LES ASTRONEWS de
planetastronomy.com:
Mise à jour : 11/10/2024
Conférences et Évènements :
Calendrier
.............. Rapport
et CR
Prochaine conférence SAF. : le mercredi 16 Octobre 2024
(CNAM amphi déterminé quelques jourd avant) 19 H
avec
Daniel KUNTH
Astrophysicien IAP sur « L’UNIVERS
EST-IL ÉCOLOGIQUE ?»
Réservation comme d’habitude à
partir du 12 Sept 9h00 ou à la SAF directement.
La suivante : 13 Novembre 19h « Phénomènes
de marées dans le système de Saturne » avec V Lainey IMCCE :
Transmission en direct sur le canal YouTube de la SAF :
https://www.youtube.com/channel/UCD6H5ugytjb0FM9CGLUn0Xw/feautured
Astronews précédentes :
ICI
dossiers à télécharger par ftp :
ICI
ARCHIVES DES ASTRONEWS
: clic sur le sujet désiré
:
Astrophysique/cosmologie
;
Spécial Mars ;
Terre/Lune
;
Système solaire ;
Astronautique/conq spatiale
;
3D/divers
;
Histoire astro /Instruments ;
Observations
;
Soleil
;
Étoiles/Galaxies ;
Livres/Magazines ;
Jeunes /Scolaires
Sommaire de ce numéro :
Dernières
nouvelles des TN :
CR de la conf SAF de A. Riazuelo le 11 Sept 2024.
(11/10/2024)
Comète :.A3
sera-t-elle la comète du siècle ?
(11/10/2024)
HERA :
Retour vers Dimorphos.
(11/10/2024)
CERN :.Le
boson W
(11/10/2024)
JUICE :.La
terre et la Lune sur une même photo !
(11/10/2024)
Constante de Hubble
: Où l’on reparle de la fameuse tension !
(11/10/2024)
Communication spatiale :
Le Laser va bientôt remplacer la radio !
(11/10/2024)
Mars :.
Comment Mars est devenue une planète sèche ?
(11/10/2024)
BepiColombo :
Quatrième survol de Mercure.
(11/10/2024)
Vu d’en haut :
Trois tempêtes d’un coup !
(11/10/2024)
Livre conseillé
:.
Les exoplanètes et les corps célestes étranges chez Glénat.
(11/10/2024)
COMÈTE :.A3 SERA-T-ELLE LA COMÈTE DU SIÈCLE ?
(11/10/2024)
La comète
C/2023 A3 Tsuchinshan-Atlas, que nous appellerons simplement A3, a été
découverte par nos amis Chinois en 2023, et c’est un objet très intéressant, car
elle arrive dans l’hémisphère Nord à partir de ce 11 Octobre 2024.
Elle devrait être
visible à l’œil nu vers l’Ouest, voir le schéma d’observation proposé par
l’Observatoire de PARIS.
Trajectoire de
C/2023 A3 (Tsuchinshan-ATLAS) du 20 septembre au 30 octobre 2024.
© Observatoire de
Paris - PSL / IMCCE
La SAF avec notre ami Nicolas Biver possède une page très fournie sur cette comète ainsi que la carte d'observation, voir :
https://saf-astronomie.fr/la-comete-c-2023-a3-tsuchinshan-atlas/
Signalons que nos
amis de Ciel et Espace produisent
aussi une carte
d’observation.
C’est une comète à
orbite elliptique, de très longue période, elle provient du nuage de Oort après
un voyage de quelques millions d’années certainement.
Elle a été aperçue
par le coronographe Lasco du bon vieux SOHO en orbite solaire.
Image gif de la
comète A3 frôlant le Soleil le 9 Octobre 2024 à plus de 50 millions de km, on
remarque le halo d’émissions coronales (CME).
Le périhélie
(point le plus près du Soleil) a eu lieu le 27 sept 2024.
