LES ASTRONEWS de
planetastronomy.com:
Mise
à jour : 5 Février 2018
Conférences et Évènements :
Calendrier .............. Rapport
et CR
Prochaine
conférence SAF « Les formes de l’espace, du trou noir au multivers. » par
JP Luminet le vendredi 16 Février à 19H00
COMPLET
même la liste d’attente
La suivante : « À la recherche de la planète IX » par Alain
Doressoundiram Astronome Obs. de Paris
Réservation à
partir du 17 Février 9H00.
Liste
des conférences SAF en vidéo. (pas encore tout à fait à jour!)
Astronews précédentes :
ICI
dossiers à télécharger par ftp :
ICI
ARCHIVES DES ASTRONEWS
: clic sur le sujet désiré :
Astrophysique/cosmologie
;
Spécial Mars ;
Terre/Lune
;
Système solaire ;
Astronautique/conq
spatiale
;
3D/divers
;
Histoire astro
/Instruments ;
Observations
;
Soleil
;
Étoiles/Galaxies ;
Livres/Magazines ;
Jeunes /Scolaires
Certains peuvent recevoir en double ces news, car ils sont
inscrits sur plusieurs listes. J’en suis désolé.
Sommaire de ce numéro :
Voyage Obs Genève/LHC CMS : CR du voyage à Genève (Obs et LHC) des 19 et 20
Janv 2018. (05/02/2018)
60 ans d’explorations martiennes : CR conf SAF (Planétologie) de M Guiot du
13 Janvier 2018. (05/02/2018)
Une vie d’astronaute et… : CR de la conf SAF de C Haigneré du 12 Janvier
2018. (05/02/2018)
OG et étoiles à neutrons : CR de la conf IAP de F Daigne du 9 Janvier 2018.
(05/02/2018)
Mars :.De la
glace d’eau exposée sur des flancs de falaises !
(05/02/2018)
Curiosity :.Fossil
or not Fossil ??? (05/02/2018)
Curiosity : Un
panorama extraordinaire! (05/02/2018)
Exoplanètes :. L’appel aux citoyens scientifiques !
(05/02/2018)
Commémoration : Il y 60 ans, Explorer I.
(05/02/2018)
New Horizons :.Correction de trajectoire.
(05/02/2018)
L’assistance gravitationnelle : Mais comment ça
marche ?
Gaia :.Et nos
voisins galactiques. (05/02/2018)
Hubble :. Une
galaxie spirale barrée à noyau actif.
(05/02/2018)
XMM-Newton :. La
nébuleuse du Croissant. (05/02/2018)
Les magazines
conseillés :. Pour la Science : Matière noire.
(05/02/2018)
MARS :.DE
LA GLACE D’EAU EXPOSÉE SUR DES FLANCS DE FALAISES.
(05/02/2018)
Il semble bien que ce soit une
découverte fondamentale
que viennent de faire des scientifiques de l’Université d’Arizona, menés par
Shane Byrne en se basant
sur une étude détaillée des images prises par la caméra HiRise de la sonde MRO
en orbite autour de Mars depuis 2006.
Étude publiée dans
la
revue Science.
Ils ont mis au jour
huit endroits où
de la glace d’eau pure
est exposée sur de fortes épaisseurs et près proches de la surface
martienne.
Elles seraient recouvertes de poussières (régolithe martien).
C’est la première fois que
l’ON VOIT ces
couches de glace d’eau.
Elles sont situées sur les flancs de pentes raides, hautes de
plus de 100m et situées à des latitudes moyennes à la fois dans l’hémisphère N
et S, là où la température n’est pas trop extrême. Elles feraient plusieurs
dizaines de mètres d’épaisseur.
On sait depuis longtemps (notamment depuis Phoenix) que le
sous-sol de Mars est riche en glace d’eau, mais on pensait qu’elle était enfouie
très profondément, or ces dernières découvertes viennent de modifier cette
pensée.
Et c’est tant mieux pour de prochaines missions humaines vers
Mars !
Il y aurait donc une source d’eau potable immense très proche de
la surface, et ainsi facilement accessible.
Cette glace serait de la neige tassée au cours du temps.
Coupe
transversale d'une épaisse couche de glace souterraine qui se trouve sur le
flanc d’une pente raide.
Image
de HiRise de largeur 550m au sol. Les couleurs ont été exagérées.
