LES ASTRONEWS de
planetastronomy.com:
Mise à jour : 11 Février 2023
Conférences et Évènements :
Calendrier
.............. Rapport
et CR
Prochaine conférence SAF. : le mercredi 8 Mars (CNAM exceptionnellement amphi JB
Say) 19 H
JM Bonnet-Bidaud astrophysicien CEA, sur « L’histoire critique du Big Bang"
Réservation comme d’habitude ou
à la SAF directement.
La suivante : le 12 Avril : Thierry
Legault sur « L’Astrophoto pour les nuls »
Transmission en direct sur le canal YouTube de la SAF :
https://www.youtube.com/channel/UCD6H5ugytjb0FM9CGLUn0Xw/feautured
Astronews précédentes :
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dossiers à télécharger par ftp :
ICI
ARCHIVES DES ASTRONEWS
: clic sur le sujet désiré
:
Astrophysique/cosmologie
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Spécial Mars ;
Terre/Lune
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Système solaire ;
Astronautique/conq spatiale
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3D/divers
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Histoire astro /Instruments ;
Observations
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Soleil
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Étoiles/Galaxies ;
Livres/Magazines ;
Jeunes /Scolaires
Artemis-I :.Les
conclusions du premier vol.
(11/02/2023)
Starship
: Test réussi du booster aux 33 Raptors !
(11/02/2023)
Lucy :
Une nouvelle cible ajoutée !
(11/02/2023)
Hubble :.Il
mesure la masse d’une naine blanche.
(11/02/2023)
Propulsion :
Mars en 45 jours ?
(11/02/2023)
Propulsion :
Un moteur qui fait « Boum » !
(11/02/2023)
Les particules :
Le modèle standard tient le coup !
(11/02/2023)
Mars :.
L’ours de Mars !
(11/02/2023)
Comète :.ZTF
suite.
(11/02/2023)
JWST :.Première
occultation d’une étoile.
(11/02/2023)
Galileo :.Plus
performant que le GPS…mais….
(11/02/2023)
Livre conseillé
:..Galilée à la plage chez Dunod par A. Cassan.
(11/02/2023)
Les magazines conseillés :
Pour la science Machines Quantiques.
(11/02/2023)
ARTEMIS-I :.LES CONCLUSIONS DU PREMIER VOL.
(11/02/2023)
La mission Artemis 1 s’st bien terminée par le retour sur Terre de la capsule
Orion en bon état.
Il est temps alors pour la NASA d’éplucher toutes les mesures effectuées pendant
le lancement et pendant le vol de la fusée géante.
C’est nécessaire avant de donner le OK à la mission suivante Artemis II.
Un nombre impressionnant de données ont été recueilli,
approximativement une cinquantaine de terabytes (tera = 1012) en
tout.
L’étude
de ces données a montré que le lanceur, les boosters et le module interface ICPS
ont parfaitement fonctionné. De nombreuses photos prises en direct le prouvent
aussi.
Le moteur RS-25 est donc qualifié pour SLS (provient de la navette).
La NASA conclue le rapport préliminaire en disant que le lanceur
SLS a fonctionné comme
prévu, malgré tous les retards et problèmes de développement.
Maintenant c’est au tour d’Orion et de sa multitude de capteurs d’être étudié à
fond avant que l’on puisse donner le feu vert à la mission suivante. Néanmoins
les préparations de cette mission ont quand même commencé, aussi bien au niveau
lanceur que capsule Orion.
Prochaine étape : la désignation des astronautes.
Lancement prévu : 2024.
Crédit photo lancement : NASA/Chris Coleman et Kevin Dav
POUR ALLER PLUS LOIN :
La Nasa dévoile ses premières conclusions sur la mission Artemis I
Excellente nouvelle pour Artémis II : la méga-fusée SLS a marché mieux que prévu
Data from the First SLS Flight to Prepare NASA for Future Artemis Missions
Toutes les images de la mission
Artemis I chez Flickr.
The Artemis book
par l’ESA.
Des Nouvelles d’Orion à l’ESA.
STARSHIP :.TEST RÉUSSI DU BOOSTER AUX 33 RAPTORS !
(11/02/2023)
Le 9 Février 2023
est à marquer d’une croix blanche pour Elon Musk et sa société SpaceX.
