LES ASTRONEWS de
planetastronomy.com:
Mise à jour : 10 Avril 2021
Conférences et Évènements :
Calendrier
.............. Rapport
et CR
Prochaine conférence SAF.. Les conférences d’astronomie de la SAF ne se tiennent
qu’à « distance » jusqu’à nouvel ordre.
Le mercredi 14 Avril 2021 19H00 en visio Sean
RAYMOND Astrophysicien LAB Les objets interstellaires.. Transmission
en direct sur le canal YouTube de la SAF :
https://www.youtube.com/channel/UCD6H5ugytjb0FM9CGLUn0Xw/feautured
La suivante le 12 Mai : Le point sur l’Astronomie Gamma par Hélène SOL.
Astronews précédentes :
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ARCHIVES DES ASTRONEWS
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Astrophysique/cosmologie
;
Spécial Mars ;
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Système solaire ;
Astronautique/conq spatiale
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3D/divers
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Histoire astro /Instruments ;
Observations
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Soleil
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Étoiles/Galaxies ;
Livres/Magazines ;
Jeunes /Scolaires
Certains peuvent recevoir en double ces news, car ils sont inscrits sur
plusieurs listes. J’en suis désolé.
Trou noir :
Celui de M 87 en HD !
(10/04/2021)
Objets Interstellaires :
Du nouveau sur Borisov.
(10/04/2021)
CERN :.Nouvelle
particule, nouvelle physique ???
(10/04/2021)
Mars 2020 :.Un
hélico sur Mars sinon, rien !
(10/04/2021)
Starship
:SN 11, encore Boum!
(10/04/2021)
Curiosity :.Grandiose
Mont Mercou !
(10/04/2021)
Mars :
Et si une grande partie de son eau était toujours là !
(10/04/2021)
JWST :.On
commence à y croire !
(10/04/2021)
Photos d'amateurs
:.Plaisir d’une parhélie à Plaisir par Danielle !
(10/04/2021)
Livre conseillé
:.Chasseurs de comètes par M Ory
(10/04/2021)
TROUS
NOIRS :.CELUI
DE M 87 EN HD.
(10/04/2021)
Après avoir montré au monde la toute première photo d’un trou noir, celui de la
galaxie elliptique M 87, situé à 55 millions d’al, et dont nous avons parlé dans
un
ancien astronews ;
les astronomes du réseau Event Horizon, qui regroupe huit observatoires radio
astronomiques répartis sur toute la surface de la Terre ; ont fait encore plus
fort.
Ils sont améliorés la qualité de l’image en la produisant cette fois-ci en
lumière polarisée.
Image diffusée en avril 2019 : On voit l’image du TN super massif
situé au centre de la galaxie M87 (amas de la Vierge. Ce trou noir
géant est plus de 1000 fois plus imposant que le nôtre, sa masse est
évaluée à 6,5 milliards de fois celle de notre Soleil. |
Image diffusée en mars 2021, en lumière polarisée. La polarisation a
mis en lumière le champ magnétique le champ magnétique situé au bord
du TN.
Toues images : EHT Collaboration. |
À l’occasion de cette découverte, l’ESO publie un
long communiqué
le 24 mars 2021, que te reprends en partie :
Après avoir acquis la toute première image d’un trou noir, la collaboration de
l’Event Horizon Telescope (EHT) révèle ce jour l’aspect, en
lumière polarisée,
de l’objet massif situé au centre de la galaxie Messier 87 (M87). C’est la toute
première fois que les astronomes peuvent mesurer
la polarisation, une
signature des champs magnétiques, à si grande proximité du pourtour d’un
trou noir. Ces observations permettent de mieux comprendre la façon dont la
galaxie M87, distante de quelque 55 millions d’années-lumière, est capable
d’éjecter des flux énergétiques depuis son noyau.
« Nous sommes en train d’acquérir l’indispensable élément de compréhension du
comportement des champs magnétiques autour des trous noirs, et de l’impact, sur
cette région extrêmement compacte, de toute cette activité sur la génération de
puissants jets qui s’étendent bien au-delà de la galaxie » détaille Monika
Mościbrodzka, coordinatrice de Groupe de Travail sur la Polarimétrie de l’EHT et
Professeur adjointe à l’Université Radboud aux Pays-Bas.
Le 10 avril 2019, les scientifiques ont publié la toute première image d’un trou
noir, révélant l’existence d’une structure annulaire brillante en périphérie
d’une région centrale sombre – l’ombre du trou noir. Depuis lors, la
collaboration EHT a
approfondi les données acquises en 2017 sur l’objet supermassif situé au
coeur de la galaxie M87. Ils ont découvert qu’une fraction significative de
la lumière
encerclant le trou noir de M87
est polarisée.
« Ces travaux constituent une réelle avancée : la polarisation de la lumière est
porteuse d’informations nous permettant de mieux comprendre les processus
physiques à l’œuvre derrière l’image acquise en avril 2019, ce qui était
impossible auparavant », précise Iván Martí-Vidal, également Coordinateur du
Groupe de Travail sur la Polarimétrie de l’EHT et Chercheur Emérite du GenT à
l’Université de Valence en Espagne. D’ajouter : “l’acquisition de cette nouvelle
image en lumière polarisée a requis des années de travail, durant lesquelles des
techniques complexes ont été utilisées pour obtenir et analyser les données.”
La lumière se polarise lorsqu’elle traverse certains filtres, tels les verres
des lunettes de Soleil polarisantes, ou lorsqu’elle provient de régions de
l’espace caractérisées par des températures élevées et la présence de champs
magnétiques. Tout comme les lunettes de Soleil polarisées améliorent notre vue
en réduisant les reflets et l’éblouissement générés par des surfaces brillantes,
les astronomes peuvent affiner leur vision d’une région située en périphérie
d’un trou noir en examinant la polarisation de la lumière qui en est issue. Plus
précisément, la
polarisation permet aux astronomes de cartographier les lignes de champ
magnétique bordant le pourtour du trou noir.
« Les images polarisées nouvellement publiées sont essentielles pour comprendre
la façon dont le champ magnétique aide le trou noir à « se nourrir » de la
matière environnante et à émettre de puissants jets » ajoute Andrew Chael,
membre de la collaboration EHT, membre du NASA Hubble au Centre Princeton dédié
à la Science Théorique et de la Princeton Gravity Initiative aux Etats-Unis.
Les
puissants jets de matière et d’énergie
émis par le noyau de M87 s’étendent sur plus de 5000 années-lumière. Ils
constituent l’une des caractéristiques les plus mystérieuses et les plus
énergétiques de la galaxie. La plupart de la matière située à proximité de
l’horizon d’un trou noir s’y déverse. Toutefois, certaines des particules
environnantes s’échappent quelques instants avant d’être capturées, puis sont
projetées loin dans l’espace sous la forme de jets.