D’après l’IMCCE
elle pourrait même atteindre brièvement une magnitude négative
Donc à vos jumelles et télescopes pour voir cette comète dès le coucher du
Soleil vers l’Ouest.
Photo NASA/ESA Soho Lasco C3
Comet A3: How and when to see Tsuchinshan-ATLAS
POUR ALLER PLUS LOIN.
La comète que tout
le monde attend va être splendide : ne manquez pas son passage près de la Terre
!
La comète C/2023
A3 Tsuchinshan-ATLAS survivra-t-elle à son périhélie ?
de l’Observatoire de Paris.
La comète C/2023
A3 Tsuchinshan-Atlas approche et sera bientôt visible en Europe
du Monde
Observer la comète
Tsuchinshan-Atlas, c’est maintenant !
La "comète du
siècle" va passer tout près de la Terre, on vous dit comment l'observer
HERA : RETOUR VERS DIMORPHOS.
(11/10/2024)
La mission HERA
(déesse Grecque du mariage), menée par l'Agence spatiale européenne (ESA), a
pour objectif principal d'étudier l'astéroïde Didymos et son satellite
Dimorphos, en particulier après l'impact de la mission DART de la NASA en
Septembre 2022 sur Dimorphos. On sait que la mission avait réussi et que la
trajectoire avait été déviée. (voir les références plus bas).
C’est la première
mission de défense planétaire (mission AIDA Asteroid Impact & Deflection
Assessment) de l’ESA, Hera, doit évaluer les effets de la collision et procéder
à diverses mesures des deux astéroïdes.
Deux membres de
l'IPGP,
Sébastien Charnoz et Gustavo Madeira, font partie de ce programme.
Cette mission
devrait nous aider à comprendre
la meilleure stratégie
de défense planétaire contre les astéroïdes géocroiseurs.
Un grand nombre
d’instruments
(12) et deux mini satellites, devraient aider à compléter cette mission.
Vue d’ensemble de
la sonde Hera. Crédit ESA
Explication :
·
A : le corps de la
sonde
·
B : les
propulseurs de positionnement à l’hydrazine
·
C : antenne grand
gain
·
D : antenne faible
gain
·
E : deux panneaux
solaires de 5m
·
F : moteur de
changement d’orbite à l’hydrazine
Profil de la
mission Hera. Crédit : ESA Science Office.
On sait que notre
ami
Patrick Michel,
astrophysicien à l’OCA (Laboratoire Lagrange), est très impliqué dans ce
programme, il en est le responsable scientifique.
Lancement réussi
le 7 Octobre 2024 par une fusée Falcon 9 (le lanceur Ariane 6 n’était pas prêt)
de Cape Canaveral.
Ce n’est qu’après
de deux de voyage que la sonde arrivera en vue de sa cible.
|
|
La puissance des 9 moteurs de la fusée Falcon. |
Après allumage du deuxième étage, la sonde Hera est séparée du
lanceur pour poursuivre sa route. |
Photos : capture
d’écran du lancement. ESA/NASA.
Hera asteroid mission liftoff
vidéo
À bientôt Hera,
nous attendons impatiemment tes mesures.
POUR ALLER PLUS LOIN :
La sonde spatiale Hera réussit son décollage vers l’astéroïde Dimorphos
Le lancement de la
mission Hera, pour étudier les astéroïdes, est imminent
La mission de défense planétaire Hera est en route vers un astéroïde dévié
Patrick Michel,
l’astrophysicien qui traque les astéroïdes
https://youtu.be/mTC7LOjbSXs
avec P Michel
Mission Hera :
enquête spatiale après le premier test de déviation d’astéroïde
Hera planetary defence mission: solving asteroid mysteries
La mission DART/Hera sur votre site préféré.
Nuclear Detonations Could Deflect Dangerous Asteroids Away from Earth
Pourquoi tant de
petits astéroïdes ont-ils un satellite ?