C’est le jour de l’essai
grandeur nature du booster sélectionné pour le premier vol du Starship
complet (booster plus Starship). Il a eu lieu sur le site de Boca Chica au Texas
où Elon Musk a investi plus d’un milliard de $ pour construire sa « STARBASE »
avec sa tour pour attraper au vol les lanceurs revenant sur terre.
Le test ne devait surtout pas endommager le site de lancement, c’était la plus
grande crainte.
On sait que le Booster (70 m de haut) utilise
33 moteurs Raptors 2
(utilisant de l’oxygène et du méthane liquides) possédant une poussée deux fois
plus importante que Saturn 5 ou SLS.
Message d’Elon Musk à propos du test qui s’est déroulé comme prévu :
Team turned off 1 engine just before start & 1 stopped itself, so 31 engines
fired overall.
But still enough engines to reach orbit!
Un moteur a été éteint juste avant la mise à feu et un autre s’est éteint de
lui-même au cours de l’essai.
Néanmoins, il y a assez de puissance pour atteindre l’orbite.
Phot : SpaceX
Le test a été relativement court, mais selon le programme d’après SpaceX. Les
installations n’ont pas été endommagées.
Cette configuration de 33 moteurs est la plus puissante jamais utilisée, les
anciens se rappellent certainement la fusée géante russe des années 1960, la N1
avec ses 30 moteurs (moins puissants que les Raptors) qui n’a jamais fonctionné
et a même provoqué des accidents très graves sur le pas de tir.
Très intéressante photo vue de drone, où l’on voit la Booster à gauche et la
Starship en noir à droite.
Crédit photo : SpaceX
Encore une belle photo prise par le drone :
On remarque parfaitement le mécanisme Mecazilla pour attraper les lanceurs au
retour. Photo : SpaceX.
La réussite de ce test est de bon augure
pour le futur lancement Starship vers Hawaï en Mars ou Avril. C’est aussi une
Starship qui devrait emmener les premiers astronautes sur la Lune lors de la
mission Artemis III.
Des vidéos de cet essai sont disponibles, notamment :
https://twitter.com/i/broadcasts/1BdGYygbWbAGX
La
meilleure étant peut-être celle-ci prise par le drone :
https://twitter.com/i/status/1623812763415093249
POUR ALLER PLUS LOIN :
SpaceX completes a hot fire test of its massive Super Heavy rocket
SpaceX Conducts Static Fire Of Starship Engines
SpaceX test fires Starship Super Heavy Booster's 31 Engines
Raptor 1 vs Raptor 2: What did SpaceX change?
Les 33 moteurs du Starship de SpaceX se sont allumés : comment s’est passé ce
test majeur ?
HUBBLE :.IL MESURE LA MASSE D’UNE NAINE BLANCHE.
(11/02/2023)
Encore une fois Einstein est mis à contribution !
Hubble, notre vaillant télescope spatial, vient de mesurer pour la première fois
la masse d’une naine
blanche isolée, la LAWD 37 (LAWD = Luyten Atlas of White Dwarfs)
Rappelons qu’une naine blanche est l’évolution ultime d’une étoile de quelques
masses solaires (max 10), c’est compact et très dense.
Il se trouve qu’exactement
un siècle après
l’éclipse de Sobral en 1919 qui avait validée au monde entier les
théories de la Relativité Générale d’Einstein, Hubble s’est basé sur le même
principe (la masse courbe la lumière !) pour mesurer la masse de cette étoile.
En
effet, les astronomes de Hubble ont détecté la lumière d’une étoile située
derrière LAWD 37, qui s’est « courbée » lorsque la naine rouge (forte masse) est
passée devant elle.
L’illustration montre comment l’influence gravitationnelle de la naine blanche
dévie les rayons lumineux de l’étoile d’arrière-plan.
C’est l’effet appelé lentille gravitationnelle, mais ici il prend plutôt le nom
de micro-lentille gravitationnelle.
Crédit : NASA, ESA, A. Feild
Si l’effet de lentille gravitationnelle permet de détecter des objets très
lumineux, l’effet
micro-lentille (micro lensing en anglais) permet d’étudier des objets
beaucoup moins brillants. Idéal pour des objets de notre Galaxie par exemple.
Dans cet effet, la masse de la « lentille » est faible ou très faible (étoile,
planète au lieu de galaxies, amas de galaxies).