Image Credit: NASA/JPL-Caltech/UA/USGS
Certains pensent que ces ouvertures se sont formées par
sublimation.
Ces coupes transversales à travers la couche de glace d’eau
donnent un aperçu en 3D du terrain.
La présence de l’eau a été confirmée par l’instrument
Crism (Compact Reconnaissance Imaging Spectrometer for Mars) à bord de MRO.
La mesure de température au sol a été effectuée par la caméra
thermique THEMIS de Mars Odyssey, confirmant que ce n’était pas du givre mais
bien de la glace.
Pourquoi n’a-t-on pas vu détecter plus tôt ces poches d’eau ?
Le radar SHARAD de MRO n’est pas assez précis à ces profondeurs,
c’est un radar de surface en fait.
Il n’aurait pas eu assez de résolution.
Comment ont pu se produire ces « poches » de glace d’eau ?
C’est probablement dû aux
variations d’obliquité
de la planète, variations qui se produisent de façon irrégulière sur des
centaines de milliers ou même de millions d’années. Il existe des périodes où la
glace pouvait s’accumuler aux latitudes moyennes et se stocker dans le sol.
Photo originale de MRO d’où est tirée la photo précédente (bande
orange).
Cette
zone orange correspond à la combinaison d’informations des canaux de lumière
rouge, proche IR et bleu-vert.
La
scène complète couvre une distance de approx 5 km.
Dans
la zone orangée centrale, on aperçoit la zone comportant de la glace d’eau (clic
sur l’image pour plus de détails, on devrait voir apparaître la partie bleue).
Image Credit: NASA/JPL-Caltech/UA/USGS
POUR ALLER PLUS LOIN:
Steep Slopes on Mars Reveal
Structure of Buried Ice
de la NASA
http://www.businessinsider.fr/nasa-couches-de-glace-aide-colonisation
Mars : de la glace
découverte en grande quantité sous sa surface
! de Futura Sciences
Huge sheets of ice found hidden just beneath the surface of Mars
de Universe Today
CURIOSITY :.FOSSIL OR NOT FOSSIL??
(05/02/2018)
Photos: © NASA/JPL-Caltech/MSSS
En ce début d’année 2018, le rover Curiosity a pris une photo (2
janvier) qui fait de poser beaucoup de questions.
Sur la photo de gauche, la partie dans le cercle
rouge est agrandie à droite. On voit de curieuses formations
longilignes (en gris), dont on ne connait pas la nature. Certains
imaginent que ce pourraient être des fossiles ! Photo de droite prise avec la caméra MAHLI sol 1922.
Crédit NASA/JPL/MSSS |
Ces structures d’après les spécialistes,
pourraient ressembler à
des fossiles que l’on trouve sur Terre.
Mais la NASA pense que ces formations pourraient en fait être,
beaucoup plus
probablement, d’origine minérale.
Des questions se posent quand même, si bien que la NASA a décidé
de faire revenir le rover à cet endroit (Vera Rubin Ridge) pour une analyse plus
poussée avec Chemcam et APXS.
Donc encore un mystère martien à élucider !
POUR ALLER PLUS LOIN :
Mars : Curiosity a fait une
étonnante découverte
Life on Mars: NASA rover
finds 'unique fossils' on Red Planet
par Express UK
L’astromobile Curiosity
aurait-elle trouvée des traces fossiles sur Mars ?
Les dernières photos de la
mission Curiosity
à la NASA.
Les vidéos de
la NASA et plus particulièrement
celles sur Curiosity.
Le site de la mission
au JPL
Le site de la mission à la
NASA.
Les
images brutes de Curiosity.
La page
plus détaillée pour accéder à toutes les images brutes de Curiosity.
Les
meilleures images prises par Curiosity
Une superbe animation de la mission du robot Curiosity sur Mars
est disponible
sur ce site de la NASA.
La vidéo la moins gourmande (46MB) peut
se charger directement ici.
CURIOSITY :.UN
PANORAMA EXTRAORDINAIRE
(05/02/2018)
Extrait du très long
panorama pris par Curiosity en Octobre 2017. (Crédit NASA/JPL)
En cliquant sur l’image ci-dessus, vous aurez la totalité du
panorama en HR.
Curiosity commence son ascension du Mont Sharp, et en route, il
se retourne pour nous donner à voir un superbe panorama des bords du cratère
Gale et du chemin parcouru jusqu’ici.
Voir absolument la vidéo plus bas.
