LES ASTRONEWS de
planetastronomy.com:
Mise à jour : 5 Octobre 2023
Conférences et Évènements :
Calendrier
.............. Rapport
et CR
Prochaine conférence SAF. : le mercredi 11 Octobre (CNAM
amphi Grégoire°) 19 H
avec
Manuel RODRIGUES
Ingénieur ONERA sur MICROSCOPE, premier test de la Relativité Générale dans
l’espace »
Réservation comme d’habitude à
partir du 14 Sept 9h00 ou à la SAF directement.
La suivante : le 8 Novembre :
Transmission en direct sur le canal YouTube de la SAF :
https://www.youtube.com/channel/UCD6H5ugytjb0FM9CGLUn0Xw/feautured
Astronews précédentes :
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dossiers à télécharger par ftp :
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ARCHIVES DES ASTRONEWS
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:
Astrophysique/cosmologie
;
Spécial Mars ;
Terre/Lune
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Système solaire ;
Astronautique/conq spatiale
;
3D/divers
;
Histoire astro /Instruments ;
Observations
;
Soleil
;
Étoiles/Galaxies ;
Livres/Magazines ;
Jeunes /Scolaires
Sommaire de ce numéro :
L’écume de l’espace-temps :
CR de la conf SAF de JP Luminet du 13 sept 2023.
(05/10/2023)
Prix Nobel de Physique :
cuvée 2023 : deux Français sur trois !
(05/10/2023)
Galaxies :.La
nôtre a maigri grâce à GAIA !
(05/10/2023)
JWST :.Du
CO2 en provenance de l’océan d’Europe !
(05/10/2023)
JWST
: Un radical essentiel à la vie dans Orion !
(05/10/2023)
Constante de Hubble :
Le JWST s’en mêle.
(05/10/2023)
Parker Solar Probe :.Se
prend une CME de plein fouet et survit !
(05/10/2023)
Météorites
:.Elle tombe dans un jardin français !
Livre conseillé
:.JWST, destination Orion par O. Berné chez Dunod.
(05/10/2023)
OSIRIS-REX :.RETOUR SUR TERRE DE LA PRÉCIEUSE CAPSULE. (05/10/2023)
NOBEL DE PHYSIQUE : CUVÉE 2023, DEUX FRANÇAIS SUR TROIS.
(05/10/2023)
COCORICO, les Français ont encore été à l’honneur cette année pour le prix Nobel
de Physique 2023.
Voici tiré d’un texte de l’Ambassade de France :
Le prix Nobel de physique 2023 a été attribué à :
Anne L’Huillier, professeure franco-suédoise à l’université de Lund en Suède.
Pierre Agostini, professeur émérite français à l’université d’État de l’Ohio aux
États-Unis.
Ferenc Krausz, autrichien et hongrois, directeur de l’Institut Max Planck
d’optique quantique et professeur à l’Université Ludwig Maximilian de Munich en
Allemagne.
Ces trois scientifiques ont reçu le prix "pour des méthodes expérimentales qui
génèrent des impulsions lumineuses attosecondes pour l’étude de la dynamique des
électrons dans la matière", a annoncé l’Académie royale des sciences de Suède le
3 octobre 2023.
Un
an après Alain Aspect, qui a reçu le Nobel en 2022 pour ses travaux fondateurs
dans le domaine de la physique quantique, Anne L’Huillier et Pierre Agostini
sont les 15e et 16e Français à recevoir un prix Nobel de physique depuis 1901.
Anne L’Huillier est seulement la cinquième femme
à recevoir ce prix, après Marie Curie (1903), Maria Goeppert-Mayer (1963), Donna
Strickland (2018) et Andrea Ghez (2020).
De gauche à droite : Pierre Agostini, Ferenc Krausz et Anne L’Huillier.
Illustration : Niklas Elmehed © Nobel Prize Outreach
À propos des lauréats :
ANNE L’HUILLIER
Entrée à l’ENS de Fontenay-aux-Roses en 1977 et agrégée de mathématiques en
1980, elle a effectué un doctorat au service des photons atomes et molécules au
centre CEA de Saclay. Elle obtient un poste permanent au CEA la même année.