Dans notre cas le décalage était extrêmement faible, mais mesurable avec les
instruments actuels.
La masse de LAWD 37 a été mesurée à 56% de la masse de notre Soleil, elle est
située à 15 al de nous.
Le passage de l’étoile d’arrière-plan (Novembre 2019) a été déterminée grace aux
données de Gaia.
Cette étude est due à Peter McGill de Cambridge (GB) et de l’Université de Santa
Cruz (Californie) et ses collègues et a été publiée sur le site de
The Monthly Notices of the Royal Astronomical Society
(libre accès).
Les masses de naines blanches ont déjà été mesurées mais pour des couples
d’étoiles et jamais pour une étoile seule.
Les scientifiques espèrent pouvoir renouveler l’expérience avec le JWST et une
naine blanche appelée LAWD 66.
Trajectoire apparente de la naine blanche.
Crédit :
NASA, ESA, P. McGill (Univ. of California, SC and Cambridge), K. Sahu (STScI),
J. Depasquale (STScI)
Le trajet tortueux en bleu est
le trajet apparent de
LAWD 37 devant l’étoile d’arrière-plan, alors que le trajet réel était
une ligne droite. C’est l’influence de la masse de la naine blanche qui a
déformée notre vue de ce passage. Cette déformation a permis la mesure de la
masse de LAWD 37.
Albert avait encore raison !
POUR ALLER PLUS LOIN :
For The First Time Hubble Directly Measures The Mass of a Lone White Dwarf
Pour la première fois, le télescope Hubble mesure directement la masse d’une
naine blanche
Première mesure de la masse d'une naine blanche isolée
Mesurer la masse d’une étoile par un effet relativiste ?
Hubble l’a fait !
LUCY : UNE NOUVELLE CIBLE AJOUTÉE.
(11/02/2023)
La mission Lucy vers les Troyens de Jupiter est une des missions les plus
complexes de la NASA, car on doit jongler entre les deux positions L4 et L5 des
troyens.
En plus la NASA vient de découvrir que sur le chemin vers Jupiter, Lucy pourrait
croiser un astéroïde, désigné 1999 VD57, qu’on lui demande
d’étudier au passage
en le survolant.
Vue du système solaire et de la position de l’astéroïde en question au passage
de Lucy.
Crédit : NASA/GSFC
L’équipe qui gère la mission (GSFC) va procéder à une légère modification de
trajectoire afin que Lucy passe au plus près de cet astéroïde.
Cette manœuvre devrait se produire en Mai 2023, afin que Lucy passe à 450 km de
sa cible.
Celle-ci est extrêmement petit, de l’ordre de 700 m !
La rencontre devrait avoir lieu le 1er Novembre 2023.
On se rappelle que le 20 Avril 2025 Lucy devrait aussi survoler l’astéroïde
Donaldjohanson.
Maintenant un mot sur les malheurs de Lucy, on sait qu’un des panneaux solaires
ne s’était pas complètement déployé. Après de nombreux efforts la NASA a réussi
à ce que le panneau défectueux soit ouvert à près de 98%, ils ont décidé
d’arrêter leurs efforts pour ouvrir plus. Cela devrait être suffisant pour
remplir la mission.
POUR ALLER PLUS LOIN :
NASA’s Lucy Team Announces New Asteroid Target
Lucy Mission to the Trojan Asteroids: Science Goals
NASA suspends efforts to fully deploy Lucy solar array
Le site de Lucy au
SwRI. À voir
PROPULSION : MARS EN 45 JOURS ?
(11/02/2023)
Il y a de la révolution dans l’air à la NASA en ce qui concerne les systèmes de
propulsion. En effet on parle de plus en plus d’aller sur Mars, or ceci est une
entreprise de longue haleine, le voyage aller lui-même dure approx 7 mois, le
séjour sur place est conditionné par la fenêtre de retour, on doit rester 18
mois sur place et retour 7 mois.
Indépendamment de la perte de temps de si longs voyages ainsi que l’énorme
quantité de nourriture, oxygène, eau etc , n’oublions pas que pendant le
transit, les astronautes sont soumis aux dangereuses radiations, contre
lesquelles on ne peut pas grand-chose.
Comment réduire l’action des radiations ?