Afin de mieux comprendre ce processus, les astronomes ont utilisé différents
modèles décrivant le comportement de la matière à proximité d’un trou noir.
Toutefois, ils ne comprennent pas encore totalement la façon dont des jets de
dimension supérieure à celle de la galaxie sont expulsés par les régions
centrales, comparables en termes de taille à celle du Système Solaire, ni la
manière dont la matière tombe dans le trou noir. La nouvelle image du trou noir
et de son ombre en lumière polarisée a permis aux astronomes de la collaboration
EHT de sonder, pour la toute première fois, la région située en proche
périphérie du trou noir au sein de laquelle interagissent la matière entrante et
la matière éjectée.
Vue du jet issu de M87 en lumière visible (en haut) et vue du jet et du trou
noir supermassif en lumière polarisée (les trois suivantes). Crédits : EHT
Collaboration; ALMA (ESO/NAOJ/NRAO), Goddi et al.; NASA, ESA and the Hubble
Heritage Team (STScI/AURA); VLBA (NRAO), Kravchenko et al.; J. C. Algaba, I.
Martí-Vidal
Ces observations offrent de nouvelles informations relatives à la structure des
champs magnétiques situés en proche périphérie du trou noir. Il est ainsi apparu
que seuls les modèles théoriques postulant l’existence d’un gaz fortement
magnétisé rendent compte des observations de la collaboration EHT au niveau de
l’horizon des événements.
“Les observations
suggèrent que les champs magnétiques présents sur le pourtour du trou noir sont
suffisamment puissants pour repousser le gaz de température élevée et l’aider à
résister à l’attraction gravitationnelle du trou noir. Seul le gaz qui
traverse le champ peut tourbillonner vers l’intérieur, jusqu’à l’horizon des
événements” précise Jason Dexter, Professeur adjoint à l’Université Boulder du
Colorado, Etats-Unis, et Coordinateur du Groupe de Travail sur la Théorie à
l’EHT.
Afin d’observer le centre de la galaxie M87, la collaboration a associé huit
télescopes répartis dans le monde entier – parmi lesquels figurent le Vaste
Réseau (Sub-)Millimétrique de l’Atacama (ALMA) et l’Atacama Pathfinder
Experiment (APEX) opérant tous deux depuis le nord du Chili, et dont
l’Observatoire Européen Austral (ESO) est partenaire. Ainsi, l’EHT constitue un
télescope virtuel de la taille de la Terre. L’impressionnante résolution des
images acquises au moyen de l’EHT permettrait de mesurer la taille d’une carte
de crédit à la surface de la Lune.
« Grâce à ALMA et APEX qui, par leur situation méridionale améliorent la qualité
de l’image en étendant le réseau EHT à l’hémisphère Sud, les scientifiques
européens ont pu jouer un rôle central dans cette étude » ajoute Ciska Kemper,
scientifique du programme européen ALMA à l’ESO. « Avec ses 66 antennes, ALMA
s’est imposé lors de la collecte globale du signal en lumière polarisée, tandis
qu’APEX se révéla essentiel pour la calibration de l’image. »
« Les données d’ALMA se sont avérées essentielles pour calibrer, imager et
interpréter les observations de l’EHT, imposant de strictes contraintes aux
modèles théoriques rendant compte du comportement de la matière à proximité de
l’horizon des événements d’un trou noir », précise Ciriaco Goddi, scientifique à
l’Université Radboud et à l’Observatoire de Leiden aux Pays-Bas, qui a dirigé
une étude annexe reposant sur les seules observations d’ALMA.
Le dispositif de l’EHT a permis à l’équipe d’observer directement l’ombre du
trou noir et l’anneau de lumière qui l’encercle. La nouvelle image en lumière
polarisée montre clairement que l’anneau est magnétisé. Les résultats de cette
étude font l’objet de la publication, ce jour, de deux articles distincts au
sein de The Astrophysical Journal Letters par la collaboration EHT. Ce travail
de recherche a impliqué plus de 300 chercheurs issus de divers organismes et
universités du monde entier.
“L’EHT progresse rapidement, bénéficiant d’innovations technologiques et de
l’ajout constant de nouveaux observatoires au réseau initial. Nous nous
attendons à ce que les futures observations de l’EHT révèlent avec une précision
accrue la structure du champ magnétique autour du trou noir et les processus
physiques qui gouvernent le gaz chaud présent dans cette région”, conclut Jongho
Park, membre de la collaboration EHT et membre de de l’Association des
principaux Observatoires de l’Asie de l’Est à l’Institut d’Astronomie et
d’Astrophysique de l’Academie Sinica à Taipei.
Ces études ont été publiées dans The
Astrophysical Journal Letters
par la collaboration de l’EHT.
Un rappel sur la polarisation :
La lumière est une onde électromagnétique, c’est-à-dire qu’elle possède un champ
électrique et un champ magnétique qui vibrent dans des directions différentes
perpendiculaires à la direction de propagation.
La polarisation intéresse le champ électrique.
Ce champ peut vibrer soit dans une seule direction soit dans toutes les
directions.
Quand elle vibre dans
une seule direction on dit par abus de langage qu’elle
est polarisée.
Dans l’espace la lumière des étoiles peut être polarisée. C’est en étudiant à
cette polarisation et au phénomène physique qui lui a donné naissance que les
astrophysiciens s’intéressent.
Les
photons contiennent des informations bien connues de tous comme :
· La fréquence (ou la longueur d’onde) qui définit la couleur quand on
est dans le visible
· La direction.
Mais ils transportent une autre information : l’angle de polarisation.
Illustration : ESA
En effet le photon se déplace le long d’une droite (sa direction), mais dans ce
plan sa vibration possède une orientation, son angle de polarisation.
La lumière du soleil, ou d’une ampoule est essentiellement non polarisée,
c’est-à-dire que tous les angles de polarisation sont présents. Lorsque cette
lumière se réfléchit par exemple sur le sol ou sur la neige, certaines
directions deviennent privilégiées.
La lumière devient polarisée. (Exemple de lunettes
de soleil ne
laissant passer que la lumière polarisée).
Un corps chauffé n’est pas polarisé, mais soumis à un puissant champ magnétique,
il peut le devenir. La polarisation devient donc un indice, une signature si
l’on veut, du champ magnétique correspondant.
Le champ magnétique autour du TN, s’oppose à la gravitation de celui-ci, elle
est la cause d’émission des jets puissants s’échappant du cœur du TN, qui
s’étendent sur 5000 al.
Notre ami JP Luminet et grand spécialiste des trous noirs, a donné une
conférence récemment à ce sujet,
la voici.
