LES ASTRONEWS de
planetastronomy.com:
Mise à jour : 15 Septembre 2023
Conférences et Évènements :
Calendrier
.............. Rapport
et CR
Prochaine conférence SAF. : le mercredi 11 Octobre (CNAM
amphi Grégoire°) 19 H
avec
Manuel RODRIGUES
Ingénieur ONERA sur MICROSCOPE, premier test de la Relativité Générale dans
l’espace »
Réservation comme d’habitude à
partir du 14 Sept 9h00 ou à la SAF directement.
La suivante : le 8 Novembre :
Transmission en direct sur le canal YouTube de la SAF :
https://www.youtube.com/channel/UCD6H5ugytjb0FM9CGLUn0Xw/feautured
Astronews précédentes :
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:
Astrophysique/cosmologie
;
Spécial Mars ;
Terre/Lune
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Système solaire ;
Astronautique/conq spatiale
;
3D/divers
;
Histoire astro /Instruments ;
Observations
;
Soleil
;
Étoiles/Galaxies ;
Livres/Magazines ;
Jeunes /Scolaires
Sommaire de ce numéro :
JWST :.Earendel,
le retour !
(15/09/2023)
JWST
: Un tourbillon sinon rien !
(15/09/2023)
JWST :.CH4
et CO2 dans l’atmosphère de K2-18 b !
(15/09/2023)
Solar Orbiter .:.Couronne,
mystère résolu ?
(15/09/2023)
Cosmologie
:.L’Univers serait deux fois plus vieux ??
(15/09/2023)
JAXA :
Une double mission à ne pas oublier !
(15/09/2023)
XRISM :
Les Japonais explorent le cosmos en X !
(15/09/2023)
SLIM :
Les Japonais veulent se poser sur la Lune aussi !
(15/09/2023)
Chandrayaan-3 :
Ça roule pour le rover !
(15/09/2023)
Livre conseillé
:.La vie dans le cosmos chez Glénat.
(15/09/2023)
Les magazines conseillés :.Le
quantique est-il imaginaire ? Pour la Science
(15/09/2023)
JWST :.EARENDEL, LE RETOUR !
(15/09/2023)
Il y a quelques temps nous avions évoqué
dans les Astronews,
l’illustration par Hubble de l’étoile la plus lointaine de l’Univers, Earendel,
située à approx 12,9 milliards d’années (Ga).
Même si cette étoile est 50 fois plus massive que le Soleil et des milliers de
fois plus brillante, elle n’est pas visible directement ; c’est le phénomène de
lentille
gravitationnelle qui permit sa détection (facteur d’amplification de
l’ordre de 1000).
Le télescope spatial JWST s’est lui aussi tourné vers Earendel (étoile du matin
en viel anglais), et c’est aussi grâce à ce même phénomène, provoqué par l’amas
de galaxies WHL0137-08 qu’il a pu le voir, en IR bien sûr, cette fois.
À gauche, image de situation où l’on repère la zone étudiée. L’étoile avec les
rayons de diffraction est une étoile proche.
À droite, on voit un arc lumineux (sunrise arc) dans lequel on a positionné
Earendel.
Crédits: Image: NASA, ESA, CSA, D. Coe (STScI/AURA for ESA; Johns Hopkins
University),
B. Welch (GSFC); University of Maryland, College Park).
Image processing: Z. Levay.
Cette étoile est du type B, deux fois plus chaude que notre Soleil, et elle
possède un compagnon beaucoup plus froid.
Elle a été imagée grace à la NIRCam du Webb.
Cette étoile si près du Big Bang est probablement une des dernières de ce que
l’on appelle la population III des étoiles, la classe d’étoiles la plus
ancienne, celles qui n’avaient que H et He à leur disposition. Elles étaient
massives et lumineuses.
Rappelons ce que je disais à propos du début de l’Univers dans un ancien
astronews :
Plongeons-nous dans le passé de notre Univers tel qu'on le conçoit aujourd'hui :
il y a 14 Milliards d'années, le Big Bang remplit l'Univers naissant de
particules telles que électrons, noyaux d'Hydrogène d'Hélium etc…
L'Univers se dilate et donc se refroidit ; les électrons et les ions commencent
à se combiner pour former des atomes et la première lumière correspondant au
bruit de fond cosmologique vers les 300.000 ans. (période appelée improprement
la recombinaison)
De cette lumière il reste le bruit de fond cosmologique ou CMB (Cosmic Microwave
Background).
