LES ASTRONEWS de
planetastronomy.com:
Mise à jour : 30 Mars 2022
Conférences et Évènements :
Calendrier
.............. Rapport
et CR
Prochaine conférence SAF..
Le mercredi 13 Avril 2022 à 19H00
au CNAM amphi Grégoire (220 places).
« Les débris spatiaux :
problèmes et solutions » Par
Christophe BONNAL du
CNES Direction des lanceurs Résa >
10 Mars
Réservation comme d’habitude ou à la SAF directement. Transmission en direct sur le canal YouTube de la SAF.
La
suivante : Le 11 Mai La mission Exomars
: avec André Debus du CNES
Transmission en direct sur le canal YouTube de la SAF :
https://www.youtube.com/channel/UCD6H5ugytjb0FM9CGLUn0Xw/feautured
Autre rendez-vous : commission de cosmologie de la SAF le
26 Mars avec
Olivier Minazzoli sur la
Relativité Intriquée ! 15H au siège de la SAF 3 rue Beethoven 15H.
réservée aux membres de la SAF et à leurs invités.
Astronews précédentes :
ICI
dossiers à télécharger par ftp :
ICI
ARCHIVES DES ASTRONEWS
: clic sur le sujet désiré
:
Astrophysique/cosmologie
;
Spécial Mars ;
Terre/Lune
;
Système solaire ;
Astronautique/conq spatiale
;
3D/divers
;
Histoire astro /Instruments ;
Observations
;
Soleil
;
Étoiles/Galaxies ;
Livres/Magazines ;
Jeunes /Scolaires
Certains peuvent recevoir en double ces news, car ils sont inscrits sur
plusieurs listes. J’en suis désolé.
Sommaire de ce numéro :
SPÉCIAL : SLS.
Mercure et BepiColombo :
CR de la conf SAF (Planétologie) de L. Hadid du 26 Fév 2022.
(30/03/2022)
Artemis :
Enfin le SLS pointe son nez !
(30/03/2022)
Pollution Spatiale :
Va-t-on enfin réagir ?
(30/03/2022)
Solar Orbiter .:.Une
image super HR du Soleil !
(30/03/2022)
Cosmologie
:.La plus détaillée des simulations de l’Univers primordial.
(30/03/2022)
Astéroïdes :.Bennu
et Ryugu ont une forme de dé, pourquoi ?
(30/03/2022)
Diagramme de phases :
Un nouvel état de la glace découvert.
(30/03/2022)
Gaia :.Une
partie de notre Galaxie plus ancienne que prévu.
(30/03/2022)
JWST :.Les
miroirs sont parfaitement alignés.
(30/03/2022)
ARTEMIS : ENFIN LE SLS POINTE SON NEZ !
(30/03/2022)
La NASA fait un gros effort pour terminer la mise au point de son nouveau
lanceur lourd, baptisé SLS : Space Launch System.
C’est ce système de lanceurs qui doit remettre la NASA dans la course à la Lune
et pourquoi pas vers Mars.
C’est le fameux programme Artemis de la NASA (Artemis est dans la mythologie
grecque la sœur d’Apollo).
Ce concept date de quelques années et il faut l’expliquer avant de rentrer dans
les détails de ces derniers jours et de la première sortie vers le pas de tir.
EN DEUX MOTS SIMPLES : la grande différence avec Apollo (pour les plus anciens
qui s’en souviennent), capsule avec équipage et module lunaire et/ou cargo
sont lancés en deux
étapes avec deux lanceurs différents.
SLS CONCEPT ;
Le système SLS est un ensemble de lanceurs (non récupérables) permettant
d’atteindre l’orbite lunaire, d’y déposer des astronautes (capsule Orion), d’y
transporter des charges utiles sur la Lune ou en orbite lunaire et peut être de
viser Mars dans le futur.
La plus haute version fera 110 m de haut, similaire aux 110 m de SaturnV. La
plupart des éléments sont construits par Boeing.
Rien n’est récupérable, à part bien sûr la capsule Orion.
Configuration des divers types de lanceurs SLS suivant leur mission. Crédit
NASA.
Chaque configuration de lanceur SLS utilise l’étage central (core stage en
anglais) montés avec
4 moteurs RS-25
issus de la navette spatiale américaine. Ils sont fabriqués par Rocketdyne, il
en reste 16 de l’époque navette. Cryogéniques : O2 et H2 liquides.
Le moteur RS-25 a été testé récemment en charge pendant 500 secondes.
Première étape : SLS Block 1 :
Permet d’envoyer 27 tonnes en orbite lunaire.
Au moteur central on ajoute
2 propulseurs à poudre,
les boosters, dérivés aussi de la navette. Ce sont les plus grands boosters
jamais construits.
Le deuxième étage est aussi cryogénique, c’est le ICPS (Interim Cryogenic
Propulsion Stage), il doit propulser la capsule Orion vers la Lune.
Cette
configuration Block 1
sera utilisée pour les trois premières missions Artemis.
Deuxième étape : Block 1B Crew Vehicle
(avec équipage) : 38 t dans l’espace et
Block 1B Cargo.
Le deuxième étage est plus puissant afin de permettre une charge utile plus
importante, c’est le moteur EUS (Exploration Upper Stage)
La
version cargo
est identique sauf qu’elle ne transporte pas d’astronautes mais seulement des
équipements devant être délivrés dans l’espace ou sur la Lune.