POUR ALLER PLUS LOIN :
Astronomers Image Magnetic Fields at the Edge of M87’s Black Hole
par le consortium Event Horizon
First M87 Event Horizon Telescope Results. VII. Polarization of the Ring
First M87 Event Horizon Telescope Results. VIII. Magnetic Field Structure near
The Event Horizon
Astronomers image magnetic fields at the edge of M87's black hole
The First Image Of A Black Hole's Magnetic Fields
We've imaged a black hole's magnetic field for the first time—here's what it
reveals
Le trou noir géant M87* commence à livrer ses secrets
de Sciences et Avenir
Voici à quoi ressemble le champ magnétique au bord du trou noir M87*
Les champs magnétiques entourant le trou noir M87* révélés en image par l'EHT
par Futura Sciences
The Event Horizon Telescope has Revealed the Magnetic Field Lines Around M87's
Central Black Hole
Une vidéo expliquant
ce qu’est la polarisation.
OBJETS INTERSTELLAIRES :.DU NOUVEAU SUR BORISOV.
(10/04/2021)
On s’intéresse de plus en plus à un nouvel objet interstellaire qui a pénétré
notre Système Solaire.
Il avait été mis en évidence par un astronome Ukrainien G. Borisov le 30 Août
2019 depuis la Crimée et a été baptisé 2I/ Borisov (le I pour interstellaire.
On pense que c’est une
comète provenant de l’extérieur du Système Solaire, car sa vitesse
prodigieuse est de plus de
40 km/s.
Elle aurait pris naissance dans un autre système solaire, certains pensent
qu’elle provient d’un système stellaire (Kruger 60) situé à 13 al de nous. Elle
approcherait l’écliptique sous un angle de 40°.
Elle est approximativement à 400 millions de km du Soleil, et atteindra son
périhélie le 8 décembre 2019, elle sera alors à 300 millions de km. Le noyau est
estimé à quelques km.
Les
observatoires Hubble et Alma ont réussi à déterminer sa composition, il semble
qu’elle ait une plus grande concentration en CO que la plupart des comètes.
Cela indique pour les scientifiques que cette comète se serait formée près d’une
naine rouge, une étoile beaucoup plus petite et plus froide que notre Soleil,
ils envisagent même que cette comète interstellaire, soit un morceau d’une
planète riche en CO.
Image de Borisov prise par Hubble sur une durée de 7 heures.
Il existe une
version gif animée.
Crédit : NASA, ESA et J. DePasquale (STScI)
La grande concentration en monoxyde de carbone (CO), suggère que l’objet
viendrait d’une région très très froide, comme par exemple la ceinture de Kuiper
dans notre Système Solaire. Dans le cas de Borisov, elle proviendrait d’un
environnement froid, comme celui autour d’une naine rouge.
Vidéo explicative :
https://youtu.be/NNOb3xrjOhE
Une
animation gif
vous donne l’aspect des trajectoires de Oumuamua et de Borisov par rapport au
plan du Système Solaire. Très intéressant à voir.
On s’est ensuite intéressé au fait de savoir si Borisov contenait de la glace
d’eau dans sa coma.
On a donc cherché des absorptions dans l’IR proche, l’endroit des bandes
d’absorption de l’eau.
Les observations ont été faites d’abord plusieurs fois avec le spectro SpeX
monté sur le télescope de 3 m IRTF (IR Telescope Facility) du Mauna Kea, et
ensuite à l’aide du spectro GNIRS du Gemini sur le même site.
Les scientifiques ont publié les résultats de cette étude
dans ce document
Après étude approfondie des spectres relevés, on n’a noté aucune absorption
spéciale dans le domaine des longueurs d’onde de l’eau vers 1,5 et 2 µ.
De nouvelles investigations de l’ESO, sur Borisov, semblent indiquer, qu’en fait
Borisov ne serait jamais passée près d’une étoile, laissant ainsi sa composition
originale non affectée.
L’ESO publie un communiqué dont je choisis cet extrait :
Stefano Bagnulo de l'Armagh Observatory and Planetarium, en Irlande du Nord
(Royaume-Uni), qui a dirigé la nouvelle étude publiée aujourd'hui dans Nature
Communications et ses collègues ont utilisé l'instrument FORS2 du VLT de l'ESO,
situé dans le nord du Chili, pour étudier 2I/Borisov en détail en utilisant une
technique appelée
polarimétrie.
Comme cette technique est régulièrement utilisée pour étudier les comètes et
d'autres petits corps de notre système solaire, l'équipe a pu comparer le
visiteur interstellaire avec nos comètes locales.
L'équipe a découvert que 2I/Borisov possède
des propriétés
polarimétriques distinctes de celles des comètes du système solaire, à
l'exception de Hale-Bopp. La comète Hale-Bopp a suscité l'intérêt du public à la
fin des années 1990 parce qu'elle était facilement visible à l'œil nu, et aussi
parce qu'elle était l'une des comètes les plus intactes que les astronomes
n’aient jamais observée. Avant son dernier passage, on pense que Hale-Bopp n'est
passée qu'une seule fois devant le Soleil et qu'elle a donc été à peine affectée
par le vent et le rayonnement solaires. Cela signifie qu'elle était "pure", avec
une composition très similaire à celle du nuage de gaz et de poussière à partir
duquel elle s'est formée - ainsi que le reste du système solaire - il y a
environ 4,5 milliards d'années.
En analysant la polarisation et la couleur de la comète pour recueillir des
indices sur sa composition, l'équipe a conclu que 2I/Borisov est en fait
encore plus « pure » que
Hale-Bopp. Cela signifie qu'elle porte les signatures intactes du nuage
de gaz et de poussière à partir duquel elle s'est formée.
« Le fait que les deux comètes soient remarquablement similaires laisse supposer
que l'environnement dans lequel 2I/Borisov a vu le jour n'est pas si différent,
en termes de composition, de l'environnement des débuts du système solaire »,
explique Alberto Cellino, co-auteur de l'étude, de l'Observatoire
d'astrophysique de Turin, Institut national d'astrophysique (INAF), Italie.
Olivier Hainaut, astronome à l'ESO en Allemagne, qui étudie les comètes et
d'autres objets géocroiseurs mais n'a pas participé à cette nouvelle étude,
partage cet avis. « Le résultat principal – à savoir que 2I/Borisov ne ressemble
à aucune autre comète à l'exception de Hale-Bopp - est très fort », dit-il, et
il ajoute « il est très plausible qu'elles se soient formées dans des conditions
très similaires. »
« L'arrivée de 2I/Borisov en provenance de l'espace interstellaire a été la
première occasion d'étudier la composition d'une comète
provenant d'un autre
système planétaire et de vérifier si la matière qui en émane est, d'une
manière ou d'une autre, différente de notre matière originelle », explique
Ludmilla Kolokolova, de l'université du Maryland aux États-Unis, qui a participé
aux recherches présentées dans Nature Communications.