Mais ces atomes de plus en plus nombreux vont absorber cette lumière fossile
comme un brouillard, aucune étoile n'illumine encore l'espace, (d'où l'adjectif
sombre) et l'Univers va entrer dans une période que l'on appelle
les âges sombres
(dark ages); cette période va durer plusieurs centaines de millions d'années,
jusqu'à ce que les premières étoiles et galaxies produisent d'intenses
rayonnements UV.
Ces premières étoiles et leurs radiations commencent à percer le brouillard,
mais les UV ont la propriété d'ioniser les atomes (les séparer en charges + et
-) c'est la raison pour laquelle cette phase est appelée ré-ionisation car la
première ionisation était primordiale au moment du BB.
À cause de la température relativement élevée au sein des nuages pré-stellaires
(le refroidissement par H2 ne permet pas de descendre sous ~200 K), ces
premières étoiles (appelée population III) semblent devoir être beaucoup plus
massives que le soleil : de 100 à 1000 fois plus et ont une durée de vie en
conséquence très faible : quelques millions d'années, c'est la raison pour
laquelle on n'en trouve plus dans le ciel.
Ces premières étoiles étaient pauvres en métallicité (elles ne contenaient que H
et He) mais leur explosion a permis d’enrichir le milieu intergalactique en ce
que les astronomes appellent métaux (les éléments lourds).
C’est à partir de ce milieu-là que naissent ensuite des étoiles de plus en plus
semblables à ce que l’on connaît dans les galaxies aujourd’hui.
C’est étoiles de première génération (pourquoi alors les avoir baptisées
population III et non pas I, mystère !) ne vivaient pas longtemps, mais elles
commençaient à produire
des éléments lourds et même
très lourds
surtout après les explosions de Super Novæ.
POUR ALLER PLUS LOIN :
Webb Reveals Colors of Earendel, Most Distant Star Ever Detected
Earendel and the Sunrise Arc in the galaxy cluster WHL0137-08
Le télescope James-Webb a disséqué Earendel, l'étoile la plus lointaine connue
Dark ages and pop III stars
par Michelle Thaller du GSFC (vidéo)
Hubble :.L’étoile
la plus lointaine jamais imagée !
La fin des ages sombres :
CR de la conférence SAF de M Langer de l'IAS
Toutes les photos du JWST sur Flickr.
JWST :.UN
TOURBILLON SINON RIEN !
(15/09/2023)
Voilà plus d’un an que le JWST est en orbite et on se demandait quand il allait
enfin se tourner vers la galaxie du Tourbillon ou M 51 (Whirlpool Galaxy). Eh
bien c’est fait !
Le Webb s’est donc penché sur cette superbe galaxie proche de nous, à seulement
27 millions d’al.
Elle est un peu plus petite que la nôtre, 60.000 al de diamètre. C’est la cible
aussi de tous les astronomes amateurs, une vraie star du cosmos !
Le Webb a tourné ses deux plus fins instruments vers elle, à savoir la caméra
MIRI
en IR moyen et le spectro
NIRCam.
Ça nous donne les deux images suivantes :
En haut à gauche, image prise par MIRI et 0 droite celle provenant
du NIRCam. En dessous un composite des deux images. Crédit :
ESA/Webb, NASA & CSA, Adamo (Stockholm Uni) et FEAST |
Dans la partie centrale très brillante on remarque des points bleu pâle
provenant des étoiles du noyau central.
Les zones rouge sombre entourant le bulbe, correspondent aux filaments de
poussière et les zones plutôt jaunes sont des gaz ionisés par la formation
récente d’amas.
Ces images font partie du programme d’étude baptisée FEAST pour « Feedback in
Emerging extrAgalactic Star clusTers ».
Le but de FEAST est d’étudier les nurseries stellaires dans des galaxies situées
au-delà de la nôtre.
Pour comparaison voyons la superbe photo (aussi !) de Hubble de M 51 :
ICI
On remarque alors que M 51 est liée à la petite galaxie NGC 5195 située sur la
droite de l’image.
POUR ALLER PLUS LOIN :
Webb captures a cosmic Whirlpool
James Webb Space Telescope gazes into the Whirlpool galaxy's hypnotic spiral
arms
par Space.com
La galaxie du Tourbillon (M51) et ses spirales envoûtantes vues comme jamais
grâce à James Webb
Les images du Webb sur Flickr.
JWST : CH4 ET CO2 DANS L’ATMOSPHÈRE DE K2-18 b !
(15/09/2023)
Un des objets d’étude du télescope spatial James Webb sont les exoplanètes, et
un des premiers résultats a été récemment la découverte de corps contenant du
Carbone dans l’atmosphère de K2-18 b.