Elle soutient en 1986 une thèse d’État intitulée Ionisation multiphotonique et
multiélectronique à l’Université Pierre-et-Marie-Curie (aujourd’hui Sorbonne
Université), puis elle effectue des recherches postdoctorales à l’École
polytechnique Chalmers à Göteborg en 1986, à l’Université de Californie du Sud à
Los Angeles en 1988 et au Laboratoire national de Lawrence Livermore en 1993.
En 1995, elle devient professeure associée à l’université de Lund, puis
professeure de physique atomique en 1997.
En 2022, elle avait reçu le Prix Wolf avec Ferenc Krausz et le Canadien Paul
Corkum.
PIERRE AGOSTINI
Pierre Agostini obtient son doctorat en 1968 à l’Université d’Aix-Marseille,
puis entre au CEA à Saclay, où il reste jusqu’en 2002.
Il a aussi pendant cette période des positions de chercheur invité à
l’Université de Californie du Sud, à la FOM (Fondation pour la recherche
fondamentale sur la matière) d’Amsterdam, et au BNL (Laboratoire national de
Brookhaven) aux États-Unis.
Depuis 2005, il est professeur de physique à l’Université d’État de l’Ohio.
FERENC KRAUSZ
Ferenc Krausz suit d’abord une formation universitaire à Budapest, en génie
électrique et en physique théorique. Il obtient ensuite son doctorat à
l’Université de Technologie de Vienne (Autriche) en 1991, en se spécialisant en
physique des lasers, puis occupe plusieurs postes d’enseignement.
Il prend la direction de l’Institut Max-Planck d’optique quantique, en
Allemagne, en 2003, et il est également placé à la tête du département de
physique expérimentale à l’Université Louis-et-Maximilien de Munich en 2004. En
1996 il est l’un des premiers lauréats du Prix Start.
Ce sont des scientifiques pionniers dans le domaine des temps ultra courts, de
l’ordre du milliardième de milliardième de seconde, à savoir de
l’attoseconde ! (10-18
seconde). Ils ont pu filmer le mouvement des électrons grace à des lasers
ultra rapides.
Signalons à cette occasion les
préoccupations du Prix Nobel
Alain Aspect sur le désintérêt des jeunes pour les maths :
Notons aussi cette visite du temple des maths qu’est l’IHES :
L’IHES, le temple discret des mathématiques
du Point
POUR ALLER PLUS LOIN :
Communiqué de presse du comité Nobel.
Nobel de physique: trois spécialistes du mouvement ultra-rapide des électrons
récompensés
Prix Nobel de physique : l’étonnant parcours d’Anne L’Huillier, de Paris à Lund
GALAXIES :.LA NÔTRE A MAIGRI GRÂCE À GAIA !
(05/10/2023)
Notre Galaxie, la Voie Lactée, a vu sa masse fortement réduite suite aux mesures
effectuées par la sonde GAIA et ses données de son troisième catalogue d’étoiles
(1,8 milliards d’étoiles).
En effet, les astronomes de l’Observatoire de Paris et notamment notre ami
François Hammer, ont obtenu la mesure la plus précise de la masse de notre
Galaxie.
Cette masse (2 1011
masses solaires) est approx
5 fois plus faible
que ce l’on avait évalué, soit 1012 masses solaires.
Et ceci entraîne des conséquences, en effet la
proportion de matière
noire serait ainsi beaucoup plus faible, nous obligeant à revoir nos
théories.
Les données traitées par l’Observatoire de Paris, ont permis de tracer la courbe
de rotation précise des étoiles de notre galaxie.
Courbe de rotation de la Voie lactée représentant la vitesse circulaire de
rotation en fonction de la distance au centre.
Cette courbe n’est pas plate comme on aurait pu s’y attendre, comme pour toutes
les autres galaxies spirales.
Ce qui est contraire aux découvertes de Zwicky et V Rubin qui avaient menées à
l’introduction de la notion de matière noire.
Les
points blancs et les barres d’erreur représentent les mesures obtenues à partir
du catalogue Gaia DR3. La courbe bleue représente le meilleur ajustement de la
courbe de rotation par un modèle incluant matière ordinaire et matière sombre.