Why are we going back to this asteroid?
Références
The geology and evolution of the Near-Earth binary asteroid system (65803)
Didymos,
Barnouin, O., Ballouz, RL., Marchi, S. et al. Nat Commun 15, 6202 (2024), 30
juillet 2024.
Evidence for multi-fragmentation and mass shedding of boulders on rubble-pile
binary asteroid system (65803) Didymos,
Pajola, M., Tusberti, F., Lucchetti, A. et al. Nat Commun 15, 6205 (2024), 30
juillet 2024.
Fast boulder fracturing by thermal fatigue detected on stony asteroids,
Lucchetti, A., Cambioni, S., Nakano, R. et al. Nat Commun 15, 6206 (2024), 30
juillet 2024.
The bearing capacity of asteroid (65803) Didymos estimated from boulder tracks,
Bigot, J., Lombardo, P., Murdoch, N. et al. Nat Commun 15, 6204 (2024), 30
juillet 2024.
Mechanical properties of rubble pile asteroids (Dimorphos, Itokawa, Ryugu, and
Bennu) through surface boulder morphological analysis,
Robin, C.Q., Duchene, A., Murdoch, N. et al.
Nat Commun 15, 6203 (2024), 30 juillet 2024.
CERN : MASSE DU BOSON W.
(11/10/2024)
Rappel, (tiré d’une de mes présentations) :
Il existe deux catégories de particules qui
ont des noms un peu barbares mais qu’il faut connaitre :
· Les
FERMIONS
· Les
BOSONS
Les Fermions sont des particules liées à la matière, ce sont tout ce que l’on
connaît : les atomes et les molécules
Les Bosons, sont principalement les « messagers » des Forces de la nature (qui
sont au nombre de 4) le photon est le plus connu de tous
Il existe 4 grandes forces dans la nature,
de la plus faible à la plus forte :
· La
gravitation (colle de l’Univers) Transmetteur : le graviton, on le cherche
· La
force faible (responsable de la désintégration radioactive) Transmetteur : le
boson W/Z de la force faible
· La
force électromagnétique (la colle des atomes) Transmetteur : le Photon
· La
force forte (la colle nucléaire) Transmetteur : le gluon
Le boson W (découvert il y a 40 ans au
CERN) celui qui nous intéresse aujourd’hui est lié à la fondamentale force
faible, celle qui va aider à fabriquer tous les éléments en permettant
neutrons et protons de se transforme l’un en l’autre et à la radioactivité
Béta., clé de la création des éléments.
La force faible est la cause de l’existence du monde tel qu’il est.
Tous ces éléments font partie d’un principe universel : le
modèle standard de la physique des particules, où chaque paramètre est
lié aux autres, c’est un cadre de règles régissant le monde des particules
élémentaires.
Il suffit qu’un paramètre ne soit pas en accord avec la théorie et tout
s’écroule.
Le CERN situé à Genève est un des hauts lieux de la physique des hautes
énergies. Il comporte notamment l’accélérateur le plus récent : le LHC.
Il y a principalement 4 grandes expériences installées dans le LHC :
·
ATLAS : recherche du boson de Higgs, recherche de particules super-symétriques
(matière noire), de possibles nouvelles dimensions spatiales
·
CMS : mêmes objectifs qu'Atlas, mais avec des détecteurs différents.
·
LHCb : recherche d'antimatière.
·
ALICE : collisions d’ions de plomb pour
rechercher des particules nées du Big Bang mais disparues aujourd’hui.
Chaque expérience est grande comme…….une cathédrale!
Fin du rappel.
La collaboration CMS vient de publier le résultat sur ses dernières recherches
concernant la masse du boson W ; c’est la
mesure la plus précise à
ce jour et ELLE
EST EN ACCORD avec le modèle standard de la physique des particules.
Désolé pour ceux qui imaginaient une nouvelle physique.