Comme son nom l’indique, celle-ci tourne autour de l’étoile K2-18, une
naine rouge
proche, 120 al de nous. C’est une exoplanète découverte par Kepler phase 2 (d’où
le K2) c’est-à-dire lorsqu’il n’avait plus le
refroidissement nécessaire.
K2-18 b est une planète dont le type ne se trouve pas dans notre système
solaire, sa taille est entre la Terre et Neptune, et suivant les humeurs on
l’appellera super Terre
ou mini Neptune. Sa masse serait de l’ordre de 8,6 fois celle de la
Terre.
Mais orbitant autour d’une naine rouge (donc plus froide que les autres étoiles)
elle se trouve malgré ses 33 jours de période orbitale dans la
zone habitable.
Nos amis de la NASA l’appelle exoplanète Hycean, condensé de planète avec
atmosphère d’Hydrogène et planète océan, car on pense qu’elle pourrait voir un
océan d’eau à sa surface.
Néanmoins on a du mal à imaginer qu’elle puisse abriter la vie, mais on ne sait
jamais…..
Tous ces résultats ont été publiés par N. Madhusudham de Cambridge dans la revue
The Astrophysical Journal Letters.
Cette étude est basée principalement sur le spectre de l’atmosphère ce cette
planète extrasolaire lors d’un transit planétaire et grâce à l’exceptionnelle
précision des instruments à bord du JWST.
Spectre de K2-18 b obtenu avec les spectrographes
NIRISS
(Near-Infrared Imager and Slitless Spectrograph)
et
NIRSpec
(Near-Infrared Spectrograph) du Webb. On remarque l’abondance des raies du
Méthane et de l’Hydrogène
Une présence de DMS (sulfure
de diméthyle)
est aussi détectée, ce qui est intéressant
car pourrait être un signe de présence d’une certaine forme de vie.
Crédit : : NASA, CSA, ESA, R. Crawford (STScI), J. Olmsted (STScI), N.
Madhusudhan (Cambridge Univ)
En plus on remarque une
absence d’ammoniac, ce qui associé à la présence de DMS (à vérifier) émis
sur Terre par le phytoplancton, pour les scientifiques de la NASA indiquerait la
présence d’eau liquide à la surface. Mais il se pourrait aussi que l’océan soit
trop chaud.
Donc à suivre !
POUR ALLER PLUS LOIN :
Webb discovers methane and carbon dioxide in atmosphere of K2-18 b
Webb Discovers Methane, Carbon Dioxide in Atmosphere of K2-18 b
par la NASA
Carbon-bearing Molecules in a Possible Hycean Atmosphere
James Webb découvre une exoplanète potentiellement habitable qui pourrait être
un monde océanique
SOLAR ORBITER :.COURONNE, MYSTÈRE RÉSOLU ?
(15/09/2023)
Un des grands mystères du Soleil est le fait qu’apparemment
il ne semble pas obéir à
la deuxième loi de la thermodynamique qui dit (en simplifiant) que « le
chaud va vers le froid ».
En effet, avec un cœur de quelques dizaines de millions de degrés, et une
surface (la photosphère) de 5 à 6000 °C , notre Soleil possède une couronne de
plasma de plus de 1 million de degrés ! Pourquoi ? la couronne située plus loin
de la surface devrait être plus froide que cette surface, or c’est le contraire.
Quel phénomène est à l’origine de cette bizarrerie ? On cherche depuis près d’un
siècle.
Il semblerait que la dernière sonde solaire de l’ESA, Solar Orbiter (SolO) nous
propose une solution.
En effet, celle-ci a observé des « pluies
coronales » avec une très grand résolution spatiale, due à sa faible
distance (48 millions de km quand même) du Soleil.
Qu’est-ce donc ces pluies coronales ? La couronne solaire est constituée de
plasma, qui en se refroidissant en certains endroits, est la cause de la
formation de vraies « gouttes de plasma » à la surface solaire. Gouttes que
certains assimilent à des « étoiles filantes » (shooting stars) de plasma.
C’est au printemps 2022, que Solar Orbiter a pu détecter cette pluie grâce à son
détecteur en UV extrême, le EUV (Extreme Ultraviolet Imager) et mesurer ces
gouttes de pluie de plasma pouvant atteindre 250 km de large.
La forte gravité du Soleil fait tomber ces gouttes à la surface de notre étoile
avec une vitesse très élevée (quelques centaines de km/s), ayant pour
conséquence l’expulsion de matière et d’ondes de choc qui réchaufferaient en
retour le plasma de la couronne.