La partie orange de la courbe montre la décroissance Képlérienne, qui commence
au-delà du disque optique de notre Galaxie. Une vitesse de rotation constante
est rejetée avec une probabilité de 99,7% (3σ).
© Jiao, Hammer et al. / Observatoire de Paris – PSL / CNRS / ESA / Gaia / ESO /
S. Brunier
De cette courbe, les astronomes ont pu en déduire la masse de notre Galaxie, se
basant sur la vitesse de rotation des corps, plus ils sont massifs, plus ils
tournent vite. On remarque aussi que les étoiles éloignées du centre suivent une
courbe « képlérienne » (comme pour les planètes de notre système solaire).
Les résultats ont été publié dans la revue
Astronomy & Astrophysics du 27 sept 2023.
Ces résultats vont-ils conduire à une
remise en cause de
certaines théories en cosmologie ??
Pourquoi notre Galaxie serait-elle différente ? Erreurs de mesures pour les
autres galaxies ou pour Gaia ?
Il faut attendre.
POUR ALLER PLUS LOIN :
Revue fortement à la baisse, la masse de la Voie lactée questionne la cosmologie
La Voie lactée est moins massive qu’on ne le pensait : une nouvelle énigme pour
la matière noire
Article disponible aussi sur :
https://arxiv.org/abs/2309.00048
Mass models of the Milky Way and estimation of its mass from the GAIA DR3
data-set
The revisited mass of the Milky Way is much smaller than expectations from
cosmology
GAIA finds the milky way contains less dark matter than previously thought
What Does the Milky Way Weigh? Hubble and Gaia Investigate
The Milky Way's Mass is Much Lower Than We Thought
Comment pèse-t-on une galaxie ?
JWST :.DU CO2 EN PROVENANCE DE L’OCÉAN D’EUROPE !
(05/10/2023)
On se doutait bien qu’Europe, un des satellites galiléens de Jupiter possédait
très certainement un océan interne d’eau salé. Océan situé quelques dizaines de
km sous la couche de glace et en contact avec le noyau rocheux de ce corps.
Mais
ce que vient de découvrir le Webb est encore plus formidable !
Il a détecté que du CO2 solide (neige carbonique) en
provenance des
profondeurs de cet océan. Et ce dépôt serait récent (au sens astronomique
du terme). Deux études indépendantes basées sur les mesures du JWST semblent
indiquer que de la glace de CO2 s’est déposée sur la surface d’Europe en grande
quantité dans la région baptisée Tara Regio.
Image par la NIRCam d’Europe, cette lune qui apparait bleue car brillant plutôt
dans les longueurs d’onde courte, comporte des taches blanches, celle centrale
est Tara Regio, où de la glace de CO2 s’est déposée.
Crédit photo :
Science, NASA, ESA, CSA, Gerónimo Villanueva (NASA-GSFC), Samantha K Trumbo
(Cornell University)
Ces deux études ont donné naissance à deux articles du journal Science :
The distribution of CO2 on Europa indicates an internal source of carbon
Endogenous CO2 ice mixture on the surface of Europa and no detection of plume
activity
Revenons un peu en arrière, on se doute qu’Europe possède un océan interne, on a
d’ailleurs noté (Hubble) des émissions de vapeur d’eau de temps en temps
s’échappant de failles. Cet océan, très probablement salé afin d’abaisser le
point de congélation, serait dû à l’effet des forces de marée à l’intérieur
d’Europe due à la proximité de Jupiter, qui agissent sur le noyau rocheux de ce
corps.
Les scientifiques ont montré que cette glace se situe principalement dans une
large zone, Tara Regio.
Région dont la surface est très perturbée, chaotique disent les géologues.
De gauche à droite : Europe à la NIRCam dans le proche IR ; ensuite des images
dues à la NIRSpec
où les zones blanches correspondent au CO2 de Tara Regio.
Crédit : Nasa, ESA, CSA, Gerónimo Villanueva (NASA-GSFC), Samantha K Trumbo
(Université Cornell)
Le CO2 sous forme de glace provient de l’intérieur d’Europe d’après les études
effectuées et non pas d’impacts météoritiques.
On a donc de l’eau, du
sel et du CO2. Cela suffit-il pour abriter une forme de vie primitive ?
On ne le sait pas encore, mais la découverte de CO2 provenant de cet océan est
un premier pas positif.