On rappelle que le cratère Gale a un diamètre de 150km et que ses
parois sont hautes de 2000m (visibles à l’horizon) ; le Mont Sharp lui-même
dépasse les 5000m.
Curiosity a parcouru un peu plus de 18km depuis son arrivée en
2012 ; par contre il ne monte pas très rapidement, il est à seulement 327m
au-dessus de son niveau de départ.
https://youtu.be/U5nrrnAukwI
super
Le film montre avec un peu plus d’insistance les 4 arrêts
importants effectués sur le parcours, à savoir les lieux dits : Yellowknife,
Darwin, Cooperstown et Kimberley. Il vient de passer les dunes de Bagnold puis
les Murray Buttes.
En grimpant, il s’arrête au lieu baptisé Vera Rubin et nous
transmet ce panorama.
POUR ALLER PLUS LOIN :
Vista From Mars Rover Looks Back Over Journey So Far
par la NASA.
Panorama d'altitude pour Curiosity de Ciel et Espace.
Curiosity a envoyé une sublime vue panoramique de Mars à la NASA par le
journal du geek
LES
EXOPLANÈTES : L’APPEL AUX CITOYENS SCIENTIFIQUES !
(05/02/2018)
Le chasseur d’exoplanètes Kepler (qui travaille en mode dégradé,
dû à des problèmes gyroscopiques, c’est devenu ainsi la mission K2, qui a quand
même étudié près de 300.000 étoiles dans ce nouveau mode) est quand même le
meilleur découvreur d’exoplanètes actuellement en service dans l’espace.
Il est tellement actif que la NASA est dépassée par le nombre
d’informations, et qu’elle est obligée de faire appel à des
scientifiques bénévoles
sur le Web pour l’aider à trier les données.
C’était l’idée de Jessie Christiansen de la mission Kepler
(Caltech) et d’Ian Crossfield de l’Université de Santa Cruz qui ont demandé
cette aide sur le site dédié
Exoplanet Explorers de Zooniverse.
On fait appel à un grand nombre d’individu scientifiques
(inscrits au préalable) pour regarder les courbes de lumière transmises par
Kepler lors de ces transits. Et lorsqu’une baisse de l’intensité lumineuse a été
notée par au moins 10 personnes et que la plupart des internautes concernés
(90%) pensent que cela peut être digne d’intérêt ; les astronomes professionnels
entrent alors en jeu.
Très tôt après la mise en service du site, plusieurs centaines
d’exoplanètes ont été détectées et notamment celle qui nous intéresse
aujourd’hui.
Il
s’agit du système autour de
K2-138, une
étoile plus petite et plus froide que notre propre étoile, elle est à 620al de
la Terre dans la constellation du Verseau (K2 ne peut travailler que dans le
plan de l’écliptique).
La particularité de ce système est qu’il possède
5 planètes (et
peut être 6) de genre super Terres à Neptune, mais celles-ci sont en
résonnance entre elles.
C’est la première fois que l’on détecte un tel phénomène. Ce qui pose question
sur les procédés de formation planétaires.
Credit:
NASA/JPL-Caltech/R. Hurt (IPAC)
Elles sont aussi très près de leur étoile (donc très chaudes)
puisque la période de la plus éloignée est de 13 jours.
Il semblerait que la planète K2-138b soit rocheuse. Les autres
seraient de glace et de gaz.
Cette découverte a été approuvée par les scientifiques de la
mission.
Cette découverte due à des amateurs a été publiée dans la revue
du Caltech sous le titre :
Figure tirée de l’article de The Astronomical Journal.
On a représenté ici les signaux de 4 des 5 planètes de K2-138, de
haut en bas pour c, d, e et f. à chaque fois le panneau de gauche donne les
transits individuels.
Les courbes de droite jaunes correspondent à la courbe de lumière
totale, alors que les courbes bleues sont les zooms des parties intéressantes.
Le tracé bleu correspondant à un modèle utilisé.
Crédit : J Christiansen et I Crossfield
Je pense que ce genre d’investigations va se poursuivre et que
nous ne sommes pas au bout de nos surprises !!
POUR ALLER PLUS LOIN :
Un système de 5 exoplanètes
découvert par des amateurs
chez FuturaSciences
Découverte d'un nouveau
système de cinq exoplanètes par des "citoyens scientifiques"
de Sciences et Avenir
COMMÉMORATION : IL Y A 60 ANS : EXPLORER I.