La solution la plus
évidente est de réduire la durée du voyage !
C’est ce à quoi la NASA pense en association avec le DARPA (Defense Advanced
Research Projects Agency) dépendant du ministère de la Défense.
On va remettre au gout du jour la propulsion nucléaire des années 1960 (NERVA)
développée pendant la guerre froide en l’améliorant fortement.
Ces deux organismes vont développer
un système de propulsion
nucléaire thermique / électrique, dont un prototype devrait voir le jour
en 2027.
Le
principe est simple : un petit réacteur (fission) génère de très hautes
températures qui vont servir à transférer cette chaleur à un élément propulsant,
de l’hydrogène qui s’échappe par une tuyère.
Cela va donner naissance au projet DRACO, (Demonstration Rocket for Agile
Cislunar Operations).
Cette technologie devrait réduire drastiquement la durée d’un voyage vers la
Lune ou Mars par exemple.
Crédit illustration : NASA
C’est un mode de propulsion nucléaire très performant, appelé système Bimodal
NTP/NEP with a Wave Rotor Topping Cycle.
NTP = Nuclear Thermal Propulsion NEP
= Nuclear Electric Propulsion.
L’impulsion spécifique devrait être bien plus grande que pour la propulsion
classique.
Ce double mode permettrait d’atteindre Mars en 45 jours. C’est ce que prétend
son concepteur le professeur Ryan Gosse avec son programme hypersonique.
Des contrats d’études ont déjà été donnés à General Atomics et Blue Origin.
Bien sûr tout ceci est en phase de conception et nous en reparlerons bientôt
j’en suis sûr.
Une vidéo explicative du principe bimodal :
https://youtu.be/U1g2aSj9ZTc
POUR ALLER PLUS LOIN :
NASA Investments in Space Nuclear Fission Technology
New Nuclear Rocket Design to Send Missions to Mars in Just 45 Days
NASA, DARPA Will Test Nuclear Engine for Future Mars Missions
La Terre – Mars en 45 jours seulement plutôt qu’en sept mois : une promesse
folle qui séduit la NASA
6 Things You Should Know About Nuclear Thermal Propulsion
US cislunar nuclear rocket project proceeds to next stage
China is Considering a Nuclear-Powered Mission to Neptune
PROPULSION :
UN MOTEUR QUI FAIT « BOUM » !
(11/02/2023)
Comme la Jeep des Dupondt dans « Tintin au pays de l’or noir » qui avait un
moteur qui faisait boum, la NASA met au point un moteur de fusée à détonation
rotative, soit « rotating
detonation rocket engine en anglais » ou RDRE.
Ce genre de moteur pourrait bien changer la façon d’explorer des mondes
lointains.
Alors, quel est le principe d’une telle propulsion ?
Par rapport à une propulsion classique qui contrôle l’éjection de gaz produite
par la combustion d’un mélange carburant/comburant, ce système génère la poussée
par une combustion supersonique, ou détonation.
Les explosions entrainent des ondes de choc qui se propagent les unes après les
autres.
Illustration : crédit professeur K Ahmed Université de Floride Centrale.
Il consommerait moins de carburant et produirait plus de puissance. Pour le
moment on parle d’un gain de 25% mais on en est qu’au début.
Des tests ont déjà été effectués au Marshall Space Flight Center avec la société
IN Space LLC, le moteur a été allumé une dizaine de fois avec succès.
Vidéo du test :
https://youtu.be/jBWUim-rppQ
Des matériaux spécifiques notamment des alliages de Cuivre spéciaux permettent
les fonctionnements dans des conditions extrêmes.
Des essais de plus grande importance devraient avoir lieu pour valider le
système.
POUR ALLER PLUS LOIN :
NASA Validates Revolutionary Propulsion Design for Deep Space Missions
Révolutionnaire, le «réacteur à détonation rotative» de la NASA bat déjà des
records
World-first "impossible" rotating detonation engine fires up
GALILEO : PLUS PERFORMANT QUE LE GPS…MAIS…
(11/02/2023)
Ça y est enfin, la constellation Galileo est pour ainsi dire complète (28
satellites à ce jour) et suite aux dernières mises à jour (HAS : High Accuracy
Service), le système européen de navigation propose une précision de 20 cm sur
le positionnement sur le terrain (et 40 cm en vertical).