Troisième étape : Block 2 Crew et Cargo.
Comparaison entre
Block 1 et Block 2.
Cette version devrait être plus puissante (46 t dans l’espace) que le Block 1 et
permettre d’atteindre des cibles comme les astéroïdes ou Mars.
Signalons qu’il est prévu à terme d’utiliser une station spatiale en orbite
lunaire,
le Gateway,
qui servirait d’étape intermédiaire entre la Terre et la Lune ou Mars, où les
astronautes venant de Terre, monteraient à bord de leur capsule à destination de
la Lune ou de Mars.
Les premiers vols en 2022 et 2023 se feront sans l’aide de ce Gateway qui n’est
pas encore monté.
LA PREMIÈRE MISSION : ARTEMIS 1.
La première mission lunaire, Artemis 1, est la grande répétition de ces missions
lunaires. Elle ne comportera aucun astronaute, ce sera un test grandeur nature
de ce nouveau concept de la NASA pour retourner sur la Lune et dans l’espace
plus éloigné.
Le principe est, pour ceux qui s’en souvienne, un peu comme la mission Apollo 8
de 1968, avec quelques variantes.
Voici le plan de vol prévu.
Crédit : NASA.
Cette mission décollera du célèbre pas de tir 39B de l’époque Apollo, ironie de
la situation, il est situé à côté du 39A aussi célèbre et loué par Elon Musk
pour le lancement de ses fusées.
La date de lancement prévue est Juin 2022.
Même si c’est une répétition, la charge utile est réelle, c’est la
capsule Orion
fabriquée par Lockheed-Martin associée à son module de service construit par les
européens (ESM). S’il n’y a pas de vrais astronautes à bord, il y aura quand
même des passagers : deux mannequins équipés de capteurs et de vestes devant
mesurer l’influence des radiations hors du champ terrestre.
Voir l’article des astronews,
le défi des radiations.
Il y aura à bord aussi une expérience dédiée aux radiations de l’agence
Allemande DLR : « Mare », acronyme de
MATROSHKA AstroRad Radiation Experiment
Après
le lancement et une fois la tour de secours éjectée, le module Orion déploie ses
ailes (panneaux solaires) et le second étage s’allume pour propulser l’ensemble
vers l’orbite lunaire, orbite identique Apollo 8. C’est la phase TLI : Trans
Lunar Injection.
Au cours du vol vers la Lune (3 jours) Orion éjectera des mini satellites
CubeSats, chargés de diverses missions.
Puis mise en orbite lunaire, où la sonde devrait rester une petite semaine.
À cette occasion, la capsule Orion devrait atteindre un point derrière la Lune,
plus éloigné qu’à l’époque Apollo.
Finalement, on allume le moteur du module de service pour quitter l’orbite
lunaire, et trois jours après on se retrouve en orbite terrestre. Classiquement,
éjection du module de service, et largage du bouclier thermique une fois son
rôle effectué, puis parachute et amerrissage dans le Pacifique.
Illustration ESA du lanceur Artemis 1. Crédit : ESA–K. Oldenburg
Ces jours-ci la NASA a décidé de monter complètement le lanceur et de le sortir
vers le pas de tir.
Le montage s’effectue dans le célèbre VAB de l’époque Apollo et navette.
https://youtu.be/c5E6VGUEQWg
Artemis 1 expliquée par la NASA 10 min
LA PRÉPARATION D’ARTEMIS 1.
Afin de préparer le vol de Juin, la NASA commence à monter le lanceur complet,
en voici les différentes étapes.
Le corps central de SLS vient d’arriver au VAB.
Crédit : NASA/Kim Shiflett |
Le corps central est maintenant équipé de ses 4 moteurs RS-25.
Crédit NASA |
|
|
Le corps central du SLS va maintenant être adapté aux deux boosters
à poudre Crédit NASA/C. Huston |
Vue de la version Artemis 1 en Mars 2022, montée dans le VAB. Crédit
NASA/
Glenn Benson |
Superbe vue d’Artemis 1 dans le hall de montage VAB.
Elle est équipée de ses deux boosters et de la capsule Orion.
Vue détaillée
de la partie supérieure.
Elle est prête à parcourir les quelques km qui la séparent du pas de tir 39 B
grâce au Crawler, encore une récupération de l’époque Apollo. Sa vitesse max est
de 1 km/h.
Ce déplacement vers le pas de tir fait partie de la phase de répétition appelée
« wet dress ».
Cette phase ira jusqu’au remplissage des réservoirs et on effectuera le compte à
rebours jusqu’à – 9 secondes ! C’est le moment où l’on allume les moteurs de la
partie centrale.
L’ensemble sur le crawler
sur cette vue.
Crédit : NASA/Glenn Benson
Le montage en accéléré avec cette vidéo :
https://youtu.be/5n8AY-k-Su4
Finalement l’ensemble arrive au pas de tir.
Des vues impressionnantes de l’espace sont aussi disponibles.
SLS Artemis 1 arrivé au pas de tir 39B au centre spatial Kennedy le
18 Mars 2022 crédit NASA. |
Vue de l’espace le lanceur SLS Artemis 1 sur le pad 39B par les
satellites Pléiades d’Airbus. Crédit : Airbus. |
SLS CONTRE STARSHIP.