Stefano Bagnulo espère que les astronomes auront une autre occasion, encore
meilleure, d'étudier en détail une comète vagabonde avant la fin de la décennie.
« L'ESA prévoit de lancer Comet Interceptor en 2029, qui aura la capacité
d'observer un autre objet interstellaire de passage, si l'on en découvre un sur
une trajectoire appropriée », explique-t-il, faisant référence à une prochaine
mission de l'Agence Spatiale Européenne.
L’histoire d'une origine cachée dans la poussière
Même sans mission spatiale, les astronomes peuvent utiliser les nombreux
télescopes terrestres pour se faire une idée des différentes propriétés des
comètes vagabondes comme 2I/Borisov. « Imaginez la chance que nous avons eue
qu'une comète provenant d'un système situé à des années-lumière de nous ait
simplement fait un voyage jusqu'à notre porte par hasard », déclare Bin Yang,
astronome à l'ESO au Chili, qui a également profité du passage de 2I/Borisov
dans notre système solaire pour étudier cette comète mystérieuse. Les résultats
de son équipe sont publiés dans Nature Astronomy.
Bin Yang et son équipe ont utilisé les données de l'Atacama Large
Millimeter/submillimeter Array (ALMA), dont l'ESO est partenaire, ainsi que
celles du VLT de l'ESO, pour étudier les grains de poussière de 2I/Borisov afin
de recueillir des indices sur la naissance de la comète et les caractéristiques
de son système d'origine.
Ils ont découvert que la coma de 2I/Borisov - une enveloppe de poussière
entourant le corps principal de la comète - contient des granules compacts, des
grains d'environ un millimètre ou plus. En outre, ils ont constaté que les
quantités relatives de monoxyde de carbone et d'eau dans la comète ont changé
radicalement à mesure qu'elle se rapprochait du Soleil. L'équipe, qui comprend
également Olivier Hainaut, estime que cela indique que la comète est composée de
matériaux qui se sont formés à différents endroits de son système planétaire.
Les observations de Bin Yang et de son équipe suggèrent que la matière du foyer
planétaire de 2I/Borisov s'est mélangée depuis la proximité de son étoile
jusqu'à une zone plus lointaine, peut-être en raison de l'existence de planètes
géantes, dont la forte gravité remue la matière dans le système. Les astronomes
pensent qu'un processus similaire s'est produit au début de la vie de notre
système solaire.
Bien que 2I/Borisov soit la première comète vagabonde à passer près du Soleil,
elle n'est pas le premier visiteur interstellaire. Le premier objet
interstellaire à avoir été observé passant près de notre système solaire était
ʻOumuamua,
un autre objet
étudié
avec le VLT de l'ESO en 2017. Classé à l'origine comme une comète,
ʻOumuamua
a ensuite
été
reclassé
comme un astéroïde
car il n'avait pas de coma.
On rappelle que la polarimétrie est une technique permettant de mesurer la
polarisation de la lumière. La lumière se polarise, par exemple, lorsqu'elle
passe à travers certains filtres, comme les lentilles des lunettes de soleil
polarisées ou la matière cométaire.
En étudiant les propriétés de la lumière solaire polarisée par la poussière
d'une comète, les chercheurs peuvent obtenir des informations sur la physique et
la chimie des comètes.
POUR ALLER PLUS LOIN :
La première comète interstellaire pourrait être la plus "pure" jamais découverte
par l’ESO.
Interstellar Comet Borisov Reveals Its Chemistry and Possible Origins
de la NASA.
Here’s the Picture We’ve Been Waiting for. Hubble’s Photo of Interstellar Comet
2I/Borisov
Hubble Watches Interstellar Comet Borisov Speed Past the Sun
La comète interstellaire Borisov passe près du Soleil ce dimanche : voici tout
ce qu’il faut savoir
A Search for Water Ice in the Coma of Interstellar Object 2I/Borisov
Searching For Water Ice In The Coma Of Interstellar Object 2I/Borisov
CERN : NOUVELLE PARTICULE, NOUVELLE PHYSIQUE ???
(10/04/2021)
Le grand collisionneur LHC du CERN a fait parler de lui en 2012 lors de la
découverte du boson de Higgs, depuis, il continue à poursuivre ses collisions
qui donnent naissance à de nouvelles particules ou interactions, du moins on
l’espère.
Et c’est ce qui vient peut-être d’arriver avec
l’expérience LHCb.
Elle vient de troubler le Modèle Standard des particules de la physique.
Mais revenons en arrière, un peu d’histoire.
Le CERN a été créé après-guerre pour lutter contre la fuite des cerveaux vers
les USA. Ce sont Bohr et De Broglie notamment qui proposent d’élaborer un projet
européen commun qui aboutira au CERN en 1954.
Le but du CERN est d’accélérer des particules à très hautes énergies et de
traiter les données qui proviennent des diverses expériences qui s’y déroulent.
Le CERN emploie près de 3000 personnes à plein temps et accueille 6000
scientifiques de toutes nations.
Il y a principalement 4
grandes expériences installées dans le LHC, LHC signifie Large Hadrons
Collider, grand collisionneur de hadrons, les hadrons étant par exemple des
particules lourdes comme les protons. Ces 4 grandes expériences sont :
·
ALICE : collisions d’ions de plomb pour rechercher des particules nées du Big
Bang mais disparues aujourd’hui.
·
ATLAS : recherche du boson de Higgs, recherche de particules super-symétriques
(matière noire), de possibles nouvelles dimensions spatiales
·
CMS : mêmes objectifs qu'Atlas, mais avec des détecteurs différents.
·
LHCb : recherche d'antimatière.
Chaque expérience est grande comme…….une cathédrale!
Le
modèle standard de la physique, explique la structure de l’infiniment petit avec
ses nombreuses particules élémentaires.
Les particules « élémentaires », sont des particules constituant la matière qui
ne peuvent être décomposées (pour le moment!) en d’autres particules.
Les protons ou neutrons ne sont pas (plus) des particules élémentaires,
l’électron l’est toujours
Il existe deux catégories de particules qui ont des noms un peu barbares mais
qu’il faut connaitre :
Les FERMIONS
Les BOSONS
Toutes les particules ont leur « anti » particule sauf le photon
Illustration : Domaine public Wikipedia
Les Fermions sont des particules liées à la matière, ce sont tout ce que l’on
connaît : les atomes et les molécules
Les Bosons, sont principalement les « messagers » des Forces de la nature (qui
sont au nombre de 4) le photon est le plus connu de tous
En résumé :
Parmi les particules de matière importantes, il y a le
quark,
Ils constituent le tissu de la matière et vont donner naissance en se
regroupant, notamment aux baryons : Protons et Neutrons
Ils sont les briques du Lego de l’Univers
Un mot sur les bosons :
Ce sont des particules « porteurs » d’une interaction élémentaire, elles
transmettent une force.