Le GPS est battu, qui ne garantit qu’une précision de l’ordre du mètre.
Galileo devient le
système de positionnement le plus précis au monde !
Bravo à tous les ingénieurs et techniciens européens qui ont travaillé durement
sur ce système.
Mais, car il y un gros mais :
cette nouvelle amélioration n’est pas (encore) incluse dans les nouveaux
téléphones mobiles et services Internet, uniquement dans ceux de haut de gamme !
Les téléphones mobiles grand public ne bénéficient pour le moment que du « Open
Service »
L’EUSPA (l’Agence de l’Union européenne pour le programme spatial) travaille à
la mise en place vers le grand public.
Le principe de base du positionnement par satellite est connu : je reprends
l’explication de l’ESA :
Le système Galileo (crédit EUSPA)
Le principe de base de Galileo est simple. Les satellites dans l’espace
transmettent des signaux intégrant une mesure du temps très précise, exacte à
quelques milliardièmes de seconde près. Un récepteur capte les signaux de quatre
satellites Galileo (ou plus) et mesure le temps qu’il a fallu à chaque signal
pour l’atteindre. Il convertit ensuite ces valeurs de temps en distance en
multipliant les chiffres par la vitesse de la lumière. Le récepteur vérifie
ensuite les distances de tous les satellites pour localiser son emplacement sur
(ou au-dessus) de la surface de la Terre.
Mais en pratique, les orbites des satellites eux-mêmes et les horloges atomiques
embarquées qui gardent l’heure des signaux sont susceptibles de dériver. Les
signaux peuvent également subir divers niveaux de léger retard en raison des
interférences de « l’ionosphère », un segment électriquement actif de
l’atmosphère terrestre.
Ainsi, pour maintenir le système sur la bonne voie, un réseau mondial de
stations de détection Galileo effectue une surveillance continue des satellites
et de leurs signaux. Leurs données sont utilisées pour compiler un ensemble de
corrections qui sont ensuite transmises aux satellites Galileo en vue d’être
incorporées dans leurs signaux de navigation, environ toutes les 100 minutes.
Considérez Galileo comme une horloge planétaire unique, conçue pour être
suffisamment précise afin d’identifier et de mettre en évidence toutes les
erreurs qui s’accumulent au fil du temps.
Le nouveau HAS améliore encore ces performances grâce à l’utilisation d’un
générateur de données de haute précision basé au centre de contrôle Galileo à
Fucino, en Italie, générant des corrections supplémentaires pour Galileo ainsi
que pour des satellites GPS américains. Ces corrections sont ensuite relayées en
temps réel vers des récepteurs compatibles via le signal satellite Galileo,
compilées en un seul message de 448 bits par seconde, une capacité unique de la
forme de signal de Galileo soigneusement élaborée.
Vers la fin de cette décennie, une deuxième génération de Galileo devrait être
lancée.
Une explication vidéo :
https://dlmultimedia.esa.int/download/public/videos/2021/04/022/2104_022_AR_EN.mp4
POUR ALLER PLUS LOIN :
Le nouveau service Galileo est prêt à fournir une précision de 20 cm
Le service de localisation Galileo est plus précis… mais pas encore pour les
iPhone
Quels smartphones sont compatibles avec Galileo, le « GPS européen » ?
COMÈTE : ZTF SUITE.
(11/02/2023)
Notre ami Nicolas Biver
a passé encore une nuit dehors (en Beauce -4°C) pour chasser la comète ZTF.
Je lui passe la parole :
« 3 séries de trouées vers 2h puis 3h30 puis 4h30-6h m'ont permis de voir (enfin
!) la comète. Le ciel restait malgré tout brumeux quand les stratus ne
persistaient pas un peu. En fait ils n'étaient pas si épais car dès minuit j'ai
pu mettre en station le T407 et la polaire est quasiment restée tout le temps
visible à l'oculaire, même quand aucune étoile était visible à l'oeil nu.
Dans les bonnes trouées, la comète était visible à l'œil nu, plutôt en vision
décalée, vers la magnitude 5.0.»
C/2022 E3 (ZTF), 29 janvier 2023 à 4h37 UT, pose 32s foyer Dobson 407mm f/D 4.3
Champ 66x44'
(c) Nicolas Biver, Observatoire de Paris -PSL, SAF commission des comètes
POUR ALLER PLUS LOIN.