On sait que la (nouvelle) course à la Lune est compétitive. La NASA et SpaceX
sont sur les rangs dans une saine émulation pour envoyer de nouveau des hommes
sur la Lune, 60 ans après Apollo.
La NASA avait dans ses cartons le projet Ares, du programme Constellation lancé
début de ce siècle, ce projet a fait long feu en 2010 et a été remplacé par
Artemis.
SpaceX, fort de ses succès techniques (et commerciaux) a depuis toujours
l’ambition d’un grand programme d’exploration et de colonisation spatiale, et a
mis au point une énorme fusée, la Starship devant satisfaire ses exigences Lune,
Mars et au-delà.
Illustration crédit : CC BY-SA 4.0
Examinons ce qui différencie ces deux techniques. Basé sur ce que l’on sait en
ce moment, ça peut évoluer et ça évoluera surement.
|
SLS ARTEMIS NASA
|
STARSHIP SPACEX |
LANCEUR |
DEUX ÉTAGES |
STARSHIP ET SUPER HEAVY |
ERGOLS |
LOX ET LH2 |
LOX ET LCH4 |
NBRE MOTEURS |
4 RS-25 ET 1 ICPS POUR LE
DEUXIÈME ÉTAGE |
33 RAPTORS POUR 1er ETAGE
6 RAPTORS POUR STARSHIP |
RÉCUPÉRABLE |
NON SAUF CAPSULE |
OUI TOUT |
HAUTEUR |
98 À 110 M SUIVANT LES VERSIONS |
120 M |
CHARGE UTILE |
27 À 47 T ORBITE LUNAIRE |
100 T EN CAS DE RAVITAILLEMENT EN ORBITE |
MISSIONS |
LUNE ET AU-DELÀ |
LUNE ET AU-DELÀ |
NOMBRE D’ASTRONAUTES |
4 À BORD D’ORION |
JUSQU’À 100 SI ON EN CROIT SPACEX (COLONISATION) |
ATTERRISSEUR |
SÉPARÉ |
STARSHIP DEVRAIT POUVOIR SE POSER SUR LA LUNE |
PREMIER VOL |
ARTEMIS 1 JUIN/JUILLET 2022 POUR UN TOUR DE LA LUNE |
PRINTEMPS/ÉTÉ 2022 POUR UN VOL ORBITAL TERRESTRE |
COÛT |
APPROX 4 G$ |
BEAUCOUP MOINS CHER ? |
Video explicative
comparaison SLS/Starship
:
https://youtu.be/24yapK6GOQ0
POUR ALLER PLUS LOIN :
NASA’S ARTEMIS: launch dates, mission goals, timeline for ambitious moon return
NASA’S SPACE LAUNCH SYSTEM
descriptiF complet de la NASA.
Space Launch System Lift Capabilities and Configurations
Comment se déroulera la mission Artemis I autour de la Lune
Cinq choses à savoir sur la fusée SLS, la toute nouvelle méga-fusée de la Nasa
Découvrez le SLS au complet !
Le lancement d'Artemis I prévu en février 2022
Artemis I Core Stage Transported to Its New Home
Backbone of NASA’s Moon Rocket joins Boosters for Artemis I mission
NASA Powers Up RS-25 Engine Hot Fire Testing for Deep Space Launches
NASA's Megarocket Gets Closer to First Launch After Successful Engine Tests
Artemis 1 is Launching in February
New Images of Artemis in the VAB; Rollout for SLS Launch Rehearsal Test Now
Scheduled for March 17
Artemis 1 Orion joins SLS to complete vehicle stack
La Nasa assemble l’immense fusée SLS qui va retourner sur la Lune
NASA’s Mega Moon Rocket, Spacecraft Complete First Roll to Launch Pad
En images, le lanceur SLS vu depuis l'espace
NASA's new moon rocket spotted from space rolling to the launch pad (photos)
C’est le grand jour ! Le puissant lanceur SLS de la Nasa se montre enfin demain
dans son intégralité
Les albums :
https://www.flickr.com/photos/nasamarshall/albums/72157627559536895
https://www.flickr.com/photos/tags/spacelaunchsystem/
Galerie photos SLS
https://www.flickr.com/photos/nasakennedy/51942520411/
https://www.nasa.gov/subject/6954/sls-images/
SLS vs Starship : les principales différences entre les lanceurs lourds de la
Nasa et de SpaceX
SLS VS. STARSHIP: HOW NASA'S ROCKET COULD FUEL AMBITIOUS SPACE MISSIONS
https://youtu.be/GgmRAV8HNKE
Orion au-delà de la Lune.
POLLUTION SPATIALE : VA-T-ON ENFIN RÉAGIR ?
(30/03/2022)
On entend de plus en plus parler de collision entre satellites, d’impacts de
débris avec l’ISS, bref, l’espace commence à être bien plein (tout est relatif
quand même).
En effet depuis le début de l’ère spatiale (1957 avec Sputnik 1), le nombre
d’objets en orbite terrestre n’a fait qu’augmenter, et de façon exponentielle.
Mais toutes les orbites ne se valent pas, certaines sont plus recherchées que
d’autres :
C’est le cas de :
·
L’orbite terrestre basse (LEO Low Earth Orbit en anglais) située vers les 200 à
4500 km d’altitude ; par exemple là où se trouvent l’ISS ou Hubble.
·
L’orbite géostationnaire (GEO) à 36.000 km pour les principaux satellites de
transmission
·
Les orbites GPS vers les 20.000 km.