(05/02/2018)
Il y a 60 ans, les Américains, piqués au vif par le récent succès
de Spoutnik en 1957, ont voulu réagir.
Von Braun et son équipe étaient prêts depuis un an à lancer un
satellite, l’administration faisait confiance à la Navy avec sa fusée Vanguard,
avec le succès que l’on sait !
Explosion au décollage, la presse se moque :
flopnik !
Les Américains n’ont d’autre choix ensuite, que de faire
confiance à Von Braun.
C’est le 31 janvier 1958 que les Américains doivent laver leur
honneur.
Premier vol du lanceur Juno, dérivé du Jupiter-C, un missile
balistique de l’armée.
Le sommet de la fusée est équipé
d’une coiffe abritant les 2ème et 3ème étages
surmontés d’un véritable satellite scientifique (Spoutnik n’était qu’un émetteur
radio) développé par le JPL (déjà !) et nommé Explorer I.
Sa masse 14kg.
Tout se
passe parfaitement, le satellite est mis sur une orbite elliptique
(2500km/360km) et transmet des données.
Les concepteurs d’Explorer I : William Pickering (Dr du JPL, une division du
CalTech Pasadena, Calif) ; James Van Allen astrophysicien de l’Université de
l’Iowa et Wernher Von Braun transféré à la fin de la guerre avec collègues et
nombres de V2 depuis l’Allemagne.
C’est à l’occasion de ce lancement que les ceintures de
radiations qui entourent le Terre ont été découvertes, elles s’appellent Van
Allen en l’honneur du concepteur du satellite.
Remettons tous ces évènements dans leur contexte.
Déjà nous sommes en période de guerre froide, USA et URSS se font
une guerre d’influences sans pitié.
Dans les années 1950 ces deux pays ont la possibilité de mettre
un satellite en orbite.
C’est d’ailleurs le but de l’année physique internationale qui
débute en Juillet 1957.
À cette occasion Von Braun et son équipe (en coopération avec le
JPL) souhaitent lancer un satellite en …..1956,
sa fusée est prête, tout est prêt, on attend le OK du gouvernement.
Refus des plus hautes instances (épisode peu connu du public), le
premier satellite US ne doit pas être le fait d’anciens « Nazis » !
Von Braun procède au lancement mais avec un faux satellite
(remplacé par du sable) surveillé par les services secrets US qui n’avaient pas
confiance en VB, ils veulent être sûrs qu’il n’y aura pas satellisation.
Lancement parfait, satellisation du sable parfaite!
L’Amérique aurait pu être la première ! Dommage!
Bref ensuite vient le choc du lancement de Spoutnik en Octobre
1957, on entre dans une nouvelle ère : l’ère spatiale.
Les USA font confiance à la Navy avec Vanguard pour essayer de
rattraper les Russes, avec les résultats que l’on sait du lancement de Décembre
1957.
Eisenhower n’a plus le choix Von Braun et son équipe sont
autorisés à lancer Explorer I contenant
le détecteur de rayons cosmiques mis au point par J Van Allen.
Lancement et mise en orbite parfaits, le satellite va émettre
pendant 4 mois jusqu’à épuisement de ses batteries.
Découverte des
ceintures de
radiations qui entourent la Terre.
Pour la petite histoire, Explorer I a pénétré l’atmosphère
terrestre en 1970 !
Plus tard cette année-là, les USA vont fonder la NASA afin de
répondre au défi soviétique.
Ce
sera la communion de toute une nation pour répondre au défi du Président
Kennedy.
POUR ALLER PLUS
LOIN :
Sur Explorer I
par le JPL.
Explorer 1: The Beginning of American Space Science
de la NASA.
Juno I : The Rocket that Launched America’s First Satellite
Explorer’s legacy
surtout sur Van Allen
NEW HORIZONS :.CORRECTION DE TRAJECTOIRE.
(05/02/2018)
(Toutes
images: crédit : NASA/Johns Hopkins
University Applied Physics Laboratory/Southwest Research Institute )
La sonde New Horizons de la NASA a reçu l’ordre de procéder à un
court allumage (2,5 minutes) d’un de ses moteurs afin d’effectuer une correction
de trajectoire, le 9 Décembre 2017. Celle-ci devrait lui permettre d’optimiser
sa rencontre avec sa prochaine cible l’objet de Kuiper 2014 MU69 le 1er
Janvier 2019, dans moins d’un an.