Droit au but :
la masse du boson W : 80.360,2 MeV +/- 10 Mev.
(approx 80 fois le proton)
À titre de comparaison masse de quelques particules élémentaires :
·
Masse du proton : 938 MeV
·
Masse de l’électro : 0,51 MeV
·
Masse du boson de Higgs : 125.000 Mev
·
Masse du photon : 0
On rappelle que le boson W (découvert au CERN il y a 40 ans) avec le boson Z
sont des particules vectrices de l’interaction faible.
Sa masse a de nombreuses fois été mesurée avec des degrés de réussite plus ou
moins bonne.
La dernière mesure provient de l’expérience CMS au LHC.
Comment ?
Lors de collisions proton-proton dans l’expérience CMS.
Les bosons W produits se désintègrent en un muon et un neutrino (difficilement
détectable comme tous les neutrinos).
C’est la gloire des équipes du CMS d’avoir pu atteindre une mesure du W si
précise.
CMS : Dimensions : 21 mètres de long, 15 mètres de large et 15 mètres de haut
Poids : 12 500 tonnes
Photo : CMS crédit JPM
Mesures de la
masse du boson W rapportées au fil des ans par des expériences menées dans le
monde entier.
La mesure de CMS
est la plus précise jamais réalisée au LHC et sa précision est comparable à
celle de la mesure CDF (le Fermilab de Chicago).
(Image : CMS/CERN)
POUR ALLER PLUS LOIN :
L’expérience CMS
apporte une contribution de poids à la mesure de la masse du boson W
CERN : une mesure
ultra-précise du boson W douche les espoirs des physiciens
New results from the CMS experiment put W boson mass mystery to rest
Measurement of the W boson mass in proton-proton collisions
par CMS.
Le Modèle standard
par le CERN
Le CERN et le LHC,
visite SAF
BEPICOLOMBO :.QUATRIÈME SURVOL DE MERCURE.
(11/10/2024)
La mission BepiColombo de l’ESA vers Mercure a eu beaucoup de chance, en effet
au début de cette année 2024, il y a eu
des problèmes de
propulsion dans le module MTM (Mercury Transfer Module), avec
l’alimentation électrique des propulseurs. Propulseurs nécessaires pour les
manœuvres orbitales.
En fait la situation était grave, on n’aurait pas pu atteindre Mercure. Les
ingénieurs de l’ESA ont pu en partie résoudre le problème en prévoyant une
correction de trajectoire, je dis en partie car malgré cette intervention on n’a
pas pu récupérer la pleine poussée.
Ceci entraînera une conséquence sur le temps de mission,
cela va la retarder de
près d’un an mais c’est un moindre mal.
On se rappelle qu’il est difficile d’aller vers Mercure car il ne faut pas
tomber dans l’attraction énorme du Soleil, il faut tout le temps freiner ! Pour
cela on fait appel à des assistances gravitationnelles (9 en tout), voir les
précédents rapports.
Cela n’a pas empêché le survol de Mercure à la date et heure prévues, le 5 sept
2024. Les corrections de trajectoire s’effectueront après la rencontre.
Mercure a donc été survolée d’une altitude de 165 km au minimum, et l’ESA nous
donne à voir de nouvelles photos de la première planète.
Schéma du 4ème survol de Mercure. Crédit ESA/JAXA
Les images proviennent
de différentes caméras
situées sur les sondes et donnent ainsi une nouvelle vision de la
planète.
En haut à gauche :
première vue
du Pôle Sud de Mercure.
En haut à droite : le cratère Vivaldi de 210 km de diamètre
particulièrement bien observé grâce à la lumière rasante.
En bas à gauche de nouveaux cratères mis au jour.
Crédit ESA/JAXA |
Prochains survols : 1er Dec 2024 et 8 Janv 2025.