Justement, il existe 4 grandes forces dans la nature, de la plus faible à la
plus forte :
La gravitation (colle de l’Univers) Transmetteur : le graviton, on le cherche
La force faible (responsable de la désintégration radioactive) Transmetteur : le
boson W/Z de la force faible
La force électromagnétique (la colle des atomes) Transmetteur : le Photon
La force forte (la colle nucléaire) Transmetteur : le gluon
Le boson de Higgs est un boson spécial, son champ donne de la masse à toutes les
particules.
Revenons à l’annonce du CERN, la collaboration de l’expérience LHCb a annoncé
récemment (fin Mars 2021) une possible violation du modèle standard concernant
la « saveur » des
leptons.
On rappelle que les
leptons ont trois saveurs (ou sont de trois types) :
électron, muon et tau
auxquels sont associés les neutrinos correspondants).
Lorsque des particules interagissent, il y a généralement conservation du nombre
leptonique, c’est-à-dire que le nombre de lepton de même type reste le même.
Or
l’expérience LHCb a noté sur un espace de 5 ans que certains quarks (b pour
bottom ou beauté, particule de 3ème catégorie, 4 fois la masse du
proton) ont tendance à
favoriser les électrons plutôt que les muons, alors que le modèle
standard exige une égalité parfaite entre nombre d’électrons et de muons créés.
Ils ont constaté un taux de 85% d’électrons et 15% de muons. L’Universalité
leptonique n’est pas respectée.
Ce résultat est mystérieux et pour le moment aucune explication n’a été trouvée.
Serait-ce l’influence d’une nouvelle particule ? Ou d’une nouvelle force ?
Intérieur de la caverne LHCb. Photo CERN.
Une nouvelle physique est-elle en train de voir le jour ?????
Le CNRS publie un communiqué à ce sujet que voici :
La collaboration LHCb a rendu public à l’occasion des rencontres de Moriond des
résultats laissant entrevoir
une possible violation
d’une prédiction du modèle standard :
l’universalité de la
saveur leptonique. Les désintégrations impliquant un lepton auraient
alors des probabilités différentes de se produire selon qu’il s’agit d’un
électron ou d’un muon. Le résultat [1] demande cependant à être consolidé par
des analyses et des prises de données complémentaires.
La semaine du 21 au 27 mars s’est tenue la session « Electroweark Interactions
and Unified Theories » des traditionnelles rencontres de physique de Moriond. À
cette occasion, la collaboration LHCb a annoncé de nouveaux résultats sur la
violation potentielle de l’universalité de la saveur leptonique. Il s’agit de la
mesure du rapport RK
qui compare la désintégration d’un
méson beau chargé
en un kaon chargé et une paire d’électrons ou une paire de muons. Le modèle
standard de la physique des particules prévoit que les désintégrations
impliquant différentes saveurs de leptons se produisent avec la même
probabilité, une propriété dénommée universalité de la saveur leptonique.
Une chance pour mille
La
mesure du rapport RK avec toute la statistique des données accumulées depuis
2010, fournit un indice supplémentaire d’une possible violation de
l’universalité de la saveur leptonique. La signification statistique du résultat
étant de 3,1 écarts types, il y a une chance sur mille que les données soient
compatibles avec les prédictions du modèle standard.
L’écart présenté s’inscrit dans un schéma d’anomalies mesurées dans des
processus similaires par LHCb et d’autres expériences dans le monde entier au
cours de la dernière décennie.
Les différentes valeurs de RK suivante les expériences. Normalement RK devrait
être égal à 0,5 d’après le modèle standard.
D’après texte sur le site de la collaboration LHCb.
De nouvelles particules ou interactions ?
« Si une violation de l’universalité de la saveur des leptons devait être
confirmée, cela impliquerait un nouveau processus physique, comme l’existence de
nouvelles particules ou interactions fondamentales, explique le professeur Chris
Parkes, de l’université de Manchester et porte-parole de LHCb au CERN. D’autres
études sur des processus connexes sont en cours à l’aide des données LHCb
existantes. Nous sommes impatients de voir si elles renforcent les indices
intrigants des résultats actuels. »
Tout ceci nécessite confirmation solide avant de sauter de joie.
Donc pour le moment,
prudence !
En effet le modèle standard a déjà subi tellement d’attaques et s’en est
toujours tiré, alors…..
Attendons le redémarrage de LHCb, en arrêt pour maintenance depuis 2018. Ce
devrait être en 2022.
POUR ALLER PLUS LOIN :
Nouveau résultat intriguant de l'expérience LHCb au CERN
par le CERN
LHCb découvre un nouveau type de tétraquark au CERN
par le CERN
Une expérience bouscule le modèle standard de la physique des particules
Le Cern annonce “des résultats intrigants”
Une mystérieuse anomalie détectée au Cern pointe-t-elle vers une nouvelle
physique ?
Nouveau résultat intrigant de l’expérience LHCb au CERN
du CNRS/IN2P3
Test of lepton universality in beauty-quark decays,
l’article scientifique correspondant
Diverses photos de l’expérience LHCb.
New result from the LHCb experiment challenges leading theory in physics
Evidence of new physics at CERN? Why we're cautiously optimistic about our new
findings
Le Modèle standard
par le CERN
MARS 2020 :.UN HÉLICO SUR MARS, SINON RIEN !
(10/04/2021)
On sait que Perseverance portait sous son ventre un petit paquet de 2 kg : le
mini hélicoptère baptisé
Ingenuity,
prévu pour tester les
capacités de vol sur Mars et aussi pour explorer l’environnement autour du rover.
Si ce vol se réalise correctement, ce sera le premier vol d’un engin sur une
autre planète que la Terre. On sait que la pression de l’air sur Mars est 100
fois plus faible que sur notre planète, c’est la raison pour laquelle, les pales
vont tourner beaucoup plus vite que sur Terre pour compenser.
Le rover a largué le capot de protection d’Ingenuity, comme on le voit sur la
photo ci-contre. Le capot est tombé par terre et l’hélico est toujours accroché
au ventre du rover. On cherche maintenant le bon endroit pour le déposer sur le
sol.
Photo du 21 Mars 2021 : NASA/JPL
Image prise par la caméra Warson de Sherloc située sur le bras du rover.
On peut voir l’hélico suspendu au ventre de Perseverance, il est
tout près du sol, mais pas encore posé.
Par contre les pieds sont déployés.
Image prise le 30 Mars 2021.