C’est ce phénomène (est-ce le seul ?) qui expliquerait le réchauffement énorme
de la couronne.
C’est l’équipe du Professeur Patrick Antolin de l’Université de Northumbria
(Newcastle UK) qui a publié cette découverte dans la
revue Astronomy and Astrophysics.
Photo : vue le 1er avril 2022 avec l’EUV d’une partie du Soleil.
Les flèches rouges indiquent les traces de ces « gouttes de pluie coronales ».
On remarquera la Terre à l’échelle de l’image dans le coin supérieur droit< ;
Crédit. P. Antolin ESA/Solar Orbiter EUI/HRI
Une autre photo,
celle-ci du 30 mars 2022.
Mais ce n’est pas tout ce qu’a révélé le passage du Printemps 2022, on s’est
attaché au phénomène de
reconnexion magnétique à petite échelle (tout est relatif, c’est quand
même le Soleil !).
Une reconnexion magnétique se produit lorsque des lignes de champ magnétique se
décomposent en plusieurs lignes et se reconnectent, produisant alors une énergie
très importante. On pense que ce phénomène est aussi lié au réchauffement de la
couronne solaire.
C’est Solar Orbiter qui au Printemps 2022 a pu étudier ce phénomène à petite
échelle grâce à sa caméra EUI.
Les résultats ont été publiés dans Nature :
Ultra-high-resolution Observations of Persistent Null-point Reconnection in the
Solar Corona.
À gauche vue du Soleil avec l’imageur FSI de l’EUI, avec à droite une vue du
centre avec la HRI haute résolution.
À l’extrême droite, les boucles magnétiques qui chauffent la couronne. Le tracé
blanc = 10.000 km.
Crédit : ESA/EUI,
Solar Orbiter
POUR ALLER PLUS LOIN :
Solar astronomers discover ‘shooting stars’ on the Sun’s corona
de la RAS
Les pluies du Soleil chauffent son atmosphère
La sonde Solar Orbiter révèle les secrets du chauffage de la couronne solaire
Relations Terre/Soleil :
CR conf SAF d’E. Pariat du 12 Oct 2022
Solar Orbiter confirme l’existence des repliements magnétiques éjectés par notre
Soleil
Tiny magnetic episodes may have large consequences on the Sun
The Role of High-frequency Transverse Oscillations in Coronal Heating
The Solar Orbiter EUI instrument: The Extreme Ultraviolet Imager
article de P Rochus du CSL
Des astronomes ont découvert ce qui réchauffe l’atmosphère du Soleil
Première observation d'un switchback magnétique dans la couronne solaire
COSMOLOGIE :.L’UNIVERS SERAIT DEUX FOIS PLUS VIEUX ???
(15/09/2023)
Une nouvelle étude (à priori la seule !) prétend que notre Univers aurait en
fait 26 milliards
d’années (Ga) ; c’est en tout cas ce que prétend Mr Rajendra Gupta de
l’Université d’Ottawa. Il vient d’ailleurs de publier ses résultats dans le
célèbre bulletin mensuel de la RAS (Royal Astronomical Society) sous le titre de
« JWST
early Universe observations and ΛCDM cosmology »
Il se base sur le fait que les galaxies primordiales étudiées par le JWST
paraissent trop évoluées pour n’avoir que quelques centaines de millions
d’années. Certains ont appelé ces galaxies des « galaxies
impossibles ».
Ça ne semble pas « coller » avec tout ce que l’on croyait sur la genèse des
galaxies.
Alors il s’est tourné vers l’ancienne théorie de la « lumière fatiguée » (tired
light en anglais) énoncée en son temps par F Zwicky et sur le fait que certaines
constantes fondamentales ne seraient pas constantes !
Évidemment tout le monde dans la communauté cosmologique ne partage pas son
avis, mais c’est souvent le cas pour de nouvelles idées ou découvertes.
Plus de détails :
L’âge de l’Univers se mesure principalement de deux façons, soit en mesurant le
temps écoulé depuis le BB (en évaluant l’âge des étoiles des amas globulaires
anciens dans notre Galaxie) soit en se basant sur le décalage vers le rouge des
premières galaxies.
Ces différentes mesures ont donné dans le cadre du modèle standard
LCDM
une valeur de 13,8 Ga, valeur confirmée par les observations de Planck.
Mais comme déjà dit en introduction, les premières galaxies étudiées par le Webb
semblent vraiment trop matures pour leur jeune âge. Ce qui a donné le mystère
des galaxies impossibles.