En tout, on pense qu’actuellement (2022) il y aurait plus de 8000 satellites qui
orbiteraient la Terre.
Le nombre de lancement par an de satellites pour LEO est donné par ce graphique.
En 2020 : 1200 satellites de lancés !
On remarque que de plus en plus de lancement ont lieu chaque année.
Crédit : ESA.
Le problème est que la plupart de ces satellites ont une durée de vie,
c’est-à-dire qu’au bout d’un certain temps, ils meurent et occupent l’orbite
inutilement. En fait, tout doucement surtout en orbite basse, où il reste des
molécules d’air qui les freinent, ils vont tomber vers la Terre.
Chiffres CNES :
·
À 200 km d’altitude, un débris met 3 mois à retomber sur Terre
·
À 600 km d’altitude, il met 10 ans à retomber sur Terre
·
À 1 000 km, cela lui prend 1 000 ans
Mais certains avant de tomber vont peut-être impacter un autre on exploser pour
une raison naturelle (panne) ou non (tir Laser d’une nation ennemie) et se
répandre en de multiples débris. Ce sont ces débris qui au cours du temps
deviennent dangereux pour les autres.
Ils peuvent être de toutes les tailles, on a évalué (CNES) :
·
30 000 objets de 10 cm ou plus dont 1 400 satellites actifs (étages supérieurs,
outils etc…
·
750 000 objets de 1 cm ou plus (vis, boulon, morceau de métal)
·
135 millions d’objets de 1 mm ou plus
On évalue la quantité de débris à près de 10.000 t en orbite.
L’ISS effectue des manœuvres d’évitement pour les gros débris 5 à 6 fois par an
en moyenne.
Je sais que l’espace est vaste, mais le nombre énorme de débris commence à
inquiéter la communauté internationale.
En effet même si les plus gros morceaux (supérieurs à 10 cm) peuvent être suivis
depuis la Terre par radar, les plus petits, de l’ordre du millimétrique ne
peuvent pas être détectés. Ce sont ceux-là qui risquent d’impacter gravement des
satellites, l’ISS ou un astronaute en EVA. Il faut s’en prémunir par diverses
protections.
Il existe aussi un autre danger, pour les gros débris, ils peuvent retomber sur
Terre dans des lieux habités s’ils ne sont pas correctement dirigés.
Graphique représentant le nombre total d’objets (en marron) suivis par les
radars (supérieurs à 10 cm)
Les à-coups sont dus à des explosion ou destructions de satellites.
Illustration : Crédit Wikipedia Domaine Public.
De toutes façons, il faut maintenant réduire le nombre de débris et commencer à
s’en débarrasser si possible.
Il existe des réglementations pour les nouveaux lancements : les mettre en fin
de vie sur une orbite haute, une orbite « cimetière ».
Sinon, c’est l’objet des solutions de « nettoyage » spatial.
C’est pour cela que l’ESA et l’UNOOSA (acronyme de United Nations Office for
Outer Space Affairs) département de l’ONU s’occupant des affaires spatiales ont
décidé d’actions auprès du grand public et des sociétés spatiales afin de les
sensibiliser sur ce sujet.
Luisa Innocenti est responsable du programme Clean Space à l’Agence spatiale
européenne (ESA),
Ils ont mis au point une série de 9 infographiques expliquant les divers
problèmes et solutions liés à ces débris.
Suivant les
sources le nombre d’objets peut varier, ce qui est important c’est l’ordre de
grandeur.
Illustration
ESA/UNOOSA.
Peut-on nettoyer et se débarrasser des débris les plus dangereux ?
C’est pour cette question entre autres que j’ai invité
Christophe Bonnal,
direction des Lanceurs du CNES et président des commissions débris spatiaux
de l’IAA et de l’IAC, à nous donner une conférence le 13 Avril 2022 à 19H00
au CNAM amphi Grégoire.
Pour vous inscrire,
comme d’habitude :
https://www.planetastronomy.com/special/SAF/conf-mens.htm
et clic sur réservation.
Il fera le point de la situation actuelle.
POUR
ALLER PLUS LOIN :
POLLUTION SPATIALE
: Quelle est la situation ?
ESA and UNOOSA illustrate space debris problem
Les infographiques et podcast de l’ESA au sujet des débris.
Pollution spatiale : l’espace est devenu une poubelle
Pollution spatiale : la menace fantôme vidéo 7 min
Débris Spatiaux : Où En Est-On ?
Dossier du CNES.
SOLAR ORBITER :.UNE IMAGE SUPER HR DU SOLEIL !
(30/03/2022)
Solar Orbiter est une mission de l’ESA/NASA, partie de Cape Canaveral en Février
2020, ayant pour but d’étudier de près le Soleil (un peu comme PSP Parker
Solar Probe)
déjà en orbite autour du Soleil. Elle suivra une orbite polaire.
Elle devrait permettre d’étudier le flux du vent solaire, la photosphère et son
orbite particulière devrait donner les premières images des pôles solaires. Elle
devrait aussi nous en apprendre plus sur le mystère du Soleil : pourquoi la
couronne est-elle beaucoup plus chaude que la surface du Soleil, phénomène
contraire aux lois de la thermodynamique.
Une dizaine d’instruments sont inclus dans cette sonde : six du genre télescope
pour observation du Soleil et 4 pour étude de l’environnement (instruments
appelés in-situ).