Espérons que les futures missions Juice (ESA déjà partie) et Europa Clipper
(NASA en 2024) nous aideront à progresser dans nos investigations. Il faudra
attendre 8 ans, la durée du voyage.
POUR ALLER PLUS LOIN :
NASA’s Webb Finds Carbon Source on Surface of Jupiter’s Moon Europa
Du CO2 détecté à la surface de Europe provenant de son océan
à lire absolument !
Webb finds carbon source on surface of Jupiter’s moon Europa
James Webb Découvre Que Le CO2 Sur Europe, Une Lune De Jupiter, Provient D'un
Océan Caché
Une vidéo expliquant l’océan d’Europe.
Toutes les photos du JWST sur Flickr.
JWST :.UN
RADICAL ESSENTIEL À LA VIE DANS ORION !
(05/10/2023)
On a détecté pour la première fois le
cation méthyle (CH₃⁺)
dans le disque protoplanétaire
entourant une jeune
étoile
dans la région
du nuage moléculaire
d’Orion,
à
environ 1300 al de la Terre
Le cation méthyle est une molécule carbonée assez simple qui possède une
propriété unique : il réagit de manière relativement inefficace avec la molécule
la plus abondante de notre univers (l’hydrogène moléculaire), mais il réagit
facilement avec d'autres molécules, ce qui permet la formation de molécules
beaucoup plus complexes à base de carbone.
On a pu observer dans une région de l'espace qui pourrait éventuellement former
des planètes capables d'accueillir la vie.
Figure du haut : images JWST de la barre d’Orion avec un zoom sur le disque
proto-planétaire d203-506 .
Figure du bas : comparaison entre le spectre JWST du disque proto-planétaire
d203-506 par MIRI et le spectre modélisé CH₃⁺.
(Image NIRCam) © ESA/Webb, NASA, CSA, M. Zamani (ESA/Webb), the PDRs4All ERS
Team
C’est notre ami Olivier
Berné de l’IRAP qui a initié ces mesures dans Orion.
CH₃+ est une molécule qui est recherchée depuis longtemps par les astronomes,
car elle est considérée comme étant essentielle dans la chimie extraterrestre.
POUR ALLER PLUS LOIN :
Webb makes first detection of crucial carbon molecule in a planet-forming disc
Une nouvelle espèce détectée par le télescope spatial JWST
Le cation méthyle (CH3+) détecté pour la première fois dans l’espace
Les images du Webb sur Flickr.
CONSTANTE DE HUBBLE : LE JWST S’EN MÊLE.
(05/10/2023)
Rappel :
L’Univers est en expansion, on le sait depuis presque un siècle, mais à quelle
vitesse ?
Une constante, logiquement appelée Constante de Hubble (maintenant on doit dire
constante de Hubble-Lemaître) et notée H0 (sa valeur d’aujourd’hui, car H varie
dans le temps très probablement) représente ce degré d’expansion.
Elle est exprimée en km/s/Mpc (kilomètre par seconde par Méga Parsec, un Parsec
= 3,26 années-lumière)
Le problème, dès l’origine a été la détermination exacte de cette constante,
cette constante joue un rôle fondamental dans la théorie de la formation de
l’Univers.
Il existe principalement deux méthodes pour déterminer H0 :
Le problème est que ces deux méthodes
ne donnent pas la même
valeur !!!
Les Céphéides donnent :
73 km/s/Mpc
Le CMB donne : 67
km/s/Mpc
Ces deux valeurs étant très précises, ce n’est donc pas une erreur de mesure.
Une telle différence entre 73 et 67 même minime, n’est pas compatible avec les
barres d’erreur de mesures.
Le télescope spatial Hubble avait mesuré pendant près de 30 ans cette constante
et la valeur de 73 est particulièrement « solide ».
Combinaison des mesures de Céphéides de Hubble et du JWST
On rappelle que les Céphéides sont des étoiles servant de chandelles standard
dans l’Univers.
© NASA, ESA, CSA, Adam G. Riess (JHU, STScI) / webbtelescope.org
C’est là que le télescope spatial James Webb entre en scène, le prix Nobel de
physique Adam Riess de la Johns Hopkins University, reprend les mesures de
Hubble avec le JWST, en les étendant aux Céphéides situées aussi dans l’IR.