Or justement les calculs de Mr Gupta pourraient résoudre ce problème.
La lumière fatiguée, théorie élaborée par Fritz Zwicky, dans les années 1930,
Zwicky était un être génial mais disons, un peu spécial (cf Sheldon dans la
série The Big Bang Theory), si bien que peu ont prêté attention à ce qu’il
disait.
Il attribuait le redshift à une atténuation de l’énergie émise sur de très
longues distances, ce qui limitait alors l’effet de l’expansion de l’Univers. La
lumière se « fatiguerait » au cours de son voyage !
De même ce professeur d’Ottawa utilise aussi la théorie de Paul Dirac sur le
fait que certaines constantes pourraient avoir évolué au cours du temps.
Ce nouveau modèle proposé doublerait alors l’âge de l’Univers et résoudrait
certains problèmes cosmologiques.
Mais la valeur de 13,8 Ga semble très « solide »
comme disent les physiciens, alors…
Beaucoup ne sont pas convaincus, de nouvelles études doivent être entreprises
pour confirmer ou infirmer cette hypothèse.
À suivre.
POUR ALLER PLUS LOIN
Ce nouveau modèle double l'âge de l'Univers, et explique les galaxies
"impossibles"
Pourquoi il est extrêmement improbable que l’Univers soit deux fois pus vieux
JWST early Universe observations and ΛCDM cosmology
JAXA : UNE DOUBLE MISSION À NE PAS OUBLIER !
(15/09/2023)
Avec tous ces derniers évènements spatiaux concernant la Lune, il ne faudrait
pas oublier nos amis du pays du Soleil levant, les Japonais. Ils ont bâti une
double mission :
·
un satellite d’étude du ciel en X, XRISM (X-Ray Imaging and Spectroscopy
Mission) de près de deux tonnes et demie, c’est une coopération NASA/ESA et
·
une petite mission lunaire avec atterrisseur (qui ressemble un peu à Hayabusa)
SLIM (Smart Lander for Investigating Moon) de 600 kg. L’atterrissage devrait
s’effectuer en mode automatique et devrait faire appel à des techniques de
reconnaissance de terrain comme pour les reconnaissances faciales.
Lancement parfait du centre de Tanegashima, située sur
une petite ile
très au Sud de KyuShu le 7 Septembre 2023.
XRISM est bien situé sur une orbite de 500 km et SLIM part (lentement) vers la
Lune, lentement car on doit économiser le carburant, donc on va effectuer des
manœuvres orbitales « économes ». la Lune dans 4 mois.
Le lanceur est du type H-II.
Constructeur Mitsubishi Heavy Industries (MHI).
Plus de détails sur
XRISM
dans cet article détaillé des astronews, de même pour
SLIM.
Vidéo du lancement :
https://youtu.be/rHfMYDXEGTg
POUR ALLER PLUS LOIN :
Le Japon lance un télescope spatial et une mission lunaire
Atterrisseur lunaire & téléscope japonais: les oubliés !
( XRISM & SLIM )
Vidéo
XRISM : LES JAPONAIS EXPLORENT LE COSMOS EN X !
(15/09/2023)
Le Japon a lancé le 7 Septembre 2023
une double mission,
dont
XRISM,
acronyme de X-Ray Imaging and Spectroscopy Mission, un télescope spatial dédié
aux rayonnements X. C’est en fait le petit frère du télescope Hitomi ou Astro-H
lancé en 2016 (avec le même lanceur H-II A), mais une série de malfonctions ont
fait que l’on avait perdu tout contrôle de celui-ci.
XRISM fait partie de ces télescopes spatiaux dédiés aux Rayons X qui ne peuvent
être observés que de l’espace, comme XMM Newton de l’ESA ou Chandra de la NASA.
Ce nouveau télescope de la JAXA profite d’une coopération avec l’ESA pour la
partie pointage (Star tracker) et avec la NASA pour la fourniture d’un spectro.
Le télescope spatial XRISM. Crédit : ESA.
Ce télescope doit étudier l’évolution de l’Univers en s’intéressant
principalement aux amas
de galaxies, qui sont les plus grandes structures de l’Univers. Elles
peuvent contenir des milliers de galaxies et le gaz contenu dans ces amas
atteint une température très élevée (des dizaines de millions de degrés !) et
émettent en conséquence du rayonnement X. c’est ce rayonnement que l’on va
détecter pour déterminer les caractéristiques du gaz.