La sonde devrait s’approcher du Soleil, jusqu’à 42 millions de km (0,28 UA),
soit approx. 60 Rayons solaires.
En ce moment (Mars 2022) la sonde se trouve à mi-chemin entre la Terre et le
Soleil (75 millions de km le 7 Mars 2022).
À
ce moment-là, son
imageur dans l’extrême UV (EUI = Full-Sun and High-Resolution Imager) a
pris avec son télescope toutes les 10 minutes un cliché du Soleil, elle en a
pris 25.
Toutes ces images ont été regroupée afin de fournir une image super haute
résolution (80 M pixels) de notre étoile. Images prises à 17 nm dans l’extrême
UV, c’est principalement la couronne qui est imagée à cette longueur d’onde.
La voici en résolution moyenne,
attention
la Super HR est ici,
elle fait plus de 50 MB.
Cela vaut le coup de voir la HR et de zoomer dans le Soleil, c’est
impressionnant et il y a une surprise à 2 H, une Terre à l’échelle !
Crédit : ESA & NASA/Solar Orbiter/EUI team; Data processing: E. Kraaikamp (ROB)
Un
autre instrument était en fonction : le SPICE (Spectral Imaging of the Coronal
Environment). Celui-ci permet de scanner le Soleil et de l’imager à diverses
longueurs d’onde (ou température), auxquelles on associe une couleur, comme :
·
L’Hydrogène pour une température de 10.000 °C et une couleur violette
·
Le Carbone 32.000 °C en bleu
·
L’Oxygène 320.000 °C en vert et
·
Le Néon 630 .000 °C en jaune.
Ce qui donnent les images ci-contre.
L’ESA fournit aussi un
assemblage gif
de ces 4 images.
Crédit : ESA & NASA/Solar Orbiter/SPICE team; Data processing: G. Pelouze (IAS)
Après cet évènement, l’ESA prépare le
premier passage au
périhélie de Solar Orbiter le 27 Mars 2022.
La sonde sera alors à 48 millions de km du Soleil.
À cette occasion tous les 10 instruments seront actifs afin de recueillir le
maximum de données.
On va s’intéresser aussi aux taches solaires.
Une remarque, les instruments sont fixes par rapport à la sonde, donc, pour voir
un objet quelconque ou une zone intéressante du Soleil, il va falloir orienter
correctement la sonde.
L’ESA publie un graphique montrant la séquence d’approche.
Crédit : ESA.
POUR ALLER PLUS LOIN :
Zoomez dans les détails « sans précédent » du Soleil dans cette image obtenue
par Solar Orbiter
Zooming into the Sun with Solar Orbiter
La mission
sur votre site préféré.
DIAGRAMME DE PHASES : UN NOUVEL ÉTAT DE LA GLACE DÉCOUVERT.
(30/03/2022)
Un rappel de physique de classe de seconde pour commencer.
Qu’est-ce qu’un
DIAGRAMME DE PHASES ?
Faites appel à vos souvenirs de lycée, on vous parlait d’eau de glace de vapeur,
d’états de la matière etc..
Que la température d’ébullition de l’eau dépendait de l’altitude par exemple, on
vous a parlé aussi de point triple….
Un
diagramme de phases représente les différents états physiques (solide, liquide,
gazeux) d’un corps (pur ou mélange), par exemple de l’eau, en fonction de
paramètres comme la température et la pression.
Cela permet de montrer les différents changements d’états en fonction de
l’évolution des variables.
Crédit diagramme : Univ Laval CA
Et on vous présente alors ce diagramme bien connu.
Diagramme de phase de l’eau en fonction de P et T.
On remarque tout de suite qu’il existe un point où les trois phases sont
présentes en même temps : le fameux
POINT TRIPLE de
l’eau qui sert de référence en physique. Proche de 0°C (0,01°C) et pour une
pression très faible : 0,006 atm
Que remarque-t-on ? Si la pression est trop faible (comme sur Mars), on ne peut
pas avoir d’eau liquide, on passe directement de l’état solide à l’état gazeux,
c’est la sublimation.
Sur Terre, l’eau boue en montagne à cause de la baisse de pression d’air, bien
en dessous de 100°C par exemple,
Un autre point caractéristique mais moins connu sur ce diagramme : le
POINT CRITIQUE.
En effet, augmentons pression et température ; pour le gaz, sa densité augmente
avec la pression, pour le liquide, par contre, quand la température augmente, sa
densité diminue.
Il arrive donc un moment où ces densités s’égalisent, c’est le point critique.
Il n’y a plus qu’un mélange liquide/gaz, l’ensemble est supercritique.
Pour l’eau c’est à 374°C et à 218 atm.
En fait le diagramme précédent n’est qu’une vue SIMPLIFIÉE de la réalité.
Diagramme de phases de l’eau à une échelle plus large et logarithmique,
permettant de nombreux ordres de grandeur.
La pression en ordonnée varie de 1 Pa à 1 TPa (Tera Pascal : 1012 Pa)
et la température en abscise de 0K à 650K.
On remarque qu’il existe une
vingtaine de différentes
formes ou états de glace, baptisés la plupart par un chiffre romain. Ces
états apparaissent lorsque l’eau est soumise à des conditions extrêmes de
pression.
Là où cela devient intéressant, il est possible que ces constions extrêmes
soient celles qui règnent à l’intérieur de certains corps extraterrestres.