La
distance de rencontre est fixée à 3500km !!
New Horizons est approximativement à moins de 450 millions de km
de sa cible maintenant.
La correction s’est bien produite et le signal a mis 5H40 pour
parvenir à la sonde pour parcourir les 6,1 milliards de km.
Une correction supplémentaire sera peut être nécessaire en
Octobre 2018, en fonction de la position exacte de la cible ; position qui
devrait être déterminée par les télescopes spatiaux Hubble et Gaia.
Maintenant, New Horizons est
mis
en hibernation depuis le 21 Décembre 2017 et jusqu’à Juin prochain.
La sonde est en bonne forme et avance à la vitesse de 14,2km/s
couvrant 1,2 millions de km par jour !
Concernant sa cible MU69, on se pose toujours la question de
savoir si elle est double ou a la forme d’une cacahuète.
Aux dernières nouvelles après diverses occultations, on penche
pour un objet double.
Cet objet, situé à 6,5 milliards de km,
aurait approx. 30km de dimension.
Rendez-vous est pris pour la rencontre le 1er janvier
2019, ce sera un superbe nouvel An !
POUR ALLER PLUS LOIN:
New Horizons Corrects Its Course in the Kuiper Belt.
Du JHUAPL
Does New Horizons' Next
Target Have a Moon?
Du JHUAPL
LORRI Images from the Pluto Encounter
L’ASSISTANCE GRAVITATIONNELLE : MAIS COMMENT ÇA MARCHE ?
(05/02/2018)
L’assistance gravitationnelle est une technique de navigation
spatiale permettant d’augmenter (ou de diminuer suivant les cas) la vitesse
d’une sonde spatiale ainsi que sa direction, afin de lui faire atteindre des
objectifs extrêmes.
En effet, les lanceurs actuels ne permettent pas d’emporter une
quantité énorme de carburant pour pouvoir propulser les sondes aussi loin que
l’on voudrait.
C’est donc une
technique élégante pour
économiser le carburant.
La
première assistance gravitationnelle a été utilisée il y a bien longtemps lors
du voyage de la sonde
Mariner 10 vers Mercure et Vénus en 1974.
C’est
le mathématicien italien
Bepi Colombo qui le premier, à l’occasion de cette mission, introduisit
cette notion.
Mais,
comment ça marche ?
Photo : Giuseppe (Bepi) Colombo, 1920-1984 crédit : ESA.
L’idée
c’est de faire entrer la sonde spatiale dans la sphère d’influence d’une
planète, son champ d’attraction gravitationnel doit l’attirer de plus en plus,
la sonde accélère donc. Bien entendu on évite une trajectoire de collision.
La
sonde ayant reçu ainsi un coup de pied bien placé, ressort de la sphère
d’influence avec une vitesse plus grande qu’à l’arrivée, de plus sa direction
est changée. (Effet de fronde on slingshot en anglais).
Sa
vitesse a considérablement changé,
en grandeur et en
direction car la planète lui a communiqué une partie de sa vitesse.
On
peut utiliser cette technique plusieurs fois en passant ainsi de planètes en
planètes, bien sûr le voyage devient de plus en plus long mais plus économe en
carburant.
Ainsi,
Rosetta a mis près de 10 ans à atteindre sa cible, la comète
Churyumov-Gerasimenko.
Le
summum ayant été atteint par la sonde New Horizons envoyée vers Pluton, sonde la
plus rapide envoyée dans le Système Solaire, elle est passée très près de
Jupiter qui lui a communiqué une partie de son énergie en la propulsant à 23km/s
vers sa destination.
·
La sonde est attirée par le puits de potentiel
due à la gravité de la planète et gagne ainsi de l’énergie cinétique (de la
vitesse).
·
Bien entendu on choisit une trajectoire qui ne va
pas collisionner la planète.
·
Mais la vitesse est un vecteur, c’est à dire
qu’il a une valeur et une direction et qu’il possède une composante en x et en
y, l’axe x étant l’axe de déplacement de la planète.
·
La sonde gagne beaucoup d’énergie de la planète,
qui elle en perd (un tout petit) peu
·
On a gagné en vitesse et on a changé de direction
!
·
Il y a pour
le système
planète-sonde, conservation du moment cinétique (voir cours de physique
classe de seconde), la sonde gagne beaucoup d’énergie de la planète, qui, elle
en perd (un tout petit) peu.