Un autre phénomène très énergétique va être observé par XRISM,
les noyaux actifs de
galaxies ou AGN. Ce sont des zones situées au centre des galaxies qui
abritent un trou noir super massif (SMBH) qui peuvent atteindre des milliards de
masses solaires ! Ces trous noirs sont affamés et la matière qu’ils absorbent
émet aussi en X. ce sont des zones d’extrême gravité, et XRISM devrait nous en
apprendre plus sur le comportement de la matière dans ces zones-là.
LA DÉTECTION DES X.
Un télescope à X n’a rien à voir avec un télescope traditionnel, il ne peut y
avoir de miroir, car les rayons X traversent tout, il faut trouver une astuce.
Pour réaliser une image d'un faisceau de rayons X
il faut le focaliser.
Mais les rayons X, très pénétrants, traversent facilement les matériaux.
Il faut trouver une nouvelle méthode de focalisation, la focalisation est
assurée par une configuration géométrique particulière (rasante) dite de
Wolter-1. Voir schéma ci-contre.
Les photons X sont successivement déviés
sous incidence rasante
par les deux types de miroirs puis convergent au plan focal.
Les miroirs eux-mêmes sont constitués d'un assemblage de coques cylindriques sur
lesquelles se réfléchissent les photons.
|
|
Le XRISM possède deux miroirs identiques XMA (X-Ray Mirror Assembly)
constitués de 203 couches individuelles. À droite vue de profil.
Crédit ESA. |
Cet arrangement permet de détecter les X avec une faible incidence.
Ces miroirs XMA focalisent sur le détecteur
situé à 5,6 m de
distance, d’où la longueur du télescope (plus de 7,9 m).
Dessin : ESA
Ce télescope possède deux instruments de mesure :
·
Resolve : spectromètre X qui travaille en mode « calorimètre », les photons
détectés par lui, transmettent leur énergie ce qui « chauffe » le détecteur,
permettant ainsi d’atteindre la valeur de l’énergie des photons incidents.
·
Xtend : imageur en X (soft X-ray de 0,4 à 13 kev) comportant 4 détecteurs CCD,
grand champ de vision.
Orbite atteinte à 550 km d’altitude inclinée à 31°.
Réservoir d’Hélium pour refroidissement des instruments. C’est la limite de vie
du télescope, prévue pour 3 ans.
POUR ALLER PLUS LOIN :
Assembling XRISM's X-ray Mirrors
à voir.
La vidéo correspondante
à voir.
XRISM: Exploring the Hidden X-ray Cosmos
video à voir aussi
Mission XRISM : un télescope spatial pour comprendre l'univers grâce aux rayons
X
X-ray mission lifts off to study high-energy Universe
https://www.cite-espace.com/assets/uploads/xrism-telescope-jaxa.jpg
La mission Astro-H par Philippe Laurent du CEA IRFU.
XRISM Science Instruments
par la NASA
SLIM : LES JAPONAIS VEULENT SE POSER SUR LA LUNE AUSSI !
(15/09/2023)
Après les succès Indiens et les échecs Russes, la Lune est toujours aussi
convoitée
Cette fois-ci ce sont nos amis de la JAXA qui ont lancé le 7 Septembre 2023,
une sonde avec mini « rovers »
vers la Lune, faisant partie d’un
lancement double ;
c’est la mission SLIM, petit atterrisseur lunaire sensé se poser en automatique
en se basant sur la
reconnaissance du relief par rapport aux cartes en mémoire. C’est une
technique qui emprunte beaucoup à la reconnaissance faciale déjà utilisée dans
certains pays.
Mais c’est aussi une mission qui rappelle les missions Haybusa, car
deux petits robots
seront lancés avant l’atterrissage :
·
LEV-1, acronyme de Lunar Exploration Vehicle 1, qui comme pour ses alter ego de
Hayabusa pourra se déplacer par bonds et envoyer ses informations au centre de
la mission.
·
LEV-2, ou Sora-Q, qui est
une sphère
de moins de 10 cm mobile et bardée de caméras.
Illustration : JAXA.
Afin d’économiser du carburant, SLIM va suivre une trajectoire économique qui la
fera arriver vers la Lune dans approx quatre mois.
On souhaite autant de chance pour SLIM que pour les missions Hayabusa.
POUR ALLER LUS LOIN :
Japan launches X-ray satellite, ‘Moon Sniper’ lunar lander
SLIM Press kit
à lire toute la mission y est expliquée.
Le Japon lance l’atterrisseur SLIM à la conquête de la Lune
CHANDRAYAAN-3 : ÇA ROULE POUR LE ROVER !