Vidéo du survol :
https://dlmultimedia.esa.int/download/public/videos/2024/09/012/2409_012_AR_EN.mp4
On peut rajouter que lors du troisième passage en Juin 2023, on a procédé à
l’étude complète du
champ magnétique de la première planète.
On rappelle que le champ magnétique de Mercure est très faible, néanmoins il est
capable de dévier le vent solaire grâce à sa magnétosphère.
On peut voir sur le graphique suivant la forme de cette magnétosphère.
Crédit : ESA.
POUR ALLER PLUS LOIN :
BepiColombo's best images yet highlight fourth Mercury flyby
Les équipes de
l'ESA ont sauvé la mission BepiColombo en modifiant son survol de Mercure
Fourth Mercury flyby begins BepiColombo’s new trajectory
Fly over Mercury with BepiColombo
BepiColombo’s New Images of Mercury are Cool
BepiColombo’s fourth Mercury flyby: the movie
BepiColombo
redécouvre les électrons de Mercure, 50 ans après Mariner 10
Mercury’s magnetic landscape mapped in 30 minutes
Un nouveau paysage magnétosphérique révélé par BepiColombo/Mio
Tout sur la mission BepiColombo
sur votre site préféré.
COMMUNICATION SPATIALE : LE LASER VA REMPLACER LA RADIO !
(11/10/2024)
Les principales agences spatiales se tournent de plus en plus vers les
communications Laser au lieu des communications Radio pour la liaison avec leurs
satellites et éventuellement avec des cibles plus lointaines (Lune Mars…).
Ce genre de liaison va devenir fondamentale pour les missions martiennes par
exemple où d’énormes quantités de données doivent être échangées rapidement
entre le centre de mission et les sondes sur place.
Quels sont donc les
avantages de la technologie Laser ?
·
Le débit qui serait 50 à 100 fois plus important qu’en radio.
·
La bande passante beaucoup moins limitée,
·
La consommation plus faible
·
Aucune règlementation n’existe actuellement contrairement au domaine radio.
Cependant il faudra faire attention à :
·
À la précision de visée qui doit être très grande
·
Depuis la Terre, les nuages et l’atmosphère peuvent interférer.
·
Affaiblissement du signal lumineux avec la distance.
Exemple de communication Laser entre la Terre et Mars. Crédit : NASA/GSFC.
Cette année 2024 un petit satellite français a
réalisé une liaison Laser
avec une station au sol.
De même, la sonde Psyche en route pour Jupiter a transmis des données par Laser
vers le Mont Palomar depuis une distance de plus de 220 millions de km
POUR ALLER PLUS LOIN :
La NASA franchit
une étape clé dans la communication laser à longue distance
Pourquoi le laser
va remplacer les ondes radio dans l’espace
La Nasa réussit
des communications laser avec l'ISS
A 226 millions de
km de distance, la sonde Psyche réussit une communication par laser avec la
Terre
What’s Next: The Future of NASA’s Laser Communications
Communication spatiale :
Avec Laser, tir réussi !
Communications spatiales :
Le Laser remplace la radio !
CONSTANTE DE HUBBLE : OÙ L’ON REPARLE DE LA FAMEUSE TENSION !
(11/10/2024)
Que ferait-on sans le JWST ? Il vient encore à notre secours dans le bourbier de
la « tension de Hubble ».
Rappel :
L’Univers est en expansion,
on le sait depuis presque un siècle, mais à quelle vitesse ?
Une constante, logiquement appelée
Constante de Hubble
(maintenant on doit dire constante de Hubble-Lemaître) et notée H0 (sa valeur
d’aujourd’hui, car H varie dans le temps très probablement)
représente ce degré
d’expansion.
Accessoirement ce paramètre inversé nous donne l’âge de l’Univers.
Elle est exprimée en km/s/Mpc (kilomètre par seconde par Méga Parsec, un Parsec
= 3,26 années-lumière)
Le problème, dès l’origine a été la détermination exacte de cette constante,
cette constante joue un rôle fondamental dans la théorie de la formation de
l’Univers.