Lui et ses collègues ont ainsi mesuré plus de 300 Céphéides.
Et le résultat vient de tomber,
ils confirment en tout
point les mesures de Hubble : 73 km/s/Mpc !!!!
Il était fondamental au début de l’étude de calibrer les Céphéides utilisées,
c’est-à-dire de comparer leur relation période/luminosité.
Ce qui a été fait, voir les courbes, les points rouges sont pour le JWST et les
points gris pour Hubble.
Courbe du haut dans NGC 5584
Courbe du bas dans NGC4258
Les deux graphes montrent une excellente corrélation.
Crédit : NASA, ESA, CSA, J. Kang (STScI). Science: A. Riess (STScI)
Le mystère des deux valeurs de H0 reste entier !!
Va-t-il falloir faire intervenir l’énergie noire ? Ou une autre force ?
RAPPEL : le Dr Adam
Riess prix Nobel de physique interviendra dans le cadre des conférences
cosmologiques de l’École Chalonge le 12 Décembre en vidéo (Zoom), si vous
n’étiez pas inscrit l’année dernière, il faut vous inscrire (gratuit) à :
https://chalonge-devega.fr/registration_zoom.html
Sa conférence en anglais : H0 et l’expansion de l’Univers.
À NE PAS MANQUER !!
POUR ALLER PLUS LOIN :
Uncrowding Cepheids in the Near Infrared
Mystère cosmologique: James Webb en quête de la constante de Hubble
Crowded No More: The Accuracy of the Hubble Constant Tested with High Resolution
Observations of Cepheids by JWST,
l’article scientifique publié par A Riess et collègues.
Constante de Hubble :
Mystère autour de sa vraie valeur !
Cosmologie :.Une
nouvelle mesure de H0 !
It's Going to Take More Than Early Dark Energy to Resolve the Hubble Tension
à lire
Expansion Rate: The Hubble Tension
vidéo
PARKER SOLAR PROBE :.SE PREND UNE CME DE PLEIN FOUET ET SURVIT !
(05/10/2023)
Depuis plus de 5 ans que la sonde solaire Parker (PSP) est en opération, elle
nous a habitué à sa résistance dans un environnement si proche de notre étoile.
Et maintenant elle vient (en fait en septembre 2022) de traverser une énorme
éjection de masse coronale, l’a filmée et a survécu.
Une CME est une éjection de plasma ultra chaud comportant des particules
chargées (électrons, protons) émises à une vitesse phénoménale, ici,
1350 km/s,
mesurée par l’instrument SWEAP (Solar Wind Electrons, Alphas and Protons).
C’est ce 5 sept 2022 que PSP étant à près de 9 millions de km de la surface
solaire qu’elle se fait atteindre par cette énorme CME, une des plus puissantes
dira la NASA, en fait, si elle avait atteint la Terre, elle aurait été du même
ordre que le
célèbre évènement Carrington
de 1859.
Les boucliers thermiques et autres protections ont bien fonctionné.
Voyons tout d’abord le film de l’évènement, avec l’autorisation du JHUAPL (Johns
Hopkins Applied Physics Laboratory).
Ce sont les images prises par l’instrument WISPR (Wide-field Imager for Solar
Probe), la CME explose au time code 14 secondes, le son correspond à la
conversion audio du champ magnétique. La CME a été étudiée pendant deux jours
complets.
Cet évènement a été décrit dans la revue The
Astrophysical Journal
du 5 sept 2023, article que vous pouvez aussi
consulter en pdf.
Cette CME a pu aussi être étudiée simultanément par une autre sonde solaire de
la NASA, STEREO, permettant de recouper certaines informations et d’établir de
nouveaux modèles.
POUR ALLER PLUS LOIN :
Parker Probe’s Path Through Solar Blast Yields Unparalleled Space Weather
Insights
NASA's Parker Probe Flew Through A Massive Solar Eruption And Caught It All On
Camera
Le site de parker solar probe au JHUAPL
L’actualité Parker Solar Probe sur votre site préféré.
OSIRIS-REX :.RETOUR SUR TERRE DE LA PRÉCIEUSE CAPSULE.