Crédit NASA/JPL |
|
C’est le 4 Avril 2021 que le rover a lâché son paquet. L’hélico a
été déposé à la surface et le rover s’est éloigné immédiatement afin
qu’il puisse profiter des rayons du Soleil pour pouvoir charger ses
batteries.
Maintenant il est autonome.
Le premier vol devrait avoir lieu mi-Avril. On voit les panneaux
solaires au-dessus des pales sur
cette photo.
Crédit : NASA/JPL |
La NASA communique qu’Ingenuity a passé sa première nuit sur le sol martien non
attaché au rover, sans problème.
Tout va bien à bord, Ingenuity nous donne même à voir
une photo du sol sous son ventre.
C’est le 6 Avril 2021 que Perseverance a pris un selfie avec Ingenuity, que l’on
voit ici se trouvant à approx. 4 m du rover.
Photo prise par Watson de l’instrument Sherloc situé sur le bras (invisible bien
sûr) portant les instruments. L’image complète est la réunion de 62 images
individuelles Watson.
Si vous cliquez sur l’image vous verrez même l’animation gif qui montre la
MastCam se tourner vers l’hélico pour le photographier.
Crédit photo : NASA/JPL
Une fois la météo ayant donné son OK, Ingenuity devrait s’envoler en faisant
d’abord tourner son rotor à 2500 tours minutes et si les données sont bonnes, il
s’envolera à la vitesse de 1 m/s vers les 3 m au-dessus de la surface pendant
une demi-minute, avant de se reposer.
Alors en attendant la date exacte du premier vol :
Bon vol !!
POUR ALLER PLUS LOIN :
Premier aperçu d’Ingenuity sur Mars : Perseverance a largué la protection de
l’hélicoptère
NASA Ingenuity Mars Helicopter Prepares for First Flight
Les petits pieds de l’hélico Ingenuity ne sont plus qu’à quelques centimètres de
Mars
NASA's Ingenuity helicopter dropped on Mars' surface ahead of flight
NASA : le rover Perseverance a déposé l’hélicoptère Ingenuity sur la surface de
Mars
L’hélicoptère Ingenuity a survécu à sa première nuit sur Mars sans Perseverance
NASA's Mars Helicopter Survives First Cold Martian Night on Its Own
Mastcam-Z Gives Ingenuity a Close-up
Say Cheese on Mars: Perseverance’s Selfie With Ingenuity
de la NASA
Les images brutes de Persévérance.
Mars 2020 :
LA mission martienne de la NASA pour 2020.
STARSHIP :.SN 11 ENCORE BOUM !
(10/04/2021)
Le 3 Mars 2021, la fusée Starship SN 11 s’est élevé dans le ciel très brumeux du
site de lancement de SpaceX au Texas, pour un quatrième vol en altitude (10 km).
Le vol s’est encore une fois mal terminé,
Starship a explosé peu
avant l’atterrissage.
Pourtant tout semblait bien se passer :
·
Les trois moteurs Raptor
ont bien été allumés.
·
Le lanceur a atteint l’altitude voulue, 10 km
·
Puis les trois moteurs se sont éteints afin de permettre le passage « sur le
dos » grâce aux ailerons aérodynamiques.
·
La réorientation en position verticale a aussi bien eu lieu grâce au ré allumage
des Raptors
·
C’est à ce moment-là, on est à 1000 m du sol que l’engin a explosé.
Que s’est-il passé ? D’après Elon Musk, il semble que le Raptor n°2 ait posé
problème.
Après enquête, une petite fuite de CH4 a mis feu à ce moteur et a grillé aussi
l’électronique correspondante, d’après E Musk.
La turbopompe n’ayant pu se mettre en marche, d’où le boum !
Photo : SN 11 crédit SpaceX.
Est-ce un problème de réservoir, on sait que la structure des réservoirs du
Starship est complexe.
En effet, il ne possède pas deux réservoirs, l’un pour le carburant le Méthane
liquide (CH4) et l’autre pour le comburant l’Oxygène liquide (LOX), comme la
plupart des lanceurs.
Non, il possède 4 réservoirs distincts, deux principaux (main tanks) et
deux auxiliaires (header tanks).
Les principaux sont utilisés pour le lancement et au cours du vol, les
auxiliaires pour les manœuvres d’atterrissage. L’explication donnée est le fait
qu’avec ces petits volumes de réservoirs, il est plus facile de maintenir la
pression nécessaire pour le fonctionnement du retour.
Le passionné d’astronautique Rafael Adamy nous fournit
une esquisse en coupe
très parlante de ce lanceur avec ces réservoirs.
Voir
aussi ce schéma
du même auteur.
Dommage que cette explosion retarde encore la mise au point, car pourtant,
toutes les phases du vol semblent être bien contrôlées, il faut absolument
résoudre le problème de l’atterrissage en douceur,
c’est le défi des
prochains vols.
Et, le prochain prototype est en cours de montage, ce sera le…..SN 15 ! Pourquoi
le 15 ? D’après SpaceX, il a une centaine d’améliorations déjà intégrées dans ce
nouveau modèle, on oublie donc les numéros 12,13 et 14 !
Un autre grand défi : le vol de SuperHeavy et Starship montés l’un au-dessus de
l’autre pour Juillet !
Une vidéo de 15 min de la mission SN 11 :
https://youtu.be/gjCSJIAKEPM
POUR ALLER PLUS LOIN :
Le vol du Starship SN11 de SpaceX s’est encore mal terminé
SpaceX : le prototype SN11 a explosé en plein vol
Starship SN11 | 10km Test Flight
à consulter absolument.
Latest Starship Prototype SN11 Explodes in mid-air, Raining Debris on the Launch
Site
Musk says methane leak doomed latest Starship test flight
SpaceX : Elon Musk explique l’explosion du prototype SN11
CURIOSITY :.GRANDIOSE MONT MERCOU !
(10/04/2021)
On parle beaucoup, ces derniers temps de Perseverance, le dernier rover US à
fouler le sol de Mars, mais il ne faut pas oublier Curiosity qui nous envoie
toujours de superbes photos.
Contrairement à Perseverance dont le panorama est relativement plat, Curiosity
nous fait découvrir un vrai relief, comme ce mont Mercou situé dans le cratère
Gale. Ce « Mont » est en fait un monticule de 7 m de haute et de 15 m de long.
Mont Mercou vu par la Mastcam pendant les sols 3057 à 3061 ; ces 202 images ont
été assemblées par Kevin M. Gill
Crédit : NASA/JPL-Caltech/MSSS/Kevin M. Gill. D’autres images de Kevin sur
Flickr.
On remarque particulièrement bien,
les différentes couches
sédimentaires.
Un autre passionné, Stuart Atkinson a travaillé une des images afin de pouvoir
faire apparaitre les nuages,
image à voir.
Matthias Malmer, de la Planetary Society a créé à partir des images de
Curiosity, une vidéo montrant ce Mont Mercou en détail.