Il existe principalement deux méthodes pour déterminer H0 :
Le problème est que ces deux méthodes ne donnent pas la même valeur !!!
Les Céphéides donnent : 73 km/s/Mpc
Le CMB donne : 67 km/s/Mpc
Ces deux valeurs étant très précises, ce n’est donc pas une erreur de mesure.
Une telle différence entre 73 et 67 même minime, n’est pas compatible avec les
barres d’erreur de mesures.
C’est ce que l’on appelle la « tension de Hubble ».
Fin du rappel.
En fait, on ne comprend pas d’où peut venir cet écart, cela veut-il dire qu’une
des méthodes de mesure est fausse ou incomplète, ou alors qu’il y a quelque
chose sur l’expansion que l’on ne comprend pas.
L’idéal serait d’utiliser une TROISIÈME MÉTHODE indépendante des deux premières.
Cette méthode existe, c’est la méthode des
lentilles
gravitationnelles (gravitational lensing en anglais).
Si
une galaxie lointaine l’« objet » (et peut être invisible) se trouve située
exactement derrière notre œil (télescope) et une galaxie massive plus proche, on
remarque une distorsion de cette galaxie distante par effet de « loupe » comme
avec des lentilles en verre
Cette masse interposée fait apparaître des images (déformées) de cette galaxie,
mais dont la luminosité est amplifiée, et rendue ainsi visible.
L’intérêt de ces images multiples est que la lumière de chacune de ces images
parcourt des chemins différents et donc provient de distances différentes et
ainsi CHAQUE IMAGE NOUS
DONNE UNE VUE DE L’OBJET À DIFFÉRENTES ÉPOQUES DE SON HISTOIRE !!!
Ceci n’est peut-être pas fondamental pour des galaxies entières, mais dans le
cas de Supernova Ia (servant de « chandelles standard, ne l’oublions pas), c’est
tout à fait différent !
Pourquoi ?
Cela nous permettrait de voir un SN à différents stades de son évolution et donc
à différentes distances, et pourrait ainsi conduire à des mesures indépendantes
de H0.
Et c’est ça l’idée des nouvelles mesures effectuées au JWST (NIRCam) par Brenda
Frye de l’université d’Arizona et ses collègues sur une supernova baptisée SN
H0pe. C’est une des SN les plus lointaines (10,2 Gal).
Grâce à la galaxie plus proche G165, on a pu observer TROIS images de cette SN.
La mesure des trois distances a donné une valeur de H0 de l’ordre de 75,5
km/s/Mpc (+/- 5,5 km/s/Mpc) moins précise que les deux autres méthodes, mais
quand même validant plutôt les mesures précédentes du JWST et invalidant les
mesures basées sur la méthode du CMB.
Image de la NIRCam du JWSTde l’amas de galaxies G165 (située à 3,6 Gal).
La région zoomée sur la droite montre la SN H0pe trois fois représentée par les
petits cercles.
Crédit: NASA, ESA, CSA, STScI, B. Frye (University of Arizona), R. Windhorst
(Arizona State University), S. Cohen (Arizona State University), J. D’Silva
(University of Western Australia, Perth), A. Koekemoer (Space Telescope Science
Institute), J. Summers (Arizona State University).
Alors, la tension Hubble existe-t-elle toujours ?
À suivre…….
POUR ALLER PLUS LOIN :
Gravitational Lens Confirms the Hubble Tension
Webb Researchers Discover Lensed Supernova, Confirm Hubble Tension
de la NASA
L’article original publié concernant cette découverte.
Webb Telescope Captures Supernova Appearing Three Times Due to Spacetime Bending
JUICE :.LA TERRE ET LA LUNE SUR UNE MÊME PHOTO !