(05/10/2023)
Ah, mes amis, quelle aventure ! J’ai pu
suivre en direct,
ce 24 Septembre 2023, la récupération de la capsule d’échantillons de
l’astéroïde Bennu ramenée par la sonde Osiris-Rex de la NASA lancée en 2016.
La mission de cette sonde vous a été
conté sur ce site
même pendant ces 7 ans de voyage.
C’est donc l’ultime étape de ce voyage de plus de 2 milliards de km, qui a mené
cette sonde à prélever des échantillons du sol du petit astéroïde Bennu (250 g
approx collectés en 2020) et de les ramener sur Terre, afin que nous puissions
les analyser.
Tout était bien préparé et calculé par la NASA pour un atterrissage sans
encombre dans le désert de l’Utah, près de la ville de Salt Lake City. La
capsule pénètre l’atmosphère à près de 11 km/s, le bouclier thermique va jouer
son rôle ainsi que les deux parachutes.
Reportage : copies d’écran de NASA TV
|
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Visualisation de la trajectoire de rentrée, au-dessus de la
Californie, on vise 58km x 14km ! |
Suivi de la capsule par des caméras au sol |
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Atterrissage parfait, la capsule et le parachute |
Applaudissement dans la salle de contrôle |
Bravo à toute l’équipe, on a même vu Dante Lauretta, le PI de la mission,
maintenant barbu essuyer une larme.
La NASA a même capturé la vidéo du largage de la capsule depuis la sonde
Osiris-Rex.
Voir cette séquence gif.
Rapidement
une équipe récupère la capsule, effectue
les mesures de température
et
l’empaquète et la transporte
par hélicoptère vers une salle blanche de transit provisoire.
Dans cette salle, la capsule va être débarrassée de son bouclier thermique et de
son couvercle. On va procéder à une
purge d’azote
permanente (même pendant le transport) afin de protéger l’intérieur d’une
contamination éventuelle.
Ensuite elle est envoyée
par avion
au Johnson Space Center de Houston où le réceptacle sera ouvert dans la salle
blanche prévue à cet effet pour la première fois.
Photo : NASA.
Vue de la capsule de rentrée et de l’intérieur. Illustration Lockheed Martin
Space
Le plus gros travail reste à faire, on va rechercher des traces de molécules
organiques par exemple.
Ces analyses devraient nous en apprendre beaucoup sur notre propre histoire de
notre système solaire, étant donné que les astéroïdes sont des objets primitifs
datant de la formation du système solaire.
Ce sont des meilleurs sujets d’étude que les météorites que l’on recueille au
sol, car elles peuvent avoir été contaminées par le passage dans l’atmosphère et
le séjour sur le sol terrestre.
N’oublions pas que nos amis Japonais ont déjà ramené chez eux les échantillons
rapportés par
la sonde Hayabusa 2.
Même si ces deux astéroïdes Bennu et Ryugu ont une forme similaire, ils sont
probablement différents et il sera intéressant de comparer les analyses.
Arrivée à Houston, on a commencé
à ouvrir la capsule.
Beaucoup de poussière de l’astéroïde (piégée lors du contact du bras sur le sol)
entoure le réceptacle, maintenant il faut ouvrir ce réceptacle pour accéder aux
échantillons recueillis.
Voilà, maintenant on attend les premiers résultats, alors comme on dit là-bas :
Stay Tuned !
Mais la science n’est pas finie pour Osiris, il lui reste du carburant et on lui
a assigné une nouvelle cible : l’astéroïde Apophis, même s’il ne peut plus
prendre d’échantillons, il peut toujours effectuer des mesures et des photos. Ce
sera pour 2029 !
Vidéo de la récupération :
https://youtu.be/wVSM_xPWN1c
POUR ALLER PLUS LOIN :
OSIRIS-REx's asteroid sample lands in Houston (photos)
OSIRIS-REx sample-return press kit.
NASA’s OSIRIS-REx Capsule Arrives in Houston
Photos officielles NASA de la récupération.
OSIRIS-REx, Returning the Asteroid Sample
par la NASA
NASA collected a sample from an asteroid for the first time — here’s why it
matters
OSIRIS-REx et ses morceaux d’astéroïde sont arrivés sur Terre : et maintenant ?