Crédit Wikipedia CC BY-SA 3.0
Des chercheurs de l’Université de Las Vegas (il n’y a pas que des casinos,
là-bas !) menés par Zach Grande, viennent de découvrir un nouvel état de l’eau.
Ils font partie du département des conditions extrêmes de cette université, et
ils ont mis au point une nouvelle méthode pour comprimer de l’eau entre deux
diamants, provoquant ainsi la formation de cristaux de glace. Morceaux de glace
soumis ensuite à des tirs laser faisant monter la température à 4000°C. En
procédant de nombreuses fois à cette même procédure, on arrive à des pressions
régnant au cœur de notre planète (vers les 300.000 atm !), ils se sont aperçus
que les particules de glace effectuaient une transition de la phase VII à une
nouvelle phase baptisée VIIt avant d’aboutir à la phase connue X. généralement
ces types de glace formés à haute pression ont une densité supérieure à celle de
l’eau liquide, contrairement à la glace ordinaire.
Évidemment on ne pourrait pas trouver ce type de glace à la surface de la Terre,
mais pourquoi pas dans son manteau où dans des mondes planétaires extra
solaires.
Les astrobiologistes pensent que ce type de glace (VIIt) pourrait être commun
dans les exoplanètes riches en eau.
Ce pourrait être un paramètre à prendre en compte pour les prochaines
recherches.
POUR ALLER PLUS LOIN.
On a découvert une nouvelle forme de glace
Des chercheurs découvrent une toute nouvelle forme de glace d’eau
UNLV Physicists Discover New Form of Ice
A New Form Of Ice Has Been Discovered
GAIA :.UNE PARTIE DE NOTRE GALAXIE PLUS ANCIENNE QUE PRÉVU.
(30/03/2022)
Les analyses détaillées des données du troisième catalogue de Gaia ont montré
qu’une partie de
la Voie Lactée,
ce que l’on appelle le
disque épais se serait formé il y a 13 milliards d’années, soit 800
millions d’années après le Big Bang. C’est approximativement deux milliards
d’années plus tôt que ce que l’on pensait.
C’est le résultat d’une étude menée par des scientifiques du Max Planck
Institute for Astronmy de Heidelberg.
Mais comment peut-on déterminer l’âge d’une portion de galaxie ?
La détermination de l’âge des étoiles est une des choses les plus difficiles, on
ne peut pas le mesurer directement, il faut faire des suppositions et bâtir des
modèles.
En fait, on se base sur la métallicité des étoiles (pour les astronomes, tout ce
qui est au-delà de l’Hélium est un « métal » !!), cette métallicité peut être
déterminée par un télescope spectrométrique comme le LAMOST Chinois (Large Sky
Area Multi-Object Fiber Spectroscopic Telescope). De la métallicité on en déduit
son âge. Les premières étoiles n’avaient à leur disposition que H et He, et plus
elles vieillissaient, plus de nouveaux éléments (des « métaux ») étaient
ajoutés, plus leur métallicité augmentait.
C’est la façon dont on en déduisait leur âge, associé avec leur luminosité.
Illustration de notre galaxie. Crédit : ESA.
La composition de notre Galaxie.
En deux mots : elle est composée
du halo et du disque.
·
Le halo est une région approximativement sphérique qui entoure le disque
galactique, et c’est la partie la plus ancienne de la galaxie.
·
Le disque est composé de deux parties : le disque fin et le disque épais. Le
disque fin contient la plupart des étoiles que l’on voit lorsqu’on observe la
Voie Lactée le soir. Le disque épais, deux fois l’épaisseur du disque fin mais
dont le rayon est plus faible, contient lui, une toute petite partie des
étoiles. C’est l’étude des étoiles dans ces deux régions qui a permis de dater
l’âge de celles-ci.
Cela a permis d’établir la chronologie de la formation de notre Galaxie :
·
Première époque : 800 millions d’années après le BB, formation du disque épais
et de ses étoiles, probablement avec la formation du halo aussi.
·
Deuxième époque : 2 milliards d’années après le BB, fusion de notre Galaxie avec
la galaxie naine appelée Gaia-Enceladus, ceci a contribué à former des étoiles
du disque épais et à celles du disque fin. Cette formation s’est arrêtée vers
les 6 milliards d’années après le BB.
Le disque épais a donc été formé bien avant le reste de notre Galaxie.
On espère beaucoup du JWST pour continuer ces recherches.
POUR ALLER PLUS LOIN :
Gaia finds parts of the Milky Way much older than expected
A time-resolved picture of our Milky Way’s early formation history
Une partie de la Voie lactée est plus ancienne qu’on le croyait
COSMOLOGIE :.LA PLUS DÉTAILLÉE DES SIMULATIONS DE L’UNIVERS PRIMORDIAL.
(30/03/2022)
D’après ce que l’on sait et suppose, notre Univers est né il y a
approximativement 13,8 Milliards d’années (Ga), lors de ce que l’on a appelé le
Big Bang (mais je vous le rappelle que ce n’était pas Big et que ça n’a pas fait
Bang).
La température et la densité originelles énormes, ont tout de suite décru,
l’Univers commençait à se refroidir, si bien qu’au bout d’un certain temps,
après le flash du bruit de fond cosmologique (CMB) vers les 380.000 ans,
il est devenu opaque.