La comète C/2022 E3 (ZTF) sur le site de la SAF
(Comm des comètes). Avec plein d’autres photos.
Curious comet’s rare close approach
La comète ZTF est au plus près de la Terre depuis 50 000 ans : comment
l'observer ce week-end ?
Observer la comète C/2022 E3 (ZTF)
sur le site de l’Obs de Paris
LES PARTICULES : LE MODÈLE STANDARD TIENT LE COUP !
(11/02/2023)
Il y a quelques temps (en 2020 approximativement) on avait pensé que deux des
plus grandes expériences sur la physique des particules avaient donné des
résultats « bizarres ». on se posait la question de nouvelles particules et donc
de nouvelle physique.
Le modèle standard de la physique des particules semblait vaciller.
Eh bien, que nenni !!
Que sont ces deux expériences ?
La première,
c’est sous la montagne du Gran Sasso en Italie, là où se déroule l’expérience
Xenon1T (c’est aussi le lieu de l’action de mon dernier roman, « Des neutrinos
sous la montagne »).
On rappelle ce qu’est cette expérience :
La matière noire ou dark matter en anglais, c’est la partie la plus importante
de la masse de l’Univers, elle serait 5 fois plus importante que la masse de la
matière visible qui constitue les étoiles, les planètes et les êtres vivants. On
s’est en effet aperçu qu’il manquait une grande partie de la matière pour que
l’Univers existe comme il est actuellement. Le problème est que cette matière
est invisible et interagit pour ainsi dire pas avec la matière ordinaire. Elle
ne subit que la force de gravitation. Donc pas simple à détecter. Mais c’est le
Graal de tous les physiciens du monde entier.
Les expériences comme celle de XENON ont pour but de mettre en évidence la
composition de cette matière noire, de savoir de quelles particules elle serait
constituée. En fait de détecter de possibles interactions ou particules.
Or il semblait qu’on avait détecté une nouvelle particule totalement inconnue.
En physique il faut toujours se méfier avant d’affirmer quoique ce soit ; il a
donc été décidé d’améliorer l’expérience en augmentant la quantité de Xénon,
c’est devenu XenonT.
On a pu reproduire l’expérience en question et on conclut : c’était du bruit de
fond !!!
La deuxième :
se passe au LHC, le grand accélérateur de particules. On croyait avoir détecté
une désintégration suspecte (des muons et électrons en mésons B) dans
l’expérience LHCb,
Là aussi on a voulu être très prudent et on a recommencé de nombreuses fois
l’expérience, pour conclure finalement par : c’était du bruit de fond.
Ouf !!! Le modèle standard est sauvé, jusqu’à la prochaine alerte ?
POUR ALLER PLUS LOIN :
Physique des particules : deux anomalies s’effondrent
Matière noire : L'excès de signal observé par XENON1T n'était qu'un bruit de
fond
Matière Noire : Détection d'un excès de signal de reculs électroniques par
XENON1T
Résultat surprenant pour l'expérience de recherche directe de matière noire
XENON1T
A new dark matter experiment quashed earlier hints of new particles
Search for New Physics in Electronic Recoil Data from XENONnT
Dark-matter experiment XENON discards earlier exciting peak itself
LHC: finalement, le Modèle standard de la physique des particules résiste
Hint of crack in standard model vanishes in LHC data
Improved lepton universality measurements show agreement with the Standard Model
JWST :.PREMIÈRE OCCULTATION D’UNE ÉTOILE.
(11/02/2023)
Après une petite frayeur concernant l’instrument NIRISS qui était tombé en
panne, mais qui a pu être réparé à distance,
c’est une première pour
le télescope spatial James Webb (JWST), il a observé l’occultation d’une
étoile par un lointain astéroïde de la famille des
Centaures
(entre Jupiter et Neptune), à savoir Chariklo, que nos lecteurs connaissent
bien,
Bruno Sicardy
nous en avait parlé il y a quelques temps lors d’une conférence à l’IAP.
Chariklo
est un astéroïde d’approx 250 km de diamètre et situé à 15 UA en moyenne du
Soleil.
On sait depuis une décennie qu’il
possède un système
d’anneaux double, c’est d’ailleurs la première fois que l’on avait
détecté des anneaux autour d’un astéroïde !