·
La déflection de la direction originale dépend de
la proximité à la surface de la planète, plus on est près et plus on sera dévié
fortement, on peut même imaginer théoriquement, le « rase mottes » qui
renverrait la sonde à 180° exactement dans la direction d’où elle vient !
·
Cette
technique d’assistance gravitationnelle, est maintenant devenue la règle pour
les voyages interplanétaires lointains, le plus bel exemple ayant été les sondes
Voyager, lancées en 1977 et
notamment Voyager 2 avec son Grand Tour des planètes géantes.
Suivant
que l’on frôle la planète dans le sens de sa rotation ou dans le sens contraire,
on accélère la sonde ou on la ralentit.
En
effet pour atteindre Mercure par exemple, il faudra freiner à un moment, sinon
la gravité du Soleil nous emporte.
Par
contre pour les planètes extérieures, il faut accélérer pour y aller en le moins
de temps possible.
Évolution
de la vitesse de la sonde : en A s’approche de la planète, en B survol la
planète à la bonne altitude pour augmenter la vitesse, en C échappe à la
planète.
La
sonde a changé de direction et augmenté de vitesse.
Par
exemple, pour le Grand
Tour des Voyager, en 1974 la rencontre avec Jupiter en 1979, n’a ralenti
Jupiter que de 10-24 km/s, ce qui n’est même pas mesurable, alors que
Voyager a gagné un précieux 10km/s supplémentaire lui permettant d’aller vers
Saturne puis Uranus et Neptune.
Question annexe, quelle est la meilleure trajectoire pour atteindre une planète
en général ?
Par
exemple pour aller de la Terre à Mars,
quelle est la
trajectoire la plus économique ?
On
suppose toutes les orbites dans le même plan.
Une
sonde spatiale doit obéir, dans ce cas à ce qu‘on appelle une
trajectoire de Hohmann
(d’après Walter Hohmann, qui a réfléchi à ce problème orbital dans les années
1925 !!!).
Ce
doit être une trajectoire elliptique avec la Terre à une extrémité et Mars à
l’autre extrémité.
C’est
le genre d’orbite où la dépense en carburant est minimale, amis ce n’est pas
forcément la plus courte en temps de parcours.
Depuis
l’orbite terrestre on donne une poussée au périhélie de l’orbite et arrivé à
l’aphélie, on redonne une poussée pour circulariser et se mettre en orbite.
En
jaune orbite de transfert Hohmann pour aller de la Terre à Mars par exemple.
Illustration : creative commons.
POUR ALLER PLUS
LOIN :
Vidéo
explicative de l’assistance gravitationnelle.
L’assistance
gravitationnelle,
cours théorique du LAM
Le budget delta-V d’un
voyage spatial
Gravity assists explained simply— How the Voyagers escaped the Solar System
Gravity assist
chez la Planetary Society
Voyage interplanétaire :
application à une mission martienne
des cahiers Clairaut
Mécanique céleste,
trajectoire de Hohmann
du LAM
Petit manuel de navigation
spatiale
GAIA : ET NOS VOISINS GALACTIQUES.
(05/02/2018)
Lancé en 2013, le satellite Gaia de l’ESA a pour but de mesurer
tous les paramètres (c’est de l’astrométrie :
distance, position, mouvement) des étoiles qu’il scanne, étoiles pour la plupart
dans notre galaxie.
Il devrait pouvoir cartographier approximativement un ou deux
pourcents des étoiles de la Voie Lactée.
Les milliards de pixels de ses détecteurs donnent un flot continu
d’informations envoyé sur Terre.
Mais Gaia s’intéresse aussi aux autres galaxies, dont les plus
voisines comme les Nuages de Magellan, le grand se situant à seulement 166.000
al de nous. Cette petite galaxie, satellite de la nôtre ne fait qu’un dixième en
masse de la Voie Lactée. Malgré sa petite taille elle forme beaucoup plus
d’étoiles que la nôtre.
On voit sur ces photos le Grand Nuage de Magellan (LMC en
anglais) sous deux aspects.
À gauche : photo basée sur la densité stellaire du LMC.
À droite : photo basée sur le flux lumineux des étoiles les plus
brillantes et les plus massives. La barre centrale ressort plus clairement.
Crédit : ESA/Gaia/DPAC
Mais Gaia s’est aussi intéressée à d’autres galaxies, comme M31,
Andromède.