C’est ce que l’on a appelé les
âges sombres
(dark ages).
Mais le temps passant, vers 200 Ma, les premières étoiles/galaxies se créent
grâce à la gravité et produisent suffisamment de rayonnement pour réioniser
l’Univers, cela va donner naissance à ce que l’on appelle
la période de
réionisation, elle va durer de 200 Ma à 800 Ma approx (z de 6 à 20).
C’est cette période charnière de la réionisation à laquelle se sont attaquée les
scientifiques du MIT, de Harvard et du Max Planck Institute for Astrophysics,
pour développer une puissante simulation numérique.
Cette simulation a été baptisée
Thesan comme le
nom de la déesse de l’aube dans la mythologie Étrusque, en l’honneur de leur
étude sur l’aube cosmique correspondant à cette période.
C’est une des plus grandes et complètes simulations sur la période de la
réionisation, elle couvre un champ temporel de 400.000 ans jusqu’à 1 Ga. Elle
décrit un volume de 300 Mal de dimension.
On voit l’apparition des premières centaines de milliers de galaxies.
Un extrait de la simulation montrée plus bas.
Le Temps s’écoule de la gauche vers la droite.
Il y a 4 canaux :
En haut : la matière noire composée de halos connectée par des filaments
Le panneau immédiatement en dessous correspond au gaz qui s’effondre pour donner
naissance à des galaxies.
Le panneau en dessous, ces galaxies produisent des photons qui provoquent la
réionisation.
Panneau inférieur : ceux-ci chauffent le gaz.
Illustration crédit : collaboration THESAN.
La simulation commentée (en anglais avec sous titres).
Cette simulation montre comment la lumière des premières galaxies interagit avec
le gaz intergalactique pendant le premier milliard d’années et transforme
l’Univers de neutre à ionisé.
La simulation a tourné sur un super calculateur
SuperMUC-NG
du Max Planck.
Les scientifiques de cette opération espèrent que les prochaines observations du
JWST permettront de confirmer leur modèle.
POUR ALLER PLUS LOIN
Scientists develop the largest, most detailed model of the early universe to
date
du MIT.
Remarkable Simulations Of The Early Universe From The Dark Ages Through First
Light
Astronomers reveal remarkable simulations of the early universe
thesan image gallery :
https://www.thesan-project.com/images.html
Des astronomes présentent le modèle le plus grand et le plus détaillé de
l’Univers primitif
Éclairage sur la fin des âges sombres et l'époque de réionisation,
conf IAP de G Lagache du LAM.
La fin des ages sombres :
CR de la conférence SAF de M Langer de l'IAS
Les galaxies lointaines, age sombre :
CR conf D Kunth RCE2012
JWST :.LES MIROIRS SONT PARFAITEMENT ALIGNÉS.
(30/03/2022)
Le télescope spatial James Webb, le Webb est maintenant parfaitement à poste en
L2 ; la NASA a commencé depuis Février 2022 l’alignement des 18 segments du
miroir principal afin d’obtenir la mise au point optimal et que ces 18 miroirs
se comportent comme un seul de 6,5 m de diamètre.
Pourquoi aligner ces miroirs, il aurait suffi de les envoyer dans l’espace déjà
alignés !
Eh bien non ! Pour des
raisons de sécurité, on ne voulait pas que ces miroirs élémentaires se
touchent (ils doivent être finalement jointifs), de peur que les vibrations au
moment du lancement et des changements de trajectoires, ne les endommagent.
Donc une fois à poste et stabilisé, on peut procéder à cette délicate (et très
lente opération).
En effet chaque miroir est équipé de petits micromoteurs permettant de très
légers déplacements, de l’ordre de quelques mm.
La vitesse de déplacement de chaque miroir élémentaire peut atteindre 1 mm par
jour.
Cette opération va durer trois mois. Car pour ne pas trop réchauffer le
télescope à cause du mouvement des moteurs, on les fait fonctionner l’un après
l’autre et sur une très courte durée de temps. Le miroir doit atteindre une
température de 50K, pas plus.
Cette procédure d’alignement est une procédure en sept étapes, nous venons
d’achever la phase cinq.
Une première image avant alignement a été publiée, où l’on voit 18
points lumineux correspondant aux 18 images des 18 miroirs.
Crédit : NASA |
Ensuite il a fallu identifier les miroirs auxquelles elles
appartiennent.
Crédit : NASA |
La NASA a même publié
un selfie du miroir
par la NirCam.
Ensuite
c’est le travail des micromoteurs d’aligner les miroirs un par un (voir cette
animation gif
qui l’explique) afin d’obtenir une image finale que voici.
Les experts sont extrêmement satisfaits, le résultat dépasse leur meilleure
prévision.
L’étoile choisie pour cet essai d’alignement est une étoile de faible
luminosité, magnitude 11, (son nom : 2MASS J17554042+6551277)
Elle a été prise par la NIRCam
lors d’une pose de 2100
secondes (35 minutes) avec un filtre rouge en IR à 2 microns.
Crédit NASA/STScI.
La prise de vue de 35 minutes prouve que tout fonctionne parfaitement dans le
pointage du télescope (guide, roues à réaction etc..)
On remarque sur l’image qu’en plus de notre étoile de référence, on distingue
des galaxies en arrière-plan similaires à ce que l’on obtenait avec les images
« deep field » de Hubble.