(15/09/2023)
Le 23 Août 2023,
une fois posé
avec succès près du Pôle Sud lunaire, à propos, certains ont raillé que ce
n’était pas exactement le Pôle Sud, bande de XXX§§, fallait y aller vous-mêmes !
Il est quand même toujours très compliqué de se poser sur la Lune, beaucoup de
nations en savent quelque chose, alors ne boudons pas notre plaisir !
Le point d’atterrissage a été baptisé Shiv Shatki par le premier ministre Indien
lui-même.
Shiv vient de Shiva, une grande divinité hindoue et Shatki est lié à la
puissance ou la persévérance des femmes indiennes.
Donc, une fois posée, la sonde lunaire ne perd pas de temps, elle n’a que 14
jours à sa disposition, en effet n’ayant que des batteries solaires, il n’est
(en principe) pas prévu de survivre au froid (-200°C) de la nuit lunaire pour
les deux entités. Tout réveille (automatique) après les 14 jours de nuit, serait
une cerise sur le gâteau.
L’atterrisseur possède à part les caméras, deux instruments :
le ChaSTE (voir plus loin) et
le sismomètre ILSA (Instrument for Lunar Seismic Activity).
Ces deux instruments sont repérés sur cette photo prise par le rover.
Crédit : ISRO
Une fois posé, la trappe abritant le petit rover Pragyan de 27 kg est ouverte,
les rails de descente sont déployés et
le rover descend
au pied de l’atterrisseur. Comme on le voit
sur cette vidéo
postée sur Twitter.
Une fois sur le sol lunaire, celui-ci vise le soleil afin de charger sa batterie
pendant quelques heures.
Pendant ce temps, le lander Vikram, sort sa sonde de température de l’instrument
ChaSTE (acronyme de Chandra’s Surface Thermophysical Experiment) afin de mesurer
la température du sol lunaire près du Pôle Sud.
On peut voir la courbe de ses relevés sur la figure ci-contre.
La sonde est équipée de dix capteurs et mesure donc la température tous les cm
depuis la surface.
C’est une première scientifique. Que remarque-t-on ?
Au sol en plein soleil, la température est de l’ordre de -10°C et plus on
s’enfonce, plus la température augmente.
Crédit ; ISRO
Puis le rover une fois chargé, roule tranquillement sur la Lune, en faisant
attention à éviter les dangers (cratères), il est en mode semi-automatique.
L’ISRO nous envoie deux photos de cette balade lunaire que voici :
Mais ce n’est pas tout, le rover a détecté pour la première fois
du Soufre à la
surface lunaire grâce à son spectro Laser (LIBS (Laser-Induced Breakdown
Spectroscope). Celui-ci fonctionne un peu comme le spectro à bord des rovers
martiens Curiosity et Endurance.
On se pose des questions sur son origine, on pense bien entendu au volcanisme,
car on sait qu’à une certaine période, celui-ci était très actif.
En plus du Soufre qui est une surprise, cet instrument a mis au jour des
éléments plus conventionnels comme AL, Fe, Cr Mg O etc
mais pas d’Hydrogène,
ce qui est ennuyeux. Il faudrait trouver de la glace, mais le rover indien est
peut-être un peu loin des cratères plongés dans la nuit permanente.
Et pour enchaîner avec un nouveau type de mesures, l’atterrisseur a détecté avec
son sismomètre ILSA dont on a parlé plus haut, un
premier tremblement de Lune
ainsi que les vibrations du déplacements du rover à la surface.
Voilà, la nuit lunaire arrive et avant cela l’orbiteur prend une photo de la
région où s’est posé l’atterrisseur.
On y a représenté le trajet du rover, il a parcouru approx une centaine de
mètres.
Crédit photo : ISRO
Le panneau solaire du rover est orienté de façon à recevoir les premiers rayons
du Soleil lorsque celui-ci se lèvera le 22 Septembre 2023. En espérant un
réveil !
Encore bravo à nos amis Indiens pour cette extraordinaire première sur la Lune.
Et ce n’est pas tout, l’ISRO a établi une performance extraordinaire, avant la
nuit lunaire, l’atterrisseur Vikram a effectué un bond initié par son moteur
principal.
Il a rétracté ses instruments ainsi que la rampe de descente du rover et a
ensuite effectué ce saut de quelques 40 cm et un déplacement latéral d’à peu
près la même valeur, puis s’est reposé sur le sol. La rampe et ls instruments
ont été déployés normalement.