M31, notre voisine, légèrement plus massive que la Voie Lactée,
est située à 2,5Mal.
À gauche : image de la densité totale des étoiles vue par Gaia.
À droite : image basées sur le flux lumineux, ce sont les régions
ayant le plus d’étoiles en formation qui sont figurées ici.
Crédit : ESA/Gaia/DPAC
La première série de données de Gaia a été publiée en 2016
sur ce site. La deuxième
série sera publiée en Avril 2018.
Ce sont des catalogues essentiels aux astronomes car ils
permettront de connaître avec précision position et distance de nombreuses
étoiles.
Mais apparemment
ces listes ne seront
jamais imprimées car trop volumineuses, elles ne seront consultables que
sur le Net.
Deux vidéos à voir sur Gaia :
Charting the Galaxy - from Hipparcos to Gaia
19 minutes
Gaia scanning the sky
1 minute
POUR ALLER PLUS LOIN :
Gaia's view of our galactic neighbours
par l’ESA
Le site de Gaia
au Royaume Uni
Le satellite Gaia observe
les étoiles d'une autre galaxie
- Science & Vie
Le site de Gaia à l’Observatoire
de Paris.
XMM-NEWTON
:.LA NÉBULEUSE DU CROISSANT.
(05/02/2018)
(Crédit photo : ESA/XMM-Newton/, J. Toalá & D. Goldman)
L’observatoire spatial en X de l’ESA,
XMM-Newton, lancé en
1999 est toujours actif et retransmet les photos du ciel en sensibles aux X.
Aujourd’hui, on s’intéresse à la nébuleuse du Croissant (ou NGC
6888), qui correspond à la fin de vie d’une étoile massive (25 fois le Soleil)
située à 5000 al dans la constellation du Cygne. Fin de vie produite il y a
200.000 ans.
En fait, cette étoile est (était) du type
Wolf Rayet, qui a la
particularité d’émettre des vents très chauds à très grande vitesse.
Cela crée comme une bulle autour de l’étoile mourante.
On s’en rend compte parfaitement sur cette photo, où les vents
gonflent cette bulle et la chauffe à de telles températures qu’elle émet des
rayons X imagées en bleu sur l’image.
Le voile vert correspond, lui, aux atomes d’Oxygène, là où le
vent de l’étoile interagit avec le milieu interstellaire.
Cette
étoile terminera sa vie en supernova.
POUR ALLER PLUS
LOIN :
Un
article sur ce sujet a été publié récemment :
“X-ray
emission from the Wolf-Rayet bubble NGC 6888. II. XMM-Newton EPIC observations,”
by J. Toalá et al. (2016)
Un APOD sur la nébuleuse du
Croissant.
HUBBLE :.UNE GALAXIE SPIRALE BARRÉE À NOYAU ACTIF.
(05/02/2018)
Crédit photos : NASA/ESA.
La
caméra grand champ (WFC3) de Hubble a capturé une superbe photo d’une galaxie de
type spirale barrée (UGC 6093) dont on voit parfaitement les bras s’enroulant
autour du centre.
La barre centrale est aussi parfaitement visible et très
brillante.
Cette
galaxie est une galaxie
à noyau actif (AGN : active galactic nucleus), cela signifie qu’elle
possède ne son centre un monstre : un trou noir super massif, qui avale tout ce
qui est dans sa zone d’influence.
Lors
de ses agapes, ce TN émet des rayonnements intenses, ce qui fait briller la
partie centrale comme on le voit sur la photo.
Clic
sur la photo pour voir infiniment plus de détails !
Mais,
il semble que cette galaxie soit encore plus bizarre, en effet, elle agit comme
un puissant laser astronomique qui propage des photons dans le domaine des
micro-ondes. Ce type d’objet astronomique s’appelle un
megamaser (maser
signifiant ici mircowave laser).
Ce
genre de
megamaser,
peut-être quelques 100 millions de fois plus brillants que les masers que l’on
trouve dans notre propre galaxie.
POUR ALLER PLUS LOIN :
Lasers and supermassive
black holes par
HST
Hubble Views Active Barred Spiral Galaxy UGC 6093
par Spaceref
Le dossier Hubble sur ce site.
LES
MAGAZINES CONSEILLÉS:.POUR LA SCIENCE FÉVRIER MATIÈRE NOIRE.