NASA’s First Asteroid Sample Has Landed, Now Secure in Clean Room
Major asteroid sample brought to Earth in NASA first
OSIRIS-REx Makes Final Course Adjustment Before Sept. 24 Sample Delivery
Pourquoi la Nasa pulvérise de l’azote sur ses morceaux d’astéroïde
Mission OSIRIS-REx : pourquoi les scientifiques s’intéressent autant aux
astéroïdes
Initial Curation of NASA’s OSIRIS-REx Sample
Osiris-REx : une première surprise à l’ouverture de la capsule d’échantillons
d’astéroïde
NASA's OSIRIS-REx spacecraft views sample return capsule's departure
https://youtu.be/O8R2hsoIgTc
simulation
Le site de la mission
à l’Université d’Arizona.
Tout sur la mission Osiris Rex
sur votre site préféré.
Tout sur la mission Hayabusa
sur votre site préféré.
MÉTÉORITES :.ELLE TOMBE DANS UN JARDIN FRANÇAIS !
(05/10/2023)
Le réseau FRIPON (pas d’excitations, c’est purement scientifique !!), réseau
chargé d’étudier en continu le ciel pour signaler la chute de météores et autres
météorites. FRIPON et l’IMCCE nous informe de la chute d’une nouvelle météorite.
FRIPON
est l’acronyme anglo-saxon de Fireball Recovery and InterPlanetary Observation
Network, il est très développé surtout en France.
C’est la caméra située à
l’Observatoire de Nançay
qui a capturé la chute de ce bolide.
Je reprends le
communiqué de presse
en partie :
Dans la nuit du samedi 9 au dimanche 10 septembre 2023 à 22 h 13
TU,
à
peine sept mois après
la
découverte
des météorites
normandes,
un bolide (gros météore)
a traversé
et illuminé
le ciel du centre de la France.
Capté par dix caméras du réseau FRIPON (fig. 1), de nombreuses personnes ont pu
l’admirer et parfois même entendre l’objet passer le mur du son.
Plus de 300 signalements
ont aussi été reçus sur la plateforme AMS/IMO/Vigie-Ciel.
Fig. 1 – Mosaïque d’images du bolide du 9 septembre 2023, 22 h 13
TU, filmé
avec les caméras
FRIPON. Crédits
FRIPON/Vigie-Ciel
L’équipe FRIPON/Vigie-Ciel a calculé la trajectoire du bolide (fig. 2)
dans sa phase lumineuse, permettant d’obtenir son orbite dans le Système solaire
(fig. 3). On voit ainsi que l’aphélie de l’orbite (point le plus éloigné
du Soleil) se situe dans la ceinture d’astéroïdes externe proche de Jupiter avec
un demi-grand axe de 2,56 au. Plus intéressant, la vitesse initiale faible de 17
km/s et finale de seulement 4 km/s (fig. 4) nous faisaient espérer la
possibilité qu’une partie de l’objet initiale ait survécu à sa rentrée
atmosphérique.
Nos calculs donnaient une masse finale comprise en 300 g et 1 kg. Cette
incertitude provient de paramètres que l’on ne connait pas initialement, comme
la forme de l’objet et sa densité. Nous avons également calculé une zone de
chute qui se situait à une dizaine de kilomètres de l’observatoire de Nançay.
Après l’excitation de la détection est venue la déception de constater que la
météorite était tombée dans la forêt solognote qui est très dense à cet endroit,
nos chances de retrouvaille étaient très faibles. Nous avions donc décidé de ne
pas organiser de campagne de recherche sur le terrain, mais seulement d’informer
nos relais Vigie-Ciel de science collaborative locaux.
Dans la matinée du mardi 12 septembre, l’équipe a été contactée par des membres
d’une structure relais du programme FRIPON/Vigie-Ciel : le
Pôle des étoiles de Nançay.
Les responsables annoncent avoir été approchés par une habitante de la
communauté de communes de Sauldre et Sologne qui pense avoir retrouvé des
météorites dans sa propriété, mais voudrait une expertise. Un simple examen des
images permet de confirmer que c’est bien une météorite (fig. 5). De plus, la
zone de chute se situe à
seulement 200 m de notre prédiction !