Ces anneaux étaient très minces et proches l’un de l’autre, ils orbitent à 400
km de l’asteroide.
Représentation des Centaures
dans le système solaire.
Illustration : NASA, ESA, CSA, Leah Hustak (STScI)
C’est la caméra NIRCam du Webb qui a effectué la mesure de l’occultation de
l’étoile dont la dénomination compliquée n’apporte rien de plus.
Longueur d’onde utilisée par la NIRCam : 1,5 micron.
Comme on le voit sur le graphique de la luminosité récoltée, l’astéroïde
lui-même n’a pas été occulté.
On estime l’espace entre les deux anneaux à 9 km, eux-mêmes ayant quelques km de
large.
Mesure prise le 18 Octobre 2022.
Crédit : NASA, ESA, CSA, Leah Hustak (STScI) et Pablo Santos-Sanz (IAA-CSIC),
Nicolás Morales (IAA-CSIC), Bruno Morgado (UFRJ, ON/MCTI, LI
Une fois cette mesure effectuée, le Webb a tourné son spectro NIRSpec vers les
anneaux et la surface afin d’analyser la lumière réfléchie par ceux-ci.
On a ainsi mis en évidence la présence des raies d’absorption de l’eau (en fait
de glace cristalline)
Relevé effectué le 31 oct 2022.
Crédit : NASA, ESA, CSA, Leah Hustak (STScI)
Et Noemí Pinilla-Alonso (FSI/UCF), Ian
Wong (STScI), Javier Licandro (IAC)
Le succès de cette occultation effectuée par les instruments du Webb, ouvre de
nouveaux moyens d’étude de petits corps dans le fond du système solaire, on en
reparlera encore certainement.
POUR ALLER PLUS LOIN:
Webb Spies Chariklo Ring System With High-Precision Technique
James Webb Space Telescope discovers water ice at ringed asteroid Chariklo 'by
remarkable luck'
Sur ce site :
Les occultations stellaires :
CR de la conf IAP de B Sicardy du 7 Février 2017
Astéroïde :
Un surprenant anneau double autour de Chariklo !
Toutes les photos du JWST sur Flickr.
MARS :.L’OURS DE MARS !
(11/02/2023)
Qui n’a jamais rêvé d’avoir un gros nounours sur Mars ? Eh bien la NASA l’a
fait, ou plutôt l’a découvert !
En effet c’est la super caméra HiRISE (High Resolution Imaging Science
Experiment) fabriquée par
MSS
(Malin Space Science Systems) de la sonde MRO (en orbite martienne depuis 2006)
qui a fait cette étrange découverte.
C’est le 12 Décembre 2022 que cette caméra a pris cette photo (identification :
ESP_076769_1380) d’une altitude de 251 km.
On y voit manifestement une tête d’ours, un peu la tête de Paddington du dessin
animé !
Le site de Université de l’Arizona qui pilote la sonde, décrit cette photo comme
étant une fracture circulaire de 2000 m de diamètre (la tête) englobant deux
cratères d’impact (les yeux) et une structure en V (le nez).
Ce nez pourrait être un dépôt de lave ou de boue.
La tête pourrait être aussi un cratère effondré.
Crédit : NASA/UA/MRO
Pour se rendre mieux compte de la structure, à part la photo en haute résolution
en cliquant dessus, la NASA fournit aussi
une image anaglyphe
(visible avec lunette bleu-rouge, rouge à gauche !).
Il y a donc encore des surprises sur Mars !
POUR ALLER PLUS LOIN :
Espace : la nasa capture une étrange formation géologique ressemblant à un ours
sur mars
Is there life on Mars? Maybe, and it could have dropped its teddy
There's a Crater on Mars That Looks Like a Bear
LIVRE CONSEILLÉ :.GALILÉE À LA PLAGE CHEZ DUNOD PAR A. CASSAN .
Dans la série des « XXX à la plage », voici le tour de Mr Galilée !
Cette fois-ci c’est Arnaud Cassan que nous connaissons bine qui s’y colle, pour
cet ouvrage réjouissant qui explique le monde que Galilée nous a fait découvrir.