(05/02/2018)
Enquête sur la matière noire
Les nouvelles observations qui chamboulent les théories
Environ 85 %
de la masse contenue dans l’Univers
est invisible et n’est
pas constituée
de matière
ordinaire. En quoi consiste cette
« matière
noire » ?
L’hypothèse
qui domine depuis longtemps est celle des wimps, des particules censées
interagir très
peu avec la matière ordinaire. Hélas, les recherches de wimps ont été vaines
jusqu’ici. Cela encourage des scénarios moins consensuels, comme celui des trous
noirs primordiaux. Reste que cette théorie n’est pas la seule en lice.
L’astrophysicien Benoît Famaey a brosse pour nous
un tableau des différentes solutions envisagées, avec leurs atouts et
leurs défauts. La bonne idée est-elle parmi elles ?
Édito par Maurice Mashaal est rédacteur en chef de Pour la
Science. :
Au début des années 1930, l’astronome américano-suisse Fritz
Zwicky mettait le doigt sur ce qui allait devenir une énigme majeure de la
cosmologie. Il remarqua que, si l’on se fiait à la matière visible dans les amas
de galaxies, les masses étaient insuffisantes pour que les interactions
gravitationnelles expliquent les mouvements des galaxies au sein de ces amas. Ce
problème de masse manquante, encore incertain à l’époque, a été confirmé depuis
par de nombreuses observations, tant à l’échelle des amas de galaxies qu’à
l’échelle d’une galaxie individuelle. De fait, les spécialistes estiment
aujourd’hui qu’environ 85 %
de la masse contenue dans l’Univers
est invisible et n’est
pas constituée
de matière
ordinaire.
D’où la grande question qui agite astrophysiciens et
cosmologistes :
en quoi consiste cette matière
noire, comme on l’a dénommée ?
L’inconnu,
c’est bien
connu, stimule l’imagination
et fait naître
moult idées.
Les spécialistes
du cosmos n’en
ont pas manqué.
Mais l’hypothèse
qui domine depuis longtemps est celle des wimps, des particules censées
interagir très
peu avec la matière ordinaire et que de nombreuses équipes de physiciens dans le
monde s’acharnent à détecter.
Hélas, les recherches de wimps ont été vaines jusqu’ici. Cela
encourage une partie des théoriciens à développer des scénarios moins
consensuels. Ainsi, dans ce numéro, Juan García-Bellido et Sébastien Clesse
défendent la théorie que la matière noire serait constituée par les trous noirs
primordiaux, des corps cosmiques qui se sont formés très vite après le Big Bang,
avant même les premières étoiles. Une théorie pour laquelle les récentes
détections d’ondes gravitationnelles constituent un signe positif.
Reste que cette théorie n’est pas la seule en lice pour résoudre
l’énigme de la matière noire. C’est pourquoi nous avons demandé à
l’astrophysicien Benoît Famaey de nous brosser un tableau du problème et des
différentes solutions envisagées. Au filtre des observations récentes, chacune
présente des atouts, mais aussi des défauts. Une situation propice à l’émergence
de nouvelles idées ?
À la une :
COSMOLOGIE €
Matière noire : la piste des trous noirs
par Juan GarcÍa-Bellido et Sébastien Clesse
De quoi est faite la masse manquante de l'Univers ? Des
observations récentes appuient l'hypothèse des trous noirs primordiaux, des
objets nés moins d'une seconde après le Big Bang, bien avant les étoiles.
COSMOLOGIE €
La matière noire pourrait être très différente de ce que l’on
pensait Propos recueillis par
Sean Bailly
Peut-on se passer de l'hypothèse de la matière noire ? Sinon, de
quoi celle-ci est faite ? Les récentes observations malmènent les principales
pistes suivies pour résoudre cette grande énigme de l'astrophysique. Avec Benoît
Famaey, tour d'horizon du problème et des issues possibles.
Et aussi
CLIMATOLOGIE €
Les nuages, amplificateurs du réchauffement par Kate Marvel
Quel rôle jouent et joueront les nuages dans le réchauffement
climatique en cours ? Les observations et modélisations commencent enfin à
apporter des réponses convergentes à cette question complexe. Des réponses qui
ne sont pas vraiment rassurantes.
Et plein d’autres rubriques.
Bonne Lecture à tous.
C'est tout pour aujourd'hui!!
Bon ciel à tous!
JEAN PIERRE MARTIN
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