Des membres de l’équipe FRIPON/Vigie-Ciel (fig. 6) se sont rendus rapidement sur
les lieux pour rencontrer l’heureuse découvreuse, expliquer le phénomène et
répondre à ses questions. À l’issue de cet échange, un beau fragment de la
météorite a été confié au Muséum national d’histoire naturelle pour être
analysé.
Fig. 5 – Assemblage des fragments de la météorite cassée en 3
morceaux lors de son impact. Crédits FRIPON/Vigie-Ciel |
Fig. 6 – De gauche à droite : François Colas (responsable du projet
FRIPON, OBSPM), Philippe Cavier et Charbal Kanzandjian
(respectivement animateur et responsable au Pôle des étoiles de
Nançay), Sylvain Bouley (planétologue, équipe FRIPON/Vigie-Ciel,
Université Paris Saclay, Président de la SAF). Crédits
FRIPON/Vigie-Ciel |
À peine quatre jours après la chute, le fragment (image en entrée d’article) de
la météorite est arrivé dans l’un des spectromètres gamma du Département de
physique nucléaire et de biophysique de l’université Comenius (Bratislava,
Slovaquie). Certains des noyaux radioactifs comptés par le spectromètre sont
instables, il est donc primordial de commencer ces analyses le plus tôt possible
après la chute de la météorite. Celles-ci permettent d’en apprendre plus sur la
taille de l’objet originel, mais aussi sur sa fragmentation et sa vie dans
l’espace (plus d’informations sont disponibles sur le site web
FRIPON/Vigie-Ciel).
POUR ALLER PLUS LOIN :
Une nouvelle météorite française !
Une météorite est tombée dans le jardin d’une habitante du Cher : écoutez le son
de sa chute !
LIVRE CONSEILLÉ :.JWST DESTINATION ORION PAR O. BERNÉ CHEZ DUNOD.
(05/10/2023)
Un livre qui se lit comme un polar !
Destination Orion -Voyage à bord du télescope James Webb
Par Olivier Berné aux éditions Dunod.
Olivier Berné est astrophysicien à l’IRAP de Toulouse, et il participe au JWST
depuis 2015. C’est aussi un spécialiste de la nébuleuse d’Orion et il entend
bien dédier certaines observations du Webb à Orion.
C’est cette aventure que l’on va suivre dans cet ouvrage, les réussites, les
craintes et les embuches des programmes spatiaux.
Finalement on aboutira à des images exceptionnelles de cette nébuleuse. Il nous
expliquera en détails aussi le secret de fabrication de ces images.
SOMMAIRE DE L'OUVRAGE
Préambule. Un mystérieux signal extraterrestre d'origine inconnue. À la
recherche des premières galaxies. Construire une équipe. Just Wonderful Space
Telescope. Négocier. Travailler à 100 ou à 1 000. L'observatoire. Remonter à la
naissance des planètes et de la vie. Des idées et des scientifiques. "Failure is
not an option". Une mission d'une autre dimension. Irréparable. Stress maximum.
Go Webb! Silence radio.
Disséquer le cosmos. Première lueur. Les étoiles ont-elles cinq branches ?
Armageddon. Une histoire de famille. Nouvelles images du cosmos. rendre visible
l'invisible. Les galaxies monstres existent-elles ? L'attente. Observer Orion.
Toulouse, we have a problem. J-1.
Jour J. J+1. Dans la fabrique des images du JWST. Le pouvoir des images.
d203-506. Faire parler la lumière. Fabriquer des planètes. Le retour de MIRI.
Ouf ! La grand-messe. Avis de tempête sur d203-506. Les nerfs. Un mystérieux
signal extraterrestre d'origine inconnue (suite). La quête du Saint-Graal
astrochimique. Good news.
L'hypothèse américaine. Le doute. La visioconférence des papes.
Science. "C'est une découverte". Liberté. Des nouvelles des galaxies
monstres. Le destin. Qu'avons-nous compris ? Sommes-nous seuls ? Épilogue.
Glossaire. Remerciements. Notes et références.
17,90 Euros
Olivier Berné à la radio :
Bonne lecture à tous.
C’est tout pour aujourd’hui !!
Bon ciel à tous !
JEAN-PIERRE MARTIN
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