Voir la vidéo sur Twitter :
https://twitter.com/stim3on/status/1698648172241867024
Pourquoi ce bond ? Pour simuler un redécollage qui sera nécessaire pour la
future mission de retour d’échantillons lunaires.
Encore bravo!!
POUR ALLER PLUS LOIN :
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Moonquake? Chandrayaan-3's Vikram detects 'natural' movement on lunar surface
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Chandrayaan-3 : sur la Lune, le rover Pragyaan a rencontré son premier cratère
Video Shows Pragyan Rover Roaming Around Chandrayaan-3's Touchdown Point
In a first, Chandrayaan-3 shares observations of soil temperature on lunar south
pole
India’s lunar rover keeps walking on the moon, days after spacecraft’s historic
touchdown
Pragyan rover put to sleep on Moon, Isro hopes to wake it up 14 days later
Chandrayaan-3 a bondi sur la Lune : pour quoi faire ?
Vikram lander 'hops' on the Moon, fires engines to go up, land again
Four things Chandrayaan-3 has taught us about the lunar south pole
LIVRE CONSEILLÉ : LA VIE DANS LE COSMOS CHEZ GLÉNAT.
(15/09/2023)
La Vie dans le cosmos
En quête de traces de vie dans le cosmos.
« Sommes-nous seuls dans
l’Univers ? » La présence potentielle d’êtres vivants au-delà de notre
planète bleue nous questionne depuis la nuit des temps. Cet ouvrage, publié en
collaboration avec le journal Le Monde, rend compte de l’avancée des toutes
dernières recherches scientifiques dans ce domaine.
La première partie de l’ouvrage se consacre à l’origine de la vie sur Terre.
D’où venons-nous ? Comment la vie est-elle apparue ? Existe-il un ancêtre
commun, le premier élément d’un arbre généalogique partagé avec toutes les
autres espèces sur Terre ? Les conditions de l’émergence de la vie restent, à
bien des égards, mystérieuses mais les sciences du vivant apportent des réponses
de plus en plus précises grâce aux avancées de la recherche génétique.
Juan Antonio Aguilera Mochón, astrophysicien, se penche ensuite sur les
questions liées à l’existence possible de formes de vie extraterrestre dans
l’Univers. La présence d’eau dans le cosmos est-elle un prérequis essentiel à la
vie ? Existe-il des formes de vie au-delà de notre Système solaire, et
serons-nous capables d’entrer en communication avec elles ? Ce livre tente de
répondre à ces interrogations fondamentales en s’appuyant sur les hypothèses les
plus récentes en astrophysique et cosmobiologie.
Préface de JP Luminet.
Prix : 35,50 € 320 pages
9782344059388
LES MAGAZINES CONSEILLÉS :.QUANTIQUE ET IMAGINAIRE POUR LA SCIENCE.
(15/09/2023)
Thème
principal de ce numéro de septembre 2023 : Le monde quantique est-il imaginaire
?
Quel est le lien entre la réalité et les nombres ? La plupart du temps, les
scientifiques ne se posent pas la question. Néanmoins, pour les besoins de leurs
calculs, ils ont inventé des nombres qu’ils ont qualifié d’ « imaginaires », car
ils ne semblent pas renvoyer à des quantités observables dans le monde réel.
Ains, quand on résout des équations, que l’on soit physicien ou mathématicien,
on utilise très souvent des nombres « complexes ». Ce sont des nombres composés
de nombres réels et du nombre imaginaire « i », qui est la racine carrée de -1.
On découvre ces nombres et leur étrange nature en Terminale S. Or … Des
physiciens quantiques viennent de montrer qu’il n’est pas possible d’assembler
tous les éléments de la théorie quantique standard (celle qui rend possible la
téléportation quantique, la cryptographie quantique ou les ordinateurs
quantiques) sans l’aide des nombres complexes et, par conséquent, sans le
secours des nombres imaginaires. Ces chercheurs nous expliquent leurs résultats.
Notre monde serait-il… imaginaire ? Le mathématicien et philosophe Frédéric
Patras expose les conséquences de cette découverte.
Les nombres imaginaires sont indispensables à la théorie quantique pour décrire
le monde
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Le neuvième nombre de Dedekind vient d’être calculé
Un portrait de la Voie lactée esquissé avec des neutrinos
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La fin du paradoxe de Pascal sur les indivisibles
Prix : 7 €
Bonne lecture.
Bonne lecture à tous.
C’est tout pour aujourd’hui !!
Bon ciel à tous !
JEAN-PIERRE MARTIN
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