(11/10/2024)
Cet été 2024, la sonde européenne JUICE (acronyme de Jupiter Icy Moons Explorer)
dirigée vers Jupiter a procédé à une assistance gravitationnelle (gravity assist
en anglais) autour de notre planète et de notre satellite naturel, la Lune ;
une première dans
le domaine spatial.
Survol de la Lune puis survol de la Terre au-dessus du Pacifique.
L’assistance Terre-Lune du mois d’Août 2024 de Juice. Crédit ESA.
Cette assistance fait partie de nombreuses autres qui vont parsemer cette
mission avant d’arriver à Jupiter en 2031 comme on le voit sur cette
représentation de la mission complète.
On rappelle que l’on procède à ces assistances afin de réduire la quantité de
carburant emporté. Suivant que l’on veut accélérer ou ralentir la sonde, on
approchera la planète cible selon un angle différent.
À l’occasion de ce survol, l’ESA nous gâte avec
une rare photo de la
Terre et de la Lune sur le même cliché. Crédit ESA.
(L’image a été légèrement améliorée par mes soins.)
Cette photo a été prise le 9 sept 2024 par la
caméra JANUS
haute résolution à bord de la sonde Juice, depuis 5,7 millions de km de la
Terre.
POUR ALLER PLUS LOIN :
Juice's journey to Jupiter: the lunar-Earth flyby
JUICE nous montre
le duo Terre-Lune
La sonde
européenne JUICE a réussi son inédit survol du duo Terre-Lune
JUICE survole la
Lune et la Terre
Juice's lunar-Earth flyby: the complete path
La mission Juice a
réussi son survol de la Lune puis de la Terre
Juice a été
redirigée vers Vénus lors du premier survol Lune-Terre au monde
Tout sur BepiColombo
sur votre site préféré.
MARS :.COMMENT MARS EST DEVENUE UNE PLANÈTE SÈCHE ?
(11/10/2024)
L’analyse récente de différentes mesures du robot Curiosity (depuis 2012 sur la
planète rouge) a donné des nouvelles indications sur la perte de son eau et par
conséquent sur les possibilités d’habitabilité.
En préambule on n’oublie pas le rôle essentiel
de la perte du champ
magnétique martien (notamment à cause de sa petite taille, se refroidit
plus vite que la Terre), en effet celui-ci protégeait du vent solaire.
Cette protection n’existant plus, Mars a été balayé en permanence par ce vent
solaire qui a entrainé son atmosphère (et donc l’eau présente) dans l’espace.
Les nouvelles informations de Curiosity
indiquent que
l’évaporation de l’eau dont on vient de parler, s’est produite rapidement.
Notre robot poursuit tranquillement son chemin (plus de 30 km en tout !) dans le
cratère Gale, et c’est principalement
l’instrument SAM
(Sample Analysis at Mars, où la France participe activement), dédié à l’analyse
des roches et notamment des molécules à base de carbone.
Les échantillons provenant de prélèvements avec la « perceuse » sont chauffés
puis analysés par son spectromètre laser TLS.
Les objets de ces analyses étaient les carbonates (qui piègent le CO2 de
l’atmosphère), qui se trouvent être des marqueurs du climat.
Mais pourquoi les
carbonates ? Pour plusieurs raisons, notamment :
·
Les carbonates se
forment dans les milieux liquides où la température joue un rôle. Des
températures chaudes favorisent la formation de certains carbonates, tandis que
des températures froides en favorisent d'autres.
·
Les carbonates
sont aussi des marqueurs d’isotopes de l’Oxygène et du Carbone, qui eux-mêmes
dépendent du climat. L’isotope O18 est sensible à la température de l’eau ;
l’isotope C13 est lié à l’activité biologique par exemple.
Bref, les
carbonates sont idéaux comme traceurs du climat passé : température, composition
de l’eau, atmosphère et il se trouve que les carbonates étudiés sont
particulièrement riches en O18 et C13.
