Juvisy "Les amis de Camille
Flammarion" essayent d'obtenir des pouvoirs publics concernés les
moyens de sauver ce chef d'œuvre.
Cher visiteur
je vous tiendrai au courant des actions entreprises.
Voici
un article du Parisien du 12 Février 2005, j'espère que la prise de conscience
est en chemin.
Voir aussi le site
des amis de Camille
Flammarion.
(Photo JPM et M1
de M Jousset)
Notre ami Marc
Jousset du club VÉGA de Plaisir est un grand passionné d'imagerie astro.
Il nous le prouve
encore une fois avec sa M1, la célèbre nébuleuse du Crabe, premier objet de la
liste Messier.
Voilà
pris avec son C14 à f/3.0 et sa webcam Noir et Blanc filtre H-alpha. 60 poses
de 60 sec.
Quelques détails
de la "recette" du traitement sur M1 :
- registration et
addition des bruts sous IRIS.
- léger ddp et
correction du fond sous IRIS.
- déconvolution
(maximum entropie) sous Astroart.
- masque
flou/courbe/atténuation sous Photoshop.
- correction du
bruit sous Neat Image.
Remarquable n'est
ce pas?
Vous aimez, alors
allez voir ses dernières photos comme :
Celle que je trouve la plus extraordinaire
: M33
(clic sur l'image)
Vite un clic sur
l'image
M51 à voir en grand en cliquant
C'est tout pour
aujourd'hui!!
Bon ciel à tous!
Astronews précédentes : ICI