Elle est ici :
https://youtu.be/nIN1wZDajjk
La NASA diffuse ce même panorama en anaglyphe 3D (lunettes RB, le rouge à
gauche) :
PIA24266: Curiosity's 3D View of Mont Mercou
Deux autres vues 3D du Mont Mercou :
https://live.staticflickr.com/65535/51008298771_0f8c662505_k.jpg
https://live.staticflickr.com/65535/51012024388_38d6e73237_k.jpg
Un autre superbe panorama est disponible par la NASA :
Ce petit monticule de 5 m de haut a été baptisé « Ireson Hill », il s’élève
au-dessus d’une couche rougeâtre
du site appelé Murray formation. C’est une photo prise par la MastCam le 2
février 2017 (sol 1598.
Elle et est la combinaison de 41 photos individuelles. Crédit
NASA/JPL/Caltech/MSSS
Dans le fond à l’horizon, on peut à peine distinguer les bords du cratère Gale.
On notera que le rover Curiosity est sur Mars depuis plus de 3000 jours et a
parcouru près de 25 km à la surface de la planète rouge.
POUR ALLER PLUS LOIN :
Mont Mercou on Mars
de Universe Today.
Depuis les flancs du mont Sharp, Curiosity nous envoie une carte postale
grandiose
par
Ciel et Espace
NASA’s Curiosity Mars Rover Takes Selfie With ‘Mont Mercou’
Le rover Curiosity a fêté son 3 000e jour sur Mars
Les meilleures photos de Curiosity
sur le Photojournal du JPL
MARS :.ET SI UNE GRANDE PARTIE DE SON EAU ÉTAIT TOUJOURS LÀ ?
(10/04/2021)
On sait tous que la planète Mars était couverte d’eau comme la Terre à son
origine (nombreux signes de restes de « rivières », « deltas » etc..), elle
aurait même pu avoir un océan de quelques centaines de m de profondeur d’après
la NASA.
Mais maintenant c’est une planète désolée, un désert aride. Son eau semble avoir
disparu.
On avait une idée assez précise de la disparition de l’eau originelle de Mars :
·
Elle s’échappe dans l’espace
à cause de la faible gravité de cette petite planète
·
Le refroidissement de Mars, a fait
disparaitre son champ
magnétique et rendu sa surface sensible au vent solaire qui a tout
balayé, atmosphère et le reste d’eau. La pression y est maintenant si basse, que
l’eau ne peut plus exister à l’état liquide.
Actuellement, l’eau résiduelle est surtout présente dans les clottes polaires
sous forme de glace.
Mais récemment des scientifiques de la NASA ont émis une autre hypothèse qui
peut s’ajouter à ce que l’on pensait ; l’eau aurait été
absorbée en partie dans
le sol et sous-sol martien et se serait réfugiée dans la croûte, et ceci
au cours des premiers milliards d’années.
Où est donc passée l’eau de Mars ?
Crédit : ESA; data: A. Fedorova et al (2021)
Comment en sont-ils arrivés à ce résultat ? Ils ont épluché les mesures des
différentes missions martiennes et ont procédés à des expériences sur des
météorites.
Bien entendu, ils se sont aussi tournés vers le fameux
rapport D/H. D
signifie Deutérium, un isotope lourd de l’Hydrogène, constitué d’un proton et
d’un neutron dans le noyau, alors que H ne comprend qu’un proton. Le Deutérium
donnera naissance à ce que l’on a appelé l’eau lourde. L’Hydrogène étant deux
fois plus léger que le Deutérium, s’échappe plus facilement dans l’espace.
Le rapport D/H devrait donc nous donner une indication sur le degré
d’évaporation de H et donc de H2O. (le rapport normal est de 0,02%).
C’est cette mesure qui a inspiré nos deux chercheurs, et ne semblait pas
expliquer une si grande évaporation dans l’espace.
À priori une certaine quantité d’eau serait restée dans la planète.
Où ? Dans sa croûte ! Elle serait piégée dans des minéraux hydrophiles (sur
Terre : les argiles par exemple, mais sur Terre ils sont en permanence recyclés
par la tectonique des plaques).
Nos amis du Caltech ont mis sur une slide toute l’explication (simple) du
précédé au cours des siècles
On remarque sur la partie gauche, les 1 ou 2 premiers milliards d’années, la
majeure partie de l’eau semble se réfugier dans la croûte martienne. Une faible
partie s’échappant dans l’espace.
Dans la partie droite, jusqu’à nos jours, la croûte ne recueille plus d’eau,
seulement les calottes polaires et la fuite dans l’espace.
La fuite est évaluée à 2 m d’eau par milliards d’années, ce qui effectivement ne
peut pas expliquer toute la disparition de l’eau.
Crédit : Caltech.
Parmi les responsables de cette étude, on note, Anna Fedorova de l’académie des
sciences russes et J-Yves Chaufray du LATMOS. Ils se sont basés notamment sur
les relevés de l’instrument SPICAM (acronyme de Spectroscopy for the
Investigation of the Characteristics of the Atmosphere of Mars) à bord de Mars
Express, de TGO sur Exo Mars et d’autres missions martiennes étudiées au JPL.
La distance au Soleil ainsi que les tempêtes de poussières ont aussi joué un
rôle sur la quantité d’eau restante.
On espère beaucoup des nouvelles mesures rapportées par Perseverance.
POUR ALLER PLUS LOIN :
Et si une partie de l’eau sur Mars était restée piégée dans sa croûte ?
New Study Challenges Long-Held Theory of Fate of Mars’ Water
Mars water loss shaped by seasons and storms
de
l’ESA.
Where did Mars’ water go?
De
l’ESA
Mars : les chercheurs ont trouvé où se cache toute l'eau qui lui reste
Long-term drying of Mars by sequestration of ocean-scale volumes of water in the
crust
à lire
What happened to Mars's water? It is still trapped there
Mars may hide oceans of water beneath its crust, study finds
JWST : ON COMMENCE À Y CROIRE !
(10/04/2021)
Cela fait longtemps que l’on n’a pas parlé du Webb, le nouveau super télescope
qui doit partir en octobre à bord d’une Ariane 5 pour l’espace. Il faut dire que
le lancement a déjà été reporté tellement de fois…….
Ce télescope spatial de nouvelle génération comporte des technologies
révolutionnaires, on en a déjà
parlé ici de nombreuse fois.
Une des technologies les plus révolutionnaires est d’ailleurs le pare-soleil
(bouclier thermique) très innovant.
Il est composé de 5
couches de polymère Kapton (Dupont de Nemours), résistant aux variations
de température (de
-270°C à -400°C).