C’est le GSFC
(Goddard Space Flight Center) qui dirigeait ces investigations et qui vient de
publier un long article très technique sur le sujet :
Highly enriched carbon and oxygen isotopes in carbonate-derived CO2 at Gale
crater, Mars
En résumé et après
avoir consulté de nombreux articles, on peut dire :
L’isotope Carbone
de ces carbonates indiquent une forte évaporation (au moins dans le cratère
Gale), donc peu riche en eau liquide, et pas compatibles avec la « vie »
martienne.
L’article
s’intéresse aussi à la formation de ces carbonates, deux voies ont été
envisagées :
·
Distillation
Rayleigh par évaporation, séparation isotopique suite à des changements de
phase, comme évaporation ou condensation.
·
Précipitation
cryogénique (de glace de CO2), c’est-à-dire précipitation se produisant à très
basse température.
Les auteurs ont en
fait aussi imaginé un ensemble de ces deux procédés.
Illustration : vue
d’artiste de ce que Mars peut été il y a plusieurs milliards d’années.
Crédit :
NASA/The Lunar and Planetary Institute
Mars a perdu son
eau à cause de plusieurs facteurs, notamment la disparition de son champ
magnétique, la fuite de son atmosphère sous l’effet des vents solaires, et
l’évaporation des réservoirs d’eau liquide.
Curiosity a permis
de mieux comprendre ces processus en analysant la composition des roches, des
minéraux et des isotopes présents dans l’atmosphère et le sol martiens.
Mars a
probablement eu de l’eau dans le passé lointain, mais elle l’a perdu très
rapidement aussi.
POUR ALLER PLUS LOIN :
On sait comment
Mars a perdu son eau et son habitabilité !
NASA: New Insights Into How Mars Became Uninhabitable
Tout sur la mission Curiosity sur planetastronomy
VUE D’EN HAUT :.TROIS TEMPÊTES D’UN COUP.
(11/10/2024)
C’est la caméra EPIC (Earth Polychromatic Imaging Camera) à bord du satellite de
la NASA DSCOVR (Deep Space Climate Observatory) qui a surpris cette profusion
d’Hurricanes traversant l’Atlantique.
Photo prise le 6 Oct 2024.
On sait tout le mal qu’a fait la tempête Kirk (en haut de l’image) en abordant
notre pays les 9 et 10 Oct ainsi que les énormes dégâts que fait en ce moment
Milton en Floride.
La saison des Hurricanes démarre en Juin et s’étend jusqu’à fin Novembre.
Crédit : NASA Earth Observatory image
POUR ALLER PLUS LOIN :
Three Storms Churn in an Active Atlantic
LIVRE CONSEILLÉ :.ES EXOPLANÈTES ET CORPS ÉTRANGES :GLÉNAT
(11/10/2024)
Avec une préface de notre ami Jean Pierre Luminet, célèbre astrophysicien.
À la découverte de nouveaux mondes parallèles.
Pendant des siècles, notre Système solaire était le seul système planétaire
connu et la Terre était considérée comme la seule planète abritant la vie. Si
l’existence de mondes en orbite autour d’autres étoiles était admise de manière
théorique, ils n’ont été détectés que récemment, en 1995. À ce jour, plus de 4
000 exoplanètes ont été identifiées grâce à des méthodes de plus en plus
précises : vitesses radiales, oscillations, transits, microlentilles. Ces
premiers procédés laissent désormais place à l’un des enjeux actuels majeurs de
l’instrumentation astronomique, la détection directe – ou « photométrie » – qui
consiste à repérer la lumière provenant des exoplanètes grâce aux nouvelles
générations de télescopes ultrapuissants.
La suite dans cet ouvrage qui résume les connaissances actuelles.
EAN 9782344065198
Prix : 35,50
Bonne lecture à tous.
C’est tout pour aujourd’hui !!
Bon ciel à tous !
JEAN-PIERRE MARTIN
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