La résolution serait de 50 mas (milli secondes d’arc) d’après les spécialistes.
Tout semble OK à bord, il faut attendre le refroidissement complet, surtout pour
l’instrument MIRI qui, lui, nécessite un refroidissement actif à l’aide
d’Hélium. Il doit atteindre 7K alors qu’actuellement il est beaucoup plus chaud
(aprox 90K).
Le NIRSpec est lui aussi en état de marche.
Donc, il n’y a plus qu’attendre encore quelques mois pour voir le Webb
complètement opérationnel.
Une vidéo du GSFC expliquant l’alignement :
https://youtu.be/MiGx8xv6xjE
POUR ALLER PLUS LOIN :
Webb has Now Taken the Sharpest Image the Laws of Physics Allow
NASA’s Webb Reaches Alignment Milestone, Optics Working Successfully
L’extraordinaire acuité visuelle du télescope spatial Webb en images
Voici pourquoi les miroirs du James Webb doivent bouger si lentement
Le télescope spatial James-Webb aligne ses miroirs
James Webb : première image d’une étoile suite à l’alignement complet des
miroirs
Photons Received: Webb Sees Its First Star – 18 Times
Mais comment James Webb a-t-il pu prendre un selfie sans caméra à l’extérieur ?
Webb Begins Multi-Instrument Alignment
Comment expliquer que James Webb aura ce drôle de mouvement autour du Soleil
video sur Niracm 18 minutes :
https://youtu.be/MzWfUK0yvdY
Site Internet du JWST.
À la NASA
ASTÉROÏDES : BENNU ET RYUGU ONT UNE FORME DE DÉ, POURQUOI,
(30/03/2022)
On se rappelle tous ces deux superbes missions
Hayabusa-2
et
Osiris-Rex
vers des mini astéroïdes avec retour d’échantillons.
Quelle ne fut pas notre surprise de s’apercevoir que ces deux corps avaient la
même forme, à savoir, un diamant ou un dé ou un cube selon les humeurs. Ils
n’ont pas la même taille, ils ne sont pas du même type, par contre ils sont tous
les deux dans la ceinture principale.
Longtemps on s’est posé la question pourquoi une forme similaire ?
Ryugu
à gauche, 900 m dans sa plus grande dimension. Astéroïde de type C 5carboné),
période de rotation : 7,8 heures.
Cible de la missions japonaise Hayabusa-2.
Bennu à droite, 500 m dans sa plus grande dimension. Astéroïde de type B,
période de rotation 4,3 heures.
Cible de la mission US Osiris-Rex.
Crédit NASA/Jaxa.
On a d’abord pensé que cette forme étrange était due à la vitesse de rotation
plutôt élevée de ces petits corps, que cela favorisait une accumulation à
l’équateur. Mais comme ces astéroïdes faisaient partie des plus anciens de notre
Système Solaire, ils auraient dû être aplatis avec le temps. De plus ces
astéroïdes sont du genre « rubble
pile » c’est-à-dire empilement de roches ou tas de gravats, donc très
lâches, leur densité est d’ailleurs faible : 1,2, on voit bien qu’ils sont
constitués en grande partie de vide entre les roches, tenus par la très faible
gravité.
Donc ça ne suffit pas pour expliquer la forme de diamant ?
Des chercheurs Japonais d’Okinawa et Américains de Rutgers University se sont
attelés au problème et viennent de publier un article sur le sujet dans la revue
Granular Matter : « Bennu and Ryugu, diamonds in the sky ».
Ils ont déduit des faits précédents, que ces astéroïdes devaient se comporter
plutôt comme de la
matière granulaire et obéir à la physique des milieux granulaires. Dans
ces conditions, l’écoulement de grains de sable devrait pourvoir aider à
appréhender le problème.
Ils
ont utilisé des modèles basés sur l’écoulement de grains de sables et ont fait
intervenir rotation et gravité.
Et ça a marché, ils ont trouvé la forme de diamant.
On voit ici le résultat d’une simulation par rapport à Bennu. On retrouve bien
la même forme.
Crédit : Sabuwala et al.
La force centrifuge joue bien un rôle dans la forme diamant, elle est plus
faible près des pôles, ce qui favorise une accumulation de roches à ces
endroits. Alors que la force centrifuge est plus forte à l’équateur, ce qui
donne aussi une accumulation.
D’où cette forme bizarre. Les scientifiques pensent que cette forme est présente
depuis l’origine de la formation de l’astéroïde.
POUR ALLER PLUS LOIN :
Bennu and Ryugu: diamonds in the sky
article scientifique base de cette nouvelle.
On sait pourquoi les astéroïdes Bennu et Ryugu ont une forme de diamant
Bennu et Ryugu, deux astéroïdes taillés comme des diamants dans le Système
solaire
Why are Rubble Pile Asteroids Shaped Like Diamonds?
De Universe Today.
Diamonds in the sky
communiqué de presse.
Simple Physics Solves Mystery of Diamond-Shaped Asteroids
Pourquoi des astéroïdes comme Ryugu et Bennu ont une forme carrée ?
Bonne lecture à tous.
C’est tout pour aujourd’hui !!
Bon ciel à tous !
JEAN-PIERRE MARTIN
Abonnez-vous gratuitement aux Astronews
du site en envoyant votre e-mail.
Astronews précédentes :
ICI
Pour vous désabonner des Astronews :
cliquez ICI.