Chaque couche est recouverte d’une très fine couche d’aluminium déposées par
évaporation sous vide, afin de réfléchir la lumière vers l’espace, les deux
couches les plus exposées sont en plus recouvertes de silicium servant office de
protection contre ls UV. (infos NASA/GSFC)
Ce grand, pour ne pas dire immense pare-soleil, doit assurer que les instruments
et le télescope devant mesurer principalement dans le domaine IR, restent
froids.
La face tournée vers le Soleil est exposée au maximum à 383 K, alors que la face
opposée serait opposée à 36 K, d’après les modèles employés.
Le dernier test important effectué (Nov 2019), concernait le déploiement du pare
soleil, grand comme un court de tennis.
Les scientifiques ont déployé complètement et mis sous tension par
l’électronique embarquée ce pare soleil, avec le télescope complet au-dessus de
lui.
C’était la première fois et cela s’est produit dans l’usine Northrop Grumman à
Renondo Beach en Californie.
Le JWST en cours de déploiement. Crédit Northrop Grumman.
Bien entendu, on n’est pas tout à fait dans les conditions spatiales, car nous
sommes soumis à la gravité terrestre ; pour compenser cet effet, on a utilisé
des poulies et des masses situées en certains endroits.
Tout a bien fonctionné.
Voici le film de ce test
La liste officielle des premiers programmes d’observation de ce télescope (la
première année, Cycle 1) a été publiée récemment.
6000 heures d’observations ont été mises ainsi à disposition,
correspondant aux 2/3 du temps d’observation, le reste étant réservé à
d’autres institutions ou chercheurs.
Un total de 1172 propositions a été reçu, proposées par des scientifiques de 44
pays, et seulement 266 retenues, dont 33% provenant de l’ESA. L’ESA fournit deux
instruments du Webb : le
NIRSpec
et la moitié du
MIRI.
Le JWST subit ses derniers tests et devrait être envoyé à
Kourou vers la fin de
cet été 2021, pour un lancement prévu maintenant le
31 Octobre 2021.
On attend le lancement maintenant !
POUR ALLER PLUS LOIN :
JWST moving towards October launch
NASA’s James Webb Space Telescope General Observer Scientific Programs Selected
NASA's Webb Telescope packs its sunshield for a million mile trip
Selection of the first JWST general observer scientific programmes
de l’ESA
Réponses aux questions que vous vous posez sur JWST
(vidéo en anglais).
Site Internet du JWST.
À la NASA
PHOTOS D’AMATEURS :.PLAISIR D’UNE PARHÉLIE À PLAISIR PAR DANIELLE !
(10/04/2021)
Notre amie, Danielle Baudvin, membre de l’association d’astronomie Vega de la
ville de Plaisir (Yvelines) a réussi à photographier une parhélie (en fait on
devrait dire un parhélie, mais je n’y arrive pas)
Cette photo a été prise avec son
smartphone, et
elle a eu la chance et la bonne idée, d’utiliser un panneau Stop comme
coronographe.
Bravo.
Mais au fait, c’est quoi
un ou une parhélie (sundog en anglais ?
Si vous vous rappelez ma présentation sur « Les couleurs du Ciel » :
On voit parfaitement des deux côtés du soleil couchant, une image irisée du
soleil.
C'est un phénomène relativement courant (on n'y fait pas toujours attention) dû
à l'action de la lumière solaire sur
les cristaux de glace
de la haute atmosphère.
Ce phénomène est souvent accompagné d'un halo.
Cela n'est visible que si le soleil est près de l'horizon et sur le même plan
que l'observateur et les cristaux de glace.
(Cela se produit aussi avec …la Lune
moondog!)
Lorsque la lumière du soleil passe à travers les cristaux de glace (de forme
hexagonale), elle est déviée de 22° (réfraction) avant d'atteindre nos yeux, ce
qui nous donne l'impression que de la lumière provient de ces deux endroits
situés de part et d'autre du soleil.
La lumière étant diffusée suivant sa longueur d'onde, on voit des bouts d'arc en
ciel (rouge vers le soleil).
Illustration : U. of Ill.
Il existe des phénomènes plus complexes, comme l’arc circumzénithal qui fait
appel aux mêmes techniques.
LIVRE CONSEILLÉ :.CHASSEURS DE COMÈTES DE M. ORY.
(10/04/2021)
Notre ami Michel Ory qui nous avait présenté le 13 Janvier 2021 avec sa collègue
Claudine Rinner leur
projet de télescope pilotable à distance,
vient de publier son dernier livre « Chasseur
de comètes » chez de Boeck avec préface de Michel Mayor.
Outre une préface de Michel Mayor et des dessins techniques et humoristiques de
Pitch Comment, ce livre contient une trentaine de photographies d'amateurs dont
Damian Peach et Michael Jaeger.
Et justement, le travail des amateurs est au cœur de son ouvrage.
Vous croiserez tour à tour Pons, Tuttle, Tombaugh, Ikeya, Levy, les couples
Hale-Bopp et Meunier-Dupouy, Rinner ou encore Soulier.
Voici ce qu’en dit l’éditeur : Un des phénomènes les plus impressionnants de
l'Univers nous dévoile peu à peu tous ses secrets.
Crainte de mauvais présages dans l’Antiquité, supposées maintenant avoir joué un
rôle majeur dans le développement de la vie sur Terre, les comètes sont une
éternelle source d’études et de fascination pour les astronomes amateurs comme
pour les professionnels. Fourmillant de conseils pratiques et d’anecdotes, le
livre de Michel Ory nous immerge dans la vie quotidienne de ces chasseurs de
comètes. Comment en découvrir une ? Comment se la faire attribuer ? Peut-on
déterminer son orbite, calculer sa trajectoire, anticiper son retour ? On
découvre une communauté internationale de passionnés qui, depuis longtemps,
contribue sans relâche à l’étude de ces phénomènes célestes. De nombreuses
photos et des illustrations réalisées par le dessinateur de presse Pitch Comment
viennent enrichir l’ensemble.
Le sommaire :
1. Découvrir sa première comète –
2. Origine et nature des comètes –
3. Les étoiles filantes, des poussières de comètes –
4. Cometography, la référence mondiale –
5. Mes amateur(e)s stars –
6. Souvent perdues, parfois retrouvées –
7. Ils ont décroché le jackpot –
8. L’affaire Bappu et la légende Ikeya –
9. Une comète pour la science –
10. Comment observer les comètes depuis son jardin ? –
11. Voir la prochaine grande comète –
Annexe. Où évoluent les comètes dans le système solaire ? –
Bibliographie – Glossaire – Index
19 €
Bonne lecture et n'hésitez pas à contacter Michel :
www.jura-observatory.ch
Bonne lecture à tous.
C’est tout pour aujourd’hui !!
Bon ciel à tous !
JEAN-PIERRE MARTIN
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