Galilée est le premier à avoir tourné une lunette vers le ciel pour observer des
planètes en mouvement dans le ciel que l’on pensait alors immuable. Du trou noir
super massif caché au centre de la Voie Lactée à la découverte des exoplanètes,
ce livre dresse le portrait de l’univers que nous connaissons aujourd’hui, 500
ans après Galilée.
Attention, au moment de quitter votre transat, vous ne regarderez plus le ciel
de la même manière…
Sommaire :
Prologue : La lunette de Galilée.
Chapitre 1. Le ciel vu de la Terre.
Chapitre 2. Le message des astres.
Chapitre 3. Le Système solaire s'élargit.
Chapitre 4. Voie lactée
Chapitre 5. La Galaxie prend forme.
Chapitre 6. Pluralité des mondes.
Chapitre 7. Cosmos
Épilogue
15,90€
Bonne lecture !
LES MAGAZINES CONSEILLÉS :.POUR LA SCIENCE MACHINES QUANTIQUES.
(11/02/2023)
L’édition de Février 2023 de Pour la Science traite notamment de machines
quantiques.
Voici l’introduction :
C’est l’histoire d’une rencontre inédite. Celle de la thermodynamique, reine des
sciences du XIXe siècle, et de la physique quantique, frontière en expansion
rapide de la physique du XXIe siècle. La première est née de la révolution
industrielle, et fit la puissance des machines thermiques. La seconde vit, déjà,
sa deuxième révolution : ses assises théoriques sont solides, elle conquiert
désormais le monde des ingénieurs. Les machines quantiques (ordinateurs,
dispositifs de transmission et de chiffrement…) sont là. Comment les optimiser ?
Comment développer la puissance de calcul sans envolée de la consommation
d’énergie ? Peut-on vraiment concevoir un moteur mû par le seul fait de mesurer
quelque chose ? Réponses, à la croisée des sciences, dans le nouveau numéro de
Pour la Science.
Et l’éditorial :
Imaginons qu’un radar de police, mesurant la vitesse d’une voiture au
franchissement d’un carrefour, fasse monter le régime moteur du véhicule.
Incongru ? Dans le monde classique, assurément. Mais pas dans celui de la
physique quantique.
Bien sûr, cette possibilité est théorique, et ses réalisations expérimentales se
tiennent à de si petites échelles qu’on ne craindra pas les accélérations
intempestives. Il n’empêche qu’il est désormais envisageable de miser sur la
seule mesure pour fournir de l’énergie à un nouveau genre de moteurs quantiques,
que la physicienne Alexia Auffèves n’hésite pas à qualifier de « moteurs à
mesures ».
La physique quantique ne se contente pas d’intriquer des particules, de
concevoir des algorithmes promettant de fantastiques progrès en puissance de
calculs pour la future génération des ordinateurs issus de ses principes… Les
physiciens quantiques se font désormais thermodynamiciens et ingénieurs.
Nul formalisme quantique n’est nécessaire pour saisir l’incroyable efficacité du
travail des ingénieurs minuscules qui peuplent le sol, quand il s’agit de
stocker du CO2. Organismes microscopiques et insectes décomposeurs fragmentent
la matière organique, qui, adsorbée dans des feuillets d’argile, pourra demeurer
des millénaires à l’abri de l’atmosphère. Ce qui se joue sous nos pieds fait
actuellement l’objet, là aussi, d’un changement d’échelle et de regard. C’est
moins à hauteur de satellite que dans les premiers décimètres des sols que le
cycle du carbone révèle sa complexité, où il est largement conditionné par ce
qui se joue entre végétal, animal et minéral. Comme le rappellent les écologues
Sylvain Coq et François-Xavier Joly, « les pratiques humaines, et notamment les
changements de l’utilisation des terres, ont engendré une fuite massive de
matière organique du sol, retournée dans l’atmosphère sous forme de CO2. Ces
pertes s’ajoutent aux émissions issues de la combustion des énergies fossiles et
contribuent à l’intensité du changement climatique ». Il est temps d’en prendre
la mesure et, mieux, de faire des sols nos alliés dans l’atténuation du
réchauffement de la planète.
Thermodynamique : quand ses lois passent à l’échelle quantique
Chaleur, travail, rendement : optimiser les machines quantiques
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Bonne lecture.
Bonne lecture à tous.
C’est tout pour aujourd’hui !!
Bon ciel à tous !
JEAN-PIERRE